| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
|
| i took a sip from my devil's cup (leóma) | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité | Sujet: i took a sip from my devil's cup (leóma) Ven 1 Juil 2022 - 15:37 | |
| Comme Izzy est grande, elle peut aller chez son père toute seule sans que sa mère ne l’accompagne à chaque fois, ce qui arrange bien Selma qui tente du mieux qu’elle peut de voir son mari, futur ex-mari si elle se décide un jour à lancer une procédure de divorce. Mais à force de voir rentrer sa fille déprimée de l’état de son père, elle finit par craquer et par aller chez León. Elle sait qu’il sera sûrement là, il ne bouge pas de chez lui, ce qui a le dont d’énerver sa femme qui a bien essayé de le bouger. Elle a tout fait pour l’aider mais au bout d’un moment elle a lâché l’affaire. Elle déteste se retrouver impuissante et ne pas réussir à résoudre les problèmes alors elle a préféré déplacer le problème pour ne plus le voir ou du moins, moins souvent. Après avoir fini sa journée au bureau, une journée de paperasse ce qui a le don de la mettre de mauvaise humeur un peu plus, elle fait un détour pour s’arrêter à l’espace caravaning là où son mari a la sienne. La journaliste aurait bien aimé vivre un jour dans une caravane pour voyager un peu partout comme elle l’a fait toute sa vie durant mais elle ne s’imagine pas vivre dedans sans jamais la faire rouler. Elle n’est pas souvent venue le voir depuis qu’il est parti de leur maison mais elle sait bien de laquelle il s’agit. En arrivant devant la porte, elle frappe énergiquement à la porte, qui tremble comme si elle allait finir par se casser à force de taper dessus ainsi. « León c’est moi, ouvre ! » lui crie-elle même si vu l’épaisseur des murs, elle n’aurait pas besoin de parler si fort, mais ça lui permet d’évacuer une partie de sa colère qui de toute façon retombera sur celui qui ouvrira la porte. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Ven 1 Juil 2022 - 20:56 | |
| Les journées étaient toutes les mêmes, lui qui auparavant s’arrangeait, avec Selma, pour que chaque nouveau jour soit une aventure. Il n’avait plus en lui l’éclat de vie qui lui permettait de bondir sur chaque belle occasion de se sentir vibrer. León aurait tant voulu que cette extinction en lui n’affecte pas celles qu’il aimait le plus au monde. Malheureusement, ça avait commencé par Selma, et maintenant Isidora qui ne savait plus comment aborder son père ; il était devenu un étranger autant pour elle que pour lui-même. Il le voyait bien, qu’à chaque fois qu’elle venait passer la semaine à la caravane, elle était mal à l’aise, elle ne s’y sentait pas chez elle, elle tentait par tous les moyens de sortir son père de là pour qu’ils aillent explorer, découvrir, vivre. Il était incapable de suivre sa joie de vivre, à celle qui était pourtant le portrait tout craché de lui qu’il avait été autrefois, il n’y avait pas si longtemps que ça. Mais il avait besoin d’elle, il avait besoin d’Isidora, de sa présence, pour qu’elle lui rappelle au moins un peu tous ces moments d’une existence profondément pleine, et aimée. Et quand elle était là, il se forçait, un peu, pour au moins ne pas fumer, ne pas boire devant elle. En son absence, les tentations de fuite pour León étaient bien trop fortes. Aujourd’hui, il avait allumé son premier joint à cinq heures du matin quand il s’était réveillé en sueur dans son lit. Il avait passé l’avant-midi à errer dans cet espace clos, trop petit, qui aurait donné des nausées à n’importe quel claustrophobe. Il avait essayé de poursuivre un roman, le même qu’il avait débuté six mois auparavant et dont il ne parvenait pas à parcourir les pages. Son esprit partait ailleurs et il devait relire les mêmes phrases, encore et encore. Alors il alluma la radio, écouta