anything is possible when you have the right people there to support you (cha & levi)

La journée venait de se terminer pour Charlie. Doucement elle prenait ses marques dans son nouveau rôle de Cheffe Pâtissière. Toutes ces responsabilités lui faisaient un bien fou. Bien évidement Charlize n'était jamais très loin pour l'appuyer et la guider, ce qui la confortait un peu plus. À la fin de la journée, une fois boutique fermée, elle avait pris le pli de lui envoyer un petit texto pour lui faire un bref résumé. Puis elle se mit en chemin pour aller chez Woody, dont elle avait hâte de retrouver. A deux mètres de sa voiture, elle vit un visage familier. Un visage qu'elle reconnut très bien car la première fois qu'elle l'avait vu, il lui avait rappelé étrangement Liam.  Ça va, tu t'es remis depuis la dernière fois? rigola Charlie avant de le saluer d'un geste de la main. À leur dernière rencontre dans un bar-resfau du coin, il avait pas mal forcé sur les verres. À la base Charlie qui était juste venue passer sa commande de wings, avait longuement sympathisé avec lui. Levi. Ils avaient beaucoup échangés concernant leur passé respectif, notamment sur leurs pères qui avaient fui un pays dont ils chérissaient tous deux.

@Levi Wheeler

Il en était souvent ainsi avec Charlie, bienveillante et avenante aux autres, parfois trop gentille. Ce n'était pas seulement dans son tempérament mais aussi dans ses principes. Sois tolérant avec les autres et les autres le seront aussi avec toi. Ce soir précédent, elle avait bien sympathisé avec le britannique. En le recroisant, elle n'avait rien espéré en particulier mais elle était du moins persuadé qu'il la reconnaisse. Pourtant en voyant ses mots mal assurés, elle vit le doute. T'es sûre que tu te souviens de moi? Charlie? Qui a un idiot de père? Qui fait des gâteaux? s'empressait de rajouter à la chaîne Charlie, pour voir si la mémoire de Levi referait surface. Elle se sentit stupide tout d'un coup et fit une triste moue. Tous les deux s'étaient si bien confiés, le feeling avait bien passé, elle avait eu la sensation d'avoir trouvé en lui bien plus qu'un compagnon de beuverie d'un soir. Dommage que lui ne se remette pas de leur discussion, car elle aussi s'était confié sur son passé et ça lui avait fait du bien de parler avec quelqu'un qui avait vécu une situation similaire.

Il était stressé Levi, plus méfiant que jamais, dérouté à l’idée que cette inconnue puisse détenir des informations sur lui qui mettraient à mal tout ce qu’il avait fait pour s’échapper de cette cage qui l’avait retenu prisonnier trop longtemps. Pourtant, il était intimement convaincu qu’il n’avait rien à craindre de ce visage d’ange, se rappelant encore de sa gentillesse, de ses encouragements, de l’attention touchante qu’elle lui avait accordée le temps d’une soirée d’égarement. Il se contentait pourtant de barricader ces pensées-là, préférant de pas s’enliser dans ce jeu de confidences qu’il pensait délétère. « Oui je m’en souviens, excuse-moi. L’alcool ça me réussit pas vraiment. » Admit-il, sentant une certaine déception dans le regard de son interlocutrice, lui qui paraissait bien plus froid maintenant que l’alcool n’imbibait plus sa raison. « J’espère que je t’ai pas trop embêtée l’autre soir avec mes histoires, c’était pas mon intention. J’parle vraiment trop quand j’suis dans cet état, c’était pas vraiment moi. » Ajouta-t-il, tentant de renverser la balance, de montrer un tout autre visage, bien moins touchant cette fois-ci.

Le visage de Levi, bien différent de l'autre soir, n'avait plus rien de détendu. D'abord vexée, Charlie comprit mieux suite aux explications du british. L'alcool déliait les langues, et c'était ce qu'il s'était passé. Elle ne sait pas bien si il disait vrai, mais il affirmait la reconnaître maintenant. A vrai dire, elle préférait croire que ce fut le cas.  Ça va, ça arrive à tout le monde rassura la blonde en haussant les épaules. Pas du genre à jeter la première pierre, car elle aussi, avait déjà eu un comportement étrange après un verre en trop. Puis Levi lui avait confié qu'il était habituellement méfiant des autres. A elle de lui montrer qu'elle n'avait que de bonnes intentions à son égard. Après tout elle aussi s'était confié sur son passé familial, pas très glorieux. Levi connaissait tout autant de choses intimes à son sujet qu'elle.  Dommage, j'ai beaucoup aimé ce "toi" de cette soirée. Tu ne m'as pas du tout embêté, je t'assure. Ça m'a fait plaisir de parler un peu avoua Charlie avec douceur. Parler de son père était de loin le sujet le plus détestable à aborder mais avec les points en communs de Levi, ce fut tellement plus facile d'en parler librement sans se sentir jugée. Je te paie un café? Je t'embête pas longtemps. Je dois rejoindre mon fiancé dans une petite demi-heure. Elle glissa cette information (qu'il connaissait déjà mais ne sait-on jamais si il l'avait oublié), pour lui rappeler aussi qu'elle n'était pas là pour le piéger.

