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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler

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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler - Page 2 EmptyVen 1 Juil 2022 - 17:24


Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles.
Le bruit d’un verre qui s’éclate au sol. Des soubresauts, des larmes, cette voix fine qui te hurle de rester, de ne pas claquer la porte, elle te supplie, de juste lui donner ce qu’elle veut, de rester avec elle. Elle veut ton malheur pour son bonheur. La porte, derrière toi tu la refermes, tu ne la claqueras pas, cela ne servirait à rien, de toute manière, la seule chose que tu entends, c’est le bruit du verre qui tourne en boucle.

Le bruit d’un cœur brisé, c’est un bruit étonnement proche d’un son de verre que l’on brise au sol, un son clair, qui résonne, qui vrille les tympans. L’homme dans tes bras, Dieu que tu veux qu’il y reste, qu’il cesse de craindre que le Monde ne s’abatte sur lui, sur ce qu’il est et ce qu’il peut faire. Il te somme de te réveiller, d’ouvrir les yeux. Il le sait au moins ? Que tes yeux sont ouverts ? Que tu vois plus en ce type que lui ? Tes dents, elles reviennent se serrer alors que tu écoutes, réveille toi Wolfgang, ce type, c’est un Ouragan, il détruit tout sur son passage, il cause des dommages, dont certains irréparables. Et c’est ce qu’il te dit, qu’il est brisé au delà du réparable alors que tu le perds de nouveau, il quitte encore tes bras et une partie de toi est persuadée que cette fois, tu ne sentiras plus ses bras t’éteindre en retour comme il a pu le faire lorsque les mots ont dépassés ses pensées. Quelles pensées, celles qu’à l’heure actuelle tu n’arrives pas à entendre ? Celles qui se mélangent avec ces moments dont tu aimerais pouvoir oublier l’existence ? Ces pensées-là ?

L’envie de lui hurler de la fermer te dérange, mais comme avec Elle tu ne dis rien, tu te tais, tu te fais témoin de ce qu’il se passe, de cet adieu qu’il te fait à sa manière. T’as mal, c’est un fait, sans doute pas la même douleur que le pauvre mec qui contacte les secours avec une difficulté énorme, mais t’as mal, et c’est une douleur qui, tu le sais, restera sans doute trop longtemps pour que tu ne puisses vouloir la réparer. Les larmes qui menaçaient de couler, elles finissent par glisser alors que dans un geste, tu passes une main plus que tremblante sur ton visage, comme pour l’empêcher de voir ce massacre. Papa avait raison, il n’est aucunement l’exception hein. T’as un gosse, il a besoin de toi, oui et ? Pourquoi ne pourrais-tu pas prendre soin de ton fils et de lui ? En quoi les deux choses sont-elles incompatibles ? Pose pas de questions, arrête de continuer à te faire du mal, accepte simplement que les choses sont ainsi. Il te le dit, lui aussi, et là, tu abandonnes, tu abandonnes l’idée même de la fermer, d’accepter que les choses se déroulent ainsi, parce que bordel tu le mérites et lui aussi non ? Emery te dirait que oui, si t’avais le malheur de lui dire en rentrant que t’as loupé une chance d’être heureux, il t’en claquerait presque une en plein visage. Et il aurait peut-être raison. “Ferme là.” Un rire nerveux, c’est tout ce qui traverse tes lèvres alors que ton regard se pose sur lui au travers de ta main. Il ne sait pas dire au revoir, alors pourquoi le dire ? Pourquoi arrêter là ? L’Ouragan détruit, mais il ne fait pas que ça. “Pitié ferme là avant que je t’en colle une. Tu crois que j’suis con ? Là, c’que tu me sors, tu crois que je le sais pas ? Alors pitié ferme là ! Tu mérites pas quoi ? Une seconde chance ? Qu’est ce que t’en sais ? T'es à la place de qui pour le décider ? Bordel, tu veux pas juste accepter que pour une fois, pour une seule putain de fois, quelqu’un arrive à voir autre chose que ce que tu vois toi ?!” Tes nerfs lâchent, tu sais même plus ce que tu dis alors que ta main quitte ton visage, venant se perdre dans tes mèches blondes l’espace d’un instant, un moment d’accalmie avant le Tsunami.

Et les vagues arrivent, s’écrasant sans prêter attention à qui que ce soit. “J’ai un fils. Et alors ? Où est le PUTAIN de problème Manwë ?! C’est un adulte, et quand bien même, c’est quoi le problème ? Les parents, c'est pas dans les standards ? Désolé alors, fallait peut-être me tenir au courant dès l’début. Et puis merde, mon fils à besoin de moi, d’accord, et ? C’est un argument pour te laisser ça ? Non parce que au pire, t’aurais pu trouver mieux tu penses pas ? Quitte à jouer le connard, joue le rôle jusqu’au bout tu ne penses pas ?” La première vague passe, suivi de la seconde, un second round de ce que tu n’arrive pas à contenir. “Tu l’as dis toi-même non ? Toi aussi, alors quoi ? Malgré tout on arrête là, chacun sa p’tite vie et bonjour chez toi ? Tu vas réussir à te regarder dans un miroir toi ? Parce que moi non. L’idée de savoir que j’ai laissé passer quelque chose m’empêcherait plus de dormir que l’idée d’être un con.”

