Samba de Janeiro (Givio)

Le trajet avait été... folklorique. Ni Giulia, ni Livio ne se parlaient, l'un et l'autre restant complètement butés. Il avait fallu attendre l'escale et quelques achats futiles pour que le dialogue soit rétabli. Livio était arrivé, muet, et s'était installé près de Giulia. Là, il lui avait tendu un paquet de bonbons qu'ils affectionnaient tous les deux. Ils savaient qu'ils allaient devoir avoir une conversation sérieuse, un jour, mais pour l'instant, c'était l'émission qui primait. Une fois arrivés au Brésil, Livio et Giulia furent vite remis dans le bain. Même si le manque d'Aura était terrible, il était heureux de retrouver tous ces visages connus et l'ambiance qui dégageait de ce groupe bien uni. Ferruccio était aux anges. C'était tout guilleret qu'il les amena jusqu'à la villa qui allait accueillir leurs journées animées, leurs soirées, leurs disputes et leurs frasques. C'était une villa somptueuse, avec un grand jardin, de nombreuses pièces, avec  piscine, jacuzzi et tout ce qu'il fallait pour offrir du divertissement. Et du divertissement, il y en eut rapidement. La première dispute survint dès la première soirée, entre deux exs qui se faisaient désormais la guerre. Livio s'était approché de Giulia, à qui il avait soufflé, tout sourire. « Et ça va être ça pendant quinze jours... » Ce qu'il ne savait pas encore, c'était que les disputes allaient vite l'atteindre. Ce soir-là et alors qu'il n'arrivait pas à trouver le sommeil, Livio s'était réfugié dans le jardin, où Giulia, victime d'insomnies elle aussi, avait fini par le rejoindre. Les deux exs et amis avaient fini par retrouver leur complicité, refaisant le monde à leur façon, se confiant sans le regard indiscret des caméras. Et ce fut au petit matin que chacun rejoignit sa chambre...

L'après-midi était déjà bien entamée. Livio était couché sur un grand banc de jardin , Valentina à ses côtés qui s'amusait à faire des tournicotis avec les mèches de cheveux de l'italien. Giulia était face à eux, près de Gianni – qui avait également fait son grand retour. Au soleil, les yeux cernés derrière ses lunettes de soleil et alors que Gianni et Valentina se lançaient dans un débat débile, Livio rétorqua : « Oh vous me fatiguez ! » Quelle fut sa surprise quand Gianni rétorqua, avec malice : « C'est nous qui te fatiguons ? T'es sûr que ce n'est pas Gigi ? » Le clin d'oeil qu'il lança à Livio l'alerta un peu. Il regarda ses amis qui pouffaient de rire. « Quelqu'un m'explique ? » Puis il regarda Giulia : « T'es au courant de quelque chose ? » Question à laquelle Gianni reprit : « Ne nous la faites pas. Il ne s'est rien passé, hier soir, tard, très tard dans la nuit ? »

Jamais Giulia n'avait supporté un voyage aussi pénible de toute sa vie. Et pourtant, Dieu sait qu’elle a voyagé. Une fois de plus, ENCORE, elle s’était disputée avec Livio. Elle regrettait amèrement d’avoir pris des billets ensemble. Puis lors de l’escale, alors qu’ils achetèrent des sucreries, l’atmosphère se détendit peu à peu. Arrivés à Rio, ils rejoignirent avec enthousiasme toute la bande sous l’œil des caméras.  Gigi toujours plus proches des hommes, avait mis des distances surtout physiques dont elle s’autorisait autrefois. Les vieilles habitudes reprenant, Gigi jouait parfaitement le jeu de la fille franche et toujours partante pour faire la fête.  Owen lui manquait énormément, bien entendu, provoquant également les premières insomnies. Tandis que le tournage se mettait en mode OFF, Livio et Giulia se retrouvèrent seuls. Ils discutèrent, retrouvant même une complicité à rire de tout et de rien. Puis une fois que la fatigue finit par les rendre de plus en plus silencieux, ils rejoignirent leur chambre.

