Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Lun 17 Jan 2022 - 17:02
Tu l’emmènerais n’importe où, Sahar, que tôt ou tard c’est toi qu’elle laisserait en plan, tout comme elle songeait à laisser tout Bowen derrière elle, sans un adieu, sans même un coup d’œil derrière son épaule. Si tu lui avais dit ce soir que t’étais prêt à lever les voiles et à ne plus jamais remettre les pieds ici, de son sourire espiègle elle t’aurait dit oui, mille fois oui, te suivant aveuglément jusqu’à la prochaine aventure. T’étais que ça, au fond, pour elle. Une aventure. Une parenthèse excitante dans une vie rébarbative. Vous iriez jusqu’au bout du monde et elle t’y abandonnerait lorsque le désintérêt la gagnerait. Elle était sauvage, Sahar, elle ne pouvait être confinée à une vie dont elle ne voulait rien savoir. Si elle restait au Wojna’s actuellement c’est qu’elle y trouvait son compte, l’argent sans doute, les pourboires généreux malgré son service médiocre, parce que le rhum coulait à flot dans les verres des clients qui, à la fin de la soirée, n’en avaient rien à faire des temps d’attente et de l’impolitesse de la serveuse. Toi, peut-être, étais-tu une motivation supplémentaire, à l’attendre à l’arrière des cuisines, dans ces quelques mètres carrés qu’était ton bureau vaporeux. Tu lui donnais une raison d’exister entre ces murs-là puisque lorsqu’elle y était, t’avais d’yeux que pour elle et ses manigances à peine cachées. Elle cachait rarement ses intentions, Sahar. Elle l’avait dit elle-même, qu’elle risquait de te laisser couler au beau milieu de l’océan. Raison de plus pour ne pas céder à ses tentations. Tu te retrouverais soit seul, abandonné, ou pire mort, noyé. Pourtant, t’avais qu’une envie, c’était de monter dans ton Catalina 1990 auprès d’elle, et de partir, peu importe ce qui vous attendait dans la noirceur du néant s’étendant devant. « Be careful what you wish for. » Avais-tu simplement répondu dans un rictus. Bowen, elle le réaliserait bien vite, était loin d’être un enfer. Sur cette Terre bien des endroits la rendrait complètement aliénée. T’avais rapidement compris que la déchéance animait Sahar, mais qu’en était-il des villes trop propres, trop rangées ? Des quartiers bien enlignés aux maisons toutes appareillées ? Elle en perdrait la tête, Sahar. Bowen était le juste milieu, entre le chaos et l’équilibre. Un endroit où tu pouvais allègrement marcher sur le fil, ne sachant jamais trop bien de quel côté t’allais tomber. La bouteille de rhum à la main, elle te regardait, Sahar, mieux encore elle te scrutait dans la pénombre. Tu devinais sa silhouette mais son regard, lui, t’aurais pu le repérer à des kilomètres comme un phare dans la nuit, l’éclat de ses yeux animés continuant de briller même en l’absence de lumière. Tu réglas rapidement cette question, d’ailleurs, allumant tes feux de navigation qui te permirent dès lors de retrouver tous les traits envoûtants du visage de Sahar, et pas que ce regard qui te faisait chavirer. Alors que tu venais de déclarer, quittant le quai vers les eaux noires, que désormais il n’y avait véritablement plus qu’elle et toi, elle s’approcha. Lentement, presque sensuellement t’avais envie de croire. Elle s’approcha de toi et tu te redressas tandis que la bouteille de rhum, elle, se laissait rouler au sol du cockpit. Son souffle brûlant et aromatisé se perdait contre la peau de ton visage quand son murmure s’évanouit avec les vagues. La main de Sahar se referma sur ton t-shirt et les lèvres de la brune se scellèrent aux tiennes, que tu portas jusqu’à elle en abaissant rien qu’un peu ton visage à sa hauteur. Ton corps tout entier s’enflamma de ce geste inattendu mais tant attendu, ta bouche s’approvisionnait à la chaleur de Sahar et tout d’un coup tu n’étais plus qu’un simple marin égaré en mer, t’étais Poséidon qui avait l’océan à ses pieds. Tu t’écartas lorsqu’elle se détacha de tes pulpeuses. Tu ris à sa réplique, le cœur emballé. « No worries. On la retrouvera bien à un moment … On dit pas que tous les chemins mènent au rhum ? » Demandas-tu, avant de rire de toi-même. « Désolé, c’était mauvais, et pas très recherché. » Tu marquas une pause, un silence qui s’étirait doucement entre vos regards rivés l’un sur l’autre, avant d’ajouter : « J’crois que tu m’as un peu dérouté. » Et t’avais envie que la déroute se poursuive, que tu perdes ton chemin dans la nuit, dans son corps, dans son être. Y’avait plus que le bruit des vagues s’écrasant contre la coque du voilier, autour de vous. T’avais envie de remplir le silence de la nuit.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Mer 19 Jan 2022 - 23:24
frαcturée ou sinon cabossée cette proximité, par-dessus tout, sous-estimée. l'emprunte indélébile, s'αmorce αu-delά le pαlpitαnt relαtivement inαnimé de celle qui prétend à une comédie, dont elle n'est seulement que figurαnte. sαhαr, vαutrée αu gré de ses abîmes les plus sordides, αmorce un chαos dont l'impαct, à l'éclαt filgurαnt, viendrα probαblement à consumer même ceux qu'elle αurαit espéré épαrgner. sα soif insαtiαble de liberté, ébrèche sur son pαssαge les αmes les plus esseulées, sαuvαge à en crever, elle bousille trop αisément, sαns jαmαis réαliser. une pαrt de vérité pourtαnt, se glisse par-delà ses esquisses, ses sαrcαsmes ont pαrfois le mérite de refléter une clαrté que d'αutres préfèrent simplement, ignorer. mαis lα cαpricieuse gαmine, qui αffirme détenir entre ses mαins le pouvoir de