| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Ravalement de façade ft. Ivy-Céleste Applewhite | |
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Invité | Sujet: Ravalement de façade ft. Ivy-Céleste Applewhite Mer 5 Oct 2022 - 8:01 | |
| Bien qu’officiellement innocenté, Manwë ne s’attendait à rien en particulier, mais certainement à pire. Un message, pour lui dire de ne plus s’approcher du réseau, même s’ils savent bien que le luthier n’a que faire, de près ou de loin, de la mafia de Bowen. Ce meurtre fut tout ce qu’il y avait de plus personnel, néanmoins, ils se devaient de faire passer le mot, davantage pour la forme que pour le fond. On ne tue pas impunément quelqu’un du réseau. Ils auraient pu venir chez lui, lui casser une jambe, lui couper les doigts ou le tabasser à l’ancienne. Aucun sévice corporel, le quadragénaire s’en sortait indemne. Il ne pouvait pas en dire autant de son magasin. S’il ne s’était agit que d’un simple graffiti l’affichant comme un meurtrier, ça l’aurait fait sourire, mais le rideau de fer avait été forcé, la vitrine éclatée et son magasin pillé et saccagé. L’assurance allait devoir rembourser les instruments voler, au moins ceux des clients, parce qu’il est un homme honnête. Pour le reste… Il s’en moquait.
Il patientait après l’astre de nuit pour se rendre sur les lieux, jour après jour, pour déblayer les débris. Son intention première était de faire place nette et déposer le bilan. Pourquoi s’enquiquiner à nettoyer si c’était pour abandonner ? L’aspect occupationnel de la tâche l’empêchait de tourner en rond, il se renfermait complètement sur lui-même, évitait de sortir, de voir ses amis. Il se disait qu’il n’avait pas d’amis, pas après cette histoire. Qu’ils voudront savoir, ils estimeront qu’il peut leur dire la vérité, à eux. Il ne peut se révéler à personne, il doit vivre avec le mensonge, s’il veut être libre, il ne doit se confier à personne. Jamais. Il ne mérite pas de soulager sa conscience et personne ne mérite l’horreur de son récit. S’ils savaient ce qu’il avait fait, de quelle manière… Au-delà du fait de ne pas avoir d’amis, il aura des ennemis supplémentaires, il en est persuadé. Il va devoir mentir à tout le monde, jusqu’à la fin de ses jours, laisser pourrir en silence, à l’intérieur de son cœur, l’horreur de ses actes. Il imagine qu’avec le temps, il s’y habituera, comme il s’est accoutumé au reste : la maltraitance, la mort de sa mère, la violence encore et toujours, la pauvreté, la solitude, la maladie aussi… À quel moment la vie l’a-t-elle épargné ? En dépit de cet acharnement, il ne se plaint de rien.
Isolé, il évite avec soin les autres, quels qu’ils soient. Son téléphone est éteint la plupart du temps, il a trouvé un nouveau logement, par sécurité et parce que son propriétaire ne veut plus de lui. Une caravane qu’il ne peut pas conduire en raison de sa vue qui décline progressivement, il a décidé d’arrêter ses conneries. Sa voiture a été détruite et jamais plus il ne s’installera derrière un volant, il l’espère… C’est tellement facile pour lui de se retrouver à nouveau dans la panade et mettre fin à ses bonnes résolutions. Il sait qu’il doit trouver autre chose pour occuper ses pensées, alors il se concentre sur son magasin en vrac, lui qui a toujours été minutieux et ordonné ici. Son travail demande propreté, rigueur et calme. Il rêve de quiétude, de pouvoir dormir sans revoir le visage sans vie de son père, sans cette odeur de sang qui l’étouffe. Même mort, il continue de le tourmenter. Isolé, il l’est surtout dans ses pensées, rien ne tue plus vite un homme que sa propre tête.
Plusieurs coups de fils avaient été passés, on l’avait envoyé baladé sous diverses formes. Parfois frontal en l’insultant d’assassin, parfois par l’esquive en prétendant avoir trop de travail. Le chantier était déblayé, difficile d’imaginer qu’autrefois des instruments de musique particulièrement onéreux siégeaient ici, passaient entre ses mains de meurtrier pour être réparés. Qui voudra un jour remettre entre ses mains leur trésor le plus précieux ? Il y aurait de quoi se décourager, mais Manwë s’imaginait créer un atelier différent où il vendrait ses propres créations et ferait moins de réparations, non pas pour créer sa propre marque, uniquement à visée thérapeutique. Il pourrait décider de partir à la dérive, de suivre les pas de sa défunte mère et plonger dans l’alcoolisme et la drogue, il ne veut pas lui faire ça. Il a rendu justice pour elle, il ne veut pas regretter son geste un jour. Car oui, malgré les cauchemars, la solitude, la haine à son égard, si c’était à refaire, il n’hésiterait pas.
Sa silhouette, bien que sèche mais sportive, se courbait sous le poids important des pots de sous couche destinées à recouvrir tous les murs qu’il avait poncé pendant des heures. Effacer pour de bon les tags, les aspérités du passé. Le magasin promettait d’être méconnaissable, même s’il n’y connaissait rien, il pensait pouvoir s’en sortir seul. Aucun autre choix n’était à sa disposition puisqu’aucune entreprise acceptait de travailler pour et avec lui.
Il ne s’attendait à voir personne… Encore moins une étrangère.
Cette femme s’était faufilée par la porte encore mal fixée. Si la pièce avait été entièrement débarrassée, révélant ainsi une superficie vraiment intéressante et mal exploitée par le passé, Manwë envisageait de faire grossièrement peu comme avant’, il n’est pas designer ou architecte d’intérieur. S’il a une âme artistique et manuelle, il a toujours eut beaucoup de mal à se projeter dans quelque chose de jolie ou confortable. L’esprit taudis lui avait toujours convenu, il se disait que c’était un mal pour un bien, tous ces refus. Bricoleur, il sait qu’il sera capable de se débrouiller, il voulait seulement… Bêtement se sentir moins seul. Cette réalité le faisait sourire, mais il était bien moins souriant lorsque cette jolie blonde s’est pointée sur le chantier. Il n’avait pas réellement eut de réponse de la part de cette entreprise concernant sa demande de devis. Il avait interprété ce silence comme un refus, à l’instar de beaucoup d’autres qui se sont contenté de l’ignorer, ce qui est plus méprisant que de l’envoyer paitre.
