Quand une nouvelle rencontre commence par une engueulade ll Austin

En ce moment, au magasin, les gens affluaient de part et d'autres pour s'arracher les derniers vêtements à la mode et surtout en solde. Et mon magasin étant sur trois étages, il m'était difficile de tout superviser. Heureusement que mon adjointe était là pour tenter de m'aider. Je gérais les voleurs, les gens qui refoutaient n'importe comment les habits en rayon et les gens mécontents en caisse. C'était dur à gérer et je n'avais qu'une envie partir en courant. Mais je tenais bon.

Nous étions 15h20, pas plus tard, et je m'accordais une petite pause, enfermée dans mon bureau. Je finis par me préparer une tasse de thé. J'avais un peu froid. Le magasin était climatisé et j'étais frileuse. Je regardais par la fenêtre la rue commerçante, bondée de monde. Et j'imaginais l'Europe... Ses rues enneigées. J'aimerais voir ça un jour car ici il faisait tellement chaud.

Je m'assoie ensuite à mon bureau et jettes un coup d'oeil aux caméras de surveillance. Je remarque que Madeline, une vendeuse fait des grands gestes avec un client. Cela ne sent pas très bon, et je compte bien savoir ce qui se passe. Alors que j'ajuste mon tailleur, je cours entre les gens et l'allée pour rejoindre Maddie et le jeune homme qui criait un peu fort. Maddie était une jeune en apprentissage qui manquait parfois de respect envers nous et les clients, je l'avais déjà reprise plusieurs fois mais rien y faisait.

Bonjour Monsieur, que se passe t-il? Je peux vous aider?

Dis-je un peu confuse. Je fis les gros yeux à l'apprentie avant de lui dire.

Maddie, vas en réserve déballer les cartons s'il te plaît, on parlera plus tard!

Je soupirais avant de sourire au jeune homme. Il devait avoir a peu près mon âge. Et il était plutôt bel homme et à voir comment il avait réagi avec Madeline il devait avoir un fort caractère. Cela nous faisait un point commun. Il tenait la main d'un petit garçon. Je m'accroupie alors en voyant sa bouille apeurée. Je lui chuchotes alors

ne t'en fais pas, je vais dire à ton papa de t'amener à l'étage et tu choisiras une peluche je te l'offres.

J'adorais les enfants. J'espérais en avoir d'ailleurs. J'avais 28 ans maintenant et je me sentais prête à fonder une famille, il ne restait plus qu'à trouver le père.

La scène à laquelle je venais d'assister ne passerait pas inaperçue pour le professeur qui viendrait rendre visite à Madeline. Je lui montrerais l'enregistrement et je lui donnerais mes impressions. Non pas que je veuille l'enfoncer bien au contraire, mais ce genre de choses ne pouvaient pas se passer de la sorte, surtout dans un magasin de marque et de haute couture !
Le jeune homme se calma rapidement en me voyant. Il faut dire qu'entre une jeune femme d'une vingtaine d'années complètement débraillée et une femme en tailleur, on faisait plus confiance à la deuxième, ce que j'incarnais. Je regardais alors l'homme devant moi avec un sourire, en une fraction de seconde j'avais réussi à tranquilliser le petit garçon qui l'accompagnait et le jeune homme me parla sur un autre ton que j'appréciais. Avec des clients en colère j'étais toujours très calme, posée et j'arrivais souvent à leur faire retrouver une attitude normale. J'étais obligée de parler fort car le magasin était bondé de monde et la radio était assez forte, il fallait que je pense à baisser un minimum le volume c'est sûr.

Le jeune homme était charmant. Je n'allais pas le draguer, ce ne serait pas professionnel et je n'étais pas d'humeur à être enjôleuse. Je n'en avais pas envie de toute façon. Bien qu'il corresponde à mes critères. J'étais vacciné contre les hommes. Mais peu importe notre entrevue était strictement professionnelle, nous n'allions pas nous draguer,, j'en étais incapable, d'une façon ou d'une autre depuis Steeve, je n'avais pas confiance en moi, j'étais totalement empotée avec les hommes bien que je ne sois pas timide. Étrange mélange...

