hot - you could be the one (vemo)

C’est fou, ce que les sentiments peuvent faire au regard qu’on porte aux autres. Elmo et Vega s’étaient toujours comportés comme s’ils éprouvaient physiquement du dégoût l’un pour l’autre, ou du moins comme s’il leur était impossible de seulement même s’imaginer coucher ensemble. Ils mettaient ça sur le dos de leur amitié et du fait qu’ils se connaissaient trop bien, surtout sous leurs mauvais plis. Mais maintenant qu’ils avaient échangé ce baiser et que les sentiments s’étaient réveillés, c’était comme si l’attirance voyait le jour pour la première fois. Ou plutôt, comme la toute première fois, lorsqu’ils s’étaient d’abord rencontrés à une soirée et qu’ils s’étaient trouvés de leur goût, sans jamais que ça aille plus loin. C’était une relation à retardement. Ils avaient tout fait dans le désordre. Ce n’était pas trop difficile à croire, finalement, vues leurs personnalités un peu chaotiques, par moments. Le barista sourit quand sa colocataire lui affirma qu’il ne trouverait pas mieux qu’elle en matière de petite amie. « Tant que j’ai quelqu’un qui m’écoute me plaindre. » C’est justement ça qui ne serait pas évident à trouver. Au pire, il se trouverait un inconnu, ou alors une vieille personne en centre pour personnes âgées, à qui aller parler quand il avait juste besoin d’extérioriser un peu ce qui se passait en-dedans. Ce serait peut-être encore mieux qu’avec Vega, il n’aurait aucune réponse en retour, donc aucun jugement ! Les deux colocataires se rapprochèrent finalement sur le canapé, pour se faire une accolade qui rapidement devint bien plus que ça, lorsque leurs visages se frôlèrent au retour et que leurs lèvres s’emparèrent les unes des autres. « J’vais te dire ça après la première nuit. » Dit-il comme s’il fallait, genre, tester la marchandise. Il rit un peu entre deux baisers. « Oui, t’es ma copine, cretina. » Ça sonnait encore surréel, quand même, alors il s’arrêta dans ce baiser, la main posée sur la joue de Vega. Il la regarda un moment, avant de répéter : « T’es ma copine. » Fallait que ça lui rentre dans la tête.

Je crois que même si mon statut change aux yeux d’Elmo, il viendra toujours se plaindre auprès de moi tout comme je viendrais toujours lui raconter ma vie souvent catastrophique et me plaindre sur mon karma pourri. Il y a des choses qui ne changeront pas, j’espère. Je n’ai pas envie que ce qu’on avait change, je veux juste que ce soit encore mieux, ce qui part plutôt bien pour l’instant. On ne tarde pas à se rapprocher pour finir par s’embrasser, sans aucun regard rivé sur nous, juste nous deux et peut-être Jules s’il a ouvert sa porte mais j’en sais rien, je fais pas attention à ça actuellement. Il doit sans doute encore dormir de toute façon. Malgré tous les sentiments qui m’assaillent au contact de celui qui était mon meilleur ami il y a encore une minute, je garde la tête froide suffisamment longtemps pour lui demander si on est ensemble, juste pour m’assurer que je n’ai pas imaginé trop de trucs dans ma tête. Je ris à sa réponse parce que c’est typiquement son genre de répondre ça et que ça ne m’étonne pas un seul instant. Pour faire bonne figure je lui mets une petite tape sur l’épaule. Il ne tarde pas à me rassurer, je suis donc sa copine et il est mon copain. Ça fait quand même très bizarre de se dire ça, il va me falloir peut-être un petit peu de temps pour m’adapter à ce nouveau statut. Je ris tout en l’embrassant, j’ai l’impression de retourner en maternelle et que le gars le plus beau de la cour de récrée a coché oui sur le petit bout de papier qui a traversé toute la classe pour savoir s’il voulait sortir avec moi. On se regarde et je sens tout en moi chavirer. « Et toi, Elmo Santavenere, t’es mon copain. » Je fonds à nouveau sur ses lèvres, on a des années de chasteté à rattraper. « Bon maintenant faut que j’sache si t’es à la hauteur de ta réputation et de tous les récits que tu m’as fait. » Je lui dis avec un sourire malicieux. Comme j’ai pas particulièrement envie que notre coloc nous surprenne en train de se peloter sur le canapé comme deux adolescents, je me lève et je lui attrape la main pour qu’il me suive jusqu’à sa chambre. C’est la plus éloignée de celle de Jules, mon choix est stratégique.

