/hot/ You can play your card, I'll hold onto mine (Damon)

Un sourire en coin, un sourire qui voulait tout dire. Bien qu'il fût toujours souriant comme garçon, ce sourire voulait dire autre chose que celui des photos qu'il pouvait faire. Là, il allait finir sa soirée avec quelqu'un, une personne dont il avait clairement envie à présenter. « Vas-y », il devait quand même attendre que Lincoln vienne ouvrir pour lui laisser la chance de monter à son tour. Il avait quand même vu son regard quand il avait posé les billets devant lui, il savait très bien qu'il allait lui offrir ce verre, mais ce n'était pas quelque chose que le jeune homme voulait laisser passer. Il le vit partir vers cette fameuse porte, mais surtout, il eut ce qu'il voulait quand cette fameuse porte était entrouverte, l'appelant pour qu'il s'y glisse. Un soupir passa la barrière de ses lèvres, heureusement qu'il n'avait pas eu la surprise de se faire reconnaître par quelqu'un avant qu'il ne prenne cette fameuse porte et qu'il la ferme derrière lui. Il ne prit pas non plus longtemps à monter les escaliers, parce qu'à force, bien qu'il l'avait rejeté la dernière fois, il le voulait à présent. Emporté par le t-shirt de la main de Lincoln, il était à présent sur son territoire.

« Tout doux. »

Un rire passa la barrière de ses lèvres en disant cela alors qu'il était maintenant proche de l'asiatique pour son plus grand bonheur. Il le laissa toucher son visage de ses doigts, gardant son regard bleuté sur sa personne. « J’ai tellement envie de toi… », un sourire déjà présent qui venait s'agrandir en entendant ses paroles. Et voilà, un regard, des gestes, et enfin ses lèvres contre les siennes. Il n'avait qu'envie d'une seule chose à présent, aller plus loin, continuer à goûter aux lèvres de Lincoln pendant toute cette soirée. Il n'attendit non plus pas longtemps avant de se coller à lui sans jamais lâcher ses lèvres comme si c'était devenue une drogue beaucoup plus forte qu'il ne l'aurait cru. C'était à son tour de passer ses mains quelque part, en dessous du haut de l'homme en face de lui. Découverte plaisante du bout de ses doigts, il allait avoir un beau spectacle sous ses yeux visiblement. Mais d'une autre main, il attrapa le haut du jean de Lincoln pour le rapprocher encore plus, éloignant ses lèvres des siennes un instant.

« Si tu en as tellement envie, qu'est-ce que tu attends ? »

Il s'éloigna alors de lui pour retirer le haut qu'il était en train de porter, continuant de reculer pendant un instant après avoir balancé son haut quelque part dans l'appartement où il se trouvait. Son regard bleu était posé sur Lincoln, il n'était pas certainement aussi bien foutu que l'asiatique, mais il était quand même costaud. Il attrapa à nouveau le propriétaire par le haut, ayant l'objectif de lui enlever rapidement, chose qu'il fit sans prendre une seconde.

« J’attends que ça moi. »

Torse nu, l'un comme l'autre, l'américain passa une main dans la tignasse brune de Lincoln pour le rapprocher d'un seul coup contre ses lèvres, baiser passionné, transcription de la fièvre qui était en train de lui monter, alors qu'il se collait contre lui.

 
« On se fait désormais gourmand, à ce que je vois… » Dit-il face à sa réflexion, après l’avoir dévoré du regard lorsqu’il ôta son haut, puis le sien en l’espace de quelques secondes. Damon le surprenait, il était agréablement entreprenant, semblant avoir oublié tout de sa réserve et de sa réticence, de quoi embraser totalement Lincoln. Les blasphèmes du désir forcent en cet instant la porte du politiquement correct. L’échange de leur ardeur ne s’en exprime que d’avantage à chaque retrouvaille de leurs bouches, de leurs langues entremêlées. Dans un délice qu’il redécouvre à chaque nouveau baiser, Lincoln se surprend à sentir l’électrisation de son corps tout entier. Chaque partie de son être, chaque fragment de cellule qui le compose ne sont qu’une montagne de vibration qui implose successivement au fil des secondes. L’expression du moindre de ses gestes ne sont qu’une réponse aux provocations de son autre… Cette main virile qui prend d’assaut le torse de son amant, la douceur de ses doigts qui caresse cette nuque longuement, s’entortillant dans la chevelure de Damon au fil des instants pour finalement l’en délaisser de cette douce et sensuelle attention et descendre encore, encore. Les doigts aventureux se sentent le besoin de répondre à la torture par une torture similaire.

