Morning surprises || PV Charlie K. & Julian

Tu ouvres petit a petit tes yeux, ton lit n'était pas vidé. T'avais eu ce besoin une fois de plus de ne pas te retrouver seule ce soir, Hugo travaillait donc tu ne pouvais pas lui demander de venir te tenir compagnie. Hugo, tu le savais dans le fond qu'il était plus qu'un simple ami a tes yeux mais pourtant tu flipais grave à cette idée et tu ne penses clairement pas être une fille pour lui, bien trop brisé pour l'homme brisé qu'il était aussi. Alors, tu ne dis rien, tu agis en bonne amie avec lui, tu ne veux pas le briser encore plus. Seule, tu as donc décidé d'aller dans ce bar, et peut-être que tu ne rentreras pas seule, ou peut-être que si, t'en savais rien. La soirée défilait et ça y est tu t'es rapproché d'un garçon, Julian. Tu l'avais jamais vu en ville ou alors tu ne t'en souviens pas, mais ça marche assez entre vous, vos attentes sont claires pour le reste de la soirée. Invitation à te suivre chez toi, vous passez donc une nuit dans les bras l'un de l'autre à vous amuser, profiter des plaisirs de la vie avant de vous endormir. Aucune promesse, simplement le temps d'une soirée, d'une nuit à se tenir compagnie. Les yeux ouverts tu aperçois Julian encore endormi alors tu te lèves doucement de ton lit, n'étant clairement pas une sauvage, pour le laisser dormir encore. Tu pars préparé du café et tu en profites, le temps que le café coule, pour aller prendre une douche et tu enfiles ensuite une tenue dans laquelle tu seras à l'aise pour la journée où tu comptais bien rester chez toi.

perdu dans un épais brouillard, tu peines à ouvrir les yeux sur un fin rayon de lumière qui glisse à travers d'élégants rideaux. tout est flou. comme si tu essayais de t'échapper à un épais nuage. tes paupières qui peinent à s'ouvrir. un décors que tu ne reconnais pas. un arrière gout d'alcool au fond de la gorge. alors, tu te redresses, pour scanner la pièce tandis que des bribes de souvenirs te reviennent en mémoire.

charlie. la revoir. ça t'avait pas mal secoué. tout avait fini par devenir confus, au point qu'il avait fallu que tu essaies d'oublier. de noyer ta peine au fond d'un verre. jack, cet ami avec lequel tu danses parfois. et puis elle. petite brunette dont la silhouette s'était dessinée à tes cotés. un prénom que tu avais déjà oublié. elle, qui t'avait aidé à te changer les idées. pathétique.

t'avais jamais été de ce genre là, de ces mecs qui rentrent au bras d'une fille différente chaque soir. t'étais pas un coureur ou un collectionneur. juste un mec lambda qu'avait replongé dans un ancien trauma.

ta main qui glisse sur le matelas à la recherche d'une silhouette, mais qui rencontre un simple tissus froissé. un soupir qui s'arrache à tes lèvres. qu'est ce qu'on est bien censé faire dans ce genre de situation ? partir à l'anglaise ? passer par la fenêtre pour éviter toute situation gênante ? prendre le petit déjeuner en parlant des prouesses de la nuit ? tu passes une main dans ton épaisse tignasse brune en laissant échapper un second soupir alors que tu te redresses un peu plus sur le lit, tes yeux scannant à nouveau la pièce, à la recherche de tes fringues.

tes vêtements de la veille rapidement enfilés, tu finis par te décider à bouger. surement attiré par l'odeur du café frais qui venait te caresser le nez. lentement, le pas lourd, tu t'extirpes à la chambre, arrivant bientôt dans la cuisine.

elle. la petite brunette, une tasse à la main. hey. que tu lâches simplement comme si tu venais de croiser un de tes potes.

Comme souvent lorsque le stress la rongeait, Charlie mettait toute sa hargne derrière les fourneaux. À croire que le destin prenait un malin plaisir à s'acharner sur son sort, à jouer avec son cœur émietté et ses émotions éparpillées. Était-ce le ciel qui testait sans cesse la durabilité de sa relation avec Woody? N'avait-elle pas assez prouvé avec le temps que c'était lui, et pas un autre? Revoir Julian avait réveillé en elle le lourd poids de la culpabilité. A l'époque elle avait merdé, plus d'une fois, et elle ne voulait plus recommencer. Cette Charlie qui prenait la fuite et qui sabotait  intentionnellement ses histoires amoureuses, ce n'était plus elle. Elle ne sait pas bien comment elle était parvenue à redevenir amie avec son ex Milo, mais idylliquement c'est ce qu'elle aurait souhaité pour Julian. Il avait la rancœur tenace, il y avait de quoi d'ailleurs, mais au fond elle espérait surtout qu'il puisse découvrir cette nouvelle Charlie, épanouie, qui assumait ses erreurs et surtout prête à vivre aux côtés de l'aîné des Rutkowski.

