Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Lentement, le ciel semble se dégager. Les nuages se dissipent et la voie paraît se tracer sur le sol. Evidente quand, pourtant, les douleurs du passé enserrent la gorge et font frissonner. Armin a choisi de ne pas avoir peur. Déposer ses valises dans cet endroit qu’il ne connaît pas est une expérience qu’il a envie de vivre pleinement. Ses doigts s’agrippent sur la poignée de sa valise tandis qu’il rehausse son sac particulier sur ses épaules – l’un de ses chats, Pivoine, y est installé. Bien sûr, il y a le hublot lui permettant de voir tout ce qui se passe, ainsi que des trous faits pour que l’animal puisse respirer. Dans son autre main, dans une cage de transport, c’est Solace qui miaule, moins prompt à se balader dans le coin.
— ça va aller, Solace.
Agenouillé pour caresser le bout de son museau, le coréen finit par relever la tête à son tour. Il fait vraiment chaud et il est bien temps qu’il arrive à l’appartement en colocation pour lequel il a récupéré sa clef. Tirant ses bagages à sa suite, il tait les pensées qui sévissent dans son esprit. Maintenant, il a seulement hâte de pouvoir s’installer et, le lendemain, voir les locaux qu’il a acheté pour bâtir le havre de paix pour lequel il a fui. Une vingtaine de minutes plus tard, le jeune homme, bien qu’un peu essoufflé, s’arrête un bas d’un immeuble. Après vérification de l’adresse, il s’engage dans le hall d’entrée, presse le bouton de l’ascenseur en ayant réussi à y rentrer avec toutes ses affaires. Pendant que les quelques étages défilent, Armin se sent de plus en plus nerveux. Et s’il ne s’entendait pas avec sa colocataire ? Et si ses chats la dérangeaient ? Et s’il ne parvenait pas à vivre dans cette nouvelle ville ? Et si… La porte de l’ascenseur s’ouvre et il déglutit. S’engage dans le couloir, frappe à la porte avec le bon numéro. Son cœur bat à fond sous sa poitrine et il sent Pivoine qui s’agite un peu dans le sac à dos. Solace paraît tout à coup le plus calme de la bande.
— Bonjour, je suis Armin Seong… C'est moi qui ai loué la chambre libre.
Anglais qu’il manipule de son mieux quand les manières, à l’évidence, se poursuivent : il se courbe légèrement devant la jeune femme qui a ouvert la porte. Puis, comme si cela ne suffisait pas pour qu’il se fasse remarquer de tout le bâtiment, Armin voit l’un de ses sacs (déposé sur le dessus de sa valise) tomber au sol et y déverser une partie de son contenu. Aussitôt, ses oreilles prennent une teinte rosée. Il s’excuse, se baisse et ramasse rapidement le tout. Solace s’est remis à miauler et Pivoine à s’agiter.
— Ils… ils sont un peu nerveux, mais ce sont de bons chats.
Il lui offre un léger sourire, gêné, patientant pour entrer. Ils sont un peu nerveux, oui, mais il n’y a pas que les chats qui le sont.