« Aimer c’est avant tout prendre un risque. » - Maëlle ♥

Depuis son plus jeune âge, Baylee avait fait preuve de dynamisme qui en avait épuisé plus d'un, à commencer par ses parents. Et évidemment, avec l'âge, ça n'avait pas changer, bien au contraire. La jeune femme éprouvait toujours le besoin de se dépenser, et encore plus lorsque ses pensées étaient encombrées. Et, aujourd'hui, ce fut pour cette raison que la jeune femme s'était levée tôt. Un rapide petit déjeuner enfilé dans sa chambre d'hôtel, puis un mot laissé à l'adresse de Lounà, et la jolie productrice de musique s'était tout droit diriger vers un lieu qu'elle avait repérer dès son arrivée à Bowen : le complexe sportif. C'était une vieille habitude pour elle, que d'arriver dans une nouvelle ville, et de repérer un endroit dans lequel elle pourrait faire du sport. Et cela faisait presque 8 jours, 8 longs jours, que Maëlle n'avait pu faire du sport. Ce qui est extrêmement long pour quelqu'un comme elle...

Depuis diverses heures à présent, Baylee tournait sur les diverses machines mises à dispositions, son I-pod visé aux oreilles. La jeune australienne tâchait de faire de son mieux pour reléguer dans un coin lointain de son esprit le coup de fil, de la veille au soir, qui l'avait empêcher de trouver un sommeil serein. Sur quoi portait ce fameux coup de téléphone ? C'est simple : son travail, mais plus particulièrement sur les dernières démarches à effectuer pour préparer la sortie de l'album d'une de ses artistes. Bon, OK, jusqu'à là, vous ne voyez pas où est le problème ? Mais si je vous dis que l'artiste en question n'est nulle autre qu'une jolie blonde qui a réussit à faire succomber notre jeune amie, vous comprendrez, je le pense, qu'il s'agit de Maëlle Curtis, que Baylee avait quitté il y a peu, sans même lui fournir de raisons. Leur histoire n'avait durée que 4 mois, et pourtant, au vu du parcours relationnel relativement mouvementée de la jeune productrice, cette idylle figurait parmi ses plus longues...

Onze heures sonnèrent lorsque Baylee estima avoir enfin réussit à se changer suffisamment les idées, n'ayant que trop conscience qu'elle ne pourrait complétement effacer Maëlle de son esprit, étant amené à continuer de travailler avec elle.... Elle attrapa donc ses affaires, et alla se glisser sous la douche, qu'elle estimait n'avoir que trop mérité après avoir passé deux heures dans la salle. Une fois propre, elle regroupa toutes ses affaires, et prit la direction de la sortie. Lorsqu'elle se figea, arrivée dans le hall d'accueil. Etait-ce son imagination qui lui jouait un tour, très cruel, ou la silhouette qui se trouvait vers le comptoir, occupée à parler avec l'hôtesse d'accueil, était bel et bien... Maëlle ? La pensée, fugace, d'essayer de s'éclipser sans que la jeune femme la remarque lui traversa l'esprit, étant bien peu désireuse de savoir si elle avait eu raison ou non. Mais la vie en décida autrement : la jeune blonde se tourna alors. L'avantage : Baylee réalisa qu'elle ne s'était pas trompée. L'inconvénient : Une conversation semblait inévitable... Ce fut donc avec un petit sourire en coin que Baylee lui adressa un signe de la main, en guise de salutation, une lueur intriguée dans le regard : que faisait la musicienne ici ?

