always remember that my heart holds you when my arms can't (aelya) -HOT-

Le coeur en bandoulière, Niels ne cessait de se remémorer le son de la porte qui avait claqué à son départ, hanté par les souvenirs de ses larmes, de ce baiser qu’il lui avait donné pour qu’elle puisse se rappeler qu’elle était et resterait sa raison d’exister. Mais depuis qu’il l’avait laissé, son être entier tombait en ruines, lui qui tentait tant bien que mal de survivre à son manque, se forçant à se rappeler qu’il l’avait fait pour leur bien, pour que leurs chemins puissent se retrouver une nouvelle fois, eux qui s’étaient perdus dans le brouhaha de ce nouveau quotidien qui s’était imposé entre eux. Il passait chaque minute à songer à elle, à se demander comment elle allait, s’il lui manquait autant qu’elle lui manquait, parce-que les jours étaient devenus atrocement longs sans l’amour de sa vie. Sans qu’il ne puisse s’en empêcher, il s’était intéressé à la presse et aux articles qui concernaient son amour, se rattachant à elle d’une certaine manière, comme il le pouvait. Et alors qu’il s’était arrêté sur l’un d’entre eux, son coeur loupa un battement quand il comprit que cet article évoquait les déboires d’Aelya et cette soit-disant addiction aux drogues. Bien qu’il tentait au mieux de prendre du recul sur ces rumeurs infondées, il ne put s’empêcher de laisser la panique s’emparer de lui, incapable de gérer l’idée qu’Aelya se mettait en danger. « Hey. J’ai oublié quelques affaires, je vais passer les récupérer et… j’aimerais qu’on parle, si t’es libre. Je pense à toi, toujours. » Lui avait-il envoyé par message, Niels quittant sa chambre d’hôtel pour sa journée de travail, continuant de penser à Aelya et à cet article qu’il ne parvenait pas à oublier, se rendant compte à la fin de son service que sa femme ne lui avait toujours pas répondu. Inquiet et décidé à éclaircir les zones d’ombre qui pesaient sur sa conscience, Niels ne perdit pas une minute de plus pour rejoindre leur villa, fronçant les sourcils lorsqu’il arriva, comprenant au vue des nombreuses voitures garées devant chez eux qu’Aelya n’était pas seule ce soir. Le bruit des basses résonnant de dehors, il ne prit pas la peine de sonner, découvrant leur salon sans dessus-dessous, bondé de ces visages qu’il n’avait jamais croisé auparavant, son coeur se mettant à battre plus fort alors qu’il se frayait un chemin entre ces corps totalement désinhibés par les substances qu’ils avaient ingéré. Il avança d’un pas pressé, à la recherche de son amour, la trouvant affalée sur le canapé, devant la table basse qui portait encore les traces de cette poudre blanche qu’elle avait certainement consommé. « Putain Aelya, qu’est-ce que tu fous ?! C’est quoi ce bordel ? » Lâcha-t-il, se ruant vers elle, attrapant son bras pour tenter de la faire réagir. Il tendit la main pour éteindre la musique, les regards se concentrant sur lui. « Dégagez-tous maintenant ! Allez putain, bougez de là ! »

Cela faisait quelques jours qu'ils s'étaient quittés, prenant de la distance afin de pouvoir normalement mieux se relever. Mais Aelya, elle de son côté, vivait l'Enfer, ses nuits se laissant ronger par l'insomnie qui la guettait quand les cauchemars ne l'attrapaient pas à la gorge. Elle avait le mal de lui, de cet éloignement qu'elle n'avait pas su prévenir, trouvant finalement du réconfort dans la compagnie dans laquelle elle se perdait de plus en plus, sans retour en arrière. Parce qu'il n'y avait rien de pire pour elle que de se confronter à la perte, à la solitude qui désordonnait son coeur meurtri par l'échec. Elle n'avait presque pas de nouvelles, perdant pieds en se demandant tous les jours quand est-ce que tout cela allait s'arrêter, terrassée par son manque qui l'accablait lorsqu'elle avait quelques minutes pour penser. A force d'avoir mal, elle s'était laissée à cette évidence ; travailler plus lui donnerait la possibilité au moins de ne pas avoir la capacité d'ouvrir cette plaie qui suintait dans sa chair, et en dehors de ses heures de travail, la fête était un autre moyen de jamais faire face à ce qui la bouffait. Elle se voyait de plus en plus déraper, peinant à refuser tout ce qui pouvait passer sous son nez, parce qu'elle n'avait plus aucun repère dans les ténèbres qui l'enlaçaient, étouffant son âme. Elle avait succomber plus d'une fois à l'appel des excès, se retrouvant le lendemain matin à se demander ce qui avait pu se passer la veille, perdant tout contact avec les jours et les minutes qui défilaient. Et pour une fois, elle était donc parvenue à ce qu'elle voulait ; perdre contact avec cette réalité qu'elle rejetait. Elle n'avait même pas pu lire le sms que son mari lui avait envoyé, trop occupée à valser entre les êtres qu'elle avait invité chez elle, eux qui commençaient à prendre leurs aises maintenant qu'ils voyaient que Niels n'était plus dans les parages, admettant davantage leur emprise sur Aelya. La villa bondée de monde, la musique à fond, c'était un univers festif où s'ouvrait pourtant un vrai gouffre de mélancolie, là où elle se laissait tomber pour en être démolie. Un rail, et puis c'était la dopamine qui faisait palpiter son coeur de manière frénétique, la plongeant dans une extase qu'elle n'avait pas connu depuis que Niels était parti. La posture avachie dans le canapé et le rire facile, c'est son esprit qui vint être troublé lorsque l'homme de sa vie vint s'imposer à ses iris.

- Qu'est-ce tu fais ici, j'pensais pas que tu reviendrais... Lâcha-t-elle, gênée de devoir lui imposer cette vision d'elle qui pourtant, était tout ce qui la représentait, elle qui s'était pour toujours perdue loin du jardin d'Eden, loin de ses vertus. Hé, oh qu'est-ce qui te prends ?! Ajouta-t-elle alors qu'il avait attrapé son bras, foutant dehors ses convives. De quel droit tu te permets de faire ta loi alors que t'es parti ?! Tu m'expliques ?! T'as cru quoi que j'allais être ravie de ton choix ? J't'ai prévenu pourtant, lança-t-elle de manière agressive, elle qui lui en voulait de l'avoir laissé tomber aussi bas. Non, tout le monde reste ! Ajouta-t-elle pour provoquer Niels.

