Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Un peu plus de quatre mois s’étaient écoulés depuis mon kidnapping, quatre mois depuis qu’on m’avait obligé de prendre un congé. Je n’étais pas d’accord avec cette idée, mais selon mes supérieurs, c’était la procédure. Ça, et être suivi par un psychologue. Pendant une période, je ne sortais de chez moi que pour mes rendez-vous. Je me suis complétement isolée des gens qui m’entouraient. Seul mon frère avait réussi à percer ma carapace. Ce n’était pas surprenant, il était la seule personne qui me connaissait mieux que moi-même. Les autres, j’avais pris du temps. Peut-être même trop de temps. C’est le cas de Manwë. J’avais des nouvelles le concernant par Sam, mais sans plus et je m’en voulais.
C’était le jour J. J’allais prendre un peu de temps aujourd’hui pour me rendre à la boutique de Man. Ça avait assez duré. Alors que mon frère avait le nez dans un dossier, je me suis levée, l’avertissant que j’avais une commission à faire, que j’allais être de retour rapidement et qu’il pouvait me joindre sur mon portable. Je lui ai donné un baiser sur la tempe et je suis partie. J’ai pris la voiture de service et j’ai conduis jusqu’au Western District. C’était à cet endroit que se trouvait la boutique du jeune homme.
Après quelques minutes au volant de ma voiture, je suis arrivée à destination. Je me suis garée devant la porte du commerce. Je suis sortie du véhicule, puis j’ai marché jusqu’à la porte d’entrée. J’ai regardé un instant à l’intérieur, il ne semblait pas y avoir de clients. Le moment idéal. Je ne voulais pas non plus le déranger en plein boulot. J’ai ouvert la porte et je suis entrée. Il n’y avait personne. Je me suis approchée du comptoir, attendant patiemment de voir le visage de Manwë apparaître.
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Sujet: Re: leave it out the rest (MANWË) Mer 22 Fév 2023 - 16:44
Situé à l'arrière de son magasin, il sculptait le bois avec une redoutable dextérité. Ses mains tatouées étaient abîmées par ces interminables heures de labeur. Il se souvenait de l'état de ses mains cette nuit-là, le soir où il avait battu à mort son propre père. Il avait commis l'irréparable, mais il n'en culpabilisait pas une seule seconde. Il pouvait revivre cette scène en boucle dans sa tête sans éprouver l'envie de rectifier quoique ce soit… Cela lui arrivait souvent de se repasser le film, pour essayer de comprendre en quoi il était un monstre. Le monstre de Bowen. Rien n’y fait. C’était légitime.
Rien ne pouvait le perturber dans son atelier. Rien, à part la cloche de l'entrée de son magasin qui lui indiquait la présence d'un client. Bien du monde avait franchi cette porte, des familles, des débutants, des professionnels, des amis, des flics et même des ennemis. Il ne savait jamais vraiment à quoi s'attendre, mais depuis son retour, les clients se faisaient rares.
" Clara ? " S'étonnait-il en reconnaissant l'un des plus beaux visages de cette ville, si ce n'était pas pour ainsi dire à ses yeux, le plus beau de tous. Il était souvent gêné par cette admiration qu'il pouvait éprouver à l'égard de son physique, lui qui ne se considérait pas vraiment très potable comme mec... En parlant d'être potable, il épousseta ses vêtements recouvert de sciure de bois. Jamais il ne songeait à être présentable devant qui que ce soit... Qu'il pouvait s'agacer lui-même de se comporter comme un adolescent face à elle ! " Qu'est-ce qui t'amène ? " Il savait qu'elle avait eut des problèmes au travail sans en connaître les détails, ils n'étaient sans doute pas assez proches pour cela, et c'était sans doute mieux pour elle de ne pas être trop familière avec lui ? " Es-tu venue pour me passer le menottes ? Tes collègues t'ont volé ce plaisir la dernière fois... Ça a dû être frustrant. " Quelle tête de lard...
Il souriait amusé, même s'il appréciait beaucoup les Doherty, le luthier ne manquait jamais une occasion de taquiner de la flicaille. C'est qu'ils n'avaient jamais vraiment eut l'occasion de parler de son arrestation en septembre, de ce qu'il avait fait bien qu'il ait été innocenté... Il commençait à être rodé au mensonge à présent, mais mentir à Clara ça semblait étrangement moins facile.
