#179 - baby, i'm dancing in the dark with you between my arms (eflo)

2 janvier 2022.

Ce voyage au ski avait été une bénédiction. Il était arrivé à point nommé. C’est pour ça que tu avais pris la décision d’y aller. Même si tu serai bien resté près d’Effy. Mais tu avais besoin de ça, le groupe avait besoin de ça. Les liens entre Manny, Gretchen, Elmo et toi étaient encore plus fort et c’était bien ! Même s’il manquait un membre dans l’histoire. Ce n’est que partie remise, après tout. Après avoir déposé ton sac chez toi, tu reprenais la route. Mais tu avais récupéré un petit paquet dans ce dernier. Sur ton skate, tu fendais la nuit et la ville. La douceur de Bowen t’avait manqué. Il faisait bien plus chaud ici. Tu avais troqué ta doudoune contre une simple petite veste. Mais ce n’était pas la chose qui t’avait le plus manqué ici. Ce qui avait hanté tes pensées, c’était plutôt une personne, quelqu’un. Et tu te rendais chez ce quelqu’un. Tu faisais de ton mieux pour arriver là bas avant minuit. Oui, parce qu’à minuit, c’était son anniversaire. En effet, c’était Effy que tu allais voir. Même si tu avais le jet lag, le coup de la chaleur sur le dos, tu ne pouvais pas t’empêcher de ne pas y aller. Tu arrivais sur les coups de 23h00, chez l’anglaise. Tu avais ton skate dans les mains, ainsi que ton paquet cadeau, et tu frappais à la porte. Elle ne tardait pas à venir t’ouvrir et d’un grand sourire, tu enlevais la capuche que tu avais sur la tête. « Bonne année en retard » dis-tu avec un léger sourire. Vous aviez échangé des messages pour la nouvelle année, oui, mais c’était différent. Cette fois, tu pouvais lui dire en chair et en os. T’étais content de la voir, comme si tu récupérais quelque chose qui t’avait été arraché pendant longtemps.

@Effy Shepperfield

Malgré la distance entre Milo et elle durant toute une semaine, Effy avait réussi à ne pas trop y penser. Enfin si, elle pensait à lui, tous les jours. Mais premièrement, elle ne se serait pas permise d’être à ramasser à la petite cuillère, alors qu’elle-même était partie plusieurs fois, bien plus longtemps, sans prévenir et sans date de retour. Elle lui devait bien de vivre une vie normale pendant la petite semaine où il était à l’autre bout du monde. Et puis, secrètement, elle était vraiment contente pour lui, de cette semaine qu’il partageait avec son groupe, et avec le vent pur de la montagne pour balayer les tracas du quotidien. Elle aurait pu aller avec lui, mais la jeune fille ne se sentait pas prête. Une part d’elle en avait eu envie, mais elle devait être honnête avec elle-même, et prendre soin de soi. C’était ce qu’elle tentait de faire, depuis plusieurs semaines, depuis qu’elle avait tenté la cure. Ça n’avait pas fonctionné, et Effy étant Effy, elle avait versé comme à son habitude dans le pessimisme, suite à ce résultat. Mais elle avait tout de même continué les séances de psy, qui l’aidait à maintenir un certain équilibre et lui donnait les outils nécessaires pour maintenir un train de vie raisonnable. Non, elle n’en avait pas fini avec les fêtes jusqu’au bout de la nuit, avec les drogues et les verres. Mais elle dosait. Les crises d’angoisse étaient plus espacées, elle les gérait comme elle pouvait, mieux qu’avant en tout cas. Elle était à Bowen sans avoir peur de ne plus savoir gérer et de prendre subitement la fuite, ou de retomber dans de vieux travers. Depuis des mois déjà, ce travail de longue haleine se construisait petit à petit. Elle avait d’abord arrêté de se prostituer, c’était la première chose qu’elle avait faite après avoir retrouvé Milo lors de sa tentative de suicide. Elle avait demandé de l’aide à Perry aussi. Ca n’avait l’air de rien, mais Effy demandant de l’aide, c’était déjà quelque chose. Et puis elle avait fait des pas en avant pour des pas en arrière, mais finalement, elle se trouvait où elle était aujourd’hui : dans son appartement, attendant impatiemment le retour de Milo, tout en se laissant guider par Jolene, sa psy, pour gérer le quotidien. Elle n’était toujours pas la reine de la fiabilité au travail, mais elle travaillait bien, se plongeait corps et âme dans l’investigation sans avoir l’esprit embrumé par les drogues chaque semaine. Elle allait avoir vingt-cinq ans, et elle en était là : elle faisait de son mieux. Et plus important que tout, elle s’autorisait enfin à croire à un possible bonheur. Ce bonheur, réel, tangible, qu’elle ne voulait qu’avec une seule personne, son meilleur ami, celui sur qui elle pouvait toujours compter malgré les tempêtes qu’ils avaient traversés et les orages qu’elle avait amené sur eux. En entendant toquer à la porte, la belle Anglaise sursauta, avant de se lever du bureau d’un mouvement vif et de se presser à la porte, qu’elle ouvrit, reconnectant avec les iris noisette qui lui avaient tant manqué. « Milo… » Elle souriait trop pour ajouter quelque chose sur le moment, et vint directement se réfugier dans les bras du garçon, l’enserrant de ses bras minces et collant son corps contre le sien, se perdant dans son odeur réconfortante.