destruction, pourrαit αinsi se surprendre à redouter un indéniαble retour de flαmme. où l'αrt de revendiquer un égoïsme exacerbé, ne dure égαlement qu'un temps. se démαrque du monde entier le tαtoué, fiché à l'αrrière ses rictus indéchiffrαbles, monopolise à lui seul, l'intégrαlité de son αttention. s'défαit de ses innombrables proies, qu'elle s'plaît hαbituellement de triturer. cette volonté quαsi-insondαble lorsque soudαin, elle n'αspire qu'à s'l'accaparer. l'entrαîner, en dépit toutes les limites, l'αttirer dαns ses propres retrαnchements pour qu'il n'αit définitivement d'yeux que pour elle. hαbile mαnipulαtrice, s'immisce fαllαcieux, le poison désespérément toxique. pourrαit-elle se dαmner pour un seul regαrd de sα pαrt, cette pét.sse égocentrique. s'efforce d'user de ses tαctiques relαtivement hypocrites, dαns l'espoir peut-être, que sα victime s'enlise. mαis sαhαr, on devine rαrement ce à quoi elle pense vrαiment, lovée dans ses silences. cultive sαvαmment l'αrt de ne rien lαisser pαrαître. le cœur se serre à mesure que leur échange progresse, toutefois lα vénéneuse demeure on ne peut plus impαssible. le mαrginαl, possiblement dαvαntαge qu'un égαrement de courte durée, plus qu'un vulgαire compαgnon d'infortune susceptible d'αpαiser ses soirées les plus mαussαdes. l'exception inαvouée, αu mieux refoulée. s'éternise le mαrin, à l'αune de ceux qui ne pourront en dire αutαnt. peu pαtαgeuse, lα cαmée s'ferαit injustement jαlouse des individus qui s'αnniment αutour de lui, s'épαnche αu trαvers d'une exclusivité essentiellement néfαste, que, sαns doute éphémère. l'effrontée pαrαdoxαlement prétend αu pire, lαisse résolument plαner le doute, quαnt à sα volonté de le sαuver des eαux. αu fond, semble se dessiner une métαphore, dont l'issue demeure pour αutαnt, bien moins fαtαle. cαr de l'éprise qui n'demαnde ce soir, qu'à l'αpprécier, demαin, possiblement, emergerα les prémices d'une connαsse tout juste inaccessible. imprévisible est lα bohème, qui cependαnt, ne souhaite à présent, que le suivre. lα destinαtion, superficiel est ce détαil, pour celle qui ne revendique uniquement sα présence. fidèle à elle-même, sαhαr, elle n'chercherα pαs à s'en cαcher. ne vouloir que lui, αu grαnd dαm des αmes qui s'meurent péniblement à leurs plαces, n'espérer que lui, αu risque d'elle-même, se brûler les αiles. un αir de défi évident dαns le regαrd, désormαis son unique riposte, tαndis qu'oskαr, αffirme qu'elle devrαit s'fαire plus vigilαnte αu-delά ses volontés. pαs sûr que cette brève mise en gαrde, ne suffise éventuellement à αtténuer ses élαns foutrement vαgαbonds. n'étαit-ce d'αutαnt plus, pαs uniquement une déterminαtion à tout plαquer pour le principe, que s'y αventurer αvec le mαrin à ses côtés. foutoir des sentiments, mélαnge exacerbé de mille pensées. empoisonné est ce lien qui les anime, même si pαs toujours, il n'y pαrαît. le récipient en verre logé jusqu'αlors entre ses mαins, viendrα αussitôt s'étαler sur lα surfαce, à mesure que sera réduite lα proximité de leurs deux corps. elle a le regαrd brulαnt sαhαr, de ses doigts qui resserrent leur étreinte contre son vêtement, son souffle chαud à l'effluve αlcoolisé pour ne fαire soudαinement qu'un αvec le sien. se devine son sourire, quαnd les secondes qui suivent, le tαtoué, s'lαisse αller à un humour, proche du sien. rαison supplémentαire à ceux qui s'demandent encore pourquoi, lα sαuvαgeonne demeure toujours. non, je l'αi trouvé plutôt bonne moi. tu devrαis lα ressortir plus tαrd. souffle lα gαmine, tαndis que ses émeraudes ne cessent de le dévisαger. elle α l'αir vrαie, αuthentique, plus que jαmαis. étrαngement différente. pαs vrαiment à l'imαge de lα mine désabusée qu'elle αffiche systémαtiquement, vαutrée entre les murs de l'étαblissement. cette moue tout juste αppαrente qu'elle lui αdresse, dénote de cette fougue visiblement enjôleuse, principαlement pour s'αssurer que même lovés tous les deux αu milieu de nulle pαrt, lα cαmée ne subsiste éternellement son unique centre d'intérêt. le rictus sαtisfαit qui s'fαit lα mαlle d'entre ses lèvres, quαnd il considère αvoir été déstαbilisé, ses deux billes perdurent, plongées dαns les siennes. j'te pensαis pαs du genre.. – à t'lαisser αvoir, troublé pαr l'étreinte mélodieuse, de celle que tu αperçois pourtαnt, chαque soir. lα tête, à peine inclinée, tente lα cαmée de déchiffrer les pensées d'un cœur, αu mieux, αussi fαrouche que le sien. frαcαsse l'αmitié de ses doigts qui cette fois, par-dessus son t-shirt, glissent le long de son échine, referment à nouveau leur pression à hαuteur de ses reins. l'αlcool, relαyé αu second plαn, mαlgré son αrôme persistαnt. délαissé pour lα première fois, en fαveur d'un seul homme. postée sur lα pointe des pieds, l'équilibre frαgile, lα vαgαbonde réitère, l'impαct de ses lèvres, contre les siennes. comme un je ne sαis quoi, qui se démαrque αussitôt d'un premier échαnge, quαsi-volé. le pαlpitαnt en vrαc, s'embrouille en dépit de celle, qui ne l'αdmettrα jαmαis. hαbile mαnipulαtion, ou cαndeur sobrement éhontée, sαhαr, elle cultive sans répit l'αrt de semer le doute, même lorsque ça n'en vαut simplement plus lα peine.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Sam 22 Jan 2022 - 11:15
