it's beginning to look a lot like christmas (charlie)

Tu avais décidé d’aller faire les magasins. La France, c’était tellement nouveau pour toi, tu connaissais vraiment pas. Tu avais eu l’occasion d’aller une fois à Paris avec tes parents quand tu étais plus jeune mais tu n’avais jamais fais la montagne, et le sud-est du pays. Tu ne connaissais pas les filles avec qui tu vivais lors de cet échange, et c’était pas une mauvaise chose. Tu avais pu faire des rencontres et qui sait devenir amie avec certaines d’entre elles. Alors que la plupart de tes colocataires avaient prévu des choses à faire, toi, tu avais eu une envie folle de faire du shopping. T’avais longuement économisé pour pouvoir te faire plaisir pendant ce séjour. Tu avais fais le centre commercial en long et en large avec des poches plein les bras. D’ailleurs, ce centre commercial était super beau. Il était décoré aux couleurs de Noël, en rouge et vert. Les lumières illuminaient les allées et les sapins étaient dans tous les grands couloirs. La musique de Noël retentissait, enfin tu devinais que c’était une musique de Noël parce que le rythme t’y faisait penser mais les paroles étaient en français, une langue que tu ne connais pas trop. Ils étaient pas si mauvais que ça pour se mettre dans l’ambiance des fêtes, dans ce pays. Après, tu étais une grande fan de cette période alors la moindre branche de gui ou le moindre houx, tu le remarquais et il en avait tout autour de toi. Mais malheureusement, t’avais pas fais grande impression aux français qui se baladaient là bas parce que tu étais tombé à la renverse avec tes sacs dans les mains. C’était peut-être parce que tu avais passé ton temps à divaguer et à regarder les décorations de Noël. Après avoir poussé un cri très aigu, tu étais tombé par terre et tes sacs s’étaient ouverts et tes achats étaient tombés par terre. « Pourquoi il faut toujours que ça m’arrive à moi ce genre de choses ? » dis-tu en soufflant sur une mèche de tes cheveux qui était tombé sur ton visage. T’étais la reine des maladroites, c’était certain et même à des milliers de kilomètres de chez toi, t’arrivais à avoir la face contre le sol. Y’avait beaucoup de gens autour de toi qui te regardaient mais personne ne venait t’aider. T’avais même pas envie de te relever en vrai, tu te sentais comme une merde et tu voulais juste t’enfoncer dans le sol pour que personne ne te regarde.

L'occasion d'être dépaysée comme jamais, d'avoir une météo totalement contraire à ce qu'elle avait vécu toute sa vie, de vivre avec cinq potes dont son colocataire et d'avoir que du fun pendant toute une semaine ? Oui, c'était le genre d'occasion qui était immanquable pour Charlie. Aussi avait-elle sauté sur cette occasion, tête la première, quand Jackson lui en avait parlé. C'était super cool, de se partager un chalet avec d'autres Boweniens, avec des gens qui se connaissaient et d'autres pas. Même sans son ami et coloc', la brunette serait partie, mais il fallait dire que c'était quand même un très bon argument de vente quand elle s'était décidée à y aller. Elle avait été surprise aussi de découvrir qu'ils partageaient l'endroit avec Avery, cette chouette fille qu'elle avait rencontré sur le BBT. Depuis, leurs chemins n'arrêtaient pas de se croiser, par pur hasard. Pour être honnête, Charlie était à la fois contente, et en même temps un peu mal à l'aise. C'était un facteur sur lequel elle n'avait pas du tout compté en arrivant à Chamonix. Ces histoires de Bowtie, ça devenait de plus en plus difficile à gérer pour elle. Et encore, il se passait rien de concret. C'était dire à quel point elle avait la capacité émotionnelle d'un caillou, pour le moment. Elle se sentait submergée, cherchait à n'être qu'avec ses potes et jouir de la vie comme d'un jeu éternel, et à la fois, elle se sentait inexplicablement seule et écumait le Bowtie dès qu'elle s'ennuyait plus de cinq minutes. Bon, heureusement, elle n'avait pas beaucoup le temps de s'ennuyer. Mais tout de même. Aujourd'hui, ils étaient partis à plusieurs dans le centre de la ville, histoire de découvrir un peu l'ambiance hors de la station et des pentes enneigées. Et c'était avec plaisir que Charlie découvrait, des étoiles dans les yeux, un endroit digne du village du Père Noël, des magasins lumineux et des décorations en tous sens. Fallait dire aussi qu'elle adorait Noël, encore plus qu'une enfant. Bon, peut-être parce qu'elle était un peu une enfant, au fond. La jeune chirurgienne se baladait depuis un moment, sans trop regarder où elle allait, et le petit groupe d'amis avait fini par se perdre, au bout de tant de "je vais vite voir cette vitrine" et "je fais un petit achat là-bas et je vous rejoins". Et Charlie, elle, elle était trop obnubilée par cet esprit de Noël, cette ambiance légère et ces décorations étincelantes que pour vraiment faire attention. Jusqu'à être tirée de sa rêverie par quelqu'un qui s'éclatait au sol, avec des tonnes de courses. Le regard bleuté de la jeune fille se posa sur la malheureuse victime, et voyant qu'elle ne se relevait pas, et que personne ne bougeait, se précipita d'un coup vers elle pour l'aider, et vérifier que tout allait bien. « Hey, ça va ?! Je suis médecin, je... » L'Australienne laissa sa phrase en suspens, reconnaissant avec un brin de surprise, Anna. « Oh, Anna ! Oh salut, si j'm'attendais ! Attends, t'as éparpillé la moitié du village du Père Noël par terre, là, j'vais t'aider. Enfin, ça va, tu t'es pas fait mal ? » débita rapidement la jeune fille, s'empressant de rassembler les affaires de la belle blonde avant de tourner un regard inquiet vers elle, un peu gênée.