Les catastrophes naturelles, elles détruisent, mais bien souvent, dans le malheur, l’on trouve des moments de grâces, des moments dans lesquels l’on peut retrouver un peu de foi, de bienveillance, d’espoir en quelque chose. Il y a de l’espoir entre vous ? Entre cet Ouragan et le Tsunami ? Peut-être, peut-être qu’entre deux vagues, entre deux phrases prononcées de ta voix tremblante de ce mélange de colère et d’amertume, peut-être qu’il y a un peu d’espoir, un infime espoir certes, mais présent malgré tout. Et tu donnerais tout pour qu’il puisse le voir lui aussi, pour qu'il puisse se mettre à ta place et voir autre chose en lui-même que .. ça. Que cette image qu’il veut renvoyer. “Merde .. T’éloigner des gens, refuser quoi que ce soit de positif dans ta vie, c’est pas de la protection. C’est de l’autodestruction. Et si toi t’arrives à dormir avec, personnellement j’refuse de te laisser faire ça. Ton gros coup dont tu me parles, je me fous bien de ce que c’est, si tu le fais, t’as tes raisons. Mais merde, tu crois que tu dormiras mieux après ? Seul ? Tu penses vraiment que cette solution là, c’est la bonne ?” Tes lèvres, tu viens glisser ta langue dessus alors que tu fais un pas, un simple pas en avant, l'intonation de ta voix perdant cette colère, cette amertume, le Tsunami se calme, redevient la mer qu’il est censé être. “Si t’en est certain, que tu fais ça sans aucun putain de regret, soit, dis-le, et ton numéro n’existe plus dans mon téléphone, et tu disparais de ma vie aussi vite que je disparais de la tienne. Mais si c’est pas le cas, tente. Se casser la gueule certes, mais à plusieurs c’est peut-être plus sécurisé que tu peux le penser.”
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Dernière édition par Wolfgang F. Kreizler le Lun 4 Juil 2022 - 14:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler - Page 2 EmptyVen 1 Juil 2022 - 19:30




Qu’on lui hurle dessus, qu’on le traite de sale connard, de monstre, qu’on lui dise ses quatre vérités tout simplement. Ça… Il a l’habitude. Ça ne lui fait ni chaud ni froid, il a assimilé ces informations depuis longtemps, il vit au travers d’elles. Il porte ces étiquettes de bad boy comme un chef, il sait parfaitement illustrer les propos que l’on a son égard et ne cherche jamais à contredire. Jamais. Pas plus qu’il ne laisse ces mots l’atteindre ou ne serait-ce que l’effleurer. Il rit au nez des gens qui pensent pouvoir le bouleverser avec des mots, il se paye leur tête, se rit de leur naïveté. Jamais des mots ne l’avaient frappé de la sorte. Jamais il n’avait été boxé aussi violemment avec des paroles que ce soir. Il aurait préféré qu’il le cogne, qu’il lui en colle une comme il l’avait dit. Une menace qui avait fait naitre à la commissure des lèvres du luthier, un très léger rictus. Non pas qu’il n’en croit pas capable Wolfgang, mais ça lui plait l’idée qu’il puisse le vouloir. C’est ce qu’il connait le mieux chez les hommes : la violence. Il s’y retrouve à travers cette menace, mais celle-ci disparait dans les airs au profit d’un long monologue… Douloureuse tirade qui laisse Manwë meurtris d’une manière encore inconnue.

Certes il souffrait à une époque des mots, ceux de son père qui lui disait ne pas l’aimer, qui lui disait qu’il n’était pas normal comme gosse avec ses problèmes de santé. Comment est-ce qu’il aurait pu se développer normalement dans un tel contexte familial ? C’était déjà un miracle qu’il ne soit pas mort-né, parfois il avait regretté ne pas être mort. C’était quand il était adolescent ça, quand on remet tout en question. Il sait aujourd’hui que c’était pas lui le problème. Il y avait aussi les mots de sa mère qui avaient fait beaucoup de ravages, à chaque fois qu’elle lui demandait pardon, ou lorsque complètement drogué, elle l’emmenait au supermarché et accostait toutes les femmes de la trentaine pour leur demander si elles ne voulaient pas l’adopter : Prenez le, emmenez-le avec vous, on en veut pas ! Il sera plus heureux avec vous, s’il vous plait… Prenez le, avec vous. Oui, il a dû se blinder comme personne pour survivre à ça. Il a fallut beaucoup de temps pour se persuader que malgré tout il avait le droit de vivre. S’il avait réussit à se convaincre de cela, il n’avait pas su se dire qu’il méritait de vivre heureux. Les mots ne lui faisaient plus rien, c’était ce qu’il croyait.

Son regard n’a pas quitté Wolfgang, il n’a pas perdu une miette de ses expressions, de ses yeux, de ses mots et leur lourdeur. Parce que Wolfgang lui dit ses quatre vérités oui, mais pas celles dont il a l’habitude. Il lui parle de son refus du bonheur, de la seconde chance, du droit d’être épaulé, aidé, aimé. Il sait que le vétérinaire est adulte, il peut faire ses propres choix, notamment au sujet de son fils. Pourquoi est-ce qu’il pensait que le vétérinaire ne voyait pas le monstre qu’il était ? Bien sûr qu’il a vu… Mais il a choisi d’être là quand même. C’est ce qui le rend dingue Manwë et ça, Wolf l’a bien compris. Il met le doigt dessus, pile là où ça fait mal. Il lui en veut pour ça et en même temps… Cette douleur. Elle fait un bien fou.

