Is this real life or is this just fantasy ? (haley)

Je ne suis pas prêt. Je ne sais pas ce qui m’a poussé à dire oui à Estelle, mon éditrice. Je ne sais pas pourquoi, maintenant, alors que j’ai réussi à tenir de nombreuses années dans l’anonymat, j’ai accepté de dévoiler mon visage à mes lecteurices. Elle avait choisi les bons arguments en me présentant cette tournée de dédicaces qu’elle avait prévu pour moi. Mon nouveau roman s’appelait « Sous le masque » et se passait dans un parc à thème historique et Etselle avait trouvé que la com’ aurait un impact encore plus fort si je jouais, moi-même, le jeu d’enlever ce masque que je portais depuis des années. J’ai dis oui, et si une part de moi est soulagée de ne plus me cacher, je ne suis pas encore parfaitement à l’aise. Je n’ai pas honte de mes écrits, loin de là. Certes, j’écris de la romance, ce qui est moins courant pour un homme, ce genre est représenté en majorité par des autrices, mais je prenais beaucoup de plaisir, pour ma part, à écrire des histoires d’amour. Ma psy avait relevé que c’était sans doute une manière que j’avais trouvé pour guérir du divorce de mes parents. Je n’avais pas conscience d’être marqué à ce point par l’histoire de mes parents, mais en soi…cela faisait sens. Dans mes livres, au moins, les fins étaient heureuses.
Dans les livres, il se passe ce que j’ai envie qu’il se passe. C’est ma manière à moi de maitriser les choses mais…hélas, dans la vie, on ne peut pas toujours tout contrôler et clairement, la surprise du jour, je ne l’avais clairement pas vu venir.
J’avais passé les dernières heures à dédicacer sans relâche et à discuter avec mon lectorat, tout en me flagellant intérieurement d’avoir menti à Haley par sms un peu plus tôt dans la journée. J’avais horreur de mentir, même pour un tout petit mensonge de rien du tout. Le peu de fois où il m’était arrivé de le faire, je m’étais sentis mal. Comme aujourd’hui. Et alors que je relevais le nez de ma dédicace pour sourire à une lectrice et la remercier d’être venue me voir, j’ai remarqué Haley, au milieu de la foule qui me regarder avec des yeux ronds comme des soucoupes. Il me semble que nous sommes rester quelques instant à nous toiser l’un l’autre, sans rien dire. Je m’étais excuser auprès de la personne suivante dans la file d’attente et était partie rejoindre mon amie. On avait échangé quelques mots avant de conclure qu’ils nous faudrait discuter plus au calme. Ce soir, 21h. J’avais trouvé un restau sur google et avait envoyé l’adresse à Haley presque aussitôt.
20h57. J’attends devant la devanture du restaurant en question. La terrasse est pleine, j’ai demandé une table à l’intérieur. J’ai horreur de subir la fumée de cigarette des autres, aussi je préfère souvent manger à l’intérieur des restaurants. Haley n’est pas encore là, mais elle est omniprésente dans mon esprit. J’appréhende autant que j’ai hâte de vivre ce moment.

@haley lockwood

T’avais peut-être un peu forcé de prendre un vol pour Melbourne en sachant que Gal t’avait menti par message. Mais vu que tu étais en vacances, c’était pas comme si tu avais arrêté ta vie totalement. Dans tous les cas, tu comptais prendre quelques jours vers Hamilton Island pour te reposer et te dorer la pilule. Oui, en Australie, on se dore la pilule même en hiver. Alors tu avais pris le premier vol que tu avais trouvé et te voilà arrivé dans le sud de l’Australie.

Le seul salon que tu avais pu trouver, c’était un salon du livre. Etonnant ? C’est sûr que ça n’a rien à voir avec le bois. Alors tu voulais savoir pourquoi. Et ta curiosité maladive te demandait de le faire, c’était surtout ça. Tu avais arpenté les couloirs de ce salon lorsque tu avais vu l’anglais signer des livres sur un stand. On aurait dit une scène d’un film romantique où les deux protagonistes se croisent du regard et sont dans l’incompréhension totale. Tu étais dans cette incompréhension totale. Alors tu avais freeze dans cette foule jusqu’à ce que l’anglais arrive vers toi. Vous avez échangé des banalités et tu étais repartie dans ta chambre d’hôtel où tu avais fais les 100 pas sans comprendre ce qu’il faisait là.

Il t’avait donné rendez-vous à 21h dans un restaurant du coin. Alors tu t’étais faite jolie pour y aller. Oui, parce que tu comptais encore lui plaire ou bien lui faire comprendre ce qu’il pouvait rater avec toi, surtout en te mentant comme il l’avait fait. Tu étais partie à l’heure mais tu t’étais un peu perdue dans Melbourne. Après tout, tu ne connaissais pas la ville. Arrivée avec cinq minutes de retard, tu le voyais devant le restaurant. « Hey ! J’suis désolé j’me suis perdue et… » dis-tu en bafouillant avant de reprendre. « Après tout, c’est pas moi qui devrait m’excuser » soufflas-tu en suivant, en captant son regard.