Il avait conscience de l’image qu’il était en train de renvoyer à Charlie, celle d’un homme qui avait besoin de s’abreuver d’alcool pour laisser entrevoir sa sensibilité. En rien ce comportement ne le mettait à son avantage, et il le savait, Levi préférant jouer la carte de l’amnésie pour se trouver une excuse d’avoir agi en parfait abruti. Il avait perçu ce voile de déception traverser son regard clair, lui confirmant ce qu’il redoutait le plus, l’idée de s’être montré aussi vulnérable face à une femme qu’il ne connaissait même pas. « J’suis navré. En réalité, j’préfèrerais même qu’on oublie tout ça. J’ai sûrement dû te raconter tout et n’importe quoi en plus, j’ai toujours dit qu’il fallait me bâillonner quand je buvais. » Lâcha-t-il, feignant cet air léger alors qu’il n’en était rien, lui qui tentait de détourner le sujet pour ne pas avoir à replonger dans les confidences qui s’étaient dites ce soir-là. Sa proposition soudaine le figea sur place, parce-qu’il ne s’était sûrement pas attendu à ce que Charlie puisse vouloir repasser un autre moment avec lui après tout ça. Après quelques secondes de silence, il hocha finalement la tête, conscient que prendre la fuite n’arrangerait en rien sa situation. « Ça me va, tant que j’deviens pas la cible ennemie de l’heureux élu après ça. » S’amusa-t-il, cherchant à paraître moins rigide, y mettant du sien pour ne pas lui faire ressentir son malaise. « On y va ? » Demanda-t-il, un faible sourire étirant ses lèvres.

Levi défendait dur comme fer qu'il avait mal agit, peut-être regrettait-il de s'être tant confié à Charlie. Elle voyait où il voulait en venir et pour cela elle tenta de le rassurer.  T'en fais pas. J'ai fait pire, crois-moi insista-t-elle avec un demi-sourire, plutôt honteux. Pas plus tard qu'il y a quelques mois, Jules en avait fait les frais ; ramasser sa sœur jumelle à la petite cuillère après une soirée trop arrosée. Ou bien le classique et intemporel ; envoyer un message désespéré à son ex. Donc oui, Charlie avait eut elle aussi son lot de souvenirs honteux suite à une soirée trop alcoolisée. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle cherchait absolument davantage à sympathiser avec Levi. En dehors du fait qu'elle était une personne plutôt avenante, souvent disponible pour aider les gens qui l'entourent, Charlie avait ressenti un vrai feeling lors de leur dernier échange. Rien à voir avec de l'attirance (même si elle devait avouer que Levi était un très beau garçon). D'ailleurs elle préféra glisser par là qu'elle allait rejoindre plus tard son fiancé.  Non, je suis sûre que ça ne le dérangerait pas affirma naïvement Charlie, qui ne pensait pas Woody spécialement jaloux. Après tout ils étaient désormais fiancés et rien que ça, cela signifiait beaucoup. Partant pour boire un café avec elle, Levi et Charlie se dirigèrent alors vers le café le plus proche où peu de personnes étaient encore installés à la terrasse. J'ai dit café mais on peut prendre quelque chose de plus fort. plaisanta-t-elle pour le taquiner. Tu travailles ce soir? lui demanda ensuite la blonde pour engager un peu la conversation.