Ses lèvres abandonnent celles de Damon pour se répandre sur les sueurs de sa nuque et ce petit lobe d’oreille somptueusement malmené, mordillé et agressé dans une libération proche de l’extase. Les gestes se multiplient, les caresses s’intensifient alors que les corps se dénudent de plus en plus, alors qu’il fait tomber la ceinture du pantalon de Damon, en même temps que sa main glisse adroitement sur sa virilité, Il y a comme une attaque, telle une provocation ultime, à un point tel que l’entièreté des deux jumelles traversent la paroi du pantalon et du boxer de Damon, saisissant l’objet de son affection et ce temple d’extase qu’il se veut déjà tellement impatient de combler de tout son être.. Lincoln veut conduire le bal, veut mener la danse et le fait clairement savoir. Subitement pourtant, il se détache, il le provoque sous une petite pique adressée sur un sourire des plus aguicheurs... tout en laissant l’une de ses mains venir se perdre sur l’entrejambe de Damon, par-dessus son pantalon.

« Je te pensais un peu plus sauvage que ça, mon chaton. » Murmura-t-il avant de contourner Damon et avancer à reculant jusqu'à son canapé sur lequel il se laisse tomber. Toisant le jeune homme comme s'il s'agissait d'un spécimen rare. Il l'appelait de son regard, il l'appelait à une nuit dont il se souviendra...

« On se fait désormais gourmand, à ce que je vois… », peut-être même un peu trop sur le moment. Il n'était pas du genre à faire les choses de manière précipité, mais là il en avait plus qu'envie Damon. Peut-être pour ça qu'il s'était déjà débarrassé rapidement des hauts qu'ils avaient pour continuer à l'embrasser, parce qu'il voulait que les choses se passent vite pour son plus grand plaisir, mais aussi certainement pour celui de Lincoln. Néanmoins, il laissa échapper un rire en entendant les paroles de l'asiatique sur les gestes qu'il venait de faire, mais aussi sur ce baiser certainement beaucoup plus expressif que les autres. Il sentait ses mains baladeuses sur son corps, clairement. Et surtout vers cette zone qui était clairement plus sensible que les autres. Des soupirs d'aise, il en avait lâché alors que son sourire était toujours plaqué contre ses lèvres à l'américain, il l'avait laissé faire en espérant qu'il fasse plus pour lui que tout simplement le torturer, mais visiblement ce n'était pas ce que Lincoln avait en tête quand il s'éloigna de lui d'un seul coup.

« Je te pensais un peu plus sauvage que ça, mon chaton. », un grognement passa la barrière des lèvres de l'acteur alors qu'il regardait son partenaire se mettre sur son canapé. Un chaton, sérieusement ? Un nouveau rire passa la barrière de ses lèvres avant qu'il ne se débarrasse lui-même de son jean pour se retrouver en boxer, avançant tranquillement vers lui. Venant alors s'assoir sur ses cuisses sans aucune gêne, il rapprocha ses lèvres de l'asiatique, assez pour qu'elles se frôlent, mais pas assez pour qu'elles se touchent totalement. Qu'il prenne le contrôle, ça ne le gênait clairement pas, ce n'était pas le premier à être ce genre d'homme à toujours vouloir être au-dessus... enfin, c'était rare surtout. Les yeux bleus de Damon se posèrent dans les iris foncés de Lincoln avant qu'il ne se mette encore une fois à rire.

« Miaou ? »

Lui aussi pouvait faire les choses à sa manière, certainement pour ça qu'il avait glissé une main tout le long du torse du jeune homme, surtout les ongles qu'il avait, puis il finit littéralement son chemin dans le jean de celui-ci. À son tour de toucher et de torturer comme il lui avait fait quelques secondes plus tôt. Assez, mais pas trop non plus. Il relâcha après quelques tortures avant de se relever, mais aussi de l'emporter avec lui, à nouveau debout.

