will they find our hiding place ? ft. hunter

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Will they find our hiding place ?

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☾☾ L’école… Endroit d’apprentissage, de savoirs, d’acquisition de notions futiles ou au contraire, importantes… Endroit anxiogène pour certains, lieu de rassemblement entre amis plus qu’autre chose pour d’autres… Des couloirs bondés d’élèves déprimés et en manque de sommeil, pressés d'être à l'âge adulte sans se douter un instant que les problèmes qui arrivent au fur et à mesure que les années passent sont beaucoup plus difficiles à gérer que ceux d'un adolescent.
Une partie de ta scolarité s’est déroulée sans encombres ; enfant calme et studieuse qui n’hésitait pas à participer et qui n’avait aucun mal à s’intégrer, à se trouver des amis. Tu avais de bonnes notes, tu étais toujours prête à aider tes camarades s’ils n’avaient pas compris une notion que tu maitrisais déjà, tu avais toujours le sourire aux lèvres, la soif d’apprendre. Et un jour, tout a volé en éclat… En même temps que ton innocence pourtant si précieuse. Durant le lycée, tu étais devenue cette élève solitaire, l’ermite de la classe, qui ne supportait pas d’être approchée, touchée, interrogée, jugée. Peu nombreuses étaient les personnes à qui tu adressais la parole, avec qui tu osais passer du temps, avec qui tu te sentais tout simplement bien.
Tu ne pensais pas revenir ici un jour et flâner dans les couloirs de cet établissement à nouveau. Tu n’as que de très mauvais souvenirs de cette période et pourtant tu es là, prête à te retrouver au milieu de visages qui ne te sont pas inconnus et qui ont pris quelques rides avec le temps. Tu ne voulais pas venir à cette soirée d'anciens élèves seule et pourtant Roxane et Enola ne sont pas à tes côtés ce soir... Tu avais réfléchi durant de nombreuses semaines ; partagée entre l'idée d'y assister et celle de fuir comme tu l'aurais certainement fait jadis... Pourtant, tu avais ce besoin ancré en toi depuis longtemps de te prouver que tu étais capable de combattre tes vieux démons et de revenir dans ce lieu sans que ton palpitant ne s'agite jusqu'à te provoquer une crise d'angoisse difficilement gérable.
Vêtue d'une robe noire afin de te fondre dans la masse pour ne pas attirer le regard de toutes ces personnes autrefois nocives à ton égard, tu te diriges sans grande conviction vers la grande salle du réfectoire ayant été décorée pour l'occasion tout en essayant de ne pas changer d'avis sur le chemin. Arrivée sur place, tu balayes rapidement la pièce du regard dans l'espoir de trouver les visages de ceux que tu n'as absolument pas envie de croiser ce soir et aperçois quelques chaises posées au fond de la pièce, dans un coin plutôt sombre. Tu n'es pas là depuis longtemps, pourtant l'angoisse est présente et grandit au fur et à mesure que les secondes s'écoulent. Tu ne veux pas que des gens ayant été malveillants par le passé viennent te voir, te parler, t'interroger sur ce que tu es devenue aujourd'hui... Tu ne veux simplement pas que l'on te remarque et tu le sens au fond de toi, que tu regrettes par-dessus tout d'être venue ici. Mais tu ne veux pas abandonner... Tu ne veux pas rentrer chez toi et pleurer parce que tu auras une fois de plus été trop faible pour surmonter cette épreuve...
Tu respires un grand coup et pars chercher de quoi te rafraîchir avant de rejoindre le fameux coin sombre où un homme semble également avoir besoin d'être loin des autres. Tu lui adresses un bref sourire et t'assieds près de lui avant de souffler et de ravaler les quelques larmes de panique qui te montent aux yeux. Tu jettes un œil à ta montre et te fixes une heure de départ si ton palpitant ne se calme pas... Une heure Aloy... Essaye de rester tout de même une petite heure...

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Une réunion, des années plus tard. Retour dans cet enfer qu’a été mon lycée ! J’essaye encore de comprendre comment j’ai pu me laisser influencer par Elliott, de revenir sur ce lieu qui a été une véritable torture pour moi ! J’étais celui qui ne voulait pas se faire voir, celui qui essayait de comprendre les changements de mon corps, cette voix qui devenait plus grave ! J’étais encore innocent, beaucoup trop innocent et ce manque de confiance qui étais comme une tare, une maladie ! Je n’arrivais pas à aligner deux mots un à la suite de l’autre et j’aurais préféré mourir sur le bûcher plutôt que de prendre là parole devant ma classe. Il y avait des enseignants qui faisaient exprès, me disant qu’un jour je n’aurais pas le choix d’affronter mes démons ! Ils ne savaient même pas contre quoi je me battais. Ils me disaient que j’avais de la chance d’avoir un père aussi présent pour moi. Que j’avais perdu ma mère a un âge trop tendre pour en avoir un quelconque souvenir ! Ils ne comprenaient pas que j’en avais peur de ce père justement ! Quels idiots, je n’arrivais pas à mettre en mots mes peurs, je ne pouvais pas dire ce que je ressentais.

Je suis quand même là ce soir, dans un habit qui me fait ressembler davantage à un pingouin qu’à ce que je suis devenu. Je ne suis plus le même garçon timide qui n’ose plus ouvrir la bouche. Pourtant dans cette foule, je ressens une angoisse qui me monte à la gorge. Je n’aime toujours pas les foules, ni nécessairement les gens avec qui j’ai partagé ces années de ma vie ! Si au moins j’en avais eu de bons souvenirs ! Je soupire tristement en regardant les gens qui se retrouvent et qui serrent les autres dans leurs bras. Combien sont en train de jouer à un jeu, qui est hypocrite et qui est sincère ? C’est une question qu’on peut se poser en les voyant aller ! Quelques-uns ont poussé l’audace à venir me poser deux trois questions, mais j’ai vu à leurs regards fuyant qu’ils s’en foutent comme de l’an quarante ! Ça s’est confirmé quand j’ai dit à un mec que j’étais un clown et qu’il m’a dit que c’était bien !

Un coin sombre et quelques chaises, oui c’est une place qui me convient ! Après tout c’est ce que j’ai fait durant des années, me tenir à l’écart des autres pourquoi ne pas faire la même chose ? Une bière dans les mains, mon regard continue de scruter la salle, puis se tourne vers la femme qui vient prendre place non loin de moi. Je l’observe un instant puis dans un sourire je lui adresse la parole. « Rien n’a tellement changé… C’est encore nous deux qui se tiennent à l’écart des autres ! » Une gorgée supplémentaire, je me donne ce courage de parler, celui que je n’avais pas avant. « Je me demande pourquoi on se fait chier à venir à ce genre de réunion encore ! Tu vas bien ? »

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Will they find our hiding place ?

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☾☾ Tu essayes de ne pas pleurer, de garder la tête froide, de ne pas craquer. Tu revois le visage de ces gens qui t’ont fait tant de mal auparavant et qui osaient se moquer de toi ; Que ce soit de ton style vestimentaire, de tes cheveux en bataille, de tes yeux bien trop souvent rouges, de ta voix qui déraillait en permanence quand l’on te posait une question et de tes absences répétées parce que tu voulais être partout sauf au milieu de cette foule d'élèves malveillants où tu avais l'impression que tout le monde te regardait et te jugeait sans cesse alors que plus de la moitié ne savait même pas qui tu étais...
Tu essayes de penser à quelque chose de positif afin d’effacer ces songes qui te hantent et t'agacent, qui te font tout simplement perdre ton calme… Pourtant, tu n’y arrives pas et tu es là, assise sur cette chaise, à trembler et à te couvrir le visage avec ta main pour que personne ne puisse poser les yeux sur toi et te reconnaître afin de t’importuner une fois de plus.
Soudain, tu entends une voix que tu ne reconnais pas et comprends que c'est la personne assise juste à côté de toi qui t'interpelle. Tu hausses un sourcil tout en relevant la tête et connecte ton lobe temporal afin d'essayer de comprendre pourquoi il te dit que finalement rien n'a changé. Il te faut quelques secondes avant de comprendre qu'en fait, cet homme tu le connais depuis bien longtemps. Tu fais alors les yeux ronds et arbore un léger sourire au creux des lèvres.

— C'est pas vrai ?! Ne me dis pas que tu es ce garçon avec qui j'étais toujours cachée au fond d'un coin pour être tranquille ?!

Tu n'aurais jamais pensé le revoir un jour. Après tout, tu n'as jamais échangé une seule parole avec lui quand vous étiez tous les deux en études. Vous étiez simplement la plupart du temps collé l'un à l'autre dans une petite pièce dont vous étiez les seuls à connaître l'emplacement, loin de tous ces élèves prêts à dégainer leurs plus belles insultes pour vous enfoncer davantage. Tu n'avais jamais osé lui parler ou lui demander son nom... De simples regards étaient échangés et vous réussissiez à vous comprendre de cette manière. Finalement, c'était ton ami, sans vraiment en être un. Parce qu'il était l'une des rares personnes à comprendre que tu avais simplement besoin d'être seule, car il était exactement dans le même cas que toi.

— Non ça ne va pas vraiment... Je ne sais même pas pourquoi j'ai enfilé cette robe ridicule pour être au milieu de ces vauriens qui m'ont tant fait pleurer autrefois...

Tu lèves ton verre comme pour porter un toast et te délecte du breuvage présent à l’intérieur avant de te tourner un peu plus vers l’homme présent à tes côtés.

— Je n’aurai jamais pensé te voir ici… Je n’ai jamais osé te demander ton nom et pourtant on a passé beaucoup de temps ensemble… Tu m’as beaucoup aidé sans le savoir… Je m’appelle Aloy et rien que pour le fait de t’avoir enfin revu, je commence à moins regretter d’être ici…

Tu as envie de le serrer fort contre toi, de lui montrer ta reconnaissance pour toutes ces années où il te laissait être près de lui juste pour trouver le temps de souffler un peu... Mais tu ne sais pas comment il pourrait réagir... Après tout, tu ne le connais pas plus que ça même si au fond de toi, tu as l'impression que c'est tout l'inverse...

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Plus ça change, plus c’est pareil à ce qu’on dit ! C’est l’impression que ça me fait, je suis aussi transparent que ce que j’ai toujours été et le bourdonnements des conversations me donne un petit mal de tête ! Je ne pense pas que je vais rester super longtemps ici, déjà, je ne m’y sens pas à ma place. La seule chose qui fait en sorte que je ne me lève pas pour traverser les portes, c’est cette jeune femme que je crois reconnaître, celle qui a partager mes moments de solitude. Aucune parole n’avait vraiment été échangée, un coup d’œil, un hochement de tête et chacun de nous s'enfonçait dans un silence rafraîchissant et réconfortant ! On n' avait même pas eu besoin de faire semblant de rien, on se comprenait tout simplement ! Sa réponse me fait plaisir, j’entends sa voix pour une des premières fois. « Je plaide coupable ! » Dis-je dans un faible éclat de rire. Après tout, c’est avec elle que j’ai passé le plus de temps lors de ma scolarité.

Je l’étudie d’un regard un peu curieux, je l’avais souvent regardé sans le montrer et j’étais tellement timide que je n’avais jamais pensé à la complimenter ou lui dire que je la trouvais jolie ! Elle est aussi belle que dans mes souvenirs. « Je suis content que tu l’ai mise, elle te vas bien cette robe ! Tu as de la chance tu sais, toi au moins tu n'a pas l’air d’un pingouin qui s’est égaré de l’Antarctique ! Eux ne semblent même pas porter attention à nous, ce n’est pas pour eux que tu l’as fait, c'est pour toi ! » C’est curieux d’entendre le son de ma voix dans ce lieu, même si elle est un peu couverte par la musique qui joue en bruit de fond. Personne ne regarde en notre direction.

Je porte un toast en même temps qu’elle et je prends une gorgée sans la quitter du regard. On m’a souvent dit que sinon j’aurais du mauvais sexe. Le peu que j’en ai, je souhaite qu’il soit un minimum bon ! Je ris tout seul en suivant le cours de mes pensées et je me redresse légèrement quand sa voix se fait entendre de nouveau. Ses paroles me touchent énormément et je sens mon cœur palpiter légèrement. « Je n’ai jamais osé non plus, content de te connaître Aloy et ravis d’avoir pu t’aider ! » C’est fou comment les choses sont, comment une simple présence peut changer quelque chose dans l’existence d’une personne qu’on connaît à peine. « Moi c’est Hunter, tu as peut-être déjà entendu parler de ma famille sans le savoir, j’ai un frère comédien. Il s’appelle Elliott et c’est lui qui m’a obligé de venir, ce n’est pas pour rien après tout ! J’ai pu revoir la fille qui accompagnait ma solitude ! » Je me cache encore derrière lui, comme si parler de lui était plus facile que de dire ce qui se cache derrière la façade. Je ne suis plus le même qu’avant, mais on ne sort pas les vieilles habitudes ! « Tu crois que notre coin a changer depuis le temps ? » Une certaine nostalgie dans la voix.

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Will they find our hiding place ?

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☾☾ Ses compliments colorent tes joues d’une nuance rougeâtre. Tu n'as pas l'habitude que l'on t'en fasse et encore moins dans cet endroit alors ça te réchauffe le cœur et apaise ton palpitant. Comme avant, il est là pour toi, pour te calmer et soigner tes maux... Pourtant aujourd'hui c'est un peu différent car il le fait au travers des paroles et pas seulement par le biais de sa simple présence. Tu contemples son visage, ses traits fins, ses yeux d’un bleu perçant, ses cheveux bouclants légèrement au niveau des pointes et ce costume qui, contrairement à ce qu’il peut penser, lui va parfaitement.

— Oh… Bon je n’ai pas passé autant de temps à me préparer pour rien au moins… Et je ne suis pas certaine que les pingouins soient aussi élégants que toi.

Tu es heureuse de pouvoir enfin mettre un nom sur ce visage que tu as si souvent regardé du coin de l'œil en essayant de ne pas te faire remarquer. Il est l’un des seuls bons souvenirs que tu as gardé de cette période puisque tu as tenté d’effacer, presque en vain, ces années passées dans cet établissement qui ressemblait à une prison tant tu te sentais enfermée, étouffée sans possibilité de t’échapper de ce quotidien qui t’enfonçait chaque jour un peu plus vers les abymes.
Tu réfléchis quelques instants et essaye de poser cette fois-ci un visage sur le prénom d'Eliott... Bizarrement, celui-ci ne t'est pas totalement inconnu. Non pas à cause de sa possible notoriété par rapport à son métier, mais par rapport à une amie qui t'as déjà parlé de lui lors de vos soirées confidences... Enfin... Avec tout ce qu'elle t'a dit, tu penses qu'il s'agit de la même et unique personne mais tu n'es pas certaine à cent pour cent.

— Il me semble avoir déjà entendu parler de lui… ça va te paraitre étrange mais j'ai bien plus envie de m'intéresser à son frère qu'à lui...

Tu souris encore de nouveau… D’ailleurs, tu as l’impression de ne faire que ça depuis que vous avez commencé à parler alors que tu étais tantôt prête à prendre tes jambes à ton cou pour t’éloigner le plus rapidement possible de cet endroit.

— Tu sais quoi ? Il n’y a qu’un moyen de le savoir…

Tu te lèves avec détermination et lui fais signe de te suivre d’un geste de la main tout en mordillant ta lèvre inférieure pour contenir ton excitation quant au fait de possiblement retrouver ce coin qui était autrefois si important à tes yeux et qui l’est d’ailleurs toujours maintenant. Une fois dans le couloir, tu attrapes sa main comme une enfant timide et pars à toute vitesse vers l'entrée de votre repère secret. Tu ne sais pas pourquoi, mais à ses côtés tu as l'impression de ne plus avoir trente-trois ans. Ton âme d'enfant revient soudainement à la charge et tu oublies tes problèmes. Il a cette capacité si spéciale de t'apaiser et tu ne sais pas l'expliquer tant c'est indéfinissable.
Arrivée devant la pièce, tu attrapes la poignée de la porte et l'ouvre avec discrétion afin d'y pénétrer comme avant. Tu regardes autour de toi ; rien n'a vraiment bougé. Il y a toujours autant de choses qui trainent ici et là, des tables, des chaises, des fournitures en tout genre et surtout, il y a toujours ce petit coin derrière quelques tables où vous étiez toujours nichés sans que personne ne puisse vous trouver... Tu te tournes vers Hunter et commence à enlever tes talons, un sourire malicieux au coin des lèvres avant de te diriger vers cet endroit avec un peu plus de mal qu'autrefois notamment à cause de cette robe qui n'a pas été conçue pour cela...

— Je crois que si tu décides de venir à mes côtés, il faudra que l’on se serre un peu plus qu’il y a quelques années, si ça ne te dérange pas…

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Je sens mon visage s’embraser, je ne m’attendais pas du tout à ce qu’une fille comme elle me retourne un compliment. Elle avait beau être ma partenaire d’infortune lors de nos années de lycée, elle n’avait quand même rien de toutes ces autres filles qui se tenaient en retrait ! J’ai appris avec le temps, que l’apparence d’une personne ne veut rien dire de sa manière de penser. Il y a des gens qui sont nés avec un physique avantageux qui sont aussi des personnes douces et pas seulement des crétins qui se croient tout permis ! « Merci ! » Je baisse les yeux pour regarder mes pieds, cherchant à reprendre le peu de contenance que j’ai ! J’ai l’air d’un débutant ou d’un gamin qui veut inviter une fille à danser avec lui pour la première fois !

Merde, qu’est ce qu’elle peut bien penser de moi. Je me sens tellement étranger dans ces beaux habits, que j’ai l’impression de devenir aussi coincé qu’avant ! Mais je n’ai pas envie de voir l’ancien Hunter reprendre sa place, je n’ai plus envie de m’écraser devant l’adversité, alors je plonge mes yeux dans les siens, la tête haute.

« Vraiment ? je veux dire, normalement les gens sont tous impressionnés vu qu’il gagne en po… » Je m’arrête et je fais un sourire en passant une main dans mes cheveux qui sont aussi désordonnés que normalement. « Je sais jamais quoi dire sur moi, je vois pas ce que tu pourrais vouloir savoir ! » Un petit air mutin sur le visage, je hausse les épaules avant de prendre une nouvelle gorgée de bière.

Parler de notre ancien coin la fait réagir et elle se lève, j’imite son geste et acquiesce pour montrer que je suis d’accord pour quitter la salle. Une fois dans le couloir, sa main vient se fondre dans la mienne. Je serre cette main qu’elle m’offre et je la suis dans les dédales des couloirs. Rien n’a bougé et tout se ressemble encore. On finit par entrer dans la pièce et je ris en la voyant enlever ses chaussures. En même temps je me demande comment elle peut faire pour marcher sur ce genre de talons. J’enlève mon veston et lui tends. « ça va être plus confortable pour t’asseoir au moins ! » Je là suis quand même pour aller rejoindre notre véritable repère tout au fond. « Pourquoi ça me dérangerait ? »! J’ai un peu pris de l'expansion, mais je n’ai jamais été très gros ou grand non plus du haut de mon mètre soixante-treize. « Je pense que mes meilleurs souvenirs sont ici quand même de cette époque ! » Je m’assois près d’elle, frôlant son bras au passage. « J'ai une flasque rigolote dans la poche de mon veston si tu veux ! » Quoi, il fallait bien rendre le tout plus amusant ! J’ai mis ce que j’avais de plus fort pour faire passer la soirée plus facilement !

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Will they find our hiding place ?

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☾☾ Tu es posée dans ce coin comme autrefois et sur la veste qu’Hunter t’as prêté afin que tu ne te fasses pas mal à force d’être assise sur ce carrelage froid et clairement inconfortable. Tu prends une grande inspiration et attends sagement qu’il vienne se poser à tes côtés. Il frôle ton épaule et cette soudaine proximité t'arrache un nouveau sourire car cela t'as terriblement manqué de ne plus avoir ces moments avec lui. Votre amitié est insolite, inhabituelle. Car elle est arrivée soudainement et s'est ancrée directement dans vos psychiques et vos cœurs alors qu'aucune communication n'a jamais vraiment été établie.

— C'était mes moments préférés... d'être ici rien qu'avec toi...

Tu attrapes la bouteille d'alcool dissimulée dans la poche de sa veste et l'ouvre directement avant de porter le contenant à tes lèvres pour avaler d'une traite un peu du breuvage contenu à l'intérieur. Tu grimaces et toussote avant de lui tendre la flasque en ricanant... Ta trachée brûle quelque peu et tu comprends alors directement que les alcools forts ne sont pas faits pour toi. Tu poses ta tête sur son épaule et passe ton bras sous le sien pour créer une légère étreinte et renforcer votre proximité. Tu te sens bien, tout simplement... Et cela fait longtemps que tu n'as pas ressenti cette plénitude, cette félicité.

— Tu te souviens quand je suis arrivée pour la première fois dans cette pièce… J’étais en pleurs et complètement paniquée… Je t’ai vu assis dans le coin et tu m’as regardé à ton tour en me faisant signe de venir me cacher à tes côtés… Tu ne peux pas savoir à quel point ça m’a fait du bien de tomber sur toi… Je n’ai jamais osé te parler et je le regrette un peu… J’ai compris au fil des jours que d’être venue dans cette pièce ce jour-là… C’était la plus belle chose qui pouvait m’arriver ici… Parce que tu étais là et rien que de sentir ta présence… Ça me rendait heureuse...

Tu relève la tête et plonge tes yeux brillants dans les siens. Tu n’as jamais eu l’occasion de le remercier, de lui faire comprendre à quel point tu étais reconnaissante pour tout. Et aujourd’hui, tu as enfin la chance de pouvoir le faire… Et tu n’as pas envie de laisser cette chance filer sous ton nez…

— J’espère sincèrement qu’aujourd’hui tu n’as plus besoin de te cacher…

La musique du réfectoire est audible jusqu'ici mais tu es dans une bulle, loin des angoisses d'antan, loin de tout, loin de cette soirée que tu maudissais. Tu es uniquement là, avec lui, posée dans ce qui a été la pièce la plus importante de toute votre scolarité... Votre rendez-vous quotidien... Tu as toujours les mirettes posées sur lui et tu n'as pas envie de les baisser... Tu as juste envie de profiter de ce visage qui t'as tant marqué et apaisé...

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Ça fait drôle d’être habillé si propre et de se retrouver dans ce lieu, lieu qui me rappelle tant de souvenirs, bon comme mauvais. Mais, mes souvenirs d’elle et de notre présence à tous les deux font partie de mes plus beaux moments. Aussi con que cela puisse paraître, je me sentais bien quand elle était là, si elle n’était pas présente une journée je m’inquiétais, me demandais ce qui pouvait se passer et j’étais content de la revoir. Pas parce qu’on avait des discussions palpitantes, on en avait pas, mais parce que sa présence me faisait du bien tout simplement. Je crois que c’est ce qui a rendu cette amitié si spéciale, parce qu’aucun mot n’était essentiel pour qu’on se sente bien en présence l’un de l’autre. C’était une première, après toutes ces années….

“J’étais en train de me dire exactement la même chose… ”

Je laisse ma phrase flotter en suspens, je pense pas que j’ai besoin de rajouter quoi que ce soit pour qu’elle comprenne. Je crois que si je n’avais pas été si timide à cette époque, j’aurais essayé de lui parler, de savoir ce qui rendait son coeur si lourd. Pourquoi elle avait besoin de s’isoler du monde extérieur, parce qu’une fille comme elle avait droit à tout le soleil du monde. Pourtant c’est ce petit coin caché au fond d’un local avec moi qu’elle préférait passer ses moments de liberté. Un petit rire s’échappe de ma gorge quand je vois sa grimace, j’ai pris un truc fort, mais je voulais que ça tappe. Tant qu’à boire, j’aimais mieux ne pas boire de la pisse de chat. Je reste surpris lorsque je sens son bras passé sous le mien, pourtant je ne ressens pas de malaise. Il me semble que c’est normal, un sourire sur les lèvres lorsque je sens sa tête contre mon épaule. Je prend la flasque pour en boire une gorgée, laissant la chaleur de l’alcool me réchauffer la gorge, je l’écoute étonné.

“J’ai jamais osé te parler non plus… J’avais peur que tu me trouve ridicule… ”

Je la regarde, l’émotion du moment se lis dans ses yeux et je pose une main contre sa joue, la caressant de mon pouce. Je souris faiblement, on dirait que j’ai tellement de choses à lui dire, mais je ne sais pas comment formuler ma phrase. En vrai, je suis grave touché par ce qu’elle me dit et jamais je n’aurais pu penser que ma présence à elle seule pouvait lui faire du bien, mais si la savoir là me rendait heureux, j’imagine que c’est possible dans l’autre sens aussi. “Je me suis toujours demandé ce qui avait bien pu t’amener à venir me rejoindre, mais j’ai vu dans tes yeux que tu avais besoin de souffler et j’ai jamais osé après te parler. Je me suis posé la question longtemps, puis quand tu n’étais pas là, j’avais l’impression qu’il manquait quelque chose à ma journée. ” Je parle librement, comme je n'ai jamais osé le faire durant mes années d’études ici. Puis je secoue la tête. “Non, je ne me cache plus… J’ai découvert que ça ne servait à rien et que j’attirais plus les railleries que d’autre chose en agissant ainsi. J’ai appris un peu à la dure, mais aujourd’hui ça va mieux. Toi aussi ? Tu as su trouver ta place ?” Personnellement, ce sont les travaux communautaires qui m’ont forcé à me forger un caractère,

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Will they find our hiding place ?

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☾☾ Sa main posée contre ta joue et son pouce qui la caresse avec douceur t’apaise encore plus. Premier vrai contact depuis toutes ces années de silence. Ça te fait frissonner et tu poses encore un peu plus ta tête sur sa main en fermant les yeux pour profiter avec plus d’intensité de ce geste affectueux. Tu as pourtant l'habitude de recevoir des gestes de ce genre de la part de tes amies… Mais celui-là, il a un goût différent…Sûrement parce que tu l’espérais et tu l’attendais depuis des années en pensant que finalement, il n’arriverait jamais… Tu ouvres de nouveau les yeux et ricane légèrement…

— Te trouver ridicule ? Hm… Je trouvais plutôt mignon moi et je crois que c’est ça qui m’a encore plus empêché de t’adresser la parole… Foutue timidité !

Tu redresses la tête et attrape la main d’Hunter pour croiser tes doigts dans les siens. Tu n’as pas envie de le lâcher… Ton cœur est tellement rempli d’affection pour lui que tu as besoin d’extérioriser tout cela, que ce soit par les paroles ou par les gestes. C’est tellement fou de se dire que tu es venue ici sans grande conviction et qu’au final tu as retrouvé ce garçon qui hantait ton psychique car tu ne pensais qu’à lui au matin et au soir… C'était ton échappatoire, le coin de lumière dans cet atroce néant.

— Je me sentais étouffée par un tas de choses... Ici... Les élèves étaient tous sauf tendres parce que j'étais... Trop différente pour eux ? Et chez moi... Tu prends une grande inspiration. Chez moi c'était... L'enfer... Tu as été... Tellement important pour moi tu sais... Quand je n'étais pas là c'est parce que j'errais dehors sans vraiment savoir où aller... Mais je regrettais instantanément parce que ça m'empêchait d'être avec toi et j'avais peur qu'il t'arrive quoi que ce soit...

Ça te fait du bien d’entendre ses mots… De te dire qu’au moins tu as été importante pour quelqu’un… Qu’il t’avait remarqué, qu’il t’aimait bien, que tu lui manquais… Même si, jadis, tu avais senti au plus profond de ton palpitant qu’il tenait à toi, ça te faisait du bien de l’entendre de sa bouche aujourd'hui…

— Je suis heureuse que tu ailles mieux aujourd’hui… Tu sais, j’ai souvent pensé à toi en me demandant ce que tu étais devenu… Et j’avais terriblement peur que tu n’ailles pas bien sans que je puisse t’aider comme autrefois… Moi ?... Ça a été très compliqué pendant une certaine période… Mais j’ai réussi à mettre de côté tout ce qui me rendait malheureuse et j’ai réussi à me relever… Aujourd’hui, j’aide les enfants comme nous à aller mieux et à combattre leurs démons…

Tu prends enfin ton courage à deux mains et l’enlace tout en venant déposer un doux baiser sur sa joue…

— Je ne veux plus jamais rester sans nouvelles de toi…

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Mon cœur rate un battement et mon souffle se coupe alors que mon pouce continue de caresser sa joue au même rythme. Ses yeux dans les miens et une chaleur qui se forme dans mon ventre. J’ai du mal à croire ce qu’elle me dit, c’est impossible qu’une personne comme elle ai pu avoir un œil sur moi un jour. Mais j’ai envie de la croire, tout en trouvant stupide cette timidité qui m’a toujours empêcher de lui parler ! Ouah c’est comme une bombe qui m’explose en plein visage cette déclaration. Je mordille ma lèvre les yeux bien rond.

« On dirait que mon cerveau n’arrive pas à procéder le tout. J’ai du mal à croire que tu ai pu me trouver mignon ! » Je ris tout en rougissant. « Mais j’avais peur que ce ne soit pas réciproque c’est pour ça que j’ai jamais rien dit ! » Est-ce qu’on est en train de me dire que j’aurais pu pécho avec cette fille durant mes années de lycée ? Avec elle à mes bras j'aurais eu aucune raison de m’isoler et d’avoir peur de ce qu’on pouvait bien penser de moi !

Wow, cette soirée était vraiment remplie de surprises et je ne saurais dire qu’elle est la meilleure dans toutes ces surprises. La revoir bien sûr, mais je suis content d’avoir osé l’aborder ! De ne pas avoir fait ce que j’ai toujours fait, c’est à dire rester assis en silence à ses côtés à attendre que le temps passe ! Ses doigts entremêlés au mien, je l’écoute me raconter les choses que j’ai toujours voulu savoir sur elle, je la laisse parler pour qu’elle puisse peut-être libérer un démon, il n’est jamais trop tard. La chaleur de sa proximité réchauffe mon être tout entier.

« Il ne me serait rien arrivé, pas tant que je me retrouvais ici. C’était un des endroits où je me sentais le plus en sécurité, même chez moi je n’avais pas cette paix que je ressentais ici ! J’aimais ne pas avoir besoin de parler pour qu’on se comprenne. Ça valait de l’or pour moi, je ne savais pas que c’était aussi intense pour toi non plus ! Mais les autres étaient aveugles, ils ne savaient pas qu’ils rejetait une personne qui valait la peine d’être connu. C’était moi le chanceux dans l’histoire ! »

Je souris en regardant son visage et j’ai chaud quand ses lèvres se posent contre ma joue, mes bras l’enlace pour la tenir contre moi et sentir ce corps que j’ai si souvent imaginé et désirer durant mon adolescence. Ouf , c’est quelque chose de l’avoir retrouvé comme ça après toute ses années ! Je vais devoir remercier mon frère de m’avoir forcé à revenir ici !

« Je suis un peu bloqué à certains endroits parce que j’ai fait une conneries… ou en fait pris le blâme pour quelqu’un et j’ai fait des travaux communautaires! Ça n’avait rien de glorieux, le port de l’habit orange et tout ça ! » J’hausse les épaules en riant. « Mais c’est là quand même que je me suis rendu compte qu’il ne servait à rien de me cacher pour essayer d’être invisible et que j’avais le droit moi aussi à la lumière ! En tout cas ! Ils ont de la chance de t’avoir maintenant ! Mais plus ça change, plus c’est pareil ! »

Poussée par un instinct, je penche mon visage vers le sien pour l’embrasser. Cette envie qui m’habite depuis que j’ai croisé son regard.

« Désolé je devais le faire ! Non je pense que ça n’arrivera pas ! Je n’ai pas envie d’attendre aussi longtemps avant de te revoir ! »

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is our secret safe tonight and are we out of sight or will our world come tumbling down will they find our hiding place is this our last embrace or will the walls start caving in

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— Tu étais le seul à me remarquer… Alors forcément, tu étais le seul qui m’intéressait…

Lanças-tu en ricanant légèrement. Tu essayais toujours d’être discrète, de faire en sorte que le moins de regards possibles ne se posent sur ton petit minois. Tu étais apeurée à la simple idée de remettre un pied ici car tu savais pertinemment que si les autres avaient envie de se trouver une victime sur laquelle se défouler, ça allait bien souvent être toi, ce bouc émissaire. Alors tu venais là en permanence car tu savais pertinemment qu’une personne serait toujours là pour t’accueillir et que tu allais être en sécurité à ses côtés, loin des brutes sans cervelles qui ne faisaient qu'accroître ton mal-être intérieur.

— Toi non plus tu n’avais pas la possibilité de souffler chez toi ? Tu plonges tes yeux dans les siens avec une larme qui perle sur ta joue. Tu sais… On m’a enlevé ma valeur il y a bien longtemps… Je n’ai jamais pu la retrouver… Tu essayes de ravaler tes larmes mais tu n’y arrives pas. Surtout pas quand tu évoques et repense à ce sujet qui te brise encore si fortement. Mais toi, tu me donnais quand même l’impression d’être importante… C’est moi qui avait de la chance de pouvoir t’avoir… Et la vie m’offre la possibilité de pouvoir enfin te dire… Merci… Pour tout. Pour qui tu es… Pour l’aide que tu m’as apportée même si on ne s’est jamais parlés… Merci d’exister Hunter… Vraiment merci… De ne jamais m’avoir abandonné.

Tu laisses échapper quelque peu ta tristesse dans ses bras et tu le serres alors tout contre toi. Tu te sens en sécurité, tu te sens bien. Tu as juste besoin de laisser les larmes couler, de laisser cette pression redescendre enfin. Si l’on t’avais dit que ta soirée se passerait ainsi, tu ne l’aurais jamais crû. Tu n’aurais jamais pensé pouvoir le retrouver et être assise ici de nouveau… Cela aurait semblé loufoque, impensable et pourtant… Dieu que tu remercies la vie de t’avoir apporté ce présent qu’est la possibilité de le retrouver après tant d’années.

— J’ai du mal à t’imaginer devoir faire des travaux communautaires… Mais je suis certaine que le orange devait t’aller à merveilles ! Tu affiches un sourire malicieux avant d’arborer un visage plus sérieux. Tu n’étais pas invisible… Par pour moi… Et tout le monde à le droit à sa lumière, surtout quelqu’un comme toi…

Tu n’as pas vraiment le temps de dire autre chose… Que ses lèvres viennent se poser contre les tiennes pendant plusieurs secondes… Tu avais rêvé de ce moment toute ton adolescence, tu y avais pensé sans arrêt et t’étais trouvée bien trop bête de ne jamais avoir osé le faire. Pourtant, ça se produit à l’instant même… Mais tu ne sais pas pourquoi… Tu n’as pas ces papillons dans le ventre, ni le palpitant qui bat à cent à l’heure… Ça n'a tout simplement pas la saveur espérée, sûrement parce que votre lien a perdu toute notion d’un possible amour au fil des années…

— Je… Euh… Tu rougis et ne sais pas vraiment où te mettre. Je crois que j’aurai tenté aussi ce baiser, ne t’excuse pas… Je crois juste qu’on a attendu trop longtemps pour le faire…

Tu n’as pas envie de lui faire de la peine, mais tu ne peux pas nier que tu n’as rien ressenti durant ce baiser et pourtant tu aurais aimé que la situation soit différente, que tout s’embrase en ton être mais il n’y a rien eu…

— Je ne veux vraiment pas tout faire foirer… Je veux vraiment que tu restes dans ma vie maintenant… Sans que rien ne puisse nous séparer… Je veux que notre amitié soit parfaite, sans embûches… J'espère que tu comprends...

CODAGE PAR AMATIS

Invité

Ça me fait étrange de savoir ça, que je pouvais l’intéresser alors qu’aucune paroles n’avaient été ne serait-ce que murmuré entre nous. Qu’un signe de tête, un battement de cil et on comprenait. Mais le sentiment que je ressentais quand elle était près de moi valait plus que le poids d’une parole. Mes yeux de glace la scrutent dans la pénombre de ce petit coin isolé du monde.

« Non, pas vraiment, j’avais peur de mon père. Je n’ai pas de souvenirs de ma mère, que des souvenirs des étrangères qui ont passé dans la maison. Je n’ai jamais pu me sentir vraiment à ma place. » Les perles salées coulent sur ses joues et je voudrais pouvoir les effacer, enlever la douleur qui vient avec le dévoilement de son secret. « Personne ne peut t’enlever ta valeur, seule toi peut la faire ! Ils t’ont fait du mal, je peux le comprendre. Mais ça n’enlève jamais rien à la personne que tu es ici. » je pointe son cœur. Un sourire sur les lèvres. « Je suis content de savoir que j’ai pu au moins t’apporter du réconfort ! Ça me fait plaisir ! » C’est vrai, ça fait du bien, même si je n’ai pas l’impression d’avoir fait grand chose.

Je lui parle aussi de mes mésaventures depuis que j’ai quitter ce lieu de torture. Ça fait un moment, mais mes travaux communautaires ont été un point tournant dans ma vie. J’ai cessé d’avoir peur de ce que les autres pouvaient penser de moi. Moi cet homme pas très grand, pas nécessairement aussi beau que les canons de beauté qu’on voit à la télé ! « J’ai voulu éviter à mon frère d’écoper pour une faute, j’ai payer pour lui, mais je ne regrette pas. Si tu veux, je pourrais te montrer de quoi j’avais l’air, j’ai des photos quelque part ! » La suite de sa phrase le fait chaud au coeur. C’est sincère ce qu’elle dit et je ne pense pas qu’elle dise ça simplement pour me faire plaisir ! C’est probablement ça et le souvenir des années passées dans ce coin avec elle qui me pousse à essayer de l’embrasser. Heureusement elle ne me repousse pas, mais je ne ressens pas non plus rien de spécial, pas d’étincelles…

Je rougis et je hoche la tête, content de savoir qu’elle ne m’en veut pas. Je me sens un peu con malgré tout. « Je crois que tu as raison, j’aurais dû tenter ma chance quand j’étais plus jeune ! » Je fais un petit sourire contrit. « Tu sais ce ce n’est pas ce petit baiser qui va faire en sorte que je vais me cacher de toi ! Il y a des choses beaucoup plus humiliantes que ça ! Je pense qu’on est sur la même longueur d’onde ! Le seul regret que j’ai vraiment, c’est de ne pas avoir essayer de te parler plus tôt ! Je pense que la vie aurait été différente ! » Je la serre contre moi.

Je reprends une gorgée de flasque et je lui tends . « J’ai envie de faire des bêtises ! Y’a un truc que tu as toujours voulu faire ici et que tu n’as jamais osé ? »

Invité

Will they find our hiding place ?

is our secret safe tonight and are we out of sight or will our world come tumbling down will they find our hiding place is this our last embrace or will the walls start caving in

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— C’est drôle… J’ai l’impression d’être comme toi… Enfin, je me souviens de mes deux parents mais au début de ma vie j’étais certaine d’avoir ma place et d’un coup… Je… J’ai eu une coupure avec ma famille et je suis juste devenue une étrangère…

Cela fait de nombreuses années que tu n'as plus de nouvelles des tiens. Tout s'est coupé le jour de l'enterrement de ton géniteur quand tu as décidé de quitter la cérémonie alors que celle-ci n'était pas encore terminée, car entendre tes proches prononcer des louanges à propos de lui, c'était bien trop douloureux pour toi. Tu pensais avoir fait le bon choix en décidant de ne pas les suivre hors de Bowen... Pourtant, quelqu'un te manque... Et atrocement. Il était tout pour toi... Et tu penses sans arrêt à lui mais tu ne peux pas essayer de reprendre contact... Il ne comprendrait pas, peut-être qu'il ne te croirait même pas d'ailleurs... Personne ne peut comprendre une telle chose s'il ne l'a pas vécu...

— Il y a certains actes... Certaines blessures qui ne se referment jamais et qui t'enlèvent ta lumière pour toujours... Tu ricanes en le voyant pointer ton cœur du doigt et acquiesces de la tête. J'essaye de réparer cet organe depuis des années maintenant et tu viens d'en recoller un gros morceau, rien qu'avec ta présence...

Tu l’écoutes attentivement parler de ses récentes mésaventures, les yeux plongés dans les siens. Tu as du mal à l’imaginer faire tout cela mais tu as toujours été convaincue qu’Hunter était quelqu’un de bien, avec un grand cœur... Et l'entendre dire qu’il s’est «sacrifié» pour son frère, te conforte encore plus dans cette idée.

— Tu as prouvé à ton frère que tu étais là pour lui, tu ne dois effectivement pas regretter cet acte… Et pour les photos, t’es au courant que je pourrais les utiliser comme un moyen de pression contre toi si je veux quelque chose ?

Tu éclates de rire. Pas juste un ricanement comme précédemment, un vrai rire, sincère et qui te fait du bien au fond du palpitant. Un rire comme on aime les faire, comme on aime les entendre.
Son baiser apporte maintenant un peu plus de silence, comme si le moment était solennel. Mais les sentiments attendus ne sont pas là, il n’y a rien d’incroyable, de surprenant. Tu n’as jamais été amoureuse, tu n’as toujours eu que de l’attirance pour des corps et très rarement pour ce qui se trouvait au-delà…Mais l’amour, le vrai, tu ne l’as jamais encore connu.

— Effectivement, ça aurait été différent… Tu aurais été mon premier petit ami, tu te rends compte de l’honneur ? Tu arbores un sourire malicieux. Mais t’avoir en tant qu’ami, c’est déjà un grand honneur pour moi.

Tu prends à ton tour une nouvelle gorgée d'alcool et grimace de nouveau.

— Hm... A vrai dire, je suis pas d'accord que toutes ces personnes soient en train de s'amuser là-bas... Alors qu'elles ont été horribles avec nous... Ça serait plus drôle de les voir hurler parce qu'elles se retrouvent mouillées avec les extincteurs automatiques à eau... T'es partant pour l'heure de notre vengeance ?

CODAGE PAR AMATIS

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» Two can keep a secret if one of them is dead ı Hunter
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» i find only you away -r.