Le lendemain, par une belle après-midi, Gigi vêtue de son maillot de bain, se dirigea vers la piscine. Elle retrouva Livio allongé sur le banc aux côtés de Valentina qui jouait avec ses cheveux. Gigi aurait voulu lui mettre sa claquette dans la tête pour lui rappeler qu’Aura risquait de ne pas aimer de voir ce genre de scène. Cependant elle se contenta de rouler les yeux et de ne pas participer au débat que semblait avoir Valentina et Gianni. Puis elle se retourna instinctivement quand elle entendit son nom. Sans comprendre, Livio lui demanda si elle était au  courant de quelque chose mais elle devint de plus en plus déconcertée. Quoi? demanda-t-elle étonnée. Gianni reprit amusé Ne nous la faites pas. Il ne s'est rien passé, hier soir, tard, très tard dans la nuit ? Sans plus attendre, elle balança sa serviette sur le sol. Quoi? répéta Gigi qui commençait à s’énerver. Qui c'est qui t'a dit ça? demanda t-elle d'un ton impérieux. Voyant rouge, elle n'arriva pas à garder son calme plus longtemps. Ce fut Valentina qui répondit d'une voix mielleuse. Gigi ne l'avait jamais aimé celle-là. Matteo vous a vu rentrer dans ta chambre. Elle  désigna du doigt Giulia. Cette dernière retira ses lunettes de soleil d'un geste brusque. Il a entendu du bruit aussi. Gianni imita des petits gémissements et l'assemblée se mit à rire. La colère monta aux joues de Giulia qui devenait écarlate. Qu'est ce-que c'est cette putain de connerie! s'écria-t-elle en furie. Elle quitta le jardin en trombe, suivi de très près d'un caméraman qui commença à courir. Avec le temps, elle savait y faire abstraction. En rentrant dans la villa elle chercha Matteo qui était tranquillement en train de se faire une tartine. Elle s'est vu pendant un instant lui mettre la tartine dans la tronche. C'est quoi ton problème? C'est quoi ces salades? Il souriait, tartinant tranquillement sa brioche sans regarder Giulia. Ce qui faisait encore plus monter la pression de l'italienne qui avait envie de tout casser. Satisfait de l'effet qu'il produisait il continua de sourire. T'es vraiment un connard jura Giulia en gesticulant ses mains d'un air agacé. Il prit un air goguenard et releva les yeux vers elle toujours en souriant. Qu'est-ce qu'il y a Gigi? Y'a pas de honte à se faire du bien. Menaçante elle se rapprocha de lui mais une main la retint. Si elle se montrait violente, elle se fera virer illico presto. Mais elle était tellement en colère qu'elle n'arrivait pas à réfléchir. Il le savait qu'elle avait quelqu'un à l'extérieur, elle le lui avait dit pour la parce qu'il avait essayé de la draguer le premier jour de leur venue. Là  il mettait en péril quelque chose de bien trop précieux pour Gigi et il était hors de question qu'elle laisse la rumeur circuler. Mais c'était trop tard, il avait mis le doute à tout le monde et ça tous les spectateurs allaient le voir.

Tranquillement installé sur la banquette de jardin, et alors que les voix de Gianni et Valentina agissaient comme un bruit de fond, Livio porta rapidement son attention sur Giulia. Elle semblait complètement ailleurs. Ce qui était étonnant quand on savait qu'elle aurait clairement apporté son grain de sel dans le débat de leurs deux camarades. Elle ne sembla revenir vers eux qu'à l'instant où elle entendit son nom, cet instant où de drôles de propos étaient tenus à leur encontre. Livio fronça les sourcils et se redressa quand Gianni laissa croire qu'ils s'étaient passés quelque chose entre les deux ex. Valentina leur avoua que Matteo avait, semble-t-il, vu les deux s'infiltrer dans la chambre de Giulia. "Vous déconnez, là ?!" Et comble de tout, il s'était même permis de dire qu'il avait entendu du bruit dans ladite chambre. "Où il est, ce con ?!" lâcha Livio en se levant d'un bond, emboîtant le pas de Giulia qui filait déjà vers la maison, bien vite suivie par les caméramans. Ils le trouvèrent dans la cuisine, sereinement occupé par son bout de pain qu'il tartinait avec concentration. Evidemment, Giulia fonça dans le tas et explosa. Matteo, sourire insupportable sur le bout des lèvres, continua de les provoquer en alimentant cette rumeur. Livio eut juste le temps de poser sa main sur le bras de Giulia pour la retenir. Le visage fermé et le regard assassin, l'italien tenta de ne pas exploser, de prendre sur lui, d'agir en être responsable. "Arrête tes foutaises, mec !" Il avança d'un pas et s'appuya sur le plan de travail face à lui, continuant : "Maintenant, tu vas dire la vérité et dire à tout le monde que tu as tout inventé. Sinon, je t'assure que je vais finir par pêter un câble." Matteo releva le regard et continua son petit jeu, en riant : "T'as honte, Manzoni ?" Il n'en fallut pas plus. "PUTAIN !" s'écria Livio. "DIS LA VERITE !" Sans même réfléchir, il eut un brusque mouvement de la main qui envoya valser le verre sur le plan de travail et qui s'explosa à terre, à proximité de Gianni. Gianni se jeta aussitôt sur son ami avant que le prochain mouvement brusque de la main soit sur la figure de Matteo. "C'est bon, Livio, calme-toi !" dit-il en tentant d'éloigner Livio. "Me calmer de quoi ?! Ce gros connard ne dit que des merdes !" Oui, Livio avait toujours un langage fleurie quand il était hors de lui. Il s'adressa à Matteo. "Tu sais quoi ? T'es qu'un gros lâche ! Je sais que tu as essayé de la draguer et qu'elle t'a repoussé. Elle m'a tout dit. ça a touché ton sale ego, hein, pas vrai ? Mais si tu es un homme, porte tes couilles et affronte-la, au lieu de faire ta poule mouillée en balançant des fausses rumeurs." Matteo regarda Giulia du coin de l'oeil, tentant de garder la face. Livio posa son regard sur Giulia : "Vas-y, raconte tout !" Il fallait que la vérité éclate, d'une façon ou d'une autre. L'un comme l'autre savaient très bien le mal que pouvait faire une telle rumeur.  

