Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra)
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Sujet: you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra) Dim 16 Mai 2021 - 3:49
Tout ce que faisait Sara actuellement était mal. Et elle le savait. Purée qu'elle le savait. Elle s'apprêtait sans doute à poser un million d'agrafes dans le coeur de son petit ami lorsqu'il finirait par découvrir à quel jeu dangereux jouait la Portugaise. Parce qu'il finirait par le savoir, tout finissait par se savoir. Et Sara, elle le savait très bien, elle n'était pas un maître ninja, experte dans les mensonges. Et pour dire vrai, elle était plutôt la pire pour mentir. Mais ça lui semblait la seule solution possible dans le contexte de sa vie.
Était-ce une façon de se déculpabiliser de s'être inscrite sur un site de rencontre alors qu'elle était déjà en couple? Surement. C'était aussi sans doute une façon de se déculpabiliser de s'être inscrite sur cedit site de rencontre avec une fausse photo de profil. À quoi avait-elle pensé? À sauver sa réputation. Pour quelle genre de compagne passerait-elle si ses proches, ou pire encore, les proches de son petit ami la trouvaient sur une application de rencontre? Elle ne pourrait faire croire à un gag, à une vilaine blague pour berner Jakob. Et elle n'était pas prête à annoncer à ses proches qu'elle avait envie de nouveauté, tout en étant incapable de mettre un terme à sa relation présente.
Le problème, entre Sara et Jakob, c'était la routine. C'était qu'ils étaient ensemble depuis tellement d'années maintenant, qu'ils s'étaient un peu pris pour acquis. Ils ne flirtaient plus, ne se faisaient plus de surprises ou de compliments. En vrai, ils avaient plutôt l'air de deux amis que de deux amants. Est-ce que c'était une excuse valable pour parler à d'autres personnes sur internet? Non, absolument pas. Sara le savait. Mais elle avait aussi besoin de se sentir femme. Parce qu'au départ, il n'était question que de ça : discuter. Jamais elle n'avait prévu se laisser prendre dans le jeu au point d'accepter un rendez-vous.
Elle avait très vite matché avec Conchobàhr. Son sens de l'humour, son amour pour la danse et sa facilité d'approche l'avait charmé. Les mots avaient fusé pendant plusieurs jours consécutifs. Sara se levait le matin dans la hâte de voir ce qu'ils avaient à s'écrire jusqu'au jour où il proposa un rencard. Un vrai. En personne. Et sans savoir pourquoi, peut-être pour se convaincre qu'elle avait réussi à charmer un autre homme que le sien, Sara avait accepté. L'envie de le voir, de mettre une réalité sur la fiction qu'elle vivait en ligne avait été plus forte que la raison. Et la voilà, en plein centre d'un centre d'arcade, à scruter la salle dans l'intention de trouver Conchobàhr quelque part entre les usagés. Il s'attendait à tomber sur une blonde au sourire éclatant, quelle serait sa réaction lorsqu'il comprendrait qu'elle l'avait quelque peu berné?
Accoudé contre une machine de karting, elle le vit, fidèle à ses photos en ligne. Lui, il n'avait pas usé d'un mauvais stratagème. Et quand elle le vit, un sourire se posa sur ses lèvres. Il était beau, encore plus beau en vrai qu'en photo. Merde, qu'est-ce qu'elle avait fait ? Elle voulait avancer, soit pour aller vers lui ou pour quitter les lieux, mais ses pieds semblaient coulés au sol comme si on les avait fixés à l'aide d'une douzaine de rivets, impossible pour elle se bouger. Et Sara compta. Trois, deux, un, rassemblant tout son courage pour daigner se présenter devant lui. « Conchobàhr? », demandait-elle presque trop gênée, ce qui ne lui ressemblait pourtant pas. « Je suis Sara. »
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
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Sujet: Re: you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra) Lun 17 Mai 2021 - 1:46
