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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 all the way through another night (livio)

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MessageSujet: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptySam 19 Juin 2021 - 3:57


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All the way through another night
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@aura luciano & @livio manzoni


Mes parents n’étaient à Bowen que depuis deux heures et ils s’attelaient déjà à nous simplifier la vie, à Livio et moi, comme s’ils avaient sentit notre détresse sans même qu’on leur en touche un mot. Mon père avait filé au jardin pour s’occuper des fleurs et de la pelouse que nous avions laissé à l’abandon depuis la naissance de Leandro, et Maman s’était assise avec moi au salon. Elle avait demandé à prendre mon fils qui s’était aussitôt endormi dans ses bras, puis, elle avait libérer sa main droite pour tenir mon menton et me faire relever le visage vers elle avec douceur. La chaleur maternelle de son sourire m’avait enveloppé presque instantanément.  « Ma chérie » avait-elle dit, de sa tendresse naturelle de maman. « Tu as besoin de repos. » J’avais essayé de rétorqué que ce n’était pas facile, que Leandro nous réveillait presque toutes les deux heures et que nous faisions au mieux, Livio et moi, pour tenir. Elle avait rétorqué que c’était normal mais que je pouvais me reposer, sur elle à présent. Le poids sur mes épaules s’était dissous presque aussitôt, comme si je ne m’étais pas autorisé à lâcher prise avant cela. Elle embrassa mon front et me laissa étendre mes jambes sur le canapé. Je m’endormis sans m’en rendre compte et me réveillai quatre longues heures plus tard. Quand j'ouvris les yeux, la lumière que filtraient les baies vitrées était moins vive que lorsque je les avais fermé, me laissant deviner l’heure. Nous étions en fin d’après-midi, voire peut-être en début de soirée. J’étirais longuement mes membres et baillai d’aise. Cette sieste m’avait fait un bien fou, un bien que j’avais le sentiment d’avoir complètement évacué de mon quotidien avec l’arrivé de mon enfant. Je restai deux minutes à observer le plafond, savourant la plénitude qui m’envahissait à ce moment-là.
Les rumeurs d’une conversation me parvinrent alors, provenant de la terrasse. La porte coulissante était entr’ouverte. J’entendis la voix de Livio et son rire qui étira mes lèvres. J’aimais l’entendre rire. Mon père plaisantait avec lui, il adorait Livio. Je les rejoignis au bout d’un moment, mes yeux étaient encore gonflés de sommeil et mes gestes lents, quand à mes cheveux, que je n’avais pas pensé à arranger, ils devaient encore garder la trace de mon somme.
Ma chérie ! s’écria ma mère en me voyant, tu as meilleure mine.  
Leandro, dans ses bras, était éveillé et gardait les yeux fixés sur sa grand-mère jusqu’au moment où il m’entendit approcher. Ses iris, qui avaient perdu leur bleu de naissance pour laisser la place à un brun typique des Luciano, tombèrent dans les miens et mon coeur se gorgea d’amour. Je m’approchai et, en même temps que j’embrassai sa joue potelé, je le laissai attraper l’un de mes doigts qu’il serra par réflexe. Ma mère le transféra dans mes bras, je le ramenai contre moi, et le berçai tout contre ma poitrine. Je m’avançai alors vers Livio et mon père qui, une bière chacun à la main, discutaient en riant. Le sourire de Livio me réchauffa le coeur, j’avais peu eu l’occasion de le voir ces derniers temps. Son regard croisa le mieux et je lui rendis un sourire, moi aussi. Mon père, en grand-père heureux, s’approcha de moi et toucha de l’index le tout petit nez de Leandro.
Que c’est mignon tout ça, déclara-t-il complètement gaga.
La main de ma mère passa dans mon dos et elle colla sa joue contre mon épaule, m’observant avec douceur, puis faisant de même avec mon fils.
On va commence à préparer les grillades, non ? suggérai-je en levant les yeux sur Livio.
Non pas ce soir ! opposa mon père.
Je fronçai les sourcils, sans comprendre.
En tout cas, pas pour vous, ajouta ma mère.
Comment ça ?
Vous sortez ! affirma-t-elle, avec triomphe.
J’interrogeai mon amoureux du regard, il semblait patauger dans le même bassin que moi.
Ta mère et moi avons décidé de vous offrir un repas, pour deux, au restaurant.
Je restai incrédule un quart de secondes avant d’ouvrir la bouche pour protester.
Tsk tsk tsk…On ne vous demande pas votre avis, opposa ma mère.
Elle récupéra Leandro, qui s’était très vite accommodé aux bras de sa grand-mère et qui ne broncha même pas. Elle embrassa mon front et caressa ma joue, tendrement.
Va donc mettre quelque chose de joli…
Comme je savais qu’il ne servait à rien de négocier avec ma mère qui avait un tel pouvoir de persuasion qu’elle pouvait très clairement être embauchée dans la police pour discuter avec les preneurs d’otage les plus récalcitrants, je pris son conseil et montai dans la chambre pour me changer. Dix minutes plus tard, je rejoignis Livio et mes parents dans le séjour, une robe verte à bretelle fine sur le dos, dont la jupe longue en soie caressait mes jambes d’une agréable façon. Le parfum de Livio me caressa les narines et je dus réprimer l’envie de nicher mon visage dans son cou pour m’en enivrer. J’avais l’impression que nous ne nous étions pas apprêtés depuis des lustres, alors que Leandro avait juste deux semaines. Il avait tellement chamboulé nos vies que la notion du temps se perdait un peu. Ce soir, j’avais pensé à mettre du mascara, et même une paire de boucles d’oreille dorées. Je me sentais jolie. Il y eu un bref moment de flottement, comblé assez rapidement pas l’engouement de ma mère. Elle était visiblement très heureuse de nous offrir ce moment à deux, et si cela me gênait de prime abord, je devais reconnaitre que nous en avions besoin. Mes parents nous poussèrent dehors et alors que nous allions atteindre le portail au bout de notre allée pour accéder à la voiture, ma mère nous rattrapa. Elle avait oublié quelque chose. Je la vis sortir d’un sac en plastique une boite de préservatif qu’elle confia à Livio. Le plus gênant fut la petite tape qu’elle lui donna sur l’épaule, avec un sourire entendu.
Maman…
Quoi ? fit-elle en haussant les épaules, vous n’êtes pas prêts pour un deuxième enfants !
C’est pas…
Bonne soirééééééée, chantonna-t-elle en retournant à la maison.
Un court silence s’installa, durant lequel mes joues s’empourprèrent.
Euh bah…donne, dis-je en tendant la main pour attraper la boite et la faire disparaitre aussi sec dans le creux de mon sac.
Je me raclai la gorge et levai le regard sur Livio.
On…on y va ?
 