Ce matin, c'est l'une de ses sœurs qu'elle espérait voir. Avery. Les deux jeunes femmes se retrouvaient depuis peu après l'annonce des fiançailles. Charlie était particulièrement attachée à toute cette petite famille, et désirait pouvoir se rapprocher davantage d'eux. La Cheffe Pâtissière avait fait une fournée de madeleines qui sentait divinement bon, histoire de bien commencer la journée avant d'aller travailler. Elle toqua à la porte sans savoir la scène d'horreur qu'elle decouvrirait bientôt derrière.

Dans ta cuisine, tu attendais tranquillement que ton compagnon de nuit n'arrive auprès de toi, t'avais l'habitude en général de te retrouver avec un presque inconnu dans ta cuisine de bon matin. Tu n'attendais rien de cette histoire, qu'elle soit d'un soir ou que vous remettiez le couvert peut-être un jour, t'avais pas envie de te prendre la tête avec une quelconque histoire, bien trop perturbée par le moment par l'évolution de ta relation avec Hugo. Café à la main, tu t'installe sur une chaise proche du comptoir de ta cuisine, alors que le jeune homme face apparition à tes côtés "Hey!" répondis-tu alors simplement un sourire aux lèvres, accueillante et chaleureuse. Tu te relèves de ta chaise et va attraper une tasse pour lui servir un café, t'étais pas du genre à mettre les gens dehors après ce type de soirée. "Bien dormi?" Tu lui demandes alors que tu lui tends la tasse de café assez rempli et que tu ne lui tende du sucre si jamais il en voulait et même du lait. Après tout tu ne savais pas comment il pouvait boire son café. Des bruits de toc contre ta porte te sort un peu de cette petite bulle à la fois timide, et peut-être malaisante pour lui. Tu n'attendais personne chez toi surtout de si bon matin, tu regardes un peu gêné Julian puis tu te diriges vers la porte pour ouvrir la personne qui venait te rendre visite. "Charlie!" Dis-tu alors un large sourire aux lèvres alors que tu viens la prendre dans tes bras, heureuse de la voir, surtout après la merveilleuse nouvelle que tu avais appris pour elle et Woody. "Comment vas-tu?" Tu l'invites alors à rentrer chez toi et referme la porte derrière elle alors que tu vois son petit plateau de madeleines "Ca tombe bien, j'étais entrain de prendre le café? Tu en veux un d'ailleurs?" Tu lui souris alors que tu l'invites à te suivre dans ta cuisine, sans savoir que la suite allait être assez tendu.

hey le moment aurait pu être gênant si elle n'était pas parue aussi détendue et à l'aise. imperturbable et mal à l'aise, tu la regardes s'affairer naturellement. attraper une tasse, la remplir. te la tendre. avec une agilité naturelle. tu la regardes faire. sérieux et silencieux. tu te demandes si tu dois vraiment rester là, et puis tu réalises que ce serait impoli de te barrer comme ça, alors qu'elle te tend une tasse de café dont le nectar te caresse les naseaux et te fait tant envie. cette odeur entêtante. enivrante. t'attrapes la tasse en esquissant un léger sourire en guise de remerciement. Bien dormi? t'hoches la tète, tout simplement, un sourire gêné aux coins des lèvres, te demandant ce que tu pourrais bien répondre à ça. de toute façon, t'as jamais été du genre bavard dès le matin. ou tout court, en fait.

elle ne prête pas vraiment attention au manque de réponse de ta part, à ton malaise ou au fait que tu ne sois pas du tout loquace. déjà, elle a fait volte face pour attraper sucre et café. c'est la porte qui vient à ton secours. un franc toc toc qui attire son attention. alors, elle dépose ce qu'elle détient entre ses doigts pour se diriger vers elle. t'en profite pour attraper un sucre et le faire glisser dans le liquide sombre, ne prêtant aucune attention à ce qui se passe dans l'entrée, trop affairer à essayer de trouver une petite cuillère.

et, alors que, les cheveux encore tout ébouriffés et le visage fatigué, tu fouilles dans les tiroirs de la cuisine, t'entends des pas s'approcher. pas auxquels tu n'accordes tout d'abord pas la moindre attention, avant de relever lentement les yeux vers les deux silhouettes qui s'approchent, une cuillère à la main. ton cœur loupe un battement. ta mâchoire se crispe alors que la cuillère plonge vivement dans l'épaisse tasse d'où s'échappe une légère fumée. ton regard se pose sur la silhouette blonde alors que la tasse s'approche de tes lèvres.
silence pesant.

cette tasse, t'aurais bien envie de la lui envoyer à la tronche, mais t'en fais rien, te contentant de souffler légèrement sur le liquide.
t'aurais vraiment du considérer la possibilité de passer par la fenêtre.