Il se forçait à tenir ses engagements, à leur laisser du temps pour se recentrer sur eux-mêmes, parce-que Niels savait pertinemment que s’il s’écoutait, il serait déjà revenu depuis longtemps. Parce-que le manque était déjà une torture, lui qui avait l’impression qu’on lui avait arraché le coeur, peinant à vivre ce sevrage qu’il n'aurait jamais souhaité pour eux. Et il avait peur en réalité, terrifié à l’idée qu’Aelya finisse par s’habituer à son absence, qu’elle puisse remettre en doute son importance dans son quotidien, conscient que cela signerait certainement la fin de leur histoire. Mais il tentait de se raccrocher à cet amour qu’ils se vouaient, à ce lien qui représentait le centre de son monde, Niels qui était prêt à se damner pour les sauver des ténèbres, pour les voir renaître de leurs cendres. Ce qu’il avait pu lire dans la presse réveilla son inquiétude, Niels se demandant si son amour avait pu se laisser influencer par son entourage, lui qui avait connaissance de leurs déboires et de leurs tendances aux excès. Prétextant un oubli, il lui confia dans un message son besoin de lui parler, Niels qui souhaitait faire le point après ces jours de silence, espérant surtout qu’Aelya puisse contredire toutes ces rumeurs qui circulaient sur elle. Il débarqua finalement jusqu’à leur villa, incapable d’attendre sa réponse alors que son angoisse s’était décuplée au moment où il arriva devant chez eux, constatant que l’ambiance était festive. Il resta bouche bée en découvrant le spectacle qui se déroulait devant ses yeux, peinant à croire qu’Aelya avait organisé cette soirée alors qu’ils avaient fait une pause dans leur couple. Sans attendre une seule seconde de plus, il la chercha du regard, son corps se faufilant au milieu de la foule, bousculant ces âmes qui n’avaient même pas remarqué sa présence, lui qui était bien trop concentré sur son objectif de retrouver son amour. Et quand ce fut chose faite, il se décomposa, sentant le sol s’écrouler sous ses pieds alors que sa vision d’elle confirma ses plus grandes craintes. Et il détestait cette image qu’il avait d’elle et qui ne lui ressemblait pas, Niels ayant même du mal à la reconnaître, comme si la lueur si particulière dans ses yeux s’était effacée pour laisser place à du vide. « Je t’ai envoyé un message, t’y as jamais répondu. » Lâcha-t-il, lui qui s’était imposé au milieu de cette soirée, incapable de laisser la femme qu’il aimait dans cet enfer qui menaçait de l’engloutir. « Qu’est-ce qui me prend ? Tu crois vraiment que c’est à moi qu’il faut demander ça ? » Répondit-il, peinant à gérer sa panique alors qu’Aelya lui reprocha sa manière de s’imposer, Niels fronçant les sourcils, incapable de reconnaître sa femme dans ces paroles qui venaient le heurter de plein fouet. « Donc c’est tout ce que t’as trouvé à faire ? Te démonter la tête à toute heure de la journée ?! Je t’avais demandé de prendre soin de toi putain ! » Lâcha-t-il, son ton trahissant son état d’esprit, lui qui avait l’impression de vivre un cauchemar éveillé. « Evidemment que tout le monde reste chérie, c’est pas ce loser qui va dicter sa loi. Je savais depuis le début qu’on serait bien mieux sans lui. » S’imposa Nick en le provoquant du regard, Niels perdant patience, laissant exploser sa rage alors qu’il se jeta sur lui, faisant parler ses poings pour évacuer cette peine qui pourrissait son coeur. « Et toi j’savais que j’aurais dû te faire bouffer le sol depuis le début. »

Et c'était une plaie immense qui s'ouvrait en elle, le genre à ne pas pouvoir se refermer tant que Niels ne daignait pas rentrer, lui qui était son remède pour ses lèvres asséchées, gercées par le manque qui s'infiltrait dans son coeur damné. Elle l'attendait, tous les jours, toutes les minutes qui glissaient et qui la rapprochaient de l'obscurité, elle qui ne savait pas gérer son absence. Elle n'avait jamais appris, n'avait jamais su comment se satisfaire d'un quotidien sans son âme-soeur à ses côtés. C'était pour purger sa peine qu'elle s'était blottie dans la fièvre du travail, et dans celle de la fête, trouvant entre ces deux combos la chaleur factice qui semblait la panser, au moins de manière superficielle pour arrêter l’hémorragie qui continuait de s'étendre dans le creux de son âme dépravée. Elle n'avait même pas faite attention entre temps à toutes ces rumeurs qu'on avait fait courir sur elle, et qui malheureusement étaient vraies, Aelya qui avait délibérément pris plus de drogues qu'elle n'aurait dû, testant finalement ses limites pour se sentir vivre au-delà du précipice dans lequel ses ailes s'étaient déchirées, la laissant meurtrie. Son palpitant se renversa lorsqu'elle croisa Niels, peinant à concevoir qu'il était même là devant elle, au milieu du salon bondé de monde qu'elle ne connaissait même pas, la gorgée irritée par l'effet de la cocaïne qu'elle avait continué de sniffer et qui trônait devant ses yeux où dansaient l'incompréhension la plus totale, celle qu'elle n'était même pas en mesure d'expliquer.

- J'sais plus où est mon portable, haussa-t-elle les épaules, son regard valsant autour d'elle pour y trouver des bouteilles, des verres, des pailles, de la cocaïne, mais pas son portable qui se noyait dans la masse d'objet en tout genre. Pardon ? Pouffa-t-elle de manière mauvaise. Oui, oui c'est bien à toi qu'il faut te demander ça. T'as pas le droit de partir et de débarquer comme ça, en me demandant des comptes en plus ! Lança-t-elle, sur la défensive, en plein déni de sa situation qui s'aggravait. Ohh mince alors ? Lâcha-t-elle, cyniquement. Donc il faut que je prenne soin de moi sous prétexte que c'est mon mari qui se barre, qui me le demande ? Si tu voulais tant que je prenne soin de moi, pourquoi t'es pas resté, Niels ? Mhm ? J'pensais que tu me connaissais depuis l'temps ? Tu savais très bien que ça allait finir comme ça, ajouta-t-elle, la mâchoire serrée, Nick intervenant pour prendre sa défense avant de finir par terre sous le coup de poing envoyé par Niels. Mais... Est-ce que c'était vraiment nécessaire putain ?? Demanda-t-elle, les yeux écarquillés par le coup qu'elle n'avait pas vu venir, et qui pourtant ne la surprenait pas vraiment, elle qui s'affaira à aider Nick à se relever, ses autres collègues l'amenant dans la salle de bain pour le soigner, son nez se mettant à saigner. Viens, on va discuter dehors, proposa-t-elle fermement, prenant la direction du jardin pour avoir un peu plus d'intimité. C'est quoi ton problème ? T'es parti donc j'dois être malheureuse ? J'ai pas le droit de m'amuser ? Je t'ai attendu. J'ai attendu chacun de tes messages qui venait pas. J'ai même cru que t'allais finalement rompre pour de bon, et c'est moi que tu fais passer pour une folle ?

