#23, you should know that if you play with fire you're gonna get burn (elijah)

alexis & elijah 

J'avais bravé la flemme légendaire qui m'habitait habituellement et j'avais passé la journée au studio. Je trouvais que j'étais plutôt disciplinée ces derniers temps. Bon, c'était certainement lié au savon qu'on m'avait passé la semaine dernière : on m'accorde plusieurs numéros pour la tournée, mais je rate trop de répéts. Je pouvais comprendre le problème et j'avais juré de faire mieux. J'étais donc partie très tôt ce matin j'y avais passé la journée entière. La dernière danse travaillée était celle avec mon partenaire, un duo hyper complexe. J'aimais beaucoup cette danse, y'avait un tas de sauts, de portés et d'acrobaties. Ça me poussait réellement en tant que danseuse, c'était un gros challenge et j'étais contente d'avoir été choisie pour la faire. Le seul problème était qu'au moment de répéter un porté, mon partenaire m'avait échappé. C'est mon genou et mon tibia gauche qui prirent le coup puisqu'il me rattrapa le haut du corps rapidement. Valait mieux tard que jamais parait-il. J'avais souris, m'étais relevé et avais dit que tout était bon, mais en vrai ça faisait hyper mal. J'avais juste pas envie de lui donner une raison de parler de moi au directeur artistique et ainsi, me faire retirer cette danse. Un peu de glace, deux comprimés et tout allait être bon.

C'est donc vers 20h30 que je retournai à l'appart, épuisée. J'étais un peu déprimée et j'avais un mal de chien. Je me dirigeai directement vers le frigo, vide de nourriture comme à son habitude, mais qui contenait le nécessaire. Je sortis la bouteille de vin que j'avais acheté la veille et pris un sac de pois congelés du congélateur. « Elijaaaaaaah. » criai-je alors qu'il semblait être dans sa chambre. Je détachai mes cheveux, versai deux coupes et allai me laisser tomber sur le sofa, petits pois sur le genou. Mon coloc se pointa enfin la tête dans le salon. Je pointai sa coupe qui trainait sur le comptoir. « Soirée colocs, ramène toi et prends ton verre au passage. Il me manquait une main pour trainer le tiens. » lui annonçai-je avec un sourire. Je tendis les bras vers lui pour un câlin alors qu'il s'approchait du canapé. « Besoin d'amour s'teplaaaaaait. » lui dis-je telle une enfant.

@Elijah Bishop

Aujourd'hui, j'suis allé bosser. Bah oui, il y a forcément des jours où j'me rend à la station service. Sinon j'm'en sortirais pas. C'était une journée plutôt normale. Les clients se faisaient rares et moi j'ai ruminé. J'ai pas arrêté de penser à Primrose et à la nuit qu'on a passé ensemble. C'est dingue comment c'était une connerie. On s'était senti tellement mal le lendemain. On osait à peine se regarder dans les yeux et pourtant, quelques heures auparavant, on se dévorait. J'étais clairement pas prêt pour ce revirement dans mon existence, et j'avais passé la journée dans mes pensées. J'étais rentré, vers 18h, j'avais pris une douche et je m'étais calé sur mon lit, avec la switch entre les mains. Animal Crossing, ou la douceur d'un jeu vidéo qui fait oublié les tracas du quotidien. J'aurais pu faire une publicité tellement c'était cliché mais c'était mon petit plaisir secret. Pêcher des poissons et ramasser des fruits sur des arbres après le boulot, dans ce monde virtuel où Primrose n'existe pas, c'était vachement cool. Finalement, j'entends du bruit, Alexis vient de rentrer. J'vais pas la voir tout de suite, après tout, on est pas non plus tout le temps coller l'un à l'autre. Mais finalement je l'entends qui m'appelle. J'éteins la console et j'pointe ma tête dans le salon. Mes cheveux ont fini de sécher de la douche et je les ramasse en chignon tandis que j'écoute les consignes de ma coloc. "A vos ordres chef!" Je rigole, on s'entend tellement bien elle et moi, c'est simple, sans prise de tête. J'empoigne le verre et j'me ramène dans le salon. "Pourquoi t'avais pas assez de tes deux mains pour prendre les verres?" Bah ouais, ça ne fait pas de sens. A moins qu'elle m'ait ramené un cadeau. Mais finalement, je vois très vite le sac de petit pois sur son genou. Je grimace. "Tu t'es blessée? Ca va ?" Je dépose mon verre sur la table basse et je m'affale à côté d'elle. Elle a besoin d'un câlin, on s'en fait souvent, c'est notre petit réconfort à nous. Alors j'ouvre mes bras et j'la laisse se blottir contre mon torse. De l'extérieur, on pourrait croire à un couple mais non, pas de ça chez nous. "Toi, t'as la tête d'une meuf qu'a passé une journée pourrie. Raconte tout à tonton Bishop!" Une soirée coloc, avec une bouteille de vin, très franchement, il n'y a que ça de vrai.

alexis & elijah 

Parfois j'me demande ce que je ferais de ma vie si j'étais pas en coloc avec Elijah. Bon, clairement je danserais aussi, j'aurais la même vie mais... Elle serait bien plus vide je pense. J'avais d'autres amis, j'avais mes meilleures amies, mon père. J'étais bien entourée, mais avec Eli c'était spécial. C'était simple, sans prise de tête, sans jugement. Enfin, si parfois on se prenait la tête, mais c'était toujours très court, sans malice. Il était l'une de mes personnes favorites et même si la trentaine approchait, je ne me voyais pas vivre sans lui - dans les deux sens du terme -. C'est pour ça que dès que je mis les pieds à l'appart, j'appelai son nom pour qu'il vienne me rejoindre. Évidemment, on ne passait pas nos journées et nos soirées ensemble, mais quand l'un de nous vivait un sale moment, on se priorisait et c'est un moment entre colocs qui s'imposait. Comme maintenant. Je n'eus même pas besoin de dire à mon ami que j'avais passé une sale journée, il s'en rendait compte par lui-même après avoir répondu à ce qui sonnait comme un ordre de ma part. « J'aime bien quand tu m'appelles chef » lui dis-je au loin en riant. Ça m'allait comme un gant d'ailleurs. Elijah trouva vite la réponse à sa question en remarquant les pois sur mon genou. Je levai mon pouce en l'air pour montrer que tout allait bien. Il ne faisait pas parti de ma troupe et je n'avais aucune raison de camoufler la vérité et l'intensité de ma douleur, mais j'étais comme ça avec un orgueil bien trop gros pour avouer que j'avais mal. « Jesse m'a échappé par terre pendant un porté, c'est mon genou qui a tout pris. » lui expliquai-je en tentant de mimer le tout en même temps. Bah ouais Elijah c'était pas un danseur p'tête qu'il ne comprendrait pas les mots utilisés. J'exigeai donc un câlin de sa part et c'est avec beaucoup de gentillesse qu'il m'ouvrit ses bras pour que j'aille m'y réfugier. Avec lui c'était toujours les câlins les plus réconfortants, les plus platoniques aussi. « J'suis fatiguée, j'suis déprimée. C'est le genre de soir où j'voudrais un petit-ami juste pour me sentir mieux. » dis-je d'un ton plaintif. « Ouais j'sais y'a des mots horribles qui sortent de ma bouche là.» annonçai-je en le regardant d'un oeil. Moi qui souhaitait un petit-ami, c'était du jamais vu depuis Jordan, ma première et seule vraie relation. En même temps, j'disais pas ça pour les bonnes raisons. « Puis toi ta journée? T'as bossé hein j'tai vu quitter ce matin. » dis-je bien étonnée. Je m'étirai doucement pour reprendre mon verre de vin et pris une grande gorgée. « Oh mais merde, tu m'as envoyé un texto pour Prim, mais on en a pas reparlé. Dis moi ce qui se passe dans cette p'tite tête » m'écriai-je en tapotant sur son front avec mon index. « Attend j'sens qu'on va vite avoir besoin de la bouteille! » m'exclamai-je avant qu'il vide son coeur. Et on s'entend, je disais ça avec l'intention qu'il se lève pour y aller.