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Cette virée en dehors du pays te faisait du bien. T’aurai pu faire un arrêt par Londres pour voir tes parents adoptifs si tu n’étais pas une aussi grosse tête de mule que ça. Mais non, t’avais gardé ta fierté et tu n’irai pas les voir. A la place, avec toutes les économies que tu avais pu faire avec tes pourboires, t’avais décidé de faire les magasins. T’avais acheté plein de petits cadeaux pour toi mais aussi pour tes proches. Notamment pour Mikey, Aleksa et Alexis. Même si tu savais que les deux premiers étaient ici aussi, à Chamonix. Mais ça te faisait plaisir et c’était Noël. Offrir des cadeaux ça te faisait toujours plaisir. Tu avais dévalisé le centre-commercial du coin, et on te prenait pour une folle dingue avec tous tes paquets cadeaux. Et puis en plus de ça, tu étais entrain de t’émerveiller devant les décorations de Noël qui étaient omniprésentes dans cette ville. On entendais même les chants de Noël qui donnait cette ambiance encore plus cosy et très film de fin d’année. Mais alors que tu admirais toutes les décorations de Noël du centre commercial, tu te vautrais littéralement par terre. Y’avait qu’à toi que ça pouvait arriver. Tu te plaignais à toi-même avant que quelqu’un vienne t’aider. T’était prête à dire que tu ne parlais pas un traitre mot de français mais la personne s’adressa à toi en anglais. Soulagée, tu soufflais sur tes cheveux pour voir qui c’était et c’était une personne familière. « Hey salut Charlie, ça fait longtemps, ça va ? » demandas-tu pour détendre l’atmosphère alors que t’étais encore allongée par terre. C’était totalement ton style de faire ce genre de chose. Tu remettais tes cheveux en arrière avec tes mains. Elle commençait à rassembler tes affaires pendant que tu essayais de te mettre sur tes deux jambes. Enfin, tu te mettais accroupie pour pouvoir aussi récupérer tout ça. « Je pense que j’vais avoir des gros bleus mais bon j’ai l’habitude alors y’a pas de mal » dis-tu avec un léger rire. « Merci, c’est super sympa ! » dis-tu avec un sourire à Charlie.

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En reconnaissant Anna, la surprise étreint d'abord Charlie, et puis un peu d'inquiétude, parce que quand même, malgré la situation cocasse, elle espérait que la jeune femme ne s'était pas vraiment blessée. Devant la réponse désinvolte d'Anna, qui la salua comme si elle venait de se croiser au coin d'une rue, la jeunette ne put s'empêcher de rire, de son rire aux sons de clochettes qui illuminait une pièce. C'était absurde comme situation, de se saluer comme ça alors que l'une était toujours à moitié étalée au sol. « Moi ça va, oui, j'me porte plutôt bien, quand je vais pas dire bonjour au sol. » rigola-t-elle, sur une note qui dédramatisait un peu l'incident. Elle aida la belle Russe à ramasser ses affaires et à se relever. « C'est sûr qu'il en faut beaucoup plus que ça pour te briser. » affirma Charlie, en référence à son expertise dans les sports de combat. Anna lui avait déjà un peu parlé de ses tournois de freefight et de MMA, ce qui avait impressionné la chirurgienne. « C'est normal, dis. » sourit-elle face à la gratitude de la blondinette, avant de se relever avec elle, une fois toutes les affaires ramassées et plus ou moins rangées dans leurs sacs.