Le risque qu’il avait pris ce soir-là était inconsidéré, Charlie ayant pu entrevoir une vulnérabilité qu’il s’entêtait à refouler et qui s’était pourtant mise à nue devant elle. Peut-être était-ce là la preuve qu’il n’était pas aussi fort qu’il le prétendait, lui qui s’était promis d’être intouchable à son retour à Bowen, pour ne pas tomber dans le même piège. Semble-t-il que Charlie n’avait aucune idée du danger qu’il encourait à se confier de la sorte, même si ça ne paraissait pas si critique en soi, Levi état convaincu d’en avoir trop dit. Il comprenait que la jolie blonde cherchait tant bien que mal à dédramatiser la situation, lui qui peinait à se détendre, à lui accorder une confiance totale. Faisant un premier pas vers elle en acceptant ce café qu’elle lui proposa, il s’assura tout de même que ce fiancé dont elle évoqua l’existence ne verrait aucun inconvénient à ce moment entre eux. Il hocha la tête à sa rétorque, décidant de la suivre dans un café choisi par la jeune femme, Levi s’installant face à elle, encore peu à son aise. « Tu veux me tuer en fait ? Ou alors, tu m’as vraiment perçu comme l’ivrogne du coin. » Pouffa-t-il, amusé par ses mots qui faisaient écho à ses excès du dernier soir. « Oui, je suis de fermeture ce soir. » Répondit-il simplement, jetant un coup d’oeil à sa montre avant de relever la tête vers Charlie. « Tu viens de finir ta journée toi, je suppose ? » La questionna-t-il, un serveur se chargeant de leur commande entre temps, leur ramenant deux tasses de café. « T’as dû m’trouver plus chaleureux la dernière fois. » Lâcha-t-il, conscient qu’il était plus distant, bien moins avenant que lors de cette soirée où Charlie lui avait tenu compagnie.

Malgré la réticence de Levi, il accepta de boire un café avec Charlie. Cette dernière préféra lever tout sens-entendu en précisant qu'elle irait ensuite rejoindre son fiancé. Il était charmant Levi, mais elle n'avait rien à lui offrir autre que son amitié. Si doute il y avait, il était désormais dissipé. Charlie tenta d'alléger l'atmosphère et lui demanda si il voulait quelque chose de plus fort qu'un café. Amusé, il lui demanda à son tour si elle voulait le tuer ou le percevait comme l'ivrogne du coin.  Ni l'un ni ni l'autre, je te jure!  promit Charlie, en éclatant de rire. Ils emboitèrent le pas pour se diriger vers le café le plus proche, engageant la discussion sur des choses plus futiles.  Oui, je sortais de la boutique quand on s'est croisé expliqua la Cheffe Pâtissière, qui allair s'installer à une table tandis qu'un serveur prit leur commande assez rapidement. A sa grande surprise, Levi creva tout de suite l'abcès. Il avait raison, Charlie l'avait trouvé plus à l'aise la dernière fois. En toute franchise? T'étais carrément différent. admit-elle, sans détour. Ce qu'elle avait du mal à comprendre, d'ailleurs. Est-ce qu'on a touché un sujet délicat? demanda-t-elle prudemment, avec douceur. Elle comprenait qu'il pouvait se sentir brusqué, alors elle faisait au mieux pour y aller mollo. Cette fois l'alcool ne l'aidera pas à délier sa langue.

L’idée de passer du temps avec Charlie l’effrayait quelque peu, comme si Levi avait soudainement peur d’apprendre tous les détails de cette soirée où il s’était laissé porter par son envie de se confier. Parce-que s’il avait compris qu’il était allé beaucoup trop loin, il n’avait pour autant plus en mémoire tout ce qu’il avait pu lui dire ce soir-là, dans l’élan de cette nuit où l’alcool avait imbibé son esprit, jusqu’à le rendre hermétique à ses propres craintes. « J’te laisse le bénéfice du doute… » Pouffa-t-il, feignant une mine suspicieuse avant de participer à cette conversation qui leur permettait de se détendre, l’un comme l’autre. Il hocha simplement la tête à ses mots, son regard se baissant légèrement alors qu’il comprenait qu’il arborait certainement un visage que Charlie ne devait pas reconnaître. Sans plus attendre, il se lança, incapable de lui infliger une quelconque hypocrisie, convaincu qu’elle méritait au moins sa franchise. « J’imagine… » Répondit-il, ses iris clairs se relevant vers elle, sans doute teintés par cette lueur légèrement gênée. « Je suppose que oui. » Souffla-t-il, son regard un brin fuyant trouvant refuge dans son café qu’il porta à ses lèvres. « J’ai juste pas l’habitude de déballer autant de choses sur moi, tu vois. Ça n’a rien à voir avec toi, au contraire, je sais toujours pas comment t’as pu me supporter une soirée entière. » Avoua-t-il, grimaçant légèrement, se donnant une contenance en replongeant ses lèvres dans la boisson chaude.

