when life gives you lemons (haley)

Ma fourchette fait craquer l’épaisse pâte brisée sous le lemoncurd. Cette sensation-là est presque aussi bonne que la degustation elle-même, et pourtant, je sais d’avance que je vais me régaler. J’aime tout ce qui est acide et Haley le sait, cette tarte au citron expérimentale est juste parfaite pour moi. Comme le critique culinaire du dimanche que je suis, je fais mine d’observer la tenue de la crème au citron et affiche une moue satisfaite. « Ca m’a l’air plein de promesses tout ça… » je taquine mon amie Haley, avant d’engouffrer un morceau de la tarte dans ma bouche. Je laisse le piquant du citron saisir mon palais, rapidement suivi par la rondeur exquise du beurre et du sucre de la pâte qui vient contrebalancer le tout. « C’est pas mal » je note en continuant de mâcher. Je repose mon assiette et ma fourchette sur le plan de travail de l’atelier, puis désigne du doigt le meuble sur lequel Haley est assise. « Je viens de cirer ce buffet, tu vas salir ton jean »


@haley lockwood

T’avais préparé une tarte expérimentale aujourd’hui. Et quoi de mieux que de la faire goûter à un ami friand de tes petites pâtisseries ? Après être sorti du labo d’Imogen, tu avais pris la route du magasin d’ébénisterie. Des petites douceurs dans ton sac, tu donnais ces dernières à Galahad pour qu’il goûte et te donne son avis. « Pierre Hermé sort de ce corps » dis-tu avec un rire alors qu’il goûte la tarte aux citrons que tu lui avais préparé. Tu prenais place sur un des meubles dans le magasin et tu le regardais manger. T’attendais qu’il te donne son avis de professionnel de tes gâteaux. « Pas mal ? Juste pas mal ? » demandas-tu presque un peu déçue en faisant la moue. Il te signalait que le buffet venait d’être ciré et que ton jean allait être sale. Tu relevais une fesse du meuble en voyant qu’il y avait quelques taches alors tu descendais. « Mon dessert est juste pas mal et mon jean est tâché, y’a rien qui va aujourd’hui » dis-tu en dramatisant un peu la chose.

Je ne n’arrive pas m’empêcher de sourire tandis qu’elle m’appelle comme un célèbre pâtissier français. Comment je connais ce type ? J’ai écris une histoire, il y a environs deux ans, qui se passait dans le milieu de la pâtisserie de luxe, en France et j’étais tombé sur son nom en faisant des recherches. « Ca me va d’être comparé à un génie » je fais avec un large sourire. Après avoir goûter un morceau de tarte, je signale à Haley que le meuble sur lequel elle est assise vient juste d’être ciré. Elle se lève aussitôt et peste, ce qui me fait rire. « Il te va super bien ce jean, en plus, c’est con… » je la taquine, avant de retrouver mon sérieux. « T’inquiète, avec un peu de détachant ça devrait partir. Et pour la tarte…je dirais que ça manque d’acidité, peut-être qu’une petite gelée de citron en fond de tarte serait parfait. Mais ça frise quand même la perfection. Il faut bien que je te te propose un axe d’amelioration » je conclus avec un clin d’oeil.

« Un génie ? Pire que ça, même ! » dis-tu avec un sourire en coin. Tu es quand même étonnée que Gal ait la référence de ce célèbre chef pâtissier français. Mais ça te plaît bien. Quand il te dit que ce jean te va bien, tu souris et tu fais un tour sur toi-même. « J’avoue, il me fait un sacré cul, regardes ! » dis-tu en montrant tes fesses avant de rigoler. Le jeune homme t’expliquait qu’avec du détachant ça partirait rapidement, les tâches de cire et te donnait quelques indications pour que ton gâteau soit parfait. « Merci monsieur le chef, pour ces compliments et ces conseils » dis-tu avec un sourire en coin, comme une enfant qui venait de recevoir une note d’un de ses professeurs. La pâtisserie c’était devenu ton métier, avant c’était une simple passion. Alors quand on te faisait des compliments sur tes gâteaux, bien sûr que tu étais heureuse.

Haley semble impressionné que je comprenne sa référence au pâtissier français, et je sens comme une bouffé de fierté s’emparer de mon être. C’est ridicule, mais je savoure quand même l’instant, essayant toutefois de ne pas m’attarder sur ce que le sourire de la jolie brune provoque dans dans le creux de mon ventre. Au moment de ma remarque sur son jean, elle fait un tour sur elle-même pour me dévoiler un postérieur que j’ai du mal à ignorer. Je me gratte le sourcil, gêné, bien que mon sourire ne quitte pas mes lèvres. « J’ai vu ça, oui… » je réplique, en me raclant la gorge aussitôt. Je fais mine d’attraper un chiffon pour passer un coup sur la surface devant moi, en l’occurence, un bureau que je n’ai pas encore fini. J’ai besoin de dévier mon esprit des formes voluptueuses d’Haley. « Tu comptes proposer cette recette chez Imogen ? » je la questionne, pour revenir au sujet initial de notre conversation.

Un sourire sur le coin de tes lèvres, tu tournoyais sur toi-même pour lui montrer comment ton jean moulait ton corps en t’attardant sur tes fesses. Galahad a beau être un ami, des fois tu te dis que ça serait bien qu’il soit plus que cela. « Merci de l’avoir remarqué » dis-tu avec un sourire en coin. Tu t’adossais au mur pendant que tu le regardais passer son chiffon sur un autre meuble qu’il y avait en face de lui. Quand il te demandait si tu comptais proposer cette recette à la pâtisserie, tu soufflais légèrement. « Je sais pas… J’essaye d’impressionner Charlize mais à chaque fois j’y arrive pas alors bon, j’commence à me dire que j’vais rester sur les trucs que je sais faire » dis-tu en haussant les épaules, avec les bras croisés autour de ta poitrine.