La clochette au-dessus de la porte du magasin s’est fait entendre lorsque je suis entrée. Il n’y avait aucun client et Manwë n’était aucunement visible. Il était probablement dans l’arrière-boutique, à travailler sur un nouveau morceau. Je me suis approchée du comptoir, attendant qu’il se pointe le bout du nez. Et c’est exactement ce qu’il a fait en un simple claquement de doigts. « Clara ? » Bien évidemment, il était surpris de me voir. Ce n’était pas comme si je lui avais fait un quelque signe depuis que j’étais revenue de mon congé forcé. Un sourire gêné s’est dessiné sur mon visage, en lui faisant un signe de la main. Il a épousseté les sciures de bois avant de me questionner. « Qu’est-ce qui t’amène ? » Il devait savoir quelques bribes de mon histoire, mais ça n’excusait aucunement que je me suis refermée sur moi-même après mon kidnapping. « Es-tu venue pour me passer les menottes ? Tes collègues t’ont volé ce plaisir la dernière fois… Ça a dû être frustrant. » Je n’ai pu m’empêcher de rire en l’écoutant. « C'est dans tes rêves ça, Man. » Un rire amusé s'est échappé de mes lèvres. « Frustrant, tu dis ? J’ai pris plusieurs jours pour m’en remettre. » Lui dis-je, sur un ton amusé. Il aimait bien me taquiner et même si au début, je me faisais prendre dans son petit jeu, maintenant, j’y jouais. Surtout que lors de son arrestation, j'étais déjà en arrêt, mais mon frère m'en avait brièvement parlé. « Mais blague à part, comment vas-tu depuis cette histoire d’arrestation ? » J’avais pris le temps de répondre à sa deuxième intervention avant même de lui donner les raisons de ma présence ici. « Et pour répondre à ta question, je sentais que j’avais besoin de te donner des explications sur ma disparition des derniers mois. » Je n’avais aucune idée de ce que Sam lui avait potentiellement raconté. Et surtout, s’il avait réellement envie d’entendre mes excuses, mais au moins, j’avais fait les premiers pas.
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Sujet: Re: leave it out the rest (MANWË) Sam 25 Mar 2023 - 23:04
“ Hm ouais, de sacrés rêves… “ Il disait ça sur le ton de la plaisanterie, bien qu’il y avait sans doute un part de vérité. Il n’était pas du genre à faire du rentre dedans comme un gros lourd, surtout pas avec les frangines des potes. “ Moi aussi... J’étais tellement déçu que ça ne soit pas toi. “ Il avait su bien après qu’elle était en arrêt maladie, il n’avait pas pu le savoir, puisqu’il était en cavale depuis plusieurs mois avant qu’il n’ait la brillante idée de revenir à Bowen pour affronter son destin, qui finalement n’avait pas été si douloureux.
Il se demandait néanmoins ce que pensait Clara de cette histoire, Samuel n’était pas dupe et il savait très bien ce qu'il avait fait. Il se disait que même si elle le croyait - à juste titre - coupable de meurtre envers son père, elle était là, devant lui. “ J’vais bien. “ Comme ça la question était expédiée, mais bien sur qu’il n’allait pas bien. Il avait tué un homme à mains nues, il ne pouvait pas aller bien, mais il n’avait pas la légitimité de s’en plaindre.
“ Des explications, tu déconnes j’espère… “ Apparemment pas et il en était très étonné. “ Attend, tu t’adresse à un connard qui a disparu trois mois de Bowen alors que tout le monde le cherchait pour meurtre et ensuite on s’est bien demandé si je n’étais pas mort et mon cadavre balancé quelque part ou carrément à la mer.” Il savait pertinemment la peine que ça avait causé à, contre toute attente, bien plus de personnes qu’il ne l’aurait imaginé. Man’ se pensait seul, du genre que les amis sont satisfaits de recevoir un coup de main, mais sans réellement attachement réciproque. Il ne pensait pas que l’on puisse s’aimer, parce que dans le fond, il ne s’aimait pas beaucoup lui-même, alors il était réaliste. “Tu m’dois aucune explication, aucune excuse. “ Il était des plus sérieux cette fois ci, il serait mal placé pour demander des comptes alors que lui n’en donnait à personne. La vérité, il se la gardait pour lui. “ Mais si t’as envie d’en causer, c’est différent. “ Elle n’avait pas à se justifier, c’était ce qu’il voulait lui faire comprendre.