sans écouter, jusqu’à ce que Selma se mette à frapper la porte de la caravane en réclamant qu’il lui ouvre. León s’empressa d’aller ouvrir, descendant la petite marche pour que ses pieds touchent le sol. Les rares fois où des émotions intenses le parcouraient encore, autre que la peur, le regret et la culpabilité, c'était lorsqu'il s'inquiétait pour sa famille. « Selma ? Il est arrivé quelque chose à Isidora ? » Autrement, il ne comprenait pas cet empressement, cette impatience et ces fortes émotions qui semblaient habiter son épouse, de qui il était séparé depuis deux ans désormais. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Sam 2 Juil 2022 - 0:16 | |
| De manière général Selma n’aime pas la tristesse, comme la plupart des gens certes, mais elle essaie toujours de transformer cette émotion qui finit souvent par de la colère. Si elle était restée éternellement triste devant le changement radical de León suite à la fusillade, elle serait sans doute avec lui en train de déprimer dans cette caravane, leur fille complètement désespérée face à ses deux parents amorphes, plus que l’ombre d’eux même. Au début elle a transformé sa tristesse en obstination, elle s’est battu pour que les choses redeviennent comme avant puis la lassitude est arrivée, elle a fait son bout de chemin avant que la colère ne vienne frapper à la porte et lui crie d’envoyer valser une quinzaine d’années de mariage pour aller vivre sa vie sans lui. Sauf qu’elle ne peut pas. Il y a Izzy, leur accroche à tous les deux, sans elle ils ne se parleraient sans doute plus du tout malgré toute la tristesse que peut éprouver Selma quand elle imagine sa vie sans son mari. Certes il n’est plus vraiment lui mais elle n’arrive pas à s’imaginer que tout ce qu’ils ont vécu avant n’arrivera plus jamais. Quand elle frappe à la porte, elle y met bien plus de rage et de force que nécessaire. Elle entend quelqu’un s’agiter à l’intérieur puis la porte s’ouvre. A chaque fois qu’elle le revoie, tout un déferlement d’émotions la submerge mais elle a appris à contrôler ce flot. Il s’inquiète pour Issy, il faut dire qu’avec la manière dont elle l’a appelé, il aurait pu s’agir de quelque chose de grave. « Non Issy va bien. » Le rassure-t-elle. Pas besoin qu’il ajoute une inquiétude de plus à sa vie. « Je voulais te parler. » avoua-t-elle. « D’Izzy justement. » ajouta-t-elle en levant son regard vers lui. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Sam 2 Juil 2022 - 14:49 | |
| León savait à quel point Selma avait été patiente avec lui, elle avait tenté de le comprendre, de se mettre à sa place et de ne pas juger. Elle avait attendu, lui prenant la main pendant qu’il traversait la noirceur, espérant voir avec lui la lumière au bout. Ne la voyant pas après deux ans, sans doute avait-elle eu peur de se faire avaler par le noir, elle aussi, alors elle avait préféré s’en aller plutôt que de glisser avec lui. León, tout en comprenant évidemment qu’elle se soit choisie elle, lui en voulait quand même un peu de l’avoir abandonné dans la pire période de sa vie. Pour Leónel, c’était ça, c’était une période, un moment dans le temps qui allait forcément se terminer. Il s’accrochait encore à l’espoir d’aller mieux, le chilien, autrement il aurait déjà cessé ses thérapies, ses groupes de soutien, tous ces points d’ancrage qui le faisaient cheminer, bien trop lentement cependant. Mais Selma avait une vie à vivre et il comprenait qu’il avait gâché les dernières années de leur relation. Il était déchiré entre la culpabilité et la rancœur, ce qui ne l’aidait pas forcément à avancer. L’une et l’autre des émotions se battaient pour prendre le dessus, un tango infernal, et ce matin c’était la colère qui habiterait autant Selma et León, une fois que l’inquiétude quitterait le quadragénaire lorsqu’il