Cette distance t’avait fait du bien, autant qu’elle t’avait fait du mal. T’aurai aimé resté auprès d’Effy, surtout après les échanges que vous aviez eu par message au mois de décembre. Mais tu avais eu besoin de cette retraite dans le froid, tu avais besoin de te sentir près de tes potes. Faire de la musique, du ski, boire des chocolats chauds et manger de la raclette ! Ça avait été un moment parfait. Le mieux, c’est que tu avais pu voir ton père. Il était venu passer un week-end à Chamonix pendant que tu y étais, pour passer un moment avec son fils. Et ça, c’était la cerise sur le gâteau. Mais retourner sur le sol australien, c’était un pur bonheur. La chaleur de la ville t’avait fait du bien et ça t’avait rappelé que c’était ici ta maison, maintenant. Que tu n’étais plus vraiment français mais australien maintenant. La seule chose qui te retenait dans ton pays maternel c’était ton père. Mais il était heureux que tu sois bien à Bowen, et il comptait venir te voir un de ses jours. Ici, tu avais tes amis, ta musique, ton travail qui était entrain de décoller, et surtout tes amours. Enfin, ton amour. Mais c’est un autre sujet. Tu fendais la nuit sur ta planche à roulette, la chaleur faisait du bien à ton corps. Après deux semaines à vivre sous la neige et le froid, tu te sentais revivre. Tu portais seulement une petite veste, capuche sur la tête, et plus du tout ta grosse doudoune polaire. Rapidement, tu étais arrivé devant l’appartement d’Effy. Et tu avais frappé à la porte, tout content et pressé de la revoir. En plus, c’était bientôt son anniversaire. « Tu m’as manqué » soufflas-tu à la jeune femme quand elle venait se blottir dans tes bras. Tu embrassais son front et tu serrais son étreinte. Mais vous n’alliez pas resté longtemps sur le pas de la porte. Alors tu entrais à l’intérieur une fois qu’elle s’était détachée de toi. Tu enlevais ton sac de tes épaules et tu le posais par terre, après avoir posé ton skate. Tu en sortais un petit paquet bleu avec un noeud dessus. « Je sais que c’est que dans une heure mais j’t’ai ramené un cadeau pour ton anniversaire » dis-tu avec un sourire. C’était pas toi qui l’avait emballé, t’avais demandé à un de tes colocataires de le faire parce que t’étais une vraie bille pour ça.

