Cha-ching ft Nastya Kheinov

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Il n’est jamais revenu de la boulangerie après avoir rencontré Conchobáhr, si durant les premiers instants il a été plus que ravi de tomber sur son ami d’enfance, il fut rapidement… Bouleversé. Quelque chose qu’il n’avait clairement pas pris en compte dans ses calculs : Penny était dans le secteur, dans la petite station de ski de Chamonix. Et là, tout se bousculait dans sa tête. Il y dressa un gigantesque arbre de probabilités et a calculé le pourcentage de chance qu’il aurait de tomber nez à nez avec sa fille. C’est trop tôt. Il n’est pas prêt, ils ne sont pas prêts. Leur rencontre n’est pas censée se dérouler de cette manière, c’est déjà beaucoup trop difficile comme situation…

Après s’être débarrassé de sa conversation avec Concho et par la même occasion éloigné de la possibilité que celui-ci se fasse rejoindre par Perry et sa fille adoptive, Theodore sentait la panique le gagner, le submerger. Les angoisses qu’il refoule depuis la minute où il a découvert qu’il était père, cet amas de pensées et sentiments nauséabonds viennent de remonter à la surface. Il marche sans trop savoir ce qu’il fait, il doit rentrer au chalet avec le petit déjeuner, mais il ne sait plus depuis quand il marche… Dealer avec ce qu’il ressent est si difficile, ce n’est pas quelque chose qu’il fait. Jamais… Cette peur qui le serre, mais aussi cette irrésistible envie de tout lâcher… Alors, il est bien plus terrifié encore à l’idée de pleurer sous la pression, parce que ce n’est pas ce qu’il est, ce qu’il est censé être.

Plus tard il a su se raisonner et prendre son téléphone pour prévenir la russe, il prétexta être tombé sur un vieil ami et ne rentrer que ce soir au chalet et qu’il se fera pardonner par la même occasion. Il pensait réussir à se calmer d’ici là, le grand optimiste…

Theodore n’est jamais rentré au chalet ce soir-là, ni le lendemain matin… Ce qu’il y a avec les casinos - ou plutôt, ce qu’il n’y a pas - ce sont des fenêtres. On ne voit pas le temps passer dans ces lieux-là : ni fenêtre, ni horloge, à peine le réseau… Rien qui puisse vous faire réaliser que les heures se sont envolées avec votre argent. Néanmoins c’est le seul endroit que Theodore connaisse qui puisse lui permettre de se sentir vraiment mieux, oui, il aurait pu opter pour les bras de Nastya, mais il ne la connait pas assez pour être certain qu’elle ne le jugerait pas. Le magicien s’est complétement coupé de la réalité, une rupture nécessaire à sa survie mentale, en plus de nourrir en toute impunité son addiction. Il aurait pu y rester indéfiniment, mais l’on est venu lui dire qu’il se doit de prendre une pause. Quand le personnel d’un casino vous dit ça, c’est que vous commencez à déranger les autres clients autour de vous. En l’occurrence, Teddy avait envahi le bar avec des feuilles éparpillées avec des calculs de savant fou pour parier sur des sports français dont il ne connaissait que si peu de choses jusqu’hier… Des calculs lucratifs qui attiraient la curiosité des clients qui délaissaient les machines à sous pour voir le génie du jour…

Le froid extérieur lui rappelle qu’il avait oublié son manteau au vestiaire du casino… Quelle fut la violence de réaliser que cela faisait désormais plus de vingt-quatre heure qu’il a quitté le chalet. Dans sa torpeur, il ne s’inquiète même pas de savoir ce que Nastya lui dira… Pas plus qu’il ne prend la peine de consulter ses messages, il a simplement hélé un taxi pour rentrer au chaud et constater qu’il n’allait tout simplement pas mieux…

À peine de retour à la station que les angoisses lui tordait les boyaux, donc la première chose qu’il fit en entrant au chalet sans un regard pour la brune fut de vomir toutes ses tripes dans la cuvette des toilettes.

Quel séjour fantastique…

Il se redresse avec difficultés, se tourne pour croiser le regard de la russe “ J’suis désolé… “ Et pourtant ça n’est tellement pas son genre de faire des excuses… Il ferme la porte de la salle d’eau dans l’idée de prendre une douche, il n’a aucune idée de ce qu’il doit dire ou faire pour retrouver la maitrise de ses pensées. Lorsqu’il vit son reflet dans le miroir, il compris qu’il ne pourra jamais plus prétendre devant la belle Nastya que tout va bien pour lui. “ Fais chier… “

@Nastya Kheinov :48:

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Nastya n'en revenait toujours pas, elle était en France avec le mec qui la faisait littéralement craqué depuis plusieurs mois à présent. Elle avait prévenu son frère, même si elle ne lui avait pas totalement dit la vérité ou aucune chance qu'elle ne puisse décoller d'Australie, déjà que la pilule sembla dur à avaler pour lui... et en même temps elle ne lui en voulait pas vu la frayeur qu'ils avaient eut quelques mois auparavant. Elle ne s'était d'ailleurs pas sentit très bien à l'aéroport la Russe, elle qui d'habitude n'a aucun soucis avec les transports en commun, elle fut souvent entre les bras de Théodore pour avoir cette impression de protection et l'impression d'être réconforter, tout ce dont elle avait besoin. Elle le faisait tout de même de manière discrète pour que ceux habitants dans la même ville qu'eux ne risquaient pas de vendre la mèche.

Le froid, elle connaissait et malgré ses années passés à Bowen, elle n'avait aucun mal à s'habituer à la température environnante, contrairement à beaucoup d'autres ici présent. C'était vraiment un cadre idyllique pour elle, il ne manquait juste que son fils, son frère et Legan pour que ce soit le paradis pour la jeune brunette. Ce matin elle voulait un peu traîner au lit et Théo lança gentiment l'idée qu'il s'occuperait du petit déjeuner, avec des viennoiseries encore chaudes sortant tout droit de la boulangerie, le rêve quoi ! Elle en salivait presque d'avance et elle le quitta non sans lui déposer un baiser contre ses lèvres, puis elle traîna un peu en pyjama devant la télé. Dieu merci il y avait accès aux plate-formes de streaming et différentes langues autre que le Français.

Les minutes passent et Nastya s’inquiétait un peu de ne pas le voir rentrer, la boulangerie n'était pas si loin, si ? Après, elle se calmait en se disait qu'il avait peut-être croisé quelqu'un l'ayant reconnus ou même une connaissance, une bonne partie de Bowen était venue -tu parles d'un dépaysement- et bientôt elle reçu un message, la rassurant et que comme elle l'avait pensé, il état bien tombé sur quelqu'un qu'il connaissait et ne rentrerait que ce soir. Faisant un peu la moue, elle aurait aimé profiter un peu de sa présence, mais elle comprenait aussi et lui envoya un message pour dire de profiter et de faire attention à lui. Sa manière de dire qu'elle tenait à lui autre que par un dégoulinant « je t'aime », chose qu'elle n'avait pas encore fait à l'actuelle, tout juste un « je t'aime bien » et... les gestes plutôt que les paroles devaient parler pour elle. De son côté, elle profita de sa journée pour faire quelques balades dans la neige, toute sourire alors que cela lui rappelait son enfance, comme ils étaient un petit groupe la randonnée se fini sur une grande bataille de boules de neiges, des éclats de rire et finalement un bon chocolat chaud tous ensemble. En revenant au chalet, elle se mit près du feu et en profita pour regarder quelques films en Russe.

Les heures défilaient et elle ne voyait toujours pas Théo revenir de sa journée passé dehors, elle commençait à se sentir anxieuse et ne pouvait se permettre le luxe d'envoyer un message à qui que ce soit sous peine de se griller, alors elle envoyait quelques messages au jeune homme. Au départ ne laissant pas transparaître son inquiétude et au plus le temps passait, au plus son écriture se faisait approximative et emprunte d'inquiétude. Elle tenta aussi de la joindre directement de vive voix, mais rien, aucune réponse. Elle tenta de dormir, luttant un peu dans le lit, elle se remit d'ailleurs à regarder des films ou séries pour dire de passer le temps, elle se connaissait elle ne pourrait dormir ainsi.

C'est quelques minutes après avoir éteins l'ordinateur qu'elle entendit un bruit de clef dans la serrure, le lit étant proche de la porte d'entrée, elle se redressa alors et fronça les sourcils en le voyant directement courir dans la salle de bain et elle n'eut aucun mal à reconnaître le bruit de quelqu'un vomissant, n'ayant que trop connu ça lorsqu'elle sortait.