fut assuré que sa fille n’avait rien. « Pourquoi tu cognes comme ça, alors ? Tu veux me faire avoir une crise cardiaque … » Ce n’était pas forcément sec, il était agacé surtout. Il fronça les sourcils en refermant la porte de la caravane derrière lui. Il ne portait ni soulier ni bas, ses pieds nus ne faisaient qu’un avec la terre en-dessous de lui, et d’une manière, ça l’apaisait. Selma voulait parler d’Isidora, ça sonnait sérieux, ce qui l’inquiéta de nouveau. « Qu’est-ce qui se passe ? » Demanda-t-il doucement, parce que lorsqu’il était question de sa fille, León voulait tellement bien faire même s’il faisait tout mal, depuis quatre ans. Il était en train de passer à côté d’une si belle période de la vie de son enfant. Une période à laquelle il avait souvent songé, voulant la porter vers son indépendance, voulant lui faire découvrir le monde et qu’elle s’en façonne sa propre vision d’adulte, voulant l’aider à naviguer à travers un peu toutes les nouveautés de l’adolescence, comme il le pouvait. C’était perdu. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Dim 3 Juil 2022 - 8:42 | |
| Selma sait faire preuve de délicatesse et de douceur mais ce ne sont pas forcément les aspects les plus marquants de sa personnalité. Elle n’est pas vraiment le genre de femme douce et fragile qui a besoin d’un homme fort pour la protéger. Elle a toujours très bien su se défendre toute seule et être indépendante, sans avoir besoin de gros bras pour la secourir comme une demoiselle en détresse. Donc forcément après une journée pas franchement exaltante voir même agaçante, elle n’est pas de la meilleure humeur qui soit, encore plus quand elle pense à aller voir son mari. Mais l’idée qu’elle puisse causer une crise cardiaque chez son mari la terrifie. L’idée qu’il puisse mourir, par sa faute ou non, elle sait qu’elle ne s’en remettra jamais. Tout serait bien trop définitif, elle le perdrait pour toujours, lui son grand amour, l’homme de sa vie. « J’ai besoin de passer mes nerfs et ta porte semblait être plutôt appropriée. » lui répond-elle avant de lui donner l’objet de sa visite. Toutes ses visites concernent Izzy puisqu’ils n’ont plus franchement d’autres choses à se dire en dehors de leur fille qui les lie à jamais. Enfin, Selma a cesser de vouloir dire toutes les choses qu’elle pense à son mari parce qu’elle sait que ça n’y changera rien, elle a baissé les bras et ça l’énerve de l’admettre. La défaite ça ne fait pas vraiment parti de ses habitudes. La preuve quand elle s’est blessé au Chili, ce qui lui a fait rencontrer León, elle n’a pas pu finir son trek. Elle y est revenue des années plus tard pour en venir à bout cette fois et arrêter de penser à cet échec dans sa vie. Quand il lui demande ce qu’il se passe, elle s’assoit sur la marche du camping-car. Elle n’a pas envie de rentrer à l’intérieur, elle sait que voir l’endroit où il vit, mal rangé, enfermé, ça ne fera que plus l’énerver et la rendre triste. « Elle déprime...à cause de toi. » lui explique-t-elle. La jeune femme reprend ensuite, pour adoucir son propos qui fut un peu violent « Quand elle te voit, ça la rend triste de te voir comme ça et j’aime pas la voir rentrer à la maison déprimée. » Elle, elle a résisté à la spirale mais elle ne veut pas que sa fille se laisse entraîner là-dedans. « On m’a déjà enlevé mon mari, c’est hors de question qu’on m’enlève ma fille aussi. » ajoute-t-elle. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Lun 4 Juil 2022 - 15:22 | |