Mon inscription sur Bowen Bow Tie datait de plusieurs semaines, mais une fois la première étape franchie, je n’avais pas eu cette excitation que je m’attendais à vivre. Cette excitation de faire défiler les profils et de me laisser rêvasser face à certaines femmes que je pourrais éventuellement rencontrer, s’il y avait un match. La vérité était que toutes ces femmes-là n’avaient pas ce que je cherchais. Elles n’étaient pas Freja. J’avais donc rapidement délaissé mon profil, accumulant certains bow down sans leur donner suite. Pourtant, tous les profils étaient intéressants. Pourtant, chaque femme avait une description qui avait ce petit je-ne-sais-quoi qui aurait dû me plaire. Je n’avais pas l’énergie. Puis, un soir, après avoir bu quelques verres avec Perry une fois les enfants couchés, je m’étais surpris à rallumer l’application BBT une fois dans mon lit, et j’avais répondu à la plupart de mes bow down. Sara avait été la première à me répondre dans le chat, cette nuit-là. Nos deux âmes erraient au beau milieu de la nuit et nous nous étions offert cette petite lumière de douceur pour nous aider à aller dormir quelques heures plus tard. Tous les jours suivants, sans exception, nous nous étions envoyé des trucs. Des blagues, des coucous, des anecdotes de la journée, des updates sur telle ou telle situation. Pour un temps, ça m’allait. Ce n’était pas trop d’engagement, c’était un flirt innocent et ça me changeait un peu les idées. Ça m’évitait de trop penser à Freja ou à Alba. Ça me faisait oublier ce triangle impossible dans lequel je m’étais fourré sans même le savoir. Mais à un moment, la complicité que j’avais développée avec Sara ne me sembla plus suffisante à ne vivre que par l’écrit. J’avais envie de la voir, de ne plus seulement imaginer son visage basé sur une seule photo profil, mais bien de la voir toute entière, sans filtre, sans qu’elle ne demeure qu’une simple statue figée le temps d’un cliché. J’avais donc proposé un rendez-vous à la blonde. Aux arcade games, un clin d’œil à l’une de nos conversations récentes. J’étais arrivé avant elle, ou en tout cas je ne l’avais pas vue dans l’établissement avant. Je m’appuyai contre une machine de karting, dans l’intention de la réserver pour que je puisse l’essayer côte à côte avec Sara. Je relevais fréquemment la tête de mon téléphone, où la photo de Sara était affichée pour me rafraîchir la mémoire à chaque coup d’œil. C’était juste la nervosité, je n’avais pas besoin de la photo. Je l’avais suffisamment regardée depuis les derniers jours. Je relevai vivement la tête en entendant mon prénom, mais je me frappai à une tête inconnue. « Euh, oui … c’est moi ? » Demandais-je un peu pris de court. Avait-elle envoyé une amie pour me poser un lapin ? Terrible tactique, quand même. J’aurais préféré poireauter là pendant une heure plutôt que de vivre l’humiliation à deux. Mais la brunette me lâcha qu’elle était Sara. Je fronçai les sourcils, baissant les yeux discrètement vers mon écran de téléphone, vers sa photo. Rien à voir avec la jeune femme qu’il avait devant lui. « Oh … Ah ? » J’étais clairement perplexe. « Excuse-moi, je me sens un peu con là mais, vraiment, je … je ne t’aurais jamais reconnue. » Parce que la fille sur la photo n’avait rien à voir. La fille sur la photo, à la limite, avait un peu des airs d’Ally. La fille devant moi, aucun doute, elle avait des airs de … Freja. Bordel, dans l’un ou l’autre des cas j’étais complètement taré. Pourquoi je cherchais mes ex dans le regard des autres ?
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Sujet: Re: you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra) Lun 17 Mai 2021 - 2:44
Il ne la reconnaissait pas. Et avec raison. Sara C. n'avait rien de Sara Carvalho. Enfin, rien de son physique. Parce que tout le reste, c'était bien elle. Elle n'avait pas cherché à berner son interlocuteur en se créant une fausse vie, une fausse personnalité et une fausse personne. Tout ce qu'elle avait cherché, c'était à préserver son physique et rester dans l'anonymat. Mais toutes leurs discussions, les moments de confessions et les anecdotes anodines de leur journée, les blagues, les champs d'intérêt et les compliments glissés ici et là, eux, ils étaient vrais. Leur alchimie, elle était vraie. Et c'était sans doute ça qui avait poussé la brune à accepter le rendez-vous, sachant très bien qu'elle ferait face à un malaise une fois devant le danseur. Malaise tout à fait légitime : elle n'était pas la Sara sur laquelle il pensait tomber. Sara, elle aurait pu prendre la photo d'une autre brune. Mais elle avait voulu faire tout l'inverse de ce à quoi elle ressemblait, parce qu'elle ne voulait pas attirer les soupçons, parce qu'elle n'avait pas changé son nom, parce qu'elle ne pensait pas accepter un rencard en face à face. Mais la connexion qu'elle avait ressentie lui poussait à vouloir aller au bout des choses, au fond de cette aventure, quitte à se brûler les ailes sur le chemin.