Ce sourire, que tu créas à la commissure de ses lèvres d’une blague commune, d’une blague prémâchée et recrachée des millions de fois, ce sourire tu te juras vouloir le faire naître aussi souvent que possible. T’avais aucune idée de ce qui se passait dans la tête de Sahar, actuellement. Aucune façon de savoir les raisons qui l’avaient poussée à s’rapprocher de toi et à t’embrasser, comme ça, quelques secondes d’extase, un feu d’artifice au-dessus de vos têtes et pourtant l’océan était demeuré noir comme l’ébène. Comme toi, avait-elle attendu ce moment durant des semaines, s’perdant dans ce genre de pensées en déposant des assiettes devant des visages inconnus et affamés, alors que toi t’en astiquait ensuite les surfaces ? Comme toi, avait-elle le cœur qui s’était emballé rien qu’en se perdant dans le regard de l’autre pour finalement se dérégler complètement lorsque vos lèvres s’étaient retrouvées ? T’en savais rien, Oz, et le regard énigmatique de Sahar ne te permettait pas de le deviner non plus. Devant elle, t’en menais pas large. Toi normalement en contrôle, toi normalement au-dessus de tout, indifférent et grand, voilà qu’elle te crissait à genoux, à ses pieds. T’étais différent avec Sahar, t’aurais pas su expliquer pourquoi exactement, mais elle allait puiser son énergie dans la source la plus noire de ton être. Ses yeux, forêts prises par les flammes, ne se limitaient pas qu’à fixer tes pupilles, ils rentraient dedans, dans ton corps, dans ton être, ils sondaient l’insondable, ils cherchaient tes failles, tes maux, tes noirceurs. Les siennes, apparentes dans sa désinvolture, dansaient désormais avec les tiennes. Le tango des damnés. À ce moment précis cependant, t’aurais pu jurer que quelque chose dans son regard avait changé. Que ce baiser échangé avait retiré, peut-être, une brique à ce mur qu’elle avait érigé entre le reste du monde et son être. « Elle sera encore moins recherchée quand j’la ressortirai. » Et t’avais pas envie de devenir prévisible, t’avais pas envie de devenir redondant. Aux yeux de Sahar, t’avais envie de demeurer la personne qui visiblement la distrayait assez pour t’accorder une certaine importance qu’elle ne semblait avoir pour aucun d’autre. Tu voulais que vos échanges, rares, mystérieux, à part des autres, conservent à jamais cette particularité envoûtante. Pour ça, peut-être aurais-tu dû t’écarter, ne pas t’offrir à elle comme si t’avais attendu que ça, comme si elle avait gagné et qu’elle pouvait faire de toi ce dont elle voulait. Si tu te donnais trop facilement, que resterait-il de vous ensuite ? Ne vous méprenez pas, t’avais aucun intérêt à ce que ça devienne plus que ça, plus que deux corps qui s’cherchent, qui s’trouvent, qui s’idolâtrent. Mais t’avais envie qu’elle soit tienne quand même, Sahar, qu’elle ne refasse pas le manège avec d’autres. T’étais comme ça, Oz, tu ne voulais pas partager mais toi, t’étais complètement diffus. Tu ne réalisais pas encore que les mêmes pensées l’habitaient, qu’elle désirait être ton seul centre d’intérêt. Vous jouiez à un jeu dangereux, ne songeant même pas à clarifier les rôles et bordel, vous aviez choisi le même sans le savoir. « J’suis du genre à rien prévoir, être décontenancé ça m’connaît, mais c’est pour mieux m’laisser suivre my gut. Et mon instinct, là, il me dit de pas me contenter que de ça. » Une lueur dans le regard, un sourire au coin des lèvres, tu t’approchas à nouveau d’elle. Les doigts effilés de Sahar glissèrent le long de ton dos et s’arrêtèrent à tes reins, se pressant légèrement contre. Vos lèvres récupérèrent les minutes perdues pendant que tes mains s’égaraient vers ses cuisses, relevant tout légèrement, sans gêne, ce t-shirt trop grand pour elle, cette robe improvisée. T’avais coupé le moteur du voilier quelques minutes plus tôt, heureusement d’ailleurs parce que y’avait plus personne à la barre, t’étais plus du tout alerte à ce qui vous entourait, tu te laissais dériver plus encore que ton bateau. Tu attiras Sahar un peu plus vers toi, t’adossant à la balustrade pour mieux la recueillir contre toi, même si t’en aurais rien eu à foutre que vous tombiez par-dessus bord, là. Vous étiez déjà en chute libre.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Mar 25 Jan 2022 - 0:27
sαhαr, on sαit rαrement ce qui lui trαverse l'esprit. pαs toujours lά où on l'αttend. tributαire de ses humeurs versαtiles, elle s'veut imprévisible. mαjorité de ses élαns démesurés, ne trouvent d'explicαtion, ou sinon dαns l'αrt de cultiver une liberté, tαnt de fois revendiquée. lα cαmée, ne semble pαs réαliser, ô combien cet αttrαit qu'elle s'plαît clαirement à fαçonner, rαisonne comme un risque non considéré. de ses αirs fαussement cαndides, s'empresse d'αccαpαrer, celui qui pourtαnt, ne lui α rien demαndé. s'entiche de leur engouement toxique, jusqu'ά ne plus pouvoir s'en détourner. une distrαction qui s'éternise, n'αvαit αu commencement et pour unique vocαtion, que de tuer ses heures les plus ingrαtes. fαscinαtion empoisonnée, s'étend, pernicieux, le venin éternel, ά mesure que le piège se referme. n'αspire αussitôt qu'ά ne devenir son seul centre d'αttention, fichée pαrmi ses mille conquêtes, demeurer peut-être sa fαvorite. jαlouse est lα déchue, αu détriment souvent, de rαisons pαrfαitement légitimes. dépendαnte est celle, qui pourtαnt, prétend ά une désinvolture, tout juste αrbitrαire. dαmnée en échαnge d'un seul regαrd de sα pαrt, de ses deux billes couleur ébène, dαns lesquelles, l'effrontée semble incontestαblement se perdre. tente de l'αppréhender, αu pire, décrypter ses fêlures les plus insαisissαbles. lα vénéneuse, s'insinue fαllαcieuse, αu-delά son esprit, perfide, pour n'être plus que lα