[hot] c'est un mec qui rentre dans un café et... plouf. | Grace & Archie

Un an et demie. Presque deux putain d’années que t’avais du te rendre à l’évidence. Jamais, plus jamais tu ne pourrais tenir un flingue. Finie ta carrière dans la police. Balayée en quelques secondes, comme le vent faisait disparaître les feuilles devant ta porte. Le vent, ou le type de la commune avec sa souffleuse ? t’en savais rien et dans tous les cas, t’en avais pas grand-chose à foutre, bien trop occupé à nourrir ta vengeance. Allongé sur le canapé maintenant réchauffé par ta température corporelle, tu lançais, inlassable, ta balle de tennis contre le mur, qui te revenait, docile, entre les doigts. Pensif, tu te refaisais la scène, encore et encore. Ton arrivée sur les lieux. L’entrepôt, stéréotype de repaire de méchant des années quatre-vingt dix. Tu pouvais encore, sans trop forcer, sentir l’odeur acre, désagréable, de l’humidité qui suintait de ses murs. Dans ta mémoire, rien n’avait bougé. Avec exactitude, tu revoyais chaque millimètre de la pièce. Tes collègues, planqués, et toi, jouant les têtes brûlées : pire décision de ta vie. Nom de dieu, pourquoi fallait il toujours que tu joue les héros ? Pourquoi avais tu besoin d’ce putain de frisson pour te sentir vivant ? Cette fois avait été celle de trop : de vivant, tu t’étais senti mort ; et tu t’en sentais encore, parfois. Tu mesurais toute la chance que t’avais eu de t’en être sorti. Ton coeur se serrait. Tu prenais une grande inspiration, tentant d’enrayer l’angoisse qui peu à peu te gagnait, et te tournais sur le vieux canapé en sky de ton frère. Il était vieux, partait en lambeaux, et sa matière glacée donnait à chaque assise sur son molleton un arrière goût d’expédition arctique, featuring le père Cousteau… Qui avait d’ailleurs le même bonnet que toi. Coïncidence ? Ouais. Sans doute.
Après de longues minutes à rester là, immobile, tu bondissais comme un diable hors de sa boîte ; incapable de rester en place. Tu te surprenais à repenser à ton frère, enfant, que l’on suspectait être hyperactif. Étrangement, à quarante-deux piges, tu te demandais maintenant si la tendance ne s’était pas inversée entre vous. Tu enfilais ton manteau, marchant au hasard des rues, casque et bonnet vissés sur la tête. Mains dans les poches, tu traînais dans les mêmes rues depuis quelques jours. Et ce pour une simple raison : t’étais convaincu d’avoir une piste. Peut-être pas une grande, mais qui ne tentait rien n’avait rien. Et tu priais tellement pour enfin voir le jour béni ou tu pourrais buter de tes propres mains celui qui avait failli t’ôter la vie… la boucle serait bouclée. cible en vue. Tu avais enfin localisé la brunette qui, sans grande surprise, entrait dans le salon de thé où tu la voyais s’engouffrer assez souvent depuis maintenant quelques jours, peut-être quelques semaines. Fini l’observation : il fallait agir, et vite. « une idée. Il me faut une idée.merde. Que ferait sash… que ferait sash… » tu ne l’avais jamais dit à ton frère, probablement par pudeur ou par fierté, pourtant, il demeurait une précieuse source d’inspiration pour les plans b. Ce n’était pas compliqué, lorsqu’on y réfléchissait deux secondes. Car en réalité, il suffisait de penser au truc le plus improbable, pour rester au plus près de sa pensée géniale et inattendue. Combien de fois ses plans foireux avaient capoté ? Ouais. Ok. C’était un détail qui avait son importance, mais pourtant, tu décidais de le mettre de côté. « ok. J’ai. » avais tu marmonné en te dirigeant, d’un pas assuré, vers le café où tu entrais rapidement. Du regard, tu balayais la salle, afin de repérer ta victime, et c’était parti. « let the show beggin. » tu retirais ton bonnet, plaquant tes cheveux rapidement, d’un geste de la main, et, mine de rien, t’asseyais à sa table : « hey ! Salut ! j’dois dire que j’suis agréablement surpris ! t’es tellement plus canon qu’sur ta photo tinder ! » intérieurement, tu luttais pour ne pas rire, mordant ta langue pour rester calme. Bordel, quand Sash’ saurait… il serait obligé d’admettre ta supériorité. Douze secondes d’avance sur la naissance de ton frère, ça faisait toute la différence entre vous : il ne pouvait pas te test.

