We'll do whatever just to stay alive + Noa

Les affaires de Terrence étaient florissantes, son commerce fonctionnait bien depuis quelques années déjà, il s'était offert une vraie bonne réputation, les surfeurs faisaient parfois de kilomètres pour venir lui acheter du matériel. Dans sa boutique se côtoyaient professionnels et amateurs, toujours dans une décontraction assumée et recherchée. Il ne faisait pas de chichis, Terrence et il accueillait tout le monde, pourvu qu'on aime le surf et l'eau. Mais depuis quelques mois le magasin ne désemplissait pas et il en était plutôt fier, parce que son commerce c'était son bébé, il y n'y comptait pas ses heures, il y travaillait d'arrache pieds. Ca faisait un moment qu'il n'y vendait plus que des articles légaux, plus de commerce parallèle en arrière boutique, plus de clients peu fréquentables qui n'avaient jamais entendu parler de surf. Il avait fait une croix sur son gagne pain peu recommandable et ça ne l'empêchait pas de vivre confortablement, comme quoi, il devait juste avoir confiance en lui. Et puis il avait aussi appris à faire confiance aux autres. A Violet, évidemment, en tout premier. A Lena, qui venait lui donner un coup de main de temps en temps aussi. Mais surtout à Noa, celle qu'il avait engagé depuis plus d'un an. La jeune étudiante lui avait prouvé plus d'une fois qu'il pouvait compter sur elle et ça le soulageait beaucoup, surtout depuis que June était née, il était content de pouvoir se dégager du temps pour voir grandir sa fille. Pourtant il savait que ça ne durerait pas, elle attendait elle aussi un enfant et dans l'été elle allait arrêter, peut-être qu'elle reprendrait, mais il en doutait, il verrait bien, il aviserait. Quelques jours plus tôt elle l'avait appelé pour lui annoncer qu'elle avait eu un accident, elle avait besoin de repos. Il l'aimait bien, Noa, il s'était attaché à cette gamine. Alors en fermant sa boutique ce soir il avait fait un crochet jusque chez elle, histoire de prendre des nouvelles, en vérité il ne savait pas ce qu'il lui était arrivé et il s'inquiétait un peu. Il frappa à la porte et attendit qu'elle ouvre. Salut Noa, comment tu vas ? Il avait apporté quelques douceurs pour lui apporter du réconfort.

En ce qui te concerne, les derniers mois ont été bien moins évidents et positifs que ceux de Terrence. Les examens n'ont pas été faciles mais en même temps, plus tu avances dans les années, et plus la matière se corse. Néanmoins, si tu as bien une certitude, c'est que la grossesse a compliqué ta session d'examens. Le fait de ne pas dormir correctement la nuit, d'avoir besoin de faire des siestes la journée et d'avoir extrêmement mal au dos, compliquent grandement les moments d'études. Tes heures de concentration efficace se sont considérablement réduites et si on prend en compte les moments où tu prépares l'arrivée du bébé et ceux où tu bosses dans la boutique de Terrence, il ne te reste pas tant de temps que ça pour étudier. Par chance, cette année est derrière toi depuis quelques jours maintenant. Mais comme si tu ne méritais pas de te reposer et de vivre une fin de grossesse paisible, un malheur s'est abattu sur toi, le jour où tu pensais être libérée de la pression de tes études. Cet accident de voiture t'a mis un énorme coup au moral bien que tu t'en sortes sans trop de séquelles. Tout ce qui t'importe, de toute façon, c'est que ton fils aille bien. Les médecins te l'ont assuré mais tu ne parviens pas vraiment à y croire, étant persuadée que quelque chose cloche. Ce qui fait que, la nuit, tu dors encore moins, rongée par l'inquiétude. C'est donc les traits tirés, des cernes sous les yeux et des cheveux à peine coiffés, que tu vas ouvrir la porte de l'appartement quand la sonnerie de l'entrée retentit. « Oh... bonjour. » Dis-tu, étonnée de découvrir ton patron sur le pas de ta porte et gênée de l'accueillir dans un tel état. « Pardon je ne suis pas vraiment présentable... mais entre. » Ajoutes-tu en t'écartant pour laisser le brun rejoindre l'intérieur de l'appartement. Comment tu vas ? Par où commencer ? « ça va... enfin j'imagine que tu peux voir que ce n'est pas aussi simple que ça. » Un faible sourire se dessine sur tes lèvres dans le but de dédramatiser les choses mais clairement, Terrence doit voir sans difficultés que ce n'est pas la grande forme. Te dirigeant vers le salon, tu l'invites à s'installer sur le canapé. « Tu veux boire quelque chose ? » Demandes-tu en restant debout pour rejoindre la cuisine si besoin.