@Elijah Bishop

Alexis c'était une sorte de petit rayon de soleil. Le genre de personne qui éclaire les moments les plus déprimants rien qu'avec son sourire et sa bonne humeur. bon, elle était ronchon parfois, comme tout le monde, et à ce moment là, c'était moi qui prenait le relais, il me suffisait de raconter deux trois conneries, de faire l'imbécile et le tour était joué. En fait, nous deux, on était nos soleils mutuels. Et généralement, nous deux dans la même pièce, ça donnait de beaux rayonnements, bien aveuglants pour ceux qui ne nous connaissaient pas. Ouais ouais, c'est prétentieux ce que je dis, mais parfois ça fait du bien. Surtout en cette soirée un peu morose. Moi j'suis tourmenté par Primrose et nos exploits, et j'apprends qu'Alexis vient de se flinguer le genou. On nous a connu plus lumineux qu'à cet instant, mais ça sert à ça aussi les amis, à se remonter le moral, même quand on est au bord du gouffre. Je rigolais lorsqu'Alexis approuvait sa nouvelle appelation. Chef. Ca lui allait parfaitement bien, une petite nana dynamique, drôle, pétillante et avec un bon tempérament.

En arrivant dans le salon, Alexis confirmait d'un geste qu'elle s'était bel et bien blessée. Je grimaçais davantage. "T'as mal ? Enfin, j'veux dire, faut qu'on aille aux urgences ou pas?" En vrai, j'aurais eu grave la flemme de bouger mais si Alexis avait besoin de voir un médecin, je ne pouvais pas la laisser tel quel. Je m'assois près d'elle et on s'donne un câlin dont on a le secret. Juste un câlin de réconfort.  Ca m'fait du bien à moi aussi. Si elle ne l'avait pas demandé, je pense que je l'aurais réclamé. Je fais genre d'être horrifié par ses mots. "Un petit-ami ? C'est pas sûr le genou que t'es tombée ma pauvre, c'est sur ta tête!"  Ah l'amour, ce sujet épineux dont on n'aura jamais assez d'une seule vie pour en faire le tour. Je hausse un peu les épaules à la question d'Alexis, faisant par la même occasion se soulever sa tête reposée sur celle-ci. "Ouais, j'suis allé bossé et ma journée était bien à chier aussi." Je soupire. Bordel, achevez nous, on est pas beau à voir! Finalement, on empoigne nos verres et nous voilà parti à noyer notre chagrin et notre spleen dans l'alcool. Ca fait du bien d'boire en vrai. Ca détend. Et voilà qu'Alexis entame un sujet fâcheux. Elle pointe mon front de son doigt pour me souligner que c'est un peu n'importe quoi. J'me lève pour aller chercher la bouteille alors qu'elle vient à peine de le mentionner. "J'espère que t'en as acheté plus d'une, parce que t'es pas prête ma grande !" Je vais dans la cuisine et j'continue de parler, suffisamment fort pour qu'elle m'entende. "En vrai, il n'y a pas grand chose à dire. On s'est vu à la soirée d'Elias, on a commencé à s'envoyer des horreurs en pleine face et une demi-heure après, on était en train de ken dans la voiture." Je reviens avec la bouteille. J'me rassoie dans le canapé. "J'ai rien vu venir!" Je buvais une grande gorgée de vin, j'avais envie d'ivresse, vite, pour pouvoir parler de cette histoire sans ressentir une gêne immense envahir mon être et sans avoir une petite dose de sentiment pincer mon coeur. Alexis allait être de bons conseils, je n'en doutais pas. J'plonge mon regard dans celui de ma coloc adorée. "C'était pas le mouv' le plus intelligent d'ma vie, j'en conviens."


@Alexis Silveira

alexis & elijah 

C'était mignon de la part d'Elijah d'être prêt à aller aux urgences, mais on savait tous les deux que personne ne bougerait de ce canapé maintenant qu'on y était bien installés. « Nan nan ça va » lui dis-je avec un grand sourire pour être rassurante. Deux flemmards finalement à la maison après cette journée, ces deux flemmards ne bougeraient que pour aller chercher un breuvage alcoolisé ou un truc à manger pis c'est tout. En plus, j'avais horreur des hôpitaux, ça me rappelait ma mère et j'préférais ne pas y penser parce que sinon j'serais encore plus déprimée. Le câlin d'Elijah me fit autant de bien que c'était possible de le faire, mais je ressentais quand même toujours cette petite déprime au fond de moi. Tellement que je disais n'importe quoi. Soyons honnêtes, me voir moi avec un petit-ami c'était presque un mythe. Y'avait qu'Elijah dans ma vie qui m'avait connu à cette époque. Tous les autres, même Haley, m'avait toujours connu bien célibataire. C'était comme ça que je vivais ma vie, des aventures par ci et par là, rien de sérieux parce que dès que je commençais à m'attacher, je fichais le camp. C'était plus simple. J'avais pas envie d'avoir le coeur brisé moi. « On dirait hein! On me reprendra pas à dire ce genre de trucs, c'est juste sous le coup de l'émotion voilà. » me défendis-je en riant. Je relevai ma tête après m'être fait chassé des épaules d'Eli, lui aussi devant se confier sur sa journée merdique. « J'suis désolée pour toi. » dis-je en fixant le vide. Mon dieu l'ambiance était à son max, c'était cool. J'voudrais pas trainer avec nous si j'étais pas moi. Tant qu'à être au fond du baril, je décide d'aborder un sujet fâcheux, celui de Prim, l'ex d'Elijah. Clairement, cette conversation ne pouvait avoir lieu dans la sobriété. Fallait plus d'alcool. Elijah se leva en même temps, lisant dans mes pensées, pour aller chercher la bouteille. « Bah non j'avais pas prévu que tu doives noyer tes émotions toi aussi. Mais attrape la bouteille de rhum là, c'est pareil. » dis-je en haussant les épaules. Tant qu'à y être hein. Pendant qu'Elijah me raconte son histoire au loin, j'me permets de terminer mon verre et de faire tout un tas d'expressions faciales choquées. « Wow. C'est bien, c'est très sain tout ça. » dis-je en hochant de la tête à répétition. Comme si j'étais bien placé pour juger quoi que ce soit. « Dans la voiture hein, rien de moins. T'avais déjà fait ça? » demandai-je curieuse en plissant les yeux. J'sais qu'Eli c'était pas le plus expérimenté sexuellement, c'était peut-être nouveau pour lui je sais pas. « J'en reviens pas. Je l'ai pas vu venir non plus. » lui dis-je d'un air dramatique. Ouais j'me sentais bien concernée par tout ça. Je pris la bouteille de rhum et dévissai le bouchon. « T'sais quoi? On a besoin d'un peu plus d'alcool pour la suite de cette discussion. » annonçai-je. Je mis la bouteille directement à mes lèvres et pris un shooter improvisé. « À toi! » dis-je à mon meilleur ami en lui tendant la bouteille. Il fit de même et je sentais la chaleur dans ma gorge, j'me sentais bien. C'était familier cette sensation. Ça diminuait la douleur aussi. « Non c'était pas intelligent, mais en même temps, t'es rarement impulsif avec les filles alors.. Un côté d'moi est plutôt fière. Pourquoi t'es comme ça avec Prim? J'veux dire. Je l'adore, mais pourquoi elle te rend aussi... Aussi ''blehhhh'' même après deux ans? » dis-je en faisant un bruit bizarre pour blehhh. J'avais pas de mot. « Tu regrettes d'avoir mis fin à ça? » demandai-je curieuse en plissant les yeux, fixant son âme. Je repris une gorgée de rhum comme si c'était une bouteille d'eau que je tenais dans ma main.