@Gracelyn Scott

Rien ne t’obligeait à accoster cette femme. En fait, tu aurais très bien pu avoir plusieurs réactions : d’abord, aller la voir, simplement, et te présenter tranquillement, délivrant sans cachotterie aucune ce que tu avais derrière la tête. Mais ton expérience ne te trompait pas : en général, ce genre de situation menait à un très gênant « foutez moi la paix ou j’appelle les flics ! » sans équivoque. Avant, cette réponse t’aurait doucement fait marrer. Après tout, c’était toi la police. Toi l’autorité. Pire encore, tu pouvais embarquer un suspect récalcitrant. Mais maintenant que tu n’avais plus ni plaque ni arme, il fallait la jouer plus fine…
Tu aurais aussi pu te dégonfler. Mais ça, il en était catégoriquement hors de question. Tu avais passé trop de temps dans ton trou, et aujourd’hui, tu étais bien déterminé à en sortir. Une hibernation de deux ans. Putain, même les ours n’étaient jamais allés aussi loin ! Bien déterminé à tourner la page et aller de l’avant, tu avais donc pris sur toi, quitte à utiliser l’excuse la plus bateau au monde pour accoster cette femme. Oh, il était fort probable qu’elle ne soit pas aussi stupide que tu en avais l’air. Ce n’étais pas son intelligence que tu mettais en doute. Pour être honnête, il n’y avait que de sa potentielle méfiance, dont tu avais la trouille. Tu t’mettais à sa place deux secondes. Elle était belle, distinguée dans ses fringues vintage qui, aussi cool pouvaient elles être, avaient le désavantage de la faire sortir de la masse. Loin du petit mouton de panurge en goguette, il était facile de l’identifier en un clin d’oeil… Alors forcément, toi et ta gueule faussement sympathique de petit con ; très probablement bien loin de ceux qu’elle pouvait fréquenter dans son quotidien, venir l’aborder sans raison apparente, y’avait de quoi se poser des questions : à sa place, toi aussi, tu serais resté sur la réserve… ça sentait la banane a plein nez tout à coup, tu te souvenais pourquoi Sash’ faisait merder ses histoires : petit 1) pour qu’un mensonge puisse tenir la route, il fallait toujours qu’il y ait un fond de vérité. Par exemple… lorsque tu avais menti à Sasha sur la raison pour laquelle son dessin avait été massacré, tu lui avais dit que ton café avait fini accidentellement répandu sur son carnet. En revanche, là où la vérité résidait… c’était dans le fait que son dessin était immonde ! Et petit 2) … il mettait beaucoup trop d’oiseaux dans ses mensonges

Étonné par la réponse de la brunette, tu hésitais quelques secondes « non ! Je vous jure que… si vous avez cru que j’me payais votre tête…enfin… j’suis confus, sincèrement ! » comme tu le pouvais, tu tentais de te raccrocher aux branches. Seulement voilà : tu ne trompais personne. Rapidement, tu changeais de sujet : « j’m’appelle Archie. J’peux vous offrir un café ? Pour me faire pardonner mon manque de tact. » tu tentais le tout pour le tout, laissant ses suppositions volontairement sans réponses : tu préférais rester modeste plutôt que de griller ta couverture déjà à moitié tombée : finalement, tu commençais sérieusement à douter de ta supériorité sur ton frère. Pour l’instant, l’heure n’était pas à ce débat. En attendant sa décision, tu prenais connaissance de la carte, jouant avec ta barbe pour te donner une contenance. Si d’apparence tu semblais maîtriser, t’avais l’impression d’être en roue libre intérieure. Il était temps de tirer sur le frein à main.