“ Bonjour ? “ Peut-être que s’il ouvrait davantage ses mails ou n’avait pas mis son téléphone en mode avion il se serait attendu à cette visite. Pourquoi est-ce que curieusement, ça lui plait de la voir ici ? Forcé de constater qu’il ne sait plus vraiment ce qu’il veut, entre la solitude et le besoin naturel de l’être humain que de se mêler à ses semblables. Il pensait être passé au-dessus de ça depuis longtemps, qu’il avait inhibé l’aspect sociable de ses besoins fondamentaux. Preuve alors qu’il n’était pas complètement perdu, pas encore…
Il se redresse, dépoussière de ses mains tatouées son t-shirt blanc tâché et déchiré, à l’image de son pantalon d’un noir délavé. Des vêtements usés, l’uniforme classique du bricoleur du dimanche. Son faciès a toujours été un mélange entre jovialité et dureté, son expression naturelle s’était endurcie après cette épreuve. “ J’avais oublié que tu venais aujourd’hui… “ Il tutoie, par habitude, par je m’en foutisme, par besoin de faire tomber les barrières. Pas son genre de perdre complètement la face, de montrer qu’il est dépassé par absolument tout autour de lui. Ses yeux verts l’observent, la scrutent. Il se demande si elle a peur, ouais… Elle pourrait avoir peur de se retrouver seule ici avec lui, alors que la moitié de la ville le désigne comme coupable. Il a été innocenté. Les gens ne veulent pas y croire, parce qu’il est lui : Le type louche de Bowen. Le coupable parfait, le gars que personne ne peut aimer.
Il y a une pauvre table de camping, bancale, de récupération et une chaise pliante. Parce qu’il ne pensait pas avoir de visite, parce qu’il mentait. C’était sa nouvelle vie maintenant, le mensonge. Lui qui a toujours été si franc, c’est une situation pénible qui ne lui donne alors aucune envie de voir du monde. Il force un sourire, bien que léger, il a l’impression que son visage est en train de se briser. “ Je peux aller chercher un café en face, si tu veux. “ S’ils acceptent de le servir, il n’a pas encore essayé. il préférait qu’elle refuse, mais puisqu’il s’est avancé, il tentera. Il n’y a rien qui lui fasse peur, c’est son seul avantage dans tout ce foutoir qu’est sa vie. On peut vite devenir paranoïaque quand on a une vie comme la sienne, il n’a jamais vécu dans la peur. Dans la colère oui, mais la peur… Il l’a mise en fuite.
Tandis qu’il retourne un pot de peinture de 50 litres pour en faire un siège, il ne peut s’empêcher de poser la question : “ Pourquoi t’as accepté de venir ? Tous les autres ont refusé. “ Il lui passera les détails, la virulence dont certains ont fait preuve. Alors oui, il ne peut s'empêcher de trouver cela étrange. Et si c’était juste une curieuse ? une folle dingue passionnée de tueurs en série ? La réponse, ça l’intéresse beaucoup. De son point de vue, il pense avoir eut sa dose de trucs barjots pour un moment. La tranquillité et se faire oublier, voilà deux choses qui lui semblent raisonnables de faire pour l’heure, d'ici à quelques mois peut-être, quand tout cela sera tassé, que les gens passeront à autre chose, il pourra ouvrir effectivement son nouvel atelier et avoir un semblant… De vie normale. C’est beau de rêver, au moins son espérance, aussi mince soit-elle, n’est pas encore complètement mort.
@Ivy-Céleste Applewhite |
| | | Invité | Sujet: Re: Ravalement de façade ft. Ivy-Céleste Applewhite Ven 24 Fév 2023 - 18:42 | |
| RAVALEMENT DE FACADE « I WAS THE ONE, WHO HAD IT ALL, I WAS THE MASTER OF MY FATE. I NEVER NEEDED ANYBODY, IN MY LIFE, I LEARNED THE TRUTH, TOO LATE. I'LL NEVER SHAKE AWAY THE PAIN. I CLOSE MY EYES, BUT SHE'S STILL HERE. I LET HER STEAL INTO MY MELANCHOLY HEART. IT'S MORE THAN I CAN BEAR... » Les images défilaient à travers les reflets assombris du fin poste de télévision, qui prônait solennellement, dans l'espace de détente, où d'un soupir las, exaspéré, qui s'échappait, une fois de plus, de tes lèvres framboise, tu fusses contrainte d'éteindre l'appareil, bien promptement ; dont le sujet t'agacer quelque peu, au demeurant… Avant même de quitter le coin… D'atteindre le spacieux couloir chaleureux, où tes talons cliquetaient, sans nulle cesse, de ta démarche gracieusement dansante, sur le plancher de bois soufflé, afin d'y regagner ton bureau, pour y glisser tes effets personnels dans ta sacoche à bandoulière, aux tons fins, cuivrée. Tu contemplais, méditer silencieusement sur ce que tu y rangeais… Mettant à tes lèvres, le fort breuvage caféiné, qui s'était, bien malgré lui, refroidi, depuis un moment seulement… Terminant presque la marre, qui y régnait au fond de la tasse, quand, soudainement, ton cher ami et collègue de travail : Esteban, se pointait, s'arrêter sur le seuil de la porte blindée, accoudant sa silhouette imposante, musclée, contre celle-ci. Te toisant sans piper mot, l'air angoissé, interdit, cependant que tes orbes bleutés s'attardaient sur lui, après quelques longues minutes, pour sûr… Réprimant, à nouveau, un léger soupir, tu t'apprêtais à lui rétorquer, que, oui, tu te savais pertinemment ce que tu faisais… Que c'était, bel et bien, ce que tu avais consenti - que, de cette promesse dorée, tu allais la tenir, quoiqu'il t'en fusse… Que, bien que son comportement te touchait, bien plus que tu ne l'imaginais, son avis ne t'importait plus guère, contenu de la situation, du devenir de ce dénommé monsieur Manwë Druid... « Sincèrement, Ivy… Avec toute l'amitié, le respect que je te dois… Pourquoi fais-tu tout cela ? » Se risquait-il à te questionner, finalement. Croisant ses bras, les serrant délicatement, contre sa large poitrine bombée, où le noirci tissu cachait dignement sa peau d'albâtre, calfeutré… À mesure que tu daignais lever tes iris au ciel, pour y enfouir ta grise mine, ta lacune contrariété passagère… Te mordant presque la joue intérieure… Serrant les dents d'amertume… Rempilant ta tablette, tes feutres professionnels dans le sac… Prenant grand soin de ne rien froisser, abîmer davantage… T'amusant, pratiquement, à vouloir te jouer, en direct, d'une partie de « Tetris » sous la patience, bien furibonde, de l'architecte... « Sincèrement, Esteban