C’est clair que pour tout ce qui n’entourerait pas sa relation amoureuse, Elmo continuerait à venir se plaindre à Vega. Le boulot, les pourboires cheaps ou inexistants des clients, ses répétitions bordéliques – par sa faute – avec Monkey Squad, le prix des aliments à l’épicerie, la pression de ses parents même à distance, bref tout ce qu’il pourrait continuer à balancer à Vega en se plaignant sans qu’elle soit biaisée, il le ferait avec le même empressement qu’avant. Qu’avant aujourd’hui, aujourd’hui qui marquait le début de leur relation amoureuse. Ils ne pouvaient être plus clairs que ça, maintenant qu’ils se regardaient dans les yeux après leur accolade, et qu’ils s’embrassaient pour de vrai, sans intention de convaincre qui que ce soit autre qu’eux-mêmes, et bien honnêtement, après un pareil baiser, ils ne pouvaient plus vraiment avoir le moindre doute. L’italien affirma à deux reprises plutôt qu’une que Vega était sa copine, et elle l’affirma à son tour. Il rit. « C’est rare que tu dises mon nom complet pour dire un truc cute, généralement c’est pour m’engueuler. » Évidemment, même en amour, ils ne perdraient pas leurs habitudes, leurs répliques, leur répartie. Ils fonctionnaient comme ça depuis si longtemps, c’était devenu naturel entre eux de s’envoyer des piques à n’en plus finir. C’est juste que maintenant, au lieu de juste en rire ou de se lancer des trucs à la figure, ils s’embrasseraient. « T’es pas prête, tu le sais ça, hein ? Je sais que j’exagère souvent dans mes histoires, mais celles qui s’passent sous les draps, ça a toujours été la stricte vérité. Prépare-toi, femme. » Dit-il d’un ton de voix grave et un peu homme de Cro-Magnon. Il rit, se levant avec Vega en prenant sa main, la suivant jusqu’à sa chambre, bien loin de Jules qu’ils auraient peut-être pu entendre ronfler s’ils n’avaient pas eu toute leur attention prise par ce qui se passait entre eux. L’italien referma prudemment la porte derrière eux et se tourna vers Vega pour reprendre possession de ses lèvres, emprisonnant son visage entre ses mains, la faisant reculer jusqu’à son lit, s'arrêtant juste le temps de retirer son t-shirt, se retrouvant direct en caleçon puisque c'était tout ce qu'il avait pris le temps d'enfiler ce matin.

Même si les choses vont vite et qu’on n’a pas vraiment pris le temps d’en parler longuement, je ne pense pas qu’énormément de choses vont changer entre nous enfin j’espère. De toute façon qu’est-ce qu’on aurait pu se dire de plus ? On s’est découvert un amour caché tous les deux, un amour qu’on devait refouler depuis des années sans s’en rendre compte, et on s’est avoué ressentir la même chose et vouloir la même chose. Ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup d’autres détails à régler. On vit déjà tous les deux donc pas besoin de s’organiser pour aller chez l’un ou chez l’autre, on a déjà nos soirées ensemble et voilà. Il n’y a que nos sorties qui vont peut-être changer puisqu’on n’aura plus besoin de faire de dates pour potentiellement trouver quelqu’un. A part ça, la vie continue. « T’inquiète pas j’compte toujours t’engueuler mais bon ça m’empêche pas de te dire des trucs mignons de temps en temps aussi. » Je lui réponds en souriant. Il faut dire que même si on s’est toujours beaucoup aimé, les vraies déclarations entre nous sont plutôt rares. Elles arrivent dans les moments critiques où notre amitié est mise à mal et qu’on a besoin de s’assurer que l’autre est là et qu’il y a plus que des vacheries entre nous. Ce qui est le cas actuellement et je pense, enfin j’espère, qu’il y aura aussi un peu plus de déclarations cute entre les vacheries qu’on se balance à longueur de journées. C’est que j’ai un petit côté romantique qu’Elmo va devoir accepter. Mais d’abord je veux voir ce qu’il vaut au lit, enfin c’est une bonne excuse surtout et une occasion de plus de lui lancer une petite pique. Je ris avant de lui dire « J’suis pas totalement convaincue par ton objectivité...homme. » Parce qu’il peut en toute sincérité penser qu’il est un bon coup juste parce qu’il a un ego beaucoup trop gros pour se rendre compte que c’est faux. Mais de toute façon ça ne veut rien dire, chaque personne est différente et peu importe comment ça s’est passé avec les autres, on s’entend beaucoup trop bien et on se connaît beaucoup trop pour que les choses ne se passent pas bien. Une fois la porte de sa chambre refermée, on est tranquilles, juste nous deux. On s’embrasse à nouveau avec l’idée qu’il y aura plus. Il me fait reculer jusqu’au lit sur lequel je tombe, lui sur moi, torse nu. Ce n’est pas la première fois que je le vois torse nu mais c’est la première fois que ça me fait un truc. L’avantage d’avouer ses sentiments le matin c’est que pour la partie de jambes en l’air qui suit, il n’y a pas beaucoup de vêtements à retirer. J’enlève mon haut également et il nous reste chacun que notre short ou caleçon. Je l’attire contre moi pour l’embrasser à nouveau et faire glisser mes mains sur lui.

