Hey... mais que voilà ! |Bloom ♥

Depuis quelques semaines, peut-être quelques mois, tu parlais avec une demoiselle, sur l’une de ces applications, que, pourtant, tu fuyais en temps normal. Mais de retour sur Bowen depuis peu de temps, tu avais eu besoin de faire la rencontre de nouvelles personnes. Pour une raison que tu ne t’expliquais pas, tu avais l’impression de repartir de zéro. Comme un étranger sans connaissances dans la ville dont, pourtant, tu avais foulé le sol depuis petit. Au départ, tu n’attendais rien de cet échange, mais de fil en aiguille, vos messages quotidiens t’étaient devenus essentiels. Alors lorsque vous aviez convenu d’un rendez-vous, t’avais été aux anges : tu n’étais plus seul. Bon, déjà, tu ne l’étais plus vraiment, car, le hasard étant parfois comique, tu avais retrouvé Kae, qui était ta voisine de palier dans le dortoir universitaire. Mais lorsque tu discutais avec Bloom, il y avait ce petit quelque chose en plus. Tu n’avais pas seulement trouvé en elle une amie, mais aussi… Une amoureuse ? Peut-être, peut-être pas. Dans tous les cas, tu t’étais attaché à elle.

Comme tous les jours, tu avais discuté avec elle par message. Tu l’avais prévenue de ton absence dans la journée, car tu devais aller chez l’un de tes amis les plus proches et lui avais promis de rattraper le temps perdu lorsque tu serais rentré. Rapidement, tu avais pris ta guitare, et t’avais filé chez London, te faisant déjà une liste des morceaux que vous auriez à travailler. Avec le recul, c’était la première fois que tu venais chez lui : l’accès à vos chambres à l’université était interdit pour la journée, les parquets réclamant un soin particulier : pas dommage : ils étaient tellement dégueulasses que t’avais parfois l’impression qu’un jour, l’un de vous allait finir par passer au travers. Quant aux salles de répétition, étaient toutes bondées.

Sautant sur ton skate, ta guitare dans le dos et ton casque sur les oreilles, tu avais avalé la route qui te séparait de l’adresse qu’il t’avait donnée et t’étais arrivé une vingtaine de minutes plus tard, sifflotant au rythme de la musique qui passait dans ton casque. Là, t’avais donné un coup de talon dans ton skate qui rejoignait ta main aussitôt. Puis, tu retirais ton casque qui pendait à ton cou, frappant à la porte avec enthousiasme. « hey ! Qu’est ce que tu fous, vieux ? J’espère que t’es pas en train de roupiller encore ? » avais tu gueulé derrière la porte pour taquiner ton ami.

@Bloomsburry Gifford

Il y a quelques temps, je me suis inscrite sur un site de rencontre. Sans vraiment avoir l’idée de rencontrer ou quoi que ce soit, mais ma famille semble attendre que je rencontre un gars et que je commence à penser à mon avenir ! Si c’est pour finir malheureux comme eux dans un mariage, non merci ! Je préfère être seule, je me suis quand même prise au jeu et j’ai parlé avec quelques personnes. Le médecin avec qui je pense je pourrais développer une belle amitié, le mec que j’ai rencontré et qui m’a fait grimper super haut ! Sauf que dans tout ça, j’ai commencé à parler avec Lawrence et pour vrai, je ne pensais pas qu’il était possible d’avoir une conversation aussi fluide avec un autre garçon que mon frère ! Et puis, je me suis surprise à penser à lui de temps à autre et d’avoir envie de lui écrire un peu à tous les jours ! J’aime chaque conversation avec lui et il me tarde de le rencontrer ! On est censé se voir bientôt et je dois admettre que ça me rend nerveuse ! Je pense que c’est positif non ? Parce que si j’étais trop confiante, ça voudrait dire qu’il ne m’intéresse pas tellement. J’ai envie de lui plaire et j’espère que notre échange de visu sera aussi fun que ceux qu’on a par message. Je lui envoie un: «  Passe une bonne journée avec ton pote ! Moi je me plonge dans mes livres ! :/ » Bon, pas que ce soit nécessaire, j’ai beaucoup étudié durant les vacances, mais j’aime bien être préparée pour la nouvelle session.