| À la réponse de son épouse, d’instinct Leónel tourna le regard vers sa porte qui portait si facilement les marques de coups du genre. C’était un paquet de ferraille, dans lequel il vivait désormais. Lorsque Selma l’avait quitté c’est lui qui avait proposé de partir de la maison, il la laissait à sa femme et à sa fille, même s’il en était copropriétaire. Puis lorsqu’il n’avait plus eu d’économies, il lui avait cédé sa part, ce qui lui avait ensuite permis d’être accepté au programme de sécurité sociale. Il se retrouvait avec cette roulotte comme seul bien de valeur, et une valeur peu considérable. Tu soupiras discrètement en reposant tes yeux sur Selma. « Une bosse de plus ou de moins, rendu là. » Lâcha-t-il à propos de la porte malmenée. Il la referma derrière lui, cette porte, et Selma en profita ensuite pour s’asseoir sur la marche de la caravane. León resta debout un moment, ses pieds bien ancrés dans la terre dans l’attente de cette discussion à propos de leur fille. Lorsqu’elle lâcha le morceau, commençant par lui dire qu’Isidora déprimait à cause de lui, León vint s’asseoir à côté d’elle, sur la marche du camping-car. C’était restreint et leurs épaules, inévitablement, se collèrent l’une à l’autre. Il y avait encore ce contact électrisant, dès que leurs corps se frôlaient, et d’ailleurs son cœur s’emballa d’être aussi près de celle qu’il avait perdue. Le chilien garda le silence jusqu’à ce que Selma ait terminé d’expliquer sa pensée. Rapidement ses battements de cœur affolés s’étaient resserrés de douleur, d’entendre de tels propos. « Par on, tu veux dire que moi, je t’ai enlevé ton mari, et que je t’enlèverais ta fille ? » Demanda-t-il avec douleur, fixant le sol entre ses deux cuisses, incapable de regarder Selma. « C’est pas ce que je veux, faire de la peine à Isidora. Quand elle est là, j’essaie du mieux que je peux ... » Il tourna finalement la tête sur le côté, regardant Selma. « S’il-te-plaît, me dis pas que toi, t’es là pour m’enlever ma fille. Isidora elle est … elle est tout ce que j’ai maintenant. » Parce qu’à lui aussi, on lui avait enlevé son épouse, on lui avait enlevé ses passions, son job, sa famille. Il ne supporterait pas de ne pas avoir Isidora avec lui. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Lun 4 Juil 2022 - 15:56 | |
| Voir dans quel endroit il a fini par vivre faisait de la peine à Selma. Quand elle l’a quitté, elle espérait que ça serait suffisamment violent pour lui pour qu’il se passe quelque chose. Elle n’en demandait pas trop, juste un début de progrès, quelque chose mais non il n’y a rien eu. Il est parti et au lieu de le voir dépérir de près, elle le voyait de loin, de temps en temps, ou par les récits de leur fille. Sa porte est mal point mais ce n’est pas la seule, tout est bancal. Il s’assoit à côté d’elle sur la marche. Le voir si proche et en même temps si loin, ça la brise, parce qu’elle aimerait tellement sentir son corps si proche, comme avant, l’avoir contre elle et ne pas se voir comme de vulgaires connaissances. Chaque fois elle sent son cœur se briser un peu plus et chaque fois elle se dit qu’elle s’y fait et que la prochaine fois elle sera immunisé, que ça ne lui fera plus rien mais ça n’arrive jamais. Selma ne voulait pas totalement accuser son mari, elle ne voulait pas l’enfoncer encore plus mais ce qu’elle fait au final, lui expliquant qu’elle ne veut pas voir sa fille déprimer à cause de León. Ça la déchire parce qu’elle sait qu’il n’a pas envie de faire souffrir Izzy, ils l’aiment tous les deux énormément, ils ont toujours été des parents aimants, sympas et présents pour elle. Ils sont fiers d’elle, de la voir grandir et de l’accompagner dans toutes les étapes de sa vie. La jeune femme sait que pour León c’est important de l’avoir auprès de lui, au moins une partie du temps. « Je n’ai pas envie de te l’enlever. » Ils ne s’étaient pas battus pour la garde, ils avaient fait moitié moitié. Selma ne s’imaginait pas se battre pour obtenir la garde de leur fille, elle ne déteste pas León. D’ailleurs ils ne sont même pas divorcés, elle n’a jamais entamé de procédure, ils se sont juste accordés à l’amiable sur les choses à séparer, sur l’organisation. « Mais j’ai pas envie qu’elle souffre. Je veux pas vous perdre tous les deux. » explique-t-elle en passant une main dans ses cheveux pour garder son sang-froid, être calme, ne pas s’énerver, ne pas pleurer, garder en elle tout ce flot d’émotions. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Mar 5 Juil 2022 - 0:27 | |