Ils n’en étaient pas à leur première émission de téléréalité, Livio et Gigi savaient que les disputes pouvaient démarrer très vite. Contraints à cohabiter en groupe avec de forts caractères, les tensions étaient prévisibles et c’était à la fois le but d’attiser la curiosité des spectateurs. Si Giulia se délectaient autrefois d’être maitresse des conflits, elle avait baissé ses gardes dans cette aventure à Rio. Cependant il s’avérait qu’elle n’allait pas y échapper. Tout le monde dans la bande semblait croire qu’il s’était passé quelque chose entre elle et Livio la nuit passée. Cela paraissait crédible, les deux exs avaient un passé amoureux bien chargé et tous deux avaient effectivement passé la nuit ensemble…. Mais à discuter rien de plus, ce que personne ne voulait croire. Enervée Gigi alla droit au but, demandant immédiatement qui était le coupable de ses insinuations. Evidemment, il s’agissait de Matteo, celui dont elle avait repoussé les avances quelques jours plus tôt. Elle s’en était méfié comme de la peste du beau parleur, toutefois elle n’aurait jamais cru qu’il puisse se venger de la sorte. Arrivant en colère dans la cuisine, Matteo qui tartinait tranquillement ses petits pains, fut attaqué par Gigi. Très peu de temps après, Livio arriva tout aussi furieux. Matteo ne se montra pas déstabilisé pour autant, ce qui avait encore plus le don d’agacer Gigi. Sous les jurons des anciens amants, il s’amusait de la situation. Il souriait toujours, même quand Livio largua la bombe. Tous les candidats venaient un à un assister à la scène et les acclamations firent disparaitre le sourire de Matteo. Livio incita Gigi à lui raconter ce qu’il s’était vraiment passé. Prête à toute raconter, elle ouvrit la bouche mais Matteo la devança aussitôt. Non mais c’est bon on le sait tous que Gigi est une allumeuse. Le premier soir, dès qu’elle est arrivée elle m’a sauté dessus et on l’a tous vu qu’ils n’arrêtent pas de se chercher ces deux-là ! fanfaronna Matteo d’une voix précipitée en désignant les exs. Guilia sortit de ses gonds et se rua jusqu’à lui, balançant des couverts sur le plan de travail sur le sol. TA GUEULE, PUTAIN ! TU RACONTES N’IMPORTE QUOI ! JE T’AI DIT, JE T’AI PREVENU! Matteo recula en éclatant de rire. Des mains retenaient Guilia mais elle n’en prêtait aucunement attention. Même si elle était en furie, elle n’arrivait pas à se relâcher de cette étreinte qui la retenait. Alors elle crachait son venin dans les mots. T’ES QU’UN CONNARD, J’AI PAS VOULU DE TOI, MAINTENANT T’ESSAIE DE FOUTRE LA MERDE ! PUTAIN ! Sans se rendre compte elle heurta un couteau qui était tombé sur le sol. Malheureusement pour Giulia, elle était de celle qui avait des hématomes au moindre choc et qui s’inonder de sang au moindre bobo.