Le malaise qu'elle s'était imaginé n'était rien à comparer à celui qu'ils vivaient réellement. Le regard perplexe de Conchobàhr voulait tout dire, sans avoir le besoin d'ajouter du dialogue. Mais il le fit. Un questionnement sous des onomatopées qui firent grimacer la brune. « Tu n'as pas à te sentir con », souffla Sara en secouant la tête, la voix presque tremblante, prise la main dans le sac. « La photo différente, c'était voulu... », finit-elle par avouer en cherchant le regard de l'homme pour qu'il puisse l'écouter et non crier au mensonge. Mais comment le justifier ? Fallait-il dire qu'elle était en couple ? Fallait-il expliquer l'histoire jusqu'au bout ? Au fond, ils ne s'étaient pas promis de passer leur vie ensemble, de se marier et de fonder une famille, ils avaient tous les deux usé du noeud papillon. Mais elle lui devait tout de même la vérité. Et elle était mauvaise avec les mensonges. « La photo était fausse, mais la fille derrière l'écran, elle, ne l'est pas », se justifiait-elle davantage. « C'est juste... c'est compliqué.. Mais si t'as envie de comprendre, je peux tout t'expliquer. » Et elle espérait qu'il lui laisse au moins une chance.
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra) Mar 18 Mai 2021 - 0:33
Certes, mon regard voulait tout dire. Tout mon non-verbal criait mon incompréhension, en fait. Mais je ne pouvais pas non plus rester là à rien dire, à la fixer sans chercher de réponses à toutes les questions qui fusaient actuellement dans mon esprit. Je ne comprenais pas ce que cette femme faisait là face à moi, clamant être la Sara à qui je parlais intensément depuis plusieurs jours alors qu’il n’en était rien. Je lui évoquai donc mon malaise, mon incertitude, moi qui m’attendais à me retrouver face à une belle blonde aux reflets roux, dont le sourire m’avait redonné un petit semblant d’espoir. Ce n’est pas que la femme devant moi ne me plaisait pas, non loin de là, elle était belle, avec son regard un peu ténébreux et sa chevelure d’ébène. J’avais tellement de mixed feelings. Et surtout, je voulais comprendre. « Comment ça, voulu ? » Demandais-je, l’air un peu idiot. J’avais l’impression qu’il y avait peut-être des caméras cachées autour de moi ou alors que je m’étais retrouvé dans un film sans être consulté. Je fronçai les sourcils à son explication. « Pourquoi avoir pris une photo fausse ? J’veux dire … clairement, t’as rien à envier à qui que ce soit. » Dis-je en la détaillant un peu du regard, sans trop me montrer trop lourd ou insistant non plus. Puis, je balbutiai, en me reprenant : « Enfin, pas que je pense que si t’avais été moche ça aurait davantage justifié que tu fasses un faux compte ou d’quoi, hein, je pense que n’importe quelle fille devrait s’affirmer telle qu’elle est sans avoir peur … » Tentais-je de me rattraper. « Mais ahem. C’est ça. Je comprends encore moins en te voyant. T’as clairement pas besoin de te cacher derrière la photo de l’autre fille, peu importe qui c’est au fond. » Son amie ? Sa cousine ? Une parfaite inconnue ? Ou alors une mannequin hyper connue et j’étais juste tombé dans le panneau comme le dernier des imbéciles ? Sara continua en me disant que c’était compliqué, mais que si j’avais envie de comprendre, elle pouvait tout m’expliquer. « C’est sûr que j’ai envie de comprendre, ouais. » Après, est-ce que ça irait plus loin que cette justification ? Je ne savais pas. Je me sentais un peu berné, trahi même. Je m’étais ouvert à elle, complètement, un peu à l’aveuglette puisque je ne savais même pas ce que je voulais retirer de tout ça. Et voilà que j’en retirais une menteuse. J’avais assez de relations compliquées comme ça dans ma vie, merci.