chéri, avec toute l'amitié, le respect que je te dois… Tu le sais déjà ! » T'aventurais-tu à mimer ses paroles, tel un vil perroquet, au plumage flamboyant, harmonieux. Chatoyant. Réprimant de sourire, pratiquement, comme une idiote balafrée, avant même de refermer le sac ; de constater que tout était en ordre, en état, pour rencontrer, qui sait, ce potentiel client - et bien que tu n'étais du genre à t'immiscer dans la vie privée des petites gens… De te montrer, à leurs orbes vitreux, comme une fière enquêtrice, une stupide petite fouine, amatrice de meurtres glaçants… D'affaires sombres, macabres à souhaits… De savoir restait à ta place : dans la parfaite peau, d'une designer de renommée, que tu as pusses te forger, désormais, il y a maintes années, ce n'était pour autant de ce fait, que tu allais t'amuser aux dépens du mystérieux, éloquent jeune homme. Pour sûr ! Dans l'entreprise, en prenant, autant que faire ce peu, cette décision, de travailler, composer avec ce dernier… Pour remettre en état, sa devanture de violons, fort bien distingués, comme il fusse prévu, tu ne te cachais point que tu avais suscité moult agacements et réactions indécises… Voir, choquantes, de la part de tes confrères, ta fidèle équipe soudée, il est vrai… À commencer par ton meilleur ami d'enfance, qui avait vainement tenté de te contredire, de te retenir… De te faire allégrement changer d'avis… Qu'il en demeurait peut-être, de ta vie, oui… Tu revoyais, il y a plusieurs semaines de cela, leurs émois se dessinant sur leur fin minois éteint... Comme si tu avais prisses une claque, un coup de massue… Comme si, ce matin-là, tu t'étais levé du mauvais pied… Que la teinte blonde, de tes cheveux furibonds, t'avaient déteints dessus, sur ton petit cerveau grillé… Il n'en fusse rien. Tu le consentais… Et tu n'avais guère retourné ta veste, depuis… Tu ne serais comme tout le monde… Comme ses pauvres petites gens, qui suivaient bêtement le troupeau, pour bien se montrer… Au risque solennel d'écraser ta propre personnalité et pudeur… De te montrer froide, cruelle à son égard, à ton tour… De le pointer de tes petits doigts de fées, d'amèrement le juger… De l'entraîner, irrémédiablement, dans la boue… De pourrir son image… De prouver qu'il était un meurtrier, et que sa peine, était de l'éviter comme la peste, un vulgaire fléau… La déferlante plaie, tombant sur de frêles silhouettes, comme des torrents de lave, de trombes d'eau… Non, tu n'étais de cela… Ce ne serait aujourd'hui, que tu le verrais comme le mouton noir… Au moins, de ton entourage, tu leur montrerais qu'il ne t'arriverait rien… Que de cet inconnu, tu n'en étais plus qu'effrayée de cela… Que tu ne lui portais de jugement, rajouterait un maillon, une rumeur colportée de plus, à sa sinistre réputation… Parce que tu ne t'étais jamais réellement arrêté aux apparences… Peut-être, parce que ta sombre expérience sentimentale, personnelle, avec ton cher ex-époux, tu en avais fait suffisamment les frais… Tu le consentais… Que la violence, l'adultère, tu l'avais fort bien connusses, apprivoiser... Que de cette lancinante torpeur, tu l'avais embrassée… Pour autant, de la gante masculine - tous ces hommes que tu côtoyais, tu ne les mettais guère dans le même panier ! De plus, tu n'aimais point agir comme cela… Comme une vile scélérate… Pourquoi diable t'amuserais-tu, à ce jour, à endosser ce rôle, alors que Manwë, tu ne le connaissais, plus que nécessité ? De la méfiance, une certaine peur, naturellement, qu'elle subsistait en toi ! C'en était des plus légitimes, humains, après tout ! Mais, si vraiment, tu t'étais promis de le rencontrer, de le confronter d'ici quelques heures, c'est qu'au fond de ton être, de ta frêle silhouette, cet instinct intuitif que tu cultivais depuis toujours, ne s'était point manifesté davantage pour te crier alerte : que tu étais en danger ! Dans pire cas, tu pouvais aisément demander à ton ami de joindre, d'ici quelques heures, voir quelques jours, la flicaille, dans l'espoir incommensurable de trouver ta dépouille, qui sait ? S'il était un digne coupable, comme en révèlent beaucoup… Qui plus est, d'un seul méfait connusse à ce jour, seulement… Autant bien faire son travail et nettoyer, faire disparaître toutes preuves de ton existence… Non ? « Vraiment, ne fait pas ça, s'il te plaît… Je tiens vraiment à toi, j'ai peur pour toi... » Consentait le séduisant petit brun, dont tu arrivais à sa hauteur… Te barrant le passage, dans la volée, cependant, que tu serrais les dents d'amertume, tentant vainement de lui échapper. « Écoute, Est'... Ça va… Je suis sûre que tout se passera bien… Aie confiance en moi. » - « J'ai confiance en toi, Ivy ! Vraiment ! C'est lui, que je redoute, en fait ! On ne le connaît pas, on ne sait pas comment il peut agir, et… S'il s'agit bien d'un meurtrier, qui te dit que, toi, plus qu'un autre, t'es à l'abri ? Que tu arriveras à t'en sortir ? » Tu avais beau le lui avoir rétorqué, le lui expliquait à maintes reprises… À t'en époumoner, il n'y en avait réellement rien à en tirer… Lui, comme toi, étiez de véritables têtes brûlées ! Il y avait fort à parier ! Inutile de tergiverser davantage, aucun de vous d'eux n'arriviez à trouver un terrain d'entente, à capituler sur ce genre de débat… Dès qu'une idée, un avis, vous veniez à l'esprit… Ébranlés ou non, vous étiez butés ! « Est-ce que tu as songé, un peu, à ta famille ? À tes amis… À moi ? À tes collègues, ici ? Tu songes à Ryan et Jackson ? À ce qu'ils pourraient devenir sans toi ? » T'assenait-il de souffler, en posant ses fortes mains, sur tes épaules sculptées… Haussant presque le ton, une fois encore… Bien que nuls reproches se faisaient ressentir, dans le fond… Non… Tu y décelais bien là de la crainte, du désespoir… Peut-être, même, de l'incompréhension… Ça te froissait davantage, car, bien que tout cela fusse paraient de louables intentions… Qu'elles fussent, bel et bien, nobles, cela restait, tout de même, du bon chantage affectif… Puis, depuis combien de temps, ton bien-aimé, son cher fils que tu considérais un peu comme