Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Celle-là, tu l'avais pas vu venir ...! (Amara + Shane)
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Sujet: Celle-là, tu l'avais pas vu venir ...! (Amara + Shane) Jeu 10 Fév 2022 - 10:20
Amara & Shane
Me voilà invité à dîner ce soir chez ma sœur. Nous nous étions revus depuis ma libération mais sans trop nous attarder si ce n'est en querelles diverses... . Christina ne m'a toujours pas pardonné ce que j'ai fait de ma vie et la façon dont j'ai tourné le dos à ma propre famille, autant à elle qu'à ma gosse et mon ex-femme. Chris et moi, ça a de toute façon toujours été un peu tendu. Elle a toujours eu pour ainsi dire ce penchant pour la pseudo bourgeoisie, manières impeccables, luxe, mondanités en tout genre... et sur ce plan là, elle a bien réussi, autant au niveau professionnel que privé. Elle a épousé un homme riche qui lui a assuré un train de vie fort aisé. Leur couple est réputé en ville et aux environs.
J'arrive à proximité de la maison. Le portique imposant ouvrant sur la propriété me fait l'effet d'un poids lorsque je passe dessous, comme prêt à s'effondrer sur moi pour me barrer le passage. La propriété me parait plus immense encore que jamais et légèrement hostile. Un sentiment récurrent qui s'empare de moi quand je viens ici, sans doute parce que je ne fais pas partie de ce monde tout en apparence et que Christina me l'a pour ainsi dire toujours fait ressentir. Comme si j'étais le vilain petit canard de la famille. Avoir un frère qui abandonne tout derrière lui et qui par-dessus le marché a fait un long séjour en prison, a de quoi entacher son image et elle m'en veut sans aucun doute principalement pour ça. Foutues apparences, qu'est-ce que j'en ai à foutre ?! A se demander comment on arrive encore à se côtoyer par moments. Mais il demeure certes, de l'affection entre nous. Après tout, enfants, nous étions inséparables. Ça compte... quoi que l'on soit devenus. Et puis la famille, c'est important. Ça me va bien de dire ça quand on voit comment j'ai tiré un trait dessus à une période... .
Tandis que je remonte l'allée, l'imposante demeure victorienne se montre. Tout est toujours impeccablement entretenu. Ça n'a rien d'étonnant avec les quelques personnes que ma mère emploi sur le domaine. Je reste un instant dans la voiture une fois garé devant, les mains crispées sur le volant alors que je redoute de faire le grand saut et d'affronter ma frangine et ses répliques parfois acerbes. Pas parce que j'ai peur mais parce qu'à partir du moment où j'aurais franchi le pas de la porte, elle me déversera lentement mais sûrement son venin, de façon toute subtile qui plus est. Enfin tout dépend de si elle se pose en donneuse de leçons ou non. Allez, il est temps d'y aller. Je descends de mon pick-up et réajuste ma veste en grimpant les marches menant à l'immense perron circulaire qui fait tout le tour de la maison. Christina ne tarde pas à venir m'ouvrir.
- Ah te voilà ...je vois que tu as enfilé une tenue de circonstance, comme toujours... déclare ma sœur en me regardant de haut en bas comme pour juger ma tenue qui fait apparemment tâche alors qu'elle, porte une robe superbe et Dale son époux, un pantalon à pinces et une chemise couplée d'un veston impeccable. J'arque un sourcil en regardant mes fringues. Jean, chemise et veston, je trouve que ça le fait dans le style un peu habillé tout en restant décontracté. Elle secoue la tête et m'adresse un de ses sourires affectueux qui témoigne qu'elle a l'habitude avec moi et que ce n'est pas si grave. Christina n'est pas que cette femme toute en apparence, elle est au fond d'une gentillesse infinie derrière ses grands airs. C'est une crème avec les personnes même si par derrière, elle a tendance à bien souvent critiquer mais malgré tout, elle est toujours prête à se donner pour les autres. Elle est appréciée pour ça. Certes, c'est sans doute principalement pour l'image qu'elle revoit mais voilà, quand elle laisse tomber le masque, c'est une personne charmante qui est pleine d'amour pour sa fille et sa nièce. Elle a toujours beaucoup aimé ma femme, enfin mon ex-femme. Et je crois savoir qu'elle les a pas mal soutenu elle et ma gosse, lorsque j'ai tout foiré il y a dix-neuf ans de cela.