@Elijah Bishop

J'étais un peu soulagé au fond qu'Alexis ne me demande pas de l'emmener aux urgences. Déjà parce que j'avais la flemme de bouger mes fesses du canapé et ça aurait voulu dire qu'elle n'était vraiment pas en forme et que sa blessure était potentiellement grave. Elle l'était peut-être d'ailleurs, mais en vrai adulte irresponsables que nous étions, il valait mieux boire comme des trous et faire l'autruche. En vrai, l'alcool anesthésie les douleurs, j'serais pas étonné de voir Alexis sur des deux pieds avant la fin de la soirée. Surtout qu'apparemment, on était parti pour se la coller et picoler jusqu'à pas d'heure. Alexis avait soulever son envie d'avoir un petit-ami. Je l'avais réprimandé d'un sourire et finalement je la regardais lorsqu'elle répondait. Mon sourire en coin, un peu amusé. J'avais envie d'la taquiner. "Hé, t'es v'la sentimental en fait comme nana. T'as envie d'amour et de tendresse c'est ça?" Je savais qu'Alexis avait connu un type, et qu'elle avait un peu morflé de cette histoire. Depuis, on n'avait plus jamais repris Alexis à s'embarquer dans une histoire.

Finalement, on en vient à parler de Primrose. Et de notre nuit torride. J'préfère raconter ça à Alexis depuis la cuisine en allant chercher la bouteille. Ca m'fait son regard de moins à affronter. "Et puis si on arrive au bout du rhum, on a aussi un reste de vodka." Avec ça, on était paré. Je disposais la bouteille de vodka au frais. C'est bien meilleur quand c'est froid, ça passe mieux, surtout vers la fin de la soirée. Je revenais avec la bouteille de vin et celle de rhum. Aussitôt assis, je finissais d'une traite le reste de vin et m'en resservait un verre. Nous voilà à parler de Primrose et de nos aventures dans la voiture. Je la regarde, assez malicieusement. "Hé, j'suis p'tete pas un gars à meuf, mais j'sais y faire tu vois. 4 ans de relations avec Primrose, on a eu le temps de faire des trucs quand même. " Je la regardais amusé et tout en prenant une gorgée de vin je poursuivais "Alors oui, pour satisfaire ta curiosité un peu perverse, j'avais déjà ken dans une voiture." Alexis a attaqué le rhum à la bouteille. On en est là. L'ivresse s'installe doucement, juste une petite chauffe, l'alcool frappe à la porte de mon esprit, avec ses gros sabots. J'acquiesce à ces mots. On va avoir besoin de tout l'alcool du monde, il n'y a pas de doute. Alors que la bouteille quitte ses lèvres, je lui fais signe de la main de me la filer. Je bois une immense gorgée de rhum qui me brûle la gorge, la langue et les lèvres. "Putain, ça fait du bien." Ouais, on dirait un vieux alcoolique. Mais c'est vrai que c'est bon. Je grimace un peu face à la puissance de l'alcool. J'explose de rire lorsqu'elle fait une espèce d'imitation de .. de quoi au juste ? "C'est quoi être "bleeehh" ?" J'ai tenté de l'imiter mais ce n'est pas une réussite. "Aussi con tu veux dire ?" En vrai, je vois ce qu'elle veut dire. Je hausse les épaules. "J'en sais rien bordel, quand j'l'ai vu, je me suis mis en tête que j'allais la pécho, mais j'suis pas amoureux, j'crois que je ressens juste une putain de nostalgie tu vois." Je plonge mon regard dans celui de ma coloc. "Nan je regrette pas.  C'est pas pour moi les conneries des couples et tout ça." J'reprends une gorgée de rhum et j'me lève. "J'ai besoin d'une clope." J'me dirige vers la fenêtre de notre salon et je l'ouvre. J'sors une cigarette du paquet que j'avais gardé dans ma poche et je me l'allume. J'tends le paquet à Alexis "t'en veux une?" En allant près de la fenêtre, j'avais embarqué la bouteille de vin que je bois à même le goulot. "Tu crois qu'on va être déchiré en combien de temps à cette allure ?" J'me marre tout en tirant une taffe sur ma clope. J'regarde Alexis depuis ma place près de la fenêtre et j'lui sors, au calme "T'es quand même vachement jolie comme meuf, c'est bizarre que tu n'es jamais trouvé un mec bien pour toi." C'est un espèce de compliment mélangé à un truc chelou. L'alcool commence à me faire dire des trucs insensés et malheureusement, vu notre débit actuel, ça n'est pas prêt de s'arrêter.

alexis & elijah 

Entendre Elijah dire que j'étais sentimentale me fit éclater de rire. « Nan mais arrête, ma réputation Eli, faut y faire gaffe! » m'écriai-je en lui faisant signe de se taire. Des plans pour qu'il court dans les rues de Bowen dire que j'étais en recherche d'amour. « Juste la tendresse parfois ce serait pas mal. » dis-je finalement avec un sourire. Bah oui parce que c'était pas tous les mecs qui étaient tendres, puis quand tu mentionnais que tu voulais pas d'histoire d'amour, rien de sérieux, ils l'étaient encore moins et te prenaient pour un morceau de viande. C'était compliqué tout ça, pas moyen d'avoir le meilleur des deux mondes. J'étais loin d'être Hannah Montana hein.

