#179 - baby, i'm dancing in the dark with you between my arms (eflo)

Son odeur l'enivrait, le drapé de sa peau chaude et rassurante lui donnait envie de rester collée contre son corps pour le restant de sa vie. Effy et Milo avaient toujours connecté d'une façon particulière et spontanée, mais quand ils étaient intimes, c'était un tout autre niveau de connexion qui se faisait entre eux. Son regard intense de ce bleu si particulier était ancré dans celui, chaleureux et ténébreux, du musicien. Tandis que leurs mains redécouvraient les tracés du corps, encore et toujours. Ces gestes étaient déjà si tendres, sensibles et sensuels qu'Effy n'aurait pu se contenter que de ça. Corps contre corps, ils se retrouvaient, dans tous leurs aspects, de tout leur être, l'un dans l'autre. Après cette danse de douceur incandescente, l'Anglaise laissa échapper un long soupir d'aise, presque de soulagement. Milo était tout ce qu'elle pouvait espérer de mieux dans cette existence. Malgré la complexité des choses, c'était lui, qui avait le pouvoir de rallumer sa flamme intérieure. Et surtout, c'était lui qui veillait toujours à ce que jamais elle ne s'éteigne. Contre vents et marées. « Toi aussi, tu m'as vraiment manqué. » sourit la brunette en se blottissant un peu plus contre le garçon. Elle se sentait bien, chez elle, nue contre lui, dans ses bras. Heureuse. Ils étaient tous les deux heureux. Elle avait envie de lui montrer ce qu'elle avait trouvé aujourd'hui, mais pour l'heure, elle n'arrivait absolument pas à bouger de cette position. Son corps ne semblait pas rassasié de cette délicieuse proximité, de ces retrouvailles impatientes et du doux apaisement qui avait suivi.

Son corps contre le tien, l’amour que vous aviez échangé, c’était primordial, tu en avais eu besoin. Même si ce voyage loin de Bowen t’avait fait du bien, Effy est la personne qui te rendait le plus heureux sur cette planète. Votre relation était chaotique, elle était pas normal et différente des autres mais tu étais amoureux et il n’y avait pas de quoi décrire ce sentiment. Alors que vous veniez d’échanger ce moment intime et sensuel, la brune se laissait tomber sur toi, et tu laissais échapper un dernier râle de plaisir. Tu prenais le temps de lui dire qu’elle t’avait réellement manqué et tu laissais échapper un sourire à son encontre lorsqu’elle te disait qu’elle aussi. Tu caressais doucement ses cheveux, l’observant elle qui avait aussi un sourire sur ses lippes. Tu te souvenais qu’elle voulait te montrer quelque chose avant que vous fassiez l’amour alors tu lui demandais ce que c’était. « Qu’est-ce que tu voulais me montrer tout à l’heure, au fait ? » demandas-tu simplement à l’anglaise. Tu n’avais pas eu l’envie de voir ce que c’était pendant votre échange intime, car tu avais beaucoup trop envie d’elle pour arrêter ce moment. Mais maintenant, ta curiosité était légèrement piquée et tu voulais savoir de quoi il en retournait.

Les séparations avec Milo étaient toujours difficiles, il en avait toujours été ainsi, peu importe les raisons et la longueur de leurs éloignements. Heureusement, une semaine passait vite et Effy était en paix avec sa décision de rester en Australie. Ça lui permettait aussi d'apprendre à construire son bonheur à elle, seule, sans béquille constante sur laquelle s'appuyer, même si Jolene jouait un peu ce rôle pour le moment, mais de façon saine et mesurée. Elle l'accompagnait avec professionalisme dans ses décisions, même si ses méthodes sortaient parfois un peu de l'ordinaire, construisant un semblant de lien affectif entre les deux jeunes femmes. Tout restait néanmoins cadré et dans un objectif précis, qui était de donner à Effy les outils dont elle voudrait bien, pour sortir de ses spirales infernales, ou au moins mieux les contrôler. Ce travail régulier sur elle-même lui permettait de survivre par elle-même à ses angoisses et de profiter purement et simplement du retour de Milo dans ses bras. De ne pas craindre sans cesse cette relation, de ne pas subir son absence de façon aussi brutale qu'avant, de ne pas tout voir comme inévitable. Blottie dans les bras du musicien à cet instant, elle ne pensait à rien d'autre que ça, à la bulle de chaleur dans sa poitrine, à la douceur de sa présence dans sa vie. À ça et à rien d'autre. Pas de peur, pas de rejet, pas de mécanisme de protection impénétrable qui menait à des blessures sanguinolentes et des déchirures violentes. « J'ai vraiment envie de te montrer mais cet ordi me semble à des kilomètres d'ici. » souffla la belle Anglaise avec un sourire en coin amusé. Elle resta un instant là, avant de doucement se mouvoir pour étirer son corps mince dans un soupir félin. « Ce n'est qu'une idée de projet, inatteignable pour l'instant, mais... Voilà. » fit-elle en se levant, sans détailler sa pensée, avant d'aller chercher l'ordinateur avec une pointe d'excitation dans son expression. Elle revint s'asseoir sur le canapé, enfilant juste sa chemise ouverte par-dessus son corps nu, pour ouvrir la page de l'appartement qu'elle avait trouvé plus tôt dans la journée. Il était grand temps qu'elle se tire de cet appartement de fortune, qui renfermait tant de noirceur et de mal-être.

