I'm falling again, falling (PerJam)

Il tentait au mieux de la conseiller même s’il ne se sentait pas franchement légitime pour cette tâche. Peut-être qu’Aisling aurait été plus à même de pouvoir aider Jamie mais elles ne se connaissent pas et Perry imagine mal se faire rencontrer les deux jeunes femmes pour discuter envie d’enfants et avortement. Malgré tout, il essayait de rester objectif et de ne pas la faire pencher dans une direction ou une autre. De toute façon elle sait bien qu’il adore les enfants et que forcément son cœur penche plus d’un côté que de l’autre, mais ce n’est pas de ça dont il s’agit. « Si tu sais que tu vas l’aimer, il ne va pas souffrir, il ne va pas se sentir pas désiré. Même si Sio est encore jeune et que c’est un truc qui me fait un peu flipper aussi, j’ai pas l’impression qu’elle se dise qu’elle n’a pas été désirée. Parce que si à la base c’était pas prévu, ni Ais ni moi regrettons qu’elle soit là. Comme Penny aussi. » lui explique-t-il pour la rassurer. « Et puis bon, j’pense que tous les parents ont droit à ça à un moment ou un autre, on a dû tous finir par dire à nos parents qu’ils ont jamais voulu de nous mais on le pense pas vraiment, c’est juste parce qu’on est des ados un peu con. »

Jamie ne voulait pas être mère depuis toujours parce qu’égoïstement, elle ne voulait pas être responsable du bonheur de quelqu’un d’autre. Un enfant était tâche à responsabilité et elle savait que ça pouvait être déterminant sur le futur de l’enfant. Et si elle ne l’aimait pas assez et si il devenait un serial killer et si il faisait du mal à d’autres personnes ? Le pire c’était que si tout ses scénarios devaient arriver, ça serait sa faute à elle, de ne pas l’avoir aimé assez ou trop aimé, de ne pas l’avoir soutenu. Elle se confiait à Perry parce qu’elle avait confiance. Elle parlerait de ses doutes à Carter, mais il ne fera que lui dire qu’elle sera une bonne mère. Même si Perry aimait les enfants, il serait peut-être plus objectif pour aider Jamie dans son choix. « J’en sais rien … Je l’aime mais si je le garde et que finalement je décide de ne plus l’aimer il se passe quoi ? » Jamie ne croyait pas en l’instinct maternel et toutes ces merdes. « Mon dieu, il deviendra lui aussi un ado un peu con ! » Elle disait cela en riant même si dans le fond ça l’angoissait.

Même s’il ne sent pas être la personne la mieux placer pour conseiller son amie, Perry tentait de lui faire part au maximum de son expérience. Il ne peut pas ressentir ce qu’elle ressent mais lui aussi à eu des enfants sans vraiment s’y attendre. Pour Penny, il a plus ou moins eu le choix mais il ne s’imaginait pas la laisser aller en foyer alors qu’il pouvait l’accueillir chez lui et essayer de la rendre heureuse. Pour Siobhan, son amour pour la paternité s’était développée avec Penny et il ne pouvait pas se résoudre à faire adopter sa seconde fille même si c’est sans doute ce qu’aurait préférée Aisling, au début. « On décide pas de plus aimer son enfant. On l’aime malgré tout je pense, même s’il nous énerve, c’est plus fort que ça. Cet enfant il aura du monde autour de lui, tout ne reposera pas que sur toi. » tente-t-il de la rassurer. « Oui, il ne restera pas un petit bébé tout mignon mais avec un peu de chance ça ne sera pas un ado trop insupportable ! » répond-il en riant. Lui-même expérimente cette phase avec Penny et il préférait bien quand c’était une petite élève modèle au père plus irresponsable qu’elle mais les choses changent et elle doit grandir.

C’était sûr qu’il y aurait tout un monde autour de lui. Si elle ne se sentait pas à l’aise dans le rôle de mère, ce n’était pas le cas de Carter qui était déjà dans son élément. Elle devait faire un choix qui allait déterminer beaucoup de choses dans sa vie qu’elle garde ou ne garde pas l’enfant. Perry avait déjà vécu ce genre d’expérience mais d’un autre point de vue. C’était celui là dont elle avait besoin. « Mouai … pas sûr qu’on aime toujours son enfant. Je vois assez d’affaire dans le cadre de mon travail pour te dire que ce n’est pas le cas. » Evidemment il y avait des drames familiaux et même s’il c’était peu probable, elle s’imaginait être une mauvaise mère. Un enfant était une trop grande responsabilité. Le moment de l’adolescence était compliqué, surtout que son comportement envers son enfant pourrait avoir des répercussions sur la personne qu’il deviendra. « En fait j’ai trop peur … » Peur de ne pas correctement l’aimer, peur de ne pas correctement l’élever.

Il tentait de la rassurer au mieux, de lui prouver qu’il est normal qu’elle se pose des questions mais qu’il n’y a pas de raisons pour qu’elle déteste cet enfant s’il venait à naître. Il n’a malgré tout, pas envie de l’influencer dans un sens comme dans l’autre. Il a compris qu’elle a déjà reçu assez de conseils l’encourageant à le garder, elle n’a pas besoin d’une personne de plus pour la faire culpabiliser sur ce choix. Jamie restait dubitative sur le fait que peu importe les circonstances, les parents aiment toujours leurs enfants. « Oui je sais mais toi, je te connais, tu es quelqu’un de bien, tu lui feras pas de mal même s’il t’agace. » Il imagine mal son amie être une mère qui ne prend pas soin de son enfant, qui lui fait du mal mais peut-être se trompe-t-il, peut-être ne la connaît-il pas si bien mais il en doute. Quand elle lui confia avoir peur, il passa une main dans ses cheveux pour la rassurer. « C’est normal mais c’est à toi de choisir ce que tu veux. Personne d’autre n’a à faire ce choix et si Carter n’apprécie pas la décision que tu prends, c’est qu’il ne mérite pas d’être avec toi. » Il sait qu’il y a quelques années il s’est montré moins compréhensif avec Aisling mais depuis il a appris, il a changé et aussi étonnant soit-il, il a pris en maturité.