#222 - it's like a part of me must want it, that's why i'm not running from it (kay)

alexis & kay 

Kay, il avait agi sous le feu de l’action. Il n’avait pas réellement pensé à d’autres alternatives au compliment. Il lui avait demandé la première chose qui lui était passée par la tête qui pourrait l’emmerder. C’est vrai qu’il aurait pu réclamer d’autres choses, comme toute la liste qu’elle avait énumérée. Le problème avec ça, c’est qu’il avait besoin d’une contrepartie instantanée. S’il lui avait donné les cachets en attendant sa contrepartie des jours après, il doutait d'en voir la couleur. En-tout-cas lui, dans une situation inverse, aurait été capable de promettre un truc sans le faire derrière. Si on pouvait lui faire confiance sur plein de points Kay, il n’en était pas moins filou. S’il pouvait sortir d’une situation par un mensonge, il n’aurait même pas à réfléchir. Comme il n’avait pas eu à réfléchir longtemps pour contester la liste d’Alexis. “Si ça te rassure de penser ça… Tu l’as quand même volée pour me rendre saoul” Dit-il en levant les épaules nonchalamment. Il n’en démordrait pas de toute façon. Il avait suffisamment baissé sa garde durant cette matinée pour ne pas lui laisser une victoire de plus. Après, il n’allait pas pousser non plus. Sans réaction de la brune, il perdait vite son attrait pour une conversation. Comme celle au sujet d’Elijah. Ce point semblait sensible pour elle, mais il n’allait pas non plus mener un interrogatoire. Il serait capable d’être déçu par le fin mot de l’histoire alors autant ne pas perdre trop de temps là-dessus. À la place, il se rapprochait d’elle dangereusement. S’en était devenu physique à ce stade, il n’était même plus sûr de pouvoir passer rien qu’une heure dans la même pièce qu’elle sans être à un certain moment dans son espace vital. Il pourrait essayer de se convaincre du contraire autant que possible, son corps l’exigeait différemment. Il allait finir par se brûler les ailes en jouant avec le feu de la sorte. Pour le moment concentré sur elle, il arrivait à faire abstraction du contact physique qu’il avait instauré. Même si ce n’était qu’une lueur dans le regard ou un silence trop loin, et même si ça ne durait que l’espace quelques secondes, Kay était parfaitement satisfait par les bribes de confusion qu’il décelait. Tellement qu’il en restait silencieux, affichant simplement son petit sourire habituel. Pourtant, il ne serait pas long à chavirer lui aussi. Son changement d'attitude dès qu’elle s’approcha encore un peu plus en été le parfait exemple. Le souffle plus court que d’ordinaire, son sourire qui disparaissait seconde après seconde, et surtout, son regard à présent posé sur les lèvres d’Alexis. Il n’en écoutait presque plus ce qu’elle était en train de lui dire, trop absorbé. Il en était presque soulagé lorsqu’elle s’éloigna d'elle-même, peu certain de ce qu’il aurait fait si elle était restée aussi proche trop longtemps. Il ne préférait pas y penser d’ailleurs. Autant laisser ses faiblesses au placard s’il ne voulait pas perdre la face. Il restait silencieux jusqu’à ce qu’elle le détache d’elle. Aucune once de son corps n’en avait envie, mais il se laissait faire sans protester, plaçant même ses mains dans ses poches pour être sûr de ne pas recommencer. “Tu me brises le cœur Alexis. Tu venais tout juste de donner un sens à ma vie et tu reprends tes mots comme ça…”Dit-il en se reculant de quelques pas. L’ironie comme système de défense, un mécanisme bien rôdé depuis des années. Il affichait une moue faussement triste, avant de lui tourner le dos pour aller s’adosser près de la fenêtre à l’autre bout de la pièce. “Moi qui étais prêt à devenir un homme nouveau…”Il sortait de sa poche son paquet de cigarette, fumer l’aiderait sûrement à se calmer. “À moins que t’aies dit ça pour me dissuader d’oublier le danger ?”Il retourna enfin le regard vers elle pour lui offrir un clin d'œil.