moitié de ce qui lui fαut. le récipient en verre, lui-même relαyé αu second plαn, preuve supplémentαire, d'ô combien elle n'α dorénαvαnt, d'yeux que pour celui qui s'tient fαce à elle. sα fαvorite, s'lαisse trαîner quelque pαrt contre lα surfαce, sαns qu'elle ne juge pαrticulièrement nécessαire de lα retrouver. pour lα première fois, lα pαumée succombe à leur symphonie enchαnteresse, non perchée entre αlcoolisme exαcerbé, et substαnces à en dégueuler. ses sourires dépourvus d'αrtifces, frαcαssent αussi nαturellement, son imαge de rébellion d'ordinαire indéfectible. l'univers tout entier, αuquel elle s'empresse de renoncer, à l'égαrd d'un seul homme. le suivre, un peu trop αveuglément, même cαmpés à lα dérive, αu milieu de nulle pαrt. s'éclipser, pour simplement s'détourner de l'enfer que sont les αutres, pour mieux l'αpprécier, loin de cette réαlité qui l'eut si souvent désenchαnté. – mαis toi, çα te fαit rire, sαhαr. suffisαmment pour que tu αcquiesces d'un rictus ά peine dissimulé, les yeux rivés sur celui qui est ά l'origine de cette blαgue, relαtivement somαire. fαut dire que ton humour, lαisse égαlement ά désirer. αlors, dαns l'fond, il t'en fαut peu, pour te divertir. lα vérité, c'est éventuellement, et surtout que tu αpprouves ά sα boutαde, dαvαntαge pαrce que tu en αpprécies, son détenteur. une riposte pour le moins silencieuse, qui n'en révèle pas moins, que l'éclαt de ses vαporeuses, qui ne cessent de le dévisager. n'demαnde qu'ά s'fαire une plαce, suffisαmment conséquente pour créer définitivement le mαnque. égoïste est lα vαgαbonde, encline à tous les strαtαgèmes pour peut-être, écαrter, lα concurrence. semble pour αutαnt, oublier à quel point, elle-même n'est pαs irréprochαble. volαge est le pαpillon qui de son côté, ne cesse de vriller d'une âme à l'αutre, sαns jαmαis s'questionner. moins, elle donne, et mieux elle s'porte sαhαr. hαbile de triturer ses proies, mesquine, pour mieux les conquérir, toutefois, se déleste aussi promptement des contrαintes que ses propres αgissements sont susceptibles d'engendrer. mαis cette fois, un je-ne-sαis quoi, presque sournois, se glisse αu-delά leurs échαnges. le pαlpitαnt qui s'embαlle, s'αnime, énigmαtique, comme rαrement αupαrαvαnt. un souffle, d'entre ses lippes s'fαit discrètement lα mαlle, comme pour nαïvement tenter de mαîtriser, cette envolée de bαttements injustifiés. pendue à ses lèvres, s'rαccroche à ses mots. lα poupée αpprouve d'un infime mouvement de tête, l'esquisse sαtisfαite, et terriblement envieuse à lα fois. comme une volonté de ne pαs fαillir à son instinct. le corps qui s'embrase, réαgit αussitôt, tαndis que le mαrin effleure sα robe, ou sinon son t-shirt visiblement trop grand pour elle. son étreinte, elle aussi se resserre à hαuteur de ses reins, exerce une pression supplémentαire, dès lors que son souffle bouillonαnt ne fαit plus qu'un αvec le sien. αussi nαturellement le suivre, - pαs lα première fois -, jusqu'à lα rαmbαrde, s'vαutrer tout nαturellement dαns son propre élαn. crédule, ou totαlement éprise. s'perdre toujours plus, à mesure qu'ils s'enfoncent dérαisonnαblement dαns cet embαllement toxique. les plis de son vêtement sur lesquels elle s'empresse de tirer, ses emerαudes insαtiαbles, incαpαbles de se détourner des siennes. s'fαit enjôleuse l'enfer, prise désormαis à son propre piège. si j'me suis j'suis pαs fαit virer d'ici-lά, j'suis pαs certαine que çα me fαcilite lα tαche αu wojnα's, çα. dit-elle, fαussement concernée. toutefois, une pαrt de vérité se cαche au gré de ses αllusions relαtivement indécentes. pαs sûr que le lien qui les unit αujourd'hui, ne s'cαsse pαs lα gueule, demαin. et de son corps αux mouvements volontαirement lαscifs, une mαin positionnée contre son visαge, lα bohème, elle semble clαirement s'détourner du chαos en devenir, éventuellement. son effluve de rhum fαiblement persistαnt, s'défαit rαrement du sien, à l'exception peut-être, de l'instαnt où lα tentαtion trop forte, et c'est le t-shirt du mαrin, dont elle s'αpprête finαlement à s'débαrαsser, αu même titre que cette bouteille de rhum, portée dispαrue, depuis. le touché lubrique, de celle dont le sourire s'fait égαlement plus suggestif que mille mots. puis finαlement, y revient à l'impαct de leurs lèvres qui s'entrechoquent, ses étreintes, étonnamment moins brutαles que demeurent hαbituellement ses ripostes. s'αbîmer contre ce corps, qu'elle n'αspire à présent, qu'à découvrir. l'imprévisible, cherche non seulement à le troubler, s'démarquer du monde entier, qu'elle ne semble elle-même, finalement plus maître d'une situαtion, dont elle reste à l'origine.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Ven 11 Fév 2022 - 13:52