C’est donc avec mes livres ouverts sur la table, l’ordinateur juste devant moi. Lunette sur le nez, café rendu froid dans une tasse. J’entends cogner et une voix d’homme qui appelle mon frère. Je roule les yeux aux ciel et sans me lever de ma place je cris dans l’appartement. « Londooon ? T’as invité quelqu’un? » En étant sans réponse je me lève et je remarque les trace d’encre sur mon jeans. Bon super, je vais vers la chambre de mon frère et évidemment, il n’est pas là ! Dans un soupir, je me dirige vers la porte, ennuyé de devoir expliquer à l’ami de mon frère que celui-ci n’est pas là. L’idée aussi de dire aux gens de venir le voir quand il n'est pas présent ! Ça ressemble bien à mon crétin de frère, c’est un crétin quand il agit comme ça, mais y’a que moi qui ai le droit de le dire. « J’arrive ! »

Avant d'ouvrir la porte, je passe une main dans mes cheveux pour essayer de leur donner une forme plus normale. Je viens de les faire teindre en roux et j’ai l’impression qu’ils sont plus durs à coiffer parce qu’ils sont plus secs. Puis finalement je défait le verrou et ouvre la porte. « London n’est pas ici, il a dû… » Je lève les yeux vers le gars qui se tient de l’autre côté de la porte et je fronce les sourcils un peu surprise. Je me frotte les yeux rapidement pour être certaine de bien voir. « Lawrence ? Tu… tu veux dire que ton pote c’est London ? Tu le connais depuis longtemps ? »

Dire que ne pas passer ta journée à discuter avec ta demoiselle ne te faisait ni chaud ni froid aurait été mentir. Merde quoi, franchement. T’aurais tout donné pour pouvoir continuer de discuter avec elle. Comme vous le faisiez toujours, parler de tout et de rien, de vos vies, de vos joies comme de vos peines. Mais il fallait te faire une raison : tu ne pouvais pas jouer de la musique tout en envoyant des messages. Pour deux heures, tu allais devoir faire des concessions… et attendre patiemment que votre set, ou du moins, sa préparation, ne se termine. Rangeant ton téléphone après avoir souhaité un bon courage dans ses révisions à ta demoiselle, tu avais frappé à la porte. Mais pas de réponse de London. Bordel, où avait-il bien pu passer ? Il t’avait appelé, il ne t’avait tout de même pas oublié ?? Impatient, t’allais te résoudre à rentrer chez toi, lorsqu’un bruit de serrure te retint. « hey vieux tu dormais ou q... » wouah ! Ce que tu voyais était bien plus satisfaisant que la tête de ton ami que, pourtant, tu adorais. Bordel, si tu t’y étais attendu ! Il ne s’agissait ni plus ni moins que de Bloom, et à vrai dire, elle était encore plus belle que ce que tu aurais jamais pu imaginer. Mais tu ne comprenais pas ce qu’elle faisait là : est-ce qu’elle connaissait London ? Pire encore : était elle sa petite amie ? Cette idée te bouleversait. C’était idiot, mais pourtant, il fallait bien admettre que tu t’étais attaché bien plus que ce que tu aurais bien voulu admettre. Et ça, tu ne l’aurais pas bien vécu du tout. Tu réfléchissais encore quelques secondes : hors de question pour toi de céder à la panique. Tu préférais… hey ! C’était peut-être sa sœur ! Ouais. Ca devait être ça. Sa sœur. Ce qui aurait expliqué ce qu’elle foutait là, chez ton ami, dans une tenue décontractée, et qu’elle soit en plein travail comme en attestaient ses lunettes de repos, posées sur son nez.

Bon dieu, comment était-il humainement possible d’être aussi mignonne même habillée n’importe comment ? Tu mordillais ta lèvre inférieure et hochais la tête, un énorme sourire dessiné sur ton visage : « Bloom ! Ça alors !! ça c’est une surprise !!! je … oui. London est mon ami, on se connaît depuis assez longtemps ! Je dirais … quelques années ! Mais on s’était perdus de vue à mon départ ! Mais… et toi ? Qu’est ce que tu fais là ? T’es sa sœur je présume ? » un immense sourire nigaud s’étirait sur ton visage, et tu ne voulais même pas que ça change. Du moins, jusqu’à ce que tu réalise : Sortant de ton immobilité due à la stupéfaction, t’as fini par balbutier : « euhm… tu veux peut-être … que je te laisse travailler ? Sauf si … tu préfère faire une pause ? Donny n’est pas là ; ça sert à rien que j’attende dans le vent ; je sais comment est ton frère. On pourrait peut-être aller boire un café si tu veux ? » avais-tu proposé, un peu hasardeux...