Retrouver cette chaleur humaine, du seul humain qu'elle voulait vraiment, était réconfortante et tellement réelle, juste. La brunette tentait de ne pas s'y perdre entièrement, de ne pas oublier que Milo était Milo et que Effy était Effy. De faire la part des choses tout en exultant devant ces retrouvailles. « Toi aussi. » souffla sobrement l'Anglaise, mais son regard retrouvant celui du garçon brillait de milles étoiles. Contrôlées, pas trop envahissantes, mais authentiques. Des étoiles juste pour eux deux, pour lui autant que pour elle. Pour un bonheur qu'elle acceptait désormais, qu'elle voyait possible, qu'elle s'apprêtait à partager. Ce baiser sur son front, c'était un geste qui était habituel du musicien à la jeune femme, qui était aussi protecteur qu'amoureux. Encore une fois, Effy se sentait bien, complice et rassurée, dans cet échange. Elle finit par se décoller de Milo pour le laisser entrer, curieuse de connaître son récit de voyage, mais aussi brûlante de retrouver son âme et son corps. Elle lui aurait bien sauté dessus, au sens figuré mais ô combien explicite. Elle laissait cependant ce désir et cette joie de le retrouver bouillir au fond d'elle. Profitant de cet instant présent où il franchissait le pas de sa porte, cette fois sans nuages ni rancoeur à l'horizon. Juste eux deux. Et un cadeau, apparemment. « C'est... » fit la jeune fille en tendant les mains pour accueillir le cadeau. Trop, elle avait envie de dire, mais c'était faux, elle n'avait pas à dévaloriser sa personne et encore moins l'attention délicate que Milo lui portait. Pas nécessaire, mais ces mots n'étaient pas justes non plus, car rien n'était nécessaire entre eux, mais ce n'était pas pour autant qu'ils ne pouvaient pas en faire plus, faire plaisir, témoigner de leur affection et de leur connexion profonde. « Très gentil. » dit finalement la brune pour terminer sa phrase. Elle ne savait pas comment décrire les choses correctement, parler de ses émotions comme quelqu'un de normalement constitué, mais elle était touchée et voulait le partager. Lentement, la jeune femme tira sur la ficelle qui maintenait le noeud en place, avant de recroiser les iris de Milo. « J'ai vraiment aucune idée de ce que c'est. J'ai droit à un indice ? » lança-t-elle, malicieuse, alors qu'elle s'attaquait au papier collant.

Sentir la peau d’Effy contre la tienne, ça te faisait un bien fou. Elle avait cet effet sur toi que tu ne contrôlais pas mais surtout que tu ne comprenais pas. Mais c’était ainsi. Vous vous étiez manqué mutuellement. pourtant, tu n’étais pas parti longtemps, seulement une semaine. Mais c’était surement déjà trop pour vous. C’était son anniversaire aujourd’hui, alors tu lui avais fais la surprise de venir chez elle sans la prévenir. Et en plus de cela, tu avais un petit cadeau pour elle. Tu savais qu’elle n’allait pas forcément apprécier que tu ai fais ça mais bon, tu en avais eu envie. Manny avait pris soin d’emballer le cadeau pendant que vous étiez encore à Chamonix parce que tu savais très bien que tu aurais fais une catastrophe de toi-même. « C’est pour toi » dis-tu en terminant sa phrase. Tu lui tendais le paquet qu’elle récupérait. Elle finissait sa phrase après toi et tu riais. Tu savais que ce n’était pas ce qu’elle voulait dire mais bon, tu ne pouvais pas t’empêcher de rire légèrement. Tu entrais dans l’appartement après avoir posé ton skateboard et ton sac à dos dans l’entrée de l’appartement. Elle n’avait pas d’idée de ce que c’était alors tu la laissais ouvrir en silence, avec un sourire sur les lèvres. C’était un collier que tu avais acheté en France, avec un petit flocon de neige en guise de pendentif. C’était peut-être un peu kitch et cliché mais ça t’avait plu. Tu n’avais dis à personne pour qui c’était pas tes amis s’étaient doutés que tu avais acheté ça pour quelqu’un en particulier. « J’espère que ça te plait » dis-tu avec un sourire. Tu ne savais pas vraiment si elle allait aimé le cadeau ou même l’attention. Mais tu avais eu envie d’en faire une pour ce jour spécial. C’était son anniversaire, tu n’allais pas rester les bras croisé à ne rien faire.