tel, également, le touchait, l'importait autant ? T'avais maintes fois étaient contre le grès, le consentement de tes proches, cela ne l'avait jamais autant troublé, froissé qu'à cet instant… Et voilà que, désormais, c'était lui qui tirait que trop sur la corde, allait à l'encontre de ton éthique, tes sentiments… Puis, merde ! C'était quoi son problème, finalement ? « Merci de ne pas les mêler à tout cela, Esteban ! Je te signale que je sais ce que je fais ! Et, quoi que tu dises, quoi que tu fasses, je ne changerais pas d'avis ! » Lui retournais-tu, dont, d'une voix qui se voulait un peu trop criarde à ton goût, il est vrai… T'aidant - à l'aide de tes mains délicates, de les lui retirer de ta pâle silhouette, pour lui faire saisir l'essence même, qu'il n'aurait le dernier mot, dans tout cela… Que, bien que tu l'appréciais… Que tu lutterais, envers et contre tous, contre vents et marées, pour lui faire plaisir, trouver grâce à ses iris chatoyants, sa technique ne fonctionnait guère autant sur toi, pour autant… Il avait demandé de l'aide, avait toutes les démarches nécessaires, pour que cela se fasse bel et bien… Qu'il puisse, tôt ou tard, finir par rouvrir boutique, et avec danger à haut risque, qui s'y reflétait ou non… Que tu pouvais aisément te mettre dans la panade, et bien soit ! C'était ton problème à toi seule ! Mais, de votre réponse à sa demande, tu l'accepterais, pour ta part… Quoiqu'il t'en coûte ! De toute manière, avec ou sans votre aide, son projet de rénovation, il mènerait le mieux plausible à son terme, non ? Autant jouer le jeu jusqu'au bout, désormais ! « Écoute... Je ferais bien attention, c'est promis… Même si je n'ai pas l'allure d'un Rocky Balboa, tu me connais depuis le temps… Avec quelques techniques de défenses… Si vraiment, ça se passe mal, je pourrais toujours un peu le retarder ! Qui plus est, avec les flics, tu seras le premier averti, mais… Je ne sais pas pourquoi… Comment t'expliquer cela… Je sens qu'il n'a pas l'air d'un mauvais bougre… Il n'a pas l'air, en tout cas, de correspondre, de près ou de loin, à un profil de tueur… Mais je ferai ce que j'ai à faire, en tout cas, Esteban… Que cela te plaise ou non… Avec ou sans ton aide… Cela sera juste… Plus long, sans... » A ces quelques paroles simplement balancées, ton meilleur ami se mit à laisser s'échapper de ses lèvres pulpeuses, un soupir las… Visiblement désemparé... Fermant ses billes caramélisées sur ses lourdes paupières… Commençant à se résigner - à tel point, qu'il se permisse d'un léger mouvement de recul, afin de te laisser passer… Tu en profitais alors, pour le remercier chaleureusement, lui déposant, même, dans la volée, un furtif, mais tendre baiser sur sa joue de nacre, avant même de t'engouffrer dans la brume incandescente de cette journée ensoleillée… Bien destinée à faire ton devoir, ne point te laisser marcher sur les pieds…
Le véhicule stationné à quelques rues de pavés de la boutique du cher luthier, tu te risquais à inspirer, souffler un bon coup - un souffle léger, se répandant, d'un air menaçant, dans l'habitacle frais… Tu prenais toute force, courage nécessaire pour sortir dans la chaleur ambiante, de cette journée ensoleillée… De rassembler tes effets personnels, avant même de verrouiller, vérifier que c'était, bel et bien, impossible, d'ouvrir tes portières matérialisées… Ainsi, de ta démarche, naturellement, gracieusement, dansante, voilà que tu embarquais, t'aventurer dans l'âtre, encore bien poussiéreux, mais spacieux, de cet illustre inconnu, qu'on ne voyait plus que, comme un sombre meurtrier… Dont le passif tourmenté, n'en demeurait plus guère une surprise, un mystère, tellement les petites gens, la presse en avait parlé… Même innocenté, personne ne désirait lâcher prise, passer à autre chose, à cet instant… Seul, il demeurait… À déblayer, repasser sur les murs délabrés… Meurtris, jadis, de tags, de caricatures scandaleuses, qui, sans nulle cesse, le jugeait, l'injurier… Tandis que, de ton côté, au risque de te faire passer pour une idiote balafrée, une vulgaire simple d'esprit, dans la gueule du loup, tu t'y plongeais… Restant quelque peu méfiante, sur tes gardes, il est vrai… Néanmoins, à le voir s'atteler, bien difficilement, à travers de la pâle vitrine vandalisée, dans un silence, qui n'était troublé que par sa respiration lente, régulière et presque unie… À sa tâche, fort bien entamée, nulles torpeurs lancinantes, ne t'habitaient... « Bonjour ? » Te saluait, dont le jeune homme, presque stupéfait, pantois à l'idée de te voir débarquer… À mesure que son faible rictus, s'était manifestement éteint, effacé… Néanmoins, que tu avais prisses grand soin, avec la fragile porte, encore mal raccrochée… Toisant, contemplant, le temps de quelques brèves minutes durant, la superficie, qui offrait un certain potentiel. Laissant vagabondait ton imagination chatoyante, tes idées florissantes… Avant même de croiser, finalement, le regard assombrit du beau brun... « Bonjour, Monsieur Druid. J'ignore, si... » Tu n'eusses le temps de terminer dans ta lancée, que, sans que cela ne se montre des plus irrespectueux, arrogants, le bel apollon à la carrure revêche, mais soigneusement athlétique, timidement dessinée, enfouit sous une couche de tissu délavé, déchiré, ton interlocuteur se redressait, tant bien que mal… Arrivant à ta hauteur… Essuyant de ses mains grisâtres, peignaient des sales décombres, sur son tee-shirt usé, pour ne paraître que moins négligé. Te coupant l'herbe sous le pied, comme qui dirait... « J'avais oublié que tu venais, aujourd'hui… » Ajoutait-il, d'une voix sereine, distincte. Presque douce et apaisante, qui trahissait, dans le fond, de par son expression, qu'il ne s'attendait à voir la présence de quiconque… Encore moins venant de la gante féminine, qui plus est… Et pourtant, tu étais là… À en juger par ses propos, ce dernier avait l'air de te reconnaître… Du moins, de ton patronyme… Grâce ou à cause du devis qu'il avait envoyé, il y a plusieurs semaines de cela, au sein de l'entreprise… Espérant, sans nul doute plausible, un retour