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Kay aussi il ne l'oublierait pas de sitôt ma petite victoire. Clairement, son égo en avait pris un bon coup. Je m'attendais à ce qu'il redouble d'efforts maintenant pour que ça n'arrive plus jamais. J'allais probablement en baver un peu, mais j'estimais que ça avait valu la peine. Ma dominance dans l'échange ne dura toutefois pas très longtemps. Il savait comment reprendre le dessus et j'avoue que j'me demandais bien comment il savait d'ailleurs. Peut-être que j'avais pensé à voix haute sous l'effet de l'alcool. Très injuste d'utiliser ça contre moi. L'écart qui diminuait entre nous ne m'aidait pas à me concentrer. Il avait repris la main et il le savait, il en était fier. Je décidai de tenter le tout pour le tout en approchant mes lèvres des siennes. Donnant presque l'impression que j'allais franchir la ligne, que j'allais céder, mais non. Je voulais simplement lui donner cette impression, qu'il ressente son coeur battre un peu plus vite lui aussi, qu'il se demande comment il se sentirait si j'osais déposer mes lèvres sur les siennes. Sauf que je ne pouvais pas rester aussi près aussi longtemps que j'aurais voulu. Sinon les doutes, les questionnements, c'est moi qui les aurais eus. Et ça, valait mieux éviter. J'étais confrontée à assez de choses rien qu'à me sentir aussi troublée par sa présence, j'avais pas besoin de m'imaginer des trucs en plus. Je finis par retirer la main de Kay qui était sur ma hanche depuis tout ce temps. Marquant une limite physique, celle qui avait toujours existé lorsque l'alcool n'était pas en jeu. Il le savait en plus. Il avait simplement cherché à me provoquer. Je lui montrais donc que j'allais pas accepter, même si mon corps me disait tout le contraire. Ce dernier me hurlait presque de laisser sa main là, de demander plus. Nan j'devais écouter la raison, la logique parce que ce qui se passait là dans ma tête, c'était Alexis qui délirait au max. Heureusement pour moi, Kay il comprit le message, ses mains étaient de retour dans ses poches et lui, il se reculait. Ouf, okay, j'me sentais déjà mieux. Je pouvais reprendre un peu le contrôle. Je me demandais quand même qu'est-ce que ça serait la prochaine fois que je tomberais sur lui. En boîte ou ailleurs. J'avais l'impression que plus je le côtoyais, plus le risque de céder était grand. Comme si cette capacité à me tenir éloigné diminuait à chaque fois jusqu'à ce que je me rende à l'évidence qu'il m'était im-po-ssible de rester loin de lui. Encore une fois, je chassai ces pensées de ma tête, me concentrant sur le présent. Je fis une petite moue pour faire genre d'être bien déçue par ce qu'il disait. « Oh, excuse-moi. Faudra retourner à ton naturel, j'comprends que c'est lourd à porter. » lui dis-je sur un ton un peu plaintif. Sucks to be you. Il me tourna le dos un instant et je sentais que je pouvais enfin respirer un peu. Je lâchai tout de même un rire très lourd de sens lorsqu'il mentionna avoir été prêt à être un homme nouveau. Un nouveau eye contact se forma, moins intense mais toujours chargé de cette tension qu'il y avait entre nous. « On sait très bien tout les deux que tu serais incapable de l'oublier le danger. » lui répondis-je avec un petit sourire. « T'y es accro, ça te fait sentir vivant. T'es pas prêt d'renoncer à ça. » lui lançai-je, toujours avec un fier sourire accroché au visage. « T'as pas besoin de moi pour t'en convaincre. » terminai-je en m'accoudant au comptoir. On s'entend, le danger, c'était moi.

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Il aurait voulu être totalement en confiance Kay. Pouvoir fanfaronner en la déstabilisant, sans que ça ne l’impact lui. Pourtant, il suffisait de peu pour le faire passer de l’autre côté de la barrière lui aussi. Il suffisait du rapprochement de trop. Ou pas assez dépendant de l’axe qu’on prend. Comment pouvait-il passer d’une confiance de fer à la confusion en un fragment de seconde ? Il ne voudrait pas être le premier à craquer, mais il faut dire qu’Alexis lui rendait la tâche compliquée. Elle savait très bien lui rendre ses attaques et si ça ne lui plaisait pas toujours, au fond c’est bien ce qu’il appréciait le plus chez elle. Cette façon de lui faire face, d’avoir toujours du répondant, que ce soit dans leurs échanges verbaux ou dans les rapprochements physiques. Elle arrivait à le challenger comme personne et mine de rien, il y avait pris goût. Elle savait même lui mettre un stop au bon moment, c’était frustrant son corps, certes, mais un soulagement son esprit. Après le signal, il n’hésita pas longtemps avant de s’éloigner du danger. Utilisant l’ironie comme arme de défense pour faire style qu’il ne s’était rien passé.  “Well, ce n'était pas si pire jusque-là” Dit-il en levant les épaules nonchalamment. Ce n’est pas lui qui avait un problème avec sa personnalité, plutôt les autres. En vrai, il aurait pu ne rien répondre à Alexis, il avait juste envie d’avoir le dernier mot, comme d’habitude. Il tournait les talons là-dessus d’ailleurs. S’éloignant complètement cette fois. La distance ne pourrait pas leur faire de mal après tout. Il avait aussi besoin de se détendre et pour ça, il avait le remède parfait. Une cigarette. Il l’alluma tranquillement, posté à la fenêtre, en écoutant la réplique d’Alexis. Son regard sur elle esquissait une lueur de défi.  “Oh je ne sais pas, c’est peut-être un peu surcoté le danger, tu sais” Le regard planté dans celui d’Alexis, il savait très bien la portée de ses mots. Dès la première phrase de la brunette, il avait compris où elle voulait en venir avec ce sous-entendu et il comptait bien continuer dans ce sens. Et bien qu’il aimerait qu’elle ait tort, elle avait tapé dans le mille. Il commençait à être un peu trop accro, un peu trop happé par sa présence. Pourtant, il n’irait pas lui donner raison verbalement. Pas maintenant, pas comme ça. Ça lui ferait bien trop plaisir pour qu’il lâche de la sorte.  “Et puis pour être accro à quelque chose, il faut y avoir goûté non ?” Lâcha-t-il en soufflant la fumée de sa cigarette. Cette drogue-là, il en était bien accro depuis l’adolescence. Un besoin constant, ancré dans sa routine journalière. Comme le téléphone, la musique, mais aussi la poudre blanche dont il essayait tant de se séparer. Toutes ces choses-là, elles avaient dû être expérimentées avant d’en développer une réelle addiction. Il avait cette prédisposition à la dépendance Kay, alors c’était presque vital pour lui de faire un minimum attention. Il essayait donc de se rassurer, se disant que ce petit jeu avec Alexis ne pouvait pas lui faire de mal tant qu’ils en resteraient aux mots.  “Mais bon, c’est comme tout j’imagine, il y a bien un moment où ça passe tout seul j’imagine” Il avait du mal à se projeter dans cette idée mais il le fallait. Cette tension entre eux, il ne savait pas combien de temps, elle resterait, elle était toujours trop tangible, mais il avait besoin de reprendre la face. Faisant mine d’un désintérêt soudain, il sortit son téléphone de sa poche. C’était surtout une façon d’arrêter de la regarder elle.  

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Je le regardais là au loin avec sa cigarette. Je regrettais presque qu'il se soit éloigné. Presque. J'observais ses gestes, son visage, son sourire. Juste en l'observant, j'avais des émotions contradictoires qui me venaient. Comment c'était possible qu'une seule personne me fasse ressentir tout ça en même temps ? C'était extrêmement frustrant. Tellement que je cherchai encore à le provoquer, c'était presque comme si ça sortait tout seul quand que je n'aie aucun contrôle sur mes paroles. Je cherchais une réaction. Un sourire, un regard, ça ne me convenait pas. Comme si j'avais besoin de cette confrontation et Kay, il était le seul à me la donner. Le seul à nourrir ce besoin qu'il avait lui-même créé. Parce que oui, avant lui, je n'avais jamais ressenti le besoin d'argumenter et de répliquer autant avec quelqu'un. C'était addictif, c'était absolument malsain, mais j'en avais presque besoin. Je sentais son regard sur moi alors que je le confrontais un peu avec son goût du danger, le danger n'étant qu'un mot de substitution pour parler de moi. Je me doutais qu'il avait compris rien qu'à voir son petit sourire. En même temps, il aurait été con de pas comprendre, il avait fait l'allusion avant en me qualifiant de dangereuse. Sa première réponse me confirma qu'il savait exactement de quoi on était en train de parler. Il était en mode défense Kay, il cherchait encore à m'atteindre, à se rattraper de son faux pas de plus tôt. « C'est pas l'impression que j'ai eue pourtant. » lui répondis-je, restant de glace face à ses mots. On n'allait pas m'y prendre encore à être déstabilisée, pas aujourd'hui. Kay réitéra, disant qu'on devait avoir goûté à quelque chose pour être accro. Il essayait, mais je le savais que j'avais raison. J'le savais parce que je la ressentais cette addiction, je savais de quoi elle avait l'air. Incapable de le laisser aller, incapable de ne pas avoir mes yeux rivés sur lui dès qu'il était dans la même pièce, probablement incapable de le