ten miles outa Sydney on Freeway Five, the radio's playin' just as fast as you drive (Perry)

Cette date, cette date que t’avais à maintes reprises regardée, vérifiée et revérifiée, comme si par magie elle allait être devancée à même ce bout de papier … cette date était enfin arrivée. T’avais sorti les billets de leur enveloppe, bien gardée dans le tiroir de ta table de chevet, avec un sourire ravi. Ta valise était prête – ahem, tes deux valises – à côté de toi. Vous aviez convenu, Perry et toi, que ce ne serait pas toi qui conduirais pour les deux heures vous séparant de l’aéroport. Il ne t’avait jamais vu à l’œuvre, mais il avait entendu tes histoires catastrophiques de danger sur la route. Il venait te chercher dans quelques minutes. T’avais le cœur tout emballé et tu savais que ce n’était pas qu’à l’idée de prendre l’avion jusqu’à Sydney.

Des heures plus tard, dans les airs mais plus pour longtemps …

La route avait été géniale, à parler sans relâche, à vous arrêter dans tous les services au volant qui vous faisaient de l’œil, à chanter les hits que vous aimiez tous les deux dès qu’ils se faisaient entendre à la radio. Le vol avait été un peu plus tranquille, tu t’étais endormi comme un bébé la tête posée contre le hublot. Tu te réveillas quand le pilote annonça le début de la descente vers Sydney. Tu ouvris les yeux et regardas à travers le hublot alors que vous traversiez les nuages. T’avais souvent pris l’avion avec le cirque et pourtant, ça t’émerveillait à chaque fois. « Regarde comme c’est beau. » Lâchas-tu sans même regarder Perry. C’était le premier truc que tu lui sortais depuis que tu t’étais endormi en début de vol. Peut-être que lui, ça ne l’impressionnait plus, mais à quelque part t’avais envie qu’il se laisse encore surprendre par de telles vues.

Un mélange d’émotions envahissait Perry de toute part à l’idée de ce voyage. Il était heureux mais aussi stressé par cet événement totalement nouveau pour lui. Est-ce que cela se passerait bien ? Est-ce que Jackson en aurait marre de lui au bout d’une heure ? Est-ce qu’ils s’entendraient aussi bien que les autres fois ? Il ne savait pas trop quoi attendre de cette escapade mais il espérait que du bon en ressortirait. Mais avant d’atteindre Sydney, un périple les attend. Il faut d’abord rejoindre l’aéroport avant de prendre un avion pour quelques heures. Perry n’ayant pas son permis et son acolyte étant visiblement un danger public, le jeune homme avait réservé une voiture avec chauffeur pour le trajet. En voyant arriver Jackson avec ses deux valises, il ne put s’empêcher de rire. Pour un type qui n’a rien chez lui, il a tendance à tout emporter quand il se déplace. Le chauffeur dû regretter bien vite la généreuse somme versée quand il a dû subir deux gamins à l’arrière qui n’ont fait que chanter, parler fort et faire des blagues foireuses durant tout le trajet. Mais au moins, ils se sont bien amusés et Perry a remis dans un coin de sa tête ses appréhensions et ses questionnements. Une fois dans l’avion, Jackson s’endormit pour tout le trajet, laissant son comparse seul pour regarder un film. Le trajet n’était pas très long, sinon il aurait probablement dormi. Tandis que l’avion s’apprêtait à atterrir et s’approchait du sol, la vue sur la ville émerveilla le brun. Perry se pencha vers lui, posant sa main sur son épaule, pour voir à travers le hublot. « C’est vrai ! J’y fais jamais trop attention d’habitude. » En général il est davantage excitée par l’atterrissage à Austin, signant son arrivée chez lui, que par celui à Sydney dont il ne porte jamais grande attention. « J’crois que j’t’ai même pas posé la question, mais t’as déjà visité Sydney ? » demanda-t-il tandis que l’avion s’approchait de plus en plus du sol.

Ça passerait ou ça casserait, pour Perry et toi. C’était un peu comme une étape supérieure que vous vous apprêtiez à atteindre, sans trop en avoir parlé cependant. Vous n’aviez jamais discuté de cette relation dans laquelle vous vous trouviez. Vous n’aviez jamais élaboré sur vos attentes, votre vision de l’avenir, votre engagement l’un envers l’autre. C’était simple et sans prise de tête, peut-être un peu trop, dans le sens où en ne parlant jamais de ces sujets plus sérieux, t’avais aucune idée d’où te situer avec lui. Ce voyage à Sydney était le moment de voir si vous étiez capables de passer le cap d’une soirée ou d’une nuit passée en la compagnie de l’autre. Vous alliez devoir vous ~ supporter ~ pendant plusieurs journées et peut-être réaliserais-tu alors que tu idéalisais Perry. Ou, au contraire, tu allais signer ton arrêt de mort en tombant amoureux de lui.