Effy sourit, amusée et complice, quand le brun ajouta que c'était pour elle. Il connaissait son aversion pour les surprises, sa peur de se sentir aimée et son angoisse d'un geste positif envers sa personne, qu'elle craignait ne jamais pouvoir rendre réciproquement. Eff' était douée pour se voir comme un cauchemar, un nuage qui allait empoisonner quiconque s'approchait un peu trop près d'elle. Mais elle travaillait dessus. Elle avait fait du chemin, grâce à Milo, depuis le temps où elle fuyait cette relation et l'idée même du bonheur. Il l'avait aidée, n'avait jamais failli, contrairement à elle qui l'avait blessé à plusieurs reprises. Et pourtant ils en étaient là aujourd'hui, majoritairement grâce au musicien, selon la brunette. N'importe qui aurait laissé tomber, l'aurait renvoyée d'où elle venait et l'aurait laissée devant les conséquences de ses actes. Mais pas Milo. Lui, il avait toujours, toujours été là pour elle. Ses bras l'avaient toujours rattrapée, parfois de justesse. Il lui avait fallu du temps, à Eff', pour s'imprimer ça dans le crâne. Pour amenuiser cette boule qu'elle avait dans le ventre à l'idée de briser son meilleur ami de toujours. Cette peur n'était pas totalement éteinte, mais elle rétrécissait, de semaine en semaine, Effy y veillait fidèlement. « Merci. » prononça la brunette dans un souffle, avec cette gratitude sincère et feutrée, ses iris azur rencontrant encore une fois ceux du garçon pour en témoigner. C'est vrai que c'était son anniversaire, n'importe qui aurait trouvé ça normal de recevoir un cadeau. Elle, elle oubliait presque qu'on lui fêtait une année en plus, ce qui lui importait, c'était retrouver le photographe. Mais elle déballa tout de même le cadeau avec des yeux pétillants, curieuse de découvrir ce que Milo lui avait pris. Elle trouva un collier fin et un pendentif argenté, joliment détaillé et minimaliste, ce qui plaisait beaucoup à Effy. La finesse et la discrétion, ça lui seyait bien. « Il est parfait. » souffla la jeune fille avec un sourire en coin, discret mais authentique, avant de venir déposer un baiser au coin des lèvres de Milo. « Merci. » répéta-t-elle dans le creux de son oreille, avant de poursuivre. « Tu me l'attaches ? » demanda-t-elle avant de se reculer et de se tourner dos à lui, dégageant sa nuque de ses mèches ébène, et faisant glisser le chemisier ample qu'elle portait, découvrant le haut de son dos et ses épaules, ainsi qu'une partie de son décolleté, laissant apparaître un bout de fine dentelle noire.

Tu savais qu’elle n’était pas du genre à aimer les surprises, les cadeaux. Mais pourtant, tu avais acheté quelques choses pendant ton voyage en France pour lui ramener le jour de son anniversaire. Et c’était important pour toi. Tu t’investissais dans cette relation naissante qui semblait plus saine qu’avant même si tu savais que vous passerez votre temps à vous déchirer tous les deux. Mais Effy était toute ta vie dorénavant, tu ne te voyais pas tomber amoureux de quelqu’un d’autre, faire l’amour à quelqu’un d’autre, embrasser quelqu’un d’autre ou même regarder quelqu’un d’autre. C’était elle et personne d’autre, alors tu faisais tout pour le lui montrer. Elle le trouvait parfait et elle voulait se l’attacher autour du cou. Tu l’aidais donc après qu’elle te l’ai demandé. Une fois attaché, tu déposais un baiser dans le creux de sa nuque avant qu’elle ne se retourne vers toi. « Je suis content que ça te plaise » dis-tu avec un sourire en coin. Tu avais ramené de nombreuses choses de ton pays natal mais tu savais qu’elle serait peut-être moins sensible à la bouffe que tu avais ramené par rapport à son cadeau d’anniversaire. Tout ce que tu voulais, c’était lui montrer qu’elle comptait énormément pour toi. Tu enlevais ta casquette, que tu posais sur la table à côté de l’entrée avec ton sac et ton skate-board. Alors que tu t’avançais dans le couloir pour aller jusqu’à son salon, tu l’attrapais par les hanches pour la prendre dans tes bras et tu déposais un baiser sur son épaule. « Tu m’as manqué, là-bas » dis-tu avec un sourire en coin. En plus, ton père avait été là pendant quelques jours à Chamonix mais tu ne sais pas si elle aurait été emballé à l’idée de le rencontrer, et tu pouvais le comprendre.