Puis sa voix se calme, les mots ne sont pas plus tendres pour autant. Le luthier a la gorge serrée, il n’était pas prêt pour ça. Il se rend bien compte que Wolfgang n’est pas aveugle, c’est tout le contraire même. Il le voit vraiment. Il ne voit pas un connard qui prend plaisir à l’envoyer chier, à péter la gueule du premier automobiliste qui ose hausser la voix. Il voit ce qui se cache derrière, derrière ses blagues douteuses, ses sourires moqueurs, ses réflexions désagréables, la violence dont il peut faire preuve. Il n’arrive pas à dire un seul mot, il se sent con… Vraiment très con. C’est pas quelque chose qui lui arrive souvent. Et en même temps, ce mec en face de lui… Il le fascine terriblement.

Ses yeux se posent sur la main droite de Wolfgang, il a déjà remarqué plus d’une fois ses tremblements. Il l’avait charrié en le traitant de vieux parkinsonien, sa manière à lui de montrer qu’il s’inquiétait. Wolf était resté dans le silence vis-à-vis de ça, ils respectaient leurs silences mutuels. Jusqu’à ce soir. Il fit un pas aussi, en avant. Sa main attrape celle qui tremblait, avec une certaine fermeté qu’il ne savait pas trop doser. “ Faut pas rester là. “ Il se raccroche à des faits rationnels pour ne pas perdre pied. Pour leur sécurité, il doivent foutre le camp avant que quelqu’un les voit à force de gueuler comme deux cons.

Manwë l’entraine avec lui. Avec lui.

Il ne dit pas un mot dans les petites rues qu’il choisit méthodiquement. Ils ne s’éloignent pas beaucoup de la plage, Manwë connait bien Bowen, comme sa poche. Il faut dire qu’il y traine depuis quarante ans, il en a eut des problèmes ici. Peut-être qu’après tout ce merdier il partira d’ici pour toujours, il y a pensé. Rien ne le retient. Mais… Maintenant, il y a bien quelque chose qui le retient… Quelqu’un qu’un de vraiment spécial.

Ils s’arrêtent devant une porte d’atelier, Manwë possède la clef sur son trousseau. Ce n’est pas chez lui, ni son magasin. Cet atelier de sculpture sur bois appartient à Draven, un ami d’enfance qui passe deux mois de l’année à Bowen et le reste de l’année en Thaïlande. Comme Manwë avait la fâcheuse tendance à forcer la porte pour trouver une planque, il avait fini par en avoir une clé. Il ouvre la porte en entraine Wolfgang à l’intérieur. C’est poussiéreux, il y a plein d’objets étranges en cours. Man’ le conduit à l’arrière où un petit studio d’appoint des plus confortables est à sa disposition. C’est sa planque à Manwë. Là où on peut le trouver, quand il n’est trouvable et joignable nulle part. Un secret de plus partagé. Car s’il devait être retrouvé par quelqu’un, il aimerait autant que ce soit par lui.

“ C’est quoi l’idée ? “ Il sait même pas où il va, il ne contrôle rien de cette fichue situation mais au moins ici, ils ne risquent rien. Personne ne peut les trouver. “ On s’embrasse, on s’écrit des poèmes et demain on achète une maison au bord de la plage ? “ Il se moque, parce qu’il est nerveux. Parce qu’il se rend compte qu’il l’a choisi lui. Ils sont complètement ravagés, aussi bien l’un que l’autre. “ J’sais pas… J’sais pas si j’ai pas fais une connerie en t’emmenant ici, tu sais. “ Mais il a un talent incontestable pour faire des conneries, pour faire les mauvais choix… Cet homme-là, ça ne peut pas être un mauvais choix, si ? Il soupire, dévie le regard quelques secondes, avant de le regarder à nouveau avec un léger sourire aux lèvres. “ Tu m’fais paniquer comme un putain de p’tit ado en rute… “ C’est trop nouveau tout ça, trop d’interdit, de ce qu’il s’est défendu lui-même. Il aime ça pourtant, braver l’interdit. “ Tu veux toujours rester ? “ Ça le démange de lui sauter dessus maintenant, mais y’a toujours cette incertitude, ce risque. La peur d’être manipulé, lui, par les sentiments ! La bonne blague et pourtant… Et pourtant.


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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler - Page 2 EmptyLun 4 Juil 2022 - 14:06


Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles.
15 ans, c’est beau 15 ans, c’est jeune aussi. Mais c’est pas grave, vous réfléchissez pas, vous êtes amoureux et c’est tout ce qui compte, l’amour, l’amour d’enfants. Toi, tu n’as d’yeux que pour elle, elle est ton Soleil et ta Lune, et toi, toi t’es le Chevalier dans cette armure blanche signe de courage, de confiance, la promesse d’un lendemain tranquille.