Chaque seconde sans elle était une prolongation de ce supplice qui s’éternisait, comme si l’oxygène devenait de plus en plus rare dans son atmosphère, Niels qui peinait à reprendre son souffle depuis qu’il avait décidé de s’éloigner d’elle pour leur bien. Et tous les jours, il continuait de se demander si cette décision leur serait bénéfique, lui qui pour l’instant, ne faisait que subir les revers de ce manque qui ne lui laissait aucune minute de répit, comme si tout s’effritait lorsqu’il n’était pas réfugié dans la chaleur réconfortante de ses bras. Il avait voulu croire qu’elle prendrait soin d’elle, qu’elle parviendrait à réfléchir à toute cette situation pour tenter de le comprendre, mais rapidement, un vent de panique avait soufflé sur son coeur pour le déstabiliser, lui qui avait soudainement peur d’apprendre qu’Aelya jouait avec sa vie pour oublier la douleur. Parce-qu’ils n’avaient jamais été dans la capacité de prendre du recul, eux qui trouvaient bien vite leur chemin sur cette pente descendante, soulageant leurs maux comme ils le pouvaient. Et Niels, il avait trop vite compris qu’Aelya s’était laissée guider par son inconscient, la trouvant au milieu d’une foule en qui il n’aurait jamais confiance, son coeur peinant à supporter l’image que son amour lui renvoyait. « C’est pas étonnant… » Lâcha-t-il, comme une pensée qu’il venait de laisser s’échapper de ses lèvres, lui qui constatait avec effroi l’état de leur cocon dans lequel il ne possédait plus aucun repère. « J’te demande pas des comptes putain ! Tu crois que ça m’amuse ? J’essaye de t’empêcher de t’enfiler toute la merde qui te passe sous la main là ! » Ajouta-t-il, son coeur battant à mille à l’heure, Niels qui peinait à gérer sa tension et le tremblement de ses muscles qui trahissait sa peur de savoir Aelya en danger. « Mais tu crois que c’est un moment de plaisir pour moi ? Tu crois que moi j’vis ma meilleure vie, que j’suis pas en train de crever sans toi ?! J’essaye simplement de réfléchir et de pas me tuer, j’essaye d’agir en adulte. » Souffla-t-il, vexé par ses mots, par la manière dont elle lui parlait, serrant son poing alors que Nick s’était permis de les interrompre, sans s’attendre à finir au sol, sous les coups destructeurs de Niels qui laissa sa haine s’abattre sur le visage de Nick. « Fais encore une seule remarque sur moi et j’te promets que je finirais le boulot ! J’en ai rien à foutre de toi et de ton nom, t’es personne à mes yeux ! » S’époumona-t-il alors que des collègues d’Aelya s’étaient interposés entre eux, Niels cillant en voyant son amour se ruer vers son manager pour l’aider, lui qui comprenait qu’il n’était plus sa priorité. « Ouais c’était nécessaire, c’était soit ça, soit j’le butais. » Lâcha-t-il, se débattant de l’emprise de ses collègues pour qu’ils ne viennent à le lâcher, adressant un regard noir à Nick qui s’éclipsa vers la salle de bain, Niels se laissant guider par Aelya qui l’entraina dehors. « Alors qu’est-ce que j’dois comprendre ? T’es mieux sans moi ? Tu préfères ça, cette vie là ?! Et qu’est-ce que j’dois faire alors, te regarder te défoncer jusqu’à ce que tu finisses par te tuer ? Tu crois que j’vais encore laisser faire ça ? » Souffla-t-il, sa voix se brisant alors qu’il se remémorait cette soirée où Aelya avait abusé des cachets jusqu’à l’overdose, lui qui s’était confronté à son corps inerte. « Pas une seule fois j’ai émis l’idée de rompre avec toi Aelya. Je t’aime putain, je crève d’amour pour toi, j’ai fait ça pour nous, parce-qu’on aurait encore fini par se briser ! » Lâcha-t-il, bougeant ses phalanges tâchées de sang, soupirant en comprenant qu’il se butait à un mur.

Éviscérée par la douleur, c'était dans la noirceur qu'elle avait trouvé son répit, amère compagnie qu'elle avait toujours eu tendance à rappeler lorsque la lumière s'éclipsait, propulsant les éclairs qui brûlaient son être. C'était dans la froideur de ses nuits qu'elle laissait ses démons sortir, plantant leurs griffes le long de son âme damnée, habillant ses cauchemars de son absence qu'elle n'arrivait pas à accepter. Parce qu'ils avaient toujours été une seule et même personne, les deux faces d'une même pièce, et lorsqu'il décidait de partir, c'était forcément son coeur qu'il mettait en pièce, lui-même écartelée dans son propre rejet. A ça, elle n'avait trouvé que l'appel de la dopamine pour satisfaire son esprit aigri, rêvant sans l'admettre pour sa fierté de le revoir arriver pour l'embrasser. Parce qu'elle lui en voulait de l'avoir laissé quand tout ce qu'elle avait essayé de faire, avait été de le retenir auprès d'elle. Et maintenant qu'il était là, devant sa stature irritée par la cocaïne, c'était tous ses muscles qui se tendaient, menaçant de la faire sombrer dans le trou béant qui pulsait dans ses veines.