Quoi qu'il en soit, elle semble plus prompt ce soir à se montrer moins portée sur les convenances. Je retrouve ma frangine d'autrefois, celle qui discute et enchante la maison par son rire sur des sujets légers. Et c'est là ce qui me met un peu la puce à l'oreille. Certes, il lui arrive de redevenir simple, sans chichis mais c'est quelque peu flagrant ce soir, ça ressemble à une comédie. Je ne comprends qu'après un instant alors que j'entends un léger chahut et la voix de ma nièce Deva. Nous sommes en train de prendre l'apéritif quand celle-ci débarque accompagnée d'une amie dans le salon. Ou presque... une amie qui ressemble à ma fille... . Je le sais pour avoir vu quelques photos récentes sur un de ces réseaux sociaux à la noix et en ayant aperçu il y a peu, une photo d'elle et de Deva dans un cadre accroché au mur dans l'entrée. Je recrache ma gorgée de Bourbon, manquant de m'étouffer en toussotant face au fait accompli. Le malaise me crispe immanquablement et mon cœur s'emporte comme un fou. C'est ma môme là devant moi. Putain de merde ... Christina... ! Je sentais bien que ça cachait quelque chose... . Il a fallu qu'elle prenne les choses en main plutôt que me laisser y aller à mon rythme et trouver comment faire le premier pas. J'ose à peine regarder ma môme, m'essuyant la bouche. Ce ne sont pas du tout les retrouvailles que j'envisageais. Je ne trouve pas les mots. Quoi dire dans pareille situation qui plus est ?! Est-ce qu'elle me reconnait bien au moins ? Elle a bien du voir des photos de moi, je n’ai pas tant changé que ça, j'imagine et puis mon image a du rester imprimée dans ses souvenirs.. à part si elle m'a volontairement effacé. Je suis comme tétanisé. Pris de cours, incapable d'avoir la moindre réaction si l'on peut dire, un minimum adéquate. Alors mon cerveau vrille et choisi une fois de plus la fuite. Je me redresse soudain et embarque Christina par le bras jusque dans la cuisine pour lui passer un savon. Je n’ai même pas adressé un salut à ma fille, j'ai à peine osé la regarder et voilà qu'elle m'entend sans doute gueuler après ma sœur. Car l'échange qui se voulait au départ discret, s'intensifie face à la réaction de Christina qui me lance des répliques incisives ponctuées de reproches sur le fait qu'il fallait bien que quelqu'un démine la situation. L'échange n'aboutissant à rien de bon, nous retournons dans le salon. Dale déclare que les filles sont remontées à l'étage. Pas étonnant. J'ai envie de les rejoindre et rassurer ma fille sur ce quiproquo et le côté déplacé de ma réaction. J'imagine qu'elle est en larmes. Mais Christina me barre la route alors que je me dirige vers l'escalier.
- Hors de question, tu es foutu de tout gâcher. Laisse-moi m'en charger.
Je laisse échapper un grognement ressemblant à un consentement forcé mais elle a sans doute raison. Encore faut-il pouvoir puisque Deva et Ama sont apparemment sorties. Sans doute trainent-elles dans les rues pour prendre l'air sous l'initiative de Deva pour changer les idées de sa cousine.
Ce soir, tu es invitée à diner chez ta tante. Bien que ton que ton père a déserté ta vie alors que tu n'avais que six ans, tu as tout de même gardé contact avec ta famille du côté paternel et tu t'estimes chanceuse d'avoir pu compter sur elle après cette absence qui a été difficile, mais qui a aussi créé une crainte énorme de l'abandon dans ta vie. Heureusement, ta tante ne t'as jamais laissée tomber et tu as donc toujours pu compter sur elle. Tu l'as avertie du fait que tu viendrais après ton travail puisqu'elle le sait bien, tu es vendeuse dans une grande boutique assez réputée. Avant de les rejoindre, tu fais donc rapidement une petite escale afin d'enfiler une jolie robe ainsi qu'une paire d'escarpins, aimant tout particulièrement être féminine et bien apprêtée. D'ailleurs, tu en profites également pour amener un brin de fraicheur à ton maquillage de la journée. Une fois fin prête, tu te rends en direction de la somptueuse demeure où réside ta tante Christina ainsi que son mari et leur fille, ta cousine Deva que tu apprécies tout particulièrement. De plus, tu as bien besoin de demander quelques conseils à ta tante au sujet de l'amour, affaire un peu trop délicate pour toi qui n'es jamais réellement tombée amoureuse. En t'y rendant, tu es bien loin de te douter du plan un peu foireux mis en place par ta tante tant aimée pour ce soir. Selon toi, une soirée tranquille s'annonce et rien de plus. C'est donc la conscience tranquille et en étant parfaitement à l'aise que tu les rejoins, prenant ta voiture pour rejoindre leur maison..
