Nice meeting you → Alyss Brennan

L'hiver dans le Queensland n'avait rien à voir avec l'image de l'hiver que la plupart des gens se faisaient. Il n'y avait ni neige, ni vent frais, il faisait 25° et le soleil était encore bien présent. C'était agréable, sauf peut être quand il s'agissait de faire des livraisons. J'avais 3 énormes cartons de vaisselle à livrer au bar-resto de Bowen et rien que d'y penser j'avais déjà chaud. Je m'étais garé devant le magasin et après avoir ouvert mon coffre je m'étais assuré que tout avait survécu au voyage. Je mis ma casquette à l'envers pour être certains que rien ne me cache la vue, puis je pris le premier carton avant d'aller vers la porte. J'aurais peut être du réfléchir un peu plus à ce que j'allais faire, car arrivé devant la porte je ne sus pas comment ouvrir celle ci. J'étais bloqué. Personne à l'horizon, et alors que j'allais renoncer, je vis une rouquine passer sur le trottoir d'en face.

« Excusez moi... Je peux vous demander un service ? Vous pouvez m'ouvrir la porte s'il vous plait ? » Avec de la politesse, il n'y avait pas de raison pour qu'elle refuse.

Tu avais bientôt terminé ta pause de midi et que tu allais bientôt rouvrir ton salon de tatouage. Tu espérais ne pas te retrouver devant une queue de cinq/six personnes devant la porte de ton salon. Si c'était le cas, tu dirais aux client d'attendre leur tours, n'acceptant que trois personnes maximum dans ton salon. Aujourd'hui était une journée normale du moins lorsqu'on parlait de l'hiver en Australie. 25°. C'était parfait pour toi, pas trop chaud, ni trop froid. Et pourtant tu étais une frileuse. Dès 18° tu avais déjà froid. On pouvait même te trouver avec un petit pull léger. Aujourd'hui tu étais habillée d'une simple robe noire et de petites bottines à talons de cinq centimètres. Tes tatouages étaient apparents et les quelques passants que tu croisais dans la rue ne te regardaient même plus, après tout ils étaient habitués à voir tes tatouages. Et puis il fallait dire que la ville n'était pas très grande, étant plus petite que Sydney. Tu aimais vivre ici depuis ta plus tendre enfance. Pas une ville trop petite ni une ville trop grande. Il y avait suffisamment de choses dans la ville pour pouvoir vivre pleinement sa vie. Pas besoin d'habiter dans une trop grande ville pour ça. Alors que tu étais en train de te diriger vers ton salon de tatouage, tu entendis une voix masculine de l'autre côté de la rue. Tu tournas la tête et vis un jeune homme avec un carton dans les bras, te demandant si tu pouvais ouvrir la porte du bar-restaurant. Toujours prêtre pour rendre service. Tu traversa la rue, faisant bien attention et te dirigea vers la porte du bar-restaurant pour ouvrir au jeune homme. "Vous pouvez vous aider d'un de vos cartons si vous le souhaitez pour bloquer la porte. Si vous voulez je peux vous aider à rentrer les autres cartons je ne suis pas très pressée. Vous travaillez ici ?"

J'étais en galère avec mes cartons de vaisselles, quand je vis ma sauveuse de l'autre côté de la rue. La rouquine ne faisait que passer par là, mais elle eut l’amabilité de venir m'aider en entendant mon appel à l'aide. Elle m'ouvrit la porte et je pus passer. « Merci. » Son idée de poser un carton pour bloquer la porte aurait été bonne si je ne m'étais pas vautré en surf deux jours plus tôt. Depuis mon dos me faisait énormément souffrir, c'était l'âge qui s'installait. « Il ne m'en reste que deux à rentrer, ça devrait être rapide. » Dis- je en posant le premier carton sur une table. « Je ne travaille pas là, mais je leur livre de la vaisselle. » Dis-je en essayant de m'étirer pour faire craquer mon dos qui était à l'agonie après cet effort. Ce n'était pas toujours simple de vieillir.  « Je vous écouterais bien, mais si je pose un carton par terre, je ne suis pas certain d'être capable de réussir à le soulever après. » Lui avouais-je tout penaud. Elle était encore jeune, capable de se mouvoir comme elle en avait envie, la chanceuse... Je pris le deuxième carton et mon dos craqua d'une manière qui n'était pas naturelle, la douleur qui s’immisça dans tous les nerfs de mon corps n'aurait jamais du être réelle. Je grimaçais, continuant quand même d'avancer pour ne pas faire trop patienter la jeune femme qui me tenait toujours la porte.

En voyant la personne peiner à rentrer les cartons tu t'empressais de m'avancer vers elle. La personne qui s'agissait d'un homme d'environ une trentaine d'années te remercia. Tu lui souris. "De rien c'est normal vous avez eu de la chance de tomber sur moi". Tout en posant un des cartons sur une table dans le bar-restaurant, le jeune homme te dit qu'il ne lui restait que deux cartons. "Oh ça ne prendra pas beaucoup de temps alors !". Tu appris que l'homme ne travaillait pas ici et qu'il livrait simplement de la vaisselle. En l'observant un peu plus tu reconnu cette personne. Il s'agissait d'Asher, un artiste qui postait ses créations sur les réseaux sociaux et que tu suivais assez régulièrement. Celui-ci s'étira alors, faisant craquer son dos. "Tout va bien ?". Tu t'inquiétais un peu pour lui même s'il ne te connaissais pas du tout. Asher se dirigea vers sa voiture pour prendre le dernier carton. Tu remarquas alors que celui-ci peinait à soulever le carton. Tu accourus vers lui. "Laissez, laissez je vais le soulever". Tu t'emparas alors du carton pour le ramener dans le bar-restaurant. Une fois posé sur une table, tu te tournas vers lui. "Sans être indiscrète vous êtes bien Asher Mellow ? Je vous suis sur les réseaux sociaux j'apprécie beaucoup vos créations."

Heureusement que je n'avais que cette livraison aujourd'hui, car je n'aurais pas été capable d'en faire plus. J'avais mal au dos et sans cette jeune femme je n'aurais probablement pas réussi à rentrer tous mes cartons à l'intérieur. Il restait du bon dans quelques humains sur cette planète après tout.
« Petite chute de mon surf il y a quelques jours, rien de grave. » Lui dis-je lorsqu'elle s'inquiéta du bruit qu'avait fait mon dos lorsque je m'étais étiré. J'allais peut être quand même devoir aller me faire examiner si la douleur persistait. D'ailleurs je grimaçais en voulant soulever le dernier carton et assez rapidement, elle vint à ma rescousse pour le prendre et l'amener là où il devait aller. Elle était vraiment gentille, et mon dos la remerciait grandement. Si bien que lorsqu'elle se retourna vers moi pour demander si j'étais bien Asher Mellow, je mis une petite seconde avant de lui répondre. Je redescendais de mes pensées pour lui répondre. « Oui, oui c'est bien moi. Et bien merci... » Sans les réseaux, jamais personne ne m'aurait reconnu dans la rue, d'ailleurs ça me surprenait toujours un peu. « Je ne sais pas comment vous remercier. » Lui avouais-je désolé. Puis je vis dans un coin de mon coffre un carton avec quelques tasses qui dataient du dernier marché que j'avais fait. J'en pris deux avant de lui tendre. « Ce n'est pas grand chose, mais je tiens à vous dire merci. Vraiment. »