Daddy's little girl and mommy's whole world (Carlia)

Carter, j'amène Thaïs aux urgences. Sa fièvre ne descend pas et elle ne mange pas. Ça m'inquiète. Appelle-moi quand tu as ce message. Elle avait laissé le message sur le répondeur de son ex d'une voix affolée, alors qu'elle sautait dans son véhicule pour amener Thaïs voir un médecin. En voyant sa fille malade, c'était comme si on assénait des coups de poignard chez Tahlia. Elle donnerait tout pour que ce soit elle et pas la petite qui soit malade. Heureusement, à l'hôpital, elles furent rapidement prises en charge par un médecin. L'infection était tombée sur les bronches, ce qui expliquait pourquoi la fièvre ne descendait pas malgré les multiples visites chez le pédiatre de la famille. Et comme la petite ne s'alimentait pas – et connaissant la lourde histoire de Thaïs, dont la santé était encore parfois fragile – l'équipe médical préféra la garder en observation. C'était donc dans une chambre d'hôpital que Tahlia se trouvait, sur l'un de ces fauteuils qu'elle haïssait plus que tout, tant cela lui rappelait les premiers jours après la naissance de sa fille. Thaïs était couchée sur elle. Les pleurs de la petite avaient cessé et seuls quelques sanglots secouaient encore son petit corps. Carter avait fini par la rappeler et Tahlia lui avait expliqué la situation, le britannique décidant de les rejoindre au plus vite. Quand il apparut dans l'encadrement de la porte, Tahlia lui adressa un léger sourire. Le bruit fit tourner la tête à Thaïs qui posa des yeux ensommeillés sur son père. « Regarde, Thaïs, il y a Papa qui est là. » dit Tahlia avec douceur, avant de s'adresser à Carter : « Elle est complètement shootée, la pauvre. » Elle déposa tendrement un baiser sur le crâne de sa petite princesse. « Ils lui ont donné des antibios pour que la fièvre descende. Mais ça va déjà mieux. Elle ne veut juste pas manger. Peut-être qu'avec toi, ça fonctionnera mieux... »

Tu donnais un cours particulier à quelqu’un lorsque tu recevais le message de Tahlia. Affolé, tu avais demandé à ton client si ça ne le dérangeait pas de reporter la séance à plus tard. Lorsqu’il s’agit de ta fille, tu donnerai corps et âmes. Alors ni une ni deux, tu avais pris le volant de ta voiture pour rejoindre la jeune femme à l’hôpital. C’était quand même depuis 1 heure qu’elle t’avait envoyé le message et tu pensais déjà que c’était trop. Rapidement, tu te retrouvais à l’hôpital où tu demandais à l’accueil où tu pouvais voir la petite Thaïs Hamilton-Wates. On te donnait le numéro de la chambre et tu t’empressais de rejoindre la dite-chambre. Quand tu entrais dans la chambre après avoir frappé, tu voyais Tahlia à côté du lit où se trouvait la petite. « Papa est là » dis-tu avec un petit sourire en coin. Tu disais bonjour à la maman et tu allais de l’autre côté du lit. Tu posais ta main sur son front et tu lui embrassais ce dernier. « Ma pauvre chérie » soufflas-tu en remettant ses cheveux comme il fallait sur sa tête. Quand Tahlia te disait qu’elle n’arrivait pas à la faire manger, tu soupirais. « Pas sûr qu’avec moi ça passe… » dis-tu en faisant la moue. Tu te posais à côté d’elle, la regardant tendrement. Elle était tout ton monde, cette petite. Et tu ferai tout pour elle mais tu ne pouvais pas la forcer à avaler quelque chose. Pourtant tu essayais mais ça ne donnait rien. Elle ne voulait vraiment pas manger. « Peut-être que ça marchera mieux quand elle n’aura plus de fièvre » dis-tu à la brune. Tu levais les yeux vers Tahlia, un peu désemparé. « Je suis désolé de ne pas être arrivé avant, j’étais en plein cours et… j’ai pas regardé mon téléphone. J’suis vraiment désolé » soufflas-tu en baissant les yeux.

Elle avait essayé de joindre Carter, avant de se résigner à laisser un simple message. Si cela l'avait agacé au début, Tahlia avait laissé cela de côté, occupée à essayer de calmer les pleurs de sa fille, qui ne comprenait pas ce qu'elle faisait ici. Ce ne fut qu'une fois dans la chambre, au calme, que la petite cessa de pleurer. Ne voulant pas lâcher sa mère, Tahlia la garda tout contre elle, telle la louve qui protège son petit. Elle détestait cet endroit et cela devait aussi être le cas pour Thaïs. Le seul moment où elle baissa sa garde fut quand Carter apparut à l'encadrement de la porte. Elle savait que la présence du britannique apaiserait Thaïs et c'était tout ce que Tahlia voulait. Elle le salua et esquissa un sourire attendri quand elle le vit faire avec sa fille, la petite levant son regard vers son père. Elle lui donna son doudou, le temps de quelques secondes, avant de le récupérer et se frotter le bout du nez avec. Elle devait être épuisée. Malgré tout, Tahlia avait envie qu'elle boive un peu de son biberon au moins pour la rassurer et éviter que l'équipe médicale revienne trop tôt. Son espoir portait donc vers Carter, sans grand succès. Les lèvres pincées, Thaïs tourna la tête vigoureusement, en râlant. « Elle est butée. Je ne sais pas de qui elle tient ça... » murmura Tahlia qui tentait d'alléger l'atmosphère. Mais comme le disait Carter, il fallait peut-être juste attendre que la fièvre descende. « J'espère. Et puis, je pense qu'elle est fatiguée. Elle n'a pas fait de sieste aujourd'hui. » dit-elle en posant sa main sur le front de Thaïs, afin de sentir si la fièvre commençait à tomber ou non. Mais les joues rouges de la puce démontraient qu'elle était toujours bien fiévreuse. Elle redressa ensuite la tête vers Carter en entendant ses mots, esquissant un léger sourire pour tenter d'atténuer son désarroi. « Ne t'en fais pas. Tu es là, maintenant, c'est ce qu'il faut retenir, non ? » Elle avait géré, Tahlia. Et même si elle avait senti un certain agacement envers Carter, ce qui comptait au fond, c'était qu'il soit présent pour sa fille. « Ceci dit, si je peux te donner un conseil, ne mets pas ton téléphone en silencieux. Ta femme est enceinte, quand même. Si une envie de femme enceinte survient, ça n'attend pas. Et ça peut vite devenir une dispute de couple. » Oui, Tahlia tentait un peu d'humour sur un sujet sur lequel on ne l'attendait clairement pas. Mais au fond, c'était un vrai conseil. Jamie n'allait sûrement pas tarder à entrer dans son troisième trimestre de grossesse. Valait donc mieux que Carter soit joignable.

Tu te doutais bien que le fait que tu ne répondes pas à ton téléphone, ça avait un peu énervé Tahlia. Mais quand tu entrais dans la salle, la jeune femme n’avait pas l’air très en colère. Tu t’étais excusé milles fois par message et tu recommencerais de vive voix. Là, tu te préoccupais de savoir comment allait la petite fille qui semblait être encore assez fiévreuse. Elle ne voulait pas manger, bien que tu avais essayer à ton tour de lui faire avaler quelque chose. La petite réflexion de ton ex-petite amie te faisait doucement rire. Thaïs était buté et elle tenait bien ça de ses deux parents, c’est une certitude. « Bonne question » dis-tu avec ton léger rire. « On va la laisser dormir alors, hein ? » dis-tu comme si tu t’adressais à la petite qui râlait. Tu embrassais une fois de plus son front et tu te mettais à caresser ses cheveux. Voir ta fille dans un lit d’hôpital, c’était une vision d’horreur pour toi. Même si ce n’était rien de grave, tu pensais toujours au pire. Qu’est-ce que ça allait être avec un deuxième enfant ? « Oui mais j’aurai pu être là avant, j’suis désolé » dis-tu en t’excusant pour la énième fois. Tu détestais ce genre de moment où tu arrivais en retard quand il ne le fallait pas. Cependant, elle avait raison, il fallait que tu laisses ton téléphone tout le temps allumé et en sonnerie, maintenant que Jamie est enceinte. Elle pouvait avoir besoin de toi ou même besoin de quoi que ce soit dans la minute qui suivait. Tu laissais échapper un rire de ta bouche. « C’est vrai que les envies de femmes enceintes, faut pas les faire attendre » répondis-tu à Tahlia. Tu avais manqué la grossesse de la jeune femme, et tu ne voulais pas le lui reprocher, bien évidemment, mais tu aurai aimé être là pour elle, toi aussi. Malheureusement, ça n’avait pas été le cas. Elle représentait encore beaucoup pour toi, cette australienne, et tu te tuais à lui dire. Mais des fois, tu te voilais la face. Etait-ce des sentiments amicaux, comme vous aviez eu tous les deux auparavant ? Ou était-ce plus fort que cela ? Après tout, elle avait donné naissance à ton premier enfant, et c’était quelque chose d’extraordinaire. Elle avait été la première femme qui t’avait fait voir que l’amour c’était beau, après le décès de ton épouse. « Comment tu vas, toi ? » demandas-tu avec un sourire en coin. Ça te permettrait de penser à autre chose, peut-être.

Oui, sur le coup, elle avait été agacée, Tahlia. Mais en voyant le jeune homme, tout s'était dissipé. Il était là. Il était là pour sa fille. Et Carter semblait déjà bien assez mal pour qu'elle en rajoute une couche. C'était sûrement une preuve de maturité, avec l'âge, Tahlia devenait bien plus sage ! Surtout quand cela concernait Thaïs qui avait besoin, à cet instant, de ses deux parents. La petite n'avait pas besoin qu'ils se prennent la tête. Alors que Carter essaya à son tour de donner à manger à la petite fille, Tahlia poussa un soupir en voyant à quel point Thaïs se butait. « Je suis sûre que ça vient du papa... » dit-elle, toutefois, un léger sourire taquin en coin, sur le bout des lèvres. Elle hocha ensuite la tête quand il lui conseilla de la laisser dormir. Peut-être que Thaïs voudra manger quelque chose après avoir un peu dormi. D'une main maternelle, elle caressa doucement les cheveux de la petite, comme chaque soir quand elle tentait de s'endormir. Elle redressa néanmoins la tête quand Carter s'excusa de ne pas être arrivé plus tôt. Il aurait pu être là avant, en effet, mais au moins, cela servait de leçon, surtout en sachant dans quelle situation familiale il se trouvait actuellement. « Allez, arrête de t'excuser. On laisse ça de côté. Thaïs va bien. » Mais il était vrai que pour Jamie, il valait mieux qu'il laisse son téléphone allumé. Elle posa un regard amusé vers Carter quand il parla des envies de femme enceinte. « Ah non, ça n'attend pas ! J'avais l'impression de devenir une autre personne quand ça arrivait. » Son regard se fit nostalgique en repensant à ces moments. « Un soir, j'ai traversé tout Bowen pour aller chercher des poires et du chocolat. Il était 23 heures. Et je me suis retrouvée sur un banc à manger ma poire et ma tablette. » Elle avait dû aller à la petite épicerie ouverte 24h/24 au fin fond de la ville pour assouvir son envie. Un sourire sur les lèvres, elle reposa son regard sur Thaïs, dont les paupières papillonnaient avant de regarder de nouveau Carter. « ça va, et toi ? » Elle garda ses yeux sur lui, comme si elle cherchait à ajouter quelque chose. Quelque chose qui n'arriva que quelques secondes plus tard : « Je crois que je te dois des excuses. » Elle l'avait là, près d'elle, alors que jusqu'à présent, elle avait tout fait pour limiter les contacts avec lui, se contentant du strict minimum concernant Thaïs. « Je voulais m'excuser pour mon attitude des dernières semaines, pour ma réaction suite à la grossesse de Jamie. Ça m'a fait... quelque chose, je l'avoue, et ça me fera toujours quelque chose. Mais je suis heureuse pour toi. Et je tenais à te le dire. »

« T’en es sûre ? » demandas-tu avec un rire. Certes tu étais buté mais vous l’étiez tous les deux. Et Thaïs Hamilton-Wates était un beau mélange de vos personnalités à tous les deux. Tu t’étais effondrée en excuse de ne pas être arrivé à l’heure quand elle t’avait appelé la première fois pour te prévenir que la petite était à l’hôpital. Tu te doutais qu’elle avait été agacée par le fait que tu ne répondes pas de suite et que tu ne sois pas venu dans la minute mais elle était plus détendue maintenant, et te disait que tu étais là c’était le principal. « Si tu le dis » dis-tu dans un souffle. T’aurai pu t’excuser encore pendant des heures mais ça, Tahlia le savait très bien. Elle te parlait des envies de femme enceinte. Tu ne savais pas comment prendre la chose parce que tu n’avais pas vécu la grossesse de Tahlia et tu avais eu le sentiment d’avoir été écarté de cette dernière. T’aurai pu faire plus de choses pour elle, être là pour elle et l’aider à travers les quelques mois de cette nouvelle vie. « Ah oui, je vois le genre » dis-tu quand même avec un rire. « En pleine nuit elle m’a demandé d’aller lui chercher de la glace à la fraise et des cornichons, je t’avoue que ça m’a surpris » avouas-tu à la brune avec toujours le même rire. Cette grossesse était différente de celle que ton ex avait vécu, parce que tu n’avais pas été d’un grand soutien pour cette dernière. T’aurai pu faire des efforts. Tu caressais les cheveux de ta fille pendant que tu parlais à sa maman, les yeux rivés sur l’enfant. Elle était tellement la chose la plus précieuse que tu avais à tes yeux. « Ça va, ça va » soufflas-tu simplement, toujours les yeux rivés sur la petite. Mais quand l’australienne te disait qu’elle te devait des excuses, tu levais les yeux vers elle. « Des excuses ? » demandas-tu un peu interloqué. Mais rapidement elle t’expliquait ce qu’elle voulait dire par ses excuses. « Tahlia… » soufflas-tu avant de reprendre. « T’as pas à t’excuser, je comprends que ça soit un choc pour toi d’apprendre ça. Comme ça l’a été pour moi, enfin… tu sais » dis-tu en laissant ta phrase en suspens. Ça t’avait fait un choc quand tu avais appris qu’elle était tombé enceinte de Ciàran, et ça ne t’avait pas forcément plu. Alors tu comprenais qu’elle soit dans le même cas maintenant. « Merci » dis-tu simplement avec un sourire en coin.

« Sûre à 100%. » dit-elle avec un sourire en coin qui laissait présager tout le contraire. Tahlia était aussi réputée pour être butée. Forcément, avec les gènes de ses deux parents, il était normal que la petite Thaïs ait aussi un sacré caractère ! Elle garda son sourire sur les lèvres afin que Carter laisse de côté son retard. Cela n'aurait pas aidé qu'elle le pourrisse parce qu'il n'avait pas son téléphone sur lui. C'était le présent qui comptait, et à l'instant présent, Thaïs avait ses deux parents. Néanmoins, elle lui glissa un petit conseil qui amena la conversation sur les envies de femmes enceintes. C'était avec nostalgie que Tahlia se confia sur ses propres ressentis, même si c'était bizarre de lui avouer cela alors qu'il était le père de sa fille. Sans doute aurait-il dû déjà savoir tout cela. Mais ce n'était pas le cas. L'éloignement les avait privé de ces moments. Au moins, il vivait tout cela avec Jamie. Tahlia esquissa un sourire quand Carter lui avoua avoir été réveillé en pleine nuit par Jamie. « Tu as dû te demander ce qu'il se passait. » ça aussi, c'était étrange. C'était paradoxal. Cela lui faisait mal au cœur de l'entendre parler de Jamie, de sa grossesse, parce qu'elle était son ex et que Carter et Tahlia n'avaient pas vécu une histoire de pacotille. Et d'un autre, c'était rassurant de voir qu'il lui en parlait, qu'il se confiait à elle, comme si elle enfilait de nouveau la casquette d'amie. D'ailleurs, elle continua sur sa lancée et parla à cœur ouvert, en lui offrant des excuses. Elle n'avait pas eu la meilleure des attitudes en apprenant la grossesse de Jamie. Elle avait eu mal, oui, mais ce n'était pas pour autant qu'elle aurait dû agir ainsi. Mais il comprenait. Lui aussi semblait avoir vécu cela quand il avait appris pour la grossesse de Tahlia. La jeune femme le regarda, surprise. « Je ne savais pas... » murmura-t-elle, en détournant le regard un instant. Elle ne pensait pas qu'il ait mal vécu cette nouvelle. Elle pensait qu'à l'époque il avait déjà tourné la page d'eux deux. Elle avait décidément du mal à se dire qu'elle avait été importante pour lui. Elle secoua la tête, se reprenant : « … enfin, c'était important pour moi de te le dire. » Elle regarda de nouveau Carter qui avait son petit sourire en coin quand il la remercia. C'était toujours plaisant de voir ce sourire. Tahlia surveilla Thaïs du regard, qui venait de poser sa tête sur le bras de sa mère, puis releva la tête vers Carter. « Et toi, alors ? Comment tu vis tout ça, en tant que futur papa d'un deuxième enfant ? »

Thaïs avait hérité de vos gênes à tous les deux. Autant elle ressemblait énormément à sa mère, mais elle avait quand même hérité de quelques uns de tes traits notamment celui que Tahlia soulignait mais elle était pareil. Tu caressais les cheveux de la petite alors que tu étais assis à côté d’elle, confiant à ton ex petite amie que tu avais été surpris de voir que les femmes enceintes avaient des envies à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Parce que tu n’avais pas vécu ça avec la grossesse de la brune, ça avait été un peu différent mais tu ne voulais pas le lui dire ou le souligner. Tu étais tellement heureux qu’elle t’ai donné la chose la plus précieuse de ta vie, qui n’est autre que la petite. « Un peu mais j’ai pas eu le temps de réfléchir, je t’avoue » dis-tu avec un léger rire. Quand Jamie avait eu son envie de glace et de cornichons, tu avais sauté dans ta voiture pour aller au magasin pour lui acheter ce dont elle avait envie. C’était assez urgent, de ce que tu avais remarqué et puis tu le faisais de bon coeur. Puis, les yeux sur Thaïs, tu confiais à sa maman qu’apprendre qu’elle était enceinte de Ciàran à l’époque, ça t’avait fait un choc. Tu n’en avais parlé à personne, tu avais tout gardé pour toi parce que tu ne trouvais pas ça normal d’être jaloux de la grossesse de ton ex mais maintenant tu osais enfin le dire à haute voix. Tahlia ne s’attendait pas à ce que tu le lui confies, à ce que tu dises ces mots. « Personne ne le savait » soufflas-tu simplement, en, évitant le regard de la jeune femme. Elle s’excusait de la façon dont elle avait digéré la nouvelle de la grossesse de ta petite amie. « Merci » dis-tu dans un souffle avec un sourire en coin, levant les yeux vers la brune. La conversation virait assez rapidement, comme quoi vous n’étiez peut-être pas assez à l’aise pour parler de vos sentiments. « Je crois que je suis aussi prêt que quand Thaïs est née, c’est à dire pas du tout » dis-tu dans un rire. « Mais on va y arriver » ajoutas-tu avec un léger sourire.

Tahlia l'écouta parler des envies de femmes enceintes, c'était d'ailleurs amusant d'avoir l'avis masculin de ces hommes qui n'avaient même pas le temps de poser la moindre question qu'ils étaient déjà dans leur véhicule pour aller acheter de quoi assouvir ces envies. Un rire vint franchir les lèvres de Tahlia. « Valait mieux pas que tu réfléchisses de toute manière. » Parce qu'il y avait pire qu'une envie de femme enceinte : une femme enceinte contrariée. Jamie avait de la chance de pouvoir compter sur Carter, qui se pliait toujours en quatre pour le bien de son entourage. Elle était là, la différence. Tahlia, elle, avait dû se débrouiller seule pour sa première grossesse. Quant à la deuxième, elle n'avait pas duré suffisamment longtemps pour que son ex voyage dans toute la ville. D'ailleurs, ce fut le prochain sujet de conversation. Carter lui confia que ça avait été un choc d'apprendre la grossesse de la brune. Une chose qu'elle n'avait même pas remarqué, pour être honnête. « Je suis désolée. » répéta-t-elle sûrement pour la énième fois, mais le cœur y était toujours autant. Tahlia, elle, était plus transparente sur ses sentiments. Elle avait montré que la grossesse de Jamie avait été un choc pour elle et c'était sûrement malvenu. Elle n'aurait pas dû agir de la façon. C'était donc important de s'excuser, de faire des efforts pour lui. Parce qu'elle tenait énormément à lui et qu'elle ne voulait pas que leurs chemins se séparent. Bien sûr, il y avait Thaïs entre eux et qui les lierait toujours, mais elle ne voulait pas que cela. Carter lui manquait. Alors, elle essayait de renouer des liens, elle s'intéressait à lui, à la manière dont il vivait cette grossesse. Quand il répondit à sa question, un sourire attendri s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle avait le regard posé sur lui. « C'est différent, cette fois, Carter. Tu as déjà un enfant. Tu as déjà montré que tu es un super papa. Tu n'as pas à douter, je suis sûre que tu vas assurer haut la main. » dit-elle avec bienveillance. « Mais du coup, vous allez faire comment ? Tu vas quand même rester dans ta colocation ? »