Il y avait longtemps que je n’avais pas eu autant d’intérêt pour quelqu’un à vrai dire. Je ne voulais pas me faire d’illusion, parce que je ne voulais pas être déçu au final, mais j’avais bon espoir que nous pourrions plutôt bien nous entendre. Le seul hic, c’est que je ne l’avais pas encore vu et je ne savais pas encore nos horaires pourraient correspondre. Les études en droit c’est bien, mais c’est que ça prend du temps et ce n’est pas comme quand j’étais au lycée et que je n’avais pas besoin d’étudier pour réussir, j’ai encore de la facilité versus d’autres, mais…. Je n’ai pas envie non plus de tout foirer et d’avoir mes parents sur le dos qui me disent que je ressemble de plus en plus à un échec… Chez les Gifford, l’échec est quelque chose qui ne se tolère pas, on a pas le droit à l’erreur et ça je l’ai vu avec ce qu’ils ont pu faire à London. Ça me fait chier de voir comment ils le prennent de haut et je me sens déchiré à chaque fois que je dois aller là sans lui… Il était mon bouclier et maintenant je me retrouve à la merci de ces deux tyrans qui ne pensent qu’à l’argent et au pouvoir…

Des coups à la portent me dérange dans mes études et après avoir essayer de trouver mon frère, je me rends compte qu’il n’est pas à la maison et que je dois aller ouvrir moi-même la porte pour son ami et le renvoyer chez lui ou lui dire de chercher London ailleurs parce qu’il n’est pas ici. J’ouvre la porte et je me bloque en plein milieu de ma phrase en me retrouvant devant Lawrence, je souris et sans mot, pour une surprise, je peux dire que celle-ci est bien. J’ai l’air de la chienne à jacques habillé comme ça, mais on s’en fout en vrai non ? Mais qu’allait-il penser… Je ne veux pas qu’il pense que je lui ai menti ou que je suis en couple avec London…. Non, on ne fait pas ça ici, nous ne sommes pas les Lannister nous !

Je reste figé, ne sachant pas trop quoi dire, je ne m’attendais pas du tout à le croiser. Si on m’avait prévenu j’aurais pas l’air de ça et puis… Je ne serais probablement pas aussi intimidée. J’ai baissé les yeux un moment vers mes pieds, mais à sa phrase je relève les yeux et je souris. “Oh je ne savais pas qu’il était capable de garder des amis sur le long terme ! ” Je lève les yeux au ciel en riant. “Oui, je dirais bien mon grand frère mais ce serait lui faire trop d’honneur, puisqu’il n’a que quelques minutes de plus que moi. ” Je suis heureuse de voir que lui aussi à un petit sourire niais sur le visage, comme ça je ne suis pas seule et puis, il est plus mignon en face de moi que derrière son écran. À sa phrase je me recule pour lui laisser de l’espace pour qu’il puisse rentrer. “Reste pas sur le pas de la porte non plus entre ! Humm, je te dirais que je serais partante pour une pause. Mais si tu veux qu’on sorte va falloir me laisser quelques minutes. ” Je referme la porte derrière lui et me dirige vers la table de cuisine pour fermer mes bouquins et mon ordinateur pour faire un peu de place. “Sinon je peux en faire ici aussi si tu veux ! ” Je me mordille la lèvre, intimidée devant ce jeune homme.

Tu n'aurais jamais imaginé qu'en venant voir ton ami tu tomberais nez à nez avec celle que tu convoitais depuis déjà quelques semaines. En fait, tu ne t'attendais pas a la voir tout court. Parce que ce n'était pas dans vos plans. Bien évidemment, ce n'était pas comme si t'en crevais pas d'envie, c'était même le contraire et ça commençait à se voir comme le nez au milieu de la figure : il ne te tardait qu'une chose. Il fallait que vous vous voyez. Pas forcément pour conclure. Bon bien sûr t'en avais envie de ta putain de belle histoire. Du truc plus romantique que dans les films de Hugh Grant. Mais aussi et surtout pour en avoir le cœur net. Sauf que dans ta tête , les choses auraient été prévues avec Bloom. Votre rencontre ne se ferait pas... Là, comme ça. Pourtant elle était devant toi, c'était bien réel. Tu souriais bêtement avant de réaliser qu'à force de la fixer comme ça elle allait finir par appeler les flics ou refermer sa porte a trois millimètres de ton nez. Tu secouais légèrement ta tête, te sortant de ta rêverie.

