i watched us all reach out and read for the strength as we touched the sky. -hot- (niels)

La vague de ses regrets la submergeait, engloutissant son sourire pour le noyer dans sa nostalgie. Elle aurait aimé faire un retour en arrière au temps où tout avançait moins rapidement, eux qui se laissaient balloter par la houle tempétueuse de leurs emplois du temps qui les privait de leur contact, les enfonçant dans leur absence mutuel qu'ils peinaient à gérer. Piégée dans le creux de son regard lorsqu'elle se présenta à son bar, elle aurait voulu lui cracher toute sa peine, toutes ses fêlures qui suintaient au travers de sa peau alors que les épines du manque écorchaient ses rêves. Si elle était affectée par leur situation, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de soulagement à sa seule présence, à son parfum qui s'envolait vers elle malgré la limite physique qui s'imposait entre eux, elle qui s'imaginait la traverser pour l'enlacer contre son coeur qui ne battait plus correctement.

- Elle sortira toujours du lot, ça changera jamais, et c'est la seule, admit-elle comme pour le rassurer, elle qui malgré leur distance, voyait ses sentiments pour Niels se développer encore et toujours. C'est temporaire bébé, tu l'sais très bien... Ca peut pas durer, j'me sens crever sans toi... Avoua-t-elle, écorchée, blessée par son manque qui brûlait ses entrailles, son regard brillant d'émotions alors que son coeur pleurait, se délitant dans leur distance.

Elle ravala sa peine lorsqu'elle perçut un geste déplacé de sa collègue qui l'avait effleuré, ses yeux suivant ses mouvements avec une aigreur qu'elle peinait à dissimuler, son visage se fermant à cette vision qui la déplaisait fortement, trop fortement.

- Justement. Tu trouves pas que c'est bizarre ? Lança-t-elle, son regard le fixant, espérant qu'il puisse réaliser avec elle que ce n'était absolument pas professionnel, battant en retraite lorsqu'elle comprit qu'il ne voyait rien, préférant s'éclipser avant d'exploser, elle qui avait les vertus toxiques nécessaire pour semer le chaos autour d'elle. C'est pas de toi que je doute. Mais j'vais commencer à le faire si tu mets aucune limite. J'vais pas accepter longtemps cette situation Niels chéri, répondit-elle lorsqu'il la rattrapa, insistant sur le surnom pour lui rappeler qu'il n'y avait qu'elle qui avait ce droit. T'aurais aimé que Nick me donne ce genre de surnom, me touche comme ça ? Nan parce que si ça se trouve c'est moi qui exagère, j'ai l'habitude, ajouta-t-elle, le regard irrité par la jalousie, par cette envie destructrice d'imploser là, tout de suite. Laisse-moi partir sinon j'fais un scandale. T'es pas capable de me rassurer là, lâcha-t-elle, pointant ses yeux sur ce tatouage qu'ils avaient en commun et qui rappelait leur lien si profond.

Tout s’était trop vite emballé, lui qui les revoyait encore il y a quelques temps dans leur ancienne maison, à se demander comment ils allaient subvenir à leurs besoin avec leurs maigres revenus, ces problèmes financiers n’ayant pour autant jamais réussi à prendre le dessus sur leur quotidien puisque le simple fait d’être ensemble les avait toujours rassuré. Et c’était tout ce dont Niels avait toujours eu besoin, la seule présence de son amour suffisant à chasser les nuages noirs qui menaçaient leur ciel. Leur situation économique ayant pris un tout autre tournant, Niels peinait maintenant à gérer le manque et la solitude, lui qui n’avait jamais été habitué à l’absence de sa femme avant que sa carrière ne vienne changer la donne. Son arrivée remua sa rancoeur et son amour qui se débattaient en lui, regrettant de ne pas réussir à passer à autre chose alors qu’il crevait d’envie de la serrer contre lui. Il hocha la tête à ses mots, Niels qui appréciait ses mots malgré tout, Aelya étant la seule qui était capable de le rassurer. « Tu sais très bien que ça dépend pas que de toi… Bébé j’suis pas con, j’le vois que t’es en pleine ascension et que c’est pas près de s’arrêter. Le problème c’est que j’ai toujours peur qu’on finisse par s’oublier entre tout ça… » Murmura-t-il, soupirant à cause de ses angoisses qui prenaient de plus en plus forme à mesure que la carrière d’Aelya grandissait. Il avait surtout peur que leur couple ne sache pas tenir la cadence, parce-que ces absences à répétition leur faisaient du mal à tous les deux bien qu’ils ne pouvaient malheureusement rien y faire. Son coeur loupa un battement à la réaction de son amour qui lui fit remarquer les gestes déplacés de sa responsable, Niels captant son regard noirci par la jalousie. « Je sais pas, j’y fais pas attention bébé. Ça m’importe pas ce qu’elle dit. » Répondit-il, lui qui n’accordait aucune importance à la manière dont l’appelait sa responsable, n’ayant jamais caché que son coeur était pris depuis des années par la femme de sa vie. Il paniqua en voyant son amour s’éloigner, ayant soudainement peur que cette dispute soit celle de trop. « Aucune limite ? Mais t’imagines quoi bébé…? J’en ai rien à faire de cette meuf, j’lui ai déjà dit que j’étais marié à toi, elle le sait que j’suis follement amoureux. C’est pas comme si je répondais à ses avances. » Lâcha-t-il en la rattrapant de justesse, incapable de la laisser partir avec ce genre de pensées dévastatrices. « Nick est déjà bien trop dans ta vie… mais c’est pas le sujet. Bébé, s’il-te-plaît, on s’en fout d’elle… » Répéta-t-il, souhaitant qu’elle puisse ressentir combien il ne jurait que par elle, combien il ne vivait qu’à travers elle. « Nan Aelya, j’te laisse pas partir. J’abdique pas quand j’vois que ma femme s’imagine n’importe quoi. » Dit-il, lui bloquant le passage, Niels avançant vers son amour pour capter son regard. « Regarde mon alliance, je la porte toujours, y’a pas une seconde sans qu’elle me quitte. C’est la première chose que je montre, parce-que c’est ce qui me lie à toi. » Souffla-t-il en lui faisant baisser les yeux sur cette bague qu’il portait et à laquelle il tenait comme à la prunelle de ses yeux.

Elle était parfois nostalgique de leur vie d'avant, du temps où ils s’accommodaient d'un rien pour voir leurs sourires s'éclairer sur le visage. S'ils étaient toujours ces mêmes personnes usant de choses simples pour satisfaire leur bonheur, ils étaient maintenant pris dans les rouages de leurs boulots qui les éloignaient peu à peu de cette légèreté qui avaient toujours été leur point fort. Sils n'avaient plus de problèmes d'argent, c'était maintenant leur intimité qui en payait les conséquences, peinant à finalement tout avoir comme ils le désiraient. Elle s'était dépêchée de le rattraper, ayant ce besoin de lui rappeler à quel point il importait, lui qui était le seul à déposer des étoiles dans ses prunelles défraichies par la distance qui leur était imposée.