Aussi loin qu'elle puisse s'en souvenir, Milo lui avait toujours prouvé, de toutes les façons possibles, indéfectiblement, qu'il était à ses côtés. Qu'il ne comptait aller nulle part ailleurs. Elle aurait voulu lui dire, à son meilleur ami, à son pilier, qu'elle voyait toutes ces choses-là, qu'elle les avait accueillies avec autant de plaisir et de chaleur, que de peur, par moments. Mais Effy n'avait plus envie d'avoir peur. Elle voulait leur faire la peau, à ces angoisses qui ne faisaient qu'infuser leur poison dans ses émotions et dans ses envies, dans ses relations et dans sa vie. Son envie, son besoin, c'était Milo. Il lui avait montré maintes fois à quel point c'était réciproque. Elle, elle galérait encore à dire ces choses à haute voix, l'appréhension quant à une potentielle catastrophe la déséquilibrait encore trop, même si elle était bien moindre qu'auparavant. Mais elle lui montrait, au musicien, du mieux qu'elle le pouvait. Elle voulait l'envelopper de tous ces sentiments crépitants qu'elle ressentait au creux de son ventre. Le protéger de tout ce qu'elle pouvait. À une époque, ça l'incluait aussi elle-même. Il avait fallu du temps pour que l'Anglaise comprenne que ça, ça n'avait pas été le protéger, ça avait été lui faire mal, et se faire du mal à elle-même aussi. Désormais, elle voulait vivre et ressentir ces choses avec lui, sans frontières ni barrières. Elle voulait qu'il lise tout ce qu'il représentait pour elle, au fond de ses yeux d'un bleu envoûtant. Milo attacha délicatement le collier, et elle frissonna au contact de ses lèvres à la lisière de son cou. La jeunette se retourna, à temps pour capter les iris plein de chaleur du skateur. Caressant le fin pendentif du bout des doigts, elle répondit par un sourire, tout en fondant devant celui de Milo. Ça lui avait manqué, ce sourire. Elle l'admettait volontiers. « Toi aussi... Même si je suis contente que tu aies eu ça. Mais j'étais impatiente de nous retrouver. » Et de nous trouver. Ils avaient beau se connaître depuis des lustres et avoir traversé le feu et la glace ensemble, Effy avait parfois l'impression de tâtonner dans le noir dans ce nouveau tournant de leur relation. Sans doute de la même façon qu'elle tâtonnait avec elle-même. Mais elle avait envie d'y trouver des choses, des belles choses, et elle savait que ce serait le cas. Elle se sentait protégée de tout, nichée dans les bras du garçon. Oui, il lui avait manqué, beaucoup, même si elle avait géré. Mais rien que ses mains sur ses hanches attisaient un feu sauvage dans ses entrailles, qu'un baiser sur son épaule embrasa comme une allumette.