Le périple débutait à la perfection, avec vos chansons chantées à tue-tête et vos rires qui avaient probablement donné un mal de tête au chauffeur de Perry. C’était prometteur et ça t’ajoutait une douce nervosité. C’est peut-être toutes ces questions qui tournaient dans ta tête qui t’avaient assommé pour tout le vol en direction de Sydney. Heureusement, tu te réveillas juste à temps pour l’atterrissage, ton moment préféré. Devant ton émerveillement, Perry se pencha pour voir à son tour. « J’adore quand on descend au travers des nuages et que tout d’un coup, toute la ville illuminée apparaît. » Et Sydney était magnifique vue d’en haut. On voyait évidemment l’opéra, qu’on pouvait difficilement rater. « J’y suis déjà allé, avec le cirque. C’est d’ailleurs, j’pense … la première ville où j’ai mis les pieds, en Australie. Mais de là à dire que je l’ai visitée, nan, j’ai pas eu le temps. » Dis-tu en secouant lentement la tête sans cesser de fixer la ville au-dessous de vous. « J'te renvoie même pas la question. T'as dû visiter toutes les grandes villes de ce monde ... »

L’avion atterrit tout en douceur. Ça, c’était le moment que t’aimais le moins, attendre que chaque passager sorte à la queue-leu-leu. Tu te levas après Perry quand ce fut votre tour de vous avancer dans l’allée, n’oubliant pas de vérifier à deux reprises que t’avais rien oublié en-dessous de ton banc. Ça t’était arrivé si souvent, toi la tête en l’air, t’avais un peu appris de tes erreurs.

Perry sourit devant l’émerveillement de son comparse. Il est vrai que voir la ville vue d’en haut à quelque chose de magique. Un peu trop habitué aux voyages en avion, le jeune homme oublie souvent de jeter un œil dehors pour voir les nuages ou apercevoir les paysages qu’il survole lorsque l’avion baisse d’altitude. Il demanda alors à Jackson s’il avait déjà visité la ville, se disant qu’au final leur petit week-end touristique ne va peut-être pas lui apprendre grand-chose. Mais non, tout comme lui, le brun n’a fait que y passer sans vraiment s’arrêter pour visiter la ville. Il pensait que Perry y aurait déjà fait un tour un peu plus approfondi que seulement visiter l’aéroport. « Et bien non en fait, j’ai visité plein d’endroits partout dans l’monde et au final je n’ai jamais vraiment fait le tour de Sydney. » répondit-il en souriant. Quelques minutes plus tard, l’avion se posa sur la terre ferme, il fallut attendre encore quelques minutes avant que l’avion ne s’immobilise et qu’ils puissent descendre. Perry, qui voyageait léger, récupéra sa valise rangée dans le compartiment situé au dessus de leurs sièges. Ils prirent ensuite quelques minutes à descendre, suivant lentement les différentes personnes descendant de l’avion. Après quelques minutes de marche, les voilà devant le tapis roulant à bagages pour attendre ceux de Jackson. « T’as mis quoi dans tes valises pour avoir autant de trucs ? » demanda alors Perry en riant. Il n’avait pas vraiment osé poser la question avant, s’étant seulement moqué du fait que le brun se baladait avec deux valises. Avait-il prévu de rallonger leur séjour sans lui en parler si les choses se passaient bien entre eux ? Allait-il quitter le pays pour ne plus revenir une fois leur week-end terminer ? Le jeune homme se posait mille et une questions se prenait sans doute beaucoup trop la tête pour si peu.

T’allais pouvoir tout découvrir en compagnie de Perry, et cette idée-là te faisait encore plus plaisir. C’aurait été plaisant même si le Youtubeur avait déjà tout vu et qu’il s’autoproclamait guide personnel, mais le fait que l’homme n’ait pas davantage de connaissances que toi de cette grande ville te faisait sourire. Pour une fois, vous étiez sur le même pied d’égalité. T’avais toujours l’impression que Perry avait une longueur d’avance dans à peu près tout, mais cette fois vous étiez au même niveau, et ça te faisait du bien. « Tant mieux alors, on aura tous les deux la surprise. Tu pourras t’émerveiller autant que moi. » Contrairement à la vue de l’avion, actuellement, qui semblait moins surprendre Perry. Pourtant, t’en avais fait, des vols, plusieurs internationaux même. Mais tu gardais ton cœur d’enfant pour ce genre de paysage. Ça te coupait le souffle à chaque fois.

Une fois l’avion immobilisée sur le tarmac, tu attrapas tes effets personnels que t’avais pu amener avec toi à bord, et tu suivis Perry jusqu’au carrousel où t’attendis ta valise à roulettes. « T’as pu remarquer que j’ai pas grand-chose à moi mais des vêtements, par contre, j’en ai toute une sélection. Et comme j’sais pas nécessairement ce qu’on va faire, devant quel décor on va se trouver, avec quelles vibes je vais devoir m’agencer … j’ai pris un peu de tout. » Expliquas-tu avec un léger sourire. Tu t’attendais à te faire juger. Peut-être que Perry comprendrait par cette explication qu’il allait être ton Insta Husband pour le périple. T’étais un véritable Insta babe. En même temps, étant Youtubeur, Perry allait probablement comprendre, non ?

Tu récupéras enfin ta valise et, ton sac à dos sur une épaule, tu tiras ton bagage à roulettes de ton autre bras. Étant restés dans le même pays, la sortie de l’aéroport se passa assez rapidement. Perry héla un taxi pour que vous puissiez vous rendre à l’hôtel, au moins vous enregistrer et déposer vos valises. « J’ai faim, t’as faim ? On pourrait aller manger un truc après être passés à l’hôtel. » Proposas-tu. T’espérais qu’il ne choisirait pas un restaurant hyper fancy. T’étais pas mal cassé financièrement, et rien que ce voyage allait probablement te faire bouffer tes économies des derniers mois. Perry avait beau avoir offert les billets d’avion, tu ne savais pas comment vous alliez tout séparer pour les sorties, les activités, les visites, les repas, l’hôtel, mais toutes ces dépenses s’accumulant dans ton futur proche donnait un chiffre dans le rouge à ton retour.