Eli et moi on passa aux choses sérieuses en sortant l'alcool fort. Faut dire, y'avait rien d'autre. On avait même pas de coke pour boire avec le rhum, rien pour se faire un p'tit cocktail et boire en délicatesse. Nous, c'était direct à la bouteille, aucune classe dans l'appart #23. Elijah proposa même la vodka et même si je n'étais pas certaine de me rendre là, au pire ce serait pour lui. Mon ami revient au salon pour affronter mon jugement sur ses aventures sexuelles, mais je suis surtout prête à le bombarder de questions. « J'sais pas moi, peut-être que la routine s'installe à un moment ou que vous étiez hyper prudes. J't'aurais pas jugé. » dis-je en haussant la épaules. Je mis ma main directement sur mon coeur lorsqu'il m'annonça l'info de l'heure. « Curiosité satisfaite, merci pour pour ça. » lui répondis-je en riant. J'étais aussi contente qu'il n'ait pas été plus graphique dans ses paroles, j'avais pas besoin de toutes ces infos. Elijah et moi on se partage la bouteille de rhum pour faire descendre les informations et nos journées de merde. Honnêtement, on dirait deux vieux alcooliques et c'est pas mignon. Heureusement qu'on est entre nous. D'ailleurs, j'avais d'autres questions pour lui et Prim. J'avais du mal à comprendre comment Elijah se sentait puisque c'était lui qui avait rompu avec elle alors dans ma tête, ça devrait être bien plus simple que ce l'était. Surtout après 2 ans. « Bah être blehhh, c'est clair non? » demandai-je en fronçant les sourcils alors qu'Eli se moquait. « Ouais aussi con, aussi confus, aussi... J'sais pas, ça devrait pas être aussi compliqué. » m'expliquai-je en reprenant ses mots. « Donc tu voulais la pécho parce que... Parce que c'est qu'elle que tu connais? C'est plus simple pour toi? Parce que bordel Eli, on sait pas ce que ça a fait à Prim tout ça. » dis-je en grimaçant. C'était pas sympa pour elle et même si j'étais team Elijah no matter what, ben j'étais une femme et fallait que je défende ça un peu. Puis je l'aimais bien moi Primrose. « Et pourtant j'connais personne qui est plus doué que toi pour les conneries de couple. » lui dis-je avec un sourire idiot. L'alcool faisait son chemin mais j'avais pas tort. C'était bien plus son genre que le mien, que celui de Beck ou Elmo surtout. Clairement blasé de la discussion sur Prim et sur le fait d'être con, Elijah se lève pour une clope, m'en offrant une au passage. « Tu m'as déjà vu en train de fumer? » demandai-je en riant. « C'est dégueulasse, c'est pas pour moi. Mais j'respecte que tu fumes hein, chacun son truc. » radotai-je comme une mamie influencée par tout ce que j'avais déjà bu.  Je repris une gorgée de rhum plutôt, c'était plus mon genre. D'ailleurs, l'alcool ne mettait jamais bien longtemps à faire son chemin, mais peut-être parce que j'avais rien mangé de la journée, ça me semblait pire. J'sentais plus mon genou en tout cas, c'était bien. Je relevai la tête vers Eli parce que je sentais son regard sur moi. Je ne pouvais m'empêcher de rire à ses paroles. « Tu viens de te rendre compte que j'étais belle ou quoi? » lui demandai-je, m'attendant réellement à une réponse. « Un mec bien pour moi.... » répétai-je à voix haute en réfléchissant. « Mouais j'sais pas, c'est compliqué les relations. Avoir le coeur brisé et tout, c'est pas pour moi tu le sais. » dis-je en haussant des épaules. « Puis se montrer vulnérable, laisser quelqu'un nous connaitre de A à Z.. Meh c'est compliqué. » rajoutai-je en grimaçant. « Y'a que toi qui me connait comme ça, puis c'est simple entre nous, non? » demandai-je en reprenant une gorgée. J'avais l'impression de dire n'importe quoi et de partir dans tout les sens, mais c'était l'effet du rhum ça. Je pris une pause puis relevai les yeux vers Elijah. « Quand même vachement jolie. Comment ça quand même? Qu'est-ce que ça veut dire quand même? » lui demandai-je d'un air un peu vexée. Je l'étais pas vraiment, mais je cherchais des explications là.

@Elijah Bishop

J'éclatais de rire en même temps qu'Alexis. Je faisais mine de me taire en posant mon doigt sur ma bouche et j'me mettais à parler en chuchotant. "Ouais, t'as raison au cas où les murs auraient des oreilles, ça serait dommage que la nouvelle se répandent dans tout Bowen." Il est vrai que l'insonorisation de ce vieil immeuble n'était pas des plus efficaces, mais il y avait très peu de chance que quelqu'un nous entende. Ou alors, ils auraient bien des information sur nos existences. Avec Alexis, on se disait tout, on parlait souvent fort, on rigolait, on faisait les gamins dans l'appartement. Si quelqu'un nous espionnait, il aurait déjà appelé l'hôpital psychiatrique, aucun doute. Je haussais les épaules à ce qu'elle disait. La tendresse. L'amour. Moi aussi j'en avais parfois envie. Elle avait raison, c'était surtout la tendresse qui manquait. Cela dit, je n'étais pas le plus à plaindre puisque mes derniers exploits d'avec Primrose remontait à quelques jours.

Accompagnés de l'alcool, nous nous étions mis à parler de cette fameuse soirée avec Primrose et de notre passé. Je secouais la tête à ce qu'elle disait en signe de protestation. "Ca roxait plutôt fort fort quand on était ensemble." Je me marrais à ma propre remarque. Je secouais la tête, Alexis n'avait très certainement pas envie d'avoir plus de détails que ça. Je n'étais pas quelqu'un de très porter sur le sexe, du moins, pas avec des inconnues. J'étais un putain de sentimental et je crois surtout que je peinais à oublier les beaux yeux de la Burnett. Alexis semblait vraiment investie dans cette histoire, elle redoublait de questions, elle me mettait face à mes conneries, face à mon imprudence vis à vis des sentiments de Primrose. Je soupirais un peu face à ce qu'elle disait. Elle avait raison mais j'voulais pas l'avouer. J'la regardais d'un air circonspect. "Bah, j'les pas forcé non plus hein, elle était v'la d'accord de me pécho aussi. C'est vrai que j'aurais pu ne pas y aller, mais bon, i'm just a stupid guy!" Voilà ce que j'étais, un petit con, trop centré sur lui même, incapable de comprendre que mes actes pouvaient être blessant pour Primrose. "Pour l'instant, on s'est pas reparlé depuis la dernière nuit. J'sais pas quoi lui dire." Tout simplement parce que je ne savais pas ce que je voulais. Finalement, s'en était un peu trop pour moi cette discussion et je décidais d'aller fumer une clope. Histoire de changer de sujet. Je haussais les épaules quand Alexis refusait. "C'est jamais trop tard pour tenter de nouvelles choses tu sais!" Mais elle avait raison, la clope c'était de la merde et j'étais beaucoup trop accro à ça. Alors que je consumais ma cigarette, tranquillement, j'avais posé les yeux sur Alexis. Embrumé par l'alcool, je lui avais dis qu'elle était assez jolie finalement. Elle ne tarda à rire. Je hochais la tête à sa question. "Bah ouais, j'avais jamais vraiment fait gaffe." C'était un mensonge, bien sûr que je savais que ma coloc était canon, mais c'était pas le genre de truc qu'on se disait, elle et moi. Alexis songea un instant à ce que je lui avais dit et à l'intérêt de l'amour. J'étais d'accord avec elle sur bien des points et j'acquiesçais en l'écoutant. "C'est vrai que d'se livrer à quelqu'un, c'est un jeu dangereux." Je reprenais une gorgée en même temps qu'Alexis, chacun sa bouteille, chacun son ivresse. "Tout à fait simple oui. Le truc le plus simple qu'on ait jamais inventé." Je souriais, très clairement ce que l'on disait là, n'avait plus beaucoup de sens. J'écrasais ma clope sur le rebord de la fenêtre et déposait le mégot dans un pot poser juste à côté. J'empoignais ma bouteille. J'allais me laver les mains, vieille manie que je faisais après chaque cigarette et je me reposais dans le canapé près d'Alexis. Je faisais mine de réfléchir à la question qu'elle m'avait posé. "Quand même vachement jolie" c'est déjà un début de compliment non? Alexis, faussement vexée attendait des explications. "J'en sais rien moi, c'est juste que j't'ai vu là, depuis la fenêtre et j't'ai trouvé jolie et j'te l'ai dis." Je riais, l'ivresse avait définitivement pris possession de moi. "C'est quoi cette baraque là? On peut plus faire un compliment sans être peinard ou quoi?!" J'avais parlé fort, comme si quelqu'un pouvait m'entendre. Je reprenais une gorgée de vin, la bouteille était terminée. Puis je reposais mes yeux sur Alexis, amusé et saoul, de toute évidence.