« Emmène-moi dans ta chambre, veux-tu ? »

Damon sait jouer, pour le grand plaisir de Lincoln qui l’accueille avec désir sur ce canapé. Il le laisse mener, sortir ses crocs, ses griffes, Lincoln était soumis à ses mains, ses lèvres, ses caresses, ses envies de dominer. ll lui permet cet instant de gloire, il en profite pour découvrir le jeune homme. Car oui, les ébats auxquels s'adonnent Lincoln ne sont pas toujours que ce qu'ils semblent être uniquement. Les échanges électriques charnels lui apprennent bien des choses. Damon est un challenger, il aime les défis, il aime les relever. Ce bout d'homme a décidément tout pour plaire à notre baron de la drogue.

Et Lincoln ne pouvait s’empêcher de rire face au miaulement de Damon. Certes ils ne se connaissent pas vraiment, mais la répartie et l’attitude de cet homme lui plaisent déjà beaucoup. Leurs corps avaient déjà instauré une alchimie si naturelle, qu’il n’y avait pas besoin de penser à la prochaine étape, tout se faisait de manière fluide et spontanée. Comme cette main qui s’aventure plus bas, le torturant un instant avant de lui poser la question qui invitait Lincoln à oser bien plus à présent. « Comment refuser, quand c’est si gentiment demandé… » Une fausse interrogation, alors qu’il laissa sa main aller accaparer celle de Damon pour le mener jusqu’à cette chambre. A peine arrivés au bord du lit que Lincoln poussa Damon pour qu’il s’y assoit et qu’il s’active à lui retirer ce jean encombrant. Se tenir debout une seconde pour s’accroupir, s’accroupir pour s’agenouiller… S’agenouiller pour exprimer un ‘je te veux’ se déclinant sous les volutes d’une bouche emprisonnant en son sein un membre trahissant toute l’envie pouvant malmener l’être d'un homme. Alterner les caresses buccales sous la férocité d’une main tantôt plus douce, tantôt plus énergique et un tant soit peu violente. A l’image de son caractère, Lincoln n’est pas totalement doux, ni totalement sauvage, il baigne entre ces deux rives. Il accable, il violente, il surprend peut-être ? Qu’importe, tant que le désir continue de rimer et de se perpétuer avec l’absence de limite et de pudeur entre ces deux corps qui brûlent.

Quoi de plus beau aux oreilles que le souffle, le râle du plaisir, s’étouffant et se libérant sous l’apanage d’un gémissement clairement ressenti ? Quoi de plus satisfaisant que de constater que votre expérience, que votre savoir-faire et que les directives de vos propres envies sont en train d’emmener l’autre aux barges de ce septième ciel que tout le monde espère à chaque relation un tant soit peu intime ? Plus de vêtements, seuls leurs corps qui ne cessaient de se découvrir davantage. Son corps qui se presse alors que ses phalanges fermes et viriles ne viennent se refermer sur les hanches de Damon, tant pour le serrer, que pour le repousser, que pour l’encourager, que pour l’arrêter. Une pléiade de solution témoignant de son imprévisibilité à chaque toucher, à chaque contact…« Je veux te prendre… » Y-a-t-il plus explicite que cela ? Il lui était plutôt important de garder la maîtrise de cette situation.

Un sourire enchanté de voir que les choses sont comprises entre l'un et l'autre, Damon n'était plus capable d'attendre à présent, il avait envie de le sentir coûte que coûte, c'était pour ça qu'il n'avait pas hésité à lui demander de l'emmener avec lui dans sa chambre, pour son plus grand bonheur. « Comment refuser, quand c’est si gentiment demandé… », un rire passa à nouveau la barrière des lèvres de l'acteur alors qu'il laissait l'asiatique l'emporter avec lui jusqu'à sa chambre, mais surtout le pousser sur ce lit. Un sourire sur ses lèvres, les choses allaient commencer alors qu'il le regardait se déshabiller devant ses yeux, un magnifique spectacle qui faisait mordre la lèvre à Damon. Il était beaucoup bien bâti pour le grand des bonheurs de l'acteur, celui-ci beaucoup trop concentré à analyser les gestes et les mouvements de celui qui allait certainement lui faire passer une merveilleuse nuit. Imaginons alors ce qui avait bien pu se passer dans la tête du jeune homme avec ce que Lincoln venait de lui faire subir, entre soupir, râle et gémissement le trahissant dans ce qu'il avait déjà refusé la première fois. Les paupières fermées, des mains se baladant sur les draps en les attrapant d'une main ferme avant que ses bleus aient encore le pouvoir de se poser sur le brun en face de lui. « Je veux te prendre… », à ça, l'acteur ne pouvait refuser. Il en avait plus qu'envie. Mais même s'il sentait cette dominance émanant de Lincoln, il ne pouvait pas s'empêcher de faire les choses à sa manière. Il avait quand même réussi à inverser la situation où l'asiatique était en dessous de lui et qu'il se trouvait sur ses hanches.