L’idée de visiter Sydney avec Jackson faisait beaucoup plaisir au jeune homme, avant tout parce qu’il pourra apprendre à un peu mieux connaître le brun, c’est ce qu’il a plus ou moins promis à Jamie, de faire plus d’efforts pour connaître les gens et ne pas seulement rester en surface lorsqu’il s’agit de ses relations amoureuses. Enfin relations amoureuses, pour Perry ses relations sont davantage, si ce n’est exclusivement, sexuelles mais il y a bien un début à tout. De manière générale il n’est pas trop visite, musées encore moins, à moins que ce soit quelque chose du type une exposition sur Harry Potter ou sur les comics, là il sera au taquet mais pour voir de vieux tableaux déprimants, il passe son tour. Heureusement à Sydney il y a tout un tas d’autres choses à faire que de visiter des musées, la ville en elle-même regorge de merveilles, en un week-end ils n’auront pas le temps de tout voir mais qui sait, Jackson lui donnera peut être le goût des musées.

En récupérant la valise du jeune homme sur le tapis roulant, Perry ne put s’empêcher de faire une remarque. Il ne le pensait pas si fan de vêtements, ni faisant si attention à son apparence mais il est content d’apprendre quelque chose sur le brun qu’il ignore. Lui se fout pas mal de ce qu’il porte, il privilégie le confort au style. Au travail il fait l’effort de s’habiller correctement en mettant un pantalon, une chemise, parfois une veste et à de très rares occasions il sort le costume et la cravate, mais il préfère éviter. Au quotidien il est plutôt du genre t-shirt, short, baskets, son style n’a pas changé depuis qu’il a quinze ans et ça ne le dérange pas le moins du monde. « Du coup tu vas te changer dès qu’on va faire un truc différent ? J’pourrais assister aux essayages ? » demanda-t-il tout innocent alors que la seule chose qui l’intéresse est de voir le moment où Jackson se retrouve nu pour enfiler de nouveaux vêtements.

En sortant de l’aéroport, Perry héla un taxi, heureusement il y en a un qui arriva rapidement, sans doute grâce au billet que le jeune homme agite dans sa main, promesse d’un pour-boire. Une fois à l’intérieur, il donne l’adresse de l’hôtel. En chemin la discussion entre les deux hommes reprend. « Ouais j’commence à avoir faim. On pourra sûrement trouver un truc pas loi, t’as une préférence ? » demanda-t-il alors que leur taxi se frayait un chemin à travers la circulation de Sydney. Avec les billets d’avion, Perry a réservé une chambre au Four Seasons de Sydney, une suite grand luxe avec baignoire gigantesque d’où on peut voir l’opéra de Sydney, lit king size, salon privé. Il a vu les choses en grand mais il a tout de même pris le soin de prendre un hôtel assez moderne, se disant que les dorures au plafond et les lits à baldaquin ne sont pas forcément du goût de Jackson.

T'avais tellement jamais pris le temps de jouer aux touristes dans les villes dans lesquelles Cirkaös était de passage que tu ne savais même pas vraiment toute l'offre qu'une ville pouvait avoir. Dans ta tête, visiter un nouvel endroit ça se résumait à en apprendre l'histoire que ce soit via des parcours historiques dans les rues ou alors en lisant des pancartes dans des musées. Ça n'avait pas de quoi te réjouir tant que ça, présenté ainsi, mais tu te disais qu'avec Perry, tout pouvait être fun. T'étais loin de te douter que vous n'alliez pas dépenser pour des billets de visites guidées, mais que vous alliez jouer aux touristes d'une bien meilleure manière, en allant par exemple marcher sur le Harbour Bridge pour contempler l'opéra de là-haut, en allant pique-niquer à une ferme de moutons, en découvrant les murales artistiques de la ville, en louant votre propre bateau pour aller voir les baleines, bref, ce genre d'activités pas du tout ennuyante, encore moins aux côtés de ton compagnon de voyage.

À la question de Perry sur tes fréquences d'essayages de vêtements, tu souris, un peu honteux. Ton objectif était quand même pas d'être chiant, tout ça pour une photo Instagram stylée. « Non quand même pas à chaque fois ... Mais disons que si on a une idée de notre planning de la journée avant de quitter l'hôtel, j'vais peut-être traîner deux-trois kits pour la journée. » Parce que t'allais pas non plus vouloir revenir à l'hôtel à chaque fois que tu voulais te changer. Ça vous ferait perdre un temps fou et Perry en aurait marre de toi.  « Tu pourras regarder autant que tu veux. » Ajoutas-tu, un sourire plus assuré sur les lèvres.

T'embarquas dans le taxi à côté de Perry, après avoir mis tes bagages dans le coffre que le chauffeur t'avait ouvert - sûrement en voyant la quantité que t'avais. « Euh tu sais j'suis pas très difficile, pas très fancy non plus ... Un p'tit resto de quartier, street food, ça fera l'affaire. » T'essayais de faire comprendre à Perry que s'il s'attendait à un voyage dans le grand luxe avec toi, t'allais pas être capable de suivre la cadence. Rien que ce trajet de taxi te donnait l'impression d'avoir des trous dans les poches de ton pantalon.