Il ne fallait pas se voiler la face. Si j'étais en ce moment à Bowen au lieu d'être à Sydney, la ville ou je résidais depuis maintenant deux ans, c'était pour une simple et bonne raison, et la bonne raison se prénommait Baylee. J'étais vraiment tombée amoureuse de la jeune femme, je l'étais même d'ailleurs encore et toujours, et il n'avait d'ailleurs pas fallu très longtemps pour que je tombe littéralement dans ses bras. En plus de cela la jeune femme m'avait permis de produire mon premier album, alors en plus de s'être fait une place dans mon coeur, elle m'avait aidé à réaliser mon rêve le plus cher... Mais voilà, puisqu'il fallait bien une fin malheureuse à cette histoire, après quatre mois d'une relation passionelle, la belle Baylee avait préférée de se débarasser de moi. Elle avait certainement penser que je n'en valait pas la peine puisque je n'avais même pas eu le droit à une explication valable... Après un long temps de dépression et de remise en question, me disant que c'était certainement car elle ne voulait pas d'une relation "au travail", je m'étais finalement dit que j'étais digne et en droit de réclamer une explication. une explication fondée.
Alors que j'avais passée une bonne partie de mon arrivée en ville à effectuer des recherches sur l'endroit oû je pourrais bien trouver la jeune femme, je n'avais eu aucune piste valable. Ce n'étais pas mon genre de m'acharner comme ça, surtout pour quelqu'un qui n'avait certainement rien à faire de ce que je pouvais bien devenir... Mais j'avais une excuse dans mes bagages : la sortie de mon premier album. On devait parler taff toutes les deux ; et parler personnel par la même occasion... Comme un dernier effort pour la journée, je décidais de me rendre au complexe sportif, je la croiserais peut-être... Baylee était une grande sportive dans l'âme alors la croiser là-bas ne m'étonnerait certainement pas. C'est d'un pas décidé que je m'y rendis sans vraiment grand espoir de l'y croiser. Je me rendis près du comptoir de l'accueil afin de présenter à l'hôtesse la description de ma petite fugitive, et c'est en montrant du doigts quelqu'un derrière moi qu'elle me répondit. Je me retournais alors, ne comprenant pas vraiment, et c'est à ce moment là que j'aperçus Baylee. Wouah. Alors que j'avais fait tout ce chemin, motivée par la colère de lui faire un esclandre réclamant mon explication bien méritée, je restais complètement figée, la respiration coupée et une boule au ventre. Et bien maintenant que je l'avais devant les yeux, il ne manquait plus que je prenne a parole mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire. Baylee me fît alors un signe de la main, ce qui me sortit de mes pensées et je me rapprochais de la demoiselle, un sourire de soulagement aux lèvres. " Heu... Salut. " Et bien c'était déjà un bon début pour une conversation. Je voyais très bien dans le regard de la jeune femme qu'elle semblait à la fois surprise et étonnée de me voir ici. " Je... Je te cherchais en fait, et voilà je t'ai trouvé. " Je ponctuais mes propos d'un petit rire idiot. Car oui, je n'avais l'air de rien d'autre qu'une idiote.

∞everleigh

Parfois, la vie fait drôlement les choses, vous ne trouvez pas ? Vous essayez de vous changer les idées pour éviter de penser à un sujet qui hante votre esprit, et lorsque enfin vous avez réussit, il se trouve que quelque chose vous ramène à lui. Là, dans le cas de Baylee, c’était la présence de Maëlle... D’ailleurs, la productrice était tellement interloquée qu’elle n’avait rien pu faire d’autre que de lui faire un signe de la main. L’australienne ne parvint à détacher son regard de la silhouette de l’artiste qui se rapprochait d’elle, souriante, et radieuse, du moins, du point de vue de Baylee. Attentivement, elle écouta les paroles de la jeune femme, qui semblait tout autant gênée qu’elle. Arquant un sourcil, Baylee ne pût de songer que la situation était drôle : elles étaient toutes les deux gênées, alors que l’une d’entre elle savait qu’elles risquaient de se croiser... Secouant la tête, Baylee ancra alors son regard dans celui de Maëlle, puisant en elle les forces nécessaires pour la questionner, sans perdre pied, ce qui promettait d’être plus facile à dire qu’à faire : essayer donc de rester insensible à un tel regard azur....