Avery accueille chaleureusement Charlie, ce qui la met tout de suite de bonne humeur. Ça va et toi ma jolie? Je t'ai ramené un petit plateau de madeleines, je passais dans le coin. lui dit-elle alors qu'elle emboita le pas du seuil de la porte. Il n'était jamais trop tôt pour aller à la boutique, mais elle pouvait se permettre de rester un petit quart d'heure en sa compagnie. Elle la suivit donc jusqu'à la cuisine. Je ne compte pas rester longtemps je dois aller au... Bug. Error System. Travail acheva-t-elle, dépitée en apercevant une silhouette trop familière à son goût. Celle de Julian, son ex. Son visage se décompose. Le plus censé aurait été de le saluer simplement et de trouver un prétexte quelconque pour prendre congés. Cependant, là, Charlie n'écoutait pas sa raison. Juste les battements de son cœur qui ne résonnaient que de la colère. Et merde. finit-elle par lâcher à haute voix, malgré elle.  Je vois que tu as fait connaissance avec mon ex. s'adressa Charlie à Avery, en désignant Julian avec mépris comme si il n'était pas présent dans cette pièce. Elle ne sait pas si elle s'attendait à avoir une explication sur le comment et pourquoi ces deux-là se connaissaient, mais tout ce qu'elle savait c'était qu'elle se devait de crever l'abcès auprès de sa future belle-soeur. Au moins le ton ne trompait pas, Charlie éprouvait encore de la rancœur envers Julian. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, leurs échanges furent houleux.

"Je vais super bien et c'est trop gentil de ta part" dis-tu à propos des madeleines avant de te diriger vers ta cuisine, ne percutant pas de suite le malaise qui y régnait entre ta belle soeur et ton compagnon de la nuit précédente. Tu attrapes simplement une tasse que tu remplies de café avant de te tourner vers eux avec un large sourire, sourire qui ne te quitte que très rarement. Etonnamment, les expressions qu'affichait l'un et l'autre ne semblait pas hyper positive alors tu les regardes à tour de rôle, en te demandant bien ce qu'il pouvait se passer. T'approche doucement de Charlie à qui tu tends la tasse de café avant que celle-ci ne brise la glace t'indiquant que Julian était son ex. Tu écarquilles alors aussitôt les yeux, les regardant toujours à tour de rôle "Wowowowowowo!!!" lâches-tu simplement, ne trouvant pas vraiment de mots à dire. Et en vu de leurs expressions leur relation ne s'est pas forcément bien terminé. Tu venais donc de passer la nuit avec l'ex de la fiancé de ton frère. Dans quel bordel tu venais de te mettre? "Et il semblerait donc que l'entente ne soit pas au beau fixe entre vous où je me trompe?" Des fois tu ferais mieux de ne rien dire car ta phrase ne va pas les aider à se calmer. Tu te retrouvais entre les deux, sans trop savoir quoi faire.

Je ne compte pas rester longtemps je dois aller au... son regard qui rencontre le tient. l'impression qu'elle en aurait presque laissé tomber son plateau de madeleines si elle avait eu autre chose à quoi se raccrocher. Travail qu'elle conclu, l'intonation de sa voix ayant brutalement changée.

Toi, tu te contentes de plonger les lèvres dans le liquide encore fumant, un léger rictus au bord des lèvres, imperturbable. en apparence en tous cas. parce que ton cerveau, lui, il a cessé de fonctionner. aux abonnés absents. propulsé des années en arrière, quand c'est avec elle que tu prenais ton café le matin. quand c'était sa silhouette à elle qui s'agitait dans la cuisine pour attraper deux tasses et les remplir de ce délicieux nectar. des années en arrière. une éternité entière.