- Je peux pas t'oublier moi... Il faut qu'on se penche tous les deux dessus, qu'on tente de trouver le moyen d'avoir un bon équilibre. On est pas le seul couple à avoir ce genre de problématique, faut juste qu'on se laisse le temps de le faire... Proposa-t-elle doucement, tentant de leur trouver des solutions parce qu'il était hors de question pour elle d'abandonner bien que tout ne dépendait pas que d'eux, Niels et Aelya qui s'ils le pouvaient auraient déplacés des montagnes pour se lier afin de ne jamais se quitter.

Elle sentit le vent tourner lorsque sa responsable se permit d'aller plus loin que ce que sa patience admettait, contraignant sa jalousie à se lire dans le creux de ses opales noircies par la haine qu'elle peinait à réprimer.

- Donc tu préfères fermer les yeux. C'est tellement une bonne technique, lança-t-elle sarcastiquement en roulant des yeux, sa douceur s'éclipsant devant la tornade furieuse de sa jalousie qui l'envahissait parce que si Niels n'était pas le problème, il ne semblait mesurer non plus à quel point cette situation l'atteignait, la poussant à partir pour ne pas mettre à mal la continuité de son emploi. Tu réponds pas à ses avances mais tu dis rien non plus. Du coup, tout ce que j'te demande là, c'est de plus la laisser faire. Si t'es pas capable d'y mettre un terme en lui disant simplement "écoute c'est pas comme ça que je vois notre relation professionnelle" pose-toi les bonnes questions, lâcha-t-elle alors qu'il tentait de la retenir. Je m'imagine pas n'importe quoi, elle t'as limite caresser devant mes yeux, tu te fous de moi là ?! S'énerva-t-elle, perdant patience alors qu'il semblait prendre sa réaction à la légère, elle qui pourtant, savait qu'elle n’exagérait pas. Ecoute. Alliance ou pas, si elle, ça la gène pas de savoir que t'es marié, ça change rien. Si tu vois pas qu'elle te kiffe, si tu veux pas l'admettre, tu te rends complice de sa proximité. C'est ça la vérité, répondit-elle calmement mais fermement alors qu'il lui bloqua le passage. Là elle t'appelle par des surnoms, c'est limite si elle te dévore pas du regard, et demain ce sera quoi ? Tu penses vraiment qu'elle va s'arrêter qu'à ça ? Lança-t-elle, plongeant son regard dans le sien pour lui faire admettre qu'elle allait trop loin. Réfléchis Niels. Mais toi, t'aurais tout cassé à l'agence pour moins que ça. Je prends vraiment sur moi là.

Il avait cette impression que leur quotidien avait pris un tout autre tournant, que leurs emplois du temps avaient eu raison d’eux si bien qu’aujourd’hui, ils ne parvenaient plus à retrouver leur équilibre. Et il n’y avait rien de plus frustrant pour Niels que de voir le temps défiler devant ses yeux sans qu’il ne puisse profiter de l’amour de sa vie, se rendant une nouvelle fois compte combien le temps était précieux. Si son coeur saignait encore de son absence de la veille, il avait ressenti une pointe de soulagement en la voyant débarquer au bar, ce simple geste lui faisant comprendre qu’elle tentait de recoller les morceaux. « J’suis d’accord avec ça. Mais j’veux pas me voiler la face non plus bébé, je sais très bien ce qu’il t’attend, je sais parfaitement ce que Nick veut pour toi. Et c’est loin de ressembler à ce qu’on veut tous les deux. » Lâcha-t-il, jouant cartes sur table parce-qu’il savait que s’ils continuaient comme ça, ils fonceraient tout droit dans un mur. En réalité, il était plus qu’effrayé à l’idée de voir la carrière de son amour se déployer encore plus, conscient de leurs difficultés actuelles à tout gérer, lui qui se doutait que la suite ne présageait rien de bon pour eux. Il avait vu son regard s’habiller de noir à l’instant même où sa responsable s’était adressée à lui, comprenant qu’elle venait sans le savoir de déclencher une bombe à retardement. « C’est pas ça. Mais j’ai autre chose à foutre que de l’écouter toute la journée. » Lâcha-t-il, détestant voir qu’Aelya remettait en cause son comportement alors qu’il ne faisait que de remplir ses obligations professionnelles sans s’intéresser au reste. Sans réfléchir, il suivit la silhouette de son amour, laissant tout en plan derrière lui, incapable de la laisser partir avec ces images en tête. « Mais tu crois vraiment que je la laisserais aller plus loin ?! Mais ok, très bien, si tu veux que j’me fasse virer encore une fois, j’lui dirai. » Lâcha-t-il, convaincu que c’était la seule issue compatible aux attentes d’Aelya, soupirant à sa réaction et à son ton qui monta d’un cran. Il tenta de la rassurer une énième fois, cherchant à lui rappeler l’essentiel, sa main s’avançant vers la sienne pour lui montrer que son alliance était là pour faire savoir aux autres qu’ils étaient liés envers et contre tout, dans l’amour le plus pur qu’il soit. « Ok c’est de ma faute maintenant. Tu sais quoi, j’plaque tout si y’a que ça qui t’importe. Tu préfères que j’reste à la maison, à crever d’ennui et de manque et que ce soit moi qui m’imagine tous ces types qui te touchent pendant tes shootings. » Expia-t-il sous le coup de sa frustration, le coeur renversé par les émotions qui ne cessaient de le secouer, ayant l’impression que tout tombait en ruines. « Tout ce que je sais c’est que ça aurait rien changé, parce-que je la regarde pas, même pas une seule seconde. J’ai que toi dans la tête, depuis toujours. » Dit-il en haussant les épaules, déçu de voir que rien ne la ferait changer d’avis. « J’ai galéré à avoir ce poste, tu le sais autant que moi. J’commençais seulement à retrouver un semblant de rythme. Mais tu sais aussi que c’est toi avant tout. Si j’lâche le bar, tu ralentis le boulot aussi ? » Demanda-t-il, le regard plongé dans le sien, cherchant à savoir si leurs efforts seraient réciproques.

Elle avait toujours peur de le perdre, de s'effondrer dans l'obscurité toxique de ses pensées qui s'embrasaient dès lors qu'il n'était pas là pour éloigner la tempête. Elle avait mal de leur distance, elle qui avait laissé son regard valser doucement sur sa peau lorsqu'elle l'avait trouvé endormi, peinant à retenir ses doigts qui voulaient constamment le toucher, se l'approprier, parce qu'elle vivait pour les moments où il vibrait contre elle, son corps refroidissant à mesure qu'ils s'éloignaient.