Il devait se faire vieux, Livio. Ici, à Rio, il se rendait compte à quel point sa vie australienne lui plaisait. Il apprenait à vivre dans le calme et la sérénité. Là, il n'avait suffi que d'une provocation pour éveiller ses anciens démons. En comprenant les rumeurs qui couraient sur Gigi et Livio, l'italien avait vu rouge. Autant avant il s'en fichait, peut-être aurait-il alimenter les rumeurs. Mais là, ils avaient chacun quelqu'un qui les attendait à Bowen. Il était hors de question qu'une saleté comme Matteo vienne détruire cela. On pouvait s'attaquer à Livio, oui, mais pas à son couple. Dans la cuisine, il avait essayé de lui faire cracher le morceau, lui faire dire que ce n'était qu'un mensonge, qu'une vengeance personnelle après s'être pris un rateau. Mais Matteo continuait à afficher son sourire mesquin, ce qui énerva d'autant plus Livio qui dut être canalisé par Gianni. Il s'était déjà battu sur une aventure. Il n'avait pas envie de retomber dans ses travers. Alors, il piqua, avec les mots, avec les vérités cinglantes. Matteo n'était qu'un lâche qui ne pouvait se confronter au fort caractère de Giulia. Jetant un regard vers son ex, il lui somma de tout raconter. Mais Matteo fut plus rapide qu'elle, continuant ses provocations avec bien moins de détermination. « Mais qu'il est con ! »  dit Livio en serrant les dents, faisant un pas en avant, bien vite retenu par Gianni. Giulia, quant à elle, était en roue libre. Couverts jetés à terre, ce fut ensuite l'italienne qui se jeta sur lui, hurlant à pleins poumons. Livio se détacha de l'étreinte de Gianni pour se diriger vers Giulia qu'il retint avec vigueur. Il connaissait l'italienne. Quand elle vrillait ainsi, elle pouvait aller loin. Et Matteo ne le méritait pas. Il s'était perdu tout seul. « Gigi, laisse tomber. » dit-il en tentant de retenir la jeune femme. Dans un mouvement de flottement, son regard se baissa sur le sol, apercevant des gouttes de sang. « Putain, tu saignes ! » s'exclama-t-il. Le regard de Matteo changea du tout au tout, voyant lui aussi les gouttes de sang. Les caméramans arrêtèrent les caméras, demandant si tout allait bien. « C'est bon, dégagez. Dégagez tous ! » dit Livio à tout le monde. Il regarda Matteo et lâcha : « J'espère que t'es content de toi. ». Il posa sa main dans le dos de Giulia pour l'inciter à le suivre. « Viens avec moi, s'il te plaît. » Ils allèrent jusqu'à la salle de bain, Gianni sur leurs talons, désespéré. Là, Livio prit la petite boîte de secours dans la pharmacie, puis observa la blessure, une coupure qui se trouvait au niveau du talon. « ça te fait mal ? » demanda-t-il à Giulia, alors qu'il s'attelait avec délicatesse à nettoyer la blessure, ou du moins à éponger le sang pour en voir la gravité.

Le petit nouveau de leur bande était en train de s’attirer les foudres des deux mauvaises personnes. Si il y avait bien quelqu’un qui ne fallait énerver c’était ni Livio ni Giula. Tenu fermement par son ami Gianni, Livio déversait sa colère par des mots tranchants qui n’atteignaient pas pour autant Matteo. Il affichait un sourire sournois, salissant même la réputation de Gigi. Cette dernière se déchaîna, éparpillant tout ce qu’il y avait sur la table. La goutte d’eau avait fait déborder le vase et l’italienne s’apprêtait à s’en remettre aux mains. Mais dans sa fougue elle marcha sur un couteau de cuisine, ce qu’elle ne se rendit compte que lorsque Livio le lui fit remarquer. La panique submergea l’équipe de tournage. Livio exigea que les caméramans s’écartent et personne n’osa le confronter, pas même Matteo qui semblait penaud et désolé. Il voulut s’approcher de Gigi, mais celle-ci le menaça avec des grandes gestes.  Espèce de sale hypocrite ! T’approche pas de moi ! le prévint-elle tandis que Livio posa une main sur son dos pour l’éloigner. Ils allèrent à la salle de bain où Livio l’installa au-dessus de la baignoire pour nettoyer la plaie qui se trouvait sur son talon. Isolés de tous, Gigi fut reconnaissante de retrouver un peu de calme. Avec douceur Livio épongeait le sang avec une compresse et lui demanda si elle avait mal. Non mentit-elle les sourcils froncés. Les picotements lui arrachaient une grimace qu’elle ne contrôla pourtant pas. Elle observa Livio, qui prenait soin de sa blessure et fut attendrie. La douleur se dissipa alors mais elle ne put s’empêcher de ressentir un pincement au cœur pour ce qu’il venait de se passer. Elle baissa la tête tristement. J’suis dégoûtée admit-elle sans argumenter davantage. Cohabiter avec un groupe n’est pas aussi facile que l’on peut imaginer, les émotions sont toujours plus intenses surtout en présence de caméras. Alors Gigi commença à avoir la gorge nouée et les larmes brillaient dans ses yeux. En dehors du fait qu’Owen lui manquait terriblement, elle était sensible à l’image qu’elle renvoyait aux autres. Cette étiquette de fille manipulatrice / séductrice, a toujours été difficile à porter malgré les apparences.