alexis & elijah 

Voilà, Elijah il comprenait tout et j'appréciais sa tentative de chuchoter pour ne pas que l'info se répande. C'était plutôt important. Il décida ensuite de me livrer certains détails sur sa soirée avec Prim et j'avoue que je ne m'habituerai jamais à ses expressions immondes. « Super, super. T'es horrible avec tes remarques tu sais. » lui dis-je en éclatant de rire. J'espérais qu'on s'arrête là pour ces descriptions. Je me décidai ensuite à prendre un peu la défense de la belle et à faire réfléchir Elijah sur ses agissements. Oui, il m'arrivait parfois d'être sage et d'être de bons conseils. C'était rare, fallait marquer un X au calendrier, mais ça arrivait. Je prenais le tout bien à coeur, j'étais peu fiable au boulot, mais j'étais hyper loyale en amitié et j'voulais pas laisser tomber personne. Au regard d'Eli, je savais qu'il savait que j'avais raison. Comme d'hab au fond. « Ouais bon j'me doute qu'elle était d'accord. Elle a pas pu résisté ou j'sais pas, c'était tout aussi peu malin de sa part. » répondis-je en donnant raison sur ce point à mon coloc. « T'es plus que juste un mec stupide, mais tu peux effectivement être très stupide. » lui accordai-je en jouant un peu sur les mots. Je dis le tout avec un charmant sourire pour mieux faire passer la pilule. En même temps, j'lui apprenais rien de nouveau. Il mentionna ne pas lui avoir reparler et je pense que c'était mieux comme ça pour l'instant. Le sujet Prim fut clos là dessus parce que clairement, Elijah il n'en pouvait plus. Il était en train de perdre la tête. Tellement qu'il m'offrit une clope. Clope que je refusai avec dégoût. « Y'a mille autres choses que j'préférerais essayer. » dis-je en grimaçant. Genre sauter en parachute, une expérience à trois, partir seule à l'autre bout du monde. Même prendre une cuillère de mayonnaise me semblait plus tentant qu'une clope à ce moment même. Dans un moment d'ivresse et de réflexion, Elijah me lança une sorte de compliment. J'avoue que j'étais perplexe pour le coup, j'avais jamais pensé que j'étais quand même jolie. Disons qu'on m'avait fait de meilleurs compliments. Eli mentionna qu'il n'avait jamais fait gaffe et je plissai des yeux, perplexe. « Jamais fait gaffe? » répétai-je. L'alcool me rendait un peu lente d'esprit je pense ou bien je suivais mal la conversation. Je répondais à sa question sur le pourquoi je n'avais pas trouvé un mec et je me perdis un peu dans mon délire, prenant une gorgée de rhum par ci et une autre par là tandis qu'Elijah vidait la bouteille de vin. Il semblait bien me suivre et approuver tout ce que je disais. « Le truc le plus simple du monde, ça devrait toujours être comme ça. » dis-je en levant ma bouteille pour trinquer dans le vide avec lui. J'étais plutôt fière de ce qu'on avait comme relation en vrai. Elijah vint me rejoindre à nouveau sur le canapé alors que je le relançai avec ses paroles. Il riait à n'en plus finir le cinglé et moi j'essayais de comprendre pourquoi j'me méritais qu'une moitié de compliment. Je lui donnai une tape sur le bras pour qu'il arrête de rigoler comme ça. « Non maaaaaais. Tu m'as jamais dit que tu me trouvais jolie. Allez, vas-y continue les compliments j'aime bien. Mais fais les au complet hein. » dis-je en passant une main dans mes cheveux et en battant des cils pour faire genre que j'appréciais trop le moment. Je repris une gorgée de rhum et tassai les petits pois de mon genou, me sentant bien mieux tout d'un coup. Je déplaçai mes jambes pour les mettre sur ses cuisses et me rapprocher un peu de lui. « Tu t'es déjà dit que c'était bien ce qu'on avait? » demandai-je curieuse. Parce que c'est vrai qu'on avait toujours juste vécu notre amitié sans se poser de questions puis tant qu'à être dans l'existentiel ce soir, autant y aller jusqu'au bout. Je plissai un peu des yeux pour réfléchir, prenant une autre gorgée de rhum, comme si je n'étais pas déjà assez ivre.



@Elijah Bishop

J'éclatais de rire avec Alexis. Parler de sexe ne me ressemblait pas tellement, Et donner ce genre de détails de ma relation passées d'avec Primrose ne devait pas forcément sortir de ma bouche. Je levais les mains, en signe de résignations. "C'est bon, c'est bon, j'arrête !" On en venait à parler plus sérieusement de ce que j'avais fais et des répercutions que cela pouvaient avoir dans ma vie et dans celle de Primrose. Une part de moi ne regrettait pas, mais l'autre part, plus raisonnable, savait parfaitement que c'était une connerie et qu'on y perdrait des plumes dans l'histoire. Peut-être plutôt elle que moi. Mais l'idée de blesser Primrose ne m'enchantait pas. J'suis pas un sale gars non plus. Alexis me donna raison, je n'avais pas forcé Primrose et elle était tombé dans mes bras comme j'étais tombé dans les siens. La suite des choses s'imposera à moi. J'avais merdé, elle aussi et on en était tous les deux conscients. Le sujet fut clos quand je décidais de m'allumer une clope. Je n'étais pas très à l'aise avec tout ça, je m'étais d'ailleurs senti très mal toute la journée d'après mais pour ne pas perdre la face, j'avais présenté ça à Beck et les autres d'une manière détachée. Comme si rien de tout ça comptait. Mais Alexis avait bien pu s'apercevoir que cela me touchait plus que je ne voulais bien l'admettre.