« Oh... »

Avait-il bu ? C'est peut-être pour ça qu'elle n'avait pas pu le contacter... mais si c'était le cas avait-il passer le reste de la nuit et le matin dans un endroit sûr ? Elle l'espérait, en tout cas il était là. Elle se leva pour aller voir si tout aller bien, pourtant en elle deux émotions se mélangeait, la colère et toujours cette inquiétude qu'il aille bien. Elle voulait juste faire comme une bombe et exploser au visage du jeune homme après avoir été dégoupillé, mais son expression la décontenancé assez pour qu'elle ne le fasse pas. S'il n'avait pas l'air blessé, il avait une tête à faire peur. Elle eut un mouvement de recul alors qu'il venait de fermer la porte et là, ce fut l'étonnement pour Nastya... il venait vraiment juste de lui fermer la porte au nez là ?!

« Theo... ouvre moi. »

Le ton est un peu sec, son accent Russe semble ressortir comme toujours lorsqu'elle avait du mal à contenir ses émotions ou que ses dernières ne s'amusaient à lui faire vivre les montagnes russe -jeu de mot ?- . De plus, ça sonnait plus comme un ordre qu'une demande laissant le choix à l'autre. Elle prit une grande inspiration en voyant qu'il n'en fit rien et s'approcha un peu plus, elle posa la main sur la poignée et ouvrit la porte pour entrer dans la pièce. Elle voulait être en colère contre lui, vraiment, mais en le voyant comme ça elle n'y arrivait juste pas. Sa voix s'adoucit, mais son accent restait tout de même.

« Il se passe quoi ? »

Elle posa doucement une main contre son dos, une façon à elle pour dire qu'elle était là. Parce que oui, ils avaient une belle relation, souvent du bonheur, mais il avait été là lors de son enlèvement alors ce n'était qu'un juste retour des choses qu'elle soit là pour lui aujourd'hui en voyant qu'il n'allait pas bien. Elle mettrait son ego et son mauvais caractère de côté l'espace d'un instant.

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Il adorerait en vouloir à Concho, de lui avoir jeté une telle bombe au visage, de lui avoir fait perdre pied de la sorte, mais il ne s’en veut qu’à lui-même. Il s’en veut de ne pas être capable de maitriser la situation, de se comporter avec calme, comme il le fait en quasi toutes circonstances. Où est donc passé le Theodore qui accuse toujours le coup ?

Le séjour se passait pourtant admirablement bien jusque-là, malgré l’agitation à Paris Charles De Gaule, même si d’autres personnes sont à l’affiche, il y a toujours un noyau solide de personnes qui adorent ce que vous faites. Peu importe le contenu proposé, ils sont là. C’est merveilleux et déstabilisant à la fois. Theodore cherche une vie davantage tranquille, il n’aurait jamais cru penser ainsi, mais Penny… Sa fille… C’est une claque qui vous remet les idées en place, qui vous font réaliser que tout dans la vie n’a pas besoin d’être superficiel et factice. Tout comme il ne souhaite pas de quelque chose de superficiel avec la russe. Toutes ces histoires récentes ont fait l’objets de beaucoup de curiosités, mais cette fois il n’a pas envie de jouer de l’image, même si ça pourrait être carrément flatteur de se pavaner avec une femme aussi belle et huit ans de moins. Il ne pensait pas vivre quelque chose avec elle quand ils ont flirté au cabaret, tout au plus l’histoire d’une coucherie ou deux. Néanmoins, elle est celle qu’il emmène en vacances quand il a besoin de souffler. Il aurait pu leur offrir n’importe quelle destination, mais on ne peut pas dire que l’inspiration était avec lui et voir tant de Bowennien acquérir du matériel de ski, ça lui a donné envie d’y aller aussi bien qu’il n’ai pas abusé en prenant directement part au programme au tarif avantageux, laissant la place à ceux qui n’auraient jamais pu se payer ce genre de vacances en temps normal. Il n’a pas été très original sur ce coup, il l’a payé en tombant sur son meilleur ami d’enfance qui a clairement secoué le magicien et provoqué à l’intérieur de sa tête de véritables raz de marrés émotionnels.

Theodore découvre amèrement que l’on ne passe pas la moitié de sa vie à fuir ses émotions sans être rattrapé un jour ou l’autre par celles-ci.

La porte s’ouvre dans son dos, il se sent vraiment mal. Jouer n’a pas réellement fait disparaitre son angoisse, ça n’a fait que retarder. Il n’aurait jamais dû quitter ce casino… C’est ce qu’il se dit, tout naturellement, ne remettant pas en doute le fait d’avoir besoin de jouer pour surmonter son anxiété. Cette anxiété a eut le temps de grandir en lui durant le trajet et se mêler à la culpabilité, la sensation d‘être dégueulasse fut encore plus forte lorsqu’il a retrouvé la belle Nastya qu’il avait laissé en plan.
Il se dégoute au point d’en vomir…

Il y a quelque chose d’étrange dans la voix de la russe, un accent qu’il n’entend pas souvent alors qu’il relève la tête du lavabo. L’eau froide ne l’aide pas à calmer ses palpitations cardiaques, le tremblement de ses mains dont les doigts le picotent douloureusement. Lorsqu’elle pose sa main sur son dos, il a l’impression de réaliser qu’il est en nage, que sa cage thoracique se lève anormalement sous une respiration inefficace… “ C’est… C’est rien… Je ne sais pas c’qui m’arrive… “ Il a l’impression d’étouffer, c’est devenu bien compliqué pour lui de réfléchir, de raisonner, de comprendre son propre corps. Bien sur qu’il a l’impression de mourir, mais il ne peut pas dire ça à Nastya.

“ J’me sens pas très bien… “ Il peine à croire que c’est son mental qui le met dans un tel état, il a peut-être attrapé un virus, un bien méchant bien français ? Tout est bon pour fuir la réalité. Il a l’impression qu’un poids comprime son torse et l’empêche de respirer normalement. “ J’ai l’impression de devenir fou… Il fait chaud, non ? “ C’est une sensation étrange, celle de ne plus savoir qui il est, ce qu’il est, ce qu’il fait ici… C’est presque un miracle qu’il ait retrouvé le chemin jusqu’au chalet… Dans sa mémoire, en creusant bien, il sait qu’il a déjà connu cette sensation. Plus jeune ça lui arrivait fréquemment avant qu’il ne parvienne enfin à refouler ses émotions, alors pourquoi est-ce que c’est si compliqué cette fois ?

Il doit s’ancrer dans le présent, trouver un point de repère, se concentrer sur sa fréquence cardiaque, il sait faire ça, il sait le maitriser, mais il n’arrive pas à mettre en place l'exercice, à reconnaitre l’utilité de celui-ci… Il essaie seulement de respirer. Il se tourne vers la russe, il oublie la honte, il n’y a plus grand-chose de rationnel à cet instant, y’a juste toutes ces émotions qui le prennent en étau sans qu’il sache comment se comporter… Oui il est triste, blessé, déçu de lui-même, oui il est dévoré par le regret de ne jamais avoir connu sa fille et aussi… Il a peur. Il a tellement peur de devenir son père, peur d’échouer, d’être rejeté ou pas à la hauteur, peur de lui faire plus de mal, peur de se rendre compte qu’il n’est pas fait pour ça, peur de n’avoir aucune issue. Il est terrifié tout simplement parce qu’il l’aime déjà beaucoup trop cette gamine. Et en ce moment, il se pourrait bien qu’il doive faire face à beaucoup de sentiments affectifs…

“ J’vais juste… Je vais… M’asseoir. “ Il a la tête qui tourne, ce qui le sauve c’est de ne pas empester l’alcool, cela aurait davantage endommagé l’image que Nastya puisse avoir de lui, même si à cet instant, il est persuadé d’avoir tout gâché, même s’il ne sait pas comment il a pu réaliser à nouveau cet exploit… Foutu pour foutu, alors qu’il cherche à tâtons le rebord de la baignoire pour poser son postérieur il parle entrecoupé par son essoufflement. “ J’suis pas prêt… Pour la rencontrer… J’sais pas quoi lui dire… C’est ma… Fille… Mais je sais pas… Ça m’rend fou… J’deviens fou… “ Quoi de mieux que la folie pour nourir l’angoisse ?