Perry était pas mal amusé d’apprendre que Jackson porte autant d’attention à son look. Il aurait pu s’en doute, il a déjà été sur son Instagram, il a bien vu qu’il aime taper des pauses d’influenceurs. Mais ça ne le dérange pas de jouer les photographes et de passer du temps devant un endroit juste pour avoir la photo parfaite. Enfin il imagine que ça ne le dérange pas, peut être qu’il sera saoulé, peut-être qu’il se fera engueuler parce qu’il ne sait pas prendre la photo avec le bon angle, parce que ce n’est pas droit, un peu flou. Il n’est pas très très bon photographe. Il ne se prend pas la tête pour les photos qu’il met sur son insta, ni pour les story. Il met des bouts de son quotidien, sans mise en scène, ça lui correspond bien. Dans ses vidéos non plus il ne fait pas semblant. Il y a du montage forcément, mais il met toujours un petit bêtisier à la fin pour montrer l’envers du décor. C’est ce que les gens qui le suivent aiment bien chez lui, il est authentique et naturel. Et même si Jackson aime bien s’habiller, prendre des photos stylées, il n’a pas l’air si superficiel. Perry l’est bien un peu aussi de toute façon. « Toi t’auras un sac de fringues et moi un sac de bouffe ! » répondit-il en riant. Enfin il aura sûrement quasi rien sur lui et achètera des trucs à manger devant chaque magasin qu’ils croiseront, chacun son truc. Avec leurs activités respectives, ils mettront sans doute deux fois plus de temps que des touristes ordinaires à visiter. Mais ce n’est pas grave, ils pourront toujours revenir visiter la ville plus tard, ensemble ou séparément, suivant comment ce week-end ensemble se passe. « Ça m’va alors. » dit-il avec un sourire. S’il peut voir Jackson nu à chaque changement de tenue, il ne dit pas non. Il ne manque pas une occasion pour se rincer l’œil. Après avoir récupéré les bagages du brun, ils montèrent dans un taxi en direction de leur hôtel. Sur la route ils parlèrent de leur prochain repas, Perry se renseignant un peu sur les goût du jeune homme. Il ne veut pas quelque chose de fancy, ça ne l’étonne pas vraiment. « On devrait trouver ça ! J’te cache pas que l’hôtel est méga fancy mais si ça t’plaît pas on pourra s’en trouver un autre mais attend d’avoir vu la vue avant de vouloir partir. » le prévint-il. Ils ne mirent pas longtemps à arriver à destination. Le taxi les déposa devant un immeuble imposant, situé proche de la plage et de l’opéra. Perry lui donna un billet pour arrondir la course, faisant office de généreux pourboire. Immédiatement, un homme en uniforme vint récupérer leurs valises dans le coffre. Le jeune homme attira Jackson hors de la voiture en l’attrapant par la main. Il ne la lâcha pas, il avait un peu peur qu’il fuit devant le chic de l’hôtel. Ils s’arrêtèrent à la réception où Perry donna son nom et récupéra le numéro de leur chambre ainsi que la clef. Sans demander son avis au brun, il l’entraîna dans l’ascenseur. « La chambre est un peu impressionnante que le hall. » lui dit-il histoire qu’il ne flippe pas trop. Ils traversèrent le couloir à la recherche de la chambre, une fois trouvée, il plaça la carte pour l’ouvrir dans l’encoche et après un clic, il tourna la poignée et révéla enfin à Jackson leur suite pour le week-end. « Tada ! » dit-il tout content. Elle est composée d’un petit salon et d’une chambre, Perry essayant de prendre une suite pas trop grande mais il voulait à tout prix la super salle de bain avec gigantesque baignoire et la vue sur Sydney et son opéra, alors il a dû faire des compromis.

Ton Instagram était ta manière d'exposer ton côté un peu plus artistique maintenant que tu n'avais plus le cirque pour t'exprimer. T'avais jamais été très axé sur les réseaux sociaux, avant d'arriver à Bowen. Pourtant t'avais voyagé à tout plein d'endroits alors c'aurait été très vendeur pour un compte, si t'en avais eu un à l'époque. Mais t'avais ta passion, t'avais tes collègues, t'avais le cirque, et t'avais jamais ressenti le besoin de combler avec quelque chose d'autre. En arrivant à Bowen sans job, tu t'étais retrouvé un peu perdu, et Instagram était bêtement devenu une motivation. Avec le temps, t'étais devenu un peu dépendant, il fallait que tu l'admettes. Dès que tu passais devant un endroit visuellement très cool, il fallait que tu t'arrêtes pour poser devant, ou au moins en prendre une photographie artistique. Tu tenterais de te contrôler un peu face à Perry mais en même temps, si tu voulais qu'il t'apprécie comme tu étais, il fallait que tu lui montres le vrai Jackson. Tu ris quand le Youtubeur lança que si toi t'allais avoir un sac de fringues, lui aurait un sac de bouffe. « J'pourrai être nourri un peu en échange de tous mes strip-teases ? » Demandas-tu en souriant, après que vous ayez fait le deal que Perry pourrait assister à toutes les séances de changement de tenue.

Tes bagages récupérés, le taxi appelé, vous voilà en direction de l'hôtel que Perry avait réservé. Tu ne savais donc aucunement à quoi t'attendre. T'aurais dû te douter que ce ne serait pas un motel, ni même un simple hôtel trois étoiles. T'aurais pu te contenter de ça, honnêtement t'avais visité toutes sortes de lieux en tournée et tu pouvais t'attendre à tout dans ce temps-là.  Mais pas à ce que Perry t'avait réservé. « T'sais c'est pas que le méga fancy ne me plaît pas. C'est que généralement on me revire rapidement de bord quand j'y entre parce que tout le monde peut se douter que je peux pas me payer ces endroits-là. » Bon, t'avais pas l'air d'un vieux torchon mais en même temps, chaque fois que tu rentrais dans un grand hôtel ou un restaurant gastronomique, t'avais l'air tellement paumé qu'on se doutait fort bien que ton porte-feuille n'avait pas meilleure mine.