- J'ai mes limites. Il a pas le droit de faire n'importe quoi non plus. Lui il voudrait peut-être que je sois plus présente aux Etats-Unis, et est-ce j'y suis ? Non. Parce que t'es là et que je veux rester avec toi, même si ça me condamne à moins percer, je m'en fiche, avoua-t-elle pour le rassurer, pour lui montrer qu'elle tentait de déployer de gros efforts bien que ça ne se voyait pas vraiment à ses yeux, Aelya tentant toujours de privilégier leur vie privée avant sa carrière. T'as autre chose à foutre que de lui dire que ça dérange ta femme ? Ouais, t'en as vraiment rien à faire de ce que je peux ressentir du coup, pouffa-t-elle cyniquement, blessée par son comportement qui ne montrait pas qu'il prenait au sérieux sa jalousie, elle qui voulait simplement qu'il vienne mettre un terme à cette proximité malsaine avec sa patronne, consciente que si c'était délicat, c'était encore plus délicat pour elle d'accepter ça sans rien dire ou faire. Tu penses vraiment qu'elle va te virer juste parce que tu veux rester dans des discours plus professionnels ? Si elle le fait, c'est que c'était déjà pas net ses intentions, donc vaut mieux qu'elle te vire ouais, répondit-elle en roulant des yeux, prête à partir de cet endroit maudit qui lui arrachait le coeur et sa patience avec, sa main caressant la sienne peinant à rassurer sa possessivité qui s'enflammait. Tu mélanges tout, et maintenant c'est moi la méchante forcément. J'te demande pas de te faire virer, j'te demande juste de la décence et du respect pour moi mais c'est trop te demander. Moi mes collègues m'appellent pas comme ça. Ca reste pro', expliqua-t-elle en secouant la tête, peinant à redescendre en pression alors qu'ils se confrontaient. Mais je sais, mais c'est toujours pas ça le problème. J'veux juste que tu lui dises d'arrêter, et là moi aussi je me calmerais. Son comportement se fait pas dans tous les cas, surement pas devant moi alors qu'elle sait qu'on est mariés, répondit-elle. Mais pourquoi tu lâcherais le bar ? Je comprends toujours pas, Niels. T'as juste à lui dire que t'es pas à l'aise avec ce genre d'allusions. Donc en fait le fait que t'aies galéré à trouver le poste justifie le fait que j'dois me la fermer quand ta boss te drague, GE-NIAL, bah tu sais quoi, j'vais te rendre la tâche plus facile ; oublie tout ce que j'viens de dire, je passerais le mot à mes collègues du coup pour qu'ils me traitent de la même manière, le provoqua-t-elle en décalant sa main. J'dois aller bosser d'ailleurs, à plus, ajouta-t-elle avant de lui tourner le dos pour s'éclipser à l'extérieur.

Il n’avait plus envie de fréquenter les enfers, conscient que c’était ce à quoi sa vie rimerait sans Aelya, parce-qu’elle avait repoussé ses démons un à un par la seule force de sa présence. Sans elle, il ne resterait que des ruines, celles de son coeur et de son âme qui s’empileraient pour prendre la poussière. Il voulait à tout prix éviter de s’enfermer dans une routine malsaine, dans un cercle vicieux qui parviendrait à avoir raison d’eux. Il cilla à ses mots, à cette carrière qui lui passait sous le nez parce-qu’elle n’était en aucun cas compatible à la vie qu’ils avaient décidé de mener ensemble. « Ça n’empêche pas que tu seras quand même obligée de voyager de plus en plus, parce-que c’est ce que ton métier veut. Et j’pourrais pas toujours être ton excuse bébé. » Ajouta-t-il, d’un ton neutre, sans tenter de lui faire le moindre reproche, lui qui ne faisait que constater l’évidence. « J’ai pas dit ça Aelya. Y’a une différence entre m’intéresser à ce qu’elle me dit elle et ce que tu me dis toi. Evidemment que ça compte ce que tu ressens, j’essaye simplement de te dire que j’fais tout pour que t’aies pas à t’inquiéter de quoique ce soit. » Répondit-il, lui qui aurait aimé chasser les nuages noirs qui les menaçaient directement, captant cette lueur jalouse et destructrice dans les yeux de son amour qui décida de prendre la fuite pour ne plus avoir à supporter cette ambiance électrique. « J’en sais rien. J’sais juste que j’suis là pour travailler, faire mes heures et rien d’autre. Ça s’arrête là. » Lâcha-t-il, tentant de lui faire comprendre qu’en aucun cas il n’avait essayé de rentrer dans son jeu, sa main cherchant la sienne pour tenter de la ramener contre lui, comprenant qu’Aelya n’était pas apte à se détendre. « Tu me demandes pas de me faire virer mais y’a des chances que ça se passe comme ça. J’ai jamais dit que t’étais la méchante Aelya, prends pas les choses comme ça. Mais super, j’apprends qu’en plus de tout ça, j’te respecte pas. » Lâcha-t-il, blessé par les mots forts qu’elle employait, frémissant de nerfs, lui qui aurait aimé leur éviter ce genre de discussion qui ne pourrait jamais bien se terminer. « Je lui ai déjà dit Aelya, tu crois que ça m’amuse moi ?! Tu crois que j’suis assez con pour en jouer ?! » Dit-il en perdant patience, sentant son sang ne faire qu’un tour à ses dernières paroles, Aelya utilisant ses faiblesses pour arriver à ses fins, elle qui savait parfaitement que ce genre de remarques le hanteraient un bon moment. « Arrête putain, c’est toi qui confonds tout là ! T’es en train de t’acharner sur la mauvaise personne. A t’écouter, on dirait vraiment que c’est moi qui ai voulu tout ce merdier. » Ajouta-t-il, le regard noir, soupirant en la voyant se retourner une nouvelle fois après s’être détachée de son emprise. « Donc c’est comme ça que ça marche maintenant, tu te barres comme ça ?! » S’exclama-t-il pour tenter de la faire réagir, comprenant que ça ne mènerait à rien, que son état ne lui permettrait pas de retrouver le calme dans l’immédiat.

Il la laissa partir, son visage et ses mots tournant encore et encore dans son esprit, ne parvenant plus à se concentrer tant la peur de la perdre le prenait aux tripes. Il décida de discuter avec sa responsable pour le bien-être de son couple, lui faisant part de la manière dont elle interagissait avec lui qui n’avait rien d’approprié, celle-ci ne montrant que très peu d’intérêt à ses remarques, faisant mine de l’écouter sans même réagir. Il rentra finalement à la fin de son service, sans savoir si Aelya serait présente ce soir, elle qui était partie en le laissant seul face à ses doutes, lui qui poussa la porte pour retrouver leur chien. « Hey. Tu rentres ce soir ? » Lui envoya-t-il, redoutant sa réponse, lui qui n’était définitivement pas prêt à confronter sa solitude une nuit de plus.