- Si tu comptais vraiment m'en empêcher, t'avais déjà qu'à rester ? Nan parce que là, ça la fout mal de jouer au prince charmant alors que tu t'es barré, lâcha-t-elle, intoxiquée par sa rancoeur. Agir en adulte c'est pas partir dans l'espoir que l'absence résoudra tout. Agir en adulte c'est favoriser l'échange, il me semble ? Si t'es vraiment entrain de crever pourquoi t'as mis autant de temps pour revenir ? Demanda-t-elle, plongeant ses prunelles fiévreuses dans les siennes, blessée par les comptes qu'il lui demandait de rendre alors qu'elle ne lui avait jamais demandé de la laisser, Nick se prenant un coup dans le nez, s'effondrant sur le sol sous la surprise de tout le monde, bien que son arrogance avait fini tôt ou tard par trouver Niels. Calme toi ! Lâcha-t-elle à Niels alors qu'il était à deux doigts de retourner lui asséner des coups, les convives le portant dans la salle de bain pour le soigner quand elle attira son mari dehors pour avoir plus d'aisance pour parler. La vie que j'veux elle est avec toi ! Mais à ce que je sache, malgré ce que tu sais de moi, ça t'as pas empêché de prendre le risque de me laisser couler, répondit-elle, croisant les bras sur sa poitrine, tentant d'être insensible à ce souvenir qui lui revenait en mémoire entre les bribes de l'inconscience qui l'avait cloué sur un lit d'hôpital. Tu m'as quand même abandonnée. Tu m'as jamais dit que tu voulais me quitter, mais pourtant, tu m'as quand même laissée. Seule. Avec moi-même. Et voilà le travail, lâcha-t-elle, pointant ses prunelles abimées par les excès dans les siennes. Qu'est-ce que tu veux j'te dise ? Que j'suis désolée de t'avoir déçu ? Encore, pour changer ? Pas la peine, j'le sais déjà. Moi tout ce que j'voulais c'était que tu restes. J'étais prête à tout pour te garder, affirma-t-elle avant de soupirer. Rentre à ton appart, hôtel ou j'sais pas où parce que t'façon tu m'as pas dit où tu vivais jusqu'ici. Mais sinon j'dois accepter que mon mari fasse ce qu'il veut alors que moi, non... Je t'aime... Mais là j'suis pas en mesure d'accepter tes reproches.

Aucun remède n’existait lorsqu’il s’agissait de vaincre ce mal d’elle, ce manque qui n’avait aucun égal, qui le vidait de toute son énergie jusqu’à l’épuisement total. Encore une fois, il avait pensé bien faire en prenant cette décision, en admettant cette distance entre eux pour qu’ils puissent comprendre que leurs destins étaient liés et que leur bonheur n’avait de sens que lorsqu’ils étaient réunis. Il était le premier à en faire les frais, son coeur battant au ralenti depuis qu’il l’avait laissé, depuis qu’il l’avait embrassé pour la dernière fois en lui rappelant qu’elle était et resterait son monde jusqu’à la fin des temps. Il savait pertinemment qu’ils souffraient tous les deux, lui qui se voilait la face en espérant qu’Aelya ne cède pas aux substances pour endormir ses maux, comme lui tentait de résister à cette tentation qui lui permettrait de fermer les yeux paisiblement, sans la moindre douleur. Il aurait voulu crier son désespoir en trouvant Aelya dans un état second, réalisant que ce n’était certainement pas la première fois qu’elle cédait aux drogues depuis son départ. « C’est comme ça que tu me vois ?! Si j’me suis barré comme tu dis si bien, c’est uniquement parce-que je voulais nous sauver. » Lâcha-t-il, lui qui avait l’impression de saigner en abondance, peinant à reconnaître son amour derrière cette façade qu’elle arborait. « Parce-que si j’mets en place des solutions, c’est pas pour les foutre en l’air en deux jours ! Le problème Aelya, c’est que notre situation durait depuis trop longtemps et qu’on a essayé, on en a parlé, on a tout fait ! Mais très bien, tu crois que c’était encore une manière de me défiler, de fuir mes responsabilités. C’est toujours agréable de savoir ce que ma femme pense de moi. » Souffla-t-il, brisé par cet échange, lui qui aurait tellement voulu la prendre dans ses bras et l’emmener loin de tout, loin des tempêtes qui menaçaient leurs existences. La remarque de Nick le fit dérailler, lui qui s’était contenu pendant des mois pour ne pas laisser sa rage s’abattre sur lui, conscient que ce drame serait arrivé un jour ou l’autre. « Il me cherche depuis le début et c’est encore moi qui dois me calmer ?! » Ragea-t-il, finissant par redescendre alors que les collègues d’Aelya l’avaient relâché après s’être assurés qu’il ne recommencerait pas, Niels décidant de suivre sa femme dans le jardin. « Je… Je pensais pas… Je t’aurais jamais laissé si j’avais su que tu te laisserais sombrer. C’est pas ce que je voulais, tu sais très bien que t’es toute ma vie et que si j’te perds, j’pourrais creuser ma tombe. » Ajouta-t-il, vrillant sous cette peine qui l’amochait, sous ces souvenirs qui ne faisaient qu’empirer l’hémorragie dont il était victime. « Parce-que je voulais que tu réfléchisses… Juste ça… » Murmura-t-il, se rendant compte que son comportement était la cause de ce cauchemar, eux qui en subissaient maintenant les conséquences directes. « Mais je t’ai dit que j’étais pas loin bébé… Si tu m’avais appelé, si tu m’avais dit tout ça, j’serais revenu à la première occasion. » Ajouta-t-il, peinant à soutenir son regard, lui qui ressentait maintenant la culpabilité le percuter de plein fouet, cillant en entendant les dernières paroles d’Aelya qui lui demandait de partir. « J’vis à l’hôtel. A deux pas d’ici. Et ce que je fais de mes journées, c’est d’me tuer au travail pour pas trop penser au fait que j’suis le pire mari du monde. » Lâcha-t-il, s’avouant vaincu bien que ces derniers mots lui firent un bien fou, son regard résigné retrouvant le sien, lui qui s’apprêta à tourner les talons avant de revenir vers elle. « Viens avec moi bébé… Reste pas ici, s’il-te-plaît… »

Si elle comprenait sa décision, son coeur en faisait un rejet, vomissant toute la putridité de ce geste qui ne saurait satisfaire son manque qui grandissait, enflant dans sa cage thoracique comme un cancer mortifère la conduisant petit à petit à sa propre perte. Si son âme ne s'était pas barricadée entre les barreaux de sa fierté, elle l'aurait appelé, lui aurait signifié encore une fois à quel point elle avait besoin de sa peau contre la sienne, elle qui crevait en silence dans les draps froids de sa déprime qui se faisait une vraie place dans son esprit. Le genre de place qu'elle avait voulu éradiquer dans la cocaïne, dans les festivité, dans le travail acharné qui saurait lui faire oublier les heures et les jours qui passaient lentement, agrandissant la blessure qui ornait les contours de son palpitant. Blessée par son départ qu'elle avait jugé comme un abandon, son regard ne fit pas tendre lorsqu'elle croisa le sien, admettant directement les reproches qui suintaient dans son corps.