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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyDim 20 Juin 2021 - 19:05

La venue des parents Luciano – qui sera bientôt suivie par celle des Manzoni – occasionnait un bien fou chez les deux jeunes parents. Très vite, les parents d'Aura prirent les choses en main, apportant une aide précieuse avec une aura si bienveillante que les deux jeunes abdiquaient. Il fallait le dire clairement : ils étaient dépassés par la situation. En parlant avec le père d'Aura, Livio avait compris que ce n'était pas une honte. Bien au contraire. Ils n'étaient pas les premiers, ni les derniers à passer par là. Un bébé, c'était un chamboulement monstre. On ne devenait pas parents en quelques jours. Il fallait apprendre à vivre à trois, à gérer les angoisses et le manque de fatigue, tout en ne s'oubliant pas. C'était sur ce dernier point que Livio et Aura fautaient. Ils s'oubliaient totalement. En tant qu'homme, en tant que femme, en tant que couple. Cela occasionnait, évidemment, des tensions et coupait toute communication, ce qui abattait Livio. Alors qu'il aida son beau-père avec le jardin, il lui proposa une pause rafraîchissante. En entrant dans la maison, il s'arrêta à l'encadrement de la porte du salon. Aura dormait paisiblement sur le canapé, Minerva surveillant sa maîtresse, perchée sur le dossier du canapé. Livio s'avança sur la pointe des pieds, attrapant la petite couverture de Leandro qu'il déposa tendrement sur sa petite amie. Il ne faisait pas froid, oui, mais la clim donnait vers le canapé et pouvait vite enrhumer. Il laissa ses doigts frôler la joue de la jeune femme puis quitta la pièce, toujours aussi silencieusement.

Quelques heures plus tard, Aura réapparut, les yeux encore ensommeillées, la chevelure folle. Elle avait meilleure mine, oui. Alors qu'elle récupéra Leandro dans les bras de sa grand-mère, la jeune sicilienne s'avança jusqu'à eux, le regard de Livio la couvant alors qu'un sourire timide se dessina sur ses lèvres. Il tendit juste un instant la main pour ramener l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Et alors qu'il s'apprêtait à aller préparer le barbecue, il fut stoppé dans son élan par les beaux-parents. Apparemment, il y avait un autre projet pour eux. Livio les regarda avec surprise, ne bronchant toutefois pas quand il comprit où ils voulaient en venir. Ils en avaient besoin. Même s'il ne l'assumait pas, même s'il n'avait pas pris l'initiative, ils avaient besoin d'un moment à deux. Les deux tourtereaux furent conviés à aller se changer dès à présent. Livio attendit que sa petite amie s'en aille pour remercier ses beaux-parents. Puis, le sourire aux lèvres, il alla s'apprêter, prenant une douche rapide et s'habillant d'un chino gris clair et d'une chemise blanche, à manches courtes, dont il déboutonna les deux boutons du haut. Un peu de parfum et le tour était joué. Se retrouvant au rez-de-chaussé, Livio garda son sourire aux lèvres quand Aura apparut dans une jolie robe verte qui lui allait à merveille. Un dernier bisou à Leandro et voilà qu'ils quittaient la maison. Mais très vite, Francesca les rattrapa, tendant une boîte à Livio qu'il saisit machinalement. Quand il se rendit compte que c'était des préservatifs, l'italien balbutia : « Euh... mais... non... » Que c'était gênant ! Lui qui n'avait pas de problème avec le sexe semblait soudain bien timide face à sa belle-mère. Il avait presque failli lâcher qu'il ne couchait pas avec sa fille, mais Leandro était la parfaite représentation d'une relation non platonique. La mère d'Aura les abandonna, fière d'elle. Très vite, Aura saisit la boîte qu'elle fourra dans son sac. « J'ai l'impression qu'il y aura toujours une histoire de préservatifs entre toi et moi... » dit-il au bout de quelques secondes, rappelant leur première fois, afin de dédramatiser la situation. Il regarda Aura puis pouffa de rire, montant ensuite dans le véhicule.

L'Autre monde. Là où la vérité avait éclaté à leur arrivée à Bowen. Là où leur relation était repartie sur des bases saines. C'était à croire que ce restaurant était le symbole de leur retrouvailles. Attablé, Livio regardait les gens passer, songeur. De temps en temps, il jetait un regard à la carte, puis un autre, timide, vers Aura. Le silence était de mise, la gêne presque présente. Et ça le bouffait... Aussi, quand il referma la carte du restaurant, un long soupir dépassa la barrière de ses lèvres. « Alors, c'est ça, être parents?  Ce n'est parler que de lait, de couches et se regarder en chien de faïence quand on ne se retrouve qu'à deux ?» dit-il, presque désespéré. « ça craint. » Il amena son verre d'eau aux lèvres, la main tremblante sous le coup de l'émotion puis lâcha : « Ma femme me manque. Tu me manques tellement... »
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyDim 20 Juin 2021 - 23:55