Elle se noyait dans les ruines de leurs souvenirs qui s'entassaient à mesure que la nostalgie s'imprimait dans son être, Aelya qui manquait cruellement de sa présence, de ses mains qui n'avaient même plus le temps ni la possibilité de se poser sur son corps en perpétuelle demande du sien. Cette nouvelle routine allait à l'encontre de ce que leurs coeurs leur dictait de suivre, eux qui avaient été crée pour toujours plus se rapprocher afin de ne jamais se lâcher.

- J'peux aussi décider d'avoir moins de contrats parce que j'ai pas envie de m'épuiser à voyager toutes les cinq minutes. J'suis pas un robot et j'ai le droit de le dire aussi, admit-elle, consciente que de toute façon, Nick avait autant besoin d'elle qu'elle de lui, tous deux formant une équipe qui se devait d'être cohérente pour leur bon fonctionnement en affaires. Tant qu'elle gérera pas ses mains et ses surnoms qu'elle te donne, je m'inquiéterai. Que tu le veuilles ou non, j'déteste son comportement qui n'est pas correct, et je saurais pas lui parler sans lui mettre mon poing dans la figure donc bon, avoua-t-elle, se tenant à distance de sa patronne qui était beaucoup trop fière d'user de leur proximité sous couvert d'une bonne ambiance professionnelle qu'elle se tenait de garder en parfaite excuse. Je t'assure que c'est pas ça qu'elle veut, elle, j'le sens, ça va plus loin c'est juste que c'est facile de dire qu'elle fait ça juste parce qu'elle est "bon délire" avec ses employés, roula-t-elle des yeux, jalouse et frustrée de voir que Niels ne prenait pas forcément en compte son ressenti même si à part les surnoms et son geste, elle n'avait pas encore de preuves suffisamment explicites pour le lui prouver, elle qui justement avait peur du jour où cela arriverait. Si tu penses que faire comme s'il se passait rien sans prendre en compte mon ressenti c'est me respecter, j'te le répète encore une fois : non, tu me respectes pas, lança-t-elle en le fixant, désirant lui faire comprendre qu'elle préférait les actes aux paroles, que ses mots ne changeraient rien à la situation s'il ne décidait pas d'agir avec sa responsable. Tu lui as déjà dit ? Vraiment ? Comment ça se fait que tu m'en aies jamais parlé ? Même par sms ? Demanda-t-elle, curieuse. C'est pas toi qui l'a voulu mais tu l'entretiens malheureusement sans le vouloir quand même ! Se défendit-elle en confrontant son regard habillé par la colère. Ouais, parce que y'a plus rien à dire en fait, t'as toujours raison, ajouta-t-elle froidement en lui tournant le dos, s'éclipsant par la porte.

Elle se noya dans son travail, se perdant peu à peu dans la continuité du temps qui défilait, elle qui tentait d'oublier leur conversation et les plaies qui s'étaient ouvertes dans le creux de son coeur. Elle était peu à même de rentrer parce qu'elle avait peur d'entendre ce qu'elle ne désirait pas entendre, sa responsable qui se fichait éperdument de ses propres agissements et qui finirait surement un jour par la faire exploser, rompant l'opportunité de Niels de s'épanouir là-bas. Entre deux séances de photos mêlées à des interviews, elle prit son portable, voyant que Niels cherchait à prendre la température ; "Ca dépend. Ta patronne t'as pas encore viré du coup vu que t'as dû lui parler ?"

Il craignait que cette situation ne finisse par les fragiliser, eux qui ne cessaient pourtant de clamer que rien ne pouvait les briser. Pour Niels, il n’y avait rien de pire que d’encaisser les absences de son amour, ayant l’impression qu’on le privait d’oxygène, lui qui ne pouvait pas fonctionner s’il ne pouvait pas l’aimer comme il le devrait. Parce-qu’il n’était question que de ça, refusant de voir leur vie défiler sans qu’ils ne puissent profiter de ce qu’ils possédaient tous les deux et qui comptait plus que tout au monde. « Ouais. Dans tous les cas, même si tu voyages pas, ça veut pas dire qu’on se verra plus. » Ajouta-t-il, lui qui ne faisait que de constater la réalité des choses, voyant parfaitement que la carrière d’Aelya progressait de plus en plus, au point où ses moments libres étaient devenus occasionnels. Il avait compris l’essence de sa colère, l’origine de sa jalousie, convaincu qu’il n’aurait pas réagi de la meilleure des façons si les rôles avaient été inversés. Il tentait pourtant de rassurer son amour, de lui faire comprendre qu’il ne portait aucun intérêt aux mots de sa patronne parce-qu’il n’avait qu’une femme en tête. « Comment tu peux en être aussi sure ? Ça se trouve qu’elle en a rien à faire de moi, qu’elle est casée et avec des gosses. J’en sais rien, et je m’en fous de qui elle est. » Ajouta-t-il, comprenant qu’il n’y aurait pas d’issue heureuse à cette conversation qui tournait en rond, lui qui commençait à comprendre qu’aucun de ses mots ne parviendrait à éteindre l’incendie qui s’était embrasé en quelques secondes. « Qu’est-ce que tu fous avec un mec qui te respecte pas alors ? » Lâcha-t-il sous le coup de la colère, blessé par sa manière de lui dire les choses, par les mots qu’elle employait et qui le percutaient de plein fouet, lui qui n’avait jamais respecté quelqu’un comme il respectait Aelya. « Evidemment que j’lui ai dit ! Si je t’en ai pas parlé, c’est parce-que je savais que tu réagirais comme ça. Le but c’était d’essayer de faire en sorte que tu t’inquiètes pas, j’voulais pas envenimer la situation alors que j’en ai rien à faire de cette meuf. » S’expliqua-t-il, son coeur se serrant à mesure qu’ils continuaient de se déchirer sans trouver le moindre terrain d’entente, Niels soupirant en voyant sa femme s’éloigner une énième fois. « Forcément, faut bien un coupable dans cette histoire. » Souffla-t-il en roulant des yeux, ne cherchant pas à la rattraper parce-qu’il savait qu’elle avait pris sa décision, Aelya qui comme lui, avait besoin d’air. Il ne put s’empêcher de songer à cette conversation qui hanta son esprit pendant les heures qui suivirent, se demandant s’il y avait une possibilité de la rattraper, d’oublier les mots qui avaient fusé comme des lames de rasoir. Il était arrivé chez eux en fin de journée, constatant que leur villa était vide de sa présence, les murs respirant la solitude. Incapable de l’ignorer davantage, il avait cherché à la joindre, se demandant si il aurait le droit ne serait-ce qu’à une réponse de sa part, son coeur loupant un battement lorsqu’il vit son prénom s’afficher sur l’écran de son portable. « Je lui ai parlé ouais. Elle m’a pas viré, mais elle avait pas non plus l’air de s’intéresser à ce que je lui disais. Bébé… Est-ce qu’on peut se voir ? J’en peux plus, ça me bouffe d’être sans toi. Si t’as pas envie de rentrer et de passer la nuit avec moi, on pourrait au moins manger ensemble ? Juste ça. J’peux venir si tu veux… » Ecrivit-il, ses mots relatant son besoin de la voir, son coeur réclamant le sien.