Une fois arrivée sur place, tu te gares, remarquant un pick-up que tu n'as encore jamais vu. Tu te dis simplement qu'un de leur ami est présent ce soir, ne te doutant pas un seul instant de la supercherie qui a été planifiée par ta tante. Tu toques à la porte et c'est ta cousine qui t'ouvre la porte. Ni une ni deux, tu la prends dans tes bras afin de la saluer, étant toujours très heureuse de la voir. Deva ! Je suis tellement contente de te voir. Dis-tu avec un enthousiasme certain. Cette maison est bien plus grande que ton appartement mais étrangement, tu parviens à t'y sentir à l'aise. Probablement parce qu'on t'as toujours fais savoir que tu es la bienvenue ici. Elle t'emmène dans le salon où sont les autres personnes. Bonsoir tout le monde ! Lâches-tu avec une certaine joie de vivre tout en ayant un immense sourire que tu perds bien rapidement en remarquant une présence anormale que tu as connu très peu de temps. Tes souvenirs à son sujet sont assez flous pour certaines choses mais une chose est certaine, c'est que tu ne pensais pas le revoir de si tôt. En le revoyant, tu as l'impression que ton monde s'écroule autour de toi, ton regard se posant sur ta tante Cristina. Il fait quoi ici lui...? Après une absence si longue, tu as perdu tout espoir de le revoir un jour. Cet homme est le symbole même de l'abandon de celui qui était supposé t'aimer plus que tout au monde. Forcément, c'est douloureux. Cet homme n'est autre que ton père, un titre que tu es incapable de lui donner. Voilà des années que tu ne l'as pas appelé papa. D'ailleurs, il t'a à peine adressé un regard avant d'emmener ta tante dans la cuisine. Comme si tu n'étais qu'une étrangère pour lui. En tout cas, c'est l'impression que tu as. Entre ta tante et lui, tu entends le ton monter et, étrangement, tu as juste envie de t'en aller.
Ton regard se pose dans celui de ta cousine, tu es encore sous le choc de cette présence, de ces retrouvailles. Dix-neuf ans, ce n'est pas rien. Ecoute, je crois que je vais y aller... Dis-tu d'une voix quelque peu brisée, étant réellement blessée par son absence et surtout chamboulée par ses retrouvailles brutales. Deva ne perdant pas de temps afin de te proposer un autre projet. Pars pas comme ça... Tu préfères pas qu'on sorte pour te changer les idées? Te répond-t-elle en l'absence de sa mère. Tu y réfléchis l'espace d'une demi seconde. Sortir ou rentrer chez toi en retournant cette situation dans tous les sens et en essayant de comprendre ce qui s'est réellement passé ce soir ? Le choix est vite fait. Pourquoi pas. Tant que je peux l'éviter... Je suis pas prête à passer une soirée complète en sa présence après une absence de dix-neuf ans dans ma vie. C'est trop abrupte pour toi, ce que ta cousine semble comprendre. Elle t'emmène donc à l'extérieur avant que sa mère ne s'en rende compte, partant donc rejoindre l'une des boites de nuit où il t'arrive de te rendre en sa compagnie. Avant ça, tu as besoin d'accuser ce retour trop brutal pour toi.
Arrivée dans ce fameux bar en compagnie de Deva, tu prends place à une table. Alors que le serveur s'approche pour savoir ce que vous désirez, ta réponse ne se fait pas attendre. Un verre de ce que vous avez de plus fort. Et toi alors ? C'est moi qui invite. Dès qu'elle a répondu, le serveur repart afin de faire parvenir votre commande. Tu ne bois pas à outrance, tu as même tendance à être raisonnable mais ce soir, tu as juste ce besoin d'oublier. De ne plus penser. En ce moment, tu as l'impression que ta vie s'écroule autour de toi, que tout te file entre les doigts. Entre cette histoire quelque peu compliquée avec River et les retrouvailles avec ton père, c'est un peu trop difficile à encaisser pour une seule personne et en aussi peu de temps. Bien-sûr, tu aurais pu lui dire le fond de ta pensée mais à la place, tu as fuis. Tout simplement.