A la fenêtre en train de fumer une cigarette, Alexis avait refusé cette dernière. Je haussais un sourcil. "T'aimerais tenter quoi par exemple?" Je savais que ma coloc avait des idées farfelues à la pelle et j'étais curieux de savoir si elle avait des choses précises en tête. L'ivresse gagnait de plus en plus mon esprit, il faut dire qu'on avait une très belle descente. J'avais eu le malheur de lui faire un espèce de compliment à deux balles sur sa beauté et nous voilà parti dans un débat sans fin. Mais c'est ça que j'aimais avec Alexis. Nos discussions sans trop de sens, notre fâcheuse tendance à en faire des caisses et c'est exactement ce que nous étions en train de faire. Je haussais les épaules, Alexis ne vouait pas ce que je voulais dire par "faire gaffe à sa beauté." Je désignais alors mon propre visage de ma main, la bougeant frénétiquement. "Bah, j'avais jamais fais gaffe que t'étais belle , j'peux pas être plus précis!" Si je pouvais être plus précis, de toute évidence, et j'sais pas pourquoi je l'avais trouvé belle à cet instant. C'est comme ça et puis c'est tout. Rien ne sert de devoir expliquer les choses évidentes. Notre relation était simple, Alexis avait utilisé bien des phrases pour le dire et j'avais approuvé. Je trinquais avec elle dans le vide en souriant et puis je la rejoignais sur le canapé. Elle revint au fameux compliment que je lui avais fait plus tôt. J'avais finis par rigoler et elle était très sérieuse. Faussement bien sûr. Elle me donna une tape sur le bras en quête de réponses. Je m'arrêtais de rire et la regardais avec beaucoup d'insistance, à la recherche d'un ou deux compliments que j'pourrais lui faire. Un sourire en coin s'afficha sur mon visage. L'alcool troublait ma vue, un peu. "Baah, j'pourrais te dire que t'es la fille la plus chouette qui existe sur terre. Et que oui, t'es pas désagréable à regarder." Je marquais une pause et porta ma main sur mes yeux en rigolant. "Putain, j'sais pas te dire un compliment physique sans le faire à moitié." Je prenais une grande respiration et lâchai d'une seule traite. "Je vous trouve très jolie Alexis Silveira." Purée, j'étais pas capable d'être sérieux deux secondes. Mais au moins, c'était dit. Et c'était sincère. J'avais juste utilisé le vouvoiement pour mettre de la distance, parce que c'était bizarre de lui dire ça, à elle. Alexis. Finalement, Alexis bu une énième gorgée de rhum, je lui attrapais la bouteille des mains et m'enfilait une bonne dose. Alexis posa ses jambes sur mes cuisses, et se rapprocha de moi. Spontanément, je passais mon bras derrière elle, pour être plus confortable. Sa question me fit sourire. Je tournais mon visage vers elle et je hochais la tête. "J'trouve que c'est très bien même." Je plongeais mon regard dans le sien. L'ivresse me faisait tourner la tête, le silence s'installa quelques secondes et je rajoutais "surtout à ce moment là, précis."

alexis & elijah 

Après un p'tit coeur à coeur, forcément on allait changer de sujet et aller vers quelque chose de moins sérieux. C'est ce qui était bien avec Elijah, on pouvait passer d'un sujet à l'autre sans problème. C'est comme si on pouvait lire dans les pensées de l'autre. Quand on savait qu'un en avait assez, on allait vers autre chose et c'était facile. Sauf que lorsqu'un n'allait pas trop bien, on arrivait aussi à savoir et c'était la beauté de cette amitié. Amis through and through. À la suite de tout ça, Elijah m'offrit une clope et j'étais un peu choquée de la proposition. C'est comme si on m'offrait un cancer des poumons et je pensais que mon ami voulait mon bien. « T'aimerais bien savoir hein ce qui s'passe là-dedans. » dis-je en tapotant ma tempe de mon index. J'faisais ma mystérieuse et tout, mais en vrai j'aurais très bien pu lui dire tout ce qui me passait par la tête. « J'sais pas parfois j'me dis... J'ai jamais mangé d'arachides tu vois. Je sais que j'suis allergique, mais j'me pose la question quand même... Qu'est-ce qui pourrait bien se passer? Devrais-je l'essayer? Tu comprends? » dis-je en plissant des yeux. Bon, c'était pas ma meilleure réflexion. J'ai jamais dit que c'était hyper glorieux ce qui s'passait là haut hein. « Enfin bon, tenter n'importe quoi qui n'inclus pas ta vieille clope là. Genre un truc à trois. Ce serait cool j'crois. » dis-je en plissant à nouveau les yeux. J'avais peut-être des images et des noms en tête, mais ça j'allais le garder pour moi. J'sais pas si mes réflexions inspiraient Elijah, mais il me fit un compliment. Enfin, une portion de compliment. J'allais pas le laisser s'en tirer comme ça, j'voulais des explications. « T'es bizarre, c'est pas le genre de truc qu'on remarque après 12 ans d'amitié. » lui répliquai-je alors qu'il me laissait un peu sur ma faim. Il vint me rejoindre sur le canapé alors que j'analysais chacun de ses mots dans ma tête. Malgré cette habitude à overthink certaines paroles d'Elijah, notre relation était simple et me plaisait beaucoup. On passa beaucoup trop de temps à dire à quel point c'était simple, mais c'était pour bien le saisir. Par contre, dans un coin de ma tête - bien autre centre en fait- restait le fameux compliment de mon coloc et je ne pus m'empêcher de revenir sur le sujet et même d'en demander d'autre. Oui oui. J'voulais voir s'il pouvait faire mieux. « La plus chouette, ouais. » dis-je en approuvant et en hochant la tête. Je lui donnai une claque sur la tête par la suite parce que c'était pas acceptable tout ça. « Non maaaaaais c'est si difficile? » demandai-je en riant à mon tour. Je restai attentive, il allait y arriver. Je fermai les yeux et pris une grande respiration parce que c'était presque embarrassant. Je pouffai de rire à nouveau après qu'il ait FINALEMENT dit son compliment. « Et bien merci monsieur Bishop. » lui répondis-je avec un sourire. Je touchai son front du revers de ma main pour voir s'il faisait de la fièvre. « C'est bon, tu te sens bien après cette révélation? » demandai-je faussement inquiète. Je me servis à nouveau à même la bouteille de rhum et déplaçai mes jambes sur les cuisses de mon coloc parce que... Ben parce que pourquoi pas? C'était confortable comme position. Elijah semblait être en accord puisque son bras se mit naturellement derrière moi. Et hop, juste comme ça on était presque en train de se faire un nouveau câlin sans vraiment en avoir l'intention. On se partagea la bouteille de rhum, une gorgée pour lui, une pour moi alors que j'lui posai une nouvelle question. Alexis et ses questions qu'il devait bien se dire. J'le questionnai sur notre amitié, ou plutôt sur notre relation pour le coup. C'était bien ce qu'on avait, on l'avait dit c'était simple. J'avais la vision embrouillée, mais je souriais. Un sourire bête, celui d'une fille ivre, mais sa réponse me fit plaisir quand même. C'était très bien qu'il disait. Je relevai les yeux vers lui et je croisai son regard. Il me fixait, on se fixait. J'voyais plus clair, mais je ne pensais plus clair non plus. Le silence s'était installé alors qu'on se regardait comme si c'était la première fois de la soirée. Il rajouta qu'à ce moment précis, ce qu'on avait c'était bien. « Ouais... » répondis-je doucement, mon regard se perdant dans le sien. Puis sans même que je m'en rende compte, nos visages se rapprochaient. C'étai moi ou c'était lui? J'saurais pas dire. Je pense que c'était les deux, bien synchro comme dans tout ce qu'on faisait, en harmonie. C'était simple nous deux, non? Tellement simple que je posai mes lèvres sur les siennes lorsqu'il fut assez près.