J’eus un petit rire à la tentative de Livio de détendre l’atmosphère. Ma mère avait fait fort, en effet, plus fort encore que Gisella, la fois où Livio et moi avions fait l’amour pour la première fois. L’ex de mon frère et celle que j’avais considéré jusqu’ici comme une grande soeur, m’avait envoyé un sms exactement au moment où Livio avait passé ses bras autour de moi. Les mots « N’oublies pas les préservatifs », affichés en grand caractère sur mon écran de téléphone, alors posé sur le buffet, à la vue de Livio, m’avait presque fait mourir de honte. Nous en avions rapidement plaisanté et ce sms avait sans doute permis de briser la glace. La boite de préservatifs que venait de nous confier ma mère, en revanche, s’apparentait d’avantage à un pavé dans la marre. Francesca Luciano ou l’art de la gênance Puissance 1000. Il est vrai que Livio et moi avions eu tendance à nous oublier un peu, depuis la naissance de notre fils, et la fin de grossesse qui avait été compliquée également. Le sexe avait été relayé en second plan, chose que je déplorais évidemment. Je me disais simplement que nous trouverions notre rythme et que tout repartirais comme avant. Je ne me sentais, par ailleurs, pas tout à fait à l’aise avec mon nouveau corps. Je n’avais pas vraiment discuté de ça avec Livio, mais j’imaginais que lui aussi avait besoin de s’acclimater, non pas à corps mais à cette nouvelle vie qui s’ouvrait à nous. Ce que je n’arrivais pas comprendre, c’était la raison pour laquelle je me sentais si morose par moment, alors que Leandro m’apportait un si grand bonheur en même temps. Je me sentais comblée, d’être mère, de partager cette vie avec Livio, mais c’était parfois si déstabilisant, et difficile de trouver un repère. Puis, il y avait eu le retour d’Enzo, moins d’une semaine après que mon garçon soit venu au monde. Si savoir mon frère sain et sauf, si l’avoir tenu dans mes bras avait apaisé des douleurs, d’autres plaies avaient été ouvertes, des plaies auxquelles je n’avais pas envie de penser mais qui avait contribué au mutisme dans lequel je m’étais plus ou moins enfermé ces derniers jours. Quand nous passâmes, Livio et moi, les portes de l’Autre-Monde et qu’on nous installa à une table, je ne pus m’empêcher de sourire. Cet endroit avait une signification particulière pour nous. C’était ici que nous avions mis cartes sur table au moment où nous avions repris contact. C’était là, en quelque sorte, que tout avait commencé. Le silence, cette fois pourtant, s’installa entre nous, comme si briser la glace aujourd’hui semblait plus compliqué qu’à l’époque. Livio s’en chargea finalement, évoquant notre rôle de parents, se demandant si celui-ci allait nous résumer à parler couches et lait maternel. Je me souvenais de la promesse que nous nous étions faites, quelques mois plus tôt, celle de ne jamais laisser notre parentalité bouffé le reste.
J’espère que non, dis-je du bout des lèvres.
Je n’étais pas franchement à l’aise. Les jours, voir semaines qui s’étaient écoulés avait été tendus, et je peinais à trouver quoi dire. Puis, avec de l’émotion dans la voix, Livio se confia. Presque aussitôt, le coin de mes yeux s’humidifa. Au moment où j’ouvris la bouche pour répondre, un serveur arriva à notre hauteur pour prendre les commandes de l’apéritif. Après une petite hésitation, j’optai pour une margarita. C’était la première verre d’alcool que je prenais depuis que j’avais vu deux petites barres bleues s’afficher sur mon test de grossesse, à l’exception d’une coupe de champagne juste après la naissance de Leandro, et j’en avais besoin. Le serveur s’en alla, nous laissant à notre silence. Je levai timidement les yeux vers Livio et l’observai un instant. Il était nerveux, comme je l’étais. Nous allions devoir chacun y mettre un peu du sien si nous souhaitions faire avancer les choses.
Je sais que je n’ai pas été…
Je soupirai, ne sachant pas comme exprimer ce que je ressentais, ni comment dire ce que j’avais envie de lui dire. Il me manquait aussi, terriblement. J’avais besoin de lui, besoin de le retrouver, besoin de ses bras, de sa peau.
Je suis désolée pour…mes crises et mon humeur. Je comprends que ce n’est pas facile.
Je marquai un silence, consciente que ce que je lui confiai était bien loin de suffire, bien loin de pouvoir le rassurer. Alors que j’allais reprendre, la playlist du restau s’arrêta sur You can leave you’re hat on de Joe Cocker. À croire que nous étions destinés à revivre quelques-unes de nos première fois, ce soir. Je ne pus m’empêcher de rire.
Si c’est un coup de ma mère, je vais commencer à m’inquiéter sérieusement ! Je devrais vérifier qu’elle ne m’espionne pas sur mon téléphone…
Je ris de bon coeur, avant de tomber dans le regard azur de mon amour. Un sourire illuminant toujours mes traits, je me tus un instant
Tu me manques aussi…., dis-je avec sérieux.
Je tendis la main entre nous et saisis la sienne.
Tu sais…c’est là que j’ai compris que j’allais tomber follement amoureuse de toi. Le coup de Joe Cocker, c’était très bien joué…
Je roulai des yeux.
Et Shakerspeare aussi, j’admets, ajoutai-je en riant.
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyVen 25 Juin 2021 - 23:53