Elle s'étouffait dans ses soupirs de lassitude à mesure que la distance menait leurs coeurs jusqu'à l'usure, celle qu'ils ne pourraient peut-être plus supporter si elle venait à s'étendre davantage, comme un élastique qu'on étirait jusqu'à ce qu'il ne craque, se déchire dans les vertus de leur lien qui traduisait sa vie entière, tout ce pour quoi elle se battait sans relâche.

- J'pense aussi qu'on attend trop d'une situation qui ne peut pas nous proposer plus, répondit-elle en plissant les lèvres, désirant lui faire comprendre que leurs jobs respectifs leur prendraient dans tous les cas toujours ce temps qui serait perdu quand il ne s'enlisait pas dans leur proximité, tous deux maintenant passant plus de temps hors de la maison qu'à l'intérieur, dans le creux de leur étreinte qui n'était plus capable de réchauffer la froideur de cette jalousie qui grandissait. Comment tu veux que je me rassure avec ça quand elle agit comme ça avec toi ? Elle pourrait être mariée avec quinze gosses que tant qu'elle change pas, je trouverai toujours ça suspect. Et j'te rappelle que nous deux, on est déjà capables de tromper mutuellement nos partenaires pour se retrouver, ça m'étonnerait pas qu'elle s'en fiche aussi de son côté de le faire pour t'avoir toi, lança-t-elle, incapable de se raisonner alors que la raison s'éclipsait sous sa colère, Aelya qui était convaincue que pour avoir un homme tel que Niels, on serait rapidement prêt à aller à l'encontre de la morale parce qu'il valait tout l'or du monde à ses yeux, et elle savait qu'il brillait bien trop pour que les envies ténébreuses des autres ne viennent pas l'effleurer. Je l'aime à en crever voilà la raison ! Il est juste ma vie entière et j'ai pas envie qu'on me le prenne, lâcha-t-elle au tac au tac, laissant son coeur s'extirper des filets toxiques de sa rage pour émettre cette vérité qui ne changerait jamais. Oui mais j'avais quand même le droit de savoir ce qu'il se passait même si je sais très bien que t'y es pour rien ! De toute façon si ça continue c'est moi qui lui parlerais et personne a envie d'en arriver là, ajouta-t-elle fermement, sachant pertinemment qu'elle ne ménagerait pas son ton devant cette femme qui se permettait de s'approprier l'homme de sa vie, celui qu'elle sur-protégerait envers et contre tout du monde entier.

Elle quitta le bar sur cette note amère, le coeur rongé de tous ces ressentiments qu'elle ne savait même pas noyer dans son travail, l'image de Niels et leur conversation revenant en boucle dans son esprit alors qu'elle essayait de se concentrer sur ses tâches. Récupérant son portable entre deux pauses, son coeur tambourina dans sa poitrine lorsqu'elle vit que Niels lui avait envoyé un message, elle qui ne voulait pas obtempérer tant que la situation de son côté n'avançait pas. Elle sombra d'amour pour son sms qui fit suite, détaillant les contours de sa tendresse qui refit surface, la plongeant dans son manque de lui qu'elle ne savait taire : "Si elle veut pas comprendre j'reviendrais lui dire les choses. J'vais toute faire pour rentrer ce soir. J'ai besoin de toi. J'ai pas envie qu'on se déchire pour une connasse qui sait pas retenir ses envies." Ecrivit-elle, encore énervée par sa responsable. "Tu me manques. Attends-moi mon coeur. Je t'aime." Continua-t-elle d'écrire avant de lui envoyer le message, terminant sa journée de travail quelques heures plus tard.

- Je rentre, j'peux pas rester plus tard cette fois, lâcha Aelya en quittant l'agence, suivit par Nick. Mais Aelya faut que tu sois là ce soir pour... Répondit-il avant d'être coupée par la brune. Je rentre c'est tout. Ca peut attendre. Ca doit faire un mois que j'ai pas vu mon mari, donc fais avec et trouve une excuse, dis que j'suis malade, ajouta-t-elle avant de s'immiscer dans sa voiture, n'ayant pas envie de faire plus d'efforts ce soir-là alors que jusqu'ici elle avait tout fait pour satisfaire ses exigences professionnelles.