@Elijah Bishop

Cette soirée est définitivement ce dont j'avais le plus besoin. Après mes exploits d'avec Primrose, me retrouver avec Alexis, dans une espèce de safe place, ça me faisait du bien. Avec ma coloc, ma meilleure amie depuis des années maintenant, je n'avais pas peur de parler, de dire ce que j'avais au fond de moi. Et puis, quand on se lassait d'un sujet, on passait directement à un autre. Fallait nous suivre. Mais nous on se suivait, on bougeait ensemble, d'une connerie à l'autre, en passant parfois par un sujet sérieux. Là en l'occurence, notre ivresse naissante ne nous permettait plus d'être véritablement censé. Ce qu'Alexis avait dans la tête, ça c'était un mystère et elle finit par me donner des éléments de réponses. La première me fit rigoler. "Ah bah c'est sûr que de manger un truc auquel t'es allergique c'est bien moins risqué que de fumer une clope." Je la pointais du doigts avec une fausse autorité "Que j'te prenne jamais avec une arachide dans la bouche!" Manquerais plus que ma coloc préférée (oui il y en a qu'une mais c'est quand même ma préférée) me fasse une réaction allergique de fou et qu'on finisse aux urgences. Elle me parla ensuite d'un plan à trois. Moi déjà qui n'avait pas encore véritablement franchi le cap d'un plan à deux.. bon oui il y avait Primrose, mais une seule fille dans toute ma vie, ça compte qu'à moitié non? Je faisais mine de me boucher les oreilles. "LALALA J'ENTENDS RIEN" Imaginer Alexis faire quoi que ce soit avec un gars, ça me foutait déjà dans le mal alors avec deux, je préférais être sourd que d'entendre ça.

Finalement, on se retrouvait sur le canapé, à débattre du fameux compliment que je lui avais fais mais qui ne lui convenait pas. Je faisais mine de me concentrer très fort et lui sortait encore une fois un compliment tout claqué. Elle ne tarda pas à me taper le derrière de la tête. Je sursautais. "Non mais dis, t'as pas fini d'me frapper là!" En même temps, je l'avais cherché. Et en fin de compte, je lui faisais ce compliment, entièrement. Elle fit mine de prendre ma température, et je secouais la tête à sa question. "Non, j'crois que ça va, c'était pas si difficile finalement." Je souris et tout en étant accompagné de la bouteille de rhum, on s'installe plus confortablement dans le fond du canapé. Ses jambes sur les miennes, mon bras derrière son épaule. C'était assez rare qu'on se fasse des câlins de cette manière. Généralement, il y avait toujours un surjeu autour de ceux là. Mais celui ci, il était juste, normal. Deux amis avec un besoin d'affection, pour qui la vie est un peu chaotique ces derniers temps. On finit par conclure que c'est très bien ce qu'on a là. Qu'est ce qu'on pourrait demander de plus. Nos regards se croisent, l'euphorie du début de soirée est un peu retombée, l'ivresse nous fauche et ce regard devient de plus en plus insistant, profond. J'saurais pas décrire ce qui suit. Tout est allé à la fois très vite et terriblement lentement. Nos visages se sont rapprochés, dans le silence de l'appartement, et mes yeux sont descendus vers ses lèvres. A cet instant, comme tout à l'heure, je la trouve belle. Dans un élan mutuel, on se rapproche toujours et encore jusqu'à que les lèvres d'Alexis viennent se coller sur les miennes. Je ne la repousse pas. Ce baiser, sur le moment, j'en ai envie. Alors nos langues se mélangent, langoureusement. Ma main vient se placer dans ses cheveux pour plaquer encore un peu plus ses lèvres contre les miennes. Ce moment, suspendu dans le temps, il m'échappe complètement, mon esprit est parti ailleurs, dans l'ivresse. Mais je dois reconnaître que ce baiser est lui aussi très enivrant.

alexis & elijah 

J'avais dit la première chose qui m'était venue en tête. En vrai, j'me posais pas trop la question sur ce que j'aimerais tenter. Je ferais tout ce qui se présentait à moi, mais clairement manger des arachides semblait être une mauvaise idée. En tout cas, Elijah était contre. Je levai les deux mains en l'air « Promis monsieur Bishop. Les arachides, c'est non!  » dis-je d'un air obéissant. Pour calmer le jeu et chasser les doutes de mon envie de mourir dans l'esprit de mon coloc, je proposai une autre option bien plus simple pour tester des nouvelles choses. Celle-ci semblait bien dégoûter mon ami et pour le coup, ça m'amusait. « Tu veux savoir avec quiiiii??? » lui criai-je par dessus ses enfantillages. Bon, j'avais pas l'intention de le dire, je voulais juste avoir une réaction. J'éclatai de rire puis changeais de sujet. Je revins aux compliments parce que c'était important, je cherchais à comprendre, puis surtout à savoir pourquoi c'était aussi difficile pour Eli de m'en faire un. J'veux dire.. J'étais pas un thon quand même, c'était pas normal que ça lui prenne tout son courage pour me dire que j'étais jolie. Avec un peu d'encouragement, c'est-à-dire une p'tite baffe bien douce, il réussit FINALEMENT. « Ben voilà, puis regarde comment tu m'as fait plaisir. C'est beau. » lui dis-je avec un grand sourire. Maintenant que la torture de m'faire des compliments était passée, on pouvait profiter de la bouteille de rhum bien tranquille, j'allais plus l'embêter avec le sujet. Je décidai plutôt de me diriger vers les questions plus larges, plus floues. J'lui demandai s'il s'était déjà interrogé sur notre relation, ou plutôt s'il s'était déjà dit à quel point c'était bien ce qu'on avait. Parce que ce l'était. C'était précieux, c'était pas donné à tout le monde de rencontrer quelqu'un avec qui ça cliquait autant sur tout les points. C'était une amitié parfaite, bien balancée, qui m'apportait beaucoup. Elijah semblait d'accord, ses yeux m'indiquaient qu'il était d'accord. Ses yeux qui étaient ouverts comme les miens, un peu à moitié, touchés par l'ivresse eux aussi. On se regardait bêtement en souriant, puis nos regards changèrent pour quelque chose de moins bête, de moins innocent. Comme si on était dans une bulle spéciale, plus rien ne semblait exister autre que nos deux personnes. Sans que je comprenne vraiment pourquoi, nos deux visages se rapprochèrent. Pas moyen de stopper tout ça, c'est déjà bien enclenché et on ne peut que suivre le moment, comme si c'était plus fort que nous. Mes lèvres se posent sur celles d'Elijah pour la première fois depuis que je le connais. Ses lèvres sont chaudes, douces, elles donnent envie d'un peu plus. Mes yeux se ferment automatiquement sans que je prenne réellement conscience de ce qui est en train de se passer. Ma langue se mélange à la sienne, j'me laisse porter. Je sens la main d'Elijah dans mes cheveux, il me donne envie de continuer, c'est plus fort que moi. Je passe ma main sur sa joue et agrippe sa nuque, dépliant mes jambes pour me retrouver assise sur lui. C'est presque comme si j'oubliais qui était avec moi, je sais juste que j'avais envie de continuer. C'était bien, c'était réconfortant.