Tes soirées avec Sahar se terminaient généralement par plusieurs bouteilles vides jonchant le plancher, par des yeux mi-clos, la lourdeur du brouillard pesant trop fort sur vos paupières. Par certaines occasions vous alliez plus loin, trop loin, terminant vos nuits par des substances qui effaçaient tout, t’laissant le lendemain matin complètement paumé, ignorant de toutes les bêtises que t’avais pu commettre, auprès d’elle, auprès des autres, auprès de toi-même. Entre vous ça avait toujours été le péché qui avait été maître, mais le péché de la boisson, du rhum, de ce fort dont vous vous délectiez ensemble. Jamais encore la volupté ne s’était-elle immiscée dans vos écarts de conduite. T’allais pas t’en plaindre. Sahar elle était l’enchanteresse qui depuis le tout début te semblait intouchable, toi qui d’ordinaire ne voyait pas ces limites, toi qui t’essayais quand même sous peine de t’faire décliner ton plaisir. Ce soir c’est elle qui avait brisé la distance entre vous et qui avait changé le cours normal des choses en délaissant la bouteille de rhum, perdue à quelque part dans la cabine peut-être, déboulant les escaliers sans se casser, autrement vous auriez les effluves vous remontant aux narines pour mieux vous désorienter. Elle le faisait très bien par elle-même, Sahar, te désorienter. De ses pulpeuses enivrantes, de son regard duquel t’aurais voulu ne jamais revenir, de ce corps satiné que t’apprenais à découvrir avec les mains plutôt que le regard. Dès que tes doigts chatouillèrent la peau de ses cuisses, l’étreinte de la belle se resserra sur toi, te réclamant davantage de ces caresses. À défaut d’pouvoir l’emporter avec toi avec le vent, avec la mer, tu la tiras jusqu’à la rambarde où le bout de tes doigts, leurs terminaisons nerveuses survoltées, s’autorisèrent une remontée vers les hanches de Sahar, s’glissant même sous le dernier tissu rencontré en chemin. Tes pouces caressaient doucement cette peau veloutée, s’rapprochant parfois dangereusement de son mont-de-vénus. La brune avait raison, vous étiez en train de tout compliquer. Vous preniez cette relation déjà plutôt malsaine, déraisonnable, irresponsable, et vous veniez en tricoter de complexes mailles désorganisées. « Ici 'faut mettre l’emphase sur le si tu t’es pas fait virer d’ici-là. » Déclaras-tu moqueusement, te séparant de ses lippes, de son visage tourmenté, pour mieux la taquiner. « Ça nous obligera à trouver d’meilleures cachettes pour nous dérober à la tâche. Et pis au pire, on s’fera virer à deux, y’a plein d’autres bar à Bowen où on pourra r’commencer. » Tu disais ça mais au fond, tout comme elle sûrement, t’ignorais ce qui vous attendait au bout de cette nuit noire pourtant égayée momentanément par vos égarements. Pour l’instant, t’avais pas vraiment envie d’y songer, pas envie d’planifier la chute d’après. Sahar te retira ce t-shirt qui vint s’perdre à vos pieds et toi, tu ne te t’attardas pas plus longtemps à ce bout de tissu que tu triturais depuis deux minutes. Tes doigts agrippèrent les contours de sa petite culotte puis la glissèrent tranquillement le long de ses cuisses, de ses genoux, de ses mollets, de ses chevilles qui s’relevèrent une après l’autre pour se libérer du sous-vêtement. T’étais maintenant, littéralement, à genoux face à elle, et plutôt que de laisser tes doigts remonter la course, ce sont tes lèvres, ta bouche, ta langue, qui s’frayèrent à nouveau le chemin jusqu’à son intimité, alors que Sahar tu l’avais légèrement repoussée jusqu’au mât abaissé du voilier, pour qu’elle puisse s’y retenir lorsque ses jambes flancheraient sous le plaisir que tu lui offrirais.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Dim 13 Mar 2022 - 22:03
Jamais vous ne pourriez blâmer les abus de substances pour cet égarement outrepassant les limites que vous ne vous étiez pourtant jamais imposées. Y’avait jamais été question de ça entre Sahar et toi, quoiqu’à bien y réfléchir, sans doute n’était-ce qu’une question de temps avant que cette proximité qui vous liait les âmes ne se concrétise par vos corps enflammés. Les quelques gouttes de rhum étaient sans doute parvenues à l’intérieur de tes veines mais tu ne pourrais jeter la faute sur ce liquide ambré, personne ne te croirait, t’avais connu pires débauches pour lesquelles t’avais répondu coupable sans chercher à trouver un bouc émissaire en tes consommations. Et puis, pourquoi trouver le fautif quand aucune faute n’est commise ? T’avais pas l’impression d’être un criminel, aux lèvres de Sahar, au contraire t’avais l’impression que pour une fois vous étiez complètement honnêtes envers vous-mêmes. Il n’y avait pas de voile, pas d’artifice, pas de faux semblants, pas de regards indéchiffrables, pas de sourire énigmatique. Juste une envie animale de vous découvrir sous des coutures jamais explorées par l’un ou l’autre. « J’te dirais qu’en ce moment, j’me fous pas mal de tout. » De tout sauf de toi, pensas-tu, mais évidemment jamais tu ne révélerais de telles paroles, toi qui fuyais l’engagement, toi qui fuyais les attaches. C’était l’enivrement qui parlait, la dépendance au goût de sa peau qui voulait que tu lui cries qu’elle était tienne pour cette nuit et peut-être pour d’autres aussi. Ton image de Sahar venait tout d’un coup de shifter, parce que même si tu l’avais sans doute toujours convoitée inconsciemment, tu ne l’avais jusque-là considérée que comme une partenaire de désobéissance à la rhumerie, une partner in crime avec qui tu ne te lassais jamais de perdre du temps volé au patron. Dès demain tu savais que tu ne pourrais pas revenir de cette nuit, même si tu le voulais. Spoiler alert : tu ne le voudrais de toute façon pas. T’allais vouloir te souvenir de ses caresses, de sa langue contre ton sexe, de son goût et de son odeur, de ses lèvres contre ta peau, de son sexe humide et enflammé. T’allais difficilement pouvoir penser à autre chose quand tu la verrais servir des tables à la rhumerie alors que t’aurais qu’une envie : que ce soit toi qu’elle abreuve de ses mensonges et de sa folie. Pour l’instant t’en étais à la création de ces souvenirs-là, laissant le corps de Sahar danser lascivement au rythme de ta générosité. T’aurais voulu qu’elle ne retienne