Ce serait mentir que de prétendre qu’Haley me laisse indifférent. Il est bien évident que non. Elle est mon amie avant tout, et j’essaie de me comporter comme tel envers elle, mais je ne peux nier les papillons que j’ai dans le ventre dès que je la vois. Comment ignorer son charme fou et la beauté de ses yeux sombre qui me font chavirer. Si je ne voulais pas le voir au départ, je crois qu’il m’est difficile aujourd’hui de renier l’attirance que j’ai pour mon amie. Malgré tout, j’essaie de garder mes distances à ce niveau-là, par peur de briser ce que nous avons déjà ou simplement d’être rejeté. Cela dit, cela ne m’empêche pas de jouer un peu avec les limites, même si je ne suis pas certain d’être franchement doué pour ça. Je lui décoche un sourire, avant de la regarder s’adosser au mur. Je m’occupe les mains en passant le chiffon sur un de mes meubles, puis stope pour ancré véritablement mon regard dans celui d’Haley. « Tu es vraiment douée, Hal, et c’est une bonne chose de tenter de nouvelles recettes, d’expérimenter…Je suis certain que tu finiras par épater ta boss. La tartelette abricot-romarin, par exemple, que tu m’as fait gouter l’autre fois était incroyable ! » Je lui souris avec toute mon amitié, espérant que ça lui donne confiance en elle, avant de finir sur une note de plaisanterie. « Bon, par contre, il va falloir que je fasse plus de sport si tu continue de me gaver de sucre comme ça »

Tu espérais secrètement que le regard de Galahad se porte sur toi. Tes joues prirent une teinte un peu rosée et tu essayais de ne pas le montrer. Il était surement un peu gêné lui aussi, que tu lui ai montré ton postérieur comme ça. Pendant un instant, il portait ton regard sur toi, ancré réellement dans le tien. C’était plein de compliments et d’encouragements qui sortaient de sa bouche. Alors tu souris, timidement. « Merci, Gal » soufflas-tu doucement. Il avait raison, tu arrivais quand même à faire des trucs pas trop mal et même si tu n’impressionnait pas encore Charlize, tu allais y arriver. Puis tu ne pouvais t’empêcher de rire à sa deuxième phrase. « Pas besoin de faire du sport, tu sera toujours très agréable à regarder même avec des petits kilos en trop de mes pâtisseries » dis-tu dans un rire. Puis, tu te rendais compte de ce que tu venais de dire. Alors gênée, ton rire se transformait en rire jaune, un peu mal à l’aise. Mais quelle idiote tu fais devant lui, toujours à être gênée en lui faisant un compliment.

Je ne savais pas toujours comment interpréter les choses avec Haley. On était amis depuis quelques années maintenant, c’était une des premières personnes que j’avais rencontré à Bowen, au moment où j’avais décidé de m’installer. Ca avait accroché tout de suite. Bien sûr, son charme aussi m’avait immédiatement scotché. Mais, à l’époque, elle était en couple, alors je m’étais contenté d’être un bon ami. Tout du moins, j’espérais l’avoir été. Depuis qu’elle était célibataire, en revanche, les choses étaient différentes, mais je ne savais toujours bien me positionner. Elle me plaisait, je ne pouvais pas le nier. Et en même temps, qui pouvait resister à Haley. Elle était sublime, et dégageait une aura si douce et si solaire qu’on s’y laissait tout de suite prendre sans même y faire attention. Cette manie qu’elle avait prit de me rapporter des pâtisseries qu’elle confectionnait, par ailleurs, m’envoûtait complètement. Je n’avais pas spécialement la dent sucrée, mais l’attention me touchait beaucoup et je savais qu’elle y mettait du coeur. Ma plaisanterie lancée au vol, toutefois, eu un retour que je n’avais pas vu venir. Venait-elle de me dire qu’elle me trouvait agréable à regarder ? « Oh…euh…merci » je fis en riant doucement. Je ne savais jamais vraiment comment réagir face à un compliment, encore plus lorsqu’il venait d’elle. Je souris , même si ma gêne était probablement visible. Je me raclais la gorge, comme pour me donner de la contenance. « Et euh…sinon, tu…ça va avec mon frère ? J’veux dire…il t’embête pas trop ? »

Vous étiez amis depuis si longtemps que tu ne savais pas vraiment comment te comporter avec Galahad. Il te plaisait, c’était indéniable. Mais au moment où tu l’avais rencontré, tu n’étais pas célibataire. Tu avais toujours eu ce petit truc pour lui, même en étant avec ton ancien copain. Mais tu étais amoureuse de ton homme de l’époque, c’était certain. Maintenant que tu étais célibataire et que tu étais libre de faire ce que tu voulais, tu savais pas trop comment faire pour le lui montrer. Alors des fois, des petites phrases sortaient comme celle que tu venais de dire sur le fait qu’il était toujours agréable à regarder. Mais tu avais été gêné de dire cette phrase, tu t’en ai rendu compte après. Les joues rosies par la gène, tu baissais les yeux pour ne pas croiser son regard. Lui aussi avait l’air surpris parce qu’après t’avoir remercié, il changeait totalement de sujet. Alors tu reprenais ton courage à deux mains pour affronter son regard et sourire. « Ton frère c’est un real pain in my ass » dis-tu avec un rire franc. « Mais ça va, on s’entend bien alors on s’est pas encore entretué » ajoutas-tu simplement en reprenant un peu de sérieux.