Mais de rien, c'est le moins que je puisse faire, la vendeuse est jeune. Je vous prie de bien vouloir l'excuser.

Il me parlait gentillement, je souriais, un peu mal à l'aise avant de passer ma main dans les cheveux.

Hum oui, je monterai à l'étage avec lui pour le faire choisir. Il aura main libre sur ce qu'il désire ! Inutile de me remercier !

Je souris davantage, jusqu'à ce qu'il me demande de l'aide pour un pull féminin. J'étais un peu déçue. Il était marié, ou avec quelqu'un c'était évident, il était mignon, papa, poli, un homme comme ça ne peut pas être seul c'est sûr. Je soupire dicrètement avant de lui parler.

Je vous amène dans le rayon cachemire. C'est la panique dans ce rayon au moment des soldes, vous avez une préférence de couleur, de motifs .. ou autre? Et la taille ! Je vous trouve ça peut être aussi en réserve.

Je voulais qu'il oublie ce qui venait de se produire avec Maddie. Et je comptais tout faire pour.

Alors que je prenais un air plutôt amusé en voyant le petit Charlie essayait de se débattre de la taquinerie de son père, je repris mes esprits quand le jeune homme reprit la parole en s'adressant à moi. Je le regarde dans les yeux avec un sourire. Puis je l'amène en rayon alors gentillement, puis cours jusqu'à la réserve où j'y retrouve Madeline qui tire une moue désastreuse.

Tu croyais tout de même pas que j'allais te laisser en rayon ! Tu me déçois beaucoup sur ce coup là ! On est pas dans une boulangerie ou une poissonnerie mais dans un magasin de luxe Maddie ! Retiens bien ça !

Je lui souris, je n'aimais pas me disputer avec les gens et Maddie avait juste un caractère fort dur à maîtriser à son âge je me souviens avoir envoyer bouler plusieurs clients lorsque j'étais stagiaire mais le fait d'avoir envoyer sur les roses le jeune homme et son fils sans raisons apparentes était digne d'une sacré sanction que je verrais plus tard.

Tu peux me trouve un haut taille S manches longue, cachemire beige dans le carton au dessus de ta tête s'il te plaît.

Alors que cette dernière essaie de se dépatouiller comme elle le peut, je zieutes le jeune homme et Charlie qui circule dans l'allée. Soudain Maddie m'attrape le bras en me tendant le pull. Je vérifie la taille, la remercie poliment et file rejoindre mon client.

Voilà votre pull. J'ai vérifié la taille. Gardez bien le ticket de caisse surtout, et demandez un ticket sans prix à la caissière comme ça si ça ne va pas, votre femme pourra changer.

Je souris, un peu déçue de prononcer ces mots, mais comme s'il n'avait pas entendu, il me dit que sa soeur va être contente. C'était donc pour sa soeur. Je ne sais pas pourquoi mais un sentiment de soulagement s'empara de moi. Je souris alors

Oui le cachemire plait beaucoup aux femmes en général, je suis sûre que ça lui plaira! Vous avez bon goût..euh..

Je voulais chercher à savoir son prénom et ce dernier se présenta.

Et bien enchantée Austin. Et toi aussi Charlie !

Je lui tends ma main pour qu'il la serres.

Je m'appelle Kelly. Je suis la responsable du magasin. Je suis ravie d'avoir arrangé ce soucis.

Je souris et m'accroupie comme je le peux pour parler à Charlie. Je lui dis alors en chuchotant

On monte à l'étage, rien que tous les deux? Que tu choisisses ta peluche?

Je tends ma main avec le sourire pour qu'il me donne la sienne. Hésitant il regarde son père pour qu'il approuve mon idée, puis il m'agrippe la main. Je l'amène à l'étage, passant entre plusieurs personnes avant de nous retrouver devant le rayon des peluches.

Tu.. tu peux prendre ça ou autre chose évidemment !

Je souris, le regardant émerveillé par le rayon jouet. Il m'appelle alors pour que je lui descendes une peluche qui faisait bien sa taille d'une étagère. Je m'éxécute avant de la lui donner.

