hymne à l'amour - (igloo #4)

Après des manœuvres laborieuses, Theodore parvint à accéder à la sortie et découvrit le visage de cette rencontre enchanteresse. La beauté de Lee ravissait ses yeux, le subjugue littéralement. Il savait qu’il n’était pas à la hauteur de ce qu’il lui était donné de voir, mais cela ne l’empêchait pas d’admirer les traits de ce visage. Lee avait tout d’une ‘beauty icon’, ses petits yeux rieurs en amande étaient irrésistibles. Elle était d’une simplicité rigoureusement régulière avec des courbes fines et délicates, ce visage était tout simplement séduisant. Theo ignorait si elle l’avait reconnu en tant que magicien, si tel était le cas, elle le dissimule parfaitement derrière ce sourire. Ce sourire était tellement beau qu'il pouvait le mirer pendant des heures sans éprouver de lassitude. Il ignorait si elle aurait des a priori sur lui, sur le fait qu’il ait pu avoir un certain nombre de conquêtes féminines, une vie de la nuit qui laisse libre cours à certaines rumeurs… Qui plus est, elle pourra sans peine se renseigner sur internet concernant son agression et probablement le trouverait-elle pathétique de ne pas avoir été foutu de se défendre ? Non ? Il n’avait pas envie de se torturer avec ça… Pas tout de suite.

Un sourire un soupçon amusé étira ses lèvres lorsqu'elle lui rétorqua qu’il était magnifique, il se laissait néanmoins rassurer par les mots cette sublime jeune femme. Bien plus encore convaincu par ce baiser qui lui faisait bien envie pour tout avouer, à la seconde où il l’avait vu. “ Je crois que l’on est sur la même longueur d’ondes… “ C’était peu dire, mais il n’avait pas envie que la soirée se termine maintenant, il était curieux de la connaître davantage ce soir, mais aussi une autre fois… Peut-être bien plus encore.

Un regard vers le ciel, nulle étoile n’était perceptible à l'œil nu avec toute cette lumière autour d’eux, mais c’était comme s’il pouvait voir la cartographie du ciel malgré tout. Parmi ces soleils lointains devaient se trouver sa bonne étoile qui lui avait permis d’avoir cette vie, de connaître sa fille, de survivre à son agression et aujourd’hui… Ressentir à nouveau de l’espoir. L’espoir d’une vie, tout simplement.

Lorsqu’elle reprit la parole, il se rendit compte qu’il s’était encore perdu dans ses réflexions, même brièvement, il n’aimait pas forcément se faire surprendre lorsqu’il avait la tête dans les nuages. “ Ouais, emmène moi où tu veux. “ Il n’avait pas réfléchi en prononçant cette affirmation. Il détestait qu’on le pousse, que l’on prenne le contrôle de sa mobilité, de sa liberté d’aller où il le souhaite. Pourtant, il avait une confiance aveugle en elle et l’envie puérile de la suivre n’importe où sans se poser la moindre question. L’homme adressa à la brune un sourire spontanément heureux, c’était tellement formidable comme sensation. “ Et je ne crois pas avoir de couvre feu ce soir… “ plaisantait-il bien que dans les faits : si. Bien sur que si, parce qu’il n’était pas seul, que sa mère devait raccompagner Teddy et Jenny chez eux, qu’elle l’aiderait aussi à se transférer dans son lit et qu'il avait honte que sa mère soit obligée de l’aider à son âge. Il ne le dira définitivement pas à la belle brune, il ne voulait pas l'effrayer avec l’ampleur de tout ce qui gravitait autour de lui.