L’Ouragan est passé, le Tsunami aussi, ne reste que les débris dans l’eau, que l’air frais qui siffle entre les bâtisses. Ne reste que vous au milieu de cette rue, vos regards plantés l’un dans l’autre, comme si vous appreniez à nouveau à vous connaître, comme si enfin, vous compreniez que l’autre arrive à vous voir, au travers de tout, de tout ce que vous essayez de cacher, là, rien ne fonctionne. Aucune barrière ne marche, pour la première fois de vos vies, vous arrivez enfin à vous voir. Ta main tremblante, elle finit dans la sienne alors qu’il te tient avec une certaine fermeté que tu n’arrives pas à trouver une seule seconde dérangeante malgré la mauvaise gestion de force. Ne pas rester là ? Pourquoi pas ? Pourquoi ne pourriez-vous pas rester ? Ton regard le quitte, se tourne vers la voiture, vers la loque qui arrive enfin à joindre ces putains de pompiers après une longue bataille. Ah. Lui. Tu l’avais oublié, ton esprit trop occupé à penser à Manwë, à lui, à toi, à vous.

Un rire lui échappe alors que tu l’attends en bas de chez elle, bras croisés, ton corps appuyé à ta voiture, regarde comme elle est belle, ses cheveux mollement attachés flottant sous le vent créé par sa course. Elle se dépêche de te rejoindre, ses lèvres venant rencontrer les tiennes dans un baiser léger mais teinté d’amour. Dans un geste, tu lui ouvres la portière, lui offrant au passage une petite révérence qui accentue encore plus son rire. L’amour des jeunes, l’amour d’un gosse de 20 qui veut bien faire, qui est sûr de celle qu’il aime.

Les rues qu’il connaît sur le bout des doigts te sont totalement inconnues, alors tu le laisses faire, tu le laisses t’entraîner avec lui, parce que Dieu t’en sois témoin, tu le suivrais jusqu’au bout du monde si il te le demandait, et même sans te le demander, tu le suivrait en un claquement de doigts, il est l’essence et toi l’étincelle. A vous deux, vous êtes un incendie, vous n’avez de cesse de vous brûler et pourtant, vous n’arrivez pas à vous éloigner, vous ne pouvez pas vous éloigner. Tels deux aimants, tu ne te vois nul part ailleurs qu’avec toi, et tu ne te vois nul part ailleurs qu’avec lui, qu’avec son corps contre le tien, avec sa main dans la tienne. Tu sens toujours l’odeur salée de la plage, vous n’en êtes pas loin malgré le fait que cette dernière ne soit plus dans votre champ de vision, la douceur de la mer remplacée par les murs des immeubles puis par la porte de l’atelier qui se dresse devant vous. Vous êtes-où ? T’en sais rien, t’es perdu mais c’est pas grave. T’es avec lui.

L’amertume d’un “Je le veux” cachée sous un sourire. Cette idiotie que tu fais, qu’elle fait aussi. Elle est sûre pourtant, certaine que c’est ainsi. Toi tu le sais, tu t’en doutes. L’Amour laisse place à un début de doute, à cette sensation qui remonte le long du dos et qui empêche de bien dormir la nuit, ce sentiment que tout ceci n’est qu’une mascarade, une énorme connerie que vous essayez de cacher aux yeux des autres.

La poussière aurait pu t’empêcher de respirer correctement mais il n’en est rien, tu perds simplement ton regard sur l’atelier en silence, ton regard, il se stoppe sur plusieurs travaux en cours d’un air curieux, c'est qui le créateur de tout ça ? Manwë ? Non, enfin, tu l’imagines pas passer son temps à faire des sculptures dans un bordel poussiéreux comme ça. C’est abandonné, enfin, ça le semble pour l’instant tout du moins. T’aimerais pouvoir t’attarder sur certaines œuvres, prendre le temps de les comprendre mais tu te fais entraîner à l’arrière boutique et c’est là que l’expression deux salles deux ambiances prend son sens. Un studio d’appoint, petit, mais qui te semble d’un confort n’ayant rien à envier à ton appartement. Une planque ? Sans doute, après tout, qui n’a pas eu à un moment de sa vie un endroit pour se cacher ? Un lieu dans lequel l’on est sûr que personne ne viendra nous chercher.

30 ans. T’as 30 ans et tu te caches encore ? La fumée de ta cigarette virevolte devant tes yeux alors que tu souffles, remerciant quiconque ayant laissé ce bâtiment à l’abandon. Se voiler la face, voilà ce que tu sais faire de mieux, avec elle, avec ce faux bonheur qui t’arrache le cœur un peu plus chaque jour. Tu le savais, t’en étais sûr pourtant, le mariage c’est pas pour toi, pas avec elle en tout cas. Une ligne droite vers le mur, c’était une certitude, et toi, t’as foncé, par Amour, par crainte aussi un peu ? Sans doute. Ici en tout cas, t’es bien loin des autres, d’elle, seul. Ici personne ne te trouvera.

Le principe d’une planque, d’un endroit de ce genre, c’est pour ne pas être trouvé. Alors pourquoi t’es là ? Pour-Oh. Oh. Tes neurones, elles s’activent alors que tu reposes ton regard sur lui, lui qui te demande quelle est la suite des événements ? Et honnêtement ? T’en as aucune foutue idée. T’es pas du genre à prévoir quoi que ce soit toi, tu suis les vagues. “J’en sais rien. Mais on fera clairement pas ça, j’ai plus 15 ans, et les maisons en bord de mer c’est pas mon délire.”  Il sait pas si il fait une connerie en t’emmenant ici, en te laissant découvrir encore un peu plus de lui, de ce qu’il est. Son sourire, aussi léger soit-il, il te fait quelque chose, un truc que t’arrives pas à expliquer, mais qui est là, qui te donne envie de l’embrasser sans un mot, de profiter de cette nuit et des autres qu’il voudra bien t’offrir. Tu veux toujours rester ? Oui, clairement que oui. Tu hoches la tête dans un sourire alors que tu viens reprendre son corps contre le tien, tes lèvres rejoignent les siennes avec douceur avant que ton front ne revienne contre le sien, comme si sa place était là et nul part ailleurs. “J’sais pas ce qu’est l’idée. J’prévois jamais rien dans ma vie. Mais je reste, tant que tu le voudras.”