Quand Francesca avait tendu la boîte de préservatifs – et après qu'il se soit bien décomposé – Livio s'était demandé si leur détresse était si évidente. Le repas surprise, les préservatifs, c'était à croire que tout montrait que la flamme vacillait entre Livio et Aura. Peut-être qu'Aura en avait parlé avec sa mère, ou peut-être que Francesca avait tout simplement vécu la même chose lors de ses accouchements et savait reconnaître ces problèmes de couple. Peu importe la raison, cela tombait à pic. Même si Livio gardait son sourire, même si Leandro le comblait de joie, il avait sans cesse cette boule dans la gorge, ce poids qui oppressait sa cage thoracique à chaque fois qu'il voyait Aura s'éloigner de lui. Et elle s'éloignait chaque jour un peu plus. Il sentait sa nervosité, sa morosité, mais il ne savait pas comment l'aider à la décharger de toutes ces anxiétés. Les crises, les disputes – arrosées d'une belle pincée de fatigue – n'aidaient pas à établir le dialogue. Et la patience, doucement, se faisait la malle. Ils n'étaient pas les premiers ni les derniers à passer par là. Pour certains, cela passait. Pour d'autres, cela cassait. Mais cela ne traversait aucunement l'esprit de Livio, même s'il doutait clairement des attentes d'Aura à son propos, de son statut de père, de petit ami. Même s'il craignait qu'elle ne l'aimait plus autant qu'avant. Et c'était avec tous ses doutes que Livio passa la porte de l'Autre Monde, en se demandant si cette fois, ce lieu serait de nouveau le symbole de leur renaissance. Les premières minutes laissèrent croire que le chemin allait être long, tant le silence entre eux était pesant. Il pourrait sortir des sujets bateaux, oui. Mais il n'en avait pas l'envie. Il n'en avait pas la force. Faire semblant n'arrangerait rien. Alors il demanda. Il demanda si, désormais, les couches et le lait seraient leurs principaux sujets. Il secoua la tête aux mots d'Aura, sentant bien qu'elle était mal-à-l'aise. Mais cette fois, il aurait peut-être voulu plus de sa part. Ce fut finalement Livio qui arrêta d'user de détours, lâchant avec émotion à quel point elle lui manquait. Elle. Sa femme. Pas la mère. Mais le serveur arriva à ce moment, cassant l'instant avec sa commande à prendre. L'italien opta pour une bière locale, alors que Aura s'autorisa le premier verre d'alcool depuis la grossesse. Il suivit le serveur du regard, sans doute pour ne pas croiser celui d'Aura. Il avait peur d'ouvrir les vannes, de laisser ses émotions le submerger, les submerger alors qu'ils avaient déjà tant à affronter. Aura prit pourtant les paroles, sa voix si claire ramenant les deux billes bleues de Livio vers elle. Alors qu'elle s'excusa pour ses crises, il secoua doucement la tête : « Tu as accouché il y a peu. Tu dois avoir les émotions en vrac. » Au fond, il ne lui en voulait pas pour ses crises ou son humeur. Il lui en voulait plutôt de s'enfermer dans sa bulle, avec Leandro, de ne pas communiquer avec Livio, de prendre sur elle quand cela n'allait pas. Bien sûr, elle n'avait pas tous les torts. Livio aussi coupait toute communication, préférant remettre en question les sentiments de la brune à son égard plutôt que de mettre le doigt sur ce qui était douloureux. Attendant la suite, des notes de musique connues vinrent interrompre le moment confidence... ou plutôt briser la glace. Qui aurait pu croire que Joe Cocker allait, de nouveau, décanter la situation entre eux ? Inconsciemment, les lèvres de Livio s'étirèrent doucement. Puis les tensions s'apaisèrent aussi quand il entendit l'un des plus beaux sons, un de ceux qu'il aimait tant entendre : le rire d'Aura. « Ce serait flippant. » glissa-t-il à propos d'un éventuel espionnage de la part de sa mère. Et enfin, les mots tant attendus arrivèrent. Il lui manquait aussi. Il sentit son cœur s'alléger, serrant sa main qu'elle venait de glisser sur la sienne, dans un contact si rassérénant. Ses confidences alimentèrent ce sourire qui naissait sur le bout de ses lèvres. « Autant Joe Cocker, ça s'est fait naturellement. Autant Shakespeare, c'était organisé de A à Z. Si tu savais le nombre d'heures que j'avais passé dessus pour apprendre ce fichu texte. Juste pour te faire craquer. » Il rit légèrement, relevant ensuite le regard vers elle, enchaînant rapidement : « Et maintenant, qu'est-ce que je dois faire pour que tu sois encore follement amoureuse ? » Sa main caressa la sienne avec douceur, venant ensuite à entremêler leurs doigts pour se nourrir encore de ce petit – certes – mais si rassurant contact. « Je sais que ce n'est pas simple en ce moment, que nous devons prendre nos repères, que nous sommes fatigués, à bout de nerfs. Mais tu sais que je suis là pour toi ? Je suis prêt à tout entendre, Aura, à te décharger quand tu en as trop sur le cœur... Je suis ton binôme. Si tu n'es pas bien, je ne le suis pas non plus. » Il hésita un instant, avant de reprendre : « Je sais que tu es heureuse par rapport à Leandro, mais paradoxalement, je te sens aussi.. d'humeur morose. Et je ne sais pas quoi faire pour t'apaiser. Du coup, ça me donne l'impression que ça nous éloigne. » Son regard, à cet instant, criait silencieusement un aide-moi.  
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyVen 2 Juil 2021 - 12:03

Joe Cocker avait à nouveau réussi à détendre l’atmosphère entre Livio et moi, du moins, un peu. Cela souleva toutefois quelques interrogations, la coïncidence étant trop frappante. Mais comme le soulignait Livio, cela aurait été flippant que ma mère ait su ce que signifiait cette chanson pour mon amoureux et moi, et encore plus qu’elle s’arrange pour que celle-ci passe au moment opportun pour nous aider à briser la glace. Cela ne pouvait donc être qu’une coïncidence. Cela nous donna malgré tout l’occasion d’évoquer nos souvenirs, les débuts de notre relation, qui me faisaient toujours sourire. Je trouvais attendrissant que Livio ait cherché à apprendre par coeur un texte de Shakespeare, juste pour me plaire. C’était peut-être un détail, mais pour la romantique que j’étais, cela signifiait beaucoup. Je sentis toutefois son ton devenir plus sérieux, lorsqu’il demanda ce qu’il devait faire, aujourd’hui, pour que je continue à être follement amoureuse de lui. Cette question me pinça le coeur. Mon amour pour lui était fort et vibrant, comme au première jour. Il en doutait, et je ne trouvais rien à dire pour le rassurer. Sa main caressa la mienne et ses doigts ne tardèrent pas à rencontrer les miens. Je me laissai porter par ce contact rassurant, trouvant son regard un court instant. Livio se livra ensuite, il voyait bien que j’étais heureuse, mais il avait aussi décelé une certaine morosité, elle le faisait tâtonner, il ne savait pas comment m’aider. Il avait besoin que je m’ouvre à lui, que je le guide. En étais-je seulement capable ? Je ne savais pas moi-même expliquer ce qui me mettait dans un état pareil. Le retour d’Enzo m’avait troublée, certes, mais il n’y avait pas que ça. Livio m’enjoint à lui parler, à me reposer sur lui, ce que je m'étais abstenue de faire jusqu’alors, sachant que, lui aussi, en avait gros sur le coeur. La naissance de notre fils, Enzo, sa marque en train de fondre les plombs, je n’avais pas voulu être une charge supplémentaire sur ses épaules. Mais en me renfermant, j’avais engendré des tensions, au lieu de les apaiser.
Du pouce, je caressai la peau de ses doigts, comme pour me donner du courage.
Il n’y a pas que Leandro qui me rend heureuse, tu sais…
Je trouvais important de le lui dire, de lui rappeler que mon rôle de mère n’était pas le seul qui le comblait aujourd’hui. Si nous nous étions laissé envahir par les couches et les pleures de notre fils, ces derniers jours, par les nuits sans sommeil et les émotions à fleurs de peau, mon amour pour lui n’avait pas changé.
Je t’aime, Livio.
J’eus envie de me lever de la chaise pour fondre dans ses bras, mais un serveur arriva à notre hauteur et déposa devant nous nos apéritifs. Il nous demanda ce que nous avions choisi pour manger, je lui donnai le premier plat qui passa sous mon regard et laissai Livio donner le sien. Du vin ? Oui…celui-là. Le premier dont le nom me paraissait agréable. France ? Très bien. Il nous laissa enfin, et mon regard trouva à nouveau celui de mon amoureux. Le contact physique avait été rompu avec l’intervention du serveur, et je ressentis un vide aussitôt. J’attrapai ma Margarita et portai le verre à mes lèvres pour aspirer un gorgée. L’alcool et le citron me piquèrent la langue aussitôt. je fis une grimace, puis me mis à rire.
C’était si fort que ça, avant, la Margarita ? rigolai-je en léchant un bout de sucre que j’avais sur le doigt, reposant mon verre devant moi.
J’allais reprendre la discussion mais le serveur fit à nouveau son apparition. La bouteille de vin à la main et un sourire ravi aux lèvres.
Et voici ! s’exclama-t-il en sortant son tire-bouchon, vous n’allez pas être déçus, c’est notre meilleur cru.
Par curiosité, je baissai le nez sur la carte des vins que j’avais lu sans vraiment faire attention au moment de la commande. Quand mes yeux s’arrêtèrent sur le prix de la bouteille que j’avais choisi, mon coeur manqua un battement. MERDE. 99$. Une bouteille de vin. J’avais, sans le vouloir, commandé un vin hors de prix. Je me sentis mal mais n’osai rien dire. De toute façon…elle était déjà débouchonnée. Trop tard. Le serveur nous laissa, et le silence s’installa à nouveau. Pour le briser, je tendis la main entre nous, pour inciter Livio a la prendre. J’avais besoin de son contact.
Livio…il n’y a aucune raison pour qu’on se perdre tous les deux. Je sais que…ces derniers temps, on a laissé notre couple passer au second plan, mais que Leandro occupe toutes nos pensées, c’est normal aussi. Cet enfant bouscule tout, et s’il nous faut un temps d’adaptation, je sais qu’il nous rendra plus forts. T’imagines pas à quel point tu me rends heureuse, et pas uniquement parce que tu as fait de moi une maman. Il y a Leandro, oui…mais il y a aussi tout ce qui fait que tu es toi. Toute ta détermination, ta douceur…même ta tête de bois, je l’aime. 
Je lâchai un petit rire, puis coulai un regard tendre sur mon amoureux.
On ne doit pas laisser la fatigue nous bouffer, on est plus fort que ça…on se l’était promis, non ?
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyJeu 15 Juil 2021 - 21:57