tw : relations sexuelles (préliminaires)

En fait, la vie ne pouvait que changer pour le mieux, entre Elmo et Vega. Plus besoin de se taper des conversations parfois un peu nulles sur Bowen Bow Tie, pas besoin d’aller flirter dans les boîtes de nuit ou les bars s’ils avaient juste envie de sexe le soir-même, plus besoin de risquer de se faire ghoster ou poser un lapin, plus besoin de vivre ces premiers moments un peu awkward durant lesquels il faut apprendre à connaître l’autre. Ils auraient tout ça ensemble, ils pourraient coucher ensemble quand ils le voulaient, et ça pour Elmo c’était un sacré bonus. « Ouais il faut que tu continues à m’engueuler. C’est bon pour mon équilibre de toute façon. » Il sourit. Vega était la première en ligne pour le remettre à sa place et il avait besoin de ça, Elmo, parce que ce n’était pas lui qui se remettrait en question par lui-même. Il craignait juste qu’une fois devenue sa copine, Vega se lâche encore plus dans les critiques, vu que maintenant il serait pas mal associé à elle. Ce serait à voir et si c’était le cas, il faudrait qu’Elmo lui communique son mécontentement. Ah, communiquer. Peut-être que ça aussi, ce serait beaucoup moins simple qu’avant, maintenant qu’ils étaient ensemble. Tant d’incertitudes et pourtant, le jeune homme ne doutait pas, en ce moment, qu’il voulait se lancer là-dedans. Alors, il suivit Vega jusqu’à sa chambre, leurs intentions n’étaient pas du tout dissimulées, ils les verbalisèrent, même. « Tu verras de tes propres yeux. Et tu le sentiras, aussi. » Il rit, plissa les yeux dans une tentative de clin d’œil sexy mais ça ne fonctionna pas trop. Une fois dans la chambre de sa meilleure amie, le barista referma la porte derrière eux afin de profiter de toute l’intimité possible dans ce logement partagé avec Jules. Il retira son chandail et s’allongea sur elle, se détachant de ses lèvres lorsqu’elle retira son chandail aussi. Elle se retrouva seins nus et le regard d’Elmo se perdit sur sa poitrine qu’il découvrait pour la première fois. C’est Vega qui le ramena à l’ordre en reprenant possession de ses lèvres, glissant ses mains dans son dos, l’obligeant à relever la tête. Il ferma les yeux pendant le baiser, ce furent ses mains qui explorèrent à la place de ses yeux, sa main gauche se refermant sur le sein droit de Vega. Son caleçon commençait déjà à être trop serré. C'était un peu bizarre, aussi, tout ça, quand il croisait le regard de Vega et réalisait que c'était bien elle. C'était bizarre et agréable à la fois.