Dans le fond, t'étais intimidé comme tu ne l'avais que rarement été. Et le plus drôle c'est que visiblement elle aussi l'était. Tu attendais poliment qu'elle te laisse entrer ou ne décide de te faire entrer. Ça avait duré un moment . Quelques minutes. A la fois une éternité et une fraction de seconde. En fait, tu étais tellement obnubilé par elle que tu ne prenais pas attention au temps qui passait. En y pensant, tu t'amuses même à imaginer la tronche des passants amusés qui vous regarderaient là figés. Tu souriais un peu amusé à sa remarque sur son frère et hochais la tête « c'est vrai qu'il a un sale caractère. Mais... Moi aussi . Je veux dire, faut avoir du répondant pour trainer avec ton frère ! » tu lui adressais un clin d'oeil avant d'ouvrir de grands yeux. Ça pour une surprise c'était une surprise !! London ? Une soeur jumelle ? C'était improbable ! Tu riais un peu nerveux et lançais : «attends. Ça veut dire que ... Vous êtes jumeaux ou un truc du genre ??» tu souriais et hochais la tête, tes pas suivant les siens. C'était pas la première fois que tu entrais dans cette maison, mais en revanche la première fois que tu croisais Bloom... Sans doute pour cette raison que ton regard sur les choses entre ces quatre murs se faisaient différent. En fait, t'étais intéressé. Et ça te surprenait, parce que de façon générale tu attendais la, tranquille, focalisé sur ton ami que tu suivais jusqu'à sa chambre. C'était toujours là, que se passaient les choses les plus extraordinaires.

A sa proposition tu souriais «t'as pu avancer quand même ? Je veux dire ... Je t'ai pas trop perturbée dans tes révisions ...?» là, tu lui adressais un sourire bienveillant et poursuivais « jsuis pas pressé... C'est pas comme si j'avais rendez-vous avec ton frère après tout !» tu riais et concluais : « Non... D'aussi lourdes révisions méritent une petite sortie. T'as l'air de suffoquer dans tes bouquins ! Promis. Je ne te kidnapperais pas assez longtemps pour mettre à mal tes révisions. Deal ? »

Une Gifford doit toujours avoir fière allure, la tête haute et la confiance en soi. Une Gifford n’a pas le droit d’échouer, peu importe le domaine, elle se doit d’exceller. Une Gifford…. L’apparence, la confiance, le prestige qui va avec le nom. Il faut faire attention à ce que l’on fait ou dit, une Gifford doit toujours être sur son 31 et faire bonne figure. Nous sommes des avocats…. Bloom fais pas comme ci, fais pas comme ça… J’en ai tellement entendu que parfois j’angoisse à l’idée de sortir et je ne sais pas comment ça se fait que je ne fais pas plus de crise de panique que ça. J’ai confiance en moi, oui, parce qu’on m’a toujours répété que j’avais le potentiel et que je pouvais réussir ce que je voulais, mais en même temps, j’angoisse parce que toute cette pression qui était destiné à mon frère est retombée sur mes épaules et c’est moi qui ai le fardeau de faire plaisir à la famille. Alors quand je me retrouve devant un imprévu, il m’arrive parfois de ne pas savoir quoi faire ou quoi dire et de ne pas me sentir ultra confiante, comme maintenant devant un Lawrence plus beau que jamais avec son petit sourire. Je sens que je ne suis pas la seule à ressentir un malaise, mais ce n’est pas désagréable, je pense que le fait de ne pas avoir été préparé me permet d’être un peu plus naturelle aussi. Moins coincé ? “Ça je te l’accorde, mais il vaut la peine quand même heureusement ! C' est la personne qui compte le plus pour moi ! ” Je suis proche de lui, mais en même temps c’est normal, London et moi avons tout fait ensemble ou presque. Il est celui qui me connaît le plus après tout ! “Un truc du genre ? Oui, c’est mon jumeau, il t’avait pas dit qu’il avait une soeur jumelle ? ” Je ris en disant ça, mais en même temps, je n’avais pas non plus dit à Lawrence que mon frère était mon jumeau. Du coup, bah je ne peux pas en vouloir à London.

Je l’invite à entrer et je hoche la tête en continuant de ranger le bazar que j’ai fait sur la table de cuisine. “Oui, j’ai même pu prendre de l’avance ! ” Miss première de classe, toujours assidue. Je ris encore plus à sa réplique. “Je peux pas te dire ou il est passé, mais il a dû avoir quelque chose qui lui est passé par la tête et qui a fait en sorte qu’il t’oubli, je m’excuse pour lui, mais ça me réjouit parce que grâce à ça on a une excuse pour se voir ! ” Je fais un petit sourire. J’acquiesce et je ferme mon dernier bouquin. “Ok, parfait laisse moi le temps d’aller me changer et d’avoir l’air moins sans abris que ça ! ” Je file en direction de ma chambre pour enfiler un jeans et un haut plus présentable, détachant mes cheveux en vitesse pour passer un coup de brosse. Je me regarde dans le miroir j’ai déjà un peu plus d’allure. “Je suis prête ! Désolé de t’avoir fait attendre ! ”