| Leónel n’avait jamais même espéré être immunisé à Selma. Il savait trop bien qu’elle lui ferait cet effet-là jusqu’à sa mort. Il pouvait juste espérer qu’un jour une femme puisse réveiller de tels sentiments en lui, à nouveau, et que son cœur revive enfin pour une nouvelle histoire. Pour le moment il s’en savait incapable, il avait Selma tatoué sur le cœur et ce serait bien difficile de laisser même une toute petite place à une autre, mais Leónel se devait d’y songer, parfois. Selma referait sa vie, tôt ou tard. Elle était tellement belle, vibrante, rayonnante, vivante. N’importe quel homme de leur âge tomberait sous le charme de la quadragénaire. Leur rupture était encore récente, deux ans sur quinze c’était peu, avec du recul. Même si pour Leónel cela lui semblait déjà une éternité qu’il n’avait pas pu la toucher, l’embrasser, la caresser. Dans quelques mois ou dans quelques années, il devait se préparer à la voir avec un autre homme. Et peut-être pourrait-il alors s’imaginer, lui aussi, avec une autre femme, aussi irréel cela pouvait-il actuellement être. « Alors c’était quoi l’objectif de ta visite, Selma, si ce n’est pas de chercher un moyen de me l’enlever ? » Demanda-t-il, visiblement heurté dans ses sentiments. Il soupira, incapable de tenir son regard plus longtemps. Elle avait toujours eu de l’assurance, Selma, et aujourd’hui elle l’intimidait parce que lui n’était plus qu’une ombre effacée. « J’essaie, tu sais. J’essaie pour elle de sortir un peu, de l’emmener ailleurs que dans ce van, mais je peux pas toujours me sortir de ma tête. » Admit-il. « Mais c’est que temporaire. Je vais reprendre le dessus. Ma psy me dit que c’est important de me respecter dans les étapes, de ne pas aller trop vite si j’suis pas prêt. C’est normal que ça prenne du temps. » Il la regarda de nouveau, le cœur serré. « Isidora m’aide beaucoup, même si ça paraît pas. Elle est mon point d’ancrage. Elle est ce qui me rattache le plus à ma vie. » Et c’était sans doute un trop gros rôle, une trop grande responsabilité à porter pour une gamine de bientôt quinze ans. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Mar 5 Juil 2022 - 9:33 | |
| Comme souvent elle n’avait pas réfléchi plus que ça, agissant sur un coup de tête en voyant sa fille déprimée. Il fallait qu’elle lui en parle, qu’elle fasse quelque chose, qu’il sache que si cette situation les affecte tous les deux, Izzy aussi ne s’en sort pas indemne. Si elle peut gérer de ne plus voir son mari, même si c’est une douleur chaque jour, elle ne peut pas gérer de voir sa fille perdre sa joie de vivre lorsqu’elle est avec son père. Ils sont tout pour elle et elle n’a pas envie de les perdre tous les deux. Il restera toujours son grand amour, elle ne s’imagine pas un instant le remplacer. Elle n’a même pas vraiment essayé, s’accrochant toujours à l’espoir qu’il redevienne un peu plus lui même avec le temps. A part des histoires sans lendemain elle n’a rien connu depuis deux ans et ça lui va très bien. Selma n’est pas quelqu’un qui a à tout prix besoin d’être en couple, d’avoir un homme dans sa vie. Il y a toujours León quelque part. D’ailleurs avant de le rencontrer elle ne s’imaginait pas un seul instant se poser avec quelqu’un et fonder une famille, elle a toujours été libre et pas vraiment trop à vouloir un petit copain quand elle était au lycée ou après. Il lui demande pourquoi elle est venue le voir, elle