« Et... Qu’est-ce que tu me voulais ? » La voix de l’australienne était plus sèche qu’elle ne l’avait désirée, mais cela était dû au fait qu’une partie d’elle se doutait de la réponse qu’elle lui ferait. En fait, elle avait redouté un tel moment dès qu’elle avait pris la décision, difficile, de mettre à un terme à leur histoire. Oui, elle l’avait redouté tout autant qu’elle l’avait attendu, même si elle l’avait beaucoup plus redouté qu’attendu. Croisant ses bras, Baylee tâcha de quitter ses pensées pour se focaliser sur l’instant présent, attendant impatiemment la réponse, commençant toutefois à réfléchir à des réponses à fournir à la musicienne. Car il était certain qu’elle n’avait pas l’intention de lui dire la vérité, elle ne voulait imposer à personne l’épée de Damoclès qui trônait au dessus de sa tête, attendant que son temps vienne pour s’abattre d’un coup sec... Il ne restait plus qu’à espérer que Baylee ne se referme pas d’un coup, lorsqu’elle le fera, auquel cas, elle se montrerait sans doute trop froide et indifférente... Elle le devait, elle le savait, mais préférait n’avoir pas à remuer le couteau dans la plaie de leur rupture récente. Egoïste, sans doute, mais elle n’avait pas dans l’intention de blesser Maëlle, aussi espérait-elle pouvoir couper les liens entre elles « proprement »...

La voyant, et me rapprochant d'elle, je sentais très bien que la situation serait plutôt délicate. Nous avions beau nous faire des centaines de scénarios dans notre esprit quand on redoute une situation, en fin de compte il ne se passe jamais ce nous avions prévu. Et voilà, c'était déjà le cas pour moi, alors qu'à peine étais-je arrivée à ouvrir la bouche. Baylee avait ce pouvoir là de me déstabiliser sans même en avoir l'intention. Elle avait un regard tout simplement captivant et il était quasiment impossible pour moi de la regarder dans les yeux quand je lui adressais la parole ; car oui, je voulais rester forte, et à peine aurais-je croiser ses yeux, j'aurais été incapable de réfléchir à quoique ce soit. Je ne savais pas vraiment si la jeune femme se rendait compte de l'effet qu'elle pouvait me faire, mais il était clair et net que je n'avais pas l'intention de l'en informer, de peur qu'elle joue de cet "atoût" comme elle avait d'ailleurs pu jouer avec mon coeur et mes sentiments. Dans le fond, m'avait elle vraiment aimé ? Ces questions totalement stupides dans le fond, se bousculaient de plus en plus dans ma petite tête... Il faut dire que cette situation m'avait amené à beaucoup réfléchir et je n'avais finalement pas d'autre choix que de sûrement me heurter à la réalité.
« Et... Qu’est-ce que tu me voulais ? » Le ton dur et sec de la jeune femme me destabilisa légèrement. Je ne savais pas comment le prendre ni commun réagir pour tout dire... Il était clair que Baylee n'avait pas vraiment l'air enchantée par ma visite surprise, et j'en étais un peu déçue. Il faut le dire, je ne m'attendais pas non plus à ce qu'elle me saute dans les bras en me voyant mais peut-être au moins une petite réaction amicale. Enfin bref, j'étais au moins maintenant certaine d'une chose : je devrais me battre bec et ongles pour essayer de la récupérer, dans la possibilité que j'y arrive... Soupirant légèrement, je pris la parole afin de lui répondre, regardant autour de nous " Et bien, ça te dirait qu'on aille dans ma voiture pour parler ? Je ne pense pas que ce soit l'endroit approprié... " Je lâchais un petit rire, pas vraiment sincère dans le fond, c'était juste pour essayer de détendre l'atmosphère qui me paressait plus que tendue.