Il n'avait pas fallu longtemps pour que la situation dérape. Si Livio s'était attendu à des disputes et des provocations, il n'aurait pas pensé en être l'objet. Tout le monde savait qu'il était en couple, qu'il allait avoir un bébé et qu'il faisait parti des rangés, maintenant. Alors, personne ne lui cherchait des noises. Personne hormis Matteo et son ego de mâle à la con. Sous prétexte qu'il s'était fait jeter par Giulia, il avait balancé la pire des rumeurs sur eux. Parce que c'était une rumeur qui pouvait être crédile. Livio et Giulia étaient ex. Ils s'étaient aimés, déchirés, retrouvés, de nouveau aimés devant les caméras. Tout le monde savait que c'était aussi houleux que passionnel entre eux. Remettre le couvert pouvait être facilement cru par la majorité des téléspectateurs. Il n'y avait que les deux principaux intéressés qui savaient que leurs cœurs étaient pris par d'autres, qu'il n'y avait plus que de l'amitié et une profonde affection entre eux. Ils allaient devoir batailler pour briser cette rumeur de tromperie. Seulement, ils ne le firent pas de la meilleure manière. En s'énervant de la sorte, ils pouvaient renvoyer l'image de deux coupables qui essayaient de se racheter une conduite. Le ton montait. Les insultes pleuvaient. La colère faisait gronder la maison et trembler les autres candidats. Personne n'essaya de les maîtriser et très vite, la catastrophe arriva. Le sang sur le sol alerta Livio, fit disparaître sa colère au profit de l'inquiétude. D'un ton sec, il renvoya tout le monde, candidats et caméramans inclus, sans que personne ne bronche ou oppose une résistance envers le leader de l'émission. Il s'empressa d'amener Giulia dans la salle de bains, seulement suivis de Gianni et entreprit de soigner sa blessure. Il n'était pas infirmer, Livio, mais il s'était tellement fait mal dans sa vie et avait tellement soigné ses potes qu'il se débrouillait plus ou moins. C'était surtout pour apaiser Gigi, attendre que sa colère diminue. Avec douceur, il fit ses soins, relevant un instant ses yeux bleus pour lui demander si elle avait mal. « Tu mens très mal. » dit-il avec un léger sourire, pour apaiser l'atmosphère, appuyant plus doucement sur la blessure. Son attention se portait totalement sur cette plaie jusqu'à entendre les derniers mots de Giulia. La tristesse se voyait sur son visage, il vit même les larmes embuer les yeux. « On s'en doutait un peu, Gigi. On sait à quel point ici tout peut partir très vite.» commença-t-il à dire. « Mais tu sais, je suis persuadé que Owen ne croira pas un mot de cette rumeur. Et s'il le faut, j'irai lui confirmer qu'il ne s'est rien passé entre nous. Je pense qu'il sait qu'il compte pour toi. T'es prête à retraverser l'océan pour lui ! » répondit-il avec un léger sourire. Il était loin d'imaginer, en réalité, à quel point l'image de séductrice était difficile à porter pour Giulia. Ils avaient vécu des années dans ces rôles-là. Ça leur collait à la peau, malheureusement...

La colère redescendait peu à peu alors que les deux ex s'étaient isolés dans la salle de bain. Livio soignait délicatement la plaie sur le talon de Gigi qui se confia. Je suis dégoûtée. étaient ses simples mots. Néanmoins elle n'eut à en dire davantage pour que Livio la comprenne. Avec le temps il la connaissait par cœur, lisant en elle comme un livre ouvert. Ils venaient du milieu de la téléréalité depuis de nombreuses années, faisant d'eux des leaders. Ils savaient donc comment cela se passait lors des tournages où les disputes rythmaient la plupart de leurs journées. Cependant cette fois Gigi n'avait plus ce même entrain, elle qui tombait amoureuse de son beau britannique, totalement inconnu du petit écran. Livio voyait bien qu'elle éprouvait de grosses craintes qu'Owen découvre ses fausses rumeurs que Mateo faisait circuler à leur propos. Il tenta de la rassurer, lui rappelant qu'elle était prête à traverser l'océan pour lui. Un mince sourire se dessina sur son visage. Oui, je sais que ça paraît dingue. Mais avec lui, je suis différente. J'sais pas t'expliquer. J'ai l'impression d'être quelqu'un de bien. se confia Gigi, un pincement au cœur rien qu'en visualisant le visage rayonnant d'Owen. Il lui manquait tellement. Owen avait cette facilité de lui transmettre sa lumière, sa joie de vivre, ne serait-ce que par son sourire. Dès leur première rencontre, elle avait vite baissé ses gardes. Elle qui n'accordait habituellement jamais sa confiance, elle était une toute autre jeune femme en sa présence. Avec lui, elle était sensible, attentionnée mais surtout fragile. Puis j'ai peur que tout s'écroule du jour au lendemain. finit-elle par avouer, les larmes qui coulaient sur ses joues. Gigi réalisait des risques de cette relation où les choses ont été trop vite. Sa rupture avec Livio l'avait déjà bien abîmé et elle n'était pas certaine de se remettre d'une deuxième rupture comme celle-ci.