Le taxi arriva à destination. Lorsque tu en sortis, tu vis le hall d'entrée à travers la porte tournante. T'étais même pas rentré que tu te sentais  dans un conte de fée auquel tu n'appartenais pas. Perry te prit la main pour t'aider à  rejoindre le trottoir, la gardant dans la sienne jusqu'au comptoir de réception, comme si t'allais t'enfuir s'il ne maintenait pas ce contact. Tout se passait tellement vite, le chauffeur qui remettait vos valises au préposé à l'accueil, les grands sourires de tout le monde derrière le comptoir, la politesse, la belle lumière naturelle du hall, les invités trop bien habillés. Ça te donnait un peu le tournis, ouais. T'avais même pas tout assimilé que t'étais déjà dans l'ascenseur, les portes se refermant devant vous. « Plus impressionnante que le hall ? C'est possible ? » Tu flippais encore plus, ce qui avait l'effet contraire de celui escompté par ton partenaire de voyage. Tu traversas le couloir en sentant tes jambes pas trop solides, et lorsque la chambre se dévoila à toi, c'est ton coeur qui manqua de flancher. « Perry ... c'est ... wow, je ... j'ai jamais vu une chambre d'hôtel de ce genre. Sauf dans les films. Je suis pas ... Tu sais, je peux pas ... Les billets étaient un cadeau génial tu sais et je suis tellement content d'être ici avec toi mais tout le reste, t'sais, je ... je peux pas me permettre tout ça, moi. » Bredouillas-tu, mal à l'aise de devoir te justifier là-dessus, mal à l'aise de ta réaction, mal à l'aise de ce que Perry vous offrait pour cette escapade. T'aurais voulu tout enjoy mais tu te sentais profiteur.

En plus d’en apprendre davantage sur Jackson pendant ce voyage, le jeune homme apprendra aussi sûrement un nombre incalculable de choses sur comment faire de belles photos au téléphone. Il espère ne pas découvrir une facette du brun qu’il n’appréciera pas, comme un type tyrannique qui cherche la photo parfaite et qui n’est jamais satisfait. Enfin, ça ne fiterait pas trop avec l’image qu’il renvoie mais Perry n’a jamais été très bon pour vraiment savoir comment sont les gens. Il a tendance aussi à les voir un peu trop bien que ce qu’ils sont en réalité, Jackson doit bien avoir quelques défauts même si pour l’instant il n’a pas trouvé grand-chose. Bon après faut dire qu’ils n’ont jamais eu de grandes conversations profondes, ce n’est pas trop le genre de Perry de toute façon. Il va peut être découvrir qu’en fait c’est un gros raciste extrémiste, ça semble hautement improbable mais sait-on jamais ! Pour l’instant ça parlait plutôt de strip-tease, pas vraiment un sujet clivant pour eux globalement. « Oui, j’compte pas te laisser mourir de faim ! » Au contraire, il compte plutôt s’arrêter devant chaque restaurant et vendeur quelconque de nourriture qui a l’air un minimum bon pour goûter.

Perry savait que son choix d’hôtel était un peu périlleux connaissant les goûts du brun mais il voulait quelque chose qui sorte de ses habitudes sans que ça fasse trop clinquant même si une suite dans un hôtel de luxe c’est rarement hyper sobre. Le jeune homme lui explique que ce n’est pas qu’il déteste les hôtels chics mais plutôt qu’il dénote un peu avec l’ambiance générale et qu’il se fait griller qu’il a rien à faire là. « Tu sais ça m’arrive des fois, c’est plutôt drôle de voir les gens changer totalement de comportement quand ils se rendent qu’en fait t’es le gars qu’à réservé la méga suite. » répond-il en riant. Vu qu’il a plutôt tendance à se balader en short t-shirt avec un skate sous le bras, ce n’est pas rare qu’on ne le laisse pas rentrer ou qu’on vienne gentiment lui dire qu’il n’a pas le droit de rester là. Quand il sort sa carte de crédit gold, il voit tout le monde s’excuser et ça le fait plutôt rire. Perry n’est pas vraiment un type riche standard, il ne vit pas dans le grand luxe au quotidien et n’affiche pas sa fortune en conduisant de grosses voitures, il n’a pas le permis de toute façon, ou en ayant des costumes qui coûtent une fortune. Mais parfois il aime se faire plaisir et faire plaisir aux autres en leur offrant de généreux cadeaux, comme ce fut le cas avec Jackson.

Après s’être assuré que le jeune homme ne fuit pas en courant en découvrant l’hôtel, Perry lui dévoila la chambre, en espérant que ça lui plairait. S’il semble impressionné, il lui explique aussi que tout ça c’est un peu trop pour lui. « Faut pas que tu t’en fasses pour ça. J’sais que ça peut faire beaucoup et tout mais j’ai pas craqué mon budget avec ça. J’ai envie que tu profites ! J’voulais pas forcément un truc si fancy mais c’est pas simple de trouver une chambre avec une baignoire où on rentre tous les deux avec une super vue. » Histoire de pas rester sur le pas de la porte, il l’entraîna à l’intérieur, vers la superbe salle de bain. « Regarde ! »

Ça ne te prenait pas quatorze millions de photographies avant d’être satisfait et t’allais pas non plus critiquer les angles de Perry jusqu’à ce qu’il se fâche. Bon, tu te permettrais peut-être une remarque par-ci par-là, si vraiment il cadrait mal ou qu’il ne te prenait pas du tout à ton avantage. Ça n’irait pas plus loin, par contre. Tu ne voulais pas passer pour le type tyrannique, justement. Il est probable que si tu ne te souciais pas de ce qu’il pouvait penser de toi, tu serais un peu plus exigeant. Mais tu voulais avoir l’air cool et détaché des réseaux sociaux pour ne pas le faire flipper. C’était étonnant quand même que tu veuilles faire preuve d’autant de retenue puisque Perry était lui-même influenceur, en quelque sorte, via YouTube. Mais après avoir vu ses vidéos t’avais vite compris qu’il était pas le même genre que d’autres, pas le genre à vouloir plaire à tout prix. Il faisait ses petits trucs et c’est justement ce qui le rendait si populaire : son authenticité.