- Mais moi ça m'a tué ! Renchérit-elle, peinée par cette situation qui défavoriserait finalement leur but à tous les deux. C'est dans tous les cas pas en fuyant qu'on trouvera une solution à notre situation ! Ca l'a empiré. Tu veux que j'te félicite peut-être ? Ouais t'as tenté mais tu savais qu'on allait pas bien le vivre ! Lança-t-elle en soufflant d'exaspération avant qu'il ne défoule sa rage contre le visage de Nick qui tomba à la renverse sous le choc, Aelya secouant la tête. Il t'as cherché ok oui, mais de là à lui en coller une ? Lâcha-t-elle, tendu par cette situation qui dérapait alors qu'ils se confrontaient, Aelya choisissait du coup d'amener Niels dehors pour avoir plus d'aisance à discuter, n'ayant pas envie qu'ils continuent de se donner en spectacle. Et pourtant... Tu m'as fait du mal quand même... Ajouta-t-elle, la colère se dissipant peu à peu pour laisser place à la résignation. Je peux pas réfléchir sans toi, je suis comme privée de ma lumière... J'arrive pas sans toi... Avoua-t-elle, à vif dans sa vulnérabilité qui l'écorchait. Tu crois vraiment que j'allais t'appeler pour te dire que j'ai merdé, et qu'il fallait que tu reviennes pour ça ? J'avais envie que tu reviennes pour moi tout simplement, pas parce que j'pouvais potentiellement me mettre en danger, avoua-t-elle, n'ayant pas l'envie de plus l'accabler bien que son hémorragie émotionnelle parlait pour elle. Personne t'as obligé à ça... Pas moi en tout cas... Souffla-t-elle tristement, son coeur tirant de douleur en le voyant s'éloigner d'elle, elle qui était incapable de le retenir une nouvelle fois, encore épuisée par la dernière fois. Mais... C'est chez moi. C'est chez nous... C'est à toi de revenir, c'est pas à moi de partir. Le choix est à toi, pas à moi, lança-t-elle, le regard embué de larmes. Prends le temps qu'il te faut, de toute façon tu sais où me trouver. J'suis prête à les mettre à la porte si tu veux qu'on discute, mais seulement si tu reviens vraiment.

Etre l’un sans l’autre ne leur avait jamais réussi, les laissant sans le moindre repère, dans une atmosphère qui devenait irrespirable. Et pourtant, Niels s’était convaincu du fait que cette distance entre eux parviendrait à les réunir définitivement, lui qui avait pensé qu’une séparation leur serait bénéfique pour qu’ils puissent se recentrer sur cette relation qui représentait tout ce qu’ils possédaient. Parce-qu’Aelya était sa plus grande richesse, le trésor de sa vie, lui qui perdrait le sens même de son existence s’il venait à la perdre elle. Il s’était imposé au milieu de cette fête comme une furie, incapable de supporter la vision qu’il avait d’elle, comprenant sans le moindre mot qu’Aelya se mettait en danger en abusant de toutes les substances qui lui tombaient sous la main. Et dans un silence qui en disait long, il avait compris à travers son regard que comme lui, son quotidien était devenu un enfer sans nom. Ses mots résonnaient jusqu’à l’intérieur de son être, comme des lames qui ricochaient pour se planter dans son myocarde qui subissait les à-coups de la peine qu’il lisait dans ses yeux. « J’pensais bien faire… J’pensais qu’on en serait capables… » Tenta-t-il de se justifier entre les mots glaçants de son amour, perdant pieds alors qu’il se défoula à la première remarque de Nick, comme la goutte qui fit déborder le vase, ses paroles vinrent faire exploser sa rage qui se concrétisa dans un geste d’une violence sans nom. « S’il était pas venu se mêler de ce qu’il le regarde pas aussi, comme d’habitude, on n’en serait pas là ! » Pesta-t-il, le regard toujours noir de haine alors que ses gestes avaient été bloqués pour ne pas le voir récidiver, Niels redescendant en tension en suivant sa femme à l’extérieur, s’enfuyant de ce champ de guerre qu’il avait crée. « Pardon… » Souffla-t-il, honteux, le coeur à l’agonie alors qu’il avait l’impression de l’avoir abandonné quand tout ce qu’il avait désiré, avait été de les sortir des ténèbres. Son regard se chargea d’émotions à ses mots qui reflétaient tout ce qu’il pouvait ressentir sans elle, sentant son coeur se serrer à chacun de ses aveux. « J’serais revenu dans tous les cas… Je crève sans toi bébé, tu le sais que j’suis pas heureux, je l’ai jamais été. J’ai pensé que ça nous ferait du bien, qu’on en reviendrait à l’essentiel… Mais j’suis trop con, je foire toujours tout. » Lâcha-t-il, prenant la responsabilité de la situation dans laquelle ils étaient, de la peine qui coulait dans leurs veines. Il hocha silencieusement la tête à ses mots avant de se raviser, suppliant son amour de lui revenir, lui qui désirait l’emmenait loin de ce chaos qui menaçait de l’engloutir. « Mais bébé… Ça ressemble pas à chez nous là… » Souffla-t-il, se rapprochant encore un peu plus d’elle, déglutissant difficilement, prenant conscient qu’elle lui laissait le choix. « J’ai pas envie que t’y retournes mais si c’est ce que tu veux, je t’en empêcherai pas bébé… J’étais venu pour discuter, pour être avec toi, j’voulais m’assurer que t’allais bien… » Murmura-t-il, sa main venant s’emparer de la sienne lentement, la portant jusqu’à son torse où battait son coeur. « J’suis désolé mon amour… Désolé pour tout, de pas être à la hauteur. »