Levi et Charlie se mirent brièvement en route, le chemin ne fut pas très long mais suffit pour détendre un peu l'atmosphère. Ils s'installèrent à une table où ils prirent commande. Leurs cafés ne tardèrent pas à arriver, le moment propice pour clarifier les choses. Au moins Levi ne restait pas fermé comme une huître, ce qui soulageait Charlie. Cependant elle vit dans son attitude et dans son regard qu'il n'était pas à l'aise. Attendrie, la pâtissière voulut le rassurer mais elle était incapable de savoir comment.  Je sais que je suis petite, mais je supporte pas mal de choses sur mes épaules tu sais plaisanta la blonde qui fit mine de muscler ses bras. Elle espérait voir un nouveau sourire sur les lèvres de Leví. Le rire représentait souvent le meilleur des remèdes. T'as pas de souci à te faire : ce que tu m'as dit, restera entre nous. promit Charlie avec plus de sérieux toutefois. Comme toute promesse qui se respecte, elle le fit droit dans les yeux du britannique. J'ai tendance à faire facilement confiance aux gens. Qui sait à nous deux on pourrait trouver le juste équilibre suggéra-t-elle ensuite. Elle voulait se montrer amicale,  Charlie. Et elle se disait que s'entraider était sûrement la meilleure façon pour. Même si elle ne le connaissait pas si bien, elle connaissait un bout de son histoire. Aussi méfiant pouvait-il être, si Levi comptait rester à Bowen, il avait besoin de s'entourer des bonnes personnes.

Levi n’était pas du genre à se fier aux apparences, son parcours lui ayant appris à se méfier de chaque trait angélique, et pourtant, il était incapable d’apercevoir une once de vice dans le regard de Charlie. Et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il ressentait cette pointe de culpabilité lui tirailler les entrailles, lui qui voyait combien la jeune blonde se donnait du mal pour le détendre, pour lui prouver qu’il n’avait rien à craindre d’elle. « J’ai jamais douté de ça. » Une fois encore, les mots rassurants de la pâtissière firent naître un nouveau sourire sur ses lèvres, son regard accrochant le sien à ce qui semblait sonner comme une promesse. « Ça paraît pas comme ça mais… c’est vraiment important. » Renchérit-il, faisant allusion aux confidences en question, lui qui préférait de loin qu’elles ne viennent à s’ébruiter. Le masque tombait peu à peu, emportant avec lui ce malaise qui l’avait figé, jusqu’à ce que la dernière réplique de Charlie, teintée de cette bienveillance qu’il qualifierait de rare, abaissa ses dernières craintes. « Qui sait, oui. » Répondit-il, avec un faible sourire, comme le premier signe d’une approbation, d’un premier pas vers elle. « J’pourrais par exemple t’apprendre à pas trop t’attarder sur le genre de mec qui fait n’importe quoi quand il boit, ça serait un premier pas. » S’amusa-t-il, faisant écho à leur rencontre.

Il suffisait peu de temps pour connaître Charlie, car elle était de ces personnes expressives, qui cachait difficilement ses émotions. Avenante, surtout lorsqu'elle ressentait que l'on avait besoin d'aide, elle ne pouvait s'empêcher de secourir. Étrangement attirée par les âmes sombres, il lui ait arrivé de faire de mauvais choix. Puis, elle était têtue, Charlie. Peut-être Levi s'en était-il aussi rendu compte, qu'elle lâchait difficilement le morceau. Elle faisait de son mieux pour le rassurer et en voyant peu à peu les traits du visage de Levi se détendre, Charlie affichait un sourire sincère. Ce changement de comportement, elle en était  reconnaissante. Il n'avait peut-être pas encore confiance en elle mais elle savait que la porte était prête à s'ouvrir, cela demandait juste un peu de patience. Elle ne sait si le moment fut opportun où non, mais elle tenait à lui promettre qu'elle garderait ses confidences pour elle. Levi paraissait reconnaissant et admit que cela était important pour lui. Je sais. lui dit-elle, avec douceur avant de rebondir sur une suggestion sur leurs personnalités. Elle faisait trop confiance aux gens, lui pas assez, ils trouveraient peut-être le juste équilibre. Levi lui proposa  de l'apprendre à à pas trop t’attarder sur le genre de mec qui fait n’importe quoi quand il boit. Charlie s'esclafa. Ouais, pourquoi pas! Et la leçon numéro un consiste en quoi? Comment on les reconnaît?  demanda-t-elle sur le ton de la plaisanterie. Qu'est-ce que tu definirais comme "n'importe quoi?" Genre danser sur une table, ou un truc du genre? Ce que Levi n'avait pas fait, bien sûr. Il n'empêche cela aurait put être drôle au milieu de leur conversation sérieuse.