La salvation est différente pour chacun, pour certains elle prend la forme d’une thérapie, d’une bouteille, d’une idée déconstruite, pour toi, elle prend la forme de ce type, aussi complexe soit-il.
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Dernière édition par Wolfgang F. Kreizler le Lun 11 Juil 2022 - 15:28, édité 1 fois
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(+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler - Page 2 EmptyMar 5 Juil 2022 - 11:08

Il n’avait pas pu contenir un léger rire concernant la maison en bord de mer, bien sûr que c’est le délire de n’importe qui. Il ne se rend peut-être pas compte de ce que c’est que d’avoir l’océan offert à ses yeux chaque matin. La mer  apaise n’importe quel esprit, même celui du luthier. Combien de fois s’est-il torturé les rétines à contempler cet infinité lumineuse ? Trouver la paix, c’est tellement difficile, un combat de chaque jour. La mer a le pouvoir de calmer les tensions, que ce soit par le bruit incessant des vagues, l’odeur iodée qui imprègnent les poumons ou la sensation des galets qui roulent les un contre les autres sous vos pas, les grains de sables qui s’enfoncent en picotant légèrement la peau… Des milliards de coquillages broyés par les vagues, mélangés à des débris de roches pour former cette couche claire qui porte sa propre couleur. Couleur sable. Couleur si variable de nuances de gris, on lui a décrit le sable comme quelque chose de plutôt jaune et blanc, de beige, parfois même de brun… Couleur sable est une couleur à part, une couleur unique. C’est juste couleur sable et tout le monde s’accorde pour dire que c’est magnifique, même Manwë qui pourtant n’a aucune idée de ce que cela signifie.

Il s’apprête à lui dire que parmi les trois choses citées, il n’a pas eu l’air de protester sur le sujet des embrassades. Mais il quitte ses pensées puériles pour se rendre compte de là où il l’a emmené. Une belle connerie probablement, il aura certainement envie d’être seul après avoir tué son père. Il en est persuadé même. C’est comme si une petite voix lui disait que ce n’était néanmoins pas la meilleure chose à faire que de s’isoler. Il sera sans doute recherché par la police, il mettra en danger Wolfgang s’ils l’interrogent. Pourquoi est-ce qu’ils interrogeraient le vétérinaire de son furet fictif ? Avant ce soir, ils n’ont jamais été vu ensemble ailleurs que dans le cabinet de l’homme et pourtant, il ressent une certaine appréhension à l’idée de le mêler davantage à ses problèmes. Wolfgang est un grand garçon, il sait dans quoi il se met, sans le savoir vraiment. Il n’ignore pas que les ennuis viendront avec un mec comme Manwë, ça ne le perturbe pas plus que ça. Pas autant que le luthier qui se voit responsable de la situation. Il ne peut pas abandonner maintenant, même pour ces yeux-là. Il doit aller au bout de ce qu’il a commencé. Quitte à en mourir. Alors non, ils n’auront peut-être pas le loisir d’acheter une maison en bord de mer, parce que l’un n’aime pas ça, l’autre est fauché, parce que ça ne leur ressemble pas du tout de faire ça et peut-être bien aussi… Que Manwë vit ses dernières semaines, ses derniers jours.

Ils s’embrassaient à nouveau, et c’était fou comme l’appel de la mort peut animer votre être. Il pensait que c’était ça, la finalité de sa vie qui le poussait dans les bras de cet homme de manière irrationnelle. Il ne pouvait pas bêtement avoir des sentiments, présentement, à quarante ans. Il avait fait une croix là-dessus depuis bien longtemps. Man’ ne veut pas vraiment y croire, à cette alchimie entre eux, à cette facilité qu’il a à se sentir légitime d’exister sur cette foutue terre qui n’a cessé de le broyer, comme du sable.

Ses mains ont saisi ses hanches avec une certaine douceur mimétique, inspiré par les gestes du vétérinaire, le côté agréable que cela provoque de ne pas être brusqué. Même s’il avait été clairement secoué plus tôt par les paroles de Wolfgang, ce n’était pas une brute qu’il avait en face de lui. Il ne cherchait pas à le sortir de ses gongs. “ Reste… Tant que tu le peux. “ Jusqu’à ce qu’il ne puisse plus quoi ? Le supporter, supporter cette vie, ce caractère, ces choix ? Ou tant que cela est possible, tant qu’il respire encore.

Il ne pourra pas dire qu’il ne l’a pas mis en garde.

Ensemble, ils ne veulent rien prévoir.
Ils ne veulent rien construire.
Mais ils veulent bien le faire ensemble.