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Elle avait généralement du mal avec l'anxiété, comme beaucoup me direz-vous, mais elle a tendance à se ronger les sangs et une fois la personne en face d'elle soit elle explose comme une grenade que l'on venait de dégoupiller, soit elle était aussi froide que la température de son pays d'origine -et oui, c'était beaucoup plus froid qu'à Chamonix nu dans la neige- encore plus lorsque la personne source de son angoisse lui ferme littéralement la porte au nez. Elle lui laissait une chance de pouvoir l'ouvrir, se sentant à la fois bouillir de rage, mais aussi d'inquiétude parce qu'il n'avait vraiment pas l'air bien et elle n'avait pas encore pu bien le voir. Ouvrant elle-même la porte, son attitude changea du tout au tout, la colère retomba comme elle était venue et elle ne voyait plus que le jeune homme avec un teint livide.

Tentant d'en savoir plus avant de placer doucement sa main dans le haut de son dos, il lui assura que ce n'était rien, mais il ne savait pas non plus ce qu'il se passait. Là ce fut encore plus inquiétant pour la russe et elle tenta de s'approcher, sans non plus envahir sa bulle. En analysant la façon dont il se comportait et les mots qu'il pouvait semer ici et là, elle n'avait plus que deux possibilités sur la raison de son état.

« Theo, regarde moi t'as prit quelque chose ou quelqu'un t'as fait prendre quelque chose ? »

Elle serait la dernière à le juger pour prendre de la drogue, mais elle avait besoin de savoir juste pour l'aider au mieux, l'aider à passer cette crise. Tentant de le faire se fixer sur quelque chose, il était bien trop « instable » et perdu pour ça pour l'instant. Nastya le laissa donc faire un instant jusqu'à ce qu'il se place sur la baignoire, elle gardait ses mains le plus proche de lui tout le temps du trajet pour pouvoir l'aider si jamais il venait à perdre l'équilibre. Elle fronça légèrement les sourcils en l'entendant parler de sa fille. Sa fille ? Il ne lui avait jamais dit qu'il avait un enfant, pourtant il savait qu'elle n'était pas du genre à juger là-dessus, ayant elle-même un petit garçon avec une personne qu'elle connaissait à peine à l'époque des fait. Elle mettrait ça au clair ensuite, elle devait d'abord l'aider à se calmer et ensuite ils parleraient de sa fille. S'agenouillant devant lui afin de ne pas le surplomber et risquer de lui donner encore plus des sensations d’oppression, elle ouvrit les deux premiers boutons de sa chemise et les écarta le plus de sa gorge pour l'aider à se sentir un peu plus libre.

« Theo ? Regarde moi, concentre toi sur moi okay ? Ça va aller. Tu vas fixer quelque chose, ça peut-être mes lèvres, mon nez, un œil, une mèche de cheveux, ce que tu veux, mais tu vas pas le quitter des yeux, okay ? »

Elle prit doucement le visage du jeune homme entre ses mains et le força à se concentrer sur elle, lui laissant le loisir de fixer ce dont il avait bien envie, le plus important c'était qu'il se concentre. Une fois qu'elle le sentit assez concentrer, elle relâcha doucement son visage et prit bien garde qu'il ne relâche pas son point d'encrage. La brunette prit la main du magicien qu'elle plaça juste au-dessus de sa poitrine, l'observant toujours et tentant aussi de calmer la course de son cœur qui c'était légèrement emballer en le voyant ainsi.

« Maintenant, tu vas suivre ma respiration, tu vas faire comme moi et te caler dessus, quand ça ira mieux, on le fera plus lentement et normalement. »

Elle prit une grande inspiration, faisant soulever la main du jeune homme pour lui montrer qu'il devait faire de même et expira par la bouche, expulsant tout l'air en ses poumons. Elle répéta l'opération un moment, venant doucement glisser aussi sa main contre son torse, proche de son cou pour pouvoir en même temps vérifier le rythme de son cœur. Une fois qu'il sembla bien faire comme elle, elle ralentit et exagéra moins sa respiration jusqu'à finir par respirer normalement.

« ça va ? Tu n'as plus l'impression d'étouffer ? »

Sa main de libre se posa sur celle qu'elle lui avait fait poser contre elle et la frictionna légèrement. Il était gelé... elle se demandait même comment il faisait pour ne pas grelotter et avoir les lèvres bleues. Lorsqu'il s'en sentirait capable, elle le conduirait dans le lit pour l'enrouler de couverture afin qu'il se réchauffe.

« T'es glacé... »

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Rien, il n’a rien pris. Il se contente de penser sa réponse, son esprit peine à se concentrer. S’asseoir est un soulagement, il a l’impression que sa tête est pleine… Drôle de sensation. Il cherche son regard, mais ses pupilles bougent, tout comme ses lèvres lorsqu’elle lui parle, il cherche quelque chose d’autre qu’il aime particulièrement chez elle, ce petit grain de beauté dans son cou… Il sent ses mains sur son visage, il ressent si étrangement ce toucher, comme si sa peau était différente au contact des doigts de la jeune femme. “ Ok… “ Il fixe à nouveau ses yeux, puis ses lèvres. Elles ont cette forme unique, touchant la perfection symétrique, difficile d’en détacher le regard… “ Ok… Ok… “ Il se laisse faire, sans savoir s’il va pas y laisser sa peau, c’est la sensation que cette situation lui donne. Rien n’a plus de sens, il s’étouffe, c’est comme si ses poumons étaient inutiles, comme si c’étaient deux sacs percés et que l’air n’y circule pas. Peut-être qu’il va mourir… C’est une nouvelle pensée qui vient nourrir son état anxieux, il n’avait pas l’intention de mourir maintenant, ni comme ça, ni dans les bras de la brune.

“ Je sais pas… “ Il ne sait pas s’il est capable de respirer, c’est un comble ! Pourtant, pour Nastya, il veut bien essayer. Le cœur de la russe bat si fort, il peut le sentir à travers sa peau… C’est difficile pour lui de suivre sa respiration, il a l’impression d’étouffer encore plus en prenant de grandes inspirations. L’exercice lui semble si long, les sueurs froides dégoulinent le long de ses vertèbres, mais il s’accroche… Doucement, il réalise la situation, il pense à Penny et ça le bouleverse d’aimer au point de s’en rendre malade. La douleur et l’épuisement ne purent retenir une larme s’échapper de ses yeux rougis.

Son souffle parvient à se caler, puis leurs respirations s’apaisent… Il retourne doucement sa main dans la sienne pour la serrer doucement “ Oui… J’suis désolé… “ Ça ne lui ressemble pas de présenter ses excuses, mais il a honte à présent qu’il recouvre peu à peu ses esprits. “ J’ai chaud… “ C’est son cœur qui s’est mit en alerte, mais le froid a été plus que mordant et l’australien est plutôt un homme au sang chaud.

Ils sont restés bien longtemps comme ça, assis sur ce rebord de baignoire avant qu’il ne se lève, exténué et cette fois grelottant. Son adrénalinémie s’est brutalement effondrée, il a l’impression d’avoir couru un marathon à jeun. C’est tout juste s’il ne s’écroule pas lamentablement sur le lit une fois cette destination atteinte. Il se laisse faire, même s’il ne veut pas avoir l’air d’un gros bébé fragile, c’est sans doute trop tard pour ça. Il ferme les yeux, sans s’endormir. “ Je… J’panique pas… Pas moi… J’suis pas… J’suis Teddy Kelly. “ Et quelle pression ça peut être d’être ce fameux Teddy Kelly, de devoir toujours donner l’illusion du positif même quand votre cœur est broyé d’émotions. “ J’ai oublié mon manteau… J’en achèterai un autre c’est pas grave, j’ai gagné beaucoup d’euros… C’est quoi le cours de l’euros ? Un dollar et demi ? “ Les chiffres ça l’apaise, ça le fait réfléchir autrement, c’est du concert, y a rien qui ne soit pas clair et carré avec les chiffres…

Il ouvre les yeux pour la voir à nouveau, ses traits sont tirés par la fatigue et il s’en veut d’avoir causé ça. “ J’ai paniqué… J’savais plus ce que je faisais… “ C’est loin d’être une expérience agréable, rien à voir avec toutes les fois où il jouait dans l’excès par ennui, quand il le fait pour fuir la réalité, par besoin… C’est toujours une désillusion et une souffrance plus forte qui s'ensuit, cette peine elle transpire dans son regard même s’il tente encore de lutter, ne reste comme seules armes que prétendre que c’est terminé ou dédramatiser. “ Ça va mieux… J’suis juste fatigué.”

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Certaines personnes pourraient mal prendre le fait que l'autre pense que vous puissiez prendre une quelconque substances, Nastya pourrait aussi faire la gueule si c'était le cas mais honnêtement, elle n'était pas de ce genre, elle préférait que la personne soit honnête avec elle, parce que les addictions elle l'avait très bien connu auparavant au sein même de sa famille et de ses amis. Au lieu de les engueuler ou les rejeter, elle les avait tout simplement aider lorsqu'ils s'en étaient senti capable, aider quelqu'un qui ne voulait pas voir la réalité en face ou se faire aider n'était qu'une perte d'énergie et il fallait garder ses forces le moment venu. En voyant ses pupilles elle n'avait pas l'impression que la drogue ne soit responsable de son état, il lui faudrait creuser un peu plus, plus tard.