Tu te sentais con, mais con ! Merde, en plus d’avoir perdu ta capacité à tirer sans avoir la tremblote, tu te retrouvais également sans ta capacité légendaire à jouer la comédie pour arriver à tes fins ? T’étais désarçonné et pourtant, il s’agissait de rester crédible : hors de question de t’enfoncer encore plus : en attendant que cela se tasse, il sera donc question de te faire petit. Peut-être même de jouer sur la corde sensible ? Tu ne savais pas encore vraiment comment tu allais t’en tirer, et ses suppositions n’étaient pas pour te rassurer. Tu avais eu raison de croire qu’elle n’était pas stupide. En fait, c’était même pire que ça : à l’entendre, tu avais presque l’impression de faire face à une mentaliste : ça te paralysait. Tes yeux fixaient toujours la carte interminable du café, que tu avais en réalité parcourue environ quatre fois : mieux valait paraître indécis que démasqué. Tu mordais ta lèvre inférieure, cherchant comment te sortir de cette histoire. Rajouter une tartine d’absurde sur ton mensonge ? Non. Trop risqué : soit ça passait, soit ça cassait, et si tu perdais cette femme, tu pouvais dire adieu à la piste que tu avais… Hors de question de prendre ce risque. Tu réfléchissais quelques instants, écoutant ses conditions, et soupirais. Te redressant contre le dossier matelassé de la chaise, tu hochais la tête : « ok. J’arrête. Vous avez raison, c’est ridicule. » ton regard se posait sur elle, et tu le laissais la détailler sans même t’en cacher. Tu reposais la carte, tes doigts jusqu’ici glissés dans ta barbe regagnant aussi calmement que tu le pouvais la table en bois. Puis, du bout de ton pouce, tu lissais ta moustache, prenant une inspiration. « vous avez raison. C’était la technique de drague la plus nulle au monde. J’suis entré dans le café, et pour une raison que j’ignore… j’me suis dit qu’il fallait absolument que je vous parle. J’voulais pas vous faire peur. J’suis désolé. Vous m’aviez l’air sympathique, j’voulais juste qu’on fasse connaissance. » a sa demande de ‘ne rien tenter de stupide’, tu arquais un sourcil, un léger rire franchissant tes lèvres : « promis. J’suis pas un tueur en série, vous n’avez rien à craindre. » et croisant les bras sur ton torse, tu lançais, un sourire narquois dessiné sur ton visage, rentrant dans son jeu : « mais… puisque vous insistez… je prendrais bien un grand café serré ! »

Ok. Ta technique était loin d’être la meilleure. Pire encore, elle était carrément merdique. Mais sur le coup, tu n’avais rien trouvé de mieux. Tu ne comprenais pas : quand il s’agissait de ton frère, le plan le plus foireux pouvait marcher. Pire encore, quand vous étiez plus jeunes, c’était ce genre de technique claquée qu’il utilisait ! Bien sûr, tinder n’existait pas encore à l’époque. Mais tu ne savais pas comment, la chasse sur caramail, ça payait plutôt bien… et demeurait pour toi un mystère irrésolu, au même rang que les pyramides d’Égypte ou le triangle des Bermudes : ça existait, mais personne n’avait d’explication. En ce qui te concernait, toi, t’étais convaincu que ça avait quelque chose à voir avec sa tête de petit enfant naïf, dont il usait et abusait lorsque le vent tournait. Toi, quand le vent tournait… t’avais aucune technique. Généralement, tu te contentais de rattraper le coup, un peu comme par magie, au pif-o-mètre, comme ça. Exactement comme tu venais de le faire miraculeusement avec la demoiselle qui semblait baisser sa garde. Ou du moins, elle semblait moins méfiante à ton égard : c’était déjà une bonne chose. Tu l’écoutais attentivement, hochant la tête. Pour ça, t’avais beau ne pas être le type le plus fin de Bowen, pourtant, tu ne pouvais qu’être d’accord avec la brunette qui se tenait devant toi. Tu ne répondais rien et pourtant : tu repensais à tes raisons d’avoir rejoint la police, lorsque tu étais plus jeune. Ta mère. Et toutes ces femmes qui passaient leur temps à sillonner les trottoirs, malgré les dangers qui  y subsistaient. Combien d’entre elles étaient venues dans ton bureau pour t’expliquer qu’elles avaient été abusées ou qu’une de leurs collègues avait été retrouvée sans vie au fond d’une ruelle ? Y repenser te laissait le coeur lourd, ça te dégoûtait: comment pouvait-on en arriver là ? Et surtout, comment les aider maintenant que tu avais quitté la police ? « je sais. Votre réaction était légitime. » te contentais tu de répondre. Seulement voilà. T’étais pas capable de te taire. T’avais beau essayer, ça te coûtait ! À l’entendre parler de crier, tu te mordais la langue fort, mais si fort !! pourtant, rien n’y fit et d’un air moqueur: hm. Crier pour me faire fuir ? c’est mal me connaître ! En fait… j’aurais espéré vous entendre crier dans d’autres circonstances ! » tu arquais un sourcil, mordant ta lèvre inférieure pour ne pas rire, observant toute réaction de sa part. Riant légèrement, tu la suivais du regard lorsqu’elle partit prendre vos boissons, et tu la remerciais d’un grand sourire lorsqu’elle revint quelques instant plus tard : « ne vous excusez pas. En fait … c’est plutôt moi, qui vous dois des excuses. J’ai été extrêmement lourd. tu prenais ta tasse que tu portais à tes lèvres, et demandais, le plus sérieusement du monde « et… vous faites quoi dans la vie sinon ? j’veux dire… à part crier pour faire fuir les prédateurs sexuels, bien sûr ! » après tout, t’étais officiellement là pour faire connaissance non ?

