Le retour du Jedi ft. Jamie Rankin

Quatre mois se sont écoulés depuis la mort d’Orson Keynes, l’histoire commençait à sombrer dans l’oubli, tous les éléments avaient été rassemblés, un acolyte de Keynes avait été inculpé. Deux ordures qui tombent pour le prix d’un, quel coup de maitre de la part de Manwë. Ah Manwë… C’était l’élément manquant à cette histoire. Le suspect numéro un pendant longtemps, puis finalement, l’hypothèse qu’il ait été tué aussi a commencé à faire son chemin. Il aurait pu s’en sortir comme ça, comme mort. Il y a pensé longuement à ne jamais revenir. Recommencer une autre vie, loin d’ici, sous un autre nom. Il a cogité si longtemps à tout ça, au fait que tout le monde ne verra en lui qu’un monstre.

Rien ne le retenait à Bowen désormais, pourtant… Il est revenu.
Se disant qu’il aurait bien le loisir de repartir d’une manière ou d’une autre
Plus en forme que jamais, propre, bien habillé et soigné.

Il faut dire qu’à Melbourne, il n’avait rien d’autre à faire que du sport, il ne sortait jamais, se faisait livrer les courses sur le palier en passant par la carte bancaire de son voisin de mobile-home contre du cash. Le type n’a jamais posé de questions, Man est resté très seul pendant ces mois derniers. Il avait rencontré une femme dans un pub les premiers soirs d’errance, il était blessé, il cherchait quelqu’un capable de la soigner. Elle fut véritablement la seule avec qui il avait eut contact durant ces semaines, jusqu’à ce que ces plaies disparaissent, puis il lui a demandé de ne plus revenir.

Personne ne l’a reconnu dans la rue, il marchait d’un pas tranquille en direction du commissariat de police, fumant sa dernière cigarette avant de longues heures, peut-être jours. Il n’en sait rien. Il avait eut le temps de réfléchir à ce qu’il allait faire en revenant, il n’avait pas envie d’être embarqué dans une voiture de police, il préférait prendre le taureau par les cornes et se présenter par lui-même.

" Alors, il parait que vous me cherchez bande de connards ? "

La caserne de police fut divisée par moults sentiments selon les agents, colère vs soulagement et joie. Un cadavre de moins, ça fait toujours plaisir et Man’ avait beaucoup collaboré dans le passé avec la police en tant que portraitiste, malgré son caractère de cochon, certains l’appréciaient. D’autres, légitimement, ne l’aimaient pas du tout. Ceux-là se sont empressé de lui ordonner de mettre les mains en l’air, de le menotter et de le mettre en cellule d’interrogatoire. Bien sûr, il connaissait par cœur leurs jeux, leurs manipulation, il était prêt à les affronter. Les premières heures furent longues, il ne demanda pas d’avocat parce qu’il n’en avait pas les moyens, il expliqua être innocent, avoir passé la soirée avec un nouveau Client, Milo, et quand il a su pour l’incendie il a décidé de quitter la ville, de s’exiler parce qu’il savait que ça lui retomberait sur le coin de la gueule. Il restait calme, puis l’équipe du matin est arrivée avec son lot de surprises…

Il était allongé sur un banc en cellule cette fois-ci, il avait demandé à dormir un peu, sans avoir l’intention de dormir, mais il connait à peu près ses droits et il avait besoin d’une pause. Une pause qui durait plus longtemps que prévu, il songea qu’on l’avait oublié. Il ne pensait pas qu’un collègue aurait relayé l’infirmation de son arrivée au poste à une avocate particulière, une femme qui avait suivi l’affaire de loin et qui avait demandé la faveur d’être prévenue si des nouvelles du fils Keynes était retrouvé. Puisque les gens pensaient de plus en plus que Manwë était tout simplement mort également.

" Ton avocate est arrivée.

- Mon avocate ? " Il se redresse, surpris, prêt à dire qu’il n’en avait pas besoin, parce que l’on ne se refait pas. Tête de mule un jour, têtu toujours. Ses yeux verts se posent sur la jeune femme de l’autre côté de la grille. Bon sang de destins liées.

" T’as l’air d’être en pleine forme." Lui dit-il avec un léger sourire, il faut dire que la dernière fois qu’il l’avait vu, elle semblait sur le point d’exploser, ça change. Il se lève et s’approche des barreaux. " T’es venue voir si j’étais vraiment vivant ? " Man’ fait bonne figure, fidèle à lui-même, il a toujours été fort pour masquer ce qui le fait souffrir. Il sait ce qu’il a fait, il sait quel animal il est. Il sait que peut-être oui, il ferait mieux de rester là, en prison. Qu’il ne sera plus jamais le même, mais que personne n’y verra rien parce qu’il sait comment faire pour être invisible. La preuve en est de ces derniers mois.