Il posa sa main sur la sienne pour caresser doucement le dos de celle-ci avec le pouce avant de lui dire avec sérieux. “ Je suis soulagé que… Tu ne me regardes pas avec pitié. C’était le petit confort qu’apportait que d’être dans le noir. Je suis désolé d’avoir, malgré tes mots, pu un peu douter que tu me regarderais de cette manière à la lumière... Je risque néanmoins de vite m’y habituer. “ A cette dernière phrase il lui sourit de nouveau, son coeur battait toujours à une allure plus vive que d’ordinaire et il ne cherchait pas à le calmer, il n’avait pas envie de tout contrôler. “ Au fait… Si tu me dis ton numéro de téléphone à l’oreille, je ne l’oublierai jamais. C’est un autre de mes super talents, c’est utile… Sauf quand on ne peut plus retirer de la tête trois centaines de décimales de Pi. “ Sa tête était une véritable calculatrice, il pouvait tout retenir grâce aux nombres, c’était déroutant pour les autres, mais pour lui-même. Son approche était assez originale, il n'orchestrait rien, ce n’était probablement pas dans les règles de l’art que souvent par principe c’était la femme qui envoyait le premier message, mais ils avaient l’air décidés de faire les choses à leur manière.

Le moment est venu, celui où nous allons finalement pouvoir apercevoir l’autre. Mettre un visage sur une voix avec laquelle on a échangé pendant de longue minutes, dans une bulle, dans un noir intense. Cette noirceur aurait pu faire peur, mais au contraire j’ai eu l’impression que le soleil brillait dans cette noirceur, brillait au fond de moi. Me réchauffant comme si j’avais été cryogénisé pendant plusieurs années et qu’il me permettait de faire fondre cette glace qui avait pris ses aises dans mon coeur. J’avais peur de ne pas lui plaire, doutant depuis des années que je puisse plaire. Mon physique m’a bien souvent aidé pour gagner de l’argent, mais ce n’est pas la même chose que de plaire véritablement à quelqu’un, à quelqu’un qui a réussi à me faire croire que tout est possible, même d’un jour aimer de nouveau.

J’ai l’impression de tourner dans le vide quand son regard se pose sur moi, son sourire fait fondre les dernières barrières de mon coeur et me fait sentir vivant, comme si des ailes poussaient pour me permettre de m’élever encore. Le rouge montant de nouveau à mes joues, diffusant une chaleur dans celle-ci, je ne pouvais m’empêcher de sourire et hocher la tête. Je crois que nous sommes aussi subjugués l’un par l’autre en ce moment et ça fait du bien de le ressentir. Je ne peux rester loin de lui et je franchis la distance qui nous sépare. Un baiser est venu conclure cette entente que nous avions, que nous voulions bien poursuivre ce que nous avions commencé dans la pénombre de l’igloo.

Un petit moment de silence qui cette fois ne me gêne aucunement, je me sens presque mal de le briser. J’ai pas envie de rester au milieu de tout ces gens, j’ai envie de passer un moment un peu plus tranquille, profiter de cette soirée avant qu’elle ne se termine et que je doive me réveiller. Retourner à une réalité qui aura perdu ses saveurs, j’espère que nous nous reverrons vraiment. Emmène-moi où tu veux… Cette phrase lâchée en toute confiance fait battre mon palpitant. Son sourire fait naître le mien et je ris en secouant la tête. C’est si bon de rire et de sourire, de pouvoir vivre le moment présent sans penser à rien d’autre. Je veux continuer de vivre ainsi, de cesser de m’inquiéter de demain, parce qu’on ne sait même pas au fond si demain nous serons là.

“Je ne te regarderais jamais autrement Theo, tu ne vaux pas moins à cause de ça, tu es quelqu’un qui je crois vaut réellement la peine d’être connu et je suis heureuse d’avoir eu cette chance. Je suis désolé pour ce que tu as pu vivre ou ressentir à cause d'autres, mais c’est à moi qu’elles ont fait cadeau, parce que j’ai pu te rencontrer ce soir.” J’effectue une légère pression sur sa main. Puis je vais me placer derrière lui et je me penche vers son oreille pour lui murmurer mon numéro de téléphone. “Je vais attendre de tes nouvelles pour sûr, je ne donne pas mon numéro à n’importe qui ! ” Puis je pose un baiser au creux de son cou avant de le pousser pour aller dans un endroit plus tranquille à l’écart des festivités. Là où la lumière ne brille pas de partout, mais la lune pourra nous éclairer pour que l’on puisse continuer de se contempler. Je ne me lasse pas de son visage, il semble si doux.