Il y avait une certaine nostalgie qui se dégageait ce soir. Entre Joe Cocker et Shakespeare, les souvenirs de leur première nuit ensemble leur rappelaient à quel point cela avait été fort et pur dès le début. Plus d'un an plus tard, ils étaient là, en tant que jeunes parents. Et même si leur relation n'était pas au beau fixe actuellement, leur amour transparaissait au travers du langage corporel, de ces regards qui ne se quittaient pas, de ces mains liées. Des petits gestes qui amorcèrent le dialogue, qui mirent le doigt sur des doutes existants. Il avait peur, Livio. Peur de la perdre, peur de ne plus se reconnaître, de s'oublier, de ne plus être en parfaite osmose. Il sentait qu'elle s'éloignait alors qu'il devait être l'épaule sur laquelle elle devait s'appuyer. Et lui, il ne savait pas comment renouer, comment lui montrer qu'elle pouvait tout partager avec lui. Et c'était cette impuissance qui le minait. Mais au lieu d'en parler, ils avaient laissé la situation se gangréner. Si les parents d'Aura n'avaient pas été là, qui sait jusqu'où leur baisse de moral les aurait mené... Ils étaient arrivés au bon moment. Le jeune homme garda ses yeux bleus posés sur elle quand elle sous-entendit qu'il la rendait heureuse, qu'il n'y avait pas que Leandro qui contribuait à son bonheur, qu'il y contribuait, lui aussi. Son je t'aime fut une belle bouffée d'air frais, lui qui avait peur de ne plus être à la hauteur, de ne plus la contenter. Il serra un peu plus sa main, seul geste qu'il put faire avant de la lâcher puisque le serveur vint interrompre ce moment intime en amenant les apéritifs. Ils passèrent commande, laissant Aura choisir le vin. Puis, le silence reprit, bien vite entrecoupé par la grimace d'Aura quand elle but sa margarita, ce qui fit rire le jeune homme. « Petite nature, va. » la taquina-t-il, l'oeil malicieux. Mais c'était plaisant de la revoir goûter à tous ces plaisirs, après neuf mois de grossesse qui comportaient son lot de restrictions. Le serveur revint ensuite avec leur bouteille de vin. Livio, lui, ne fit même pas attention à la réaction de sa petite amie, ni même au prix du vin. Ils étaient là pour se faire plaisir, de toute façon. L'italien posa un regard distrait sur la bouteille de vin, faisant mine de s'intéresser à la provenance – alors qu'il n'y connaissait rien en vin – juste pour ne pas rester fixé sur le silence qui reprenait place. Aura, de nouveau, reprit la parole, éclatant ses doutes un par un. Il reprit sa main, replongeant son regard dans le sien, recevant cette vague d'amour qu'elle lui envoyait avec force et détermination. « Je ne vois pas où j'ai une tête de bois. » dit-il, arquant un sourcil avant qu'un sourire ne vienne prendre place sur ses lèvres. « Oui, on se l'était promis. » Force était de constater qu'ils avaient commencé à faillir à leur promesse. « Je sais aussi que Leandro bouscule tout, qu'il nous faut ce fameux temps d'adaptation. Mais c'est en étant ensemble qu'on arrivera à s'adapter. Pas en s'éloignant. Je m'en fiche de tes crises ou de ta mauvaise humeur, je sais que je peux être saoûlant aussi. Mais je veux que tu me parles, Aura. Que tu me dises quand ça ne va pas, quand tu es fatiguée, quand tu veux prendre du recul. Je ne veux plus recevoir un texto où tu me dis simplement que tu ne dormiras pas à la maison. » Il parlait de ce fameux texto qu'elle lui avait envoyé pour lui dire qu'elle dormait chez Enzo, juste après leur dispute. Pas un mot de plus. « Je ne remets pas en question le fait que tu ailles trouver refuge chez ton frère. Au contraire, je suis content que vous ayez passé du temps ensemble. Mais... je ne sais pas, j'aurai préféré quelques mots de plus. Me dire que tu avais besoin de souffler, de dormir ou je ne sais quoi. J'ai eu l'impression de ne pas te comprendre. D'être mis sur la touche. Ça a été horrible. » Il ne disait pas cela pour la faire culpabiliser. Il mettait juste carte sur tables. Il déposa un baiser sur sa main qu'il tenait toujours. « On s'était promis de ne pas se laisser bouffer par la fatigue, oui. Aujourd'hui, promets-moi de te tourner aussi vers moi quand ça ne va pas. Parle-moi. T'as toujours été là quand ça n'allait pas. Alors laisse-moi aussi porter tes doutes, tes peurs et tes moments de faiblesse. D'accord ? »
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyMar 10 Aoû 2021 - 18:21