« La place de le dire, il faut le faire, tu sais ? »

Et c'était à sa place qu'il faisait les choses, s'appuyant sur le torse musclé du propriétaire de l'endroit pour commencer le chemin de son membre au sein de sa personne, assez pour le faire se mordre la lèvre, assez pour lui laisser échapper un semblant de gémissement. On pouvait croire que cela faisait beaucoup trop longtemps que cette situation n'avait été vécu par le plus jeune des deux, mais c'était surtout une précipitation de la part de l'acteur qui avait donné naissance à tout cela. Trop pressé, trop impatient, il avait eu l'intelligence de s'ajuster à Lincoln avant de commencer à bouger de lui-même. Un juron passa à nouveau les lèvres de celui-ci, se mordant encore plus la lèvre inférieure qui n'avait pas demandé une telle torture.

Lincoln eut juste le temps d’enfiler une protection, que Damon se trouvait au-dessus de lui, à prendre les choses en mains. Linc’ fut surpris par ce fait, agréablement surpris, au point ou il ne trouva rien à dire, juste vivre le moment. Se perdre en lui était plaisant, grisant, et ô combien bon. La façon dont il avait de se mouvoir, comme s’il était dépendant… c’était tout simplement jouissif. Il avait toujours su apprécier les bonnes choses et Damon se révélait être une palette composée de mille merveilles. Il laissa ses mains montées vers son torse, admirait ce corps parfait en laissant échapper un. « Putain, t’es parfait ! » Et Lincoln renversa la tendance, se retrouvant à présent entre les cuisses du jeune homme, pouvant ainsi aisément l’embrasser parce qu’il en mourrait d’envie. « On a encore toute la nuit devant nous » Lui dit-il sur un sourire, entre deux baisers. Ses coups de reins se firent plus insistants alors qu’il cherchait de nouveau sa bouche pour l’étreindre. Ses griffures, ses caresses, ses frôlements. Tout le poussait un peu plus dans la luxure et dans l’abandon d’une étreinte dans laquelle seul la débauche avait sa place. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où une simple partie de jambes en l’air l’avait à ce point transporté. Il ne sert à rien de lutter contre ce que réclame le corps ou de se voiler la face quand un éclair vous frappe dans le dos. Il planta son regard dans le sien. Appel silencieux guidé par l’unique désir de ne faire qu’un, une nuit durant. Damon était magnifique. Désespérément magnifique. Et Lincoln bouillait. D'incrédulité. D'intensité. De l'immensité qu'il avait l'impression d'abriter en lui à cet instant. D'invulnérabilité aussi. Lincoln ne savait plus respirer. Parce qu'il voulait tout de lui. Il voulait tout lui donner. Il voulait le laisser prendre aussi, tout ce qu'il désirait.

Nous sommes quelque part tous les deux. Hors du monde. Bowen By Night bat son plein sous nos ébats sulfureux. Les étoiles nous envient ce moment et brillent de mille feux pour qu’on les voie. Rien n’a plus d’importance que toi et moi.

Lincoln ignorait quelle heure il était lorsqu’il ouvrit les yeux ce matin. Sans doute encore trop tôt pour quitter le lit, mais déjà à l’heure pour passer les premiers appels de contrôle de son business. A ses côtés, un corps qu’il avait bien appris par cœur cette nuit. Un soupir rappela sur son visage un sourire. Damon venait lui aussi de se réveiller doucement, Lincoln lui adressa un sourire en coin, mi-figue, mi-raisin. Une troisième moitié s’y amalgame – mi-rieur. « Bien dormi ? »