C’était plus fort que toi, il fallait que tu vanne. T’avais beau essayer de te contrôler, la blague était avant tout pour toi un moyen d’expression. Une façon pour toi de dire ce que tu pensais tout bas sans pour autant devenir violent et mesquin dans tes paroles… mais aussi et surtout, une porte de sorte inespérée lorsque la discussion prenait un tournant un peu trop glissant à ton goût. Là, ce n’était rien de tout ça. Une simple envie de rebondir sur ses paroles, dans le simple but assumé de la taquiner : si tu avais peur qu’elle ne le prenne mal ? Non. Après tout, elle venait d’insinuer de façon à peine dissimulée que tu serais potentiellement capable d’empoisonner son café, par conséquent, il y avait de grandes chances pour qu’elle comprenne que ce que tu employais là n’était rien d’autre que ce à quoi cela pouvait ressembler : une énorme plaisanterie. A sa réponse, tu éclatais de rire, avant de lancer : « il est vrai que j’ai adoré la série Dexter, mais… j’pourrai jamais être comme ce type. Et… je pensais simplement vous proposer de regarder un film d’horreur ensemble ? Je… ne vois pas ce qu’à a voir la taille de mon égo avec cette proposition ? Ceci dit… si vous voyez une autre activité qui fait crier… j’suis preneur ? » tu lui adressais un clin d’oeil amusé, avant de prendre un air faussement naïf, cette fois-ci bien plus assumé que lors de votre premier contact, lui montrant délibérément que tu te moquais. Lui adressant un énorme sourire, heureux de la dimension légère qu’avait prise la discussion, tu prenais une nouvelle gorgée de ton café, l’écoutant cette fois-ci bien plus sérieux. Tu hochais la tête : « oh… vous avez pris un grand virage dans votre carrière ! j’peux vous demander ce que vous préférez entre les deux ? » pure curiosité. Totalement gratuite. Mais il fallait bien admettre que tu te prenais au jeu de votre discussion. Les deux métiers de la demoiselle étaient tellement différents, tu étais curieux de savoir. Haussant les épaules, tu reposais ta tasse, avant de reposer ton regard sur elle « eh bien… moi aussi j'étais dans la justice. J’ai changé du tout au tout. J’ai été lieutenant de police. Pendant presque vingt ans, j’ai bossé au commissariat de Bowen. Mais… maintenant, j’suis sérigraphe. Et pour tout vous avouer… je n’échangerais la tranquillité de mon atelier pour rien au monde ! »