La colère avait explosé. Et Livio le savait. Dans ces aventures-là, les émotions étaient décuplées et les conflits pouvaient vite en arriver aux mains. A force de vivre ensemble H24, la patience s'amenuisait. Heureusement, ils n'en arrivèrent pas jusque là. La blessure de Giulia avait finalement détourné leur attention. Et ce fut dans la salle de bains que la jeune femme craqua complètement. Cette rumeur pouvait faire du mal s'ils ne prenaient pas les choses en main. Mais il savait aussi que Owen comme Aura avaient confiance en eux. Ce fut sur ce point-là qu'il tenta de la rassurer. Il était même prêt à aller voir le jeune homme pour lui dire que tout était faux. Avec Giulia, c'était fini. L'un et l'autre tournaient enfin la page après des années à se déchirer. Il esquissa un sourire quand Giulia se confia, secouant la tête quand elle lui confia avoir l'impression d'être quelqu'un de bien. « Pourquoi tu en as "l'impression" ? T'es quelqu'un de bien, Giulia. » corrigea-t-il. « Il te donne juste suffisamment de confiance pour que tu puisses voir qui tu es vraiment. » Ce que Livio n'avait pas réussi avec Giulia. Mais très vite, l'italienne fondit en larmes. Livio posa un regard surpris sur elle, fronçant les sourcils quand elle lui avoua ses doutes. « Hey... Pourquoi tu pars aussi défaitiste ? Reste comme tu es et laisse-toi porter. Te dire que tout va s'écrouler ne va rien t'apporter. Bien au contraire. » ça risquait surtout de la pousser à la méfiance et de ne pas s'impliquer, corps et âme, dans cette relation qui semblait lui faire tant de bien.

Gigi se montrait bien plus douce et sensible en la présence de Livio. Comme parfois, surtout dernièrement, elle se comportait de façon odieuse surtout depuis leur rupture. Tant qu'elle ne donnait pas sa confiance, Giulia laissait refléter uniquement cette facette de fille au caractère explosif. Une facette qu'Owen ne connaissait pas puisqu'avec lui, et pour la première fois de sa vie, elle avait tout de suite baisser la garde. Son innocence et sa bienveillance y avait jouer un rôle. C'était bon de voir que Livio la voyait, lui aussi, comme quelqu'un de bien. Tu le penses vraiment? demanda-t-elle un peu bêtement en levant ses yeux larmoyant. Remplie de doutes, elle se confia à celui qu'elle considérait comme son meilleur ami. Ses craintes le surprit et il tenta de la faire revenir à la raison. À partir défaitiste, cela ne lui apportait rien bon. Je sais bien... C'est juste une petite voix... Qui... Me rappelle que je prends un risque énorme. Mais sa voix se couvra d'un brouhaha qui provenait au loin derrière la porte. Des exclamations, des rires, vinrent déranger leur discussion. Puis quelqu'un semblait courir dans les escaliers et les pas se rapprochèrent jusqu'à la porte qui s'ouvrit brutalement. Il y a quelqu'un pour toi, Giulia annonça Valentina d'une voix mielleuse, trop mielleuse à son goût. Intriguée mais à la fois agacée elle se redressa pour descendre. Elle jeta un regard éloquent à Livio et leva les yeux au ciel, pour lui faire comprendre qu'elle aurait mieux aimer rester isolée à parler avec lui. Pendant qu'elle descendait les escaliers, elle replaça son micro et son maillot de bain. Tout le monde était regroupé à l'entrée à discuter qu'elle ne voyait pas la personne qui était rentrée. Les caméramans se précipitèrent vers Giulia et c'est à ce moment qu'elle eut un très mauvais pressentiment. Certains candidats s'écartèrent et elle la reconnut aussitôt. Elle était son portrait craché si ce n'est que son visage était marqué d'une vie alcoolisée. Sa mère se tenait là, souriante, visiblement flattée que les regards soient tous fixés vers elle. Instinctivement Giulia se tourna vers Livio, bouleversée, mais surtout en colère. Indignée que la production ait osé accepter sa présence sans même lui en parler, elle eut envie de tout casser autour d'elle. Les poings et les dents serrés, elle recula d'un pas mais il était trop tard car elle était sur le point d'exploser.

Là, dans la salle de bains, les barrières tombaient et les masques s'effritaient. Pour la première fois depuis longtemps, Giulia dévoila ses faiblesses, ses craintes, ses doutes et ses peurs. Elle doutait d'être quelqu'un de bien. Quand elle demanda s'il le pensait vraiment, Livio se mit à rire : « Depuis quand je me mettrais à te mentir ?! » Ils en avaient des défauts, Livio et Giulia. Mais s'il y avait bien une qualité qui surgissait chez l'un comme chez l'autre, c'était la franchise. Parfois, ils n'usaient simplement pas de la bonne façon pour le dire, étant bruts de décoffrage et manquant de tact. Mais très vite, il comprit aussi qu'elle avait la peur de voir Owen s'éloigner d'elle, de ne pas être à la hauteur. Cela ne lui ressemblait pas d'être aussi défaitiste. Il comprit mieux quand elle parla du risque qu'elle prenait. Du risque à tomber amoureuse, de souffrir. « C'est le jeu des histoires d'amour, Gigi. Quand tu veux être avec quelqu'un, tu laisses tomber les barrières. C'est un risque, oui, mais ça vaut le coup de risquer tout ça, non ? » Il lui adressa un sourire complice, terminant ses soins quand une nouvelle personne vint les rejoindre. Valentina affichait son air de petite peste, ce qui intrigua Livio, qui fronça directement les sourcils. Alors que les deux exs se regardaient, tout aussi surpris l'un que l'autre, ils finirent par sortir de la salle de bain. Tout comme Giulia, Livio replaça son micro suivant la jeune femme jusqu'à l'entrée où toute la maison était regroupée. Mais très vite, Livio remarqua une nouvelle personne. Une personne qu'il ne connaissait qu'en photo, qu'aux travers de ses photos que Giulia lui avait montré, un jour de grandes confidences. Mais même sans cela, il aurait compris qui elle était. Cette femme était le portrait de Giulia. « Qui a eu cette idée de merde ? » souffla-t-il en passant près du premier candidat. Mais il ne prit même pas le temps d'entendre sa réponse, son attention était déjà déviée vers Giulia. Giulia qui était droite come un piquet, les poings fermés, ses yeux exprimant toute sa colère. « Va prendre l'air... » dit Livio en se plaçant face à elle, posant sa main sur son bras, préférant faire tampon entre les deux femmes. Parce qu'il savait pertinemment que cela allait dégénérer...