Elle tentait de l'encrer dans le moment présent pour l'aider à sortir de ce cercle vicieux que pouvait être une crise d'angoisse, même si elle était plutôt fâché contre lui, jamais elle ne le laisserait affronter ça seul. Alors elle l'aide du mieux qu'elle peut, du mieux qu'elle a apprit, il fallut du temps, mais vu qu'ils étaient en vacances ils n'avaient que ça, du temps. Une fois la crise passé, ou qui semblait être passé, il prit sa main dans la sienne avant de se mettre finalement à grelotter. Il se mit en mouvement et elle se leva en même temps que lui, faisant attention qu'il ne tombe pas ou ne perde pas conscience, sait-on jamais, même si elle se sentait folle elle ne voulait pas qu'il ne se fasse mal. Une fois sur le lit, elle l'enroule dans le plus de couverture possible Nastya ayant plutôt le sang froid, ça ne la gênait pas d'être juste avec un drap et son pyjama. Elle poussa un soupir en l'entendant, elle voulait caresser ses cheveux, mais en même temps elle avait légèrement envie de l'étrangler alors elle prit juste place à ses côtés.

« T'es surtout humain, t'as des réactions humaines, c'est normal. »

Pour son manteau, elle serait bien capable d'aller le chercher plus tard, enfin si elle savait là où il avait été, puis elle leva un sourcil en l'entendant dire qu'il avait gagner de l'argent... il avait fini avec son pote au casino ou quoi ? Mais il avait surtout besoin de dormir, son discours était incohérent et elle aussi commençait à fatiguer mine de rien.

« On en parlera demain, okay ? »

Elle hésita un moment après avoir fermé les yeux, mais dans son sommeil, elle avait tout de même prit Teddy dans ses bras, comme un doudou et avait réussit plus ou moins à bien dormir.

Le lendemain matin, tout semblait aller, Nastya toujours en pyjama en finissant son petit déjeuner, elle fini par pousser un soupir en sentant le regard de son ami sur elle. Elle savait, il savait qu'elle n'était pas dans la meilleur des humeurs, même si elle était rassuré qu'il était sain et sauf au logement, elle n'avait toujours que des bribes d'explications et la russe n'allait pas se contenter de ça.

« Il s'est passé quoi vraiment hier ? Et tu sais que tu peux tout me dire, même que tu étais avec une autre femme, mais juste, s'il te plaît, ne me ment pas. »

Elle serait parfaitement capable de sortir du logement en pyjama et chaussons s'il venait à lui mentir, histoire de se vider la tête et aussi ne pas juste lui sauter dessus.

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“ Ok… “ Il a fini par soupirer et s’assoupir, il ne se souvient pas de la dernière fois où il s’est senti aussi mal. Contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer, Theodore est une personne comme les autres. Avec ses propres peurs, anxiétés, faiblesses. Il s’arrange bien pour que l’on pense de lui qu’il n’a rien de tout ça, mais parfois le masque tombe. Parfois l’émotion est trop forte, le doute, le fossé entre la réalité et ce qu’il souhaite est trop grand… Oui, de temps en temps, le grand Kelly a du mal à passer le pas. Pourtant, à le voir agir, on pourrait penser qu’il maitrise tout, qu’il a tout calculé, mais il avance à l’aveugle depuis son retour à Bowen. Néanmoins, il ne partage avec personne ce qui l’étouffe, ce n’est pas son genre d’exprimer ce genre de choses. Il choisit méticuleusement les personnes avec qui en parler, comme le soir où angoissé dans sa chambre d'hôtel, il s’est tourné savamment vers Sacha dont il connait assez le caractère pour savoir que celui-ci ne remettra pas sur le tapis leur échange. Même s’il sait que si les gens insistent après l’avoir vu mal, c’est par affection, il peine seulement beaucoup trop à l’accepter, à se laisser aider, à se reposer sur quelqu’un en totale confiance.

Lorsqu’il s’est réveillé, il était serré dans ses bras et il n’a pas bougé jusqu’à ce qu’elle se réveille. Il a tenté de ne pas ressasser la journée précédent pendant ses longues minutes, de se concentrer sur elle, sur son souffle tranquille.

Une fois éveillée, il l’a laissé libre, il s’est levé prendre une douche de son côté avant de revenir se servir un café et s’asseoir en face de la russe. C’était silencieux, ça ne l’a jamais dérange, il aime ces moments de silence avec elle, il peut profiter de ces instants pour réfléchir à beaucoup de choses et calmer un peu tout le désordre dans sa tête. Si l’on devait faire une image de son cerveau, ça serait un immense tableau de liège avec des tonnes de pense-bête épinglés avec ses idées. Il a toujours dit que tout le monde peut avoir de bonnes idées, mais il est plus difficile de faire une belle réalisation, tout dépend de l’énergie que l’on met entre les deux. Il s’efforce toujours à faire le tri, en réaliser un maximum, mais toujours le mieux possible, voir en frôlant l’excellence. Ce matin, il n’a cependant pas envie de réfléchir, encore moins de spéculer sur ce qu’elle peut bien penser de la veille au soir….

Elle ne tarda pas à briser le silence et entrer dans le vif du sujet, ça l’arrange assez malgré tout parce qu’il préfère crever l’abcès, mais il voulait que ce soit son choix à elle. “ D’accord. “ Theodore repose sa tasse sur la table, son regard dans celui de la jeune femme. “ Alors non, je n’étais pas avec une autre femme. “ Il a un cerveau assez développé pour penser avec celui-ci et non pas avec son entre-jambe, même s’il n’y a rien d’officielle avec Nastya, il n’en reste pas moins qu’il passe ses vacances avec elle et qu’il la respecte. Il n’est pas en position de se vexer et il sait que les hommes célèbres n’ont pas forcément bonne réputation, ça a suffisamment détruit ses relations passées pour qu’il sache pertinemment ce que l’on pense de mecs comme lui, il espère juste convaincre un jour la russe de ce qu’il est réellement.

“ Je ne suis pas revenu à Bowen par nostalgie. “ Il faut dire que tout le monde se demande un peu par quelle folie cet homme a quitté Vegas où il avait absolument tout ! “ Il y a quinze ans, j’sortais avec une fille, on s’est beaucoup disputé à la fin de notre relation quand je devais partir en Europe et quand j’ai décidé de mettre fin à notre relation, elle m’a dit qu’elle était enceinte. Je… Je ne l’ai pas cru. “ Il est excellent joueur de poker, alors il ne montre pas à quel point ça le bouffe d’en parler, à quel point c’est difficile d’admettre une telle erreur de jugement… “ J’suis parti toutes ces années sans me retourner et sans recevoir la moindre nouvelle de sa part. Je n’ai jamais… Je n’ai jamais songé, ne serais-ce qu’une petite seconde que j’avais avais abandonné mon enfant derrière moi. “ Un léger tic nerveux fini malgré tout par se manifester une brève seconde au coin de ses lèvres tandis qu’il s’efforce de poursuivre son explication. “ Elle est morte… Mon ex. Et ma fille a été adoptée par son oncle, ils vivent à Bowen. A la seconde où je l’ai su, je suis revenu. “ En plus de ne pas avoir eut de père, Penny avait du perdre sa mère, OU comment rendre la situation encore plus culpabilisante pour Theodore.

Cette histoire n’explique cependant pas encore la raison de son état hier. “ Je vais bientôt la rencontrer, ça a été vu avec son père adoptif, mais… Hier je suis tombé sur un ancien… Camarade. “ Il ne veut même plus employer le terme d’ami avec Concho. “ Il m’a dit qu’elle était ici à Chamonix, mais… Sa manière de me l’amener sur le tapis, c’était… C’était pour me faire souffrir et… Ça m’a rendu fou que ça fonctionne, tu comprend ? “ Il a tellement besoin qu’elle comprenne, parce que sans quoi, il va vraiment finir par croire qu’il est vraiment fou… Il détourne le regard vers le mur derrière elle avant de le diriger vers sa tasse de café. “ Je sais que j’ai réagis comme un dingue, mais j’ai jamais ressenti ça avant… “ Il n’a jamais aimé quelqu’un d’une manière aussi viscérale, alors même qu’il ne la connait pas avant et là… Il déteste parler de ses émotions, il se sent vulnérable, mais est-il à ça près ?