Et merde. L'agacement dans sa voix qui t'amuse alors que le café glisse le long de ta gorge. Je vois que tu as fait connaissance avec mon ex. La tasse que tu poses sur le comptoir, légèrement agacé par le comportement de la blondinette, hystérique dès le matin. donc, t'as toujours pas appris à dire bonjour. tu devrais essayer un jour. tu verras, ça te fera pas mal. un peu de considération pour les autres... la politesse, ça s'appelle! Wowowowowowo!!! t'esquisses un léger mouvement de tète dans sa direction face à tant d'incrédulités, mais tu ne relèves pas vraiment, bien trop conscient de l'irréalité de la situation. Et il semblerait donc que l'entente ne soit pas au beau fixe entre vous où je me trompe? T'hausses les épaules de façon nonchalante, portant à nouveau la tasse à tes lèvres avant de prendre la peine de répondre à la question d'un ton détaché. tout est relatif.

Quel foutu hasard de se retrouver dans la même pièce que son ex et sa future belle-soeur! Son instinct lui disait que Julian ne savait sûrement pas qu'elle était la sœur de son fiancé, mais peut-être se trompait-elle. Charlie avait volontairement ignoré la présence de Julian, en évitant de le saluer, ce qui ne lui échappa. Il lui fit, bien entendu, remarquer. Sans prendre de pincette et avec un petit pic en bonus. À son tour agacée, Charlie lui lança un regard noir. J'avais de la considération pour toi, sauf que t'as pas voulu m'écouter, maintenant c'est bon, t'existe plus. s'impatienta Charlie, piquée au vif. Avery qui se retrouvait au milieu, tenta d'intervenir. Sa question, qui avait peut-être pour but d'éclaircir la situation, attisa le feu. Alors quand elle demanda si leur entente n'était plus au beau fixe, Julian, lui, prétendait que tout était relatif. Charlie, elle, moqueuse, éclata d'un rire mauvais. Relatif de rien du tout. Il me déteste mais il est trop poli pour te l'affirmer. répliqua la Cheffe Pâtissière qui déposa sa fournée de madeleines sur la table, jetant un air de défi vers Julian. Il ne pouvait pas la contredire, son comportement depuis leurs retrouvailles ne faisait que le confirmer. Il la méprisait, c'était clairement le ressenti de la blonde.

Tu savais qu'un jour tu allais finir par te retrouver dans une situation qui serait plus que gênante à force de draguer à tout va. Tu ne t'attendais juste pas à ce que cette situation soit en la compagnie de ta belle soeur, la tout juste fiancée de ton aîné. Tu étais donc là dans ta cuisine face à Charlie et de celui qui semble être un de ses ex et en vu de leur réaction en se voyant ils n'étaient clairement pas en bon terme. Ce qu'ils se mettent à te répondre lorsque tu leur pose la question te confirme alors tes dires et tu te retrouves presque au milieu d'eux, sans savoir quoi leur dire pour tenter d'apaiser la situation. Tu n'avais jamais vu Charlie ainsi, elle qui a toujours été une jeune femme souriante et douce lorsque tu la croisais que tu te surprend à la voir si en colère, mais t'étais presque heureuse dans le fond de la voir ainsi, de découvrir une autre facette de sa personnalité. "Alors s'il vous plait les gars, on peut genre... se calmer et tenter de parler calmement peut-être?" T'essayais vraiment de ne pas t'en mêler mais tu te dis aussi que si tu n'interviens pas, bientôt des madeleines allaient voler à travers ta cuisine et ce serait dommage de gaspiller de la nourriture ainsi.

J'avais de la considération pour toi, sauf que t'as pas voulu m'écouter, maintenant c'est bon, t'existe plus. tu laisses échapper un léger rire, amusé par les propos de la blonde, propos qui ne reflètent pas vraiment la réalité de ce que tu as pu vivre. tu te rends compte que tu parles comme une adolescente à peine sortie du lycée. tu plonges les yeux dans ce qu'il reste de ton café, le temps d'un instant. le temps d'un rien, comme pour échapper au regard sombre qu'elle te lance. ou pour ne pas qu'elle voit le voile de tristesse qui se glisse sur tes traits, comme blessé par les propos qu'elle vient de tenir. maintenant, tu n'existes plus. mais ça fait déjà bien longtemps que tu n'existes plus pour elle. elle est là, la triste réalité. alors soudain, tu relèves les yeux vers elle, plongeant un regard sincère dans le siens. est-ce que j'ai déjà vraiment existé pour toi, charlie ? est-ce que tu connais ne serait-ce que la définition du mot considération, charlie?