Le lit avait tenu le choc, l’air était empreint d’une surcharge de testostérone encore entêtante, seuls les bruits de leurs respirations perturbaient ce silence. Ça et un léger acouphène qui avait pris place contre ses tympans. Cela prit douze secondes, douze petites secondes à savourer le moment avant qu’il ne se lève, comme s’il allait partir quelque part. Le problème, c’est qu’une fois debout, il se rend compte trop tard qu’il n’a envie d’aller nulle part d’autre. C’est uniquement habillé de ses tatouages qu’il se tourne vers Wolfgang, ne pouvant clairement pas dissimuler grand-chose ; que ce soit son corps ou ses habitudes de vagabond. “ T’es pas mal non plus. “ Qu’il lance avec une teinte de provocation face au regard du vétérinaire, qui se demandait certainement plus ce qu’il était en train de faire qu’observer la marchandise. Les mètres carrés de ce studio étaient peu nombreux, alors les options étaient assez limitées pour tenter de masquer les raisons de son soudain mouvement de départ. Il pourrait aller prendre une douche, pisser un coup, prendre une bière ou un truc à manger qui trainerait là… Mais au lieu de ça, il se rassoit en soupirant, s’accoudant sur son genou pour poser sa tempe contre sa main. Dos tourné à l’homme encore allongé, il aimerait juste… Être pris dans ses bras.

Ça servirait à quoi de mentir ?
Wolfgang n’est pas con.

Lui par contre se sent un peu con. Si con, qu’il ne sait pas, il ne sait plus juste se dire que c’est cool de rester, de juste être là, allongé à côté de l’autre et se sentir heureux de sa présence. Il se dit que c’est pas normal, ce n’est pas habituel. Alors il se demande bien à quel moment dans sa vie effectivement, il s’est pas refusé une seconde chance, mais plutôt la moindre chance. Il a choisi l’échec émotionnel depuis toujours, sa vie aurait pu être différente s’il avait décidé d’une autre direction que la haine et le dégout de soi.

Ce maudit vétérinaire lui met la tête en vrac.
Le pire, c’est qu’il n’a pas envie de lutter contre ça.



*Elle est super ma métaphore avoue :14:
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Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles.
Une nuit est-elle suffisante pour apprendre à connaître un corps ? Pour mémoriser ses courbes, chaque centimètre de peau, chaque marque, naturelle ou non ? Beaucoup dirait que non. Qu’il faut plusieurs nuits pour apprendre à découvrir un corps dans son intégralité, pour en mémoriser chaque grain de beauté, chaque cicatrice, que chaque détail est tellement important qu’une nuit n’est clairement pas suffisante. D’autres en revanche, estiment qu’une nuit est plus que suffisante, et qu’au pire, si certains détails nous échappent, ce n’est pas si grave que ça, et certains diront encore qu’ils n’en n’ont rien à faire, que retenir les choses c’est pas pour eux, qu’un corps, certes c’est unique, mais ce n’est pas si spécial que ça. Mais toi ? Wolfgang, c’est quoi ton avis sur ça ?

Une nuit aura-t-elle été suffisante ? Où as-tu besoin de plusieurs autres nuits ? Avec Annabeth, il avait fallu plusieurs nuits pour connaître son corps, et bien plus de jours pour réellement la connaître et pour regretter. Mais Manwë, il n’aura fallu que de cette nuit pour le découvrir, de par son corps comme par son comportement. Même s'il en faudrait bien d’autres pour connaître certains détails de sa vie, tu n’en as pas forcément hâte. Qu’on ne pense pas que le connaître ne t’intéresse pas, au contraire, tu ne serais pas là si ce type n’avait su capter ton intérêt, si il n’avait pas sû conquérir ton affection. Cependant, tu ne veux rien presser, tu n’as pas hâte des prochaines nuits si celles-ci ne viennent pas de lui, si il n’a pas de lui-même, un tant soit peu l’envie de te faire découvrir plus de sa personne, le bon comme le mauvais d’ailleurs. En attendant, cette nuit est bien plus que suffisante pour toi, car cette nuit, t’as pu découvrir quelque chose derrière le sarcasme habituel de l’homme, tu y a trouvé des fissures, des craquelures sur lesquelles tu n’as qu’une envie c’est d’y ajouter des dorures, de lui montrer que ses faiblesses sont aussi belles que ce qui fait de lui quelqu’un de fort. Il t’a dit de rester tant que tu le pouvais, ce qu’il ne sait pas forcément, c’est que tu n’avais pas prévu de partir un jour, pas tant que lui ne le veut pas. Cette attraction, comme celles de deux aimants, t’es loin de lutter contre elle toi, tu fais pas comme lui, à son désarroi au début visiblement, mais bon, t’es têtu Wolfgang, quand tu estimes que quelqu’un mérite que l’on attende, que l’on supporte ses états d’âmes, tu restes. Et Dieu sait à quel point Manwë mérite ça.