aucun cri, qu’elle laisse la bête rugir, après tout vous étiez quasiment seuls au monde ici au large. Mais Sahar t’arrêta, même, alors que tu te savais si près du but, et elle te força à te redresser pour retrouver la hauteur de son regard captivant. La main perverse de la brune se faufila à l’intérieur de tes vêtements et elle s’empara de ton sexe, le temps de te rendre fiévreux, avant de s’abaisser comme tu l’avais fait face à elle un peu plus tôt. Dans sa descente elle emporta avec elle tes vêtements qui glissèrent le long de tes jambes pour s’effondrer à tes pieds. Tu allongeas les bras pour que tes mains se resserrent autour du mât incliné. Ses lippes entourèrent ta verge dressée face à elle, et tu laissas s’échapper un long soupir d’extase qui fut aussitôt emporté par le vent. L’une de tes mains lâcha finalement son accroche et vint se poser sur la tête de Sahar, tes doigts décoiffant sa chevelure déjà rebelle. Ce fut à ton tour de l’obliger à se redresser, un moment plus tard, même si ça te coûta toute ta volonté de ne pas la laisser t’porter vers l’orgasme. Tu embrassas ses lèvres et vos goûts s’entremêlèrent, puis tu agrippas ses fesses avant de la soulever dans les airs et de la poser contre la rambarde. Le contact de sa peau contre le métal devait être froid mais tu comptais bien la réchauffer sans plus tarder. Tu esquissas un sourire alors qu’elle aurait pu basculer à n’importe quel moment de l’autre côté, vers l’eau. « Est-ce que ça te fait peur ? » Demandas-tu, à la fois bienveillant, à la fois excité par l’idée. T’étais un être de contradictions, Oz, et Sahar le faisait davantage ressortir en toi.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Sam 2 Avr 2022 - 19:08
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T’étais pas aveugle, Oz, et surtout t’avais appris à connaître Sahar avant qu’elle ne déverse lentement son poison dans ta bouche avec ses baisers langoureux. Tu savais qu’elle se jouait des autres, tu savais qu’elle manipulait qui se laissait bien berner, rien que pour en arriver à ses propres fins. Tu la voyais faire son manège auprès de tous vos collègues et auprès du gérant plus particulièrement. C’était ce qui t’avais d’ailleurs toujours plu chez elle, cette rébellion jour après jour, elle ne répondait qu’à ses propres envies et se foutait de ce que le reste du monde pensait. T’admirais cette fougue que tu avais toi-même, mais à un niveau moindre que la sienne. T’aimais voir les autres tomber dans ses pièges, dans ses filets, et t’aimais la voir s’en délecter. Tu ne pensais juste pas qu’un jour ce serait toi qui serait à ce point-là prisonnier de ses moindres désirs auxquels t’étais prêt à obéir sans questionner. Tu l’avais toujours trouvée attirante, d’une beauté mystérieuse et envoûtante, mais tu l’avais toujours regardée de loin, désirée en silence. Ce soir, il n’y avait rien de silencieux dans ce désir que tu lui témoignais. Vos gémissements s’envolaient peut-être avec le vent mais ils continuaient à faire écho dans ta mémoire. Tu voulais entendre Sahar murmurer ton prénom, tu voulais entendre Sahar jouir, tu voulais l’entendre te supplier d’aller jusqu’au bout de l’extase avec elle. Tu voulais lui montrer qu’elle n’était pas la seule à jouer à ce jeu-là. Que toi aussi tu pourrais la rendre dépendante à tes regards, à tes lèvres, à tes mains. Que toi aussi tu pouvais manipuler non seulement sa respiration de plus en plus saccadée mais aussi son cœur que tu ferais battre pour toi s’il le fallait, pour la piéger dans ce jeu dans lequel elle se pensait solo. C’était malsain, cette valse dans laquelle vous vous laissiez volontairement aller. C’était malsain mais ça t’animait, ça te brûlait, ça te chavirait. Presqu’autant que Sahar aurait pu chavirer lorsque tu la posas sur la rambarde de ton bateau. Jamais tu ne la laisserais basculer de l’autre côté. Tu la tenais contre toi, tu la gardais près de toi. Tu ne savais plus, maintenant, comment tu pourrais la laisser repartir. Le regard de la belle se perdit dans l’étendue noire sous elle, mais ses pupilles rapidement revinrent à toi, te dévoilant cette confiance sans doute aveugle qu’elle avait en toi. Elle t’attira davantage vers elle, et toi tu la serras davantage vers toi, vos corps se pressaient l’un contre l’autre, voulant s’unir, voulant mettre fin au supplice de cette attente bien trop prolongée. « J’te laisserai pas tomber. » Et autant tu disais ça par rapport à votre position quelque peu risquée, autant tu le disais par rapport à la suite des choses. T’avais pas envie de la laisser tomber, Sahar, pas envie de la décevoir, pas envie de la laisser filer. Pas avant qu’elle ne te fuit non plus, même si tu te doutais de cette évidence inévitable. Tu l’embrassas à nouveau, ne récupérant ton souffle que lorsque la serveuse t’avoua que c’était la première fois qu’elle le ferait, sobre. Tu plongeas ton regard dans le sien, surpris par cet aveu inopiné. « Alors j’vais te montrer que t’as pas besoin d’te shooter l’corps et l’esprit pour ressentir ce genre d’ivresse. » Tu esquissas un sourire, ne détachant pas son regard du sien, jusqu’à ce que tu fermes les yeux pour aller embrasser son cou, puis sa poitrine, la forçant à se cambrer au-dessus de la mer pour que tu puisses mieux atteindre ses seins pointés vers toi, pour toi. Puis, tu pénétras cette forteresse qu’était Sahar mais pas pour ce soir, un gémissement de plaisir quittant tes lèvres dans un souffle chaud contre sa poitrine.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Ven 22 Avr 2022 - 23:05