de ton collègue, voir, de toi-même… Les premiers jours, certes, tu pouvais honteusement confesser, que ni lui, ni toi, n'avait daigné prendre peine de le faire… Semant un sujet de discorde entre vous, étant donné la réputation qui précédait ce cher Manwë, il est vrai… Parce que, ton séduisant et charmant acolyte avait refusé, catégoriquement, de faire contrat avec ce malheureux… T'incitant même, à royalement l'ignorer, si tu désirais, tout bêtement, que ton existence, ne te soit promptement supprimée… Tandis que, de ton côté, tu ne t'étais résolu à le faire, t'y résigner… Peut-être était-ce par stupidité, par naïveté, qui sait ? Mais tu n'avais jamais été de ce genre à critiquer, juger délibérément un inconnu… Encore moins, par son troublant passé… Peut-être, parce que toi aussi, de tes spectres ailés… Cette souffrance irascible, que tu avais connusses, au côté de ton ex-mari… La violence engendrée, diablement déversait, à maintes reprises, sur ta douce peau de nacre… Toutes ces sombres traces, cette supercherie, tu l'avais, bien malgré toi, cacher, au plus profond de ton être, de ta frêle silhouette… Et que, même si tu avais tout tenté pour préserver tes proches, ton entourage, afin d'éviter qu'ils ne le regrettent amèrement, tout autant… Tout ce tissu de mensonges, que, durant maintes années, tu avais conçu, soigneusement tissée, tu te souvenais fort bien combien il était pénible, intolérable de se réduire, à jamais, au silence… Combien on se sent seul, abandonné… Livré à soi-même, avec, pour seuls rappels, que ces sombres souvenirs restent des plus indélébiles… Que, seule la peine, la souffrance irascible, nous rongent, nous bouffent, au plus profond de soi-même, à un point tel de se faire broyer… Oui, tu avais bien conscience de tout cela, désormais… Et, d'après ce que tu remarquais, le beau brun n'avait point l'air d'être cruel, méchant pour un sou… De prouver, montrait qu'il avait l'âme d'un psychopathe, un sombre tueur… Pour ta part, tu ne t'abaisserais point à le voir ainsi. Au risque de mettre ton existence salvatrice, en péril… Il avait été innocenté. Et, même si tu en gardais une certaine distance, plus pour rassurer, par la distance, ton confrère et meilleur ami d'enfance, peut-être que le fait d'être là, pour lui… Professionnellement, ou qui sait amicalement, le jeune homme, ressentait peut-être le besoin de se faire écouter, d'être soutenu. De repartir sur de nouvelles bases… C'est ce qu'il semblait bien avoir prouvé, au travers des papiers, de son dossier, en tout cas… Non ? Personne ne devrait être mis à l'écart, punit, encore et toujours, pour des erreurs commises, des jugements et critiques, magistralement infligés… À tort, qui plus est… Personne ne devrait rester en retrait, à l'abri des regards indiscrets ou méprisants, naturellement ! N'avait-il dont le droit, lui aussi, à une seconde chance ? « À dire vrai, pour tout avouer, je viens un peu… À l'improviste, disons... » Consentais-tu à lui révélait, d'un ton mélodieux, cristallin, pour ne point y déceler cette légère pointe d'embarras, dans le fond… Laissant presque échapper un petit éclat de rire, nerveux - tandis que tu percevais un étrange éclair, luire dans les tréfonds des orbes d'émeraudes, de ton… Éventuel client ? Au fond de ton être, de ta frêle silhouette… Avec toutes tes plus humbles, mais sincères excuses, à lui délivrer, sans ambages… En lui révélant tes plus nobles intentions à son égard, c'est ce que tu espérais, oui… Si, évidemment, le pauvre malheureux le désirait… De collaborer, travailler, ensemble… Même si, force est d'admettre, que, tout seul, il avait déjà fort bien avancé ! Peut-être que désormais, le plus dur étant passé, l'idée de continuer, achever son projet, sans l'aide de qui que ce fusse, poindrait ? T'envoyant sur les roses, dans la volée ? Pourtant, ce n'était faute d'avoir tenté de le joindre, un peu plus tard que prévu… Par e-mail, par téléphone, afin de convenir, éventuellement, d'un rendez-vous… Mais tu pouvais aisément saisir l'essence même que Monsieur Druid avait bien d'autres chats à fouetter, que de prendre le temps de parcourir son cellulaire… Ou peut-être, par faute également, de ne plus avoir suffisamment de crédit, pour son forfait… Ou tout simplement, que ce silence venant de votre emprise, avait fini par lui faire entendre, malheureusement, que vous ne vouliez vous entendre, vous comportez comme de braves adultes, qui sait ? « Je vous présente, à mon équipe et moi-même, nos plus sincères excuses, pour ce manque de devoir… De ne vous avoir fait de retour plus tôt… Je conviens que c'est un manque de respect, de professionnalisme à votre égard, et… Je comprendrai aisément que vous ne voudriez, ne plus rien à avoir avec nous… Et pourtant, croyez-moi, je ferais tout ce qui est nécessaire, pour me faire pardonner, me faire racheter auprès de vous, si vous le consentez ? » Scandais-tu, sincèrement. D'un ton, qui se voulait un peu trop contrit à ton goût, oui… Toutefois, même si cela n'avait l'air que de simples mots, tout bonnement échangés, tu n'en demeurais point dénué de sentiments fort louables à son attention… Te risquant, même, à lui tendre la main, pour la lui serrer. Comme pour lui montrer que tu ne lui voulais aucun mal, au demeurant… Pour lui prouver, le soulager d'un soudain confort, un réconfort immuable… Et parce que tu ne craignais guère une poignée de main, qui avait passé ces heures dans la cendre, la poussière. Tu le confessais… Même si tu te doutais pertinemment, que ce simple geste ne demeurait en rien, à ce qu'il avait pu ressentir, durant tout ce temps… Égarée dans les méandres de tes pensées embrouillées, inconsciemment, voilà que tous deux, vous vous dirigeaient délicatement, vers la pauvre table de camping. Modeste mobilier, qui ne laissait présager que cet homme ne vivait qu'avec les moyens de bord… Si ce n'est que cela demeurait quelque peu spartiate… Dans le fond, tu n'étais point agacé de te retrouver, peut-être, à travailler, vivre dans de telles conditions… Bien au contraire, dans les risques de ton métier, cela