PANDORE&BALTHASAR + il ne faut pas croire que la vie soit faite pour être rose et belle

∆ Elle n'attend même pas sa réponse, déjà dans la salle de bain. S'il ne se décide pas à l'écouter un tant soit peu, elle s'en ira pour de bon. Mais elle n'a rien à perdre à essayer. Il l'a déjà assez brisée pour pouvoir l'enfoncer encore plus, n'est-ce pas ? Elle sort le désinfectant et trouve même du coton. Parfait. Elle entend ses pas arriver vers la salle de bain et se sent rassurée. Il a accepté, alors. « Vas-y insulte moi. » Elle relève ses yeux vers lui et plante ses prunelles bleutées dans son regard sombre, sans pour autant marquer une quelconque réaction. Restant silencieuse, elle lui adresse simplement une mine indifférente. « Pourquoi tu fais ça Pandore ? » insiste-t-il alors. Elle détourne le regard et avant de répondre, met sa colère de côté pour attraper son poignet avec une certaine délicatesse. Elle déplie lentement ses doigts crispés en poing, et étudie la plaie, se retournant et ouvrant les tiroir au hasard pour finir par dénicher une pince à épiler. Elle revient vers lui, cherchant son regard. « Parce que moi aussi j'suis d'jà tombée très bas avec les mains pleines de sang, et que j'aurais aimé que quelqu'un me tende la main en m'ordonnant de me relever. » répond-elle alors d'un ton neutre, avant de baisser son regard vers sa main. Elle inspire doucement, attrapant le dos de sa main, côté où il n'y a rien pour se concentrer vers sa paume en sang mêlé de bouts de verre. « Bouge pas, je vais tous te les retirer. » prévient-elle seulement, avant de se pencher vers sa main, attrapant alors avec patience et attention le moindre petit bout de verre, les déposant dans l'évier. Ensuite, elle pose la pince à épiler sur le bord du lavabo et attrape le coton, qu'elle enduit de solution désinfectante. « Bon... ça va piquer. » Elle esquisse un fin sourire, presque amusée, avant de lui appliquer sur la paume avec douceur, relevant les yeux vers son visage tout près.

∆ « Mer...merci » Ça a dû être dur, pour lui. Elle le devine, elle le sait, et c'est pour ça qu'elle n'insiste pas. Tout comme lui, s'excuser et remercier quelqu'un sont des choses avec lesquelles elle a du mal. Alors, elle ne lui en veut pas. Enfin... disons qu'elle aura un peu de mal à oublier toute la scène précédente. Mais elle fera avec. Comme toujours. Soudain, il lui donne un baiser sur la joue. Elle le regarde fixement, un peu surprise. Elle lui adresse un simple petit sourire, continuant sa petite affaire, avant de tout reposer sur le lavabo. Elle voit lui tendre alors une aiguille et du fil et grimace légèrement, le regardant droit dans les yeux. « Au point où j'en suis » Elle fronce un peu le nez. « T'as vraiment pas peur de me faire confiance comme ça, toi... » Elle secoue la tête et prend l'aiguille dans sa main. Elle se mordille la lèvre, la désinfecte avec le précédent désinfectant, puis se penche sur la plaie. Elle est assez profonde, mais les bords sont tout de même assez rapprochés. Elle pourra "facilement" – tout est relatif – les rapprocher. « Désolée d'avance, tu risques de me détester. » Encore plus. Elle se met alors à l'oeuvre, piquant le plus soigneusement qu'elle le peut sa peau, freinant à chaque fois qu'il frémit ou qu'il montre un quelconque signe de douleur, ne voulant pas lui faire plus mal qu'il ne doit déjà avoir. Finalement, elle finit après une bonne dizaine de minutes et s'écarte pour regarder de plus loin. C'est pas du grand art, c'est sûr, mais elle n'est pas médecin, elle est journaliste. Elle hausse les épaules, lui adressant un regard hésitant, avant de déposer le tout dans le lavabo et de rincer ses mains couvertes du sang de Balthasar. Elle se tourne vers lui lentement, s'asseyant à côté de lui avant d'attirer son attention pour qu'il la regarde. « Juste pour te féliciter de t'être laissé faire.. » murmure-t-elle doucement avant de lui arracher un baiser directement sur les lèvres. Elle a beau faire genre, elle a beau le détester,... il y a quelque chose entre eux de plutôt mystérieux.

∆ Les choses s'enchaînent bien vite. Un ébat mouvementé, un combat violent et inopiné, et maintenant, une étrange complicité. Aussi incompréhensibles l'un que l'autre, ces deux-là ! Peut-être pour ça qu'ils s'entendent aussi "bien" (oui, tout est relatif, hein). Elle jette un coup d'oeil à son chien, esquissant un sourire amusé, avant de venir donc à côté de lui et de lui donner un baiser. Bah quoi, elle a le droit, non ? Disons qu'elle profite. Depuis qu'elle a viré son stagiaire, elle ressent de drôles de choses pour lui et si faut, d'ici pas longtemps, elle ne pourra plus se permettre d'avoir cette relation avec Balthasar. « J'aurais le droit à un second baiser après que tu m'es recousu l'arcade ? » Elle frémit en sentant la caresse sur sa joue. Elle n'a pas l'habitude qu'il soit tendre. Ils partagent du sexe, soit. Ils s'entendent à peu près, soit. Ils ne sont pas toujours tendres l'un avec l'autre, pourtant. Mais elle apprécie. Parfois, ça fait un peu de bien, tiens. « Si t'es sage, oui. Et même plusieurs si tu me promets de plus jamais refaire ça. » Sous-entendu les mots blessants, la menace avec le flingue, la violence avec moi. Elle ne dit rien d'autre pourtant, et elle a parlé d'un ton léger et détendu, avec un sourire amusé. Elle se redresse, nettoie son "matériel" et désinfecte d'abord son arcade sourcilière. Elle secoue la tête. « C'est pas très ouvert, pas besoin de points ici. J'vais juste te faire un gros pansement et un bandage pour ta main. » Et en quelques minutes, le travail est fait ! Elle contemple son travail, un sourire satisfait sur le visage. Elle s'approche de lui, toujours debout, le surplombant donc en hauteur vu qu'il est assis. Elle pose ses mains sur ses épaules, son regard bleuté plongé dans le sien, avant de se pencher vers lui pour lui voler un baiser bref, puis de poser ses lèvres plus franchement sur les siennes, glissant ses mains jusqu'à ses cheveux bruns. Elle détache ses lèvres un instant pour murmurer avec espièglerie : « T'es encore plus sexy en blessé. »