Nuit d'excès, nuit de folie. Il n'avait pas prévu que sa soirée finisse ainsi, dans le lit d'une personne qu'il n'avait pas porté dans son estime la première fois qu'il l'avait croisé, et à présent il était en train de se laisser plonger dans la luxure à ses côtés. Il écoutait chacune de ses paroles, mais il était incapable d'y répondre par des phrases complètes, parfois coupées par des gémissements de sa part sous les coups de reins d'un homme qu'il n'allait pas laisser partir si facilement. La passion d'être avec un partenaire qui pouvait comprendre ce qu'il souhaitait au fond de lui, lui faisait un bien fou. Une espèce de connexion, ou juste qu'il n'avait pas connu ce genre de choses depuis longtemps, lui qui avait parfois du mal à s'endormir la nuit, Lincoln avait réussi à l'épuiser, mais avec une merveilleuse et parfaite solution. Sa sœur allait certainement s'inquiéter, il n'avait pas eu le temps de lui envoyer un message pour la prévenir qu'il ne serait pas là. Enfin, il lui expliquerait quand il pourra.

Il n'avait pas conscience, mais il avait terriblement bien dormis dans des draps qu'il avait découverts la veille. Nu comme un ver, sa respiration était calme et pour une fois, il était serein et pas anxieux d'une nouvelle longue journée de boulot... Enfin, il ne savait même pas quelle heure était sur son téléphone quand il ouvrit doucement les yeux. « Bien dormi ? », Damon tourna doucement la tête en se frottant rapidement les yeux comme un enfant qu'on venait de réveiller d'une bonne nuit de sommeil. Il regardait alors de ses yeux bleus cette personne qui lui avait fait passer une merveilleuse nuit, il avait certainement fini par lui laisser des marques dans son dos avec ses ongles. En attendant, Damon se redressa doucement pour se rapprocher des lèvres de celui-ci, posant sa main sur sa joue avant de lui piquer un baiser rapide.

« Absolument. Et toi ? »

Sourire sur ses lèvres, il se remit alors sur le dos pour profiter encore et encore d'un moment de tranquillité avant de devoir sauter du lit pour se diriger vers le plateau de tournage. Enfin, il n'en avait pas tellement envie, il serait même tenté de retenir Lincoln aussi, un peu trop dans cette douceur du matin.

C’avait été beau. Simple et déterminant. Savoureux, presque écœurant de perfection. Ses sens malmenés en réclamaient encore, encore, encore – Cela ne ressemblait pas à Lincoln. Des mecs ? Il pouvait en avoir facilement, et il finissait toujours par les mettre à la porte une fois son envie rassasiée. Mais rien ne s’était passé comme d’habitude avec Damon. Il l’avait d’abord rejeté, mais Lincoln qui obtient toujours ce qu’il veut n’a pas pu laisser passer cette opportunité de l’avoir. Et alors ? Maintenant qu’il l’avait eu durant toute une nuit, n’était-il pas temps pour lui de s’en débarrasser ? Curieusement, il ne le voulait pas. Il venait de découvrir une dépendance au corps de Damon. Il abhorrait la souvenance d’avoir franchi une limite. Et il adorait ça aussi. Il fut quelque peu surpris par ce baiser volé, mais ô combien il aurait tout autant voulu le prolonger. « Merveilleusement bien » Répondit-il sur un sourire satisfait, ses doigts allant doucement caresser la clavicule de Damon, le regard ne quittant pas le sien. « Dommage qu’on ait perdu du temps, on aurait pu commencer à s’amuser il y a de cela des semaines déjà » Il aurait voulu qu’en cet instant ses doigts se promenèrent sur une côte de l’acteur, en imaginant ce que ce serait que de passer outre cette barrière pour transpercer son thorax, lui arracher le cœur … Peut-être cela exorciserait-il l’ardeur et l’ivresse qu’il lui vouait déjà. « Y’a moyen de se revoir ? » Ses doigts continuant leurs caresses, cette fois se baladant sur le torse du jeune homme. Il était encore de question pour Lincoln de le laisser filer, pas après cette nuit. Il s’en foutait qu’il soit acteur, connu, ce n’est pas ce qu’il l’intéressait. De toute façon, mieux vaut ne pas trop trainer auprès de lui, surtout lorsqu’on est connu. Ce n’est pas ça qu’il désirait, la clandestinité pouvait le réjouir.