c'est la brunette avec qui tu venais de passer la nuit qui rompt ce léger malaise qui s'installe, posant une question dont la réponse n'appelait pas de réelle réponse étant donné l’électricité ambiante qui inondait soudain la pièce. pourtant, pour ne pas en rajouter une couche, tu relativises la situation. parce qu'elle, elle n'a rien à voir dans tout ça. la discussion aurait pu s'arrêter là, mais Charlie se met à souffler sur les braises, lâchant un rire mauvais, crachant soudain sa méprise à ton égard Relatif de rien du tout. Il me déteste mais il est trop poli pour te l'affirmer. tu pousses un profond soupir d'exaspération, fortement agacé par ses propos et ses certitudes, sans compter le ton qu'elle employé pour parler de toi. feignant un certain désintérêt, tu te penches pour saisir une des madeleines qu'elle vient de déposer sur le comptoir de la cuisine, pour venir la plonger dans ton reste de café, comme si de rien n'était. puis, d'une voix posée, tu te permets de répondre, de façon honnête, cette fois. Je ne te déteste pas, Charlie. J'ai de la rancœur envers toi, c'est tout! tu mords de bon cœur dans la madeleine détrempée dont le gout est gâché par celui du café, puis tu poses les yeux sur la brune. On est sortis ensemble pendant six mois. J'étais amoureux. Très amoureux. Je lui aurais tout donné. J'aurais tout fait pour elle... Mais, faut croire que ce n'était pas assez parce qu'un jour, je suis rentré, et elle n'était plus là. Sans raison. Sans un au revoir. Sans une explication. Sans un message. Tu mets le reste de la madeleine dans ta bouche, avant d'avaler une gorgée de café, feignant l'indifférence. S'il vous plait les gars, on peut genre... se calmer et tenter de parler calmement peut-être? Tu esquisses un léger sourire, plus triste que tu ne l'aurais voulu Désolé si la situation est inconvenante pour toi... c'est juste que... elle n'a pas pris le temps de rompre, elle a juste disparu... T'hausses les épaules de façon nonchalante Et elle ne prend pas non plus le temps de dire bonjour... Ça a légèrement tendance à m'agacer les gens égocentriques comme ça...

Le ton montait entre les anciens amants, qui à peine retrouvés dans la même pièce commençait déjà à se tirer dessus. Et Julian était très bon tireur d'élite en la matière quand il s'agissait de piquer Charlie où cela faisait mal. Selon lui elle réagissait comme une adolescente. D'un œil noir elle le regarda boire son café tranquillement en l'imaginant lui balancer sa propre tasse sur son caleçon. Et toi alors? Tu me fais la guerre pour une histoire qui date de 2 ans, Julian! Et c'est moi l'adolescente? rétorqua-t-elle avec un faux rire, les joues devenant écarlates de colère. À cet instant elle ne réalisait pas que sa future belle-soeur pouvait tilter que deux ans, c'était justement la durée de sa relation avec Woody. Cela pouvait donc porter à confusion. En réalité Charlie avait surtout quitté lâchement Julian parce qu'elle tombait dangereusement amoureuse, et en voulant l'oublier très vite dans les bras d'autres... elle était une fois plus tombée dans le piège.  Je n'ai pas envie de parler de ça esquiva une fois de plus Charlie qui ne voulait pas se défendre sur la sincérité de leur relation passée. Bien sûr qu'il avait existé, puisqu'il avait été le déclencheur d'une tempête dans sa vie. Grâce à lui elle avait trouvé sa vocation et avait aussi gagné en maturité par ses erreurs. Grâce à lui, elle avait appris qu'il fallait affronter ses peurs pour aimer. Si aujourd'hui elle avait su avancer, elle avait la nette impression que Julian restait ancrée avec cette haine contre elle. Lui, infirmait qu'il s'agissait plutôt de la rancœur. La Cheffe Pâtissière eut un rire sans joie. Pitié, te voile pas la face. Il n'y a pas que de la rancœur, même venant de toi, elle ne peut pas être aussi tenace. lui lança-t-elle en croisant ses bras. Le pire arriva. Il déballa l'intégralité de leur passé et Charlie le prit comme une gifle en plein visage, du moins c'était cette expression qui se lisait sur son visage. Les joues rouges, elle n'osait plus croiser le regard d'Avery, par peur d'y découvrir le mépris. La blonde perdait toute assurance. Je sais que j'ai merdé, je te l'ai dit, je me suis excusée... lui dit-elle sans pouvoir donner de réelles explications. Avery qui essayait d'apaiser la tension grandissante, dut faire face à un Julian borné. Charlie, égale à elle-même, ne voyait qu'une solution face aux conflits. Je suis vraiment désolée, Avery, je vais partir, je ne voulais pas te rendre mal à l'aise. Je repasserais plus tard.  s'excusa-t-elle, confuse.