∞everleigh

Dieu que Baylee aimerait être capable de détourner le regard de la silhouette de la jeune femme, en vain, à croire que ses yeux étaient focalisés, tels des papillons attirer par une source de lumière... Elle y parvint toutefois en entendant la musicienne soupirer. La culpabilité de savoir qu'elle venait de la blesser en se montrer si distante rompit le charme, ramenant Baylee à la réalité : elle devait couper les ponts, trancher nets, sans ménagement.... Et visiblement, pour ce faire, on n'allait pas l'aider : Maëlle venait de proposer qu'elles aillent dans sa voiture, pour en parler. Certes, le lieu était peut-être pratique, car plus discret, mais c'était aussi là, le problème. Elles n'y seraient que toutes les deux. Là, Baylee pouvait se focaliser sur les gens alentours pour résister à son envie d'envoyer valser la fichue peur qui la tenaillait depuis des années, et enfin prendre son courage à deux mains pour se lancer dans une histoire d'amour. Mais dans la voiture, nulle distraction, sans oublier qu'elles seraient dans un lieu clos, donc, plus proches. Ce qui était clairement une très mauvaise idée... Peu désireuse de montrer à quel point la perspective de grimper dans sa voiture la mettait mal à l'aise, Baylee garda un visage indifférent.

« On peut parler autour d’un café, non », demanda-t-elle en désignant d’un signe de tête le petit self qui se trouvait dans l’enceinte. Après tout, discuter autour d’un café, dans un lieu bondé, était plus prudent. « J’ai bien besoin de caféine, pas toi ? » Elle adressa un sourire à la jeune femme, avant de commencer à prendre la direction du petit bistrot, ne laissant ainsi même pas à Maëlle son mot à dire. Mes amis, je vous présente Baylee dans toute sa splendeur de « Je n’en fais qu’à ma tête ! » Elle profita d’ailleurs du fait d’être devant pour laisser tomber son masque, et afficher clairement un visage inquiet, redoutant la conversation qui se profilait. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle avait besoin de café, même si elle était accro à cette boisson, et capable d'en boire des dizaines en un jour, ce qui ajouter à son dynamisme naturelle !

Je soupirais légèrement une fois de plus. Je dois dire que Baylee avait toujours le dernier et dirigeait toujours tout. Elle en était même venu au point de venir diriger notre propre relation amoureuse en y mettant fin sans prendre en compte mon avis, simplement car elle l'avait décidé. Oui, elle était comme ça, et étrangement cela ne me dérangeait pas plus que cela de voir qu'elle avait un tel caractère. " Peut m'importe tant que l'on peut parler sérieusement. " j'avais plutôt parlé dans ma barbe. Je n'étais point sure que la jeune femme ai entendu mes propos, même si c'était peut etre possible ; à vrai dire elle ne m'avait même pas laissé le temps d'en placer une alors je la suivais comme une idiote. Cette image était d'ailleurs tout à fait notre situation en ce moment : Baylee dit quelque chose ? je ferme ma bouche et je la suis alors que tout ce qu'elle essaie de faire c'est de me fuir. Heureusement que dans tout ça, mon album allait bientôt sortir car c'était le seul moyen et la seule excuse de l'avoir encore dans ma vie et de garder contact avec elle. Enfin bon, tout est il que son petit sourire m'avait fait du bien. La voir sourire c'était tout ce qui m'importait en ce moment même, même si j'aurais préféré en être la raison. Quelques instants plus tard, nous trouvèrent une table, et après avoir préalablement pris deux cafés nous nous asseyèrent. Je me mis instantanément à réfléchir à comment engager la conversation et surtout à comment aborder le sujet de notre rupture en délicatesse. Mais comment réclamer des explications sans paraître froide ou agressive ? Surtout que je n'avais pas du tout envie de paraître comme cela, bien au contraire... Prenant une gorgée de mon café, je soupirais une fois encore, avant de briser le silence. " C'était bien l'Allemagne ?" Après avoir prononcé ces quelques mots, je n'avais qu'une envie : me gifler. Je n'étais pas venue là pour parler de choses aussi futiles et inintéressantes que celles-là, mais les mots que j'avais préalablement sélectionnés dans ma petite tête n'avaient pas voulu sortir.