Il savait très bien que c'était un petit jeu et que Lincoln avait certainement eu ce qu'il voulait depuis la dernière fois qu'il l'avait repoussé durant cette soirée. Mais voilà qu'il avait à présent réussi à l'avoir dans son lit et Damon se trouvait à en apprécier cette chaleur. Un baiser volé, comme s'il n'allait pas se retenir d'en avoir un autre, et de peut-être recommencer ce qu'ils avaient fait durant la veille, mais il se devait de se retenir pour ne pas finir en retard par la suite à son travail. « Merveilleusement bien », alors c'était parfait, s'il avait réussi à l'endormir après des efforts pareils. Damon respirait lentement, mais il ne pouvait pas empêcher ses yeux bleus d'être sur l'asiatique à ses côtés. Maintenant qu'il y pensait, Lincoln avait l'air peut-être plus vieux que lui, ou c'était son aura qui lui laissait quelque chose comme ça.  « Dommage qu’on ait perdu du temps, on aurait pu commencer à s’amuser il y a de cela des semaines déjà », un rire passa la barrière des lèvres du jeune homme en entendant les paroles du brun.

« La technique de drague n'était pas aussi bonne et subtile que celle que tu as utilisé hier, peut-être que ça aurait marché si tu n'avais pas été aussi lourd la dernière fois ? »

Enfin, il aurait certainement cédé, surtout qu'il savait à présent que ça pouvait faire de se retrouver en dessous de l'asiatique. Il le laissa faire quand il se mit à caresser du bout des doigts son épiderme, s'il continuait, il serait capable de le réveiller à un autre endroit, ou même juste lui donner encore plus envie de l'embrasser à nouveau. Dans cette idée, il s'était rapproché de lui, parce qu'il aimait un peu trop ça. Puis, d'habitude, il finissait par partir en pleine nuit des draps des hommes qu'il pouvait partager. « Y’a moyen de se revoir ? », il haussa un sourcil avant de se mettre à sourire. Il sortit alors du lit, totalement nu, pour se diriger vers son jean où il devait certainement se trouver son téléphone. Bon, il était encore tranquille pour son boulot, mais il avait quand même quelques messages de Dalhia. Il revint alors vers l'asiatique avec toujours un sourire sur les lèvres, déverrouillant son téléphone et le créant un nouveau contact.

« Si tu me donnes ton numéro de téléphone, il y a peut-être une possibilité ? »

Il y avait quelque chose de différent chez Damon. Chose qui explique pourquoi Lincoln ne l’avait pas chassé, pourquoi il avait plutôt désiré qu’il ouvre ses yeux sur lui, en cette heure matinale. Et cela n'était pas uniquement dû à son apparence. Ni à ce regard océan dans lequel il lui était agréable de s’y perdre. Il y avait, de l'assurance, de la confiance. En parlant de ça, il était plutôt rare de voir ici des hommes incertains. « Et si on oubliait cette première rencontre, hum ? » Dit-il en gardant le sourire. Il n’aimait pas qu’on lui rappelle ses échecs, surtout lorsqu’il a su apprendre de ces derniers pour ne plus jamais les reproduire. Pendant qu’il le dévisageait en silence, admirant ce corps nu qu’il avait serré si fort contre le sien toute une nuit, Lincoln ne remarquait pas, ou plutôt ne voulait pas se faire la remarque que malgré tout ce qu’il pouvait bien raconter, son regard ne quittait plus celui de Damon et qu’il prêtait attention à ses moindres gestes, réflexes ou volontaires. Les clignements de ses yeux océan, ses lèvres, la moindre particularité de son corps … Tout chez lui intéressait Lincoln, sans qu’il le remarque. C’était une part de lui qui détaillait, cherchait à comprendre, à retenir ces habitudes et réactions d’un être qui, sans aucune raison particulière, l’intriguait plus qu’à l’ordinaire, il le désirait tellement, que cela faisait apparaitre en lui beaucoup trop de questions.

Sans perdre une seconde, il prit le téléphone de Damon et tapota son numéro. Il lui rendit le cellulaire alors que son visage se rapprocha de son oreille, murmurant un « N’hésite pas à m’appeler » Chatouillant le lobe de celle-ci, avant de ne partir à la conquête de ses lèvres. En un instant, par ce baiser, ce fut une promesse, mais également son absence. La promesse qu’il n’y en aurait pas d’autre, le serment d’une nuit qui ne fut pas comme les autres. « Je ne pourrais pas t’offrir de petit déj’, mais une douche à deux est plus que possible » Il prononça ses mots avec un sourire espiègle aux lèvres.