Livio avait les mots justes pour la réconforter. Il ne mentait pas, bien évidemment et Gigi afficha un mince sourire. Comme ce fut bon de se confier à lui. Cela pouvait paraitre déplacé et étrange de parler de sa relation actuelle avec son ex. Cependant personne autre que Livio ne connaissait aussi bien Gigi. Il était donc de loin le mieux placé pour la conseiller et la consoler. Oui, ça vaut le coup. admit-elle, les pensées rivées vers Owen. Et dire qu'elle allait retrouver cet homme qu'elle avait rencontré depuis si peu. Il y avait pourtant ce quelque chose entre eux, qui la poussait à croire que le coup de foudre pouvait exister. Aussi bienveillant et compréhensif était Livio, Giulia ne voulut pas exposer davantage ses sentiments pour Owen. De toute façon elle n'en eut pas le temps car Valentina les interrompit. Un brouhaha résonna dans la maison entière. Intrigués de voir ce qu'il se passe, les deux exs quittèrent ensemble la salle de bain. Les rires se firent plus silencieux quand Gigi découvrit avec stupeur le visage abimé par le temps et l'alcool... de sa mère. Elle entendit Livio pester sur cette idée de merde et elle sentit en dehors de la colère un élan d'affection et de reconnaissance pour son ex qui comprit tout de suite qu'il fallait l'isoler. Il s'interposa entre les deux femmes mais la mère de Giulia avança quitte à le confronter physiquement. Gigi qui serrait le dents, prête à exploser de rage, fut retenue par les mots prononcés par sa mère. Giulia ma chérie, ma Mais l'italienne l'arrêta d'un geste de la main. Cette femme ne connaissait rien d'elle, à part peut-être son porte-monnaie dont les médias s'amusaient à divulguer. Il s'agissait d'une inconnue, qu'elle avait au mieux "croisé" durant son enfance. Si elle s'attendait à ce qu'elle lui tombe dans les bras, elle se trompait sur toute la ligne. La colère montait crescendo et Gigi explosa.  Ne me parle pas! Tu veux quoi? Tu me fais honte! Être venue ici! T'as cru quoi? Qu'est-ce que tu comprends pas dans DISPARAIS DE MA VIE?! Pendant que le ton montait, les autres candidats se mettaient entre les deux femmes, peut-être pour se faire voir mais les caméras étaient toutes fixées sur Gigi. Un caméraman vint d'ailleurs s'approcher trop près d'elle, manquant de lui heurter la tête. Arrêtez de filmer! Allez tous bien vous faire foutre! s'écria-t-elle en poussant les personnes autour d'elle pour se faire un passage. En furie, elle enleva la ceinture où était son micro et la jeta sur le sol. Tout le monde recula mais Gigi souhaitait voir une seule et unique personne présente dans cette pièce. Livio appela-t-elle en le cherchant désespérément du regard, alors qu'en réalité il était juste à côté d'elle.