Tu te sentais vraiment ridicule dans ta chute, à être tombée dans le centre commercial, devant tout le monde. Et puis en plus, la plupart des gens étaient des français et tu comprenais pas un traitre mot à ce qu’ils te demandaient ou ce qu’ils te disaient. C’était Charlie qui venait t’aider à te relever. La même Charlie de Bowen, avec qui tu avais eu ton premier rendez-vous avec une fille. Donc tu te sentais un peu gênée par la situation. « Il avait l’air vraiment sympa ce sol, tu sais, il m’a demandé de lui faire la bise » dis-tu avant de rire légèrement. C’était le seul moyen de pas passer pour une idiote. Tu rendais la situation plus drôle qu’elle ne l’était déjà. Bon heureusement, tu ne t’étais pas fait mal. « Exactement, c’est pas un sol français qui va me tuer, non mais oh ! » dis-tu avec un sourire en coin. T’avais la tête dure, et ça tout le monde le savait. L’australienne t’aidait à te relever et tu la remerciais pour ça, d’ailleurs. Une fois sur tes deux jambes, et une fois que tu avais ramassé toutes tes affaires, tu reprenais ton attention sur Charlie. « Je savais pas que tu venais à ce voyage. T’aimes bien, alors, Chamonix ? » demandas-tu avec un sourire, remettant tes cheveux en place derrière tes oreilles et pas devant ton visage.

L’autodérision d’Anna faisait rire Charlie, elle trouvait ça super mignon, même. Elle aurait sans doute fait pareil, dans sa situation. Du coup, elle lui emboîta le pas sans hésiter. « Oh, je comprends mieux. J’suis presque jalouse, le sol il me demande jamais rien, à moi ! » répliqua-t-elle avec un air très sérieux, et même légèrement vexé en regardant le sol en question, comme si c’était pas sympa qu’il accorde plus d’attention à Anna qu’à elle. Si quelqu’un parlant anglais passait par là et entendait leur conversation, elles passeraient pour des ahuries, mais Charlie s’en moquait bien. À deux, c’était tout de suite plus marrant, d’avoir l’air ridicule. Puis, le ridicule ne tue pas, elle en était la preuve vivante. La jeune médecin rit de plus belle quand son amie renchérit sur le sol français, et Charlie tapa du pied sur ce dernier comme pour appuyer ses paroles. Ouais, même les francophones autour d’elles devaient les prendre pour des touristes totalement à côté de leurs pompes, mais ça la faisait encore plus marrer. « Ouais, ça s’est décidé assez vite, je suis venue avec mon coloc’ ! C’était une trop belle occasion, j’aurais pas voulu manquer ça. La neige, le ski, le vin chaud et tout, c’est tellement dépaysant, et puis c’est trooop bien ! » répondit la brunette avec enthousiasme. « Puis finalement je retrouve plein de potes ici, c’est super cool ! Genre, toi. » poursuivit-elle avec un regard brillant à destination d’Anna. C’était un hasard cocasse de s’être croisé de cette façon, mais Charlie était contente que la jeune femme soit également à Chamonix.

Tu riais à la réponse de Charlie, surtout de son regard vers le sol. « Charlie, le sol. Le sol, Charlie » dis-tu en présentant les deux comme si c’était quelqu’un de réel. Cette conversation n’avait ni queue ni tête, heureusement qu’on ne vous comprenait pas. Ou du moins pas beaucoup, parce que tu sais que les français ne parlent pas super bien votre langue. Une fois relevé, tu avais récupéré tous tes sacs pour faire un bout de chemin avec Charlie. Peut-être que vous pourriez aller boire un café ensemble ? Telle est la question. Elle t’expliquait que ça avait été une décision de dernière minute, son voyage à Chamonix. Et surtout qu’elle était venue avec son colocataire, que tu ne connaissais pas. « C’est top ! Tu as eu de la chance qu’il reste des places alors si vous êtes venus en dernière minute » dis-tu avec un sourire en coin. « C’est vrai qu’il y a beaucoup de gens de Bowen finalement, j’ai quelques amis qui sont là aussi mais j’suis dans un chalet uniquement constitué de fille que je ne connais pas, c’est assez sympa » ajoutas-tu avec un sourire. Vous ne vous étiez pas encore revu après le verre que vous avez partagé au Wojna’s tous les deux, mais il y avait un bon feeling avec l’interne. Et tu l’aimais beaucoup. Enfin du peu que tu la connaissais. Enfin, vous avez compris quoi. « Ça te dit qu’on aille boire un chocolat chaud, ou un café ? C’st le destin qui nous a réuni à Chamonix » proposas-tu ensuite à la jeune femme.