Lui qui avait pour habitude de partir assez tôt après avoir passé une nuit avec une personne, il se retrouvait à apprécier les draps de quelqu'un d'autre en sa compagnie, chose qui n'était pas arrivé depuis un certain moment. Son assurance était présente, comme celle qu'il ressentait venant de Jackson. Il aimait ça, ce genre d'hommes qui savait ce qu'il voulait, il était rare pour lui de tomber sur quelqu'un comme lui. « Et si on oubliait cette première rencontre, hum ? », il se mit à rire sur le coup, bien qu'il pût comprendre que ce n'était pas très glorieux pour l'asiatique de se rappeler son premier échec avec lui. « De quelle première rencontre me parles-tu ? Nous nous sommes rencontrés qu'hier, non ? », un sourire sur ses lèvres, un clin d'œil pour lui faire comprendre qu'il était d'accord pour tirer un trait sur cette première rencontre qui ne fût qu'une catastrophe pour Lincoln. À présent, ils avaient eu le goût de l'un et de l'autre et l'envie de continuer encore pour longtemps. Il se sentait merveilleusement bien, Damon, en ce moment même, il n'était même pas inquiet pour la réaction de sa sœur, ou même sur le fait qu'il pourrait peut-être être en retard pour la première fois à son travail. Est-ce qu'il portait des marques du passage de Lincoln sur son corps ? Il ne saurait le dire, mais il sourirait certainement aux maquilleuses quand elles feront la remarque. Un secret, ce serait certainement ce qu'il leur dirait pour répondre à leurs interrogations.

« N’hésite pas à m’appeler », comme s'il allait se gêner. Il le laissa faire, que ce soit pour son lobe, encore plus contre ses lèvres. Il serait bien tenté de le pousser sur le lit et recommencer ce qu'ils avaient fait tous les deux hier soir, mais il n'aurait plus aucune envie de partir du lit de Lincoln. « Je ne pourrais pas t’offrir de petit déj’, mais une douche à deux est plus que possible », il haussa un sourcil avant de regarder un instant autre part que sur Lincoln, avant que son regard bleuté ne vienne sur son visage. « Emporte-moi dans ta douche, de toute manière, je ne mange pas le matin. », c'était à son tour de déposer un baiser contre ses lèvres, un sourire y faisant tout aussi figuration.

D’une certaine façon, Lincoln cédait la main à Damon. Il lui donnait son numéro de téléphone, mais ne demandait pas le sien. Non pas parce qu’il ne le désirait pas. Mais parce qu’il ne se voyait pas s’imposer à quelqu’un de la notoriété de Damon. Si ce dernier voulait réellement le revoir, il n’aurait qu’à l’appeler, ou envoyer un simple texto pour lui montrer son intérêt. S’il ne le voulait pas, les choses s’arrêteraient ici, sans plus de protocoles. Linc’ se sentait ainsi plus libre, et il saura bien assez tôt s’il est toujours désiré. Sa main se baladait sur le corps de l’acteur nonchalamment, un corps qu’il avait su marquer et qu’il avait envie de marquer encore en cette matinée, d’où sa proposition d’une douche à deux. Un léger rire satisfait lui échappa. Lui qui pensait que rien ne pourrait le défaire de cette foutue frustration qu’avait fait naître Damon en lui et que personne d’autre n’avait pu apaiser ce premier soir, que tous deux avaient désormais décidé d’oublier. La main sur sa hanche le quitta juste pour remonter jusqu’au visage du jeune homme et obliger ainsi sa bouche à rencontrer la sienne qu’elle effleura à peine.

« Suis-moi ! » Lincoln saisit Damon par le bras et l’invita à se relever et le suivre. Sa salle de bains communiquant avec sa chambre, il n’avait fallu que quelques pas pour qu’ils y soient déjà. Il posa violemment ses lèvres sur les siennes et lui arracha un baiser ravageur alors qu’il le poussa doucement sous la douche. Dès que l’eau commença à couler sur leurs deux corps parfaitement taillés, la machine infernale déploya ses rouages, l'électricité qui tend ses muscles s'étire en un long frisson le long de son échine, avant de mourir en un souffle contre la peau de Damon. Il inspire profondément. L'espace d'un instant, ils s’engouffrent tous deux et à nouveau dans les profondeurs abyssales d'un Eden insoupçonné. Plus rien n'a d'importance, depuis les fins fonds de l'extase.