Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: here's to the ones who dream. (solal) Mer 5 Oct 2022 - 1:42
here's to the ones who dream
« God damn it ! » jura la rouquine d'une voix forte, son accent Irlandais ressortant d'autant plus quand elle élevait le ton, alors qu'un bruit de tous les diables annonçait l'accident dans la cuisine. Elle n'était pas mécontente d'avoir trouvé une colocation pour le plus long terme, Saoirse, mais il fallait dire qu'elle avait encore un peu de mal à s'acclimater à ce nouvel environnement, et la négligence, certes rare et on ne peut plus innocente, de son colocataire ne l'aidait pas. Les choses n'étaient pas toujours à leur place, Saoirse se retrouvait à confondre des produits, à trébucher sur des essuies qui traînaient dans la salle de bain, ou comme dans le cas présent, à renverser par mégarde la pile de vaisselle sale qui traînait nonchalamment sur le bord de l'évier. « À quel point ça peut être compliqué de ranger ses crasses directement... » maugréa la jolie rousse en s'accroupissant au sol pour tâtonner à la recherche des dégâts. Elle voulait bien reconnaître que ce n'était pas évident au quotidien, de s'adapter à la vie avec une personne atteinte de cécité. Mais elle n'avait pas l'impression de demander la lune non plus, une fois qu'on avait accepté de vivre avec elle. Elle étiquetait ses produits à elle et les plus importants du commun en braille, mais elle demandait surtout que chaque chose soit à sa place et ne soit pas déplacée à tout bout de champ, encore moins que ça traîne au milieu du jeu de quilles. Pour elle, c'était le combo gagnant pour un accident. Il fallait de la discipline pour garder un cadre vivable pour elle, elle pouvait comprendre que ce n'était pas dans les cordes de tout le monde, mais en cet instant, elle maudissait Solal. Ça lui faisait perdre du temps, tout ça, c'était chiant, inutile, bref. Ça ne la mettait pas dans une humeur étincelante. Elle découvrit donc que ce qui avait dégringolé du plan de travail était une casserole dont les parois respiraient encore un liquide froid – de la sauce probablement -, une poêle et au moins une assiette brisée au sol. « Mais merde ! » s'écria-t-elle encore une fois en réalisant qu'elle venait de se couper avec un bout de verre brisé. Elle expia un long soupir et partit à la recherche d'un essuie, sortant également des tranches de pain pour attraper efficacement les morceaux de verre sans se blesser. Si ça se trouve, elle était en train de foutre du sang partout. Tant pis, elle ne savait gérer qu'une catastrophe à la fois.