tourne son regard vers lui. « Je sais pas, je me suis dit que ça te ferait peut-être quelque chose. Je pouvais pas juste rien dire alors que je vois Izzy triste, c’est pas possible. » lui répond-elle. Son mari lui explique avoir besoin de temps, que leur fille l’aide beaucoup et la jeune femme ne peut s’empêcher de soupirer en entendant ses arguments. « Ça fait quatre ans que c’est temporaire, quatre ans que les choses vont changer petit à petit. Et il s’est passé quoi en quatre ans ? Rien, j’ai même l’impression que ça n’a fait que s’empirer. » Elle est dure mais elle ne veut pas enrober la vérité pour le préserver, il faut qu’il l’entende. « Je suis d’accord que c’est important que tu vois Izzy, c’est normal. Mais c’est aussi important que tu remettes pas tout sur elle. Parce que je sais ce que c’est de tout porter sur ses épaules en se disant que ça ne durera qu’un temps, je veux pas lui faire subir ça. » Même si leur fille est forte, elle n’a que quatorze ans, elle ne devrait pas avoir besoin de prendre soin de son père, de se soucier de lui. « Change de psy, elle sert à rien. » finit-elle par dire. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Mar 5 Juil 2022 - 20:28 | |
| Bien sûr que ça lui faisait quelque chose, à Leónel, ça torturait son cœur de père de savoir qu’il était la cause du désarroi, de la déception de sa fille. Il aurait voulu être un pilier pour elle, inébranlable, mais les attentats il y a quatre ans avaient eu raison de lui, écroulant ce qu’il y avait de mieux chez lui. Il n’avait pas encore été en mesure de rapatrier toutes les pièces qu’il lui manquait. Il n’avait pas réussi à reboucher les trous dans son être criblé de désespoir. « Ça me fait quelque chose. Ça me fait quelque chose à tous les jours, Selma. Tu sais je ne suis pas aveugle, je vois qu’Isidora se comporte différemment avec moi. » Mais que son épouse vienne jusqu’ici pour le lui confirmer, ça lui faisait mal. Ce n’était pas le genre de conversation qu’il s’était un jour imaginé avoir avec elle. Ils s’étaient souvent projetés dans le futur, ensemble, et ni l’un ni l’autre n’aurait pu prévoir une telle dégringolade. Il n’y avait eu aucun présage, aucun avertissement. Ça leur avait éclaté en plein visage, en plein cœur. Du jour au lendemain, plus rien ne se ressemblait, surtout pas León. Ce dernier expliqua son processus à Selma mais ce n’était pas la première fois qu’il parlait d’une condition temporaire, ce n’était pas la première fois non plus qu’il parlait de respecter ses étapes. C’était la même rengaine depuis quatre ans et Selma ne se gêna surtout pas pour le lui dire. « C’est certain que le fait de me retrouver loin de la maison, seul ici, depuis deux ans, ça n’a pas pu m’aider, Selma. » Lui reprocha-t-il à son tour. S’attendait-elle à ce que leur rupture le répare ? Au contraire, ça l’avait achevé. « Je ne remets pas tout sur elle. Je continue à aller chercher de l’aide ailleurs. Qu’est-ce que t’attends de plus, Selma ? Je ne peux pas claquer des doigts pour que tout redevienne comme avant. » Son épouse lui sortit alors qu’il devrait changer de psy, qu’elle ne servait à rien. Ça le tuait qu’elle ne saisisse pas tous les efforts qu’il faisait pour s’en sortir. Ça le tuait que les progrès qu’il avait fait, que lui savait avoir fait, soient réduit à néant par ce simple échange entre eux aujourd’hui. Mais c'était normal. Aux yeux de tous les autres, León faisait du surplace depuis quatre ans. Il se leva, passant une main dans sa moustache en faisant dos à Selma. « J’aimerais que tu t’en ailles, s’il-te-plaît. » Parce que cette visite, de mauvaise augure déjà en partant, prenait une tournure que León ne pensait pas pouvoir gérer. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Mar 5 Juil 2022 - 21:37 | |