Cette nuit, ton corps et le sien ont appris à se connaître, sans combat, sans violence, avec une légère maladresse mais une douceur qui n’est pas inconnue chez toi, mais sans doute plus chez lui. Vous avez appris mutuellement le corps de l’autre, ses faiblesses et ce qui avait tendance à faire résonner des souffles, des soupires, des sons bien plus agréable que le boucan insupportable du lit grinçant qui, sans mentir à failli te faire éclater de rire plus d’une fois. Allongé, tu profites du silence, de cet air chargé sans que l’ambiance ne soit lourde alors que l’homme à tes côtés te quitte, se levant dans un geste qui doit sans doute plus facilement être proche du réflexe plutôt que d’une réelle envie de s’éloigner de toi en vue de son absence de mouvement soudaine. T’es pas mal non plus qu’il te sort alors qu’une de tes mains glisse dans tes mèches blondes, un sourire au bord des lèvres. T’avais remarqué que tes mains ne tremblaient plus ? Non. Mais c’est le cas, elles sont stables pour une fois, à croire que c’est lui, que ce type à un effet incroyable sur toi. Tu sens le lit s’affaisser légèrement alors qu’un soupir te sort de ta contemplation. Dans un mouvement que tu veux léger pour ne pas entendre encore une fois ce bruit diabolique venant du lit, tu te redresses venant perdre ton regard sur lui l’espace d’un instant, si au début tu le regardais avec un peu d’incompréhension pour son départ du lit, maintenant tu as cette lueur qui témoigne bien autre chose, une once d’inquiétude sans doute. Il a l’air .. Ailleurs ? Tu sais pas trop, il est dos à toi, alors savoir ce qui lui passe par la tête n’est clairement pas de tout repos mais en attendant, pas besoin d’avoir fait de grande école pour savoir que quelque chose ne va pas, tu pourrais presque voir les rouages de son esprit tourner à toute allure. “Viens là.” tu souffles ta phrase doucement alors que tu t’approches de lui, venant l’attraper par la taille avec une facilité qui même toi te déconcerte l’espace d’une seconde. Il est fin non ? Ouais, enfin déjà plus que toi ce qui en soit semble logique, vous êtes loin d’avoir la même carrure.

Son dos contre ton torse, tu viens embrasser sa nuque dans un mouvement léger. Tu veux le tirer de sa réflexion, qu’il cesse de penser l’espace de quelques instants à tout et n’importe quoi, au pourquoi du comment. “Soit on parle de ce qu’il te passe par la tête .. Soit je me plains du bruit horrible de ce lit.” Tu as un petit rire alors que tu viens embrasser son épaule. Tu ne peux pas le forcer à te parler de ce qu’il a dans le crâne, alors tu peux simplement lui proposer, lui montrer encore une fois qu’il n’est pas seul, qu’il n’a plus à l’être si il ne le veut plus. Tu lui prouves, encore une fois, que t’es là pour lui, tes bras viennent le serrer un peu plus contre toi alors que tu ris encore un peu, ton front contre son épaule alors que tu grognes légèrement, le corps plus engourdi que tu l’aurais cru. “Parce que bordel .. que c’est insupportable comme son.” Tu pourrais presque l’entendre encore, ce bruit strident de métal qui grince, ce bruit qui arrache les oreilles et qui gêne plus que tout. “.. On fait comme tu le sens. Si tu veux rester, on reste, si tu veux bouger on bouge. Tu décides.” Encore une fois, un baiser léger contre son épaule avant que ton menton ne vienne se poser à la place de tes lèvres, tes yeux clairs étant clos le temps d’apprécier cet instant de tranquillité entre vous.
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Il savait qu’il devait bouger, ne pas garder cette posture presque prostrée. Manwë s’éloignait de cet endroit, il partait dans ses pensées, dans ses médisances envers lui-même, le mépris qu’il éprouvait face à sa naïveté de croire que sa vie aurait pu être différente. On ne peut pas réécrire l’histoire, c’est pas son genre d’avoir des regrets, encore moins de se torturer gratuitement. Pourtant, c’est pas vraiment désagréable comme aventure mentale, d’imaginer l’espace d’un instant une vie paisible. Qu’un homme peut être stupide parfois après le sexe, ça se met à trop réfléchir ou plutôt, à perdre toute lucidité… C’est bizarre la vie parfois, tout semble si minable une seconde et la suivante… La suivante, tout vous inspire. Ses yeux malades peuvent presque voir les molécules qui forment l’air, de vagues souvenirs des cours de chimie oubliés depuis si longtemps… Il referme doucement les paupières, ses tâches ne sont pas des molécules, ce sont les prémices de ce qui l’attendra le jour où la lumière ne pourra plus être lue par ses rétines. Les tâches vont partir, elle s’évaporent toujours… Que se passera-t-il lorsqu’elles resteront pour toujours ? Lorsqu’elle s’élargiront et prendront tout l’espace dans son champ visuel ? Il doit faire ce qu’il doit faire avant que ça n’arrive, les ténèbres l’attendent. Que ce soit pour son âme ou pour sa vue. Il sait qu’il ne peut pas avoir une autre vie, il sait et refuse de se battre pour l’impossible.

Qui d’autre que Wolfgang pour le tirer de la noirceur de ses pensées ? Qui d’autre que lui pour mettre de la lumière là où il n’en a plus… Là où il y en a peut-être jamais eu.

Il s’est un peu tendu, par réflexe. Les gestes étaient lents, mais il n’a pas l’habitude que l’on s’approche de lui de la sorte, quand quelqu’un le touche dans le dos, ses instincts lui hurlent qu’il est en danger. Combien de fois est-ce qu’il avait senti la main de son père sur son épaule, serrer terriblement fort sa clavicule sans qu’il n’ose se plaindre, parce que ce sera bien pire encore… Combien de fois les mains de sa mère l’ont secoué dans la nuit, en manque, elle paniquait… Il se souvient qu’elle le trainait dans les mauvais quartiers en pleine nuit, les yeux encore collé de sommeil pour aller chercher sa dose de crack, pour faire pitié aux dealers, pour qu’ils soient sympas avec elle, parce qu’elle avait un môme. Malgré tout, il n’a jamais pu en vouloir à cette femme, à cette pauvre chose brisée.