J’ai pas spécialement envie de jouer les copines chiantes avec Elmo mais je crois que j’ai déjà le rôle de meilleure amie et coloc chiante donc ça ne serait que suivre la suite logique. Du moment qu’il va pas se plaindre de moi à ses potes en allant boire un verre au bar, enfin qu’il ne le fait pas sérieusement. Je n’ai clairement pas envie de me retrouver comme toutes ces femmes que leur mari dénigrent en public parce que c’est elles qui gèrent tout donc forcément elles sont chiantes parce qu’elles veulent que les choses soient bien faites. Bon au moins si Mo fout rien je pourrais toujours lui faire du chantage au sexe, je suis sûre que ça sera très efficace. « Quel équilibre ? » Je lui réponds en riant. Il n’est clairement pas le type le plus équilibré que je connaisse, il vit sa vie au jour le jour sans vraiment se soucier de l’avenir. Si ça avait été le cas on n’en serait pas là, on n’aurait jamais eu besoin de planifier un mariage en urgence pour lui éviter de retourner en Italie et on se serait jamais embrassé. Je ne sais pas si sans ça tout ce qui s’est passé aujourd’hui serait arrivé. Peut-être dans bien longtemps. Je lève les yeux au ciel à sa réponse. Il prend déjà la grosse tête, ça promet. Il va falloir je fasse un peu dégonfler son ego, mais plus tard. Pour l’instant on se retrouve tous les deux dans sa chambre, déjà à moitié nus. Une partie de moi apprécie grandement ce moment et une autre le trouve vraiment bizarre. Si on m’avait dit il y a une semaine que je me retrouverais sur le lit d’Elmo dans le but de coucher avec lui, je n’y aurais pas cru une seule seconde. Et pourtant je me retrouve là, à l’embrasser, à le toucher. Nos regards se croisent et je sens qu’il pense comme moi. « Tu veux qu’on attende ? » Je n’ai pas envie de précipiter les choses si c’est encore trop bizarre. Je n’ai pas envie qu’il se sente obligé de perform pour pas que je le vois comme un gros nul. Je m’en fous, il sait bien que je suis clairement pas le genre à chercher la performance ou quoi. Je veux juste qu’on soit bien tous les deux.

« Ok, j’aurais dû dire un certain équilibre. » Il sourit. Il n’avait certes pas parlé d’équilibre parfait, mais il est vrai que juste parler d’équilibre tout court, venant de lui, c’était peu crédible. En même temps, il était pas non plus l’être le plus chaotique du monde entier. Il avait le bonheur facile – même si les plaintes lui venaient tout aussi facilement. Il arrivait à garder un job de manière très stable, bien des gens n’auraient pas réussi à endurer la pression au café pendant tout ce temps. Il arrivait également à se pointer à chacune des pratiques de son band, même si parfois avec un peu de retard. Bref, avec du recul, Elmo il en avait, de l’équilibre. Il penchait juste beaucoup à gauche ou à droite, sans jamais toutefois perdre pied. Il manqua cependant de perdre pied à quelques reprises en se rendant jusqu’à la chambre de Vega. Leurs pieds s’emmêlaient en marchant aussi vite pour rejoindre la pièce. Une fois la porte close, leur empressement s’évanouit, retrouvant une certaine douceur entre eux alors qu’ils se déshabillaient morceau par morceau, allongés sur le lit. Sentir la poitrine de Vega contre son torse nu, c’était un sentiment des plus étranges, surtout en les sachant sobres. Si au moins ils avaient quelques verres dans le système, ça doute que ça leur aurait paru moins réel. Mais là, ils étaient en plein contrôle d’eux-mêmes, de leurs corps, de leurs caresses. Ils étaient parfaitement conscients de ce qui était en train de se produire. Ça les fit un peu flipper. Lorsque le regard d’Elmo croisa celui de Vega, cette dernière s’arrêta et, après une légère hésitation, lui demande s’il voulait attendre. « Moi ? Non, non, je … c’est bon. » Il fronça les sourcils en la dévisageant, toujours allongé au-dessus d’elle, sa main toujours refermée sur son sein, mais immobile. « Toi tu veux attendre ? On peut attendre si tu veux attendre … » Tout se bousculait dans sa tête, les mots sortaient si vite de sa bouche.