Javajunkie
Invité
Sujet: Re: Celle-là, tu l'avais pas vu venir ...! (Amara + Shane) Ven 11 Fév 2022 - 11:51
Amara & Shane
J'ai encore tes mots dans la tête... "Il fait quoi ici lui...?" Les minutes s'égrainent longuement alors que j'entends Christina arpenter l'étage en appelant après vous deux. Dale s’enquiert de ce qui se passe en se postant en bas des escaliers, il semble que vous soyez sorties. Il va alors jeter un coup d’œil dehors histoire de voir si vous êtes postées dans un coin de la propriété tandis que je reste comme un flan au milieu du salon. Aucune trace. Vous avez du sortir en ville pour mieux vous éloigner de ma présence et de l'ambiance... . Quel con ... quelle idée de quitter la pièce pour me quereller avec ma frangine ! Je reprends place sur le canapé et coudes appuyés sur les genoux, je plonge la tête entre mes mains.
- Inutile de ruminer Sasha.
Ma soeur a toujours préféré mon second prénom. Pour l'heure, elle emploie une voix douce mais malgré tout je ne peux retenir un dernier reproche à son encontre tandis qu'elle se réinstalle devant moi sur le canapé d'en face et que Dale revient bredouille.
- Tu croyais quoi sérieusement ?! Qu'on allait gentiment se saluer et taper la causette ? Tu t'imaginais qu'on allait être à l'aise l'un et l'autre ?
- Comme je te l'ai dit Sash....
- Non, la coupais-je d'un ton ferme. Ta méthode n'est pas toujours la meilleure. T'avais pas à intervenir, encore moins dans mon dos, bordel !
- Calmons-nous un peu, intervient Dale.
- Toi, la ferme ! m'emportais-je.
Il se relève et fait mine d'aller se servir un verre d'autre chose. Je désigne Christina d'un doigt accusateur.
- T'avais pas à t'en mêler. J'attendais de trouver le bon moyen de pointer le bout de mon nez dans sa vie sans trop la chambouler.
- Dans combien d'années.. ??
Je ne réponds pas, vide mon verre d'une traite et me casse. Je songe un instant que les mômes pourraient très bien revenir d'ici un petit moment, et ce serait alors une nouvelle déception pour ma môme de ne plus me trouver là. Mais je n'ai pas la patience face à ma soeur et son insistance pour avoir toujours le dernier mot. Je me tire ainsi sans un mot de plus, adressant juste un signe de tête à Dale et esquissant un geste qui signifie "laisse tomber" à ma frangine tandis que je quitte le salon.
Je ne sais pas combien de temps j'erre en ville et alentours. J'ai la dalle. L'apéritif était bien maigre, j'ai à peine eu le temps de grignoter que Amara et Deva ont débarqué. Pour autant, je n'ai pas envie de manger, l'esprit trop tourmenté pour avaler quelque chose. Je ne sais pas où vit Amara sinon j'aurais tenté un tour par chez elle. Je ne sais combien de temps passe durant mon errance. Ce n'est qu'une fois sorti de la station essence pour refaire le plein d'essence après un moment, que je reçois un coup de téléphone. C'est Deva. Elle me dresse vite fait le topo de la situation. Toutes deux se trouvent en boite de nuit. Ama et elle ont un peu trop bu et à un moment donné, elle a perdu de vue ma fille parmi la foule et pas moyen de remettre la main dessus.
- Où ? lançais-je simplement pour qu'elle me file le nom de la boite. Okay, tu m'attends près de l'entrée.