Curieux de voir comment le simple fait de tenir un gobelet de café apaisait Baylee, surtout lorsqu’elle était tendue comme en ce moment précis. La productrice fixa Maëlle, attendant que celle-ci prenne enfin la parole. D’autres personnes que l’australienne aurait sans nul doute détourné le regard en ne sachant que trop bien qu’elle l’avait faite souffrir, mais pas Baylee. Etrangement, elle pouvait affronter n’importe quelle situation en face, mais pas celle qui lui pourrissait réellement la vie... Cependant, elle n’en avait même pas conscience, heureusement pour elle, sans doute, ou pas, ça dépend de quel point de vue on se place...

Attrapant un morceau de sucre qu’elle déposa dans son café, elle l’aida à se dissoudre dans le liquide brûlant en remuant avec une cuillère. Elle cessa tout mouvement à la question de la musicienne. Alors là, elle ne s’y était pas attendue. Quoique, connaissant Maëlle, cela ne l’étonnait guère : la jeune artiste avait toujours tendance à avancer précautionneusement lorsqu’un sujet la tracassait. C’était sans doute l’une de choses qui l’avait le plus attirée en elle, le fait qu’elles soient si différentes l’une de l’autre. Et Baylee avait toujours vu en Maëlle quelqu’un capable de calmer ses pulsions de vie trépidantes. « Oh, tu sais, je n’y étais pas pour faire du tourisme ou par plaisir », avoua-t-elle, « mais plutôt pour y réconforter Lounà », fit-elle sans prendre la peine de préciser qui était la jeune femme, elle avait souvent parler à Maëlle de sa meilleure amie, lui racontant pas mal d’anecdotes de leurs années à Yale. « C’est aussi pour elle que je suis venue ici... » Dans sa gorge, des mots se bloquèrent. Ceux expliquant la raison de sa présence auprès de Lounà : elle avait eu le cœur brisé. Baylee n’y voyait qu’un parallèle inutile avec ce qu’elle avait elle-même fait à Maëlle, et qu’elle reprochait précisément à Félix... « Maintenant que tu sais pourquoi je suis ici, tu pourrais m’expliquer pourquoi tu as quitté Sydney ? » Et bam, volontairement, Baylee ramenait le sujet sur le tapis. Elle estimait qu’il était préférable de retirer le sparadrap d’un coup que de tourner autour du pot. Retirant la cuillère du café, elle en but une gorgée, sans perdre Maëlle du regard, à croire qu'elle cherchait à savourer les derniers instants de quiétude qui lui était offert en sa compagnie, avant que la tempête n'éclate.

Reposant son gobelet après avoir but une gorgée, tout en écoutant Maëlle, qui semblait apparemment gênée par sa question. Un léger sourire étira imperceptiblement les lèvres de la productrice lorsqu’elle décrypta le malaise éprouvé par la musicienne, qui la fixait en ce moment même. Pourquoi diable avait-il fallu que Maëlle soit si craquante, et encore plus lorsqu’elle dans un tel état ? La jeune artiste la fixa alors dans ses yeux, et Baylee ne cilla pas. Non pas par fierté, mais parce qu’elle était incapable de détourner la tête. Baylee se gifla mentalement, agir ainsi n’allait pas l’aider à faire comprendre à Maëlle qu’elle perdait son temps avec elle...