Je ne pouvais pas m’empêcher de taquiner Elmo sur son équilibre de vie approximatif ou son hygiène de vie plutôt, qui n’est pas franchement exemplaire même s’il y a bien pire que lui. Notre conversation s’arrêta là pour poursuivre nos activités dans sa chambre. C’était tellement absurde et improbable de me retrouver là, avec lui, en toute connaissance de cause avec l’envie de sentir nos deux corps l’un contre l’autre. Les choses ont changé si rapidement et ça me perturbe, je sens que ça le perturbe aussi. Avant qu’on aille plus loin je préfère savoir s’il est sûr de vouloir continuer. Après tout rien ne presse, on se précipite sans doute un peu, comme deux adolescents qui viennent de s’avouer leurs sentiments et qui ont les hormones qui les travaillent. Il n’a pas l’air très sûr de lui mais il me dit malgré tout qu’il ne veut pas attendre avant de me demander mon avis. « Non, j’ai envie de toi...mais j’ai aussi envie que ce soit bien et qu’on soit bien. Si tu le sens pas tout de suite c’est pas grave. » Ce n’est pas comme si c’était maintenant ou jamais, on a le temps devant nous. Je l’attire vers moi pour l’embrasser tendrement. Si ce n’est pas tout de suite, ça peut être plus tard, demain, un autre jour. Nos chambres ne sont pas loin les unes des autres alors question logistique ça ne sera pas franchement dur de se retrouver. Je me demande comment on va l’annoncer aux gens. Avec le mariage, une partie pensent déjà qu’on est en couple mais on a avoué la supercherie à certains dont Jules. Je me demande ce qu’il va penser lorsqu’il nous verra nous embrasser au petit déjeuner.

Elmo avait l’impression que Vega mettait un frein, face au malaise palpable entre les deux, même si l’envie était belle et bien là. Pourtant lorsqu’elle ne voulait pas quelque chose, sa meilleure amie était du genre à le verbaliser sans passer par quatre chemins. Était-il à ce point perturbé qu’il avait réellement l’air de vouloir tout arrêter ? « Non, mais je le sens hein, tu sais bien moi en fait je le sens tout le temps. » Il rit un peu, avant de la regarder et de demander : « Toi, tu le sens tout de suite ? » Ils avaient l’air de deux gamins, à se renvoyer la balle comme ça. C’est qu’il avait l’impression tout d’un coup de ne plus avoir accès au fond de sa pensée. Il n’avait jamais eu ce problème-là avec Vega pourtant, ils se disaient tout, d’une manière souvent pas mal directe, même, mais c’est justement ce qui fonctionnait entre eux. Ils savaient à quoi s’attendre de l’un et de l’autre. L’amour peut-il changer aussi rapidement une relation ? Bordel, ça faisait à peine dix minutes et déjà Elmo avait l’impression de ne plus comprendre Vega. Est-ce que c’était son haleine matinale qui la dérangeait ? Faudrait-il qu’il aille se brosser les dents et revenir reprendre ça là où ils l’avaient laissé ? Ou peut-être ne s’était-elle pas douchée depuis un moment et ne se sentait pas super propre ? Who knows, tant de suppositions qui se bousculaient dans la tête d’Elmo. Finalement, la spontanéité du moment était un peu gâchée.

Dans la vie les choses ne se passent pas toujours comme dans les comédies romantiques ou tous les films qui donnent une vision faussée de l’amour. On aurait pu imaginer qu’on s’embrasserait avec fougue avant d’envoyer valser tous nos vêtements sans un mot et qu’on ferait l’amour sauvagement après tout ce temps passé à être seulement des amis. Mais la réalité, ce n’est pas vraiment ça, la vraie vie ça ne ressemble pas à une comédie romantique. Et comme je sens qu’on n’est tous les deux un peu perturbés par la tournure que prend notre relation, même si on en est tous les deux heureux, je préfère être sûre qu’il veuille aller plus loin. Je le trouve vraiment mignon qu’il s’inquiète pour moi aussi. « Oui, je le sens aussi...enfin je sens ça plutôt. » Je lui dis en riant, en touchant son caleçon même si forcément c’est un peu redescendu par rapport à ce que j’ai pu sentir contre moi juste avant. Forcément je stresse un peu face à tout ça. Et si en vrai ça matchait pas au lit ? C’est le genre de question que je me suis jamais posée avant et avec personne. Peut-être parce que nous ça match partout et que le sexe c’est à peu près le seul truc qui est une inconnue pour nous mais il n’y a pas de raison que ça n’aille pas, on se connaît trop. Je le pousse un peu pour qu’il retombe sur le côté et qu’on se retrouve tous les deux sur le lit. « Viens. » Je lui dis avant de l’embrasser une nouvelle fois et de passer un bras autour de lui. Je me rapproche un peu plus pour passer me cuisse par dessus lui et qu’on se retrouve comme enlacés tous les deux et j’aime bien ça, j’aime bien être là.