Je raccroche parce qu'elle a très peu de batterie et je prends aussitôt la direction indiquée. Je n'aime pas ça. Qui sait sur qui on peut tomber dans ce genre d'endroits. Je connais bien. Y'a toujours de sales cons pour profiter de ce type de situation et entrainer une meuf ivre avec eux. Dans tout ce bordel, je culpabilise qu'Ama se soit enivrée sans doute à cause de moi. Putain mais quel bordel tu as foutu Christina ??!! En vrai, je ne peux pas m'en prendre qu'à elle, il y a eu ma réaction à la con et surtout, j'ai merdé bien avant ça en tardant à recontacter ma fille. Chose que j'aurais du faire bien avant ma libération. Concours de circonstances à la con ! J'arrive bientôt sur place et rejoint Deva qui propose de chercher chacun de notre côté et se retrouver à tel endroit dans cinq ou dix minutes. La boite est blindée. Ça ne va pas être facile. Deva me rejoint bientôt en m’apercevant de loin et m'indique que tu es dans les toilettes des filles, et que tu n'es pas bien du tout. Je la suis, peu importe mon intrusion dans cette pièce réservées aux nanas. On te trouve ainsi mal en point mais ce n'est que le simple coup de l'ivresse qui t'as rendu nauséeuse. Nous te soutenons ainsi chacun d'un côté. Je dégage tes cheveux et te demande si ça va aller. Premier contact physique et oral. C'est bien pour un début, j'arrive au moins à trouver quoi dire sous l’inquiétude. Nous nous dirigeons vers mon véhicule et nous t'aidons à t'installer avec Deva. Direction chez ma soeur comme m'y presse Deva pour pas que "maman" ne trouve son lit vide en venant voir si elle est rentrée et bien au lit à cette heure. Une fois déposée cette dernière en douce, je l'observe grimper agilement par le treillage qui court le long de la façade pour regagner sa chambre dont elle a laissé le bas de fenêtre légèrement ouverte. Maligne ... .
- J'espère que t'es pas aussi chipie que ta cousine ... lançais-je sans réfléchir pour faire un léger trait d'humour qui risque de faire flop. Je fais demi tour et reprend la route. Tu as l'air toujours vaseuse et le trajet en voiture ne doit rien arranger. Je songe à te demander où tu crèches mais quelque chose en moi me dit de profiter de l'occasion pour te ramener à la maison et prendre soin de toi au moins pour quelques heures le temps que ton malaise passe.
- Ça va aller ?
J'ai failli dire "ma puce" mais ça semblerait déplacé et tu risque de me rire méchamment au nez. Combien de fois j'ai imaginé des scènes de retrouvailles ou des moments complices partagés ensemble, à pouvoir t'appeler ma puce ou tout autre surnom qui te montrerait à quel point je t'aime. L'émotion est là, induite par ta présence à mes côté et teintée par un brin d’inquiétude. Et je sais que ce n'est pas le moment, mais ce trop plein d'émotions monte et il me faut le contenir en meublant le silence.
- Je suis désolé pour mon attitude de tout-à-l'heure...
Dès que tu en as eu l'occasion, tu t'es fais la malle comme une adolescente qui fait le mur dans le dos de ses parents. Plutôt bon exemple puisque tu l'as fais pour fuir ton paternel. Pour ta défense, tu avais ce besoin de l'esquiver, de ne pas lui faire face ce soir. Pas après tout ça. A vrai dire, tu pensais qu'il était bien loin de Bowen et avec les années, tu as dû apprendre à ne pas t'en soucier, à arrêter de te poser mille et une question à son sujet. Dans tous les cas, tu as besoin d'air, besoin de t'éloigner pour réaliser qu'en fait, il est bel et bien en ville et qu'il ne t'as jamais contactée. Même si tu pensais que ça te ferait ni chaud ni froid, ça te blesse au plus haut point, mais tu as du apprendre à intérioriser ta douleur lorsque ça le concerne. Surtout qu'à ton sens, il a agit comme si tu étais une étrangère et rien de plus. A croire qu'il en a oublié qu'il avait une fille dans l'équation. Dix-neuf ans qu'il est parti, dix-neuf ans que tu n'as eu aucune nouvelle de lui. C'est sacrément long quand tu y repenses. Tant d'années où tu n'as eu aucun modèle masculin, où il a brillé de son absence et non de sa présence. Le revoir après tant d'année sans un mot d'explication, rien du tout, tu ne pouvais pas réellement le prendre bien, c'est certain.
Heureusement que ta cousine t'as proposé cette sortie totalement improvisée. Partir et t'éloigner de lui te feras certainement du bien, n'étant pas prête à l'affronter dans l'immédiat. Sans ça, tu serais assurément rentrée chez toi à y repenser en long, en large et en travers. Ou alors tu aurais probablement appelé River, ce qui n'aurais pas été une mauvaise idée non plus même si ce n'est pas avec lui que "boire avec modération" s'invite à vos soirées. Mais dans tous les cas, il aurait certainement été présent pour toi. Tu n'as pas besoin de ressasser la douleur liée à son départ, lui qui était supposé t'aimer plus que tout au monde, envers et contre tout. Oui, une part de toi lui en veut toujours autant de ce départ qui a développé chez toi une énorme peur d'être à nouveau abandonnée par quelqu'un que tu aimes. Si lui l'as fait, pourquoi pas les autres après tout, hm ? Boire pour oublier est la pire idée qui soit, surtout lorsqu'il sera temps de rentrer chez toi mais à vrai dire, tu t'en fiches. Le seul problème est que tu commences déjà plutôt mal puisque tu demandes leur boisson la plus forte en terme d'alcool, ce qui est annonciateur de mauvaises nouvelles puisqu'habituellement, tu sais te montrer raisonnable, n'exagérant pas. Mais ce soir est visiblement une exception.