Amochée par le manque, titubant sur le chemin pavé de leurs émois déchirés, elle s'était laissée aller, découvrant ses vertus en tombant dans son usure, n'essayant même pas lutter pour s'éloigner des tentations, elle qui avait besoin de se panser, d'oublier qu'elle avait mal tous les soirs quand elle allait se coucher, le coeur dépravé, à la merci de sa noyade programmée. Elle n'avait plus la force de s'enquérir de ses principes, parce que si elle avait pris soin d'elle jusqu'ici, c'était surtout parce que l'amour de sa vie s'assurait de sa pérennité en la rattrapant quand elle manquait de tomber. Et là, en son absence, elle était tombée. Et la chute continuait de la faire flotter. Son regard se voulait lasse parce que sa déclaration l'effritait un peu plus, elle qui ne pouvait contredire le fait qui se posait devant eux comme une évidence ; ils n'avait pas été capables de gérer ce qui avait de base semblé comme un léger problème, se nourrissant peu à peu de leurs failles pour grossir afin de les étouffer. La violence vint pleuvoir sur le visage de Nick qui chercha la rage de Niels, Aelya qui si elle ne l'avait pas vu venir, savait que ce n'avait été qu'une question de temps avant que son agent ne reçoive les foudres de son mari.

- Si t'étais resté on en serait pas là aussi ! Lança-t-elle en roulant des yeux, attirant Niels à l'extérieur pour discuter, son regard se faisant plus doux lorsqu'elle entendit le murmure de ses excuses, elle qui voyait bien qu'il comprenait sa position, n'ayant pas forcément envie de l'accabler davantage bien qu'elle n'en restait pas moins blessée. Je sais que t'as pas voulu agir mal, j'le sais très bien... Mais il n'empêche qu'on le sait très bien depuis trois ans que la distance nous fait jamais de bien ? Répondit-elle en attrapant son regard pour soutenir le sien, elle qui voulait le persuader de revenir à ses côtés malgré leurs erreurs. Ca ressemble plus à chez nous parce que t'es pas là... Ajouta-t-elle, désirant lui faire entendre que c'était son départ qui avait mis sans dessus-dessous leur villa, à l'image de son coeur renversé par terre, sa peine s'écrasant avec. J'ai juste pris deux ou trois fois de la coke, ça va c'est pas la mort quoi, dédramatisa-t-elle, dans le déni de son addiction qui se révélait peu à peu, laissant Niels récupérer sa main pour la porter à son coeur qu'elle sentait battre au travers de son haut. J'veux juste que tu reviennes bébé... J'vais pas laisser Hank ici, et j'vais pas laisser tous ces gens chez nous, chercha-t-elle à le convaincre. Quand tu reviendras ici tout à l'heure y'aura plus personne. Si t'en as vraiment envie. J'pense que Hank a besoin aussi de toi, tu lui manques autant qu'à moi...

Reviens-là où est ta place,
Reviens effacer notre orage,
Reviens dans mes bras,
Eteinds mon mal de toi.

Ses plus grands maux résidaient dans ceux de son amour, lui qui ne pouvait pas être serein lorsqu’il savait que son âme-soeur ne l’était pas, lui dont le coeur saignait dés qu’il comprenait qu’Aelya éprouvait de la peine. Parce-qu’encore une fois, ils étaient liés sur tous les aspects de leur vie, Niels vivant à travers son amour, lui dont l’existence était fondée sur la sienne, pour voir la femme qu’il aimait s’épanouir au jour le jour. Et il comprenait que cette fois-ci, il avait encore failli à son rôle, sa volonté de les réparer n’ayant fait qu’aggraver la situation, Niels ayant cru voir juste en admettant cette distance entre eux. Ce soir, en découvrant ce à quoi s’adonnait sa femme lorsqu’ils n’étaient pas ensemble, il comprit qu’il avait eu tort sur toute la ligne, lui qui aurait dû intervenir avant qu’elle ne plonge dans les profondeurs abyssales de sa peine. Enragé d’avoir été une nouvelle fois pointé du doigt par son agent, Niels perdit le contrôle, cédant à cette envie de le faire taire qu’il réprimait depuis trop longtemps. « Avec ou sans ça, il aurait continué à me juger ce connard ! » Lâcha-t-il, tentant de justifier son élan de violence, comme s’il savait qu’il aurait fini par exploser tôt ou tard, Niels qui n’avait jamais été reconnu pour sa patience. Il suivit son amour sans broncher, commençant à reconnaître ses torts devant elle, regrettant de toujours devoir en arriver aux extrêmes pour parvenir à se remettre en question. « J’sais pas pourquoi j’ai pensé que ça serait différent cette fois-ci… » Souffla-t-il, lui qui avait imaginé que les voyages d’Aelya à répétition avaient réussi à l’habituer à son absence, conscient qu’il avait préféré se voiler la face plutôt que d’admettre l’évidence. Il baissa les yeux à sa réponse qui le heurtait davantage, commençant à comprendre qu’il était le responsable de cette situation, son départ ayant mis le feu aux poudres quand il n’avait finalement souhaité que leur bien. « Deux ou trois fois… Tu sais aussi bien que moi que ça va toujours trop vite Aelya. » Lâcha-t-il, faisant référence à leurs anciennes addictions, à ces périodes où ils s’étaient aidés des substances pour faire taire leurs peines respectives. Le regard brillant de ces émotions qui le traversaient, il capta le sien, s’emparant de sa main pour la poser là où battait son coeur, là où il y avait encore de la vie, ses yeux accrochant ses lèvres quelques secondes. Il resta silencieux à ses propos avant de hocher doucement la tête, nouant ses doigts aux siens lentement. « T’es prête à m’attendre ce soir…? » Murmura-t-il, sa main glissant sur son bras, lui qui s’imprégnait de sa présence autant qu’il le pouvait, crevant de ce manque qui l’achevait. « Je vais y aller alors… C’est peut-être pas une bonne idée que je repasse par l’intérieur. Tu m’oublies pas bébé…? » Souffla-t-il, ayant soudainement peur que la suite de la soirée lui fasse oublier cette conversation. « J’attends ton message. » Ajouta-t-il, s’avançant vers elle pour déposer ses lèvres sur sa joue, à quelques centimètres de sa bouche.