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Jongler entre les émotions n'étaient pas chose facile, ajoutait à ça le manque de sommeil et la jeune femme risquait bien vite d'épuiser ses forces avant de sombrer dans les bras de Morphée. Elle voulait des explications, mais elle voulait aussi qu'il passe ce cap de la crise et pour ça il lui faudrait aussi du repos. S'ils parleraient de ce qui a bien pu se passer durant cette journée et soirée, ils le feraient demain afin d'avoir les idées un peu plus clair tout les deux.

Le matin venu, si tout semblait paisible, il n'était pas difficile à deviner qu’intérieurement c'était une véritable avalanche de question et d'émotions, la jeune femme tentait cependant d'agir naturellement et son silence avait surtout à voir avec les rouages de son cerveau se mettant en marche et son imagination débordante étudiant tous les scénarios possible et imaginable. Alors elle brisa le silence, tentant de se concentrer pour ne pas paraître trop froide ou que son accent ne ressorte à nouveau. Nastya voulait la vérité tout court, lui demandant de ne pas lui mentir de façon polie mais qui sonnait aussi comme une vraie menace. Oui, elle était loin de chez elle et elle devait rester en France encore quelques jours, mais elle n'avait pas peur de s'aventurer ailleurs si jamais cela venait à mal se passer entre eux.

La première chose qu'il pu lui confirmer, c'est qu'il n'était pas avec une autre femme, un bon point pour lui même si concrètement il ne lui devait rien, leur histoire n'ayant rien d'officiel et de bien défini. Elle était tout de même soulagé et avait un peu plus de mal à comprendre alors cette absence prolongé sans donner signe de vie. Elle écouta attentivement le jeune homme, sans dire un mot, faire de commentaire ou laisser entre-voir la moindre expression sur son visage. Si elle pouvait comprendre ce qui laisser croire Theodore que son ex lui mentait à propos d'un enfant à venir, elle se dit qu'il aurait pu lui demander des preuves de cette grossesse, si elle existait bien ou si ce n'était qu'un prétexte pour qu'il ne parte pas... elle avait bien fourni toutes les preuves au père de son fils en se disant qu'il la prendrait pour une folle ou une femme qui n'en a qu'après son argent, mais il avait fait le choix de la croire sur parole et juste avec un petit bâton avec noté dessus « pregnant ».

Nastya l'observait, cherchant le moindre indice qui lui dirait si oui ou non il disait la vérité. Elle cherchait aussi à savoir si on lui avait avoué tout ça durant la journée d'hier ou si c'était bien avant, elle eut bientôt sa réponse. Il n'avait pas encore rencontré sa fille mais cela allait se faire et la dite jeune fille était actuellement présente à la station de ski. Un peu perdue, la Russe se demanda si la rencontre n'allait pas avoir lieu ici même ou si tout était arrangé pour que cela se passe à Bowen ? Elle n'avait pas tous les éléments en main, mais ce qu'elle avait retenu c'est qu'il souffrait du fait que la petite soit présente. Si elle ne pouvait pas comprendre, elle pouvait tentait ne serais-ce que d'imaginer cette idée, que finalement elle est décidé de faire adopter Nolan et que ce dernier ne soit si proche et à la fois si loin d'elle... si nous avions le pourquoi, il manquait encore le « où ».

« Je t'avoue que je suis un peu perdue là... donc t'as une fille qui a été adopté, tu dois la rencontré et t'as croiser quelqu'un que tu connais qui t'as dis qu'elle était là et... ça t'as blessé ? »

Les sourcils légèrement froncés elle tentait de se dépêtré de ce brouillon d'histoire, afin d'y voir plus clair, afin de lier les événements. Soupirant elle massa légèrement son front pour éviter la migraine, peut-être que finalement elle n'avait pas assez dormit pour bien tout comprendre ce matin.

« Donc, soit, je suppose que t'étais en colère... mais t'as fait quoi du coup après ta rencontre ? »

Il aurait pu venir ici par la suite au lieu de lui mentir en disant avoir rencontrer un ami avec qui il allait passer la journée, certes ça n'aurait pas été plaisant, mais elle aurait tout fait pour trouver un moyen de le calmer face à cette « mauvaise rencontre ».

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Theodore n’apprécie vraiment pas la tournure des événements, bien sûr il aurait pu opter pour foutre le camp, il l’aurait peut-être fait à Vegas ou ailleurs… Mais à quoi bon fuir ? Il sera bien amené à recroiser la brune à Bowen où il est bien obligé de retourner un jour, même s’il ne pense pas rentrer en Australie à la fin du séjour ici, il compte prendre encore une semaine de vacances, seul et ailleurs. Il ne sait pas encore quand et pour quoi faire, il a besoin de se vider la tête… Naturellement, il pense aux meilleurs casinos d’Europe : Monaco, Brussels, Lisbonne ou même en France encore, mais à Deauville.

Il est persuadé qu’il se sentira mieux après ça.

Theodore tente d’expliquer la situation à Nastya, il aurait aimé s’éviter ça, leur éviter ça. Il sait qu’elle pourrait décider de voir en lui qu’un sombre connard pas foutu de reconnaitre sa paternité, il ne pourrait pas lui en vouloir car c’est comme ça qu’il se sent même si les choses ne sont pas aussi simple. Il n’est donc guère surpris qu’elle ne comprenne pas tout et il lâche un soupir avant de se lever. Il ne sait pas pourquoi il s’est levé, parce qu’il n’a pas l’intention de partir. Il se sent juste tendu, ses muscles se tétanisent à l’image de ses pensées. Il peine à rester le Theodore qui contrôle tout, il peine à ne pas ressentir tout et son contraire en même temps…

“ Ouais… Ouais j’étais en colère, parce que… Cet ami, c’était quelqu’un qui m’connaissait bien, c’était même mon meilleur ami autrefois. Ok j’ai été nul de ne pas lui donner de nouvelles pendant 15 ans, mais il avait pas m’en punir en utilisant ma fille pour me mettre la pression. “ En fait, il ne sait pas du tout pourquoi Concho a utilisé Penny pour lui faire payer, ni même si c’était vraiment prémédité, mais cette colère… Cette douleur. Il n’a que rarement connu ça par le passé. “ Ça…. “ Il prend une courte pause pour souffler, essayer de faire partir ses émotions pour se concentrer sur les faits, les données, ça il sait faire, non ? “ Ça fait des semaines que je fais tout pour prendre contact avec le père adoptif de ma fille, et on est parvenu à un accord pour que j’puisse enfin la rencontrer. Et puis il y a ma carrière que je reconstruis complètement, ma vie que je dois récréer dans une ville que j’ai quitté pour vivre mes rêves. J’ai tout abandonné à nouveau, tout ce que j’avais réussi à Vegas, j’ai tout laissé tomber… Pour elle… “ Sa respiration est plus courte que d’ordinaire, mais il garde le contrôle. “Hier j’ai juste… J’ai juste pété un câble sous la pression, ok. Ça m’arrive… Quasiment jamais. “ Il peut pas nier que ça lui est déjà arrivé de perdre ses moyens, son addiction au jeu n’est pas apparue par magie. “ C’était le grain de sable de trop et je suis désolé que tu aie assisté à ça hier soir. ” Et ces excuses sont diablement sincères. “ Je pensais que j’avais réussi à me calmer parce que j’voulais pas que tu m’vois comme ça. Complètement… “ Anéanti ? Il ne peut pas se résoudre à prononcer ce mot, il balance doucement la tête en signe de négation en se pinçant l’arrête du nez.

Il ne se sent vraiment pas bien, c’est comme un mélange de nausée, de honte, de culpabilité. Il n’y a strictement rien de positif qu’il ressente dans cette pièce et c’est difficile à vivre, à cacher. Le roi de l’illusion est complètement effondré sous les poids qu’il porte sur ses épaules depuis qu’il a appris qu’il avait une fille de quatorze ans, Ruby avait commencé à fêler sa carapace, Concho l’avait fait exploser et maintenant il se retrouve démuni face à Nastya. Comment est-ce qu’il est censé faire comme avant après tout ça ? À moins que la réponse soit de faire les choses différemment, mais comment faire ?