La journée avait déjà été riche en émotions, mais Giulia ne savait pas encore que ce n'était que le début. Les tensions apaisées et les confidences lâchées, les deux ex furent appelés par Valentina qui affirma qu'une personne était présente pour Gigi. Ils se dirigèrent donc vers l'entrée. Dès l'instant où Livio posa ses yeux bleus sur la nouvelle arrivante, il sut directement que tout allait exploser. La mère de Giulia était là, feintant une émotion qui ne convainquit pas Livio. Il savait le genre de femme qu'elle était. Le genre de femme qui n'était pas faite pour être mère et qui pensait pouvoir profiter de sa fille. En colère, il demanda qui avait eu cette idée. Mais ce n'était rien à côté de Giulia. Giulia qui resta silencieuse, tel le calme avant la tempête. Sa mère ne remarquant pas la tension qui émanait de sa fille, tenta une approche qui fut bien vite stoppée par Gigi. Livio avait eu le réflexe de s'interposer entre elles, mais cela ne fut pas suffisant. La déflagration détonna. Gigi arrêta sa mère, hurlant contre elle, et les candidats affluèrent, ne sachant pas forcément sur quel pied danser, s'il fallait en rire ou s'il fallait tout arrêter. Mais ce n'était pas du cinéma. D'un geste sec, Giulia jeta son micro à terre et repoussa tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. Seul le prénom de Livio dépassa la barrière de ses lèvres. Il comprit qu'il était le seul qu'elle voulait à ses côtés. Livio regarda Gianni et lui demanda : « Fais-la partir, s'il te plaît. » en montrant la mère de Giulia. Il jeta un regard noir vers cette dernière qui tenta une nouvelle approche en appelant sa fille, mais Livio rejoignit rapidement Giulia pour la mener loin de cet enfer. « Je suis là. » dit-il pour la rassurer. « Viens, on se barre d'ici. » Il récupéra juste les clés de l'un des véhicules mis à leur disposition et entraîna Giulia à l'extérieur. Il croisa quelques membres de la production qui tentèrent de les arrêter, bien vite stoppés par Livio qui lâcha froidement : « Continuez comme ça et on prend le premier avion. » Ils connaissaient suffisamment Livio pour savoir qu'il en était capable. Aussi préférèrent-ils leur laisser s'exiler pour se calmer. Une fois dans le véhicule, Livio démarra et quitta cette maison de malheur, sans vraiment savoir où ils allaient. Il attendit quelques minutes, le temps de laisser retomber la pression pour dire : « Je suis désolé, Gigi. Je t'assure que je ne savais pas que c'était elle. Sinon... sinon, je ne les aurais pas laissé faire. »

Après avoir éclaté dans une colère noire, Gigi manquait d'air tout d'un coup, elle se sentait étouffée et une douleur dans la poitrine l'oppressait. Ce n'était pas possible, les producteurs n'avaient pas osé inviter sa mère sur le tournage. Elle n'arrivait pas à y croire. Son réflexe fut de se tourner vers Livio, son seul repère, celui dont avait une confiance aveugle. Sans plus attendre il la tira de son désarroi et l'emmena loin des caméras. Sous le point de verser ses premières larmes, Giulia cacha son visage des mains. Elle suivait aveuglément Livio qui réprimenda l'équipe de tournage avec fureur. Tous deux put rapidement atteindre la voiture et c'est en vitesse que l'italienne attacha sa ceinture. Les yeux embués de larmes, elle se tourna vers Livio. Comme toujours, il avait des paroles douces et rassurantes. Comment ils ont su? Ils ont cru que ça allait me faire plaisir? s'énerva t-elle les poings serrés. Heureusement que Livio l'avait embarqué dans cette voiture, dans le cas contraire elle aurait taper sur les murs. Elle ne décolèrait pas pour autant.Tout ce qu'elle veut, c'est profiter de moi. J'ai été placé jusqu'à mes 18 ans, elle n'a pas assisté à une seule de mes visites, elle n'a pas cherché une seule fois à reprendre contact avec moi. Et là que je suis médiatisée, elle veut me revoir? Je l'emmerde, qu'elle aille se faire foutre débitait Gigi, hors d'elle. Le regard fixé sur la route, elle inspira un grand coup pour se maîtriser.

Il était le seul, Livio. Il était le seul ici – outre les producteurs – à savoir qu'amener la mère de Giulia ici était une très mauvaise idée. Que cela allait la mettre dans une colère noire. Que cela allait rouvrir les cicatrices. Sachant que la tornade allait éclater et captant le regard de Giulia, l'italien s'empressa de l'amener loin de cette maison maudite, prenant le premier véhicule. Il démarra rapidement afin de ne pas laisser le temps aux équipes de les arrêter. Une fois sur la route, il entendit les mots de Gigi. « Je crois que ce n'était pas dans le but de te faire plaisir. Ferruccio sait que c'est tendu avec ta mère... » Et il savait aussi que Ferruccio aimait les scandales. Il aimait mettre l'huile sur le feu. Et si d'ordinaire, il s'occupait de mettre le bazar dans les nouveaux couples formés ou dans les amitiés de pacotille, là il avait franchi l'étape de trop. On ne s'attaquait pas aux histoires personnelles. Encore plus une histoire lourde comme celle de Gigi. Gigi qui lâcha tout ce qu'elle avait sur le cœur, l'absence de sa mère, les placements jusqu'à ses 18 ans, un retour uniquement par intérêt. « Je le sais, Gigi. Je le sais. » dit-il avec douceur. Bien sûr qu'il savait tout ça. Il sentait la colère de son amie mais ne savait pas quoi faire pour l'apaiser. A cet instant, un téléphone sonna. C'était évidemment celui de Livio qui avait l'autorisation de le garder 7  jours sur 7, 24h sur 24, condition qu'il avait exigé par rapport à la grossesse d'Aura. Il sortit le téléphone de la poche de son jean, le regard sur la route, jetant juste un œil vers le destinataire. « C'est Ferruccio. Tu veux lui parler ? »