Au bord du vide qui l'appelait, c'était les ombres qui la happaient, la condamnant à se laisser tomber dans la béance qui trouvait son essence dans son absence. Sa main disparaissait de l'horizon, la condamnant à se blottir dans les tréfonds de son esprit où dansaient ses démons les plus viles. Comme du cyanure sur les lèvres, c'était la cocaïne qui amplifiait son propre rejet, tentation destructrice qui avait eu raison du peu de sagesse qui lui restait, Niels qui avait toujours été comme une promesse lumineuse au milieu du séisme qui régnait dans sa tête. Sa présence lui avait rappelé en mémoire à quel point il lui manquait, à quel point rien n'allait quand il n'était pas là pour lui montrer comment il l'aimait, eux qui n'avaient jamais été habitués à se satisfaire de leur séparation qui menaçait toujours leur équilibre déjà bancal. Et elle tanguait, Aelya, tout proche du gouffre qui l'aspirait, incapable de se rappeler à l'ordre quand le déni venait à ouvrir un peu plus sa peine dans laquelle elle s'étouffait, asphyxiant son espoir désuet.  Elle secoua la tête à sa remarque sur Nick, ne cherchant pas à alimenter le feu ardent qui embrasait déjà ses yeux, Niels qui se serait acharné sur son visage si personne ne l'avait retenu. Elle l'entraina à l'extérieur pour discuter, mais également parce que l'air frais qui les couvrirait saurait sans doute apaiser cette électricité qui les habillait, elle qui avait besoin de se retrouver seule en tête à tête avec son mari, son coeur se fissurant un peu plus à ses mots, eux qui n'étaient définitivement pas aidé par la distance qui venait les achever.

- Je gère t'inquiètes pas, lança-t-elle sans y croire elle-même, elle qui ressentait déjà le manque percuter ses entrailles, agitant les épines qui continuaient de tailler ses failles, sachant pertinemment qu'il avait raison bien que c'était pour elle impossible à admettre, préférant se concentrer sur leur avenir, sur la situation de leur relation qui était la cause de ses maux qui cherchaient leur pansement partout. Évidemment que je t'attends... Je t'attendrai toujours... Souffla-t-elle, caressant doucement son coeur qui battait derrière ses vêtements, apaisant la noirceur qui siégeait dans son âme errante. Comment tu veux que je t'oublie ? Lança-t-elle en souriant légèrement, tentant de le rassurer, acquiesçant à sa remarque avant de frissonner à son baiser sur la joue, tournant sa tête pour accaparer plus franchement ses lèvres. Reviens-moi vite, ajouta-t-elle tendrement.

Il quitta leur villa, donnant la possibilité à Aelya de virer tout le beau monde qui s'était agrippé à elle le temps que Niels ne lui revienne, eux qui avaient déjà pris leurs habitudes avec elle. Si cela l'avait arrangé sur le moment, c'était uniquement pour combler son manque de lui, elle qui se retrouvait maintenant seule dans les quatre cents mettre carrés de leur demeure qui suintait encore son vide. Hank vint lui donner de l'attention, et pourtant, ce n'était pas ça qui emplissait le gouffre qu'elle portait à la poitrine. Elle lui envoya un sms lorsqu'ils partirent pour le prévenir, son regard fixant tout le rangement qui l'attendait avant qu'elle ne vienne fixer la cocaïne posée sur la table basse. Et sans réfléchir, elle s'envoya un autre rail, massant doucement ses narines avant d'en poser quelques miettes sur ses gencives, le goût âpre de la drogue coulant dans sa gorge avant de lui redonner vie, elle qui se mit à tout ranger, à s'exciter dans ses gestes qui déblayaient tout le bazar qu'elle avait elle-même causée, profitant pour ranger la poudre dans sa penderie, à l'abri de la vérité que le déni se tuait à cacher.

Et c'était comme ça que le cri de ses démons se réduisait,
Et c'était comme ça que la douleur disparaissait.

En réalité, il avait peur de ce qu’ils étaient capables de se faire subir pour arrêter l’hémorragie, eux qui n’avaient jamais les idées les plus saines du monde lorsqu’il s’agissait de se débarrasser de leurs souffrances. C’est en découvrant Aelya au milieu de ce champ de bataille que Niels avait réalisé à quel point il avait eu tort de vouloir cette distance entre eux, comprenant maintenant qu’elle avait poussé l’amour de sa vie au bord du vide. Comme elle, il avait dû se confronter à son absence qui renversait toujours son monde, Niels qui avait tenté du mieux qu’il le pouvait de tenir, pour eux, afin de ne pas tout gâcher quand sa seule volonté ne se résumait qu’à les rapprocher. Il avait laissé éclater sa rage en se confrontant aux mots de son amour et à ceux de son agent, Niels sautant sur cette occasion pour lui rappeler à qui il avait affaire, lui qui avait rêvé de déverser sa haine sur lui depuis un petit moment. Encore bouleversé par l’adrénaline, Niels accepta de suivre sa femme à l’extérieur, admettant que l’atmosphère encore électrique ne parviendrait pas à le faire redescendre. « Si, je m’inquiète Aelya. J’veux pas que tu tombes dedans. » Lâcha-t-il, lui faisant savoir qu’il ne prenait pas ces consommations à la légère, surtout pas lorsqu’il savait à quel point elles pouvaient être ravageuses. Son regard finit par s’adoucir à la manière dont Aelya s’adressa à lui, le touchant en plein coeur, lui qui avoua ses torts, les reconnaissant sans le moindre mal. « C’est tout ce que je veux, tu le sais… Moi aussi j’attends que toi. Pour toute la vie… » Murmura-t-il, le besoin de son contact se révélant au moment où il attira sa main contre son torse, cillant à la sensation de sa chaleur contre lui. « Le fais jamais… Parce-que moi, j’le ferais jamais non plus. J’ai que toi dans ma tête, tout le temps… » Souffla-t-il tendrement, se penchant vers elle pour atteindre sa joue alors qu’il allait s’éclipser, son coeur faisant un bond dans sa poitrine lorsqu’Aelya capta ses lèvres en un mouvement de tête, Niels peinant à rompre cet échange qu’il avait rêvé depuis son départ. « Promis. » Lâcha-t-il contre ses lèvres, profitant de leur proximité pour lui voler un dernier baiser rapide avant de disparaître dans la nuit, rejoignant sa chambre d’hôtel, les étoiles parsemant son esprit qui s’autorisait à rêver pour la première fois depuis son départ. Il fit les cent pas en attendant son feu vert, son coeur loupant un battement en entendant son portable vibrer et son prénom s’afficher, Niels n’attendant pas une minute de plus pour reprendre la route et rejoindre celle qu’il aimait plus que sa propre vie. « Bébé…? » Dit-il en rentrant chez eux, à la recherche de son amour qu’il trouva finalement dans le salon, s’affairant à remettre de l’ordre. « Amour, on fera ça demain, c’est pas grave. » Lâcha-t-il en s’avançant vers elle, peinant à avoir son attention, Niels passant une main dans son dos pour capter son regard.