| Chaque fois qu’elle lui disait quelque chose, Selma espérait que ça le fasse réagir, qu’il y ait quelque chose qui se débloque chez lui. Elle s’était dit ça pendant deux ans avant de lâcher l’affaire. Cette fois elle espérait qu’en parlant de leur fille, il réagirait, que quelque chose se produise en lui. Au moins elle se rendait compte que s’il ne s’était pas battu pour elle quand elle avait choisi de le quitter, il se battait au moins pour leur fille. « Évidemment, ça lui fait de la peine. Elle essaie de t’aider. » Selma aussi a essayé mais sans résultats. Les accusations fusent des deux côtés, exactement comme à chaque fois qu’ils se voient. Elle ne peut pas s’empêcher de lui balancer ce qu’elle a sur le cœur et lui de répliquer. A l’époque où leur couple allait bien, ce n’était pas un problème. Leurs disputes étaient vite réglées, ils n’avaient pas de problème à communiquer, à se dire les choses. Mais aujourd’hui, tout est différent. « Donc t’es en train de me dire que c’est de ma faute ? Que j’aurais dû être plus patiente, que j’aurais dû attendre je ne sais combien de temps encore ? Tu t’es jamais soucié de ce que j’ai pu vivre et de ce que je vis, je t’en veux pas pour ça mais rejette pas la faute sur moi. » Ce n’est pas comme si elle n’avait pas essayé, pas comme si elle l’avait laissé tombé dès le premier instant. Elle a remué ciel et terre pendant deux ans puis elle a été trop fatiguée de tout ça. Elle sait que tout ça prend du temps mais elle estime que le temps est assez passé et qu’il n’y a eu aucune amélioration. Si elle n’a pas un semblant d’avancée pour lui donner de l’espoir, elle ne voit pas comment elle pourrait en avoir. « Il y a une différence entre claquer des doigts et attendre que tout arrive par magie. » Selma est lassée, elle en a marre de tout ça, marre de toute cette peine qu’elle cache en elle pour que sa fille ait au moins un parent qui aille bien, qui puisse se débrouiller seul. Alors elle craque forcément, elle dit à León des mots qu’elle finira sans doute par regretter. Il lui demande de partir. Elle se lève, triste et en colère, la gorge serrée. « T’es qu’un lâche León ! » lui dit-elle sans retenue. « Si tu voulais changer les choses tu serais pas en train de moisir dans cette foutue caravane. » |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Mar 5 Juil 2022 - 22:39 | |
| « Je sais. » Déclara seulement Leónel alors que Selma lui disait que sa fille essayait simplement de l’aider. Que ça lui faisait de la peine que son aide ne sorte pas son père de sa torpeur. Il savait aussi que Selma avait passé par le même chemin, baissant finalement les bras en voyant que l’homme qu’elle aimait ne revenait pas dans cette coquille vide. Leónel ne voulait pas en arriver là avec sa fille. Il ne voulait pas qu’Isidora baisse les bras et ne veuille plus le voir. Il ne s’en sortirait pas sans elle. Déjà il pensait ne plus pouvoir vivre sans Selma à ses côtés, mais si en plus on lui enlevait Isidora, il allait assurément sombrer. Sombrer plus bas, plus creux, plus profondément encore. Selma lui reprochait de ne pas faire de progrès, de répéter que son état était temporaire tout en laissant les années filer entre leurs doigts sans qu’il n’aille mieux. Il lui cracha que leur rupture n’avait certainement pas contribué à son rétablissement potentiel, ce qu’elle accepta difficilement. « On s’est promis pour le meilleur comme pour le pire, remember ? Ces deux années-là ont été difficiles pour moi, mais les deux suivantes encore plus, parce que t’es pas là. » Les larmes lui montaient aux yeux, à Leónel, parce qu’il disait enfin ce qu’il avait sur le cœur depuis tout ce temps. Et le chagrin montait aussi parce que ça le brisait d’entendre Selma dire qu’il ne s’était jamais soucié d’elle. « J’ai essayé, tellement, mais tellement fort, de me