« Hm ouais, de sacrés rêves… » Je suis restée à le regarder, un sourire amusé toujours afficher sur le visage, cherchant à voir s’il plaisantait ou pas. Puis, j’ai rapidement chassé ses pensées de ma tête. C’était ce qu’il avait l’habitude de faire. Il aimait bien me faire marcher. Ça, je n’avais aucun doute. « Moi aussi… J’étais tellement déçu que ça ne soit pas toi. » Mon sourire s’est effacé, laissant place à une moue triste, un peu exagéré, bien que j’aurais préféré être sur place. « Je te dirais bien que nous allons nous reprendre, mais dans les circonstances, j’préfère que tu ne t’approches pas trop du poste. » Lui dis-je, de nouveau amusé. Cependant, il y avait une grande part de vérité dans ce que je venais de lui dire. Je préférais le voir vivre en homme libre et bossé qu’en salle d’interrogatoire ou en cellule.
Je ne connaissais pas tous les détails entourant son arrestation, mais j’en savais assez pour savoir qu’il n’allait pas aussi bien qu’il me le faisait entendre. Après tout, c’était une réaction tout à fait normale… Du moins, c’est ce que je pensais. J’aurais aimé qu’il me parle, qu’il s’ouvre à moi, mais il n’était peut-être pas prêt ou encore, je n’étais peut-être pas la bonne personne. Puis, ce n’est pas moi qui allais le forcer à me dire quoi que ce soit. Je n’avais pas eu le choix de passer par là et j’avais détesté. Peut-être qu’au final, ça m’avait fait du bien, mais sur le coup, pas tant.
« Des explications, tu déconnes j’espère… » Et pourtant, je ne déconnais pas. « Attend, tu t’adresse à un connard qui a disparu trois mois de Bowen alors que tout le monde le cherchait pour meurtre et ensuite on s’est bien demandé si je n’étais pas mort et mon cadavre balancé quelque part ou carrément à la mer. » En se comparant, on se console, j’imagine. Je n’avais pas de mots pour décrire ce que Man’ avait vécu, mais au fond de moi, je me sentais mal de ne pas avoir été présente pour lui, alors qu’il en avait besoin. « Tu m’dois aucune explication, aucune excuse. » L’homme devant moi était sérieux à présent. Je savais très bien, mais quelque chose en moi me poussait à le faire. « Mais si t’as envie d’en causer, c’est différent. » J’ai hoché la tête délicatement. À l’exception des discussions que j’avais (et que j’ai encore) avec mon psychologue, je ne parlais que très peu de ce qui s’était passé, il y a un peu plus de quatre mois maintenant. Ce n’était pas quelque chose que je voulais ressasser encore et encore. Man’ m’avait fait comprendre que je n’avais pas besoin de me justifier et je ne voulais pas nécessairement le gaver avec mes histoires, mais j’avais besoin que ça sorte. « J’ai été kidnappé et séquestré pendant une semaine par un homme qui n’a pas accepté que je le repousse… » Je me suis arrêtée un instant, observant la réaction de mon interlocuteur. « Si ça n’avait été que de moi, je n’aurais jamais arrêté de travailler. Après avoir passé deux jours à l’hôpital, je suis retournée à la maison et j’étais « prête » pour de l’action, mais on m’a gentiment forcé à quitter le poste pour une période indéterminée. Je ne l’ai pas bien pris et au lieu d’aller vers les gens, j’ai fait le contraire… Mais maintenant, ça va mieux. Je suis retournée travailler, je ne fais plus trop de cauchemars. » J’ai fini mon récit, me sentant étonnement plus légère, et en espérant ne pas l’avoir trop saouler avec mont récit.