Elle était déjà tombée, et elle tombait encore, comme dans une chute interminable où elle s'embrasait, comète déchue dans ses faiblesses qui ne trouvait plus ses repères dans les ténèbres où sa superbe s'habillait de son Enfer. Elle aurait voulu le rassurer davantage, lui dire qu'elle n'avait succomber qu'une fois, que c'était la première et dernière fois, mais elle savait que ce n'était pas le cas, elle qui peinait déjà à retarder l'échéance du craving qui se déployait dans sa conscience, mettant à mal sa patience consumé dans ses plaies.

- Si je t'ai toi, ça ira, renchérit-elle, presque convaincue qu'il ne lui fallait que ça pour aller mieux quand tout ce qui tournait dans sa tête était l'appel de sa peau et de la poudre qui avait su jusqu'ici la satisfaire, sa main trouvant doucement le chemin vers son coeur qu'elle caressait, son regard se perdant tendrement dans le sien maintenant que la rancoeur s'était éclipsé, elle qui l'aimait finalement trop pour ne pas lui pardonner, ayant juste envie qu'il ne revienne dans sa destinée dévorée par son rejet. Et j'ai envie d'y rester dans ta tête, tu me quittes jamais toi non plus, admit-elle, se revoyant durant ces longues journées, ravagée par son image qui l'avait hanté au point où sa seule échappatoire avait été la destruction de ses pensées.

Elle capta ses lèvres lorsque les siennes s'étaient attardées sur sa joue, ce contact peinant à satisfaire son manque qui vint le happer dans ses bras, sa bouche lui volant un doux baiser qu'il lui rendit avant que le froid ne revienne la frapper, l'attraper à la gorge. Elle lui envoya un message lorsque les convives se firent congédier de leur présence, Aelya qui avait seulement besoin de se retrouver avec l'amour de sa vie qu'elle choisirait envers et contre tout malgré le besoin de drogue qui se voulait de plus en plus incisif, taillant en pièces les morceaux de son être meurtri. Survoltée par la substance qui déclencha une haute dose de dopamine dans le cerveau, elle se mit à tout ranger, se rendant compte à quel point elle gagnait finalement du temps quand elle était vêtue d'artifices, volant sur un nuage mortifère qui balançait des éclairs le long de sa chair, lui donnant cette impression de vie malgré qu'en réalité, c'était le vide qui l'éprenait dans son vice. Elle ne l'avait pas attendue arriver dans son dos, beaucoup trop concentrée sur ses tâches qui l'agitaient, Aelya se retournant lorsqu'il s'approcha d'elle.

- Non j'veux qu'on vive dans un espace décent quand même, regarde-moi ce bordel ! S'énerva-t-elle en continuant à tout pousser, à faire les quatre cents pas pour tout ranger, virant les assiettes, les verres et les bouteilles qui remplissaient maintenant la poubelle. J'avais pas fait attention à tout ce bazar quand t'étais pas là parce que j'crois que j'avais besoin de plus reconnaître notre maison qui me rappelait que t'étais pas avec moi... Avoua-t-elle en soupirant, continuant de ranger avant de finalement s'arrêter pour se concentrer sur Niels, accrochant ses lèvres de manière passionnée. Tu m'as manqué, souffla-t-elle entre deux baisers, encore survoltée par toutes ses émotions amplifiées sous l'effet de la drogue.

Jamais il n’aurait voulu revivre l’enfer qu’il avait traversé en découvrant son amour inanimée dans leur lit, le corps paralysé par les substances qui avaient eu raison d’elle, la faisant tanguer entre la vie et la mort. Parce-qu’il avait cru perdre l’amour de sa vie ce soir là, lui qui s’était retrouvé désarmé devant elle, incapable de la ramener à la vie, les machines ayant pris le relai pour la maintenir dans ce monde qui n’aurait plus aucun sens sans elle. Il avait peur de revivre la même situation maintenant qu’il savait qu’Aelya avait retouché aux drogues, conscient que la vérité était souvent enfouie derrière le déni. Il avait envie de croire à ses mots baignés d’espoir, hochant la tête pour lui faire comprendre qu’il était avec elle quoiqu’il advienne. « J’te lâche plus jamais… » Murmura-t-il, sa main maintenant la sienne contre son torse, à la recherche de ce contact dont il avait rêvé jour et nuit, ses yeux captant tendrement les siens. « Je t’aime… J’espère que tu le sais bébé. » Souffla-t-il, le regard baigné d’amour, de regrets, lui qui aurait aimé leur éviter de souffrir de la sorte, se sentant responsable du chaos dans lequel il les avait plongé. Ses lèvres avaient surpris les siennes en les captant, Niels laissant son amour l’embrasser, se retenant de ne pas prolonger ce baiser qui provoqua des milliers de frissons sur sa peau. Emprisonnant une dernière fois sa bouche, il repartit à l’hôtel à contre cœur bien qu’il savait qu’il la retrouverait dans quelques instants. Il n’avait qu’elle en tête, impatient qu’elle puisse se libérer pour la retrouver, pour qu’elle ne soit plus qu’à lui après ces longs jours où la distance les avait décimé. Il attendit son message avant de se mettre en route, son cœur battant la chamade à mesure qu’il avalait les kilomètres qui le séparaient de l’amour de sa vie. En pénétrant dans la maison, il trouva Aelya en plein rangement, elle qui s’agitait dans tous les sens sans remarquer sa présence, Niels cherchant à attirer son attention en vain. « Aelya. On s’en tape, on rangera demain bébé. » Tenta-t-il de la raisonner, soupirant en voyant qu’elle ne prenait pas en compte ses dires, Niels la regardant avant de se faire surprendre par son baiser qui le prit de court. Incapable de la repousser, il enlaça son amour, ses bras encerclant sa taille pour prolonger leur échange. « Toi aussi tu m’as manqué… » Répondit-il, le souffle court, son regard trouvant le sien, percevant ses pupilles dilatées. « T’es sure que ça va ? » Demanda-t-il, ses paumes caressant ses hanches, Niels cherchant les traces de la poudre blanche autour d’eux. « T’as tout jeté bébé ? »