Vega le sentait. Elmo le sentait. Il y avait quand même une grande gêne entre eux deux, comme si leur relation, jamais timide auparavant, devenait tout d’un coup étrangère. Heureusement qu’il y avait encore une touche d’humour entre eux afin de décharger l’atmosphère. La main de Vega touchant son caleçon et la réplique qui vint avec fit rire l’italien. « J’espère bien que tu le sens. Tu vois ? J’live up to my reputation. » Il n’était peut-être pas le légendaire concombre, celui dont on parlait partout en ville, mais il était quand même bien membré. En vrai, il disait ça Elmo, mais il était dans la moyenne, quoi. Les deux amis continuèrent à se regarder sans trop entreprendre quoi que ce soit de nouveau, jusqu’à ce que Vega le pousse vers le côté. Le barista se laissa faire, sentant que le moment était tombé, mais la brunette l’attira vers lui pour l’embrasser de nouveau, passant ses bras autour et leurs jambes s’entremêlant. Il était bien, comme ça, Elmo. Juste à embrasser Vega comme s’ils étaient dans sa chambre d’adolescence. Le stress redescendit un peu, parce qu’ils se laissaient juste complètement aller, se découvrant, explorant la nouveauté entre eux deux. La main d’Elmo, celle qui n’était pas contre le matelas, vint caresser le dos nu de Vega, la faisant frissonner sous le contact de ses doigts. Lentement, mais sûrement.

Je crois que c’est ce que j’avais besoin, une blague pour revenir dans notre zone de confort, dans quelque chose qu’on connaît tous les deux. Je lève les yeux au ciel en riant à sa réponse. Évidemment qu’il allait répondre un truc du genre ! Je le connais Elmo et il ne manque pas une occasion de se venter mais ça me fait plus rire qu’autre chose parce que je sais tout ce qu’il se cache derrière. Il n’a pas besoin de jouer les princes charmants parfaits avec moi, je l’aime pour tout ce qu’il est et j’en ai vu des choses. Je le repousse un peu pour qu’on se retrouve tous les deux sur le matelas, nos bras et nos jambes emmêlés, à s’embrasser, sans se presser, juste en profitant de cet instant rien que tous les deux. Je passe une main dans ses cheveux tandis que la sienne vagabonde dans mon dos. Je me décroche de sa bouche pour descendre dans son cou et l’embrasser. Ma main passe par son dos pour descendre jusqu’à ses fesses, que je découvre. Enfin, je lui ai déjà mis quelques fois des petites tapes sur les fesses pour rire, mais ça n’a rien à voir. « Comment tu fais pour pas avoir le cul flasque avec tous les burgers que tu t’enfiles ? » Je lui demande, ma tête sur son épaule, en souriant.

Leurs baisers étaient moins pressés, plus calmes, ce qui n’empêchait pas le désir de rester, de grimper même un peu, en prenant son temps, en se faisant un peu plus fort à chaque fois que l’un ou l’autre introduisait sa langue entre leurs lèvres ouvertes. Leurs mains jouaient également le jeu, se caressant à des endroits qu’ils n’avaient que rarement touchés chez l’autre sauf pour de brefs instants, des accolades rapides. Si les autres fois ils en étaient restés indifférents, là, leurs corps répondaient favorablement, frissonnant au contact de l’autre. Vega se détacha finalement de la bouche d’Elmo pour venir embrasser son cou, et la main de la jeune femme agrippa ses fesses avec, visiblement, un sentiment bien agréable qui accompagna le geste. L’italien rit à sa question. « Lots of sex, baby. » Répondit-il du tac au tac. En même temps, ce n’était pas tout à fait faux. Elmo avait peut-être un membership à la salle de gym mais il n’était pas le visiteur le plus assidu et puis, lorsqu’il se rendait aux machines de musculation, c’était 50% d’entraînement, 50% traîner sur TikTok entre chaque répétition. Au final, ça ne lui donnait pas beaucoup de travail actif. Les relations sexuelles, c’était tout de suite plus productif. « J’espère que t’es prête à être mon entraînement préféré. » Ajouta-t-il, se disant qu’elle y trouverait probablement son compte elle aussi, s’ils pouvaient enfin passer cette étape-là sans trop de timidité et d’awkwardness.