Tu vas réussir à descendre les escaliers avec ?

Il acquiesce et nous descendons pour nous retrouver devant Austin qui nous attendait devant les escaliers.


Voilà, il a pas choisi la plus petite, je suis désolée, je lui ai pas refusé ! J'espère que ce sera pas trop encombrant.

Je souris alors en remettant une mèche de cheveu en place.

Alors que j'étais descendue avec le petit Charlie en direction de son père, ce dernier me remercia. Je remis une mèche derrière mon oreille timidement. Et je lui souris alors. Soudain, contre toute attente, le père du petit garçon m'invita maladroitement à sortir en sa compagnie boire un verre. Alors que j'avais les yeux pleins de tendresse envers Charlie, je fixe un peu étonnée Austin. Pas que je n'étais pas ravie qu'un homme me propose de boire un verre, mais cela ne se passait pas comme ça. Généralement, c'était des inconnus qui m'embrassaient comme ça ou alors ceux qui me proposaient des verres étaient déjà présents dans le bar et au comptoir déjà bien imbibés d'alcool. Alors que je lui souris, je me décide de lui répondre.

Je suis pas mal occupée en effet, mais ce serait avec plaisir. C'est quand vous voulez !

Je souris alors de plus belle, je voulais le connaître. Il avait vraiment l'air de quelqu'un de charmant, gentil et très attentionné. Peut être que ce n'était que des suppositions. Mais j'avais quand même envie d'essayer. Qui ne tente rien à rien. Nous étions aussi empoté l'un que l'autre mais cela me faisait rire intérieurement. Cela me changerait d'embrasser les garçons des autres et de me faire traiter de tous les noms par derrière. J'allais peut être pouvoir oublier Steeve qui sait !

Vous me dites le soir qui vous convient et il n'y a pas de soucis. Mais vous faites quoi de Charlie? Je veux dire, si vous souhaitez l'amener cela ne me dérange pas au contraire, j'adore les enfants, bien que je n'en ai pas malheureusement.

J'étais contente qu'un homme comme Austin me propose un rendez vous. Cela allait me changer. Pourquoi ne pourrais-je pas trouver le bon cette fois? Steeve avait trouvé sa valentine, à moi après tout de faire la même chose. Peut être que je le trouverais rapidement comme dans 2 ou 10 ans ! Mais en tout cas, j'en avais marre de rester dans mon appartement ou au bar de Lilly sous prétexte que je déprimais du bonheur de Steeve. J'avais fais la pire connerie de ma vie en embrassant Steeve alors qu'il était avec Callie. J'étais bien éméchée et je n'aurais jamais du faire ça, par respect pour elle. Je m'en voulais. Je me devais de lui parler un de ses quatre c'est certain. Alors qu'Austin m'inspirait confiance, maladresse, et gentillesse, j'avais envie de le connaître, de creuser un peu plus profond qu'un vouvoiement et des formules de politesse. Mais comme je n'étais pas timide je mets ma main sur son épaule en souriant.

Si on doit sortir ensemble, il serait plus judicieux de se tutoyer je pense.

Je plissais le nez pour rire et fixais Charlie qui était heureux avec sa peluche qu'il avait du mal à porter et garder dans les mains. Je les accompagnais alors à la caisse où je glissais deux mots sur le fait qu'on lui faisait une remise sur le pull en cachemire car celui ci n'était pas en solde même si je l'avais fais croire à Austin et que l'on ne comptait pas la peluche. Mon patron était très laxiste sur cela. J'avais le droit de faire ce que je voulais à conditions de ne pas en abuser et puis j'avais juste fais un geste commercial du à un petit souci entre une vendeuse et un client. Mais j'étais heureuse de l'avoir fais. Je pris trente secondes, le temps d'écrire mon numéro de téléphone portable sur un bout de papier pour le donner à Austin, je revins ensuite dans la queue pour parler au papa, et à son petit charlie je souris.

Disons 20 heures alors?

Dis-je en lui prenant la main pour lui donner le fameux papier.