lever le matin, de sourire, tout ça pour toi, pour toi et Isidora. Parce que je savais que c’était difficile pour vous deux. Y’a pas une journée qui passe sans que je me déteste de vous faire vivre ça. Je vis dans la culpabilité constante de ne pas être assez bien. Parce que je me soucis de ce que je vous fais endurer. Alors tu peux pas me dire que je m’en fous, Selma, c’est pas juste. » Mais elle ne marchait pas dans ses souliers, son épouse, elle ne comprenait pas le choc qui l’avait plongé dans cet état, elle n’avait pas vu les images qui hantaient ses songes même éveillés. Elle ne comprendrait jamais. Lorsqu’elle lui lâcha qu’il attendait que tout arrive par magie et qu’il devrait changer de psy parce qu’il n’évoluait pas avec elle, il se leva et lui demanda de quitter. Elle se leva à son tour et continua à cracher ce venin qui faisait son chemin en lui. Les larmes roulèrent le long des joues du chilien, des larmes de tristesse mais aussi de grande colère. « Et toi t’as pas de cœur, Selma. » Ce n’était pas de son jugement dont il avait besoin, c’était de bienveillance. Mais elle lui en avait sans doute déjà trop donné, lors des deux premières années de son égarement. |
| | | Invité | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) Mer 6 Juil 2022 - 9:30 | |
| Elle a l’impression que les choses ne changeront jamais, qu’il y a eu un tournant et que jamais ils ne redeviendront la petite famille heureuse qu’ils étaient avant. Même si elle l’attend, même si elle l’aime et qu’elle se soucie toujours de lui malgré ce qu’elle peut lui montrer, rien ne sera jamais comme avant. Selma se dit qu’il faudrait peut-être qu’elle passe définitivement à autre chose, qu’elle se trouve quelqu’un d’autre mais elle n’a jamais été du genre à se remettre d’un chagrin d’amour en comblant son manque affectif avec quelqu’un d’autre. En réalité elle n’a jamais eu de chagrin d’amour, il est son premier et ce n’est même pas comme s’ils étaient définitivement séparés. Elle a toujours son alliance, qu’elle a passé de sa main à une chaîne autour de son cou, histoire tout de même de marquer la différence, mais elle est toujours là, avec elle, partout. « On s’est lâché tous les deux dans le pire. » Elle ne voulait pas porter seule cette responsabilité. Oui elle l’a quitté, oui ça a été dur mais il ne l’a pas vraiment retenu, il ne s’est pas battu pour qu’elle reste tout comme elle ne s’est pas battu assez longtemps pour qu’il aille mieux. Ils ont chacun leurs torts, Selma ne veut pas porter toute la responsabilité sur ses épaules. Elle a la gorge serré et quand elle voit León les larmes aux yeux, elle sent qu’elle aussi, elles commencent à monter. Son cœur se serre à ses mots, elle ne sait pas quoi lui répondre. Elle n’a jamais été trop douée pour trouver les mots juste, pour réconforter. Peut-être une autre raison pour laquelle elle l’a quitté, elle s’est dit que peut-être sans ses mots, parfois durs, il pourrait aller mieux et qui sait trouver une femme qui saurait l’aider comme elle n’a pas pu le faire. Ça lui aurait fait mal mais elle aurait préféré ça au malheur perpétuel de son mari. Elle arrive seulement à lui dire qu’il devrait changer de psy, trouver quelqu’un qui arrive vraiment à l’aider, à le faire évoluer. C’était trop dur de laisser sa tristesse éclater, Selma préféra la colère. Elle ne répondit rien ensuite et tourna les talons. C’était trop dur de le voir comme ça, elle aurait aimé le prendre dans ses bras, s’excuser, lui dire que tout ira bien, qu’elle sera toujours là pour lui, qu’elle l’aime. Elle préférait fuir pour ne pas souffrir encore plus.
fin |
| | | Contenu sponsorisé | Sujet: Re: i took a sip from my devil's cup (leóma) | |
| |
| | | | i took a sip from my devil's cup (leóma) | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|