Ses muscles se détendent, il se laisse aller dans ses bras. Comme il ne l’a jamais fait. C’est comme se lancer dans le vide, ça donne un peu la nausée, mais on en redemanderait… Il devrait être lassé, c’est ce qui se passe en temps normal. Lassitude, dégout de tant de douceur. Pas cette fois. Ce n’est pas le premier à essayer de le câliner, mais c’est incontestablement le premier à y parvenir.

Manwë ignore s’il sourit à cause de la plainte sur ce lit épouvantable ou ces baisers parsemés sur sa peau encore brulante, ses bras qui se referment plus fort. Il pourrait se laisser fondre dans cette chaleur, baisser sa garde pour de bon. “ C’est vrai que c’était plutôt infernal. “ Il sort de son silence, mais certainement pas pour parler de ce qu’il lui passe par la tête, il n’est pas encore tout à fait dans le lâcher prise total, même s’il s’y enfonce dangereusement “ C’est que… C’est pas vraiment un endroit où j’invite du monde. “ Un refuge, un endroit isolé où personne ne peut le trouver, parce qu’il n’y a que dans la solitude qu’il se sent en sécurité. Il se sent con d’avoir dévoilé cet endroit à Wolfgang, mais en même temps… Il se sent curieusement en sécurité dans ses bras. Il ne sait pas encore s’il se cachera là, s’il lui fait confiance à ce point.

Il se rendra compte plus tard que là n’est pas le problème…

Bouger… Pour aller où ? C’est trop tard pour faire oublier ce lieu à Wolfgang et puis en a-t-il envie ? Il sait qu’il n’a pas vraiment envie de partir de là. Il ouvre doucement les yeux, les taches noires ont disparu. Doucement il se tourne, obligeant Wolfgang de relâcher un peu son emprise, il avait besoin de le voir, de saisir ses intentions dans ses yeux clairs. “ Tu voudrais dormir ici ? “ Avec lui… Il se sent con de poser la question avec autant de surprise dans la voix, d’incompréhension. Est-ce qu’il s’est vu le joli vétérinaire ? Est-ce qu’il se rend compte qu’il pourrait être n’importe où, avec n’importe qui d’autre. “ Dans ce putain de lit merdique ? “ Il pourrait être encore plus merdique que ça, probablement qu’il aimerait malgré tout dormir là, avec quelqu’un pour une fois, avec lui et personne d’autre. Il sourit légèrement à sa question, pour appuyer la plaisanterie, même si ça ne retire pas le fond de sa question qui fait écho à cette phrase dite précédemment : restes, tant que tu le peux. Sa main glisse doucement derrière la nuque de l’allemand et il s’est approché pour l’embrasser. Il ne serait pas capable d’expliquer ces gestes ce soir, il ne serait pas capable de trouver des justifications, mais depuis quand cet enfoiré de Manwë Druid justifie son comportement ? C’est juste plus facile d’injustifier les dommages qu’ils crée autour de lui que la possibilité que ouais, sous cette épaisse couche de colère et je m’en-foutisme, lui aussi a un cœur.

Il le pousse un peu brusquement pour que Wolf’ s’allonge, parce que la douceur, c’est franchement pas inné chez lui. Man a beau être moins épais, il sait utiliser sa force, ça n’a jamais été un problème pour lui d’être fin. Le lit grinçait péniblement, le luthier ne pu contenir un rire débonnaire en essayant de passer son bras autour de Wolfgang, mais il parvient surtout à lui mettre un coup de coude dans la mâchoire et se retrouver un peu coincé sous le poids du vétérinaire “ Putain, mais faut avoir fait trois ans d’université  ou merde ? “ Il pousse Wolfgang, parce qu’il pense toujours qu’avec un bon coup de pied au cul ça s’arrange, sauf qu’il vit le pauvre vétérinaire décollé du matelas et atterrir un étage plus bas sur le sol “ FAIS CHIER ! “ A ce niveau, ce n’était plus du calinage, mais clairement du catch. “ Ça va ? “ En croisant son regard, Man ne parvient pas à se retenir de rire aux éclats une seconde de plus.  Depuis quand n’a-t-il pas rit aux anges de la sorte ? Il se sentait en vie comme jamais et pourtant, ce pauvre Wolfgang n’était clairement pas en très bonne posture.

Il lui tendit la main pour l’aider à se relever, ce fut peut-être le mouvement de trop. CRAC. L’ossature métallique du lit venait de rompre net et Manwë se retrouva brutalement à même le sol, mais sur un sommier et un matelas, ce qui était définitivement moins grave. Le brun se mit à rire à gorge déployée. Ça faisait un mal de chien aux côtes, qui avaient été malmenée en début de soirée, mais il lui fallut un peu de temps pour cesser de rire. Essoufflé, il s’était laissé tomber en arrière, une main sur son hématome douloureux, il fixait le plafond alors qu’un certain calme venait de reprendre possession de la pièce. Il avait tant ris, que c’était comme si tout autour de lui tournoyait. Peut-être un peu hypoglycémie ? “ C’est tellement insupportable d’être parfois heureux, même une seconde, tu sais. Parce que ça ne dure jamais… Pas pour quelqu’un comme moi. “ L’hypoglycémie, ou finalement… Le lâcher prise. Ses yeux verts sont humides, mais il ne sait plus si c'est à cause des rires ou parce qu'il se sent particulièrement vulnérable.
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