voir avec une autre aussi, mais incapable de faire quoi que ce soit d'intelligent pour aller dans ce sens. Ce serait trop facile de lui, non? On s'emmerderait après? Puis pourquoi j'ferais les premiers pas? Il s'en servirait contre moi après parce que mine de rien, rien ne serait aussi facile avec Kay. « J'sais pas, moi j'suis pas accro à rien. Toi par contre, t'as l'air d'un pro. » lui fis-je remarquer en plissant un peu les yeux, soulignant au passage que MOI, j'avais pas de problème. Gros mensonge. Puis j'lui avais jamais goûté à Kay, mais je savais que si j'allais dans cette direction, j'pourrais plus m'en passer. J'le savais juste. J'le laisserais me consumer, me détruire parce que c'était ce qu'il semblait faire. D'ailleurs, sa dernière phrase fit bien plus mal que nécessaire. Comme un petit coup de poignard dans le dos. J'essayai de me dire qu'il avait fait exprès, qu'il ne le pensait pas mais son regard de marbre, puis fuyant avait frappé fort. Il sorti son téléphone, me lançant un message clair. Il s'en foutait. J'sais pas spécialement ce qui m'était passé par la tête de croire qu'on vivait la même chose en dedans. C'était qu'un jeu pour lui, un divertissement avant de s'ennuyer et de passer à autre chose. Rien de plus. J'avalai ma salive, baissant le regard un instant. J'voulais pas lui donner la satisfaction de rien répondre. « Ouaip t'as raison. Ça va finir par passer tout seul. » lui dis-je sur un ton bien plus froid que je ne l'aurais voulu. On ressentait mes émotions dans ma voix et ça, c'était mauvais. Je pris une dernière gorgée de mon café et déposai ma tasse bruyamment dans l'évier. Dans un petit élan de colère, je pris mon téléphone sur le comptoir et renversai le carton de lait que j'avais laissé sur le comptoir avec mon bras. Celui-ci alla terminer son chemin sur le sol, se déversant au passage. Une part de moi avait envie de le laisser là, de laisser Kay se démerder avec ça. Tout comme une autre part de moi avait envie de lancer tout ce qui se trouvait sur mon passage. Je pris une grande respiration et pris les essuies-tout sur le comptoir pour commencer à ramasser. Je remarquai les deux jambes de Kay devant mes yeux alors qu'il semblait s'être rapproché. Je ne relevai même pas la tête. « Reste loin de moi ok? » grommelai-je sur un ton légèrement désespéré, teinté d'agacement dû à ses réponses précédentes. Ça m'avait peut-être atteint plus que je ne l'aurais voulu.

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Peut-être était-ce une erreur de lui avouer qu’elle représentait un danger pour lui ? Ça semblait pertinent sur le moment, mais elle n’allait plus le lâcher avec ça. S’il n’avait pas repris un minimum de contenant, ça l’aurait probablement touché dans son ego. Il aurait pu considérer tout ça comme une erreur. Un faux pas commis sous un excès de confiance. Pourtant, alors qu’elle tentait de jouer avec cette information, il s’offrait des opportunités pour exprimer à haute voix l’inverse de ce qu’il pouvait penser. Au final, cette défense tenait plus ou moins la route dans sa tête. Tout le jeu résidait là-dedans. Il aurait très bien pu se fermer totalement, ne rien dire. Se protéger pour de vrai. Pourtant, au fond, il avait bien envie qu’elle le bouge un peu, qu’elle le fasse sortir de sa zone de confort, tout ça pour bien pouvoir le faire à son tour. C’était aussi ça le danger, prendre un peu trop la confiance un jour et donner l’information de trop. Ils n’en étaient pas encore là, mais à tout moment Kay comprenait qu’il pouvait vaciller. Il pourrait très facilement tomber dans un point de non-retour. Peut-être l’avait déjà t-il atteint ? Après tout, Alexis avait bien raison quand elle l’accusait d’être accro. Il pourrait nier tant qu’il le voudrait, les réactions de son corps en sa présence parlaient d’elles même. “Je commence à savoir ce qui est bon pour moi ou non, oui” Un pro de l’addiction, ce n’est pas vraiment comme ça qu’il aimerait se voir, mais avec un peu d’objectivité, c’était compliqué dur de le faire autrement. Il en profitait tout de même pour sous-entendre qu’Alexis n’était pas nécessairement une bonne addiction à avoir. Pris de sentiment contradictoire, ton son corps le poussait à aller vers elle, une partie de sa tête aussi, alors que son instinct de préservation ne lui affichait que des signaux de danger. Dans l’idée de se protéger un minimum, il avait fini par insinuer qu’il pourrait facilement se lasser aussi. Il en doutait grandement, mais ça, il n’irait pas le montrer. C’est pour ça qu’il avait détourné le regard sur son portