doom and gloom (Evangéline & Syrius)

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Odeur de sueur...vapeurs de vomissure mal nettoyée et de résidus d'urine. Le bocal était immuable. Oppressant, froid, inconfortable et stressant. La mécanique que 10 ans de bonheur m'avaient quasi permis oublier m'avait à nouveau happé, sournoisement, au détour d'un block.
La faute à cette putain d'instit' bornée qui ne pouvait s’extraire de ses procédures administratives?
Celle du petit pou agressif qui confondait rigueur et autoritarisme, ou de son collègue bovin?
La faute à mon allergie au conformisme aggravée par l’uniforme qui pousse les plus cons à faire de l’excès de zèle pour s'en croire dignes?
La faute à mon manque de maitrise, mon incapacité à endurer le surplus de connerie normalisatrice qui m'accablait?
Foutue cellule dans laquelle je macérais, m'imbibant d'une rage entretenue par mes yeux irrités, mes muqueuses sèches et acides, et ma tronche en feu suite au gazage à bout portant du gros goret en casquette.Rien n'avait changé dans la méthode de ces fumiers pour faire grimper la pression. Couverture trop fine, chauffage éteint, hygiène dégueulasse...On laisse macérer, espérant faire monter les peurs, propices à la docilité, à la colaboration complaisante.
J'en avais subi plus d'unes, des ces putains de gardes à vue dans l'attente hors du temps qu'un officier vienne s'occuper de mon cas, aux temps sombres ou je m'évadais dans la toxicomanie pour oublier le goût amer de ma vie d'alors.

Je n'aurais jamais pu imaginer qu'un enchainement de contrariétés puisse me faire régresser jusqu'à cette époque que j'avais crue révolue.
La faute à mon orgueil de merde, oui. J'aurais fait profile bas avec ce flic
à propos du défaut assurance, je m'en serais tiré avec une amende et un sermon que j'aurais même pu ne faire que semblant d'écouter.
J'aurais ouvert avec moins de fougue la poignée des gaz, le miaulement rageur de ma vielle kawa n'aurait peut être même pas attiré son attention...
Mais voila, l'autre conasse obtuse m’avait énervé par sa vision étroite de l'enseignement...et j'avais ressenti le besoin de décompresser.

je tournais en rond. J'avais beau être rompu à leurs sales méthodes, leur travail faisait son effet.
A part les emmerder un peu en gueulant après une cigarette que je n'avais même pas envie de fumer, ou un voyage aux toilettes, qui lui devenait pressant, quitte à m'arracher la glotte, déjà bien cramée par leur putain de gel lacrymo.
Les salauds...Ils ne m'avaient même pas rincé les yeux avant de me coller en cage. même pas passé mes fringues au spray neutralisant, histoire que le tissu copieusement imbibé continue à diffuser son piment!
Un bon coup de pied dans la paroi en plexi blindé, ça défoule, ça fait du bruit...mais personne ne se dérangeait, naturellement.
Guerre des nerfs , un jeu idiot sans victoire possible, duquel je n'espérait qu'une pauvre satisfaction immédiate. obtenir suffisamment d'exaspération pour me faire une petite baston avec le bourrin de service, histoire de me défouler, sans me soucier ainsi d"aggraver encore les choses.
La violence avec laquelle je m’étais replongé dans l'époque ou je portais encore mon vrai prénom, Donald, me faisait perdre tout sens de la stratégie.
Enfin des bruits de pas dans le couloir...J'entre ouvre une paupière gonflée, ce qui avive la morsure des vapeurs de lacrymo.
Dans une vision embrumée de larmes et de rage, je distingue mal la silhouette du flic. J'ai une furieuse envie de cogner....

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doom and gloom

Evangéline & Syrius

Je me dirigeais vers les cellules de garde à vue. Je comptais aller voir un certain Syrius Wentworth avec qui, c'était le moins que l'on puisse dire, nous ne nous étions de pas montré très agréables. Si j'avais mes torts, le gars avec qui j'étais parti en patrouille avait clairement déconné. Le sergent m'avait prévenu que ce gars était pas top mais avant de le dégager il m'avait demandé mon avis et j'avais accepté de partir faire une patrouille avec lui. Le gars manquait clairement de patience. Nous avions arrêté un type qui avait fait du zèle lorsque je lui avais demandé de sortir de sa voiture et mon coéquipier d'un jour, j'en avais largement vu assez, n'avait rien trouvé de mieux que de lui mettre du gel lacrymo dans les yeux. S'en était suivi un temps de troubles ou le dénommé Syrius Wentworth avez fini dans notre voiture direction le commissariat. Le temps que je règle mes histoires avec l'agent Jones Wentworth était resté en garde à vue et à ma connaissance personne n'était allé le voir. Je passais par les vestiaires afin de remettre mes vêtements un jean, un t-shirt kaki et des palladiums, au lieu de cet uniforme d'agent de patrouille que j'avais accepté de porter pour notre mission du jour. Voilà qui était beaucoup mieux. J’attrapais mon badge que je raccrochais soigneusement à mon jean ainsi que mon arme et pour finir je rassemblai mes cheveux en une queue un peu haute, avant d'attraper une serviette. En repassant par l'accueil j'achetais au distributeur une barre chocolatée et une bouteille d'eau avant de me diriger vers les cellules de garde à vue. « Monsieur Wentworth je suis la détective Alvarez » dis-je en m'arrêtant devant sa cellule avant de l'ouvrir. « Je viens vous apporter de quoi vous nettoyer et vous restaurer ». Je marquai une pause avant d'ajouter « ainsi que vous… » la suite avait du mal à sortir. Je n'avais absolument pas l'habitude de m'excuser pour la façon dans notre traitions les gens en garde à vue, néanmoins avec les faits de violence policière qui était remonté ces derniers temps notamment des États-Unis, j'avais l'impression que tous les regards étaient fixés sur la police. De ce fait même si le gars était blanc lui faire des excuses me semblait approprié. Je pris une grande inspiration avant de reprendre : « Ainsi que vous présentez des excuses au nom du commissariat. Mon collègue et moi-même avons réagi de manière excessive et nous allons faire en sorte que cela ne se reproduise pas »

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Malgré ma vision un peu troublée, presque intermittente tant mes paupières papillonnaient pour tenter de balayer le produit irritant ma cornée, malgré son changement de costume, j'ai reconnu l'un des deux flics auxquels je devais mes plaisirs du moment.
Toujours révolté, puisant mes ressources d'endurance dans la colère, certes pas fatalement stratégiquement judicieuse, mais capable de me donner immédiatement la force nécessaire, je ne l'accueillis point en ouverture à la conciliation.
Retrouver l’atmosphère carcérale bien connue lors de mon errance de toxicomane, avait réveillé mes réflexes de défiance, mon anticipation à priori de logiques d'affrontement. Je savais être en position de faiblesse entre ces murs. Seul face à la meute des flics, sans possibilité de recevoir quelque appuis, sans illusion quant à leur bonne volonté.
La fliquette , même si elle avait été la moins agressive du tandem, avait déjà clairement montré, par l'approbation à minima tacite, des méthodes de surenchères dans la violence, que j'avais initiée, j'en conviens, que la logique d'affrontement était la sienne.
Elle avait beau vouloir à présent avancer la carte de la conciliation, en m'apportant de quoi un peu apaiser les effets de leur brutale répression, Je n'étais pas dupe. La stratégie du chaud et froid était encore plus vielle que la peinture moisie des murs de l'aquarium de détention. Au moins aussi ancienne que celle, dont l'efficacité n'avait nul besoin de ma docilité apparente pour être démontrée, de l'usure par l'inconfort de l'adversaire.
J'avais d'abord bu, de grandes gorgées, goulues, vidant quasi d'un trait le bouteille d'eau du plateau repas, me gardant bien de tomber dans le piège sournois tendu par la bouffe submergée de sauce brune, épaisse et fumante. Tant que je pourrais jeûner, je m'abstiendrait d'avaler la nourriture qui allait, je le savais d'expérience, me causer des dérèglements intestinaux et renforcer leur traditionnel moyen de pression quant à l’accès aux sanitaires. Renforcer notre sentiment de dépendance humiliante pour mieux nous inciter à nous montrer collaboratif pour mettre fin au calvaire....Classique, hélas!
Le spray neutralisant atténuait bien la diffusion de leur saloperie infusée dans mes fringues.
Je tentais , tête basculée, de chasser la pellicule de gel qui s'accrochait à mon œil à l'aide de la pipette de sérum physiologique. Pas évident de maintenir la paupière écartée et de viser à l'aveugle. Elle s'en doutait, la garce! Elle attendait que je me lasse de me débattre en vain pour lui demander de l'aide. Par orgueil, je voulais m'y refuser... Mais avais-je vraiment les moyens de gaspiller le liquide de rinçage sur mes joues, jusqu'à épuisement de la ration, au risque de continuer à endurer la brulure?
Putain de flics vicieux! Avec le détestable sentiment de leur accorder le plaisir mesquin de forcer un pauvre type à mettre un genou en terre, avec un mépris arrogant sincère, j'ai grommelé

Ca vous ferait rien d'essayer d'aider à réparer vos conneries?

Je n'avais pas pu m'empêcher de lancer un jugement. Je ne digérais pas ce que je vivais comme une injustice... Et surtout une atteinte à ma fierté.

En présentant des excuses, si admirablement jouées que je les ai crues un instant sincères, le sergent Alvarez m'a franchement déstabilisé. Un instant j'ai cru à sa sincère volonté de sortir de la situation d'affrontement, j'ai entrevu la grâce de la libération imminente.

Vous regrettez...enfin, surement pas autant que moi! Bref... On fait vite s'il vous plait, histoire d'en finir avec tout ça? J'ai ma gosse qui m'attend, moi!

Tout à l'écoute de mon foutu orgueil et de ses exigences, j'avais jusqu'à présent peu songé aux conséquences de mon attitude effrontées. Aux vrais conséquences, celles qui ont un impact nettement plus important que celui d’une ridicule vexation.
Circé devait m'attendre, en compagnie d'Olympe, pour avoir un bilan de mon rendez-vous avec l'institutrice. elle s'inquiétait certainement de mon retard à présent, d'autant que je devais récupérer notre fille pour qu’elle puisse s'occuper du magasin. Elle n'avait pas des contraintes d'horaires aussi souples que les miennes.
Je m'en voulais d'avoir cédé à mon emportement aussi connement, à présent!

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doom and gloom

Evangéline & Syrius

J’essayais de me montrer aimable, en tout cas aussi aimable que je le pouvais car être aimable et Evangéline Alvarez ne rimait pas vraiment ensemble et j’avais encore plus de mal à l’être lorsque la personne en face de moi ne cherchait pas non plus à l’être. Face à l’attitude de Wentworth, j’arrêtais donc de faire preuve d’amabilité, revenant à ce que je savais faire de mieux, surtout dans mon taff, me comporter en garce, en flic détestable, m’appliquant à cocher les stéréotypes associés aux flics. Ainsi, même si je le voyais galérer, je le laissais faire, adossée contre un mur, les bras croisés. Peut-être que ça lui apprendrait à se comporter comme un con ! Néanmoins, si je devais être honnête, j’en doutais. C’est alors qu’il grogna, me demandant si ça ne me gênerait pas de venir l’aider. Oui, vus son comportement désagréable, ça me gênait. Mais je décidais de fermer ma gueule, pour le moment en tout cas et, de mauvaise grâce, m’avançait vers lui pour l’aider et, tenant sa tête en arrière, je lui versais le sérum physiologique dans les yeux en plusieurs fois avant de lui tendre la serviette que j’avais apportée.
Il demanda alors s’il était possible d’en finir avec tout ça parce qu’il avait…une gosse. Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. J’ignorais s’il était sérieux, si c’était le cas, pauvre gosse d’avoir pour père un type aussi antipathique. Si c’était faux, c’est une des excuses les plus bidon qu’on m’avait sortie au cours de ma carrière. Enfin on me l’avait déjà sortie, mais plus sur un ton qui voulait m’apitoyer. Là, le gars se montrait aussi désagréable en mentionnant la gosse que lorsqu’il s’adressait à moi.

« Vous êtes sérieux, vous avez vraiment une gosse ? Et je crains bien que vous devriez rester ici encore un peu, là-haut ils ont encore de la paperasse à faire. Vous savez, ne pas obéir aux forces de l’ordre ça à un prix. » ajoutais-je. J’essayais de le faire un peu flipper, j’avoue. J’avais envie qu’il fasse moins le fier. Il me tapait assez sur le système pour que je me le permette.

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