Après avoir bu quelques boissons, tu t'es levée afin d'aller t'amuser un peu avec ta cousine. Sauf qu'à un moment donné, tu as perdu Deva de vue. Peut-être parce que tu as commencé à te sentir nauséeuse, l'alcool faisant son effet un peu plus rapidement que tu ne l'imaginais. Tu as rapidement filé aux toilettes. Tu es donc bien loin d'imaginer qu'elle a profité de t'avoir perdu de vue pour appeler ton père. En toute honnêteté, tu l'en aurais certainement empêchée si tu étais à côté d'elle, mais ce n'est pas le cas puisque tu es seule dans les toilettes. D'ailleurs, tu ne sais pas exactement combien de temps tu y es restée enfermée. Dix minutes, peut-être quinze ? En tout cas c'est ce que tu imagines mais tu n'en as aucune idée. C'est lorsque ton père te rejoins que tu réalises qu'il est probablement là car elle l'as appelé. Eh merde... Penses-tu. Enfin, d'un côté, il est un peu mal placé pour t'engueuler, pas vrai ? Face à sa question, tu réponds avec une certaine honnêteté. J'en sais rien. Et cette réponse ne concerne pas que ton abus avec l'alcool de ce soir, chose qui arrive très rarement. Avec de l'aide de ton père ainsi que de ta cousine, tu rejoins la voiture dans laquelle tu t'installes, n'oubliant pas de t'attacher.
La première étape reste de ramener ta cousine chez elle afin que ta tante ne l'engueule pas, qu'elle puisse se douter de rien. Après tout, elle aurait simplement pu t'accompagner prendre l'air ! Mais le truc qui t'angoisse reste cette idée de te retrouver seule à seul avec lui. Le trajet menant jusqu'à leur maison te semble un peu trop court à ton goût et ce moment tant redouté pointe le bout de son nez : tu es seule dans cette voiture avec ton père. Face à cette phrase qu'il te lance, tu ne contrôles pas vraiment la réponse qui sort de ta bouche.
Tu ne te poserais pas cette question si tu avais fais partie de ma vie. Parce que tu le saurais.
Bien-sûr, tu réalises à quel point ça peut être douloureux pour lui d'entendre ça. Mais il faut qu'il comprenne que pour toi aussi, ça a été difficile. L'alcool peut te rendre encore plus directe que tu ne l'es en temps normal et tu t'en voudras peut-être d'avoir manqué autant de tact avec lui. Le trajet en voiture te fait tourner la tête, ça te rend vaseuse et plutôt mal, mais tu encaisses. Après tout, c'est de ta faute, tu as bu en sachant que ça te mettrait dans un état lamentable, tu ne peux qu'assumer tes erreurs. Il semble cependant soucieux de ton état et tu avouerais ne pas savoir comment réagir face à ça.
Ca ira mieux dans quelques jours, je suppose.
Une fois que l'effet de l'alcool sera passé et une fois que tu auras passé la phase "gueule de bois", probablement. Ta tête se pose contre la vitre, regardant le paysage défiler sous tes yeux. Bien que ça te rend encore plus nauséeuse, c'est une forme d'échappatoire pour toi de reposer ton attention sur autre chose. Suite à ses paroles, tu relèves la tête afin de reporter ton attention sur lui.
C'est la seule chose pour laquelle tu es désolé ?
Demandes-tu d'un ton sous-entendant une certaine douleur, mais aussi des reproches liés à son absence. Après tout, tu ne sais pas ce qu'il a fait pendant ces dix-neuf années d'absence étant donné que tu n'as jamais eu un seul message, rien du tout.
Javajunkie
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Sujet: Re: Celle-là, tu l'avais pas vu venir ...! (Amara + Shane)
Celle-là, tu l'avais pas vu venir ...! (Amara + Shane)