Cette relation avec Effy était tellement… compliquée ? Tu aimais cette fille au plus profond de ton être mais vous n’étiez peut-être pas fait pour être ensemble. L’anglaise te rappelait tes vieux démons. Quand tu avais pris ton premier cachet, c’était avec elle. Quand tu planais, c’était avec elle. Quand tu avais fais une overdose, c’était avec elle. C’était difficile de ne pas penser à la drogue quand tu voyais Effy mais tu t’efforçais de le faire. Mais elle était cette personne qui réchauffait ton coeur, qui te faisait du bien et à qui tu faisais du bien. Enfin, ça, c’est ce que tu espérais secrètement. Tu en voulais pas être un obstacle dans la vie de la jeune femme, tu ne voulais pas qu’elle se prive pour toi. La seule chose que tu voulais, c’était qu’elle prenne conscience que la drogue n’était pas la solution finale dans la vie. La preuve : tu avais réussi à décrocher et tu étais heureux. Enfin, heureux c’est bien un grand mot. Et puis décrocher aussi. Bullshit, ça te ruinait mais au moins ta santé était meilleure. Tu entrais dans le salons avec Effy entre tes bras et tu lui lâchais un sourire quand elle te disait que tu lui avais manqué toi aussi, pendant ton séjour à Chamonix. « J’en avais besoin, de ce voyage » soufflas-tu dans la nuque de la jeune femme. Ça vous avait fait du bien, à tes potes et à toi. Mais tu avais-tu aussi besoin d’elle, et tu voulais qu’elle le sache. « Mais j’suis d’autant plus content de te retrouver » dis-tu avec un sourire en coin. Elle était partie intégrante de ta vie, maintenant. Et tu avais tout le temps besoin de l’avoir à tes côtés. Effy était l’amour de ta vie, tu le savais. Mais tu ne savais pas si tu finirais ta vie avec elle. T’avais peur de vous voir vous déchirer et vous entretuer tous les deux, tellement il y avait de l’amour, de la force entre vous. Pour l’instant, tu ne voulais que profiter du moment présent et l’avoir dans tes bras.

Effy était sincèrement heureuse pour lui, pour cette distance qu'il avait pu prendre avec l'Australie, en s'envolant pour les étendues neigeuses, et son pays natal. « Je suis contente que ça t'ait fait du bien. » souffla la jeunette, avant d'ancrer son regard dans celui du photographe, posant une main délicate sur sa joue. Son sourire s'élargit un peu plus, quand il précisa qu'il était d'autant plus heureux de rentrer auprès d'elle. Les deux jeunes gens se côtoyaient depuis longtemps, et avaient passé des périodes entières à être collés ensemble, de jour comme de nuit, à faire flamber la ville. Tout comme ils avaient passé de longs mois chacun de leur côté, comme si leur amitié n'était plus qu'un fantôme. Ils avaient vécu des rapports différents, balancés entre l'un et l'autre. Mais Effy n'était plus effrayée par ces aléas entre eux, pas à l'heure actuelle en tout cas. La distance n'avait plus le même goût d'amertume qu'auparavant. Ils composaient comme ils le pouvaient, les briques de leur relation, en une mosaïque complexe. « Moi aussi. » soupira la jeune fille, comme une délivrance, laissant glisser sa main jusqu'à la nuque de Milo, l'autre venant doucement agripper son t-shirt comme si elle avait peur qu'il ne disparaisse, alors qu'ils faisaient quelques pas jusqu'au milieu de son salon. Son regard d'un bleu profond et fascinant ne se détachait pas de celui du garçon, cette flamme féline dansait dans ses iris, semblant prête à tout engloutir sur son passage. Effy vint doucement effleurer les lèvres de son partenaire de toujours. Son corps l'appelait, guettait la chaleur de sa peau comme si elle aussi y était droguée, et avait trop souffert de ce sevrage forcé d'une semaine.

« J’aurai préféré que tu y sois aussi » dis-tu avec un sourire en coin. Mais elle ne serait peut-être pas senti à sa place. A vrai dire, vous aviez des trains de vie tellement différent maintenant, tous les deux. Tu ne savais pas si elle avait vraiment arrêté les excès, malgré qu’elle ait aussi fait une cure comme toi. De ton côté, tu ne voulais plus replonger parce que ça te faisait plus de mal que de bien maintenant. Tu avais plein de gens qui te soutenaient. Et tu voulais montrer à Effy qu’elle en était capable elle-aussi. Mais était-ce quelque chose dont elle, elle avait envie ? Tu n’en étais pas certain. Elle était ce feu géant que vous alimentiez autrefois avec des cachet et de l’alcool. Quand tu voyais l’anglaise maintenant, tu avais l’impression que ce feu s’éteignait doucement et ça te faisait tellement peur. Mais ça ne changeait rien à tes sentiments, tu étais fou amoureux d’elle et ça ne changerait jamais. Enfin, c’est ce que tu pensais. Tu étais encore un peu naïf là-dessus. Mais tu ne voulais pas arrêter de l’aimer, tu te sentais vide sans elle, sans sa présence, sa chaleur corporelle. Elle aussi était contente de te retrouver, puisqu’elle te le disait. « Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ce soir ? » demandas-tu ensuite alors que vous étiez dans le salon. La jeune femme entre tes bras, tu lui souriais en passant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. C’est à ce moment là que tu te sentais plein, tu te sentais toi-même. « On fait ce que tu veux » ajoutas-tu simplement avant de poser tes lèvres sur les siennes. Ces gestes étaient simples et délicat mais ça résumait le fait que tu l’aime plus que tout et que tu voulais le lui montrer, qu’elle le sache.