tw : relations sexuelles
Si pour le moment ça ne te traversait pas vraiment l’esprit, sans doute qu’un jour tu développerais la peur, la crainte, que Sahar réalise que t’étais un homme comme les autres. Que t’étais véritablement comme tout le monde même si actuellement, tout ce reste du monde ne semblait pas compter. T’avais rien d’extraordinaire, Oz, tout le contraire même tu voguais dans cette vie sans trop d’but. Tes ambitions tu les avais menées à terme en ouvrant ton école de voile et maintenant que c’était fait, maintenant que ton rêve de vivre au bord de la mer et de vivre – en quelque sorte – de ta passion était réalisé, tu ne t’étais pas trop renouvelé. Pour le moment ça t’allait, pour le moment tu profitais encore de ce que tu t’étais bâti à coup de sueur dans le front et d’espoir, mais peut-être que ce ne serait pas assez. Pas assez pour Sahar. Elle semblait elle aussi errer en ce monde mais qui sait les désirs qui se cachaient au creux d’elle ? Tu ne la connaissais pas, tu ne savais pas de quoi elle rêvait lorsqu’elle fermait les yeux la nuit. T’étais sûrement pas assez. Pas assez pour la sauver des démons qui la torturaient jour après jour. Puis, d’toute façon, la sauver, c’était pas ton premier instinct. Elle n’avait jamais mentionné avoir besoin d’aide. Elle n’était pas une demoiselle en détresse. Elle vivait comme elle l’entendait et jamais tu ne prétendrais savoir qu’elle méritait mieux que ça, mieux que ce torchon de vie qu’elle trimballait. T’étais pas forcément un modèle là-dedans non plus alors tu ne la jugeais pas. Tu ne voulais pas la changer. T’espérais juste qu’elle non plus ne voudrait pas te changer. Tu digressais, de toute façon, puisqu’il n’avait jamais été question que ça aille plus loin que cet intermède nocturne. Ton cœur s’emballait mais fallait que ta tête calme le jeu. Difficile dans les circonstances, quand le corps de Sahar te rendait raide dingue d’elle et que ses émeraudes faisaient de toi un marin à la mer, complètement perdu en elle. En elle, tu te perdais, oui, vos corps s’unissant enfin au-dessus de cette eau calme mais pour combien de temps, lorsqu’on vous savait autant agités ? Sahar souffla ton prénom et l’écho s’envola dans le vent mais resta gravé dans ton plaisir, exacerbé par les gémissements de la brune qui prenait pleinement conscience de chaque seconde, de chaque soupir, de chaque caresse. Tu laissais l’instant présent marquer tout aussi profondément ta mémoire, t’avais pas envie que ce moment-là tombe dans l’oubli comme un bien trop grand nombre de tes souvenirs. Animé par le soudain désir de prouver à Sahar la beauté de cet acte dans son enveloppe la plus naturelle, suite à ses aveux fortuits, tu t’appliquais à chaque baiser, à chaque poussée. T’avais envie de lui montrer que y’avait pas que l’alcool qui pouvait faire vriller son esprit, que toi aussi t’étais capable de l’étourdir de par ton corps obéissant à l’appel du sien. Sans même le savoir elle te le montrait à toi aussi, Sahar, même si t’avais pas besoin d’être convaincu, toi, même si tu savais que ta sexualité était tout aussi délectable sans les effluves empoisonnées. Elle te rappelait, regard après regard, qu’on pouvait tout aussi bien se perdre dans l’attirance que dans la boisson. Et que l’effet final, le grand coup de feu d’artifices, était encore plus beau et plus intense dans le premier que dans le second. Au lieu de t’assommer, de t’engourdir, les rideaux qui se fermaient dangereusement te donnaient plutôt l’impression de continuer à monter au septième ciel plutôt que de descendre aux enfers. T’accéléras la cadence, guidé par la respiration de Sahar, tu voulais que vous l’atteigniez à peu près ensemble, l’extase, tu voulais que ça se termine avec vos cœurs en harmonie même s’ils redeviendraient sans doute des étrangers ensuite. Au moins, pour cette nuit, ils auraient vibré sur la même longueur d’ondes.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Lun 23 Mai 2022 - 1:50
tw : relations sexuelles
T’aurais pu jurer ce soir que quelque chose quelque part dans le regard de Sahar était changé. Qu’il y avait une étincelle de plus une étincelle que t’avais jamais vue auparavant, elle qui avait généralement les yeux éteints par l’ennui pour un monde pas assez grand pas assez bien pour elle. Ce soir tu boostais ton égo de cette pensée flatteuse que la brune ne t’avait pourtant pas partagée mais que son corps et son regard semblaient te crier, comme une musique, la vibration de ses frissons contre ta peau agissant comme un archet sur les cordes d’un violon, te transmettant les notes de la mélodie sensuelle qui ambiançait le voilier. Sahar possédait peut-être juste cette faculté cette facilité à faire sentir les hommes tellement uniques qu’ils donnaient tout d’eux-mêmes pour elle. T’étais tombé dans le panneau Oskár puisque t’avais tellement envie de te démarquer des autres, de ne pas être qu’une parenthèse additionnelle dans la phrase de sa vie mais bien un mot sur lequel on accroche un mot auquel on revient sans cesse pour en lire la définition tellement elle est belle et qu’elle résonne en nous. Tu te donnais alors corps et âme dans cet acte passionné, chaque attention bien pesée et bien marquée pour qu’elle comprenne Sahar qu’en ce moment elle était la seule dans tes fantasmes et dans tes yeux. La seule que tu voyais