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Sujet: Re: leave it out the rest (MANWË) Sam 29 Avr 2023 - 14:24
L’illusion de la plaisanterie, employer un ton ironique, parce qu’on ne touche pas aux sœurs des potes, c’est la base de toute amitié. Encore, ce serait du sérieux, mais Manwë n’a jamais été en couple en quarante ans d’existence. Jamais. Ce n’était pas son truc, c’est tout. L’engagement, être romantique ou s’imaginer père de famille. Non. Il était plutôt du genre à se dire qu’une personne peut lui plaire, vraiment, mais qu’il ne devait pas faire la connerie de s’amouracher. Ça lui était déjà arrivé, de se coucher le soir en pensant à une femme en particulier, probablement est-ce que ça arrive parfois, que sa dernière pensée soit même pour Clara, pour X ou Y raison. Il ne cherchait pas à comprendre, il se disait qu’il pensait à ça comme il pouvait penser à autre chose… Pas de genre à se prendre la tête, ni même à s’écouter. C’est plus simple de faire l’autruche, de rester seul tout simplement. Il était un solitaire, de ceux qui ne prennent pas de nouvelles, mais qui répondent toujours quand on l’appelle. On aime ou on n’aime pas ce genre de personnalité, il n'a pas l’intention de changer. Ils plaisantent donc, faisant mine de rien alors qu’il aurait sincèrement pas voulu qu’elle soit là, lorsqu’il a été jeté en prison. Même s’il en était vite sorti, il pouvait cocher “faire de la prison” sur sa liste de choses à faire dans la vie… S’il avait une telle liste.
Il écoutait la brune attentivement, elle expliquait la raison de son absence. Rien de ce qu’il entendait ne lui plaisait. Kidnappée et séquestrée, avait-elle été abusée ? Il pourrait devenir fou pour ça, son regard s’était durci, il était en colère, vraiment. Cette ville, ce pays, ce monde, mériterait d’être nettoyé de tous ces monstres. Ces envies de meurtres étaient là, glissant sous sa peau et picotaient les extrémités de ses doigts. “ Il est mort ? “ La question, il était obligé de la poser, il sentait qu’il ne pourrait pas s’apaiser si ce salopard vivait encore. “ Le mec qui t’as fait ça, est-ce qu’il est mort ? “ Si cet enfoiré est en prison, il va devoir se sentir ordonné de guetter sa libération pour lui faire sa fête. S’il était libre, le type était fini. Manwë se fichait de ce qu’il en était, il voulait seulement savoir ce qu’il devait faire : rien, le tuer tout de suite ou attendre. C’était clair dans sa tête, limpide et froid. Il ne pouvait pas contrôler ces pensées, personne n’a le droit de faire du mal à Clara. Personne. Est-ce qu’il ressentait autant de haine qu’envers son propre père ? Non, mais ça n’en était pas moins intense : cet homme devait mourir.
Manwë connaissait désormais les raisons de ma disparition, je me sentais plus légère. Ce n’était pas quelque chose que j’aimais raconter aux gens que je rencontrais dans la rue, mais le jeune homme était quelqu’un d’important à mes yeux et pour moi, il se devait de savoir ce qui s’était réellement passé. Appréhendant sa réaction, j’ai baissé les yeux vers le sol pendant un instant. « Il est mort ? » La colère dans sa voix m’a saisi. J’ai relevé les yeux vers lui, remarquant la dureté dans les siens. « Le mec qui t’as fait ça, est-ce qu’il est mort ? » Surprise, je ne pensais pas que Manwë serait si protecteur envers moi. Après tout, je n’étais que la sœur d’un de ses amis, non ? J’ai rapidement chassé cette idée de ma tête. Il fallait que je trouve une solution, un moyen de discuter avec le jeune homme à quelques pas devant moi. Ma première réponse à ses questions n’a été qu’un hochement de tête. Je cherchais les bons mots pour lui expliquer qu’il n’avait pas à s’en faire. J’étais en sécurité maintenant. Il ne pouvait plus me faire du mal. Je me suis approchée doucement, ne voulant pas le brusquer. « Il est mort, il a été abattu par mes collègues, lorsqu’on m’a retrouvé. Il a voulu les attaquer et eux, eh bien, ils n’ont pas hésité. » Je me suis arrêtée, et je lui ai souri légèrement en guise de réconfort. « Je vais bien maintenant, c’est un travail en soi, mais il n’est plus là et il ne peut plus me faire du mal… » Je ne sais pas si en disant ces paroles, j’essayais de le rassurer ou de me rassurer moi-même. Je suis restée silencieuse, lui laissant le temps de digérer ce que je venais de lui dire. Puis, une question me brûlait les lèvres depuis sa réaction initiale. « Par simple curiosité, qu’est-ce que tu aurais fait, s’il avait toujours été vivant ? » Lui demandais-je, sans le quitter des yeux.