@Elijah Bishop

Après une longue soirée à débattre de .. de quoi déjà ? Tellement de choses. Avec Alexis, les conversations n'en finissaient jamais, il y avait toujours des trucs à raconter, des remarques à faire, parfois totalement insignifiantes, parfois plus sérieuses, mais ce qui était sûr, c'est qu'avec elle, je me sentais bien. J'étais entier, moi-même, et depuis plus de douze ans d'amitié, nous n'avions plus aucun secret l'un pour l'autre. Après qu'elle ait réussi à extirpé de ma bouche un véritable compliment à lui faire, elle était satisfaite. Est-ce que c'était ces quelques mots prononcés pour lui dire qu'elle était belle qui nous avait conduit à la suite? J'en ai foutrement aucune idée mais c'était ainsi. Nous étions redescendu un peu de nos débats et discussions, le silence c'était installé et nous avions flanché. Elle ou moi, peut importe. A cet instant, dans le calme de l'appartement, baigné d'une lumière tamisée, nos esprits un peu totalement embrumé par l'alcool, il arriva ce qui devait probablement arriver. J'avais l'intime conviction que rien n'arrive pas hasard. On était tombé d'accord pour dire que ce que nous avions là, tout de suite, était vraiment bien. La forte relation amicale que j'entretenais avec Alexis était de loin l'une de mes préférée. Et je crois qu'on était si bien à cet instant qu'on s'était laissé porter par le moment. On s'était approché, nos yeux plongés l'un dans l'autre jusqu'à ce que nos lèvres se touchent. On échangeait un baiser, langoureux, sensuel, je sentais sa langue contre la mienne, elle embrassait terriblement bien, c'était indéniable. Pris de désir pour elle, j'avais plongé ma main dans ses cheveux, plaquant d'avantage nos lèvres l'une contre l'autre. L'alcool faisait des miracles, et je dois dire qu'à cet instant, j'étais tout aussi bien que quelques minutes auparavant. Je sens sa main qui se glisse sur ma nuque, ce contact m'électrise. En quelques mouvement, la voilà assise sur moi, je sens son corps brûlant contre le mien malgré les vêtements qui nous séparent. Ma main libre vient se placer sur le creux de ses reins, descendant lentement vers l'une de ses fesses pour l'agripper délicatement. Dans nos gestes, rien d'animal, c'était plutôt tendre et langoureux. Cependant, je ne pouvais ignorer la vague de désir que je sentais monter pour elle. Je n'ai pas envie de quitter ses lèvres. Ma main quitte sa chevelure et vient glisser dans son dos, passant sous son t-shirt. Mes doigts se baladent le long de son dos et finissent par trouver les agrafes de son soutient-gorge. En quelques secondes, je fais sauter les attaches, ma main continue de caresser sa peau brûlante. Nos langues continuent de se lier, dans un espèce de silence sensuel dans lequel je me sens royalement bien. C'était peut-être ça depuis le début, la simplicité de notre relation.

alexis & elijah 

Si on m'avait dit y'a 12 ans que cette soirée finirait comme ça... Ouf même si on me l'avait dit la veille, je n'y aurais jamais cru. Elijah et moi, ça avait toujours été platonique. Que de l'amitié, aucune tension, rien d'ambigu, pas de sentiments enfouis, pas de jalousie, rien. Ça avait toujours été simple, beau, agréable, deux meilleurs amis qui vivent leur best life, qui se confient l'un à l'autre, qui s'entraident et qui font des conneries. Deux colocs, chacun dans sa chambre sauf pour des réveils chaotiques. Rien d'autre. Et pourtant, ce soir, quelque chose avait basculé de l'autre côté. Quoi exactement? Aucune idée. Un manque d'affection, de tendresse, de douceur peut-être. Certainement un manque de quelque chose, mais aussi un trop plein d'alcool. Ah l'alcool, cette petite chose démoniaque qui nous faisait agir différemment. Certains diraient que c'est parce que c'était enfoui au fond de nous, ça avait toujours été là. Oui peut-être que c'était le cas, mais l'un d'entre nous s'en serait rendu compte, non? Ou bien il fallait attendre ce moment précis, ce moment où nos lèvres se touchent pour que ça nous frappe de plein fouet? Je ne me posai pas de questions au moment où ça arriva. Je laissai mes lèvres aller à la rencontre des siennes de façon bien plus passionnée que je ne l'aurais imaginé. Je laissai mes yeux se fermer, son contact m'enivrer. Jamais j'aurais pensé que ce baiser serait si bon. Sa langue contre la mienne, sa main dans mes cheveux qui me pressait contre lui, bordel je me sentais perdre la carte un peu. J'avais cet envie qui montait en moi et je ne pouvais absolument rien faire pour la contrôler. À croire que cela devait se passer comme ça. Elijah il était respectueux, c'était quelqu'un de bien et je sentais tout ça à travers ses gestes, son contact. C'était doux, c'était tendre, c'était ce dont j'avais besoin. Je me retrouvai vite assise sur lui, la main sur sa nuque, l'autre qui se perdait dans son dos. Je sentais son corps contre le mien et c'était impossible d'arrêter ce qui était à présent bien enclencher. Sa main trouve sa place au creux de mes reins et je me sens frissonner. J'ai l'impression que ça fait longtemps qu'on ne m'a pas touché de façon aussi délicate, mais aussi sensuelle. Nos contacts se sentent un peu plus pressant, on sent le désir monter et ce baiser ne semble plus suffire, quoi qu'il ne prend pas fin. Il redouble plutôt d'ardeur alors que je sens les mains d'Elijah sous mon t-shirt s'attaquer à mon soutien-gorge. Je sens ses mains sur ma peau, se rapprocher de ma poitrine désormais bien libre et ça me frappe. Comme une bonne gifle. Qu'est-ce qu'on fout? J'ouvre les yeux alors que la langue de mon coloc est toujours en train de caresser la mienne, puis je m'arrête. Je sens toujours ses mains sur mon corps, comme si on avait été dans une sorte de transe. « Elijah.... Elijah! » dis-je pour l'interpeller. J'suis là, assise sur lui, le visage bien rouge, un peu à bout de souffle de tout ces baisers et on s'regarde dans les yeux. Mais pas les mêmes yeux que y'a.. Je sais plus combien de minutes pour être honnête, la notion du temps m'échappe un peu. Non, ce regard est différent. Y'a plus de désir dedans, plus de tendresse. Y'a un peu de honte, de l'incompréhension aussi. J'arrive même pas à bouger, j'suis pétrifiée.


@Elijah Bishop