Le trajet vers l’hôtel avait été plutôt rapide. C’est plutôt l’attente à la réception qui te parut interminable, alors que pourtant il ne fallut que quelques minutes avant que Perry récupère sa carte. Non mais, même la carte était fancy ! Clairement tu n’avais pas ta place ici, et tu en fis rapidement la remarque à ton compagnon de voyage. Lui n’avait peut-être pas le look qui allait avec la place, mais il en avait certainement le compte en banque. Toi, non. « Ouais, mais bon, dans mon cas t’sais, ils se rendent vite compte aussi que j’ai pas réservé la méga suite. Que j’ai pas réservé de suite ou de chambre du tout. » Répliquas-tu. Loin de toi l’envie de mettre Perry mal à l’aise à son tour, mais c’était plus fort que toi, tu réalisais que tu ne venais pas du tout du même monde que lui et ça te faisait peur. T’arriverais jamais à suivre le même train de vie que lui et tu réalisais que tout ça, c’était une petite bulle qui vous entourait actuellement, mais que tôt ou tard ça éclaterait. L’argent, ça avait toujours divisé le monde, qu’on dise s’en foutre ou non.

Une fois dans la chambre, tu constatas la grandeur et le luxe des lieux. T’avais jamais dormi dans un endroit aussi magnifique. De savoir que Perry n’avait pas craqué son budget, ça ne te rassurait pas tant que ça, en fait. Tu te demandas juste encore plus combien de millions il avait, ce mec. T’étais en train de tomber amoureux d’un milliardaire, ou quoi ? « Et la baignoire assez grande pour deux, avec une belle vue, c’était ton critère numéro un, c’est ça ? » Demandas-tu en riant, amusé par cet élément-clé de la chambre. Il fallait que tu sois un peu plus léger, t’allais quand même pas plomber l’ambiance du voyage avec tes sentiments d’infériorité. « C’est clair que c’est le meilleur bain que je prendrai de toute ma vie … Y’a rien qui va battre ça, quoi. Tant qu’à faire j’espère qu’on aura la totale avec le champagne et le chocolat, hein. » T’essayas d’y aller avec l’humour, pour te dédramatiser toi-même.

Parfois Perry a du mal à comprendre que tout le monde ne fasse pas parti de son monde, que tout le monde n’accepte pas aussi facilement les cadeaux qu’il a à offrir. Pour lui c’est naturel et il n’y a aucun sens caché dans ses gestes. Il ne se rend pas non plus forcément compte que des gens doivent penser aux fins de mois, à comment ils vont dépenser leur argent pour ne pas se retrouver sur la paille en une semaine. Bien sûr il n’est pas complètement stupide et fréquente des personnes de tout milieu social mais parfois il oublie que l’argent peut être un problème. Lui n’en a jamais manqué, ses parents adoptifs sont riches, faisant fructifier l’entreprise familiale pour la transformer en une multinationale cotée en bourse. S’il a bien eu la menace de son père, une fois, de lui couper les vivre pour qu’il se responsabilise un peu, le jeune homme n’a jamais eu à regarder le ticket de caisse lors de ses achats. Il n’est malgré tout pas si dépensier et n’a pas, à première vu, l’air d’un homme extrêmement riche. Il ne porte pas de costume à plusieurs milliers de dollars, ne roule pas en voiture de luxe, il n’a pas le permis de toute façon, ne porte pas non plus de montre Rolex. Non il va acheter ses vêtements chez Zara et H&M comme tout le monde. Bon par contre quand il veut se faire un petit cadeau, souvent un objet lié à Marvel, il n’hésite pas à dépenser des fortunes. Mais ça, les gens qui n’entrent pas dans sa chambre qui ressemble à celle d’un ado, ne le savent pas. Donc forcément lorsqu’il rentre dans un hôtel chic, il fait un peu tâche dans le décor, comme ça semble être le cas avec Jackson. Celui-ci lui explique cependant qu’il y a une différence entre eux deux : Perry a les moyen de se payer une chambre dans ses hôtels, lui non. Le jeune homme se dit justement que c’est l’occasion pour qu’il expérimente le grand luxe, même si ce n’est pas au goût de tous. Il va vite en avoir le cœur net avec la réaction du brun. En effet, leur taxi arrive à l’hôtel et ils se retrouvent rapidement dans la chambre réservé à leurs noms. Il lui explique qu’il a réservé cette chambre ou plutôt suite, en particulier car elle possède une grande baignoire assortie d’une vue panoramique sur la ville. « Ouais c’était à peu près ça...et un lit solide. » Forcément il ne peut pas s’empêcher de lâcher une petite remarque charmeuse. « J’suis plus pizza mojito mais j’dis pas non au Champagne, au chocolat non plus d’ailleurs. » lui répond-il avant d’enchaîner, en se rapprochant « Je sais que t’as faim mais je suis resté sage tout le trajet, j’suis pas sûr de le rester encore bien longtemps. » Et maintenant qu’ils sont seuls, Perry a bien envie de tester le lit. Mais avant ça, quelqu’un vient déposer leurs bagages dans leur chambre. Le jeune homme se dirige vers l’homme en uniforme pour lui donner un généreux billet en le remerciant. Ils ne mettent pas longtemps à se retrouver à nouveau seuls. « Mais si t’as vraiment faim je ferai un effort. » chuchota-t-il à l’oreille du brun lorsqu’il fut revenu à sa hauteur.