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Sujet: Re: leave it out the rest (MANWË) Mar 6 Juin 2023 - 0:49
Il s’était attendu à bien des raisons, mais certainement pas à une histoire pareille. Alors oui, ce type avait tout intérêt à être mort. Sa question est sans appel, il ne laissera pas la brune lui mentir. Son regard clair la sondait, attendait avec une froide dureté. Il ferait passer l’envie à n’importe quel connard à faire du mal à Clara, ouais, il serait impitoyable sur la question.
Il est mort, il a été abattu. Le veinard, il n’aura pas à gouter ses poings.
Il laisse la sœur de son ami s’approcher de lui, doucement, comme un chat. Il devait la croire, lorsqu’elle disait qu’elle allait bien. Manwë acquiesça doucement pour lui signifier qu’il avait compris. Le gars est mort et tout va bien, pas de quoi se mettre en boule… Ouais…
Son regard clair ne vacillait pas face à la jeune femme, pas même aprés cette question. Qu’est-ce qu’il aurait fait si cet enfoiré était en vie ? “ J’lui aurais fait payé chaque seconde où il t’a fait souffrir. “ Il était implacable. Il n’allait pas lui mentir, prétendre qu’il aurait juste discuté avec ce connard, non… Il l’aurait fait atrocement souffrir, peut-être même jusqu’à ce que mort s'ensuive. Qui sait de quoi il est capable désormais qu’il s’était révélé capable de tuer son propre père, hein ? “ Mais il est mort… La question ne se pose plus. “ Il devra bien évacuer sa colère autrement, il esquisse tant bien que mal un léger sourire à l’attention de la policière. “ Pourquoi tu voulais savoir ? T’as peur de moi toi aussi ? “ Il est prêt à encaisser une réponse positive de sa part, il n’était plus à ça prêt maintenant que tout le monde le regarde comme un monstre. Elle lui ferait de la peine, mais au moins, il ressentira quelque chose et ça le changera un peu des dernières semaines à juste se sentir vide.
J’aurais bien aimé lui dire que j’avais disparu de Bowen pendant plus de quatre mois, parce que j’avais besoin d’un changement d’air, parce que j’avais eu envie de voir le monde. Malheureusement, ce n’était pas le cas, et je ne pouvais pas lui mentir. C’était peut-être l’ami de mon frère, mais il devenait, avec le temps, quelqu’un d’important à mes yeux. Chaque moment que je passais en sa compagnie, j’apprenais à le connaître et je découvrais une personne complexe et je voulais toujours en apprendre davantage. Je m’attendais à différentes réactions de la part de Manwë, mais son côté protecteur m’a quelque peu surpris… Et ce n’était pas négatif. J’ai rapidement chassé cette pensée de ma tête, bien qu’une partie de moi voulut savoir ce qu’il aurait fait si Jason avait toujours été vivant. Ça n’a pris que quelques instants pour lui poser la question. Ça avait été plus fort que moi. « J’lui aurais fait payé chaque seconde où il t’a fait souffrir. » Il n’était pas passé par quatre chemins. Ça se méritait d’être clair. « Mais il est mort… La question ne se pose plus. » Et pourtant, je venais de le faire. Peut-être qu’au fond de moi, je cherchais du réconfort… Et contrairement à ce qu’on pouvait possiblement penser, ces paroles ne me donnaient aucunement envie de fuir. « Pourquoi tu voulais savoir ? T’as peur de moi toi aussi ? » Jusque-là, j’étais restée sans bouger. J’ai secoué légèrement la tête, avant de m’avancer vers lui, déposant ma main sur son avant-bras. « Je n’ai pas peur de toi, Man… J’ai posé la question par simple curiosité. Mais laisse-moi te dire que ça fait un bien fou de savoir que quelqu’un est prêt à tout pour mon bien-être, pour me protéger. » J’ai toujours pensé que je pouvais me protéger moi-même. Je l’ai pensé jusqu’à mon enlèvement. Cette situation m’a fait réaliser qu’il y avait des moments où je serais capable de le faire et d’autres où je devais laisser mon entourage le faire. Ce geste de Manwë en était un. Bien qu’il soit plusieurs mois plus tard, il comptait tout de même.