demeurait une banalité, mais… Ce qui pouvait t'attrister, te choquer, c'était de le voir dans un tel état... Ce que sa réputation, les mauvais coups de pub, lui avait laissé en sombre héritage… Et encore, tu pouvais aisément le deviner que tout ceci ne représentait qu'une infime partie de l'iceberg, comme qui dirait ! « Je peux aller chercher un café en face, si tu veux. » Soulignait-il, se risquait-il à te demander, tout avenant… D'une voix douce, presque chaleureuse… Mélodieuse, qui laissait place, que trop furtivement, à un petit rictus, qui semblait se fissurer en mille-et-un éclats... Se réduire à néant, si tôt que la fourberie de la mélancolie sidérée, tentait de reprendre ses droits sur les traits tirés de son visage pénétrant… Et tandis que tu te risquais à te noyer dans l'intensité de ses billes d'émeraudes, qui paraissaient éteintes, refermées, tu te sentisses, quelque peu touchée, par son tendre geste, sa démarche… Du risque qu'il prendrait seulement, de par une simple parole balancée, de tes lèvres framboise… Si, toutefois, tu y consentais… De le braver, à se confronter à la fureur accablante des passants… S'en était presque déstabilisant - alors que, tu le confessais, le harcèlement moral, la violence des autres petites gens… Le rejet devait le peser, depuis ces derniers jours… Tu devais même l'avouer, le fait de te faire tutoyer, ne semblait te déranger ! Si ce n'est que, d'une certaine mesure, sa douce personnalité, aux premiers abords, t'attendrissait… Ce n'était guère nouveau, non plus ! Du nombre de clients, qui avaient fait de même ! À moins que cela ne soit l'une de ses quelques techniques, pour t'amadouer, te mettre à ton aise, afin qu'il ne te repêche, te prenne dans les mailles de son filet ? Que ce vil clapier se referme sur toi-même, qui sait ? Toujours est-il, que tu ne t'amuserais à ses dépens ; que tu ne l'importunerais en s'exposant ainsi… La caféine, tu en avais bien abusé, déjà, à ce jour ! « C'est fort aimable à vous, merci. Mais je pense que ça devrait aller ! Ceci dit… Vous en désirez un, peut-être ? Ou, je pourrais aller vous chercher une autre boisson ? » Lui retournais-tu, sincèrement bienveillante à son égard. Lui adressant, en retour, un mignon petit rictus. En effet, tu le lui proposais, sans arrière-pensée… Peut-être qu'il ressentait le besoin, qu'on lui accorde un peu plus d'attention, de respect… De tendresse… Qu'on le voit réellement pour ce qu'il représentait, sans s'arrêter, évidemment, à cette apparence monstrueuse, dont, du doigt, on le pointait… Peut-être avait-il, ce besoin irrépressible, qu'on lui donne un peu plus de chaleur… Humaine, on s'entend ! Et si cela pouvait commencer ainsi, pourquoi pas, après tout ? Ce serait d'autant plus simpliste, pour ta part, de le lui rapporter, que ce pauvre malheureux, de son côté… N'est-ce pas ? Et, le temps de quelques longues minutes durant, tu patientais sagement… Le temps s'égrenait, défilé, à travers ce sablier meurtri, qui marque les siècles, au demeurant… Néanmoins, que le mystérieux apollon, aux fines allures de candeur prouvées, semblait lui montrer une politesse dorée, une hardiesse, que beaucoup, songeaient déconvenue, déplacée… Dont le monde cruel, dans lequel il se méconnaît, l'abaissait au simple rang de la bassesse… Voulant royalement l'ignorer… Comme s'il avait mérité son sort, ce qu'il avait provoqué… Sans même s'y pencher, s'intéressait à ce beau brun… À l'histoire qu'il avait… Lui, qui se risquait à se courber, jusqu'à l'échine, tant bien que mal, pour déplacer un simple pot de peinture, afin de s'assister… Te laissant presque la place du noble, sur cette chaise pliante… Et, sans te donner, tout autant, de grands airs de « je le mérite », tu te surprenais à l'imiter, t'y installait… Plus par automatisme, par politesse retournée qu'autre chose… Si ce n'est qu'en réalité, tu fusses presque tenté de lui demander, s'il ne désirait échanger ! Le pauvre, la vie ne l'épargnait point… Ce n'était dont la peine d'en rajouter une couche ! Sans faire de jeux de mots, cela va sans dire ! « Pourquoi t'as accepté de venir ? Tous les autres ont refusé. » Fusses-tu couper dans ta lancée, dans la pâle sérénité de tes rêvasseries éveillées - dans le songe d'une journée d'été, cependant que le temps semblait suspendu… Que tu avalais ta salive, avec une certaine difficulté… Que les mots semblaient coincés dans ta trachée… Tu te sentais troublée, interloquée par sa question… Parce que cela confirmait bien ce que tu avais crusses percevoir… La méprise, la méchanceté gratuite des petites gens ne l'avaient que trop accabler, assommer par la violence de sentiments, que trop divulguée… Tandis que tu cherchais les mots, indécise… Point parce que tu craignais sa réaction, pour ta vie… Non… Mais plus dans l'intention, que ce n'était à toi de faire de même à son égard... De le blesser, le froisser, plus que nécessité... « Parce que, malgré le temps de réponse que j'ai mis, malencontreusement, je n'essaie pas d'être comme tout le monde, Monsieur Druid… Au risque que cela puisse être, ce serait mal me connaître… Parce que je ne suis pas un mouton... » Lui assurais-tu, sans ménagement… Laissant s'échapper un soupir, aussi léger qu'une simple brise… Baissant le regard, pour contempler, le temps de quelques instants seulement, la table de placo soufflée. Te risquant une petite pause… S'attendait-il dont à ce que tu lui tournes le dos, toi aussi ? À réduire à néant, ses rêves et projets… Ses objectifs, qu'il avait durement conçus, durant maintes années ? Voir l'essentiel, lui échapper de ses doigts délicats ? Ou bien, parce que c'était pour te mettre à l'épreuve, détecter tes intentions ? Dans tous les cas, tu n'avais rien à lui cacher, rien qu'il vaille la peine d'avoir de mauvaises pensées… D'insidieusement, le broyer… Quitte à lui faire savoir, lui montrer à maintes reprises, à l'avenir… Qu'avais-tu à perdre dans tout cela ? « Écoutez, je… Je sais très bien ce que les autres peuvent dire et songer de vous, sur ce qui a bien pu se produire… Quelles conséquences, cela pourrait-il