Je n’avais plus bu une goute d’alcool, ou si peu, depuis que j’avais appris que j’attendais un enfant et je n’étais plus vraiment habituée à la piqure de l’alcool sur ma langue. Ma réaction suite à la première gorgée de Margarita que je bus sembla amuser Livio qui me qualifia de petite nature. Je ris avec lui. C’était sans doute vrai. Nous continuâmes notre discussion, entrecoupée par les allées et venues du serveur, qui vint prendre notre commande, puis servir le vin que j’avais choisi - cher, beaucoup trop cher, il avait plutôt intérêt à être bon - puis, Livio trouva enfin les mots sur ce qui se passait entre nous, il me confia son ressenti, ses peines, ses doutes et je l’écoutais, ma gorge se nouant en même temps. Il voulait comprendre ce qui m’avait poussé à déserter la maison, le soir qui avait suivi notre dispute et quand je l’entendis énoncer ses doutes, je compris que Livio se méprenait.
Je n’ai jamais voulu…te mettre sur la touche. C’était pas du tout ça. J’avais…honte.
C’était difficile à avouer, je me sentis nue de me dévoiler ainsi. Mais j’avais Livio en face de moi et comme il venait de le mentionner, je pouvais absolument tout lui dire.
J’avais honte de moi, de t’avoir incendié comme je l’ai fais…c’est pour ça que j’ai préféré dormir chez Enzo. Comme tu l’as dis, ça aurait été trop facile que je m’excuse et qu’une fois de plus tu passes au dessus de ce que je t’ai dis. J’ai été trop loin, j’ai été injuste et j’avais besoin d’en prendre conscience.
Je marquai une pause, puis repris

Il déposa un baiser sur ma main, et je soupirai doucement.
Et…oui, tu as raison, je crois que je me suis laissées bouffer par la fatigue, et par tout ce qui se passe en ce moment…mais c’était pas juste pour toi quand même. Je m’en veux pour ça…tu as raison, on devrait communiquer, on devrait savoir qu’on est un soutien l’un pour l’autre et pas exploser à la moindre étincelle.
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyLun 23 Aoû 2021 - 18:33

L'entendre rire lui fit un bien fou. Mais il savait aussi qu'ils allaient devoir parler sérieusement, mettre les choses à plat pour se retrouver pleinement. Ils s'étaient bien trop éloignés dernièrement, sur tous les plans, et plus les jours passaient et moins ils arrivaient à communiquer. Ce repas était censé tout réparer. Pour cela, il fallait tout évoquer sans arrondir les angles. Livio entama la conversation et mit les mots sur ce qui le troublait. Il avait cette impression de ne pas faire ce qu'il fallait faire, de ne pas comprendre Aura, de ne pas être à la hauteur. Leur dernière dispute avait renforcé ce sentiment, alors qu'elle avait préféré fuir chez Enzo plutôt que de le retrouver pour réparer les pots cassés. Ce soir-là, il s'était senti extrêmement seul, avec la terrible impression de ne pas réussir à la garder près de lui. Mais il se trompait, Livio. C'était Aura elle-même qui s'était flagellée ce soir-là, par honte. Il fronça légèrement les sourcils, gardant le silence par respect pour elle, pour la laisser s'exprimer comme il le fallait. Il comprit alors qu'elle avait eu besoin de ce temps pour se remettre en question, pour se rendre compte de la virulence de ses mots envers lui. « Je sais comment tu es, Aura. Si je passe au-dessus de tout ça, c'est parce que je sais que tu agis sous le coup de la colère. Que tu ne le penses pas vraiment... » C'était pour cela qu'il encaissait plus facilement. Mais visiblement, sa nuit lui avait porté conseil. Elle s'était rendue compte de la fatigue qui empoisonnait ses mots, de ses émotions – dûs à l'accouchement, à l'arrivée de Leandro et au retour d'Enzo – qui la fragilisaient. « On n'a qu'à dire que ça nous a servi de leçon et que ça nous a permis de se rendre compte qu'on est allés trop loin. » Il esquissa un léger sourire : « Il n'y a pas que du négatif, finalement. Je veux dire... ça nous montre aussi que l'on est forts tous les deux. On s'est peut-être éloignés mais on ne s'est pas non plus déchirés au point d'arriver au non-retour. » Livio ne savait pas comment rétablir le dialogue avec Aura. Mais à aucun moment il n'avait imaginé le pire. C'était peut-être leur première grosse dispute pour eux dont la relation était encore toute neuve. Certains diraient qu'ils étaient allés vite, ce qui était peut-être le cas, mais quand on les voyait ainsi, on voyait qu'eux deux, c'était une évidence. « Tu sais quoi ? On va oublier tout ça, on va repartir à zéro. » Il marqua un temps d'arrêt et reprit : « Il faut que je te dise aussi qu'on risque de ne pas rentrer ce soir... » Il la regarda avec tendresse. « J'ai préparé un petit sac avec nos affaires et j'ai réservé une chambre dans le petit hôtel près de la plage. Tes parents sont au courant et ont approuvés mon idée. » Il s'arrêta et fronça les sourcils, avant de rire : « C'était peut-être pour ça la boîte de ta mère, d'ailleurs... » Il secoua la tête, riant encore puis but une gorgée de sa boisson, avant de reprendre plus sérieux : « Je veux que pour ce soir, tu oublies que tu es une maman. Leandro est entre de bonnes mains, il ne risque absolument rien. Et puis, vois l'avantage... » Ils allaient redevenir un jeune couple ? Ils allaient pouvoir sortir, boire un verre, s'amuser ? « ...on va pouvoir faire une bonne grasse matinée. » Il garda son sourire sur les lèvres avant de demander : « Tu es partante ? » Il ne voulait pas non plus la forcer.
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyLun 18 Oct 2021 - 23:03