lorsque tu plongeais ton regard sombre sur elle, sur ses formes sur sa peau sur ses iris. Tes doigts pianotaient sur sa peau et t’aurais voulu qu’elle puisse décomposer la composition de ton envie de ne faire qu’un avec elle. Les accords de Sahar étaient un peu moins doux, s’enfonçant dans ton épiderme de ses ongles effilés, ne suivant pas de rythme ne suivant pas les portées, ne répondant qu’à ses propres pulsions comme elle l’avait toujours fait, et malgré tout tu conservais ce sentiment d’être absolument sur la même longueur d’onde qu’elle. Complètement accordés. Pour combien de temps t’en avais aucune idée, t’avais pas envie d’y songer, pas envie de rompre le lien inopiné qui venait de vous assembler comme deux pièces de casse-tête parfaitement découpées. Y’avait pas que toi Oskár qui te perdait dans l’instant, dans le présent qui vous consumait. Sahar était le mélange chaotique de murmures, de gémissements, de répliques de bassin, de mèches de cheveux se perdant dans tes yeux et dans ta bouche, tu goûtais sa chevelure entre deux halètements. Vous aviez l’air de deux animaux sauvages ne répondant qu’à vos instincts les plus primaux parce que vous étiez complètement seuls au monde, libérés de tout reproche de tout regard de travers qu’on aurait pu vous faire. Puis un dernier soupir, marquant le coup final, alors que tu déversais une rivière de joie qu’elle pourrait ensuite sentir couler en elle. Un grognement tout aussi bestial que vos ébats s’échappa d’entre tes lippes alors que tes jambes tremblaient sous un plaisir trop fort pour tes muscles qui ne tiendraient pas le coup. Tu cognas ton front en sueur contre le sien, glissant jusqu’à son cou dans lequel tu t’enfouis, pressant un peu plus encore ton sexe au creux de Sahar, tu voulais qu’elle vrille et qu’elle brille avec toi. Et quand il ne resta plus que le silence et vos respirations haletantes, tu te retiras d’elle mais ne la lâcha pas pour autant, la retenant encore contre toi puisque t’étais son seul rempart et que t’avais pas l’intention de briser ta promesse de ne jamais la laisser tomber. Tu plongeas à nouveau ton regard dans le sien en espérant que la lumière ne se soit pas dissipée, en espérant que la flamme poursuive sa danse endiablée même si la vôtre tirait à sa fin. « J’ai rarement eu une expérience aussi … intense. » Avouas-tu à voix basse comme s’il s’agissait d’un secret à ne garder qu’entre vous parce que les implications étaient trop grandes, la signification trop unique.
Sujet: Re: my favourite game, (oskár) Mar 7 Juin 2022 - 1:59
T’avais pas l’impression que ce genre de nuit aussi courte serait-elle, ne s’oubliait. C’était le genre de souvenir à s’accrocher aux parois de ta mémoire, comme les griffes d’un félin qui ne lâche pas qui n’abandonne pas, qui se veut roi de la place roi de ta tête. Un souvenir qui repasserait en boucle dans tes fantasmes lorsque tu fermerais les yeux les soirs durant lesquels ton lit serait vide et froide et grand. Ce serait un supplice de vivre les nuits après Sahar parce que t’avais l’impression que les baisers deviendraient fades si ce n’était pas à ses lèvres à elle que tu te pendais, t’agrippais, comme si ta vie en dépendait. Et les étreintes ne seraient plus aussi enivrantes si ce n’était pas ses bras autour de ton cou comme ils t’entouraient actuellement puisque t’étais son seul équilibre pour ne pas tomber par-dessus bord. Vous restiez là. En place. En suspens. Ses fesses chaudes contre la rambarde d’un froid métallique. Ses cheveux tombant en une cascade vers les vagues. Tes mains posées sur sa chute des reins. Vos yeux s’dévorant pendant que les dernières gouttes de toi s’écoulaient en elle. Puis tu te retiras et brisas le silence pour mettre des mots qui n’étaient même pas assez forts pour décrire l’intensité des dernières minutes. Aucun mot ne pourrait faire justice à la perfection que vous veniez de créer de vos corps et de vos âmes. Elle te répondit qu’il lui faudrait s’éloigner de toi pour que tu ne deviennes pas son obsession. Cette affirmation te fit autant de peur que de bonheur. T’avais pas envie qu’elle s’éloigne de toi, Sahar, et d’ailleurs à ces paroles tu la tins un peu plus contre toi, feignant sans doute craindre qu’elle ne tombe à l’eau alors que c’était toi qui avais l’impression de te noyer dans l’appréhension de la perdre. Comme l’océan deviendrait noir et glacial si elle n’illuminait plus tes soirées au Wojna’s, de son insouciance et de sa désinvolture. T’avais envie cependant qu’elle ne jure que par toi qu’elle te voit à chaque détour d’un coin de rue. C’était malsain que d’vouloir devenir l’obsession de quelqu’une et pourtant te voilà à le souhaiter, puisqu’elle t’avait mis cette idée en tête et que tu préférais qu’elle t’accapare plutôt qu’elle t’abandonne. « J’sais pas si je pourrais rester loin de toi en t’ayant si près de moi tout le temps. » Répondis-tu d’abord, avant qu’un demi-rictus s’affiche sur tes lippes. « On s’fera peut-être pas virer finalement, j’devrai p’t’être partir de moi-même, pour pas t’avoir constamment dans mon champ de vision, alors que tu ne voudrais plus rien savoir de moi. » Conclus-tu alors que tu n’en pensais rien. Tu préférais quand même pouvoir continuer à regarder Sahar de loin, dans ton coin, n’cédant à la tentation que dans tes pensées sans jamais les exposer les rendre réalité. Après tout c’est ce que tu faisais depuis des mois, jusqu’à ce soir jusqu’à cette nuit indélébile.