Theodore laisse finalement ses bras retomber le long de son corps et plante son regard dans celui de la russe, il mobilise ce qui lui reste en forces mentales pour lui dire “ J’veux pas que tu t’fasse une fausse idée de moi, j’suis pas aussi émotif et j’ai les épaules pour supporter la pression, j’en ai toujours été capable. Hier c’était juste, un très mauvais jour. J’ai pas l’intention de déprimer, ou de faire des jours qui restent à passer ici un cauchemar... Si t'es d'accord. “ Il ne veut pas être faible, il ne veut pas plier face à la détresse qu’il vit. Il aimerait seulement qu’ils puissent profiter et admettre simplement qu’il a eut une très mauvaise journée, exceptionnellement une mauvaise journée. Parce qu’il veut encore se convaincre qu’une fois le chapitre clos, il pourra à nouveau porter sa carapace désormais esquinté et se persuader que ça suffira pour le protéger émotionnellement du reste du monde…

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Elle ne pouvait lui en vouloir sur des choses qui se sont passé bien avant même qu'ils ne se connaissent, elle pourrait être effaré de la façon dont il a gérer les choses avec la dite femme enceinte, mais en même temps elle comprenait que tout le monde ne pouvait pas assumer et aussi tout le monde ne pouvait pas croire sans preuve. Ce qui lui posait cependant problème c'est bien ce qui se passait à l'instant présent ou plutôt ce qui c'était passé la veille... parce que Nastya a tendance à être anxieuse alors oui elle voulait des explications complètes et pas aussi vague ou brouillon que celles qu'elle venait de recevoir. Certes, au moins elle avait eut le contexte et certainement que ce ne fut pas simple pour le jeune homme d'en parler, mais il y avait comme des manquements à son histoire, des parts d'ombres qu'elle aimerait connaître.

L'espace d'un instant elle eut une inquiétude en le voyant se lever, non pas qu'elle le pensait violent, mais c'est ce que faisait son père lorsqu'il était énervé et qu'il avait besoin de se détendre. En réalité, la seule réel façon pour lui de se détendre fut de frapper son fils, mais il s'était bien gardé de le dire ça et Sacha ne lui en avait rien dit sauf le jour où tout se brisa. Depuis elle voyait ce geste d'un autre œil la jeune Russe et elle resta alerte. Encore une fois, elle tentait de rassembler les mots du jeune homme pour tenter de réellement comprendre la situation, elle ne comprenait pas en quoi ça lui mettait la pression de savoir qu'elle était là, le disait lui-même qu'il était revenue à Bowen pour elle, la rencontrer très certainement.

A présent il fallait peut-être digérer une autre information, elle n'était pas la personne vers qui il se tournait lorsque ça n'allait pas. S'il en avait tout à fait le droit, ils ne s'étaient jamais rien promis et elle ne connaissait pas grand chose niveau « relation » durant aussi longtemps, la personne avec qui elle fut le plus longtemps très certainement fut Théo, le père de son fils. Il fallait dire qu'elle sentait une légère blessure à cette constatation alors qu'elle n'avait pas lieu d'être. Comme une gosse elle voulait juste quitter la pièce et se réfugier dans les bras de l'un de ses frères en pleurnichant comme la petite égoïste qu'elle était, mais ils n'étaient pas là, Nastya devait affronter de nouvelles émotions seule. Elle se retrouvait aussi entre le jeune homme qui semblait lui même avoir du mal à gérer ses émotions et les siennes en ajoutant une petite touche d’orgueil. Elle se concentra à nouveau sur lui et fronça légèrement les sourcils, pas émotif ? Mais justement il faut laisser parler ses émotions pour pas que ça explose un jour... enfin elle pouvait parler.

« Il faut surtout que tu crève l'abcès avec certaines personnes et que tu rencontres ta fille pour te sentir mieux. »

L'accent ressort un peu plus, tant pis, elle se contente de dire ce qu'elle pense qui pourrait l'aider. Peut-être des mauvais conseils, mais elle était tout de même encore amère qu'il ne lui dise pas tout, encore une fois il ne lui devait rien.

« J'ai besoin de prendre un peu l'air... »

Elle se leva, hésita un petit instant avant de se diriger vers la porte. Il fait froid dehors et ce n'était peut-être pas recommander de sortir en pyjama et chausson, mais elle avait besoin. Pour réfléchir, pour aussi se reprendre et se dire que finalement elle aussi ferait mieux de ne plus être aussi émotive devant lui si elle ne voulait pas paraître faible.

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Il a enfoncé le majeur et l’index de sa main gauche dans le creux de son épigastre, il ne saurait décrire la douleur qu’il ressent à cet instant lorsqu’elle lui dit vouloir partir. Après tout ce qu’il lui a dit, tout ce qu’il vient de confier sur ses doutes, ses peurs, les épreuves qu’il traverse ces derniers mois en changeant radicalement de vie par amour pour sa fille qu’il n’a jamais eu la chance de connaitre, sa chair, son sang… Non pas sans avoir l’impression de faire un saut dans le vide sans parachute, en abandonnant sa carrière luxuriante à Vegas. Il a l’impression de s’être trompé en se confiant à elle, qu’il aurait mieux fait de laisser couler, de se renfermer comme il l’a toujours fait, parce que c’est comme ça qu’il gère le mieux sa vie et qu’après tout, il ne lui devait aucune explication. Il y a une part de remords, de regret à cet instant qui lui creuse le poitrail et génère cette gêne, cette douleur qu’il encaisse.

Il mit de côté sa désillusion, il a passé sa vie à garder pour lui ce genre de propos, ses doutes, ses peines… N’est-ce pas plus mal au final qu’elle ne l’écoute pas ? Sa priorité bascule, parce qu’il ne veut pas qu’elle s’en aille comme ça.

Ce qui le dérangeait finalement le plus, c’était qu’elle veuille partir comme ça, en pyjama. Il fait très froid, il l’a expérimenté lui-même sans manteau. Certes, la russe est beaucoup plus habituée que lui aux température négatives, mais Theodore ne peut pas la laisser sortir ainsi. “ Nastya, attends... “ Il se dirige vers la porte, non pas pour l’entraver, mais pour capter à nouveau son regard et stopper son intention.

Pourquoi est-ce qu’il se donne autant de mal pour une femme ? Ça ne lui ressemble pas réellement et pourtant, il est bien là, face à la belle brune, à essayer de la retenir. Il tient à elle, plus qu’il ne l’avait imaginé. Ce qui était avant tout un plaisir partagé, un jeu, prend une tournure affective non envisagée. “ J’ai conscience d’avoir mis un coup à notre séjour en disparaissant… J’en suis vraiment désolé. “ Il a bien trop étayé les raisons qui l’ont poussé à disparaitre, il a conscience que dans cette situation se dévoiler n’avait pas d’importance, lorsqu’elle lui a demandé ce qu’il s’était passé… Il a fait l’erreur de croire qu’il était question de la crise d’angoisse, de cette explosion émotionnelle qui l’a submergé, paralysé. Elle ne voulait probablement pas savoir tout ça et il se dit qu’il a commis là une seconde erreur avec la russe. C’était tellement secondaire pour lui, puisqu’il lui a affirmé ne pas être avec une autre femme, le sujet n’était pas clos. “ Je pensais seulement me changer les idées, pour éviter de… Tout ça. “ Oui pour éviter de lui dire tout ce qu’il lui avait bêtement raconté et le rend désormais mal à l’aise même s’il ne veut pas le montrer, les vannes sont cependant désormais fermées et il ne compte plus s’exprimer. “ J’ai longtemps marché et après j’suis allé au casino, c’est là-bas que j’ai oublié mon manteau. “ Une belle preuve de ce fait de son passage là-bas, elle pourrait vérifié si elle le voulait, mais pourquoi est-ce qu’elle ferait ça ?

“ J’veux pas que tu t’en ailles comme ça… “ Il est atrocement sincère. “ Si t’as besoin d’espace, c’est moi qui dois te laisser tranquille… Mais ne pars pas comme ça… S'il te plait... " Depuis quand il supplie ? Merde... " T’as même pas de chaussettes, hm ? “ Il lui adresse un sourire, son sourire si charmant de grand enfant malgré lui. La plaisanterie arrive peut-être un peu trop tôt, mais il sait que si elle quitte le chalet, il ne pourra pas lui assurer qu’elle le retrouvera là lorsqu’elle reviendra. Il est tout à fait capable de se prendre une chambre au casino ou même de prendre le prochain train.

Il est comme ça Theodore, il est le vent.
Mais étrangement, il essaie encore de l’accrocher ici, à lui.

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Les émotions se mélangeaient trop en elle et elle se sentait sur le point de craquer ou d'exploser, elle ne saurait dire si ce serait les larmes ou des cris qui sortiraient d'elle et clairement elle ne voulait pas que le magicien puisse assister à ça. Tentant de se contenir et un peu comme un robot, elle se dirigea vers la porte pour pouvoir sortir mais il l'en empêcha et en un instant elle eut son regard plongé dans le sien, la bouleversant un peu plus. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Elle voulait rompre ce contact et juste sortir, mais à présent elle sentait qu'elle n'en avait plus la force... elle devait mettre son orgueil de côté, tenter à nouveau de bien démêler cette histoire et être là pour lui.