Retrouver Effy, c’était comme respirer de nouveau. C’est bête dit comme ça, tu savais que c’était totalement niais mais qu’importe, c’était vrai. Vous aviez vos hauts et vos bas depuis plusieurs années, mais c’est pas grave. Vous aviez l’habitude à force. Blotti l’un contre l’autre, la chaleur du corps de l’un sur celle de l’autre, tu demandais quand même à l’anglaise ce qu’elle voulait absolument te montrer avant que vous ne fassiez l’amour. Tu riais à sa phrase quand elle te disait que son ordinateur était trop loin. Mais elle faisait quand même l’effort de se lever pour te montrer ce qu’elle voulait te montrer. Tu reprenais ton caleçon pour le remettre et tu t’asseyais sur le lit pendant qu’elle était parti chercher son ordinateur. « Pourquoi innateignable ? » demandas-tu en haussant un sourcil. Elle revenait en s’asseyant à côté de toi et en te montrant une page internet d’un nouvel appartement. Tu prenais l’ordinateur sur tes genoux pour regarder les photos et le reste et tu esquissais un sourire. « t’es prête à partir d’ici ? » demandas-tu simplement. Tu savais à quel point il était compliqué de partir d’un endroit, toi-même, tu ne sais pas comment tu ferai pour partir du 13 et de ta colocation. Même si les gens s’étaient succédés, à part Azriel, c’était ton chez toi et il était hors de question de partir, « Tu vas y arriver, j’y crois » dis-tu avec un sourire envers la brune.

Se résignant enfin à se mouvoir pour aller chercher l'ordinateur portable, Effy se leva, enfilant sa culotte et enveloppée dans sa chemise ouverte qui ne couvrait que très peu de choses, pour revenir avec l'appareil et ce qu'elle désirait montrer à Milo. C'était l'appartement qu'elle avait vu passer plus tôt, et si elle ne s'y voyait pas encore, elle s'était en revanche arrêtée sur cette annonce, parcourant de nombreuses fois les photos et les caractéristiques de l'endroit. Évidemment, le loyer était bien plus élevé que celui qu'elle payait actuellement, une des raisons pour lesquelles elle était ici. Mais maintenant qu'elle parvenait à mettre un peu d'argent de côté, elle pouvait s'autoriser à entrevoir un avenir sans cet appartement miteux sous les toits. « Pour le moment, j'ai vraiment pas les moyens... Et je suis pas certaine que je les aurai un jour. C'est un gros budget quand on vit seul. » répondit la jeune fille à la question du photographe. Elle ne dit rien pendant un instant. Milo connaissait très bien son passé et sa réalité financière. Ils étaient trop proches depuis trop longtemps, et surtout sans filtre ni jugement depuis le début, pour qu'il ignore le train de vie d'Effy toutes ces années. Elle n'avait toujours pu ce payer que cet appartement peu glorieux, trop occupé à se camer à outrance et à sortir chevaucher la nuit, vices qu'elle payait à l'époque avec son corps. Si elle avait aussi son job de journaliste, ce n'était pas un domaine qui payait beaucoup. C'était difficile de rouler sur l'or avec ça, surtout quand on consommait beaucoup d'alcool et de drogues. Consommations que son salaire n'avait même jamais entièrement pu payer, et tout ce qu'elle avait gagné autrement, était systématiquement passé là-dedans ; ses mauvaises habitudes et ses échappatoires les plus vicieuses. Milo savait tout ça, tout comme il savait que si elle avait arrêté la prostitution et ralenti les drogues depuis maintenant un long moment, elle n'en était pas beaucoup plus riche. Alors, est-ce qu'elle était prête à partir d'ici ? Si elle avait pu, oui, elle l'aurait peut-être fait tout de suite. « Je crois, oui. » fit-elle en hochant la tête, chassant les lueurs d'un sombre passé pour tenter d'espérer un avenir plus lumineux. Son sourire s'élargit, gagnant ses yeux d'un bleu fascinant, quand le garçon affirma qu'il y croyait, lui, et qu'elle pouvait y arriver. « Oui. » affirma-t-elle à son tour, même si elle ne pouvait en avoir la certitude. Mais l'optimisme de Milo la gagnait. Elle voulait quitter les souvenirs toxiques et l'ambiance étouffante de cet endroit, pour continuer tout ça dans un endroit plus sain, quelque chose de frais et nouveau. Elle déposa un bisou sur la joue de Milo, sa mine se faisant à nouveau enjouée et apaisée.

Elle venait de t’emmener son ordinateur pour te montrer un appartement. Tu étais surpris en voyant l’annonce mais surtout content. Effy avait envie de changer d’air, de montrer qu’elle était capable de changement et tout ça te donnait du baume au coeur. « C’est certain, mais si tu t’en donnes les moyens, tu y arrivera » dis-tu avec un sourire bienveillant à l’anglaise. Tu voyais dans ses yeux qu’elle commençait à changer, en bien. La drogue était derrière elle, ou du moins elle essayait de la mettre derrière elle, et elle faisait tout pour que sa santé mentale soit au summum. Ce n’était pas un travail facile, tu le conçois, toi-même tu as du mal à aller de l’avant. Mais tes multiples cure de désintox et tes séjours à l’hôpital t’ont aidé pour ça. Tu espères qu’elle n’ait pas à faire ce même chemin, qu’elle y arrive par elle-même mais c’est très long et épuisant. Son sourire te faisait fondre, mélangé à ses yeux pleins de bonne humeur. Tu embrassais son front et tu continuais à regarder les photos de l’appartement qu’elle avait regardé quelques temps plus tôt. « Alors si tu es prête, fonces » ajoutas-tu en lui rendant son sourire. Tu étais prêt à aller l’aider, dans toutes ses démarches, à lui tenir la main en cas de problèmes. Mais ce n’est sans compter les évènements qui se passeront dans le futur, où finalement, tu la laissera tomber et tu fautera comme le mauvais garçon que tu es…

FIN DU SUJET.