La brunette répondit par un sourire discret. Elle aussi, elle aurait aimé être là, et elle était contente qu'il partage ce sentiment. Mais ils savaient tous deux qu'elle n'était pas prête, qu'elle ne se serait pas sentie en sécurité. Ça aurait été prendre le risque que ça ne lui fasse pas du bien, ce qui aurait en plus été un poids supplémentaire pour Milo. Et elle n'avait aucunement eu envie qu'il passe sa semaine dans son pays natal de cette façon. Non, elle était contente qu'il ait eu ce moment pour lui, avec ses amis, avec ses racines, avec son espace. Elle avait pensé à lui tous les jours, mais avec le sourire, bien qu'il lui ait manqué. Une chose à la fois. Babysteps, comme disait Jolene. Elle était heureuse d'où ils se trouvaient maintenant, tous les deux, tout simplement. Même si elle savait que tout n'était pas facile et tout rose, même si tout n'était pas réglé d'un claquement de doigts, même s'il y avait toujours des obstacles, des choses qui les séparaient autant que des choses qui les réunissaient. Effy savait tout ça, mais elle apprenait à ne plus se focaliser sans cesse dessus, à ne pas se faire envahir par une spirale infernale de peurs et de rejets. Leurs corps tout proches, vibrants, le photographe lui demandait ce qu'elle avait envie de faire ce soir. Oh. Tant de choses. Et à la fois, ne rien faire du tout l'aurait totalement satisfaite aussi, rester juste l'un avec l'autre à discuter, se toucher. « Et toi ? » demanda la belle Anglaise, captant le regard noisette du garçon pour mieux s'y perdre, assoiffée de son âme. Se perdre en lui, se perdre avec lui. Tout en restant en contact avec elle-même. Avec son corps et ses émotions. Oh oui, elle en avait envie. Ses lèvres délicates dansant avec celles de Milo lui communiquaient très précisément ces mêmes envies, tout comme ses mains pressant le dos du garçon, glissant le long de ses côtes. « Oh, j'ai quelque chose à te montrer, aussi. » s'exclama-t-elle, interrompant l'étreinte rassurante, un éclair vif passant dans ses iris azur. « Mais ça peut attendre. » reprit-elle, ne révélant rien de plus et déposant des baisers volatiles dans le cou de Milo, suivant le tracé de sa clavicule.