Dans ton cas, ce n’était parfois même pas une question de finir le mois mais bien rien que de le commencer, de temps en temps, ça te foutait par terre. Avec le prix des loyers actuellement, et le prix de la bouffe qui grimpait en flèche, t’avais souvent l’impression que l’étau se refermait autour de ton cou dès la première semaine du mois. Encore heureux que tu sois en colocation avec un tas d’amis, et que la propriétaire de la place soit une amie aussi. Elle te louait ta chambre à un prix très correct, même si elle n’avait pas le choix d’augmenter de temps en temps, si elle voulait elle aussi survivre au coût de la vie montant. Il est donc certain que quand tu voyais Perry faire à peu près tout ce qu’il voulait avec son argent, ça te faisait prendre conscience que vous ne viviez pas du tout de la même manière. Allait-il réussir à ralentir la cadence pour suivre tes finances ? Ou allait-il vouloir toujours tout t’offrir, agrandissant l’écart entre vous deux ? T’avais toutes ces questions-là qui se bousculaient dans ta tête depuis que vous aviez quitté Bowen, parce que plus le voyage avançait, plus les exemples s’accumulaient. Tu te sentais comme une sous-merde et pourtant, Perry ne faisait rien pour te faire sentir comme ça, hormis sortir son portefeuille, sans réaliser sans doute que ça pouvait te faire sentir coupable. Il était juste … tellement gentil, tellement bien intentionné, tellement généreux. Tellement tout. Fuck. T’étais dans la merde. Tu savais qu’il était déjà un peu trop tard pour reculer, enfin, de ton côté … tu commençais déjà à développer des sentiments pour Perry. T’étais foutu, peu importe ce que tu faisais.

Pour cette escapade, tu décidas donc d’en profiter. Tu ne pouvais de toute façon pas rentrer à Bowen pour fuir, t’en avais pas trop les moyens. Et puis, bien honnêtement, t’en avais pas envie. T’avais envie de profiter de Perry, et vraiment, de Perry, de sa personne, de sa présence. Pas de son argent. Mais t’avais bien l’impression que pour le moment, t’allais devoir accepter que ça vienne avec. Si jamais ça allait plus loin, vous deux, plus sérieux, la discussion serait de mise. Mais t’avais pas envie de tout gâcher aujourd’hui si pour lui, t’étais qu’une parenthèse. Tu ris quand il parla de lit solide. « Que le lit ? J’espère que les murs, les comptoirs, les divans, le sont aussi … » Fis-tu remarquer, dénonçant clairement tes intentions de ne pas être très sage entre ces murs. « J’veux bien la pizza aussi. » Les mojitos, à force de traîner avec Perry, t’en ferais une surdose. « Heureusement que t’es resté sage, les autres passagers dans l’avion auraient pas trop apprécié je pense. Surtout que j’ai dormi tout le long. C’aurait juste été wrong. » Blaguas-tu. On cogna à la porte, ce qui te fit tourner la tête vers un employé qui vint déposer vos valises à l’entrée de votre chambre. Tu regardas Perry glisser un généreux billet dans sa main et tu soupiras discrètement. « Nan, la pizza va juste être mille fois  meilleur après … » Vous alliez pouvoir la manger tout nus dans le lit en parlant de tout et de rien, pourquoi pas. Tu souris, charmé par l’idée, avant d’embrasser ton partenaire de voyage. Sydney pouvait attendre, dehors.

Il s’était brièvement posé la question de ce qu’il attendait de cette escapade à deux à Sydney. De l’extérieur ça pouvait ressembler à un week-end en amoureux ou à un très long date mais ce n’est pas vraiment comme ça que Perry voyait les choses. Il fait toujours les choses au feeling, un peu comme elles viennent sans trop tout planifier, sans vouloir poser des mots sur tout. Pour lui il part juste en week-end avec Jackson, sans lui mettre d’étiquette. Il est juste lui, Perry et Jackson est juste Jackson, ils sont deux hommes qui vont profiter d’un week-end ensemble, rien d’autre. Il faut dire que ça le fait un peu flipper de mettre des mots sur tout ça, de devoir qualifier leur relation de devoir y penser. Oui il l’aime bien, quand il le voit à une soirée c’est avec lui qu’il a envie de finir mais il n’y réfléchit pas trop, il n’essaie pas trop que leur relation prenne telle ou telle direction. Déjà lui offrir ce week-end et qu’ils le partagent ensemble, c’est déjà beaucoup alors il ne faut pas trop lui en demander. Il sait aussi d’expérience que les choses se passent bien temps qu’elles ne deviennent pas trop sérieuses. Il n’aime pas les trucs sérieux lui, il préfère la simplicité et éviter les prises de tête inutiles.