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Sujet: Re: you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra) Mer 19 Mai 2021 - 3:20
Sa recherche de papillons, son envie d'être regardé et, surtout, d'importer pour quelqu'un, même si ce n'était qu'à travers le virtuel, avait dépassé la raison. Elle le savait bien, Sara, que ce n'était pas juste envers personne, qu'elle était une horrible petite amie et que dans la situation inverse, elle aurait tué son copain pour bien moins. Mais l'envie, l'envie était plus forte. Ce n'était pas sexuel. Du sexe, elle pouvait en avoir en claquant des doigts ou, plutôt, en se retournant dans le lit du côté où son amoureux dormait. Mais on ne parlait pas que de ça, ici. On parlait, plutôt, de l'envie d'être désiré. De l'envie se ressentir l'attirance, les papillons du début, de se sentir belle au travers des yeux de quelqu'un qui la découvrait pour la première fois. Ça ne devait être que virtuel, au départ, mais la tentation d'aller encore plus loin et de mettre un visage sur le nom Conchobàhr avait été trop forte.
Il ne comprenait pas. Pour lui, elle n'avait pas à se cacher derrière une fausse photo. Ça en était presque un compliment caché. Sara sourit faiblement, ne se donnant pas vraiment l'autorisation d'être flattée parce que la situation, étrange, ne lui permettait pas de se réjouir de cette semi-victoire. La vérité allait devoir être rétablie, et ça, c'était la partie difficile à avouer. Comment dire qu'on avait voulu se cacher de son petit ami ? « Ce sont les circonstances qui m'ont amené à choisir une fausse photo... dans une autre vie, j'aurais clairement eu plus de courage et j'aurais mis mon vrai visage », avouait-elle à demi-mot. Ce n'était pas assez et Sara allait rétablir toute la vérité, mais si elle lui balançait la bombe comme ça, sans le mettre en contexte, il lui tournerait le dos sans même lui laisser la chance de terminer son histoire. Du moins, c'est ce qu'elle aurait fait si un mec s'était fait passer physiquement pour un autre. Et, étrangement, les lèvres de Conchobàhr qu'elle s'était imaginé plusieurs fois dans les derniers jours l'obsédaient encore plus en personne pour qu'il ne lui tourne le dos tout de suite. Elle aurait voulu y voir se dessiner un sourire au moins une fois plutôt que de lire cette grimace malaisée et déçue. « Je n'avais pas envie que mes proches découvrent que j'étais inscrite sur un site de rencontre. Bowen, c'est petit. Et les nouvelles vont vite. Naïvement, j'ai cru que je pourrais être sur ce petit nuage qu'on a partagé durant les derniers encore un peu », fit-elle en s'adossant à son tour sur la machine voisine à celle du danseur. « J'avais envie de me sentir vivante... Au départ, je ne pensais pas avoir envie de rencontrer en personne. Je pensais que je me contenterais des mots. Mais nos petits moments, aussi banales ont-ils pu été parfois, ton humour, tout ça, ça m'a donné envie de te voir.. Je savais que c'était risqué, parce que... J'ai clairement rien de la fille sur les photos », lâchait-elle en se pointant le visage et le corps.
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra) Dim 23 Mai 2021 - 4:20
Bien sûr que c’était un compliment, bien sûr que ça signifiait que je la trouvais extrêmement belle. Au point de n’y comprendre absolument rien, à cette histoire de fausse photo. Mais que cachait cette femme pour avoir besoin de se cacher elle-même derrière le regard d’une autre ? Cela me levait évidemment un drapeau rouge au-dessus du profil de Sara C. Si j’avais appris ce détail là avant notre rendez-vous, si elle avait eu le courage de me prévenir que je me retrouverais face à une femme au physique complètement différent, j’aurais pris la décision de ne pas venir. Là, elle me mettait face au fait accompli et je n’avais pas le choix d’écouter ses raisons. Fuir aurait été ridicule, immature. Je n’avais plus vraiment envie d’être là puisque je me sentais berné, ridiculisé voir humilié, mais je pouvais bien lui offrir quelques minutes de justification. « Si tu veux que j’comprenne un peu mieux et qu’on s’laisse peut-être une chance, va falloir être plus claire que ça un peu parce que … les circonstances, ça ne me dit rien du tout. » Dis-je, sans doute un peu plus exaspéré que ce qu’elle aurait espéré. Je n’avais plus l’âge de me laisser mener en bateau. Certaines femmes s’étaient déjà jouées de moi à mon adolescence et je n’avais plus envie qu’on se moque de moi. Étrangement, j’avais cependant l’impression que Sara C. n’avait pas essayé de me faire passer pour un con. Qu’il y avait vraiment quelque chose, dans sa vie à elle, qui l’avait amenée jusque-là. Jusqu’à moi. Peu importe sous quel visage. La brunette reprit ses explications, plus détaillées. Je l’écoutai sans broncher, sans laisser paraître mon trouble. J’avais les bras tendus derrière moi de chaque côté de mon corps, mes mains agrippées à la barrière d’un jeu. Je secouai la tête à sa deuxième prise de parole. Je ne voulais pas me laisser avoir par ses beaux mots qui me flattaient, mais que je ne devais pas avaler aussi facilement. Elle me donnait quand même l’impression de ne donner que des demi-vérités. « Comme j’ai dit, t’as rien à lui envier, à cette fille. » Mais ce n’était pas la question. Je n’avais aucune envie de la rassurer, de la réconforter, plus maintenant. J’aurais eu envie de couvrir Sara C. de ces compliments-là. Mais ce n’était pas Sara C. que j’avais devant moi. Jusqu’où étaient allés les supercheries ? Là était mon problème. Là était le morceau difficile à avaler. « Qu’est-ce qu’il y a de mal à être sur un site de rencontre ? La moitié de la ville est sur BBT, j’vois pas pourquoi t’as honte de ça. » Lâchais-je. « C’est qui, la fille sur la photo ? J’risque de la croiser un jour ? Parce que ça, ça serait vraiment trop bizarre. » J’aurais l’impression de la connaître alors qu’il n’en serait rien du tout. Tout comme j’avais l’impression de ne pas connaître la femme face à moi alors que c’était tout autrement.