avoir, mais… Cela m'indiffère totalement, vous voyez ? » Consentais-tu à lui expliquer. Toujours de ce ton calme, réfléchi. Tendre, mais ferme à la fois… Avant même de te marquer, une fois de plus, d'une brève pause… Oui, ce serait bien ironique, paradoxal, d'être comme toutes ces petites gens ; de le critiquer, le provoquer… Le juger, le fuir à jamais… De l'ignorer tout bêtement, quand, déjà, tu ne t'intéressais point aux ragots de la ville… Certes, tu avais suivi l'actualité, les nombreuses annonces aux écrans de télés, mais ce n'était à toi que la tâche revenait de l'incomber de la sorte ! Après tout, Manwë, tu ne le connaissais ni d'Adam ni d'Eve, comme on dit ! Ce n'était aujourd'hui que tu t'y mettrais, tiens ! Que le diable t'emporte, s'il le faille ! Quoi qu'il aurait point grand-chose à se mettre sous la dent, le coco ! « On ne se connaît pas, nous ne sommes pas proches au point de se porter mutuellement des jugements. Et quand bien même, ce genre de choses arriverait, il ne m'appartient pas de le faire, et… Je crois que vous ne méritez pas cela… Qu'on vous… Ignore ou vous écrase, tout simplement… Personne ne mérite cela... » Continuais-tu, l'air de rien. Te risquant, enfin, à poser tes iris dans les siennes… Oui, tu resterais professionnelle et amicale, dans la mesure du plausible, si ce que le bel apollon désirait… C'est ce que tu voulais le lui montrer, tout autant, même si on pouvait y déceler une pointe de mélancolie… À moins que cela soit de la pitié ? Non… Personne n'aime cela… Tu ne le verrais ainsi… Mais tu ne porterais l'étiquette, endosserais le rôle de la pie curieuse, qui a un goût notoire pour les psychopathes, les déséquilibrés et les tueurs en séries… À dire vrai, dans ta plus tendre adolescence, tu avais simplement épanché ta soif de curiosité, en la matière, de ce Jeffrey Dhamer : le cannibale de Milwaukee*, mais simplement, parce que ton regard s'était involontairement posée sur le poste de télévision, que ta chère et pauvre mère, avait vite zappé, afin que tu ne restes, à vie, traumatisée… Mais, ça s'arrêtait là ! Et encore heureux, vous me direz… Car, expliquer, rentrer dans la tête d'un tueur… Il y avait de quoi être un peu barré, quand même ! Du moins, au fond de ton être, de ta frêle silhouette, cela te dérangeait… Voir, te rendait malade, rien que d'aborder ce genre de sujet ! « Je sais bien que le manque de réponse, concernant votre demande est particulièrement honteuse… Croyez-moi, je ne suis pas peu fière de mon comportement, mais… Si vous me le permettez, j'aimerais sincèrement vous aider - vous aider à réaliser vos projets… À réparer, dans la mesure du possible, ce qui a été brisé... » Oui, tu l'avais dit… Tu le confirmais… Personne ne doit s'arrêter aux apparences… Comme le dirait le dicton de « la belle et la bête : la vraie beauté, vient du cœur* ». Oui… Cela, tu pouvais bien te l'attribuer… Tu n'avais juste point la grâce, la beauté délicate et la fine intelligence aiguisée de l'héroïne, pour sûr ! Mais tes intentions et sentiments demeuraient nobles et forts louables ! De cela, t'y mettrais ta main à couper ! « Tout le monde devrait avoir la chance de recommencer, repartir sur de nouvelles bases… Vous ne croyez pas ? » Le questionnais-tu, achevais-tu, d'une voix chantante, cristalline. Pleine de tendresse, de douceur infinie. Penchant la tête, légèrement de côté. Lui adressant un mignon petit rictus… Et non, ce n'était nouveau, ça... Il fallait croire que tu avais un faible pour les estropiés, les choses fissurées… Point dans l'espoir d'avoir le pouvoir de les réparer, mais… Si tu pouvais soulager les âmes tourmentées, leur apporter un peu de sérénité, de bonheur… De quelque manière que cela fusse… Après tout… Qu'avais-tu à perdre, dans tout cela ? -------------------------------------------------------
/i\ Jeffrey Dahmer /i\ : Jeffrey Dahmer, est un tueur en série, venant du Winconsin. Né en 1960 à Milwaukee, plus précisément. D'où le fait, qu'on le nommera plus tard, le « le cannibale de Milwaukee » . Il est mort le 28 novembre 1994, à la prison de Columbia, en ayant avoué assassiné dix-sept jeunes hommes gays, entre 1978 et 1991, pour la plupart issus de la communauté afro-américaine. Ces meurtres étaient associés à des viols, des démembrements, de la nécrophilie et du cannibalisme. Condamné à la perpétuité et incarcéré à la prison de Columbia de Portage, il est finalement assassiné par un autre prisonnier. Série disponible sur Netflix, avec Evan Peters. /i\ La Belle et la Bête /i\ : Le film d'animation est réalisé par Gary Trousdale et Kirk Wise, et écrit par Linda Woolverto. Sorti en 1991, il est le 39ème long-métrage d'animation. Soit, le 30e « Classique d'animation » des studios Disney, qui parvient à redoré les studios. Le qualifiant de la période de « renaissance des studios Disney » . Inspiré du conte éponyme de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, publié en 1757, tout en reprenant les idées du film français du même nom de Jean Cocteau, La Belle et la Bête, mélange les genres de la comédie musicale et du fantastique. La citation du long métrage, du film d'animation, se trouvant dans le générique, et adapté en Live Action, depuis 2017. |
| | | Invité | Sujet: Re: Ravalement de façade ft. Ivy-Céleste Applewhite Ven 17 Mar 2023 - 7:51 | |
| Manwë n’avait pas imaginé une telle visite en cette journée qui finalement ressemblaient aux autres. Il n’était pas artisan du bâtiment, mais il avait assez de connaissance pour pouvoir se débrouiller, finalement. Réparer les dommages avaient été une manière pour lui d’occuper le temps, car ce dernier est bien vide, quand tout le monde vous tourne le dos… Quand vous vous résignez vous-même à la solitude est à écarter les personnes qui comptent pour vous, pour leur bien, pour protéger leur réputation de lui. C’était pour cette même raison qu’aucune entreprise ne voulait intervenir pour lui, de quoi auraient-ils l’air ? De personnes sans principes ? Car même s’il était innocenté dans l’histoire du meurtre de son propre père, il ne demeurait pas moins un voyou.
