Tout était plus flou ces dernières semaines. Depuis que Flore avait fait de nouveau irruption dans ta vie tu avais l'impression de faire n'importe quoi. Ou du moins, d'avoir sacrément perdu le contrôle. Tout ce que tu faisais ne te ressemblait pas: merde, t'étais devenu quel genre de type a passer par la porte arrière en attendant que le mari soit parti pour aimer cette femme qui te bouleversait ? En y réfléchissant, tu avais l'impression de vivre en vrai l'un de ces vaudeville que tu aimais tant jouer, lire ou voir joués par d'autres. Mais dans la vie réelle... Tout semblait plus étrange. Peut-etre excitant aussi: dans le fond, ce fond d'interdit était grisant. Jamais pour être honnête, tu aurais pu penser que tu serais capable de ce genre de choses.
Tout ce que tu faisais ne te ressemblait pas, et dans le fond tu étais inquiet. Pas forcément pour toi. D'une part, tu ne pensais pas ce type si intelligent, du moins pas assez pour te trouver, et d'autre part... Tu n'avais pas peur de lui. Si il devait te mettre une droite, qu'il le fasse, tu l'aurais bien cherché, fin de l'histoire. En revanche ce qui t'inquiétait était encore ce qu'il adviendrait de Flore si il savait. Après tout, il n'avait pas besoin de ça pour que ses étreintes, trop fortes et trop violentes pour ta poupée si fragile, ne viennent marquer sa peau d'une façon qui te blessait a toi aussi. Ce n'était pas visible, peut etre. Mais ça te faisait un mal de chien. Là, au creux de ta poitrine, ton coeur se déchirait un peu plus a chaque nouvelle marque que tu tentais tant bien que mal de soigner.
Tout était plus flou et pourtant, tu n'y avais jamais vu aussi clair de ta vie: De plus en plus, tu avais besoin de Flore a tes côtés. D'abord, parce qu'elle était nécessaire a ta vie. Tu ne voulais plus vivre sans elle à tes côtés, c'était certain. Mais aussi et surtout... Parce que tant qu'elle n'était pas avec lui... Elle était avec toi, en sécurité. Sans cette maudite épée de Damoclès qui pourrait lui tomber dessus à tout moment. Un peu de tendresse et de bons moments passés ensemble, qui peu a peu devenaient des souvenirs doux et sucrés que tu faisais revenir à l'envie dans ta vie parfois morose... Et ce weekend-ci, allait être l'un de ces souvenirs. Du moins, tu l'espérais. Sans lui dire énormément sur tes projets, tu lui avais demandé d'être prête de bonne heure et tu étais allé la chercher. Sortant vos valises de la voiture une fois a l'aéroport, tu avais souri en l'observant: il allait bien falloir que tu lui dise: tout autour de vous seraient installés, dans l'aéroport, des milliers d'écrans de destinations et autres arrivées: elle finirait par savoir . Il fallait que tu lui dise. Tu t'étais approché d'elle, sourire aux lèvres : «une idée de notre destination princesse ?» bien évidemment, tu lui avais dit de prendre des affaires chaudes en conséquence, ce qui réduisait le champ des possibles. Et tu lui adressais un immense sourire «je crois... Qu'on avait parlé d'apprendre à skier toi et moi non ? Chamonix serait la destination rêvée tu crois pas ?» tu lui adressais un clin d'oeil et souriais, guettant sa réaction en avançant vers l'enregistrement des bagages.
Quelques minutes plus tard, tu penetrais dans l'avion, bras dessus bras dessous avec ta blonde. damn que c'était bon d'enfin ne plus avoir à vous cacher. Pour la première fois, vous pourriez enfin agir comme un couple, tout ce qu'il y avait de plus normal. Tu t'installais confortablement dans ton siège,sans jamais lâcher la demoiselle. T'étais bien trop heureux pour ça. Tellement heureux que tu ne vis pas vraiment passer le trajet qui pourtant avait duré plusieurs heures. Enfin, vous descendiez de l'avion pour rejoindre la navette qui vous menait jusqu'aux chalets typiques, de ceux que tu avais réservés. Tu voulais de l'authentique et de l'innoubliable, tu l'aurais... Et Flore aussi. Vos doigts entremêlés, tu cherchais ta clé a l'accueil avant de descendre au chalet en question. Enfin, vous pourriez vous poser comme il se devait.[/b]