Les opposés s’attiraient. C’était exactement ce à quoi il pensait quand il réfléchissait à sa rencontre avec Charlie, au fossé qui séparait leurs deux personnalités bien distinctes. Pourtant, cette nuit-là, semble-t-il qu’ils avaient réussi à se trouver des points communs, à joindre les bouts de leurs histoires respectives. Bien que Levi préférait prendre encore un peu de distance vis-à-vis de tout ce qui s’était dit ce soir-là, Charlie parvenait peu à peu à le détendre, à faire disparaître le malaise de leurs retrouvailles en lui prouvant qu’elle n’était pas là pour lui attirer des ennuis. Il hocha faiblement la tête à ses mots, accrochant son regard comme s’ils venaient de sceller un pacte, celui de son silence, celui de sa sécurité. Finalement moins crispé après ces quelques mots échangés, l’anglais rentra finalement dans son jeu, faisant référence avec amusement à la manière dont ils s’étaient abordés. « Alors, quand t'aperçois un type qui ne saurait même plus compter le nombre de verres vides qu’il a devant lui, c’est généralement préférable de pas trop t’en approcher. » Lâcha-t-il, feignant une mine sérieuse et concernée. « Par exemple. Mais ça vaut aussi pour le racontage de vie aux premiers inconnus qu’ils croisent. » S’amusa-t-il, conscient que c’était exactement ce qu’il avait fait avec Charlie. « J’crois que j’aurais préféré danser sur la table. » Finit-il par dire, riant à la scène qu’il imaginait dans son esprit, son regard captant celui de la jolie blonde. « Quoique peut-être que ça t’aurait vraiment fait fuir pour le coup… »

Ils avaient sûrement peu en commun, qui sait l'avenir le confirmera un jour, et pourtant Levi et Charlie étaient désormais liés par leurs confidences mais aussi par cette promesse qu'elle lui avait faite ; de garder ces confidences pour elle. Pour une raison qu'elle ignorait, Levi paraissait beaucoup plus détendu et cela lui faisait franchement plaisir de le voir ainsi. Ils en arrivaient même à plaisanter entre eux. Le british donnait sa première leçon quand t'aperçois un type qui ne saurait même plus compter le nombre de verres vides qu’il a devant lui, c’est généralement préférable de pas trop t’en approcher. [...] Mais ça vaut aussi pour le racontage de vie. Levi qui disait cela avait un grand sérieux, ne fut pas imité par la pâtissière qui souriait déjà. Elle plaqua une main sur sa bouche pour réprimer son sourire. Alors peut-on dire que j'ai complètement foiré ma leçon numéro un avec toi ? demanda Charlie avant d'éclater de rire. Question rhétorique. J'aurai bien aimé te voir danser sur la table, ça aurait été plutôt drôle. avoua-t-elle avant de s'esclaffer. Il lui fit justement remarquer qu'elle aurait fuit si ce fut le cas. Elle fit mine de réfléchir. Probablement approuva à demi-mot la blonde. Peut-être qu'elle n'aurait pas été jusqu'à prendre ses jambes à son cou, mais du moins elle n'aurait sûrement pas engager la conversation avec lui, en train de danser la macarena debout sur une table. C'est bizarre je n'avais  pas l'impression que tu avais autant bu! Tu dois bien tenir l'alcool? Ou peut-être  que je suis vraiment trop naïve... J'aimerais que tu optes pour la première option lui dit Charlie, d'une voix implorante avec un petit rire. Levi devait penser qu'elle était naïve, à s'ouvrir facilement à un inconnu en toute sobriété. Sur le moment elle n'y avait pas vu de mal, le feeling était bien passé et puis rares sont les occasions où elle pouvait parler de son père avec tant de transparence. Enfin de compte elle avait suivi son instinct et elle ne le regrettait pas. Voir Levi autour d'un café, à rire de tout et de rien, cela confirmait ce qu'elle pensait ; les beaux garçons ne sont toujours pas mauvais.