Ce devait être une histoire simple entre eux, sans trop d'attache et sans se promettre quoi que ce soit... mais elle le sentait au plus profond d'elle-même que c'était bien plus de ça et en regardant à présent dans ses yeux, elle sentait son cœur fondre et ses pensées se calmer « fuck » qu'elle aurait pu dire, mais elle ne se permit pas de faire cette grossièreté. Elle n'arrivait pas a parler, tout simplement un nœud dans sa gorge la rendait muette, elle avait besoin aussi de lui demander pardon, de lâcher les vannes, mais si elle le faisait elle avait peur de pleurer et... rendre leur relation bien plus compliqué, enfin non... bien plus sérieuse... Elle sentit une bouffée de panique lorsqu'il lui annonça que se serait à lui de partir si jamais elle avait besoin d'espace et se mit à vivement secouer la tête, ses mains se levant presque instinctivement et sans qu'elle ne s'en rende compte dans une position qui évoquer le fait qu'elle voulait s'accrocher à lui. Puis elle ne pu s'empêcher de rire doucement en entendant sa blague, même s'il était vrai qu'elle n'en portait pas.

« Je... Je suis désolée Theo... »

Son cœur se mit à battre à tout rompre, dans ses tempes et elle n'entendait plus que ça, la pression ne se relâcher pas doucement mais plutôt violemment et elle se laissa aller en le prenant dans ses bras, ou plutôt elle se colla à son torse et entoura son dos de ses bras vu qu'il était bien plus grand qu'elle, elle tentait de retenir ses larmes car elle n'avait pas le droit de pleurer.

« Je suis tellement désolée... mais j'ai eu peur, j'ai pensé plein de truc et je devrais pas t'engueuler alors que t'es pas bien. Excuse moi, s'il te plaît ? Et non, j'ai pas de chaussettes... »

Et cette fois, tant pis, elle allait être de nouveau fragile devant lui mais elle se mit à pleurer sans faire pour autant de bruit, juste les larmes qui coulent sur les joues. Elle tenta de rester comme ça un petit moment avec lui avant de se reprendre et de s'essuyer les larmes avec un bout de son pyjama. Reniflant un peu, elle le regarda à nouveau dans les yeux.

« Je veux t'aider, pour toi et ta fille, dis moi ce que je peux faire. »

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Les vacances ne se passent clairement pas comme prévu, Theodore se serait passé de ses effusions émotionnelles, de ces scènes qu’ils sont en train de vivre, à tel point qu’il se demande si c’est bien réel. Si c’est bien lui, Theodore Kelly, qui se retrouve dans cette situation. Il a tout fait pour ne plus revivre ça, l’amour c’est une chose complexe, fragile et destructeur. Il l’a vécu à Vegas, et il s’était juré de ne plus remettre ça. Alors, même s’il ne veut pas mettre de mots, de nom sur ce qu’il partage avec la russe, une chose certaine… Ce qu’il se passe dans cette pièce y ressemble fortement.

L’on est blessé par l’autre qu’à condition d’apporter du crédit à ses actions, à ses paroles. S’il l’a blessé, elle en a fait tout autant en ignorant ses propos. Une claque qui l’aide à remettre les choses à leur place, à savoir…. Très loin de la surface.

Ce matin, il se sentait encore vulnérable de la veille, mais son instinct d’autoprotection vient de lui redonner les forces nécessaires pour calmer le jeu, pour reprendre le contrôle de ce qu’il dit, de ce qu’il fait. Peut-être n’est-il pas à 100% naturel au final, mais c’est comme ça qu’il se sent le mieux après tout, qu’il a davantage la sensation d’être lui-même. Il lui demande de ne pas partir, non pas par fierté, mais parce qu’il ne le veut pas. Il se sent bien comme ça, dans le contrôle des émotions trop vives, il n’a pas l’impression de s’empêcher de vivre des choses, au contraire, on peut affirmer qu’il a eut et a une vie plutôt palpitante, mais c’est justement parce que sa vie est beaucoup trop hors normes qu’il s’oblige à garder le contrôle sur tout ce qu’il considère comme étant une faiblesse.
‘
Lorsqu’elle refuse de le voir partir, ça le rassure qu’elle partage avec lui ce sentiment, celui de ne pas vouloir voir partir l’autre. Un départ pourrait être la fin de ce qu’ils partagent, quoi que ce soit, c’est une relation fortement plaisante et Theo n’a clairement pas envie d’y mettre fin. Tout était si simple avec Nastya, il aimerait que les choses redeviennent ce qu’elles étaient. Il se dit que c’est en bon chemin, dès qu’il eut entendu son rire.

Il la serra à son tour dans ses bras, accueillant la jeune femme comme il l’a toujours fait contre lui. Sa main glisse doucement derrière la nuque de la brune, puis sur sa joue pour qu’elle relève doucement son regard vers lui, mais aussi pour effacer les larmes qu’il sent sur son épiderme. Lentement sa tête bascule de droite et gauche en signe de négation en lui disant “ Ne pleure pas à cause de moi. “ Cette phrase veut dire tellement de choses, entre autre qu’il ne mérite pas ses larmes et que ce n’est pas ce qu’il veut… “ Il n’y a rien de particulier à faire tu sais, je vais la rencontrer quand je rentrerai à Bowen et seul l’avenir me dira où nous allons… “ Il n’a clairement pas l’habitude de marcher sans savoir où il va, mais il n’a pas trop le choix que d’agir ainsi. Tout dépendait de Perry, celui-ci a accepté cette rencontre, maintenant tout dépend de Penny. Lui ne fait que subir la situation, l’imposer aussi à cette famille qu’il n’a jamais connu et qui tant qu’il en ignorait l’existence ne lui manquait pas le moins du monde. Lui père ? Ça ne lui aurait clairement jamais traversé l’esprit.

“ J’ai juste envie de me changer les idées et oublier ça… “ Oublier cette scène et surtout celle d’hier au soir, même si ça sera toujours dans un coin de leur tête désormais, ça lui plairait qu’ils arrivent à composer avec ça. Caressant toujours sa joue, il se perd dans ses yeux sombres “ Je suis désolé de ne pas être aussi parfait que je n’en donne l’illusion… “ Il est tout déglingué, le Theodore, à l’intérieur. Les défaut ça n’est pas très vendeur, ça n’est pas très fantastique comme on se l’imagine d’une vie de magicien…

“ Pas de chaussettes, pas de soutien-gorge… “ Dit-il alors que sa main placée dans son dos caresse doucement la ligne de sa colonne vertébrale… “ Auriez vous une dent contre les sous vêtements lorsque vous voulez sortir, Mademoiselle Kheinov ? “ Ou alors n’est-ce que pour lui ? Il lui adresse un sourire espiègle, effaçant la dernière larme au coin de son œil. Il sait avant tout qu’il ne veut pas qu’elle pleure à cause de lui, parce qu’il déteste vraiment la voir malheureuse et il a fallu que cette journée existe pour qu’il en prenne conscience. “ J’te laisserai pas tomber comme ça…. “ C’est probablement la seule déclaration qu’il soit capable de faire pour le moment, mais qui est déjà beaucoup.

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L'ego de la russe ne voudrait certainement pas reconnaître qu'elle a blessé le jeune homme, mais elle le sait au fond d'elle, pour cette raison qu'elle s'excusera aussi ensuite, leur relation légère prenait une autre tournure, elle l'avait prit un peu à son insu, ressentant des choses bien plus forte que simplement profiter du jeune homme sans les problèmes à côté, sans être trop impliqué dans la vie du magicien... mais finalement elle aimait plutôt cette nouveauté, même si ça lui faisait aussi peur, elle n'avait jamais réellement aimé quelqu'un alors elle ne saurait dire les signes... il lui faudrait l'aide de quelqu'un et son choix se porterait plutôt sur la petite amie de son frère que ce dernier. Le sachant trop protecteur, il serait capable d'éloigner Theo pour ne pas risquer le brisage de cœur.