Son sourire, c’était ce qui m’avait fait craqué au tout début. Je me souvenais très clairement de cette sensation, dans le creux de mon ventre. C’était la première fois, sans doute, que mon désir pour lui s’était manifesté, et je me retrouvai, plusieurs années plus tard, à l’aimer, lui,  Livio, ce garçon qui m’avait souvent paru inaccessible, de tout mon être. J’avais bien failli passer à côté de cet Amour, et aujourd’hui, il me semblait que je ne pouvais plus vivre sans. Ces dernières semaines n’avaient pas été faciles, et nos disputes avaient été un peu loin, mes propres mots avaient été un peu loin et je m’en voulais pour ça. Me réfugier chez Enzo avait été un réflèxe, et je n’avais pas imaginé une seconde que Livio ait pu tant en souffrir. J’avais imaginé, à ce moment, qu’il était furieux contre moi et qu’il avait besoin de digérer  les choses, d’être seul, lui aussi, je m’étais trompée. Il m’avait fallu prendre du recul moi-même, mais en faisant ça, je l’avais blessé et je détestais ça. Il disait que cet épisode nous avait servi de leçon, qu’il n’y avait pas que du négatif à en tirer et si j’étais d’accord sur le principe, cela ne me plaisait pas de lui avoir fait mal.
Je n’aime pas être loin de toi non plus, et je suis désolée si tu as cru que c’était ce que je souhaitais…
Je lui souris et caressai le dos de sa main de mon pouce. Nous restâmes un court instant à nous sourire et à accueillir les émotions. Pour ma part, elles se bousculaient en moi au point que la salle du restaurant semblait tourner autour de moi. Livio me ramena à la réalité, proposant un retour à zéro. Je lui souris et écoutai sa proposition.
La…boite ? relevai-je, sans comprendre, avant de me souvenir de cette fameuse boite qu’avait donnée ma mère à Livio avant que nous quittions la maison. Oh…oui…cette boite-là.
J’eus un petit rire nerveux et, mes joues rougissant, je replaçai une mèche de cheveux derrière mon oreille. J’avalai la dernière gorgée de ma margarita, sentant d’ores et déjà  l’alcool me monter légèrement à la tête, cette chaleur qui envahissait tout mon corps. Ou peut-être était-ce le sourire de Livio et qui réveillait un désir qui avait été relayé au second plan pendant de trop longues semaines. Mon amoureux avança ses arguments. Une soirée, hors de la maison, hors du temps. Mon fils était en sécurité et choyé par mes parents, j’avais le droit de laisser au placard ma tenue de mère, juste un court moment. Un rire passa la barrière de mes lèvres quand Livio abaissa sa dernière carte et pas des moindres : la grasse matinée.
J’avoue que c’est très tentant.
Je souris à mon amoureux et, me rapprochant, j’acquiesçai.
Je suis partante…
Le repas se déroula avec plus de légèreté, nous rîmes, parfois à gorges déployées sans nous soucier de notre entourage. Au moment de l’addition, je fis un grimace en voyant que le prix de la bouteille de vin que j’avais sélectionné au hasard l’avait considérablement fait augmenter. Nous sortîmes et nous dirigeâmes à pied vers le bord de mer, à deux pas de là. Mes bras entouraient le biceps de Livio tandis que nous marchions côte à côté.
Je suis désolée pour le vin, rigolai-je, j’ai…paniqué.
Je collait ma joue sur l’épaule de Livio pour relever mon regard vers lui. Il était beau, le visage parfaitement détendu, son expression semblait plus apaisé, les cheveux légèrement ébouriffés par le vent qui venait caresser notre peau. Nous nous promenâmes un moment aux abords de la plage, avant que les rumeurs d’une fête ne parviennent jusqu’à nos oreilles. De la musique émanait du bar de la plage et plusieurs personnes dansaient déjà, les pieds dans le sable. Mon sourire s’élargit tandis que je lançai un regard entendu à Livio.
Tu me crois si je te dis que j’ai envie de danser ?
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyMar 16 Nov 2021 - 18:18

Les mots avaient été posés. Ils avaient mis carte sur table et leur situation avait relevé, à la fois d'un quiproquo, à la fois de besoins qui différaient. Aura avait eu besoin de prendre du recul alors que Livio aurait voulu l'avoir près de lui. Forcément, cela s'était confronté et ils s'étaient faits du mal sans le vouloir. Fort heureusement, ils avaient crevé l'abcès avant d'arriver au point de non-retour. L'arrivée des parents de la belle italienne y était pour beaucoup, évidemment. Sans cela, Livio ne savait pas comment ils auraient pu aborder le sujet. Il ne préférait même pas savoir comment la situation se serait terminée. Cela s'arrangeait et c'était tout ce qu'il fallait retenir. Quand elle s'excusa, un léger sourire se dessina sur les lèvres de l'italien, attrapant sa main pour venir y déposer un baiser sur son dos. Il avait envie de faire table rase des dernières semaines et repartir du bon pied avec elle. Il avait bien sûr quelques idées en tête pour, notamment, prolonger cette soirée qui n'était qu'à eux. Les parents d'Aura avaient approuvé l'idée de Livio, ce qui expliquait peut-être la fameuse boîte généreusement offerte par Francesca. Quand Aura comprit à quoi il faisait référence, Livio rétorqua aussitôt : « Je ne vais plus oser regarder ta mère dans les yeux. » Il rit de bon cœur, observant sa petite amie dont les joues avaient rosies. « Tu rougis. » souffla-t-il, attendri, même s'il se doutait que l'alcool y était pour beaucoup. Mais cela allégea l'atmosphère et quand Aura accepta sa proposition, la soirée se fit plus douce, le repas se déroulant dans la joie et la complicité. Une fois l'addition payée, les deux tourtereaux quittèrent le restaurant pour une balade digestive. La jolie brune s'excusa pour le vin qui avait fait grimper le montant de l'addition, ce qui fit rire Livio. « Fais-moi penser à ne jamais te laisser la carte bleue dans des moments de panique, alors. » la taquina-t-il, l'oeil pétillant de malice avant de reprendre : « Il faut avouer qu'il était très bon, ce vin. Et de toute façon, je voulais le meilleur pour ce soir. » Il ne comptait absolument pas quand ça concernait Aura. Il baissa la tête vers elle et croisa ce regard qui le couvait avec tant de chaleur. Il déposa un tendre baiser sur le haut de son crâne, continuant la promenade jusqu'à arriver au bar de la plage, où une fête semblait se dérouler. Et alors qu'il pensait continuer leur chemin, Aura lui confia avoir envie de danser. « Il ne faut pas me le dire deux fois ! Je n'ai jamais eu l'occasion d'essayer de te pécho sur la piste de danse. » Il éclata de rire, mi-taquin, mi-provocateur. C'était du Livio tout craché. Il prit néanmoins sa main et la mena jusqu'aux abords du bar où un rythme entraînant se fit entendre et où Livio invita Aura à faire quelques pas de danse. Puis, le silence. Et enfin, quelques notes suaves. Le mouvement dans le bar et les acclamations d'un groupe d'amis montrèrent que c'était une chanson dédicace pour un jeune couple qui fêtait, visiblement, ses fiançailles entre amis. Earned it, de The Weeknd.  Livio adressa un regard amusé à Aura, sa main dans la sienne qu'il tira doucement pour la mener jusqu'à lui. Son corps contre le sien, sa main gauche ancrée sur la chute de reins de sa petite amie, les doigts de sa main droite entrelacés à ceux d'Aura, il mena la danse dans un rythme lent, sensuel. Ses yeux bleus plongés dans les siens, ses lèvres si proches des siennes au point de sentir son souffle, il chantonna les premières paroles : You make it look like it’s magic, cause I see nobody, nobody but you, you, you. I'm never confused. Il continua de frôler ses lèvres, prenant soin de ne pas l'embrasser. Cause girl you're perfect, you're always worth it. D'humeur dragueuse, Livio ? Oui. Mais il avait besoin de cela. Il avait besoin de la retrouver. Ce soir, ils n'étaient plus les jeunes parents. Ils étaient juste ce couple qui voulait s'aimer comme au premier jour. Et il voulait juste la faire craquer...
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyJeu 23 Déc 2021 - 19:20