Pendant ton voyage, tu avais pensé à l’anglaise tellement fort qu’elle avait surement du le ressentir. Tu avais même demandé à tes colocataires de chalet si c’était normal ou pas. Ils étaient tes plus proches amis, alors tu voulais leur opinion aussi. Tu n’avais pas mentionné le nom d’Effy mais certains avaient compris, notamment Elmo. Mais bon, c’est pas trop le sujet en ce moment. Tu glissais tes bras autour des hanches de la brune, la regardant comme si tu ne l’avais pas vu depuis des siècles et des siècles. Tu t’imprégnais de chaque parcelle de son corps juste par tes yeux, tu pourrai passer des heures à l’observer mais tu passerai pour un gars un peu creepy à faire ça tout le temps. Mais t’étais ce genre de gars à passer des heures à observer les gens, à t’imprenier d’exu. C’était peut-être une déformation professionnelle à cause de ton boulot de photographe, où tu devais voir tous les traits des gens, les embellir, et montrer leur beauté en photo. On va pas se le cacher, tu avais très envie d’elle aussi, ça faisait longtemps que vous ne vous étiez pas vu mais c’était peut-être pas le moment pour ça. « Je veux faire ce que tu as envie de faire » dis-tu avant de te poser tes lèvres sur les siennes. Des baisers, délicats et doux mais qui voulaient tout dire. « Qu’est-ce que c’est ? » demandas-tu simplement avant de sentir ses lèvres sur ton cou. Tu lâchais un râle en sentant sa bouche se perdre dans ton cou. « Plus tard, plus tard » soufflas-tu en passant tes mains dans son dos. Vous vous trouviez dans le salon, tu cherchais les lèvres de la brune en voulant t’y agripper comme si tu ne voulais plus jamais la quitter. Une main dans ses cheveux, intensifiant de plus en plus vos baisers et on sait très bien comment ça va se passer, la suite de cette soirée.

La tentation des corps s'était réveillée pour de bon. Ce n'était d'ailleurs pas seulement qu'une question de corps et d'envie, c'était plus que ça. Effy aimait la caresse langoureuse et brûlante de ces pulsions le long de son échine, mais elle se sentait aussi pressée de retrouver cette connexion de regards et d'âmes avec Milo. Elle ne voulait pas seulement sentir sa peau contre la sienne, ni son corps imbriqué dans le sien, non, elle brûlait aussi de pouvoir caresser son esprit du bout des doigts et de parler à travers leurs regards accrochés. Oui, elle aussi, elle aurait pu se perdre dans ses yeux noisette durant des heures. Ca pouvait paraître cliché et cucul-la-praline vu de l'extérieur, mais ce n'était absolument pas comme ça qu'Effy le ressentait. C'était un tout, un moment, un lien apparemment indestructible. La concrétisation de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble jusqu'ici. « Très bien. » souffla Effy, une lueur féline dans son regard azur, quand le musicien affirma qu'il voulait faire ce dont elle avait envie. À ces paroles succédèrent un envol de baisers délicats, à la fois lents et impatients. Série qu'Effy interrompit un instant, avant de décider qu'il y avait plus important à faire sur le moment. Milo sembla d'accord avec ce principe, puisque rapidement, leurs gestes se firent plus fiévreux et leurs lèvres plus pressantes. La chemise d'Effy finit par tomber au sol, révélant l'entièreté de la dentelle noire entourant ses seins. Le sol se para ensuite d'un pantalon et d'un t-shirt. Le canapé moelleux accueillit deux corps déjà entrelacés, semi-dénudés, pour laisser place à la chaleur des retrouvailles.

C’était si bon de la retrouver. Tu sentais comme un brasier s’allumer en toi à l’approche de vos deux corps, prêt à partager un moment aussi unique. Même si vous aviez déjà fait ce genre de choses à plusieurs répétitions, tu avais l’impression que c’était la première fois à chaque fois. Effy avait quelque chose à te montrer, avant de se raviser pour te dire que ce n’était peut-être pas le bon moment. En effet, c’était pas forcément le bon moment, vous étiez parti pour passer un moment plus charnelle qu’autre chose. Des baisers doux et délicats, ce n’était pas sauvage mais très sensuel. Sa chemise avait rapidement pris la destination du sol, ton t-shirt aussi et tous vos vêtements d’ailleurs. Sur le canapé du salon de la brune, vos deux corps s’étaient enlacés pour ne plus faire qu’un et être en osmose tous les deux. T’étais tellement bien, t’avais tellement attendu ce moment depuis que tu étais descendu de l’avion pour rejoindre son appartement. Un peu plus tard, tu te retrouvais allongé sur le canapé, encore nu, avec l’anglaise au dessus de toi. Tu caressais ses cheveux tendrement avant d’embrasser son front. « Tu m’as vraiment beaucoup manqué » dis-tu simplement dans un souffle. Tu prenais le temps d’analyser chaque parcelle de son corps, de sa peau pour te les imprimer dans la tête et de ne plus jamais les oublier.