La vie sans Aelya n’avait aucune saveur, aucune couleur, et Niels était convaincu qu’elle ne valait aucunement la peine d’être vécue. Il refusait catégoriquement de subir un quotidien où son âme n’était pas liée à celle de l’amour de sa vie, considérant que c’était une bataille perdue d’avance, lui qui n’était définitivement pas fait pour être livré à lui-même. « Alors quoi, on doit s’habituer à être l’un sans l’autre ? » Lâcha-t-il, peinant à être en accord sur ce fait parce-qu’il savait au fond que le manque de sa femme ne serait jamais une sensation à laquelle il s’habituerait. Ils s’étaient d’ailleurs toujours démenés pour parvenir à se trouver du temps, Aelya et Niels qui avaient toujours fait en sorte de se laisser des moments pour se retrouver, eux qui n’avaient jamais su fonctionner autrement. « J’suis capable de tromper le monde entier pour toi parce-que t’es la femme de ma vie, parce-que j’suis fou amoureux de toi. Bébé… Elle me connait pas, tout ce qu’elle sait de moi, c’est que j’suis casé. » Ajouta-t-il, conscient qu’il ne parviendrait pas à lui faire entendre raison, remarquant à quel point elle était touchée et heurtée par le comportement de sa responsable qui mettait de l’huile sur le feu sans le savoir. Il avait mal de les voir se déchirer de la sorte, eux qui tanguaient dans des directions opposées alors qu’au final, leurs coeurs désiraient la même chose. Il fut coupé par la profondeur de ses mots alors qu’ils étaient venus à bout de leur patience, Aelya le percutant en plein coeur en lui rappelant la véracité de ses sentiments, ceux qui ne s’éteindraient jamais même lorsqu’ils valsaient au bord du vide. « J’suis qu’à toi… » Souffla-t-il en cillant, à bout de force dans cette confrontation qui l’avait éreinté, Niels comprenant rapidement que rien ne parviendrait à les réunir, la rancoeur brouillant leur vision. Il soupira en entendant ses derniers mots, parfaitement conscient qu’elle était capable de mettre ses paroles à exécution, elle qui ne reculait jamais devant l’adversité, surtout lorsqu’il s’agissait de le protéger lui. Son regard suivit sa silhouette qui s’éloigna peu à peu de lui pour finalement disparaître, Niels ressentant un vent froid l’éprendre lorsque le calme retomba, lui qui frémissait encore en repensant à leur échange et à la peine qu’il avait lu dans son regard. C’était sans doute la pire des tortures pour Niels que d’imaginer qu’il pourrait perdre son amour sur un malentendu, son coeur n’ayant jamais menti quant à la pureté et à la sincérité des sentiments amoureux qu’il éprouvait à son regard. Et c’était sans doute la raison qui le poussa à s’emparer de son portable pour tenter de joindre Aelya, Niels cherchant à émettre un contact avec la seule femme qu’il désirait, sombrant dans le vide et le manque qui l’emplissaient. Il tourna en rond dans leur demeure, attendant impatiemment une réponse qui le sauverait du néant, son coeur loupant un battement lorsque le prénom de sa femme s’afficha enfin sur l’écran. « Je veux pas que tu te fasses du mal pour une meuf qui n’en vaut pas la peine… Reviens-moi mon amour, j’attends que toi. » Répondit-il, les battements de son coeur devenant anarchiques alors qu’il recevait cet amour qu’il avait tant attendu, fondant devant la tendresse de ses mots qui ne cesseraient de le faire faiblir. « Toute la vie s’il le faut. Je t’aime. » Conclut-il, sentant l’excitation l’envahir alors qu’il savait qu’Aelya ferait de son mieux pour le rejoindre après sa journée. Comme un regain d’énergie, il décida de préparer cette soirée qu’il désirait spéciale pour eux, Niels rangeant les quelques affaires qui traînaient dans les pièces avant de s’installer derrière le plan de travail pour cuisiner. Il voulait voir le regard de sa femme briller d’amour pour effacer la noirceur qu’il avait pu y discerner, s’appliquant à dresser la table pour leur repas, pensant au moindre détail pour celle qu’il épouserait à chaque seconde. Pour terminer, il s’occupa de son apparence, sortant de la douche avant de parfaire son reflet, parfumant sa peau pour attiser le désir d’Aelya, lui qui pensait évidemment à l’amour qu’ils avaient à se donner. Il décida de patienter devant la baie vitrée, une cigarette coincée entre les lèvres, pour ne pas figer son attention sur les aiguilles de l’horloge qui continuaient de tourner, préférant croire que son amour finirait par débarquer d’une seconde à l’autre.

Elle était persuadée de le retrouver dans n'importe quelle vie parce qu'elle vivait pour lui, pour cette galaxie qui s'ouvrait à eux lorsqu'ils se perdaient l'un et l'autre dans leurs iris, là où leur intimité s'embrasait, illuminant tous les problèmes pour les chasser de leur amour qui se voulait éternel.

- Non, c'est pas le but. Mais on pourra jamais s'avoir vingt-quatre heures sur vingt-quatre bébé... Surtout maintenant que tu bosses aussi. Faudra qu'on s'habitue au fait de moins se voir... Soupira-t-elle, consciente que si elle avait besoin de sa présence constante, leur emploi ne pouvait satisfaire cette exigence qui les enlisait dans une distance qu'elle était à peine capable de supporter. Et même savoir que t'es casé l'empêchent pas d'être trop proche de toi... Ca m'insupporte, je veux pas qu'elle pose ses mains sur toi, t'es à moi bébé... Ajouta-t-elle, la jalousie perlant dans  son regard noirci par la rage et la frustration de ne pas pouvoir asseoir son appartenance comme elle le désirait, eux qui avaient toujours été hyper protecteurs l'un envers l'autre.

Elle avait du mal à se canaliser devant cette tornade qui la bouleversait à l'intérieur, Aelya qui dans son regard perdu dans la colère, croisa les prunelles fatiguées de son âme soeur qui rendait les armes. C'est avec une pointe dans le coeur qu'elle partit, tiraillée entre l'envie de mettre le feu à ce bar et celui d'étreindre Niels le plus fort possible, juste pour qu'il ne vienne à sentir à quel point elle l'aimait à la folie. Elle ne fit finalement ni l'un ni l'autre, piégée dans son aigreur qui teinta son paysage encéphale d'éclairs, terrassée par ses propres démons qui prenaient leur force dans sa peur de le perdre. Elle se retrouva à travailler, guidée par son âme chancelante qui tanguait au bord du vide qui s'ouvrait sous ses pieds, avec la seule idée de le retrouver lorsqu'il vint lui envoyer un sms emplis de cet amour qui ne ternirait jamais entre eux. Elle sourit à la lecture de ses réponses qui faisaient palpiter son coeur d'affection, arrondissant tous les bords tranchants de son myocarde que sa colère avait taillé. Quittant l'agence pour s'immiscer dans sa voiture, elle coupa directement Nick qui tenta de la contraindre à rester, fermant la portière après lui avoir fait comprendre que ce n'était pas négociable. Soulagée de s'être affirmée de la sorte pour se donner le droit au moins une fois de profiter de l'amour de sa vie, elle prit la direction de leur maison dans la pénombre de la nuit, espérant que Niels l'avait attendu aux vues de l'heure tardive. Elle se gara à l'intérieur du garage, montant les quelques marches qui la séparaient de son amour, elle qui sentait à mesure de son avancement, les notes gourmandes d'un plat qu'il avait surement préparé, animant son sourire sur ses lèvres. Elle l'aperçut tout près de la baie vitrée, de dos, de sa stature apprêtée et toujours aussi sublime. Sans un bruit, se réfugia tout contre lui, ses bras l'encerclant.

- Est-ce que l'amour de ma vie aurait pas cuisiné ce soir ? Demanda-t-elle, amusée, n'ayant plus une once de colère en elle, juste le manque de lui qui l'écorchait. Mmh... Tu sens bon bébé... Ce que t'es beau... Souffla-t-elle en nichant son visage dans sa nuque. Je fais tâche à côté de toi... Pouffa-t-elle, ses mains remontant sur son torse pour le caresser à travers ses vêtements.