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Sujet: Re: you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra) Dim 23 Mai 2021 - 6:00
Ça n'avait tellement rien à voir avec son physique. Sara n'avait pas honte d'elle. Et elle aurait souhaité, dans une autre vie, s'inscrire sur cette application de rencontre librement, comme n'importe quel autre célibataire de cette ville. Mais elle ne l'était pas, célibataire. Et c'était ça le problème. Et elle s'en mordait bien les doigts, actuellement, parce qu'elle était tombée dans son piège qui ne devait, à la base, que lui remonter l'estime, lui prouver qu'elle savait encore parler aux hommes et charmer. Elle était tombée sous le charme de son propre jeu, elle était vraiment attirée par Conchobàhr et tout ce qu'il dégageait, même s'il la regardait avec dégoût presque et qu'il était sec dans ses réponses. Elle comprenait, elle l'avait trahi et si la situation avait été inversée, il se ferait longtemps que ses talons auraient tourné dos à ce paquet de mensonges. Au fond, elle remerciait presque l'homme de lui donner une chance de s'expliquer, même si cela ne sonnait pas comme il voulait l'entendre. Dans les excuses de Sara, elle ne cherchait pas des compliments. C'était trop facile. Et ce n'était pas le bon moment. Elle ne cherchait pas non plus de pitié. Elle avait fauté et c'était elle la seule responsable. « Je ne dis pas ça parce que j'ai quelque chose à lui envier.. » Enfin, la seule chose qu'elle pouvait lui envier, c'était la liberté d'action. « J'en sais rien, j'ai pris la photo sur internet. J'pense pas qu'elle soit d'ici », confiait Sara alors que Conchobàhr se questionnait sur l'identité de la belle blonde. « C'est bien ça, le problème, que la moitié de la ville est inscrite sur cette application », avouait Sara, en reculant d'un pas. Elle savait que les prochains aveux seraient fatals. Et à en voir les réactions physiques du danseur, il était à deux doigts de planter la Portugaise là, au beau milieu des gamers des arcades. « J'ai pas envie de me cacher sous des excuses, Conchobàhr... Ce que j'ai fait, c'est mal. Je le reconnais. Je n'aurais pas dû. C'était totalement un manque de respect pour toi. Mais la fille à qui tu parlais, mis à part le physique, elle était vraie. Je sais que ça ne change rien, que ce que je peux dire ne changera pas ton sentiment et c'est ok, je le comprends. T'as tellement le droit de m'en vouloir et si tu me tournais le dos, là, maintenant, tout de suite, je ne pourrais que m'en mordre les doigts. » Et c'était l'heure d'être totalement honnête. Parce qu'au-delà des non-dits qui avaient fait rester Concho jusqu'à maintenant devant la brune, il méritait de connaître la suite et la réelle raison du silence de Sara. « La vérité, c'est que je suis en couple avec un homme depuis 10 ans. C'était presque mon premier petit ami, le premier homme que j'ai aimé. Et, encore une fois, je ne cherche pas à me cacher derrière des excuses, mais je pense que ce que j'ai fait se place dans un contexte... 10 ans de relation, c'est long.. Et la routine s'est installée... Et.. J'avais besoin de retrouver l'étincelle qui me fait croire en l'amour, cette flamme que j'ai perdue.. » Les mots n'étaient pas assez fort pour décrire comment Sara se sentait à l'intérieur d'elle. Et, surtout, rien ne justifiait son choix. « Quitter quelqu'un après dix ans de relation, c'est pas facile. Encore moins quand toute ta vie est reliée à cette personne.. » Ça sonnait comme des excuses, mais Sara ne le faisait pas exprès. « J'étais juste pas prête à m'exposer alors que je ne sais pas où je me situe présentement.. », fit-elle avec émotion. « J'imagine que c'est le moment où tu me traites de tous les noms avant de me fuir.. Je l'aurai bien mérité.. Mais avant que tu ne le fasses et que, sans doute, tu ne veuilles plus jamais croiser ma route, je tiens à te dire que je suis sincèrement désolée... J'aurais tellement aimé que ça se passe autrement... » Parce qu'au fond, Concho, c'était tellement le genre d'hommes qui lui convenait.
Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: you cannot protect yourself from sadness without protecting yourself from happiness (conchra) Sam 5 Juin 2021 - 22:14
Je fronçai les sourcils quand elle répliqua qu’elle ne disait pas cela parce qu’elle avait quelque chose à lui envier. Au moins, on s’entendait là-dessus. Toutes les deux étaient de magnifiques femmes. Toutes les deux avaient un charme que je ne savais expliquer. L’une autant que l’autre. Pas une plus que l’autre. « Mais alors pourquoi ? » Demandais-je, guidé par mon incompréhension. Je n’avais jamais pensé, en m’inscrivant sur Bowen Bow Tie, que je pourrais me faire catfish et pour des raisons que je ne saisissais absolument pas par ailleurs. Normalement, des faux comptes cachaient soit des gens de l’autre sexe qui se marrent bien derrière leur écran, soit des gens qui ne se trouvaient pas assez bien pour mettre une vraie photo, soit des pervers qui tentaient d’attirer des victimes dans leur filet. La brunette n’appartenait à aucune de ces catégories, visiblement. Alors pourquoi ? Trop de questions se bousculaient dans ma tête et surtout, puisque j’étais tombé sous le charme d’une autre fille sur une photo aléatoire, je voulais savoir si elle l’était tant que ça, aléatoire. J’appris qu’elle l’avait prise sur Internet, c’était donc tout à fait random. Elle était peut-être en Suède, cette fille. Et je ne la verrais jamais de ma vie. Ça me fit un pincement au cœur. C’était con, mais je m’étais attaché à cette silhouette que j’imaginais parfois rencontrer. Que j’avais imaginée rencontrer ce soir, surtout. J’hochai la tête, avant de continuer à questionner la jeune femme pour comprendre le problème. « Et t’es pas du genre à vouloir faire comme tout le monde, c’est ça ? » Si c’était la raison, c’était encore plus con que je pensais. Mentir tout ça pour ne pas rentrer dans le moule alors qu’elle y rentrait parfaitement. La brunette recula de quelques pas, et ce fut moi qui s’avança inconsciemment, juste pour mieux l’entendre sans doute. « T’es peut-être vraie dans ce que tu me disais, dans les blagues auxquelles tu riais et dans les intérêts qu’on partageait, mais reste que t’as menti, et j’me vois pas débuter une relation qui part d’un mensonge, c’est pas ce que j’appelle de bonnes bases. Qui sait sur quoi d’autres tu pourrais mentir après. » C’était sans doute encore plus difficile étant donné que le mensonge, je ne le comprenais pas. La brunette se rendit à l’évidence que les demi-vérités ne suffiraient pas, alors elle m’avoua tout. Elle m’avoua être en couple depuis dix ans, elle m’avoua que la routine s’était installée et qu’elle avait besoin de retrouver l’étincelle de l’amour. J’haussai les sourcils, pris par surprise, pendant qu’elle continuait à me parler de la difficulté de quitter quelqu’un après tout ce temps, de la réaction que j’allais sans doute avoir maintenant. Je soupirai. « T’es en couple et tu m’proposes une date. Tu t’attendais à quoi de notre rencontre, en fait ? Tes plans pour ce soir, c’était quoi, de le tromper ? Si j’n’en avais rien eu à foutre de ton mensonge, c’est ça que t’aurais fait ? J’t’aurais servi à valider que le gazon est plus vert ailleurs que dans ta cour et j’t’aurais conforté dans ton idée de le quitter ? » Demandais-je, visiblement offusqué, autant pour moi que pour son copain.
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