Il faisait mine d’avoir oublier, pour ne pas admettre qu’il ne lisais plus ses mails, qu’il n’ouvrait plus son courrier, las des insultes, las des menaces des hommes de son père. Qu’ils viennent, ils s’expliqueront. Manwë n’avait pas peur de mourir, pas même de souffrir. Il avait accompli son destin, il le savait, à présent. Le présent n’était que du bonus.
Elle venait à l’improviste, voilà qui rendait stupide son histoire d’oubli. C’est qu’il y avait si peu de chance que quelqu’un se pointe ici par hasard, sans précaution. Il n’était pas un membre de gang, il n’était certainement pas l’homme le plus dangereux de cette ville, mais c’était l’étiquette qu’il portait désormais, temporairement, il n’en doutait pas. Les gens ont une telle capacité à oublier quand ça ne les concernent pas directement.
D’étonnement, un sourcil avait pris son envol plus haut dans son front lorsqu’elle présenta des excuses. Quel joli discours bien huilé, il se croirait presque comme un bourgeois lésé dans une bijouterie de luxe. “ Si je le consens ? “ Demandait-il pour intégrer ce qu’il venait d’entendre, réalisant bien le fossé social entre lui et les gens comme elle. Son regard s’orienta vers la porte, comme s’il s’attendait à voir débouler une ribambelle de policier s’il disait oui. Il n’était pas du genre anxieux à ce sujet, mais c’était un doute légitime, non ? “ On peut voir… “ Lui, c’était un homme simple, ses phrase comprenaient rarement des farandoles d’adverbes qu’il jugeait inutile, il allait droit au but.
Le luthier propose un siège et un café à la blonde. Elle refusait la boisson chaude, ça ne le dérangeait pas, il se contenta d’émettre un grognement qui voulait dire : laisse tomber, lorsqu’elle se propose de lui en chercher une. Ils prirent place autour de cette misérable table de camping, à lui, ça lui suffisait. Il n’avait pas l’habitude de recevoir des lady.
Cette fois, il n'a pu retenir un léger rire, sans méchanceté, lorsqu’elle affirme ne pas être un mouton, il pouvait citer sans hésiter une dizaines de raisons qui faisait d’elle un mouton juste en la regardant, là, devant lui. Les gens l’amusaient beaucoup à se croire anticonformistes en suivant scrupuleusement bien des normes, ils n’ont aucune idée de ce que c’est la liberté de ne pas avoir peur des loups, ou mieux… Être le loup. Pour se faire, il fallait savoir sortir du carcan de la société, peu le font. “ Tout au plus un agneau rebelle… Sans offense. “ Néanmoins, puisqu’elle affirmait s’indifférer de ce que l’on peut dire sur lui, il devait admettre qu’il n’avait entendu cette affirmation que de la bouche de rares personnes. Il ne savait pas si ce flot de paroles faisait partie de son pitch pour le convaincre ou si elle était sincèrement empathique concernant la situation qu’il vivait. “ Si ça peut te consoler, je me fiche que l’on m’ignore et personne ne m’écrase. “ La fixant droit dans les yeux, il se pencha pour s’accouder sur ses genoux donc le pantalon est incrusté de poussière blanche pour les avoir mit à terre afin de travailler. “ Ne viens pas t’apitoyer sur mon sort. C’est ça le problème de l’empathie de nos jours. Les gens ressentent de la tristesse pour la situation d’un autre qui les ferait souffrir s’ils étaient à sa place. Mais enfin, ma place me convient très bien. Votre empathie à la noix, c’est simplement du jugement sur la tristesse de ma vie à vos yeux. “ C’est qu’elle ne s’attendait certainement pas à cette vérité qu’il lui jetait au visage, sans haine, avec un calme résolu. Il n’étais pas malheureux, il se sentait seul mais il avait l’habitude de ce sentiment. Il ne se trouvait pas pathétique, les gens pouvaient le penser, il ne s’interessé qu’à ce qu’il savait de lui-même, il avait toujours eut cette force en lui, cette résilience de ce qu’il était, de ce qu’il pouvait avoir.
Elle lui apportait la compagnie qu’il n’avait plus ces derniers temps, la possibilité d’exprimer quelque chose, même ce genre de vérité. Elle était l’ombre d’un doute, beaucoup trop raffinée pour lui, mais sa présence n’était pas de trop ici. Il redressa l’échine pour continuer “ Je ne sais pas si tout le monde mérite une seconde chance. “ Lui, n’en avait laissé aucune à son enfoiré de père. Certaines personnes sont irrécupérables. Man’ n’était pas quelqu’un de profondément mauvais, il n’était pas à la cheville de son géniteur en la matière. C’était un gars bien, sous une épaisse couche de souffrance et de résignation qui le rendait peu sympathique aux yeux des autres. “ Peu importe le temps que ça t’as pris pour me répondre, tu ne me devais rien. “ La politesse ? Il n'en était plus là ! Il s’en fichait pas mal, c’était bien un truc de mouton ça quand on y pense. Le sucre, c’est pour les gâteaux, pas les gens.
Ses yeux verts s’attardaient sur les murs mis à nu, quasiment prêts pour leur nouvelle vie. Que faire pour rendre cet endroit un soupçon moins sauvage et plus ergonomique ? C’était son boulot à elle. “ Je n’ai pas vraiment de projet. Je fais les choses une à une. J’aurai besoin de quelqu’un pour les prochaines étapes, c’est vrai. Tu sais pourquoi ? “ À nouveau, il porte son attention sur la blonde aux yeux clairs, il n’attendait pas qu’elle réponde à sa dernière question, il n’y avait rien à répondre. “ Orange ? Jaune ? Vert ? Je ne sais même pas quelle couleur tu porte, je ne sais même pas à quoi ça ressemble. Je ne vois aucune couleur, tout n’est que nuances de gris… Sans vouloir parodier un film apparemment super… “ Il n’allait jamais au cinéma, encore moins pour mater un couple de sadomasochistes en train de se faire du bien. “ La déco, ça ne peut, biologiquement, pas être mon truc, tu vois ? “
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