Ce fut sans surprise qu’elle entendit Maëlle admettre la réelle raison de sa présence dans la petite ville de Bowen. Secouant la tête en lâchant un petit rire, Baylee farfouilla dans la poche de sa veste, à la recherche d’un stylo bille. En fois l’objet tant convoité attrapé, elle s’en servit pour nouer ses cheveux en un chignon lâche, avant de poser son regard sur Maëlle, tâchant de prendre un air ironique. Dans le seul but, bien entendu, de se montrer la plus froide possible, pour briser les espoirs de la jolie musicienne qu’elles aient encore un avenir ensemble. « Il n’y a plus de nous, Maëlle... Et c’est bien mieux comme ça. Tout ce qu’il y a entre nous, c’est ce qui n’aurait jamais du cesser d’être, c'est-à-dire : une relation professionnelle... », clama-t-elle avec le moins de douceur possible. « Il aurait été préférable pour toi de te contenter de m’appeler, ça t’aurais fait perdre moins de temps. Aussi bien à toi qu’à moi... » Poussant un soupir comme si le comportement de Maëlle était le plus ridicule qui soit (alors qu’au fond, elle en était touchée), elle attrapa à nouveau son gobelet, pour boire à nouveau, comme dans un désir de noyer ce qu’elle rêvait de lui dire réellement...

Tout en dégustant son café, la jeune femme veillait minutieusement à éviter de regarder la jolie blonde qui lui faisait face. Cela ne peut toutefois pas durer bien longtemps lorsque celle-ci, après avoir prit la parole, bouscula son café auquel elle n’avait pas réellement touché. La productrice posa son propre gobelet et ancra son regard sur Maëlle lorsque celle-ci lui souligna ne pas regretter être venue ici, avant de lâcher un rire ironique. Elle l’avait blessée, elle avait atteint son objectif, et pourtant, elle ne se sentait pas réellement contente de la situation. Baylee avait toujours réussit à éviter de s’attacher aux autres, lors de ses multiples aventures. La seule personne qu’elle avait aimée avait été son premier petit ami, et, si elle voulait être honnête, elle ne savait même plus ce qu’elle ressentait pour lui, s’obligeant bien souvent à ne pas l’approcher, depuis qu’il était avec Alvira. Il y avait aussi eu Maëlle, en un certain sens, même si Baylee avait veillé à couper les ponts avant que les choses ne deviennent trop sérieuses. Et pourtant, pourtant, la voir ainsi blessée était douloureux pour l’aînée des Monroe. Visiblement, elle n’avait pas coupé les ponts avec elle à temps, du moins, c’est ce qu’elle déduit, lorsqu’elle sentit son cœur se serrer en voyant la musicienne récupérer son sac, dans un désir manifeste de partir. « Je ne t’ai jamais rien promit Maëlle », souffla lentement Baylee, « Rien, à part de t’amener le plus loin possible en tant qu’artiste. En dehors de ça, je ne vois pas pourquoi tu en attendais plus de moi : les contes de fées ? Très peu pour moi. Les histoires d’amour qui durent toujours... », elle lâcha un rire amer, le toujours, elle n’y aurait vraisemblablement pas droit. « C’est pas moi, vraiment. Oublies-moi Maëlle », ajouta-t-elle, presque comme une supplique, « c’est le mieux à faire, aussi bien pour toi que pour moi... A présent, tout ce qui nous unit, c’est du professionnel... Et encore, je vais faire en sorte de disparaître de ta vie : tu n’aurais plus à faire à moi quand tu te rendras au label... » Un soupir s’échappa de ses lèvres, alors qu’elle se passa une main sur le visage, le cœur au bord des lèvres à la perspective de couper tous les ponts avec elle. Mais c’était ce qu’elle avait de mieux à faire, pour elles deux, non ? « Ca t’évitera de continuer à attendre de moi bien plus que je pourrais jamais te donner, que je ne voudrais jamais te donner ! » Elle ignorait comment, mais Maëlle avait réussit, au cours des mois passés à ses côtés, à lui donner envie de continuer leur histoire. Et c’était sans doute ça qui l’effrayait le plus...