Pour l’instant l’ambiance est plutôt détendue, Perry évoquant ses critères pour la chambre dont un lit solide. Le brun joue les étonnés en se demandant s’il n’y a que le lit qui doit être solide, évoquant d’autres endroits où ils pourraient finir nus l’un contre l’autre. « On fera un p’tit tour pour vérifier tout ça. » lui répondit-il avec un sourire. La proposition de manger une pizza ensuite est rapidement acceptée mais ce n’est pas vraiment de ça dont Perry a envie pour l’instant. Il ne peut s’empêcher de rire à la réponse de son partenaire. Effectivement, dans l’avion cela semble plutôt compliqué. Même s’il a toujours entendu le fantasme de faire ça dans les toilettes de l’avion. Il se dit que ça ne doit pas être très pratique ni confortable mais sur un vol long courrier ça pourrait s’expérimenter. « Mais nan j’t’aurais réveillé ! Tu m’prends pour qui ? » demanda-t-il, faussement outré. Visiblement le fait que les autres passagers puissent les voir ne l’a pas trop perturbé. Il n’est pas pudique pour un sou, même s’il préfère vivre ses aventures en privé histoire de ne pas avoir de problèmes. Après avoir donné son pourboire à l’homme qui a déposé leurs valises, Perry espérait bien pouvoir profiter de la chambre sans attendre, son partenaire semblait plutôt en accord avec ça, acceptant de décaler un peu leur pizza. Ils s’embrassèrent et le jeune homme eu l’impression que ça faisait mille ans. En réalité la dernière fois c’était lors de l’anniversaire du brun, ce qui en effet ne datait pas non plus de la veille. Perry l’entraîna vers le lit, avant de s’allonger dessus, l’entraînant à sa suite. Les choses se firent naturellement, comme d’habitude, ils commençaient à se connaître et à savoir quoi faire pour que chacun passe le meilleur moment possible. Après un dernier souffle d’extase, Perry s’allongea sur le lit. Pour une fois ils avaient fait l’effort de ne pas tâcher les draps, histoire de ne pas avoir à demander à les changer. Il se leva pour aller jeter leurs préservatifs respectifs, puis revint s’installer aux côtés du brun, un sourire aux lèvres. « On a bien fait d’attendre pour la pizza, j’ai faim maintenant. » Il l’embrassa avant d’ajouter « T’en veux une comment ? On peut commander direct à l’hôtel, ils doivent en avoir, comme ça on peut rester au lit, tous les deux. »

T’aimais toi aussi la simplicité, bien sûr. Franchement, qui peut vouloir à tout prix une relation complexe avec un tas de prises de tête et de conflits ? Bon, certes, il existait des drama kings and queens dans ce monde, mais t’en faisais pas partie. Tu gérais très mal les disputes, tu ne savais jamais comment réagir et parfois tu t’emportais et tu le regrettais quelques minutes plus tard, en priant pour que tout s’efface. Mais ça ne s’effaçait jamais. Plutôt que de vivre cette culpabilité, donc, tu préférais juste éviter toutes formes de conflits. C’était plus simple comme ça. Malheureusement, autant t’aimais la simplicité dans tes relations, autant tu voulais également vivre une réelle histoire d’amour, pas juste être le type avec qui un autre traîne quand ça lui chante. T’avais envie de te sentir spécial, t’avais envie de te sentir unique aux yeux de l’autre. Pour le moment, avec Perry, certes tu te sentais spécial qu’il t’emmène jusqu’à Sydney et qu’il te fasse profiter comme il le faisait. Mais comme il n’y avait rien de clair entre vous deux et que tu ignorais qui d’autre il pouvait fréquenter de cette façon, t’avais juste l’impression d’être un parmi tant d’autres. Au départ, ça ne te dérangeait pas vraiment. Tu y trouvais ton compte, toi aussi. Mais plus le temps passait, plus ça venait te chercher en-dedans. Entre ça et le malaise financier, franchement, tu te posais trop de questions. Tu te parlas donc à toi-même et tu te promis de laisser tout ça de côté, ce week-end. Il fallait que tu en profites. Tu reviendrais bien trop vite à la réalité.

Sydney allait attendre pour les prochaines heures, vous étiez visiblement sur la même longueur d’ondes pour les plans à court terme. « On sait jamais avec toi, t’es plein de surprises ! » Plaisantas-tu même si tu te doutais qu’il n’était pas du genre à profiter de toi pendant que tu dormais. Perry était très respectueux et en plus, il n’y avait pas de plaisir s’il n’était pas partagé, ça vous le saviez tous les deux. Un employé cogna à la porte pour déposer les valises, mais il ne resta pas bien longtemps. Vous aviez autre chose à faire et lui aussi sans doute, il n’allait quand même pas rester là à vous regarder. Ça aussi, c’aurait été wrong, sachant toutes les idées que vous aviez derrière la tête.

Encore une fois, le moment fut naturel, magique, doux mais pas trop, vous commenciez à vous connaître après un moment à terminer vos soirées ensemble dès que vous vous croisiez. Tu restas allongé sur le lit pendant que Perry allait jeter vos préservatifs, attendant avec impatience de retrouver sa chaleur. « Hmm, végé, ça te va ? » Et au pire il prendrait bien ce qu’il voulait, lui. Vous pouviez chacun commander une petite pizza de votre choix comme ça, pas de chicane. Tu laissas Perry commander par téléphone, à la réception en bas sûrement. Quand il revint vers toi, tu tournas la tête vers la grande fenêtre, et la vue sur Sydney. « T’aurais envie d’aller marcher après pour digérer ? Ça nous permettra de faire du repérage d’endroits qu’on aimerait un peu plus découvrir dans les prochains jours. » Proposas-tu.