C’était sûrement la première fois qu’ils acceptaient de se raisonner, de faire passer leurs obligations professionnelles avant leurs envies, eux qui avaient toujours eu tendance à tout envoyer valser pour parvenir à leurs fins. Cette fois-ci, la carrière d’Aelya s’était imposée entre eux, les empêchant d’être aussi proches qu’ils l’auraient voulu. « T’avoir juste un petit peu pour moi chaque jour, c’est déjà compliqué bébé… J’aime pas être colocataire. » Souffla-t-il, détestant ce nouveau rythme incompatible avec leur vie de couple, lui qui s’endormait toutes les nuits avec le coeur lourd, dans la froideur des draps qui ne cessait de lui rappeler son absence. « Elle me touchera plus. Je laisserais plus passer ça, plus une seule fois bébé. » Ajouta-t-il, désirant apaiser la tension qui pesait sur eux, Niels qui cherchait à rattraper son amour pour lui montrer qu’il prenait réellement en considération ce qu’elle pouvait ressentir. Pourtant, les mots avaient continué de fuser entre eux, sans aucun filtre, les poussant à s’éloigner l’un de l’autre pour ne plus avoir à suffoquer. Le regard et le coeur vidés par cette nouvelle confrontation, Niels l’avait finalement laissé partir, n’ayant plus la force de continuer à supporter ce qu’il avait pu lire dans ses yeux sans être capable de la rassurer. Si son coeur saignait de cette altercation vive, Niels n’avait pas pu pour autant s’empêcher de penser à elle, le manque le percutant davantage, lui qui laissa son amour déborder dans la rédaction d’un message qui ne visait qu’à la récupérer. Sa réponse avait mis un terme aux flammes qui avaient ravagé ses entrailles, lui qui se sentit soudainement plus léger en comprenant qu’Aelya avait envie de le voir, de rattraper le temps qu’ils avaient perdu en sombrant dans les méandres de leur colère. Décidé à réparer ses erreurs, Niels s’était rapidement activé pour préparer cette soirée, faisant en sorte de faire de son mieux pour son amour, pour lui rappeler à quel point il était prêt à tout pour ses beaux yeux, pour la voir rayonner jusqu’à l’éternité. Parce-qu’il aurait pu remuer ciel et terre pour elle, pour continuer à faire vivre cette relation qui représentait l’essence même de son existence. Il savait que l’attente pourrait être longue avant de la voir débarquer, Niels laissant son regard se perdre sur la beauté du paysage après avoir terminé sa préparation, frémissant aux images qui se dessinaient dans son esprit, celles de leurs retrouvailles. Happé par ses pensées, il ne l’avait pas entendu rentrer, sursautant légèrement lorsqu’il sentit des bras s’enrouler autour de son corps, son coeur loupant un battement lorsqu’il comprit qu’elle était rentrée. « Mon amour, t’es là… » Souffla-t-il, lui qui avait rêvé de cet instant, ses yeux se fermant en percevant son souffle dans sa nuque et ses mains sur son torse, Niels n’attendant pas une seule seconde de plus pour faire volte face et étreindre celle qu’il attendrait toute sa vie. « Viens là bébé… » Murmura-t-il, la serrant fort contre lui, ému par cette tendresse qu’elle lui donnait encore et encore. « La femme de mes rêves fera jamais tâche, ni à côté de moi, ni à côté de qui que ce soit. T’es sublime… T’es mon rêve. » Dit-il, le regard brillant d’amour alors qu’il s’était légèrement détaché d’elle pour la contempler, ses yeux détaillant ses lèvres qu’il crevait envie d’embrasser. « Tu m’as trop manqué, prends-moi dans tes bras encore… » Souffla-t-il, ses mains se réfugiant autour de sa taille, remontant lentement dans son dos pour la caresser.

- Moi non plus j'aime pas avoir ce rôle. Mais c'est pas fait pour durer, répondit-elle, consciente qu'elle allait doucement mais surement plancher sur une solution qui conviendrait sur tous les plans, bien qu'elle savait qu'elle n'était pas aussi libre qu'elle le désirait.

Elle plissa les lèvres à sa promesse, ayant envie de croire que sa responsable n'userait plus de ses manières avec l'amour de sa vie. Si elle savait que Niels n'y était pour rien et qu'il était bien capable de mettre de la distance avec ses agissements, elle redoutait surtout le contre-coup de sa patronne qui allait peut-être davantage s'acharner en le voyant mettre plus de limites. Elle était très bien placée pour savoir que l'interdit attirait, que les limites placées étaient souvent une motivation pour les dépasser, elle qui n'aurait eu aucun scrupule pour arracher Niels à sa liberté si c'était pour passer ses nuits et ses jours à ses côtés. Parce qu'ils étaient liés, parce qu'elle l'aimait à s'en damner, brisant ses ailes qui ne la portaient plus vers ses principes bafoués. Prenant le chemin de leur maison, elle s'était attendrie d'amour devant leurs messages échangés, le coeur palpitant d'affection rien qu'à l'idée de le serrer fort contre elle, ses lèvres qu'elle voulait dévorer à en perdre la tête. C'était comme ça qu'elle l'aimait, dans l'irrationnel, dans le besoin incessant de se perdre dans leur relation passionnelle. S'immisçant dans leur maison, elle prit les escaliers, venant tout doucement près de son amour lorsque ses yeux ébahis par sa beauté le capta devant la baie vitrée, sa peau en manque de lui se réfugiant contre son corps qu'elle enlaça. Elle n'avait en elle que le désir d'oublier leur dispute dans leur douce folie, celle qui s'imprimait dans son organisme lorsque son amour la guidait vers lui.

- Oui mon coeur... J'ai envoyé balader Nick ce soir pour être avec toi. J'en pouvais plus... Souffla-t-elle en caressant son corps à travers ses vêtements, se perdant dans les notes suaves de son parfum qui la rendait folle de lui, de son contact, elle qui capta rapidement la beauté de ses iris avant qu'il ne vienne l'étreindre au plus près de lui. C'est toi mon rêve, le seul, t'es l'homme de ma vie mon bébé... Répondit-elle en rapprochant leurs corps, son emprise autour de son corps se resserrant avant qu'elle ne détaille ses magnifiques traits, ses lèvres qu'elle crevait d'envie d'embrasser. J'veux que ça ce soir... Murmura-t-elle en l'enlaçant encore une fois, redressant sa tête pour la tendre près de ses lèvres. Embrasse-moi à la hauteur de ton manque mon amour... J'ai besoin de toi, de tes lèvres, de ton corps... Souffla-t-elle contre ses lèvres avec lesquelles elle jouait, ses mains ripant pour glisser dans les poches de son jean. Je t'aime à en crever... Ajouta-t-elle, le regard embrasé par son amour.

