still I call it magic when I'm next to you (theodore)

Tu avais signé un nouveau contrat. T’étais folle de joie, t’allais redorer la carrière d’un triste magicien installé maintenant en Australie. T’étais beaucoup trop excitée et comme chaque fois que tu t’impliquais dans la vie, heu pardon, la carrière de tes clients, t’avais fait faire une clé pour avoir accès à la chambre d’hôtel de ton client. T’avais déjà trop peur des tentatives de suicide, le contrat incluait une clause à ce sujet. Peut-être que t’étais trop parano, mais il valait mieux l’être de nos jours. Joséphine devait bien te faire le coup une fois par mois qu’elle allait s’enlever la vie et valait mieux que tu coupes la corde et que tu lui enlèves sa médication dans le contexte. Tu entrais dans la chambre comme si t’étais chez toi, tu ouvrais grand les rideaux et tu te retournais vers Theodore. « Bon, j’veux au moins trois nouveaux tours de magie d’ici la fin de la journée. » Que tu lui dis avec un grand sourire. Tu attrapes ton cahier de notes et tu la mets à la section pour Theodore. « J’ai deux contrats pour toi potentiellement. Deux parties d’une heure chacune dans des bars pour te faire connaître. Parce qu’ici, personne ne te connait. Faut te faire connaître. Ensuite, j’aurai un peu de matériel et de pouvoir pour te donner d’autres trucs. T’as pensé t’inscrire dans une émission style Australia’s got Talent? » Tu parlais, tu parlais et lui, il semblait agoniser.

T’étais entrée comme une tornade, les choses devaient avancer avec toi. Il fallait se bouger pour avoir du succès et pas rester immobile. Tu regardais Theodore avec un fin sourire, presque satisfaite d’avoir fait une entrée aussi remarquée. « Pardon, Bonjour. » disais-tu finalement avec un sourire, valait mieux l’avoir de ton côté. Tu le regardes mâcher la bouche ouverte et tu grimaces. « Fais ce que tu veux, Magicien. J’veux voir de la magie, j’veux que tu me coupes le souffle. Que tu m’impressionnes. » Il n’était pas partant pour trois nouveaux tours. Tu soupirais face à ses commentaires indécents pour les habitants de Bowen, après tout, tu ne venais pas d’ici donc tu ne prenais pas l’insulte comme telle.

« T’as pas le choix. J’ai rien sur toi pour te donner plus gros. T’as pas commencé au Bellagio de Vegas en Amérique. T’as commencé par de plus petites salles, des bars… C’est par là qu’on va faire ta renommée. » Il disait qu’il préférait retourner au Delirium Cabaret et tu levais les yeux au ciel. « C’est bien plus facile d’être une attraction secondaire que d’être le clou du spectacle, je comprends. » Tu lèves les yeux au ciel. Il n’était pas un débutant qu’il disait. « En Australie, t’es même pas un débutant : t’es rien du tout, Kelly. » Que tu tâches de lui rappeler. En attendant, l’image de l’estrade avec un chapeau de mendiant t’arrache un sourire. « C’est la prochaine étape si tu fais trop chier. » Tu regardes ta montre. « J’peux te mettre en première partie du concert de Josephine Love si t’es sympa et que tu collabores. » Oui oui, la jeune chanteuse chiante montante, celle-là.

Il ne savait pas qui était Josephine Love, tu hausses les épaules, c’était pas important. « Ici, elle est connue. » que tu décides d’expliquer. Tu le vois pousser son bol de céréales et il convenait pour un bar. Tu souriais et tu tapais des mains joyeusement. « C’est un départ! » Que tu lui dis, heureuse. L’homme te dit qu’il n’est pas aussi anonyme que tu le croyais. « En Amérique, j’en doute pas. Ici, peut-être moins, c’est tout. Et c’est aussi pour ça que tu m’as engagée, non? » Parce que sinon, il t’aurait pas embauchée, au final. L’homme ne voulait pas utiliser l’association pour la pub et pourtant ça l’aurait aidé! Tu hochais la tête, il faisait des efforts, t’allais en faire toi aussi. « Ouais, t’es sûr que t’es prêt pour le Wildlands? » Que tu lui demandes en fronçant les sourcils, perplexe un peu qu’il aille suffisamment de tour. « Heum ouais, tu pourrais recycler le numéro. Tu prévois en faire deux ou trois et pas qu’un seul, rassure-moi! » Parce que t’avais le temps de te questionner lors d’un premier numéro, le deuxième te permettait d’oublier le premier et de te surprendre davantage. Le troisième, c’était la cerise sur le sundae et t’étais prête à ça. Les instruments et les danseuses, tu hochais la tête. Tu prenais des notes sur ton téléphone. T’allais devoir appeler Manwë pour un peu d’aide et tu pensais aussi à Cleo Parrilla Caleruega comme première danseuse, elle devait bien avoir des contacts dans le milieu. « C’est bon pour moi. T’as quoi au programme pour aujourd’hui? » Que tu lui demandes en terminant tes notes.