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Sujet: Re: leave it out the rest (MANWË) Dim 2 Juil 2023 - 10:48
Il ne comprenait pas pourquoi elle voulait savoir ce qu’il se serait passé, pourquoi est-ce qu’elle voulait le pousser vers ce genre de pensées, vers la colère qui l’anime. Il essayait de l’éteindre à cet instant, parce que ça ne servait à rien, cet homme est mort, point. Manwë n’a jamais voulu être ce monstre de violence. Même s’il ne l’admettra jamais, il n’était pas un monstre, il n’était qu’un jeune garçon triste qui a vu sa mère mourir à petit feu sous les drogues et les coups de son mari. Il n’était qu’un enfant triste d’avoir vu sa mère partir les pieds devant du domicile familial, un enfant lui-même marqué de bleus et dont personne ne se souciait. Un enfant qui avait cru être le prochain sur la liste, mais il était encore là, trimballant sa peine de vivre sans jamais avoir eu l’opportunité de l’exprimer. Tout ce qu’il pouvait exprimer, c’était la colère par la violence, par la vengeance.
Elle avait posé sa main sur son avant-bras, ses yeux vert s’étaient posés sur leurs peaux liées. Elle n’avait pas peur de lui… Qu’elle avait demandé pour se sentir bien et protégée. “ J’pensais que tu l’savais déjà. “ Il pensait que ça crevait les yeux qu’il la défendrait quoi qu’il arrive, qu’il la vengerait sans hésiter. Il pensait que c’était une évidence, qu’elle comptait pour lui. Il ne pouvait cependant pas exprimer tout ça, parce que c’était la soeur de son ami et qui plus est… Marcus avait raison : il n’avait aucun courage quand il était question d’affect. Il savait que ça finirait par lui passer, cette envie de l’avoir pour lui. “ L’essentiel c’est que tu ailles mieux. Ça va mieux, hm ? “ Parce que lui, il était minable comme psychologue, réconforter autrui n’était définitivement pas son domaine, de ce qu’il croyait. Il se sous estimait beaucoup, dans le meilleur de lui même.
« J’pensais que tu le savais déjà. » Ces paroles que Manwë venait tout juste de me dire résonnaient dans ma tête. Il n’avait pas totalement tort. Je N’ai jamais senti de la peur lorsque j’étais en compagnie du jeune homme, c’était tout le contraire. J’avais seulement l’impression qu’une partie de moi le savait, mais que mon subconscient empêchait cette pensée de sortir à la lumière du jour… Pourquoi ? Je n’en avais aucune idée, c’était une question pour mon psychologue. Je suis certaine qu’il trouvait une solution bien évidente. Toujours la main sur son avant-bras, j’ai souri légèrement. Ce n’était pas mon intention de ramener cette histoire sur la table, mais ma curiosité en avait fait le choix. « L’essentiel c’est que tu ailles mieux. Ça va mieux, hm ? » J’ai hoché la tête, laissant échapper un léger soupir d’entre mes lèvres. Ce n’était pas facile de se remettre d’un tel traumatisme, mais j’avais espoir qu’un jour, je serais la même fille qu’avant le kidnapping. J’en étais encore loin, chose que je n’osais pas trop admettre, mais j’avais fait du progrès. « Oui, ça va mieux ! J’ai des journées plus difficiles que d’autres, mais il faut avancer ! » Lui dis-je, essayant de le convaincre que tout allait bien… Ou c’était plutôt moi que j’essayais de convaincre ? Je m’apprêtais à rouvrir la bouche lorsque la sonnerie de mon portable s’est fait entendre. J’ai décollé ma main de son bras pour pouvoir prendre l’appareil. C’était le poste. Je me suis rapidement excusée avant de prendre l’appel, me rapprochant de la vitrine de la boutique. Seulement quelques secondes et me voilà de retour devant Manwë. « Je suis désolée, mais je vais devoir y aller. On a besoin de moi au poste. Merci d’être là, Man’, je l’apprécie beaucoup. » Je lui ai fait un câlin et je suis partie, me faisant la promesse d’être un peu plus présente pour lui dans un futur rapproché.