Croiser Aelya seulement quelques minutes par jour ressemblait à la pire des tortures pour Niels, parce-qu’ils se voyaient contraints de remballer en eux cet amour qu’ils auraient normalement dû se donner dans leurs moments d’intimité. L’incompatibilité de leurs emplois du temps commençait à avoir raison d’eux, pesant sur leurs coeurs, sur leurs humeurs explosives, Niels qui se savait à fleur de peau depuis qu’il était privé de sa femme. Conscient qu’ils étaient tous les deux atteints par cette situation, Niels tenta de canaliser la colère de son amour en lui faisant comprendre qu’il n’accepterait plus les remarques insistantes de sa responsable, lui promettant de mettre fin à ce jeu auquel il n’avait jamais souhaité participer. S’il savait qu’il risquait d’aggraver la situation, Niels était pourtant prêt à tout pour éteindre le brasier menaçant entre sa femme et lui, lui qui n’avait aucune envie de savoir qu’elle se torturait l’esprit avec des images que sa jalousie se chargeait d’inventer de toute pièce. Son coeur était resté entre ses mains à son départ, lui qui aurait aimé l’entendre lui dire qu’elle l’aimait avant qu’elle ne parte, leur dernier échange continuant de hanter ses pensées jusqu’à ce qu’il ne prenne l’initiative de lui envoyer un message chargé d’amour. Son soulagement s’était fait ressentir à sa réponse, Niels comprenant que la colère de son amour s’était dissipée, que le manque régnait maintenant en maître sur leurs coeurs qui ne demandaient qu’à se lier l’un à l’autre. Si la patience n’était pas son plus grand atout, Niels avait tout de même décidé de l’attendre, comme Aelya le lui avait demandé, tuant le temps en leur préparant un repas avant de s’apprêter pour leurs retrouvailles imminentes. Il s’imaginait déjà dans le creux de ses bras, à la combler de cet amour qui n’était destiné qu’à elle, lui qui n’avait que son prénom sur le bout des lèvres, celles qui désiraient embrasser les siennes jusqu’à en perdre son souffle. Et c’est en pensant à elle, en songeant à ces retrouvailles qui le faisaient déjà frémir qu’il sentit l’amour de sa vie l’étreindre dans son dos, sa chaleur réchauffant déjà son corps en manque du sien. « C’est vrai, t’as fait ça bébé…? » Souffla-t-il, fondant d’amour devant sa dévotion, sa peau tressaillant à ses caresses et à l’entente de ses mots amoureux qui l’incitèrent à se retourner pour l’étreindre contre son coeur qui battait pour elle. « Merci bébé… J’avais trop besoin de ça, de nous… » Murmura-t-il à son oreille, cillant en retrouvant la beauté de ses traits, de son regard qui le percutait toujours autant. « J’vais pas te lâcher mon coeur, on a déjà été trop séparés… » Dit-il en recouvrant son corps de ses bras qui cherchaient à lui tenir chaud, à lui montrer combien il n’avait attendu qu’elle, ses yeux captant les siens lorsqu’elle redressa son visage près du sien. « T’es sûre…? Parce-que si c’est ça, je t’embrasse jusqu’à la fin des temps… Y’a que ça qui ressemble à mon manque de toi mon bébé… » Lâcha-t-il en s’approchant doucement de sa bouche qu’il frôla doucement avec ses lèvres, frémissant à ce contact pourtant simple avant d’emprisonner ses lèvres sans la moindre retenue, ses mains remontant de ses hanches jusqu’à son visage qu’il encadra tendrement. « Je t’aime, je t’aime, je t’aime… » Murmura-t-il, perdant son souffle contre ses lèvres qu’il continua d’embrasser, soupirant de bien-être maintenant qu’ils étaient réunis, sa langue venant lentement chercher celle de son amour pour embraser leur échange. « Putain c’est trop bon de te retrouver… Ça fait trop longtemps amour, c’est pas vivable sans toi… » Lâcha-t-il, lui mordillant doucement la lèvre avant de déraper sur sa mâchoire, son visage venant se nicher dans le creux de son cou. « J’suis en manque de toi… »

Plus morte qu'en vie lorsqu'elle se retrouvait sans Niels, c'était avec un trou dans la poitrine qu'elle errait, à la recherche de son répit, de ses lèvres qui la tiraient de cette longue et douloureuse souffrance qu'elle portait en elle lorsqu'ils s'éloignaient. Elle n'avait aucun remède à son mal qui portait son prénom, ses lettres qui s'usaient dans son absence alors que les aiguilles ne tournaient pas assez rapidement à son goût, creusant un peu plus le précipice de ses envies déchues. Elle avait besoin de l'avoir contre elle, dans une urgence qu'elle ne pouvait plus contenir et qui vint se révéler devant Nick, Aelya se défenestrant de ses exigences professionnelles pour se ruer vers l'appel de son amour qui l'attendait chez eux. Comptant les minutes qui la séparaient de lui, elle s'imaginait déjà dans ses bras, entre les remparts de cet empire qui n'attendait que leur amour pour se réanimer de vie, celle qu'ils avaient encore à construire ensemble. Elle s'approcha de lui, le coeur trépignant d'impatience à la seule vue de son corps qui lui faisait face dans sa splendeur, cette perfection qu'elle ne serait jamais apte à se refuser tant elle avait les entrailles qui bougeaient sous l'effet de tous ces papillons qui se déployaient. Par amour, elle était prête à décrocher toutes les étoiles du ciel pour les inscrire sur sa peau qu'elle avait contre son gré, découvert de chaleur et de lumière.

- Évidemment que je l'ai fait, je voulais pas que tu t'imagines que tu comptes mon ange. T'es tout, assura-t-elle, consciente qu'elle ne pourrait pas déjouer l'autorité de ses exigences tout le temps bien qu'elle tenterait de le faire encore pour ses beaux yeux. Tu vas m'avoir mon bébé, y'aura que nous, j'ai tout coupé... Avoua-t-elle, désirant faire abstraction du monde pour laisser le leur exister, elle qui se rapprochait au plus près de lui pour lui donner tout son amour. Fais le pas... Etouffe-moi de toi mon bébé... Souffla-t-elle tendrement alors qu'elle était blottie tout contre lui. Tu sais que je veux tes lèvres pour l'éternité mon amour... Alors embrasse-moi pour toujours même, murmura-t-elle, ses yeux plongés dans les siens là où toute son affection dansait, ses lèvres accueillant la douceur des siennes dans une réserve qui prit rapidement fin lorsque leur manque vint exploser, poussant Aelya à suivre et à embraser les mouvements de sa bouche qui caressait passionnément la sienne, frémissant à ses mains qui touchaient ses courbes avant de remonter pour encadrer son visage. Je t'aime à la folie, répondit-elle entre deux baisers, son souffle s'épuisant dans la ferveur de leur échange, sa langue venant retrouver la sienne, l'effleurant avec amour, soulagée par ce contact qui lui semblait lointain tant ils ne s'étaient plus retrouvés comme ça depuis un moment. C'est trop bon d'être avec toi... Si j'avais pu, je l'aurais fait tout le temps... Tous les jours... Avoua-t-elle, encore éméchée par son manque qui la fit soupirer lorsqu'il mordilla sa lèvre, glissant dans son cou. Moi aussi mon amour... J'suis trop mal sans toi... Je vis pour toi, ajouta-t-elle en passant sa main à la base de sa nuque qu'elle caressa, ses lèvres venant déposer de tendres baisers sur sa tempe. J'ai faim bébé... On fait quoi, j'te mange là tout de suite ou tu me montres ce que tu nous as préparé ? Le chercha-t-elle malicieusement avant de mordiller son lobe.