J’avais le sentiment qu’il s’était écoulé des années et que nous avions perdu, Livio et moi, l’habitude de marcher côte à côte, les mains entrelacées. Pourtant, cela ne faisait que quelques jours, à peine plus de deux semaines, que notre quotidien avait été complètement chamboulé. Leandro nous offrait un grand bonheur, il nous comblait plus qu’il n’était possible de l’imaginer mais en endossant notre rôle de parents, Livio et moi avions mis de côté celui d’amants. Un court instant seulement, mais cela nous avait fait prendre conscience de l’importance qu’il y avait à ne jamais perdre le second de vue, à ne pas laisser l’un prendre trop le dessus sur l’autre, pour le simple équilibre de notre couple et, désormais, de notre famille. Quand Livio m’avait proposé de laisser la Maman de côté, ce soir, j’avais ressentis une pointe de culpabilité puis je m’étais souvenue d’une phrase que m’avait dit un jour ma grand-mère. Je ne me souvenais plus exactement des termes exactes qu’elle avait employées, mais en essence, elle avait cherché à me faire comprendre que des parents heureux et épanouis étaient la base d’une famille, que penser un peu à soi n’était pas de l’égoïsme, cela permettait au contraire de s’ouvrir davantage et d’être plus disposé. Je laissai donc la culpabilité derrière moi et décidai donc de profiter pleinement de cette soirée avec mon amoureux. Quand de la musique me parvint et que je compris qu’elle venait du bar de la plage, je signifiai à Livio que j’avais envie de danser et il ne se fit pas prier. Il m’entraina sans prendre le temps d’y réfléchir bien longtemps.
Je suis à peu près sûre qu’on a dansé, il y a huit ans, tu sais, plaisantai-je en posant ma main sur son épaule.
Nous dansâmes doucement, nous approprions peu à peu le rythme quand la musique changea tout à coup. Je souris en reconnaissant la musique qui passait, puis Livio, ne loupant pas cette occasion qui lui était donné, me ramena encore plus près de lui. Sa main au creux de mes reins semblait irradier de chaleur, ou peut-être était-ce simplement mon désir qui se réveillait. La bouche de Livio effleura la mienne, faisant grimper la température dans tout mon corps. Il se mit à chuchoter les paroles, mais il aurait bien pu réciter une liste de courses que je m’en serais trouvée tout aussi subjuguée. Cet homme avait sur moi un effet dingue, et je ne parvins plus à détacher mon regard du sien. Mon désir de lui résister, au moins pour faire durer le jeu qui venait de se créer entre nous, s’effrita bien vite et se réduisit à peau de chagrin au moment où je passais mes bras autours de ses épaules. Mes doigts fourragèrent ses cheveux et mes lèvres capturèrent soudain les siennes avec fougue.
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MessageSujet: Re: all the way through another night (livio)   all the way through another night (livio) EmptyLun 3 Jan 2022 - 23:15

Il y avait une certaine douceur qui se dégageait de cette soirée. Une douceur rassérénante. Régénérante, même. Cela ne faisait que 15 jours que Leandro était arrivé dans leur monde, mais Livio avait eu l'impression qu'une tempête avait tout chamboulé. Bien sûr, c'était un bonheur sans nom. Leandro était leur priorité, ce qui était parfaitement normal. Mais en devenant parents, ils avaient fait l'erreur de s'oublier comme couple, comme duo comme équipe. Si l'aspect charnel des amants était mis de côté – l'un et l'autre n'ayant pas été d'humeur propice au rapprochement, ce qui était aussi normal – Livio avait surtout regretté leur manque de communication. Et c'était cela qui les avait éloigné. Ce soir, l'abcès avait été crevé. Et tout doucement, ils retrouvaient les rires, les regards tendres et la complicité qu'il aimait tant chez eux. Toutefois, aux abords du bar de la plage où de la musique se fit entendre, Aura le prit de court en lui confiant son envie de danser. Livio ne pouvait évidemment pas refuser, aussi s'empressa-t-il de l'amener jusqu'à la piste de danse, les pieds dans le sable. « Comment ça ? Tu crois qu'on a dansé ? Moi qui croyais qu'en me voyant simplement, tu m'avais sauté dessus ! » répondit-il, taquin. Oui, ils avaient sûrement dansé, bu un verre, parlé avant de se charmer. Enfin, c'était ce que ses souvenirs les plus flous lui laissaient croire. Mais là, il avait la tête bien sur les épaules et évidemment, quand la chanson de The Weeknd retentit, Livio en profita allègrement. Sa main bien ancrée sur la chute de reins de sa petite amie, la chaleur de leurs corps se confrontant, il sentit l'atmosphère changer drôlement, bien vite teintée de charme et de séduction. Son éternel sourire en coin vint se dessiner sur les lèvres en voyant que le petit jeu prenait entre eux. Réceptive, Aura lui lançait un regard qui le désarçonnait totalement. Le genre de regard qu'il n'avait pas vu depuis longtemps et qui lui rappelait que le désir et l'attraction étaient toujours là, vivaces. Sans doute aurait-il pu laisser le jeu durer encore un temps, mais Aura abdiqua, bien vite suivi par Livio qui entoura ses hanches de ses bras, l'étreignant quand elle l'embrassa fougueusement. Il sentit l'électricité traverser son corps, la moindre cellule s'éveillant sous ce désir dont elle en était la maîtresse. Ses lèvres contre les siennes, il murmura : « Et tu crois qu'on peut s'éclipser de la soirée, comme il y a huit ans ? » En changeant juste la fin, c'était évident...

Tu veux continuer le sujet ou tu veux qu'on clôture là ou avec ta réponse ? ohh
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