show me a garden that's bursting into life (milo)

Il n'y a pas mille-et-unes façons d'annoncer ce genre de nouvelles, finalement. Peu importe si l'anxiété te gagne ou si tu te la joues détendue et sûre de toi, l'issue restera la même. Ton cerveau a encore beaucoup de mal à assimiler - et accepter - la nouvelle. Tu ne t'autorises pas encore réellement à y croire bien que, petit à petit, l'idée germe de plus en plus dans ta tête. Chaque fois que tu y penses, c'est le sourire assuré. C'est un bonheur immense qui te submerge et qui ne s'explique pas. Mais en sera-t-il de même pour lui ? Pour Milo ? Certainement pas. Vous ne partagez pas forcément les mêmes projets, le même idéal de vie, les mêmes envies, tout simplement. Pas de pression Freja te répètes-tu sans cesse pour garder ton calme alors que le photographe s'avance dans ta direction, tout sourire. Ce qu'il prend pour un "date" entre amis va tourner à tout autre chose. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'en a aucune idée, le pauvre. « Hey. » Souffles-tu en souriant, tapotant le sable à tes côtés pour qu'il vienne s'installer à ta gauche. « Comment tu vas ? » Mauvaise idée... s'il te répond qu'il va mal, comment vas-tu lui annoncer ce que tu dois lui annoncer ? Pas de marche arrière possible Freja, il faut y aller. « Je suis enceinte. » Ajoutes-tu sans réfléchir et sans même lui laisser le temps de répondre à ta question précédente, de peur de te défiler. Et il est de toi, aurais-tu dû ajouter, peut-être.

@Milo Putskowski

Pour toi c’était prévu que cela soi une soirée comme les autres. Même si la dernière fois que vous vous étiez retrouvé seul, tu avais finalement franchi le pas avec Freja malgré ta relation avec Effy. Et ça, l’anglaise n’en savait encore rien. Même toi, tu ne savais pas pourquoi tu avais fait ça. Juste après le concert, les hormones en feu et surtout le stress de refaire une overdose, même si tu n’avais rien consommer, tout s’était mélangé dans ta tête. Ce soir, tu avais rendez-vous avec la norvégienne sur la plage. Tu la retrouvais rapidement alors qu’elle était assise dans le sable. Après t’être assis, tu déposais un baiser sur sa joue et tu la regardais, naïf, avec un sourire. « Salut, beauté » dis-tu simplement, sur le même ton que d’habitude. Rapidement, elle te demandait comment tu allais, mais alors que tu allais répondre et ouvrir la bouche, elle t’annonçait la grande nouvelle. « Enceinte ? » demandas-tu du tac-o-tac. Tu connaissais les problèmes de fertilité de la brune, et tu savais que c’était impossible qu’elle le soit. Mais apparemment non. Tu ne faisais pas le rapprochement, jusqu’à ce que deux fils se touchent dans ton cerveau. Alors tu écarquillais les yeux, te retournant vers l’océan qui se balançait et tu sortais juste deux mots. « Oh putain » juras-tu dans ta langue natale. Elle ne t’avait pas encore dit s’il était de toi, ce bébé, mais tu t’en te posais la question.

Je suis enceinte. Ces mots résonnent dans ta tête à vive allure. Qui l'eut cru ? Qui l'eut cru qu'un jour, tu pourrais prononcer cette phrase à voix haute. Cela fait un peu plus d'un mois que tu es enceinte alors c'est encore très prématuré et il pourrait se passer mille-et-unes choses mais c'est un fait, actuellement, tu es enceinte. Tu ne t'autorises pas encore à être totalement heureuse à ce sujet, ayant trop peur de l'issue de cette grossesse et surtout de la réaction de Milo. Evidemment, ce n'était absolument pas dans vos plans. Vous n'aviez rien programmé et tu ne pensais pas passer à l'acte avec le photographe sur cette plage, peu après ton retour d'Espagne. Néanmoins, tout s'est fait naturellement, comme si cette attirance entre vous était là depuis toujours. Bien sûr, persuadée d'être stérile, tu ne lui as pas demandé de mettre un préservatif et n'étant pas régulière dans ta prise de pilule, est arrivée cette grossesse inattendue. Cela te parait encore impossible, à chaque fois que tu y penses pourtant le test est là et la prise de sang également. Tu ne peines pas vraiment à comprendre le juron prononcé par Milo, même si tu ne parles pas sa langue natale. Tu plonges ton regard dans le sien, essayant d'y lire une quelconque émotion, un quelconque sentiment. « Je... c'est complètement fou... dingue même... Je ne suis pas censée pouvoir avoir un enfant Milo et pourtant, il a suffi d'une fois... » Une fois avec lui. Combien de fois avec d'autres, où tu as pris les mêmes risques mais où rien ne s'est passé ? « Dis-moi à quoi tu penses... » Souffles-tu en le regardant, les sourcils froncés, voyant sans difficultés qu'un tas de pensées fusent dans son esprit. Tout ce que tu ne supporterais pas - et que tu ne voudrais pas - c'est qu'il te demande d'avorter. Tu en serais incapable. Enceinte d'un mois ou pas, ce bébé, c'est le tien. Le vôtre si Milo le souhaite.

Cette phrase semblait tellement irréelle. Tu avais fauté avec Freja, une fois, et tu savais qu’elle était stérile, il n’y avait pas de question à se poser. Mais non, il s’avère que tu t’es empêtré encore plus dans ton propre drama, puisqu’elle attendait un enfant. Le tien. Qu’est-ce que tu allais faire ? Comment tu allais gérer ça ? Là, tout ce que tu avais envie c’était une bonne bouteille de whisky et la vider sans te poser de questions. Tu ne parlais pas, tu étais rarement silencieux mais cette nouvelle t’avait abasourdi. Comment ça allait se passer ? Tu ne pouvais pas devenir père, c’était impossible. Tu ne pouvais pas assurer la charge d’un enfant alors que tu en es encore un dans ta tête. 29 ans… C’était pas ce que tu pensais avoir à 29 ans, un bébé. Tu t’étais assis dans le sable, surement par le choc de la nouvelle, quand la norvégienne te demandait à quoi tu pensais. Actuellement, tu pensais à beaucoup trop de choses et ça se bousculait dans sa tête. « Comment je vais dire ça à Effy ? Comment je peux gérer cette nouvelle ? Est-ce que je suis prêt à être père ? » répondis-tu à Freja en finalement détournant le regard vers elle. Tu sortais une cigarette de ton paquet qui se trouvait dans ta poche et tu l’allumais immédiatement. A défaut de ne pas pouvoir te saouler, tu pouvais au moins te détruire les poumons. « J’imagine que… tu veux le garder » demandas-tu à la jeune femme, soufflant ta bouffée de cigarette dans l’air.