Je crois que je me fais assez vite au fait d’embrasser Elmo, en tout cas plus que ce que je m’imaginais il y a encore quelques minutes. Certes après autant de temps à être amis c’est forcément bizarre mais je me sens juste bien de l’avoir contre moi, de pouvoir l’embrasser, le caresser. Et bien sûr continuer à rire et à l’embêter, peu importe la situation. Je ne peux pas m’empêcher de faire un commentaire lorsque ma main vient se poser sur sa fesse, bien moins molle que ce à quoi je me serais attendue venant d’un type qui ne mange pas vraiment de légumes à part ceux des burgers ou de la pizza. Je ris à sa réponse, évidemment ! J’étais sûre qu’il me dirait ça, je le connais trop bien pour que ça me surprenne. Je l’embrasse une nouvelle fois avant de lui dire « Je compte bien être une très bonne entraîneuse, qui vient te réveiller chaque matin pour un entraînement matinal. » Je lui réponds avec un sourire charmeur sur les lèvres. Dans la réalité pas forcément tous les matins et puis pas non plus que le matin mais je risque d’être bien plus souvent dans son lit et lui dans le mien et pas que pour dormir. J’attrape l’élastique de son caleçon pour venir le faire glisser sur ses hanches et qu’il se retrouve complètement nu face à moi, enfin dans le noir quand même. Je me retourne pour venir allumer la lampe de chevet histoire de pouvoir le voir vraiment et peut-être un peu plus réaliser ce qui est en train de se passer. Je reviens vers lui pour à nouveau poser mes lèvres contre les siennes et faire descendre ma main le long de son torse jusqu’à son entre-jambe.

TW : relations sexuelles

Finalement, au fil des baisers, Vega et Elmo délaissaient la gêne et l’italien se rendait compte qu’en fait, ce n’était pas si effrayant que ça. Même, ça lui semblait naturel, cette attirance, ce besoin de retrouver les lèvres de l’autre après un échange de regards, après un sourire. Il fallait juste briser la petite barrière de leur stricte amitié et maintenant que c’était fait, Elmo se sentait juste complètement en paix avec cette décision de sauter le pas. Cela dit, heureusement que c’est Vega qui l’avait fait, le premier pas, autrement ils en seraient peut-être encore à marcher sur des œufs. L’italien avait toujours besoin d’un petit coup de pied au cul avant de prendre les devants ou de se lancer dans l’inconnu. Parlant de cul, Vega sembla apprécier ce qu’elle agrippait de sa main. L’entraînement par excellence d’Elmo était ce qu’ils s’apprêtaient justement à expérimenter ensemble, et il espérait que Vega s’avérerait une très bonne partenaire de training fessier. « Ah mais une entraîneuse ça fout pas grand-chose à part crier des ordres, j’espère que tu vas t’impliquer un peu plus que ça … » Lâcha-t-il en souriant. « Mais l’entraînement quotidien, ça me semble un bon programme à suivre … à la lettre. » Ses lèvres se posèrent de nouveau sur celles de sa meilleure amie, petite amie, il ne saurait plus jamais comment l’identifier maintenant. La jeune femme tira sur l’élastique des caleçons du barista pour qu’ils glissent le long de ses hanches, de ses jambes, et c’est lorsqu’ils atteignirent la hauteur de ses genoux que l’homme s’en débarrassa en se tortillant un peu. Pendant ce temps, Vega alluma la lampe de chevet et tous les deux se regardèrent, pour la première fois sous ces coutures-là. « T’es belle. » Lâcha alors l’italien, avant de l’embrasser et de souffler de plaisir quand la main de son amie retrouva son entre-jambes.