Je trouve un petit coin tranquille, un peu à l’écart, mais pas trop loin non plus. Puis j’arrête de le pousser et reviens près de lui, ma main glisse sur ses cheveux puis descend vers son épaule. Puis, je me glisse de nouveau sur ses genoux, pour retrouver cette étreinte. “J’ai envie de profiter de cette proximité autant qu’il m’est possible de le faire.” Je lui souris avant d’appuyer ma tête contre la sienne. “Cette nuit est parfaite.” J’ai hâte de pouvoir en parler avec ma fille. De lui raconter qu’il est possible de rencontrer une bonne personne pour nous et d’en être heureux, que la peur n’a pas sa place.


@Theodore Kelly Je voulais voir avec toi si tu voulais qu'on passe au prochain sujet, celui en pleine nuit si tu veux. Vu qu'on a quand même fait déjà trois pages ici

Ses yeux la contemplaient avec une certaine fascination au fil de ses mots, plus elle se disait chanceuse, plus il avait envie de la croire. Personne n’avait été violent avec lui concernant son état physique, mais il avait ressenti ce froid naturel qui s’était imposé entre lui et les autres de manière générale. Les femmes ne le regardaient plus et les sourires charmeurs avaient laissé place à des rictus timides de pitié… Il était devenu invisible, en quelque sorte. Ce n’était pas insurmontable, une fois que l’on s’est fait à cette idée, que l’on s’est résigné. Retourner en arrière, avoir de l’espoir, c’était un peu terrifiant. Grâce à Lee, il se rendit compte qu’il n’avait pas avancé en faisant preuve de résilience, bien au contraire.

Son regard scrutait le ciel alors qu’elle se glissait derrière lui pour le conduire, avant qu’elle murmure son numéro de téléphone qu’il enregistra sans peine. Il comptait bien lui envoyer un message dès le lendemain pour lui demander si elle serait toujours partante pour une démonstration de magie. Il ne pensait pas qu’elle ait pu lui donner un faux numéro, s’il aurait pu songer ça avec n’importe quelle femme qu’il aurait abordée dans son état actuel, curieusement, cela n’effleurait point son esprit à cet instant…

Il sourit à sa remarque, fermant les yeux sous l’effet divin de ce baiser au creux de son cou. “ Tu n’auras pas à attendre longtemps. “ Assurait-il avec un léger sourire avant d’ouvrir les yeux pour observer autour de lui tandis qu’elle le conduisait dans un endroit où ils purent trouver davantage de quiétude et profiter de cette soirée.

Chacun de ses contacts le grisait, elle revenait sur ses genoux et il ne ressentit aucune douleur alors qu’il posait ses mains de manière à l’étreindre à nouveau. Un sourire étirait ses lèvres alors qu’elle conclut que la nuit était parfaite.

Theodore ne su combien de temps, ils restèrent ainsi, l’intimité du moment était délicate et douce, il ne pouvait guère lui offrir beaucoup plus que de rester dans ses bras sous quelques baisers. Le temps s’étirait sans eux, ancrés dans la seconde présente, ni passé, ni futur ne semblait pouvoir les perturber.

C’était jusqu’à ce qu’une petite voix lointaine s’exclama : il est là ! Oh ! Ooooh !!!
C’était que Jenny allait lui rebattre longuement les oreilles, il le savait.

Pour ne pas importuner Lee des exaltations de sa fille qu’il présenta brièvement, les joues cramoisies de gênes, il s'excusa pour le comportement de l'adolescente avec un léger rire affectueux. Il demanda rapidement à Jenny de le reconduire à la voiture, prétextant avoir besoin de ses médicaments. Il ne manqua pas de saluer la divine brune, lui mimant un geste discret signifiant qu’il la recontacterait. Décidément, ils avaient su revenir sur leur définition de la perfection. La perfection était finalement tout aussi subjective que la beauté.

Il trouvait la nuit belle et Lee parfaite.