Elle avait menacer de sortir, en réalité ce n'était en aucun cas une menace ou pour le faire réagir, mais un besoin pour elle de sortir de cette situation qui la rendait bien trop tendue, de tout ce qui lui échapper à l'instant et le fait qu'elle c'était rendu compte qu'elle aurait pu être jalouse ou mal prendre le fait qu'il soit avec une autre alors que concrètement... il était libre vu qu'ils n'avaient posé aucune fondation, aucune condition quant à leur propre relation. Mais ils ne voyaient personne d'autre, par choix. Lorsqu'il lui coupa la route, il réussi à la radoucir et aussi la mettre devant ses fautes en quelque sorte, il disait devoir être celui qui devait partir si elle avait besoin d'air mais elle n'en aurait que pour peu de temps mais pour lui se serait certainement plus long, alors elle paniqua intérieurement et voulut juste s'accrocher à lui ? Ne pas le perdre, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait soudainement pas envisager, le voir réellement partir, alors la tension fut relâcher et quelques larmes avec.

Elle non plus n'aimait pas lorsque quelqu'un la voyait ainsi, vulnérable, montrant une faiblesse de plus et pourtant il l'avait aussi vu ainsi lorsque son père avait eut l'idée de la ramener avec lui en Russie. Mais elle n'y avait plus sa place là bas, sa place était ici... enfin à Bowen. Ça lui faisait du bien, de sentir soudain la pression s'en aller, mais en même temps elle ne voulait pas lui faire de la peine lorsqu'il comprit qu'elle pleurait, elle apprécia de sentir cette chaleur autour d'elle alors qu'il la prenait aussi dans ses bras, puis le parcourt de sa main réchauffant sa nuque, puis sa joue. Elle voulait l'aider, mais il n'y avait rien qu'elle puisse faire.

« Désolée... et... je pourrais tenter un gâteau si elle aime ça et si ça peut t'aider ? »

Facilité la rencontre, le dialogue autour d'une pâtisserie russe il y avait mieux, mais sait-on jamais... puis c'était aussi une façon pour la brunette de se faire aussi pardonner. Elle hocha doucement la tête lorsqu'il dit vouloir se changer les idées et oublier ce qu'il venait de se passer, elle aussi n'était pas contre oublier ce moment, elle eut un petit sourire lorsqu'il s'excusa de ne pas être aussi parfait.

« C'est vrai que pour un illusionniste, c'est un peu dommage... mais je t'aime bien tu sais Theo ? Parfait ou pas parfait, pour moi tu l'es... puis ta vu mon caractère ? Je suis pire que mon frère ! »

Un petit rire s'échappe de ses lèvres alors que ses dernière larmes ne sèchent, bon elle n'était pas pire que Sacha et heureusement pour le jeune homme ou ils seraient vraiment dans la merde les deux ! Elle l'écouta ensuite et eut un petit sourire quant il fit un petit état des lieux sur ce qu'elle ne portait pas... il semblerait que son esprit se mette légèrement à dévier. La jeune femme sentit des frissons alors qu'il caressait son dos le long de sa colonne vertébrale, elle adorait ça, mais souvent ça lui donnait des envies un peu... spéciales.

« Peut-être ? Elle se mit sur la pointe des pieds, rapprochant ses lèvres de son oreille pour y susurrer. Qui sait si j'ai quelque chose sous mon short ? »

Elle se replaça bien, un petit sourire malicieux aux lèvres, il serait certainement déçu et amusé de voir qu'elle portait bien quelque chose, mais que le tissu se faisait rare sur le galbe de son fessier car elle avait opté pour un string plutôt qu'une culotte. Caressant doucement son dos à son tour, elle sentit son cœur battre un peu plus fort en l'entendant faire une sorte de déclaration, elle se sentait à nouveau envahi par des émotions, mais aucune ne fut négative cette fois. Alors elle captura ses lèvres des siennes un instant.

« Moi non plus je ne te laisserai pas tomber... »

Son regard croisa le sien, s'abandonnant totalement à se dernier et laissant peut-être transparaître les sentiments qu'elle lui portait et peut-être aussi une petite pointe de désir qu'il commençait à faire naître avec ses caresses. Innocemment, elle passa ses mains sous le tissu qui recouvrait la peau du magicien pour pouvoir venir directement la toucher, penchant très légèrement la tête pour faire la petite fille sage.

« C'est que j'ai un peu froid sans sous-vêtement moi, alors il faut que je me réchauffe avec ta peau ! »

Elle ne pu retenir son petite sourire espiègle cependant.

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Si tout pouvait se résoudre avec des gâteaux, assurément Theodore prendrait des cours de pâtisserie, malheureusement et heureusement, la vie est plus compliquée que cela. Il lui sourit cependant avec tendresse, touché par le fait qu’elle souhaite malgré tout aider. Malgré tout ce qu’il vient de se passer en si peu de temps, des vacances qui auraient dû être reposante, sans la moindre prise de tête…. On ne peut pas dire que tout s’est déroulé comme prévu, mais forcé de constater que ce n’est pas forcément une mauvaise chose. “ Pourquoi pas… “ Il n’a aucune idée encore de comment aborder Penny, peut-être que le gâteau aidera, il n’en sait rien, il n’est pas encore dans la phase où il a pris ce genre de décisions. C’est tellement difficile d’avoir été séparé tout ce temps sans le savoir avec le chair de sa chair, tellement douloureux de réaliser tout ce qui est perdu pour toujours. Il reste l’avenir, mais il y a ce vide… Ce vide en lui qui le consomme depuis, qui lui a fait perdre raison lorsque Concho l’a mis à mal vis-à-vis de cette situation d’une extrême complexité.

Il ne croit pas Nastya pire que son frère, à vrai dire, il apprécie Sacha. Ils sont amis, c’est ce qui a permis qu’il travaille au Delirium et qu’il rencontre sa jolie jeune sœur… “ Peut-être qu’avec toi, j’ai juste pas envie de faux semblants… “ Il ne se pense pas menteur, mais il sait qu’il dissimule beaucoup, c’est son travail, mais c’est ce qu’il fait depuis tellement longtemps. L’arrivée de Penny dans sa vie le rend plus vulnérable, il doit apprendre à ouvrir son cœur et ça le terrifie. Il a toujours été avare en démonstration affective, ça a commencé à la mort de son père lorsqu’il était enfant, quand son frère ainé Thomas se positionnait face à lui comme un nouveau papa, ça a été très compliqué à gérer pour lui du haut de ses sept ans. Il n’a pas accepté de souffrir, il n’a pas accepté d’être perdu, d’être en colère à ce point. Tout comme il n’a pas supporté d’être en colère contre Concho, au point de risquer de tout foutre en l’air avec Nastya, de perdre ce lien qu’il ne pensait pas si fort jusqu’à ce jour.

Pas de faux semblant, ne pas la laisser tomber. C’est probablement le maximum qu’il puisse exprimer pour le moment, ce qui est beaucoup quand on le connait, quand on sait à quel point c’est difficile de lui arracher de la bouche des mots comme je t’aime. Il ne sait par ailleurs pas s’il l’aime, l’amour il a déjà connu ça plusieurs fois dans sa vie, notamment deux fois où ce fut très fort. Il n’est pas le genre d’homme qui fonctionne au coup de foudre, l’amour ça s’insinue toujours doucement, au fil des jours et des sourires échangés…

Ils sont si proches et ce baiser fut tellement bon. Fort de ce sentiment de réconciliation, d’une passion animé par leur malice, mais aussi presque comme pour sceller un pacte, sceller les promesses de ne pas s’abandonner. Theodore ne pouvait pas résister à l’envie de l’embrasser lui aussi, sentant les mains de la brune sous son t-shirt il ne perdit pas vraiment de temps pour l’imiter et caresser son dos nu sous son fin vêtement.

Il sourit lorsqu’elle prétextait avoir froid, ce qui fit sourire le magicien. Il sembleraient qu’ils s’accordaient à adopter la bonne vielle méthode du sexe pour apaiser les tensions après une dispute. Pourtant, il n’y avait plus aucune tension à cet instant, il avait surtout envie d’elle, d’être si proche d’elle, de ressentir ce lien, cette harmonie entre eux. Il dépose une série de baisers au creux de son cou en glissant ses mains sous l’élastique de son short et lui chuchoter à son tour provoquant en caressant ses formes nues au vu de son choix de sous vêtement “ Mmm... T’as mis ça pour moi ? “ Elle aurait fait difficilement plus attirant, il joue un peu avec cette ficelle avant de remonter ses mains dans son dos une nouvelle fois, relevant son vêtement pour le lui ôter sans plus de sommation. Il l'attire vers la chambre sans parvenir à cesser de caresser sa peau et de venir embrasser cette dernière si ce ne fut pour lui dire : “ On a deux nuits à rattraper... “ Les deux jeunes gens ne risquaient pas de beaucoup sortir du chalet pour cette journée à l’autre bout du monde dédié à aller au bout de leurs plaisirs.

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