Il se levait et il allait mettre un pantalon, voilà qui allait calmer la teinte rosée sur tes joues. Il savait jouer, il fallait qu’il se remette à niveau. Bien, tu hochais la tête sans rien ajouter de plus là-dessus. Tu observes l’homme jeter son lait dans l’évier et jeter le bol dans la poubelle, tes épaules se crispent et tu grimaces. « C’était en vitre, tu savais ça? » À moins qu’il se pratiquait pour un tour de magie? Sincèrement, t’en doutais un peu. Le magicien pensait prendre une douche. « Allez, file te laver et on sort après. » Que tu lui disais avec un fin sourire. Bain de foule… Bon pas exactement, plutôt marche en plein air, mais c’était suffisant pour vous faire passer une belle journée à tous les deux. « J’dois aller travailler plus tard, mais j’ai une partie de l’après-midi à te consacrer. » Que tu déclarais en jetant un œil à ta montre.

Il avait remarqué… Mais avait-il réellement remarqué? Tes sourcils se haussaient sans trop comprendre le genre de phénomène que cet homme était. Il acceptait de sortir, tu hochais donc positivement la tête. Tu le laissais aller prendre sa douche pendant que tu ramassais gentiment les débris causés par le bol. Il était prêt quelques instants plus tard et il te questionne où vous alliez. « On marche, on parle. » Que tu lui dis gentiment en haussant les épaules pour prendre la direction d’un parc non-loin où avait lieu un évènement, ce jour-là. Il te demande où tu travailles ce soir et tu esquisses un nouveau sourire. « Au garage. » Tu aurais pu lui dire ce que tu faisais : la mécanique. Peut-être pensait-il que tu étais qu’une simple réceptionniste. « Puis après, si j’ai pas de chance, je vais jouer à la baby-sitter avec une chanteuse ivre. » Tu espérais profondément que non, mais avec Joséphine : les chances étaient bien minces qu’elle se soit trouvée une bonne humeur dans les parages. « Toi, t'as pensé te trouver un autre job? » que tu lui demandes sans arrières pensées.

Theodore n’avait pas vraiment prévu de sortir en cette journée, il pensait mettre à profit les heures devant lui pour se relaxer et tenter de ne pas trop se triturer l’esprit sur son avenir à Bowen. Cela lui demande un certain effort que d’aller prendre sa douche et de s’habiller, sans savoir le but de tout ça alors qu’il avait tant prévu de ne rien faire. Mais Theodore n’est pas du genre à montrer qu’il ne va pas forcément bien, il va accepter de sortir pour qu’on ne le questionne pas, pour qu’on ne se dise pas qu’il va mal. Il ne supporte pas vraiment que l’on puisse penser ça de lui, il est un personnage magique. Les problèmes ça disparait avec la magie, il veut rester dans ce rôle parce que c’est toujours plus simple que de s’ouvrir aux autres, même s’il a confiance en ces personnes. Il connait bien peu Alexis, mais il a confiance en elle, assez pour l’avoir prise comme agent alors qu’il avait sérieusement songé à ne pas en prendre, à se débrouiller par lui même, peut-être bien laisser couler sa carrière, chose qui sera beaucoup moins possible avec cette présence dynamique.

Au garage, voila une réponse un peu surprenante, mais il ne la questionne pas plus. Probablement n’a-t-elle pas envie d’en parler sans quoi elle aurait parlé de son travail au garage, comme elle peut parfois étayer son travail réalisé auprès de tel ou tel artiste.

“ Pourquoi tu fais tout ça si tu n’y prend aucun plaisir ? “ C’est évident qu’elle est intelligente, elle pourrait être artiste elle-même parce qu’elle saurait se faire connaitre pour tout et n’importe quoi, elle a la méthode pour ! Pourquoi jouer les babysitter si ça ne lui plait pas ? Aider les autres, ce n’est pas donné à tous. Theodore sait qu’il n’en aurait pas été capable même si ce qu’il fait peut parfois aussi aider…

Ils se dirigent vers un parc, Theodore redécouvre encore sa ville natale et laisse son regard vagabonder sans vraiment calculer leur destination. “ Trouver un job ? Non. Mais… Créer quelque chose de différent, peut-être… “ il sait qu’il peut lui confier les petites idées farfelues qu’il a dans la tête parce qu’il a bizarrement confiance en elle et que sa joie de vivre lui fait du bien. “ Je me suis imaginé construire un escape game quasiment… Impossible. “ Impossible n’est pas Kelly, mais surtout, impossible à résoudre pour des gens lambdas.