A sa réponse, tu éclatais de rire : « pour être tout à fait honnête… je n’aime pas vraiment les fils d’horreur. En fait, je n’en regarde qu’un par an. A Halloween ; histoire de marquer le coup ! » tu t’étais mis à rire, retirant ton bonnet, laissant découvrir ta chevelure brune que tu replaçais en quelques coups de main, histoire de te redonner une tête somme toute humaine ; du moins, autant que faire se pouvait : la coupe Jean-Eudes premier du nom, les cheveux aplatis par ton couvre chef, très peu pour toi : avoir chaud aux oreilles ne voulait pas forcément dire « avoir l’air con », ce n’était pas une fatalité ! Mettant ton bonnet dans ta poche, tu terminais ta phrase, amusé : « mais… techniquement, ça peut faire crier, s’il est suffisamment surprenant, ou que l’on est trop impressionnable. » tu riais légèrement, te remémorant votre premier film d’horreur. Tu vous revoyais encore, ton frère et toi. Lui, enveloppé dans le plaid, cachant ses yeux, et toi, disparaissant toutes les deux minutes pour des « envies de faire pipi incontrôlables »… enfin ça, c’était ce que tu lui faisais croire. Car derrière cette cystite savamment inventée, se cachait en réalité une occasion toute trouvée pour le faire flipper : porte qui claque, rideau qui bouge et voix d’outre tombe lui intimant de ranger ta chambre s’il ne voulait pas que le monstre sous son lit lui bouffe les pieds, tu ne lui avais rien épargné, si bien qu’il n’était pas rare qu’il t’en reparle, à chaque trente et un octobre…
A sa remarque, tu arquais un sourcil, faussement impassible. Sur le coup, tu te demandais même si une femme à qui tu aurais pu donner le bon dieu sans confession venait réellement de te lancer ce genre de réponse à laquelle tu ne te serais attendu sous aucun prétexte. Tu riais légèrement, lui adressant un sourire et lui répondais d’un air faussement détaché « oh, je vois… effectivement… je crois que ce n’est pas la taille de l’égo, qui sert dans certaines occasions… qui d’ailleurs, peuvent aussi se présenter dans des parcs d’attractions, pour ceux qui aiment le grand frisson ! » tu mordillais ta lèvre inférieure, amusé, et lui adressais un sourire « au fait… c’est quoi le nom de votre boite ? j’en suis peut-être client, on s’est peut-être croisés sans même le savoir ! » avais tu lancé dans un sourire. Bon, ok, tu n’étais pas du genre cluber, mais tu aimais, de temps à autres, aller boire un verre, seul ou accompagné. Hochant la tête, tu lui adressais un sourire « ça n’a rien de sorcier. C’est… une technique d’impression, couleur par couleur. Ca se fait à la main. Si vous préférez… j’suis une sorte d’imprimeur, avec quelques talents en dessin en plus ! » avais-tu résumé, afin de lui expliquer au mieux en quoi consistait ton travail : oh ! Mais j’y pense ! Si vous voulez… passez à l’atelier un jour ! » et dans un sourire, tu lui tendais ta carte de visite.

Amusé par ses aveux sur les films d’horreur, tu lui adressais un sourire bienveillant. Une chose en commun et pas des moindres : l’avantage dans ce genre de situations était probablement que tu n’aurais pas à faire semblant de gérer : premièrement, parce qu’en ayant la trouille tous les deux, vous ne choisiriez probablement pas de films de ce genre, et secondement parce que… à l’heure actuelle, un café, c’était déjà pas mal. Amusé, tu t’étais lancé sur la pente glissante des plaisanteries douteuses. Mais cela ne restait que ce que c’était : de simples plaisanteries auxquelles tu ne te serais jamais attendu à avoir de réponses. A sa remarque, tu arquais un sourcil, un peu surpris, presque désarçonné, mais pas pour les mêmes raisons que tout à l’heure : t’étais agréablement surpris qu’elle n’entre dans ton jeu. Un sourire en coin se dessina sur tes lèvres et tu te penchais vers elle, murmurant, de sorte à ce qu’elle et seulement elle puisse entendre ce que tu t’apprêtais à dire : «  Ah oui ? j’ai quelques idées en tête moi aussi. Mais… je serais bien curieux de connaître les votres… surtout si vous aimez le grand frisson ! » tu lui adressais un clin d’oeil, reprenant, l’air de rien la conversation là où vous l’aviez laissée. Tu secouais la tête, étonné de n’avoir jamais entendu parler de cet endroit. « je n’en avais jamais entendu parler mais ceci dit, je crois avoir une bonne raison pour le découvrir maintenant ! » tu lui adressais un sourire et attrapé ta carte que tu lui tendais: « c’est vrai, ce n’est pas vraiment répandu. En fait, je n’aurais jamais pensé faire ça de ma vie ; c’est mon frère, qui m’a fait essayer, et... » ‘et’, de fil en aiguille, tu avais recommencé un jour, puis l’autre, et au fil du temps, tu en avais fait ton gagne pain. Vendre tes dessins. Rêve de gosse que tu n’aurais jamais pensé pouvoir vivre un jour. Et t’en étais pas frustré pour autant : après tout, tu avais déjà réalisé ton premier rêve celui de devenir flic. Tu savais te contenter de peu. Mais grâce à Sasha, tu avais renoué avec tes premières amoures. T’avais repris le dessin, et pas que : Les imprimer toi même, c’était la cerise sur le gâteau. Tu lui adressais un sourire haussant les épaules « et… pourquoi pas demain ? Dans l’après midi ? Si vous n’avez rien de prévu, bien sûr ! » tu souriais légèrement, attendant sa réponse. Tu n’avais pas prévu de montrer à qui que ce fut ton atelier, mais tu avais toujours appris à prendre les occasion qui se présentaient.

Il y avait encore quelques instant, tu te disais que tu étais mal barré. Intérieurement, tu t’étais insulté peut être cent fois de ces injures que tu aimais tant et dont tu abusais. Putain. En temps normal, cela ne t’aurait fait ni chaud ni froid, de te faire éconduire de la sorte par une demoiselle : il n’y avait pas d’autre enjeu que de finir la nuit avec ou sans elle. Cependant cette fois-là, c’était différent. Tu devais rentrer avec elle. C’était une question de vie ou de mort pour toi. Pour aller de l’avant, il te fallait cette brunette. Seulement voilà. Si en temps normal il n’y avait aucun enjeu, tu ne te mettais pas la pression et souvent, ça marchait assez bien. Ce qui, soyons honnête, était loin d’être le cas, ce soir. T’avais tellement peur de foirer, t’étais tellement flippé à l’idée qu’une deuxième chance n’existe ni dans ce monde, ni dans un autre, que t’avais failli tout foutre en l’air. Erreur de débutant, tu pestais autant que tu pouvais au fond de ton crâne… Pourtant, sans que tu ne comprenne pourquoi, t’avais réussi à récupérer le truc. Finalement, peut-être qu’un bon dieu existait. T’y avais jamais cru, mais là, il fallait bien admettre qu’il y avait de quoi te poser des questions.

Depuis quelques minutes maintenant, la discussion allait bon train entre vous, si bien que, de loin, on aurait pu vous croire bons amis, et ce depuis … depuis… combien de temps ? Très bonne question. En tous cas, assez pour que certains clients vous prennent pour frères et sœurs ; peut-être même mari et femme. Et le pire dans tout ça, c’était que tu ne les remarquais même pas. Ton regard dans le sien, tu te mis à rire, lui adressant un sourire amusé. Et d’un air malicieux, tu murmurais, d’un ton évocateur à peine masqué : « pour ça… il faudrait encore que l’on sorte d’ici... » tu lui adressais un clin d’oeil amusé, hochant la tête « très bien… ça me fait une seconde raison de venir dans ce cas. » tu te mis à rire. Oh, il était bien trop tôt pour lui avouer, mais la maîtresse de maison était très probablement ta raison numéro une pour venir sur les lieux. Toi qui n’aimais pourtant pas particulièrement les boites de nuit… il fallait croire que tu pouvais faire des exceptions, si tu décidais que cela en valait le coup. Plus sérieux, tu hochais la tête à sa supposition qui terminait, par la même, ta phrase : « du moins, suffisamment pour que l’idée de quitter mon job ne soit pas une fatalité mais une aubaine. » tu lui adressais un sourire, hésitant quelques instants. Plus tu y pensais, plus tu te disais que demain, c’est loin, et Akhenaton n’était pas là pour te contredire. Relevant ton regard noisette sur le sien, tu lui adressais un sourire, ton ongle tapotant sur la table : « et… pourquoi pas maintenant ? j’suis libre… visiblement vous aussi… si ça vous dit... » t’as haussé les épaules, lui adressant un grand sourire. pitié, faites qu’elle n’ait rien de prévu ! pas du genre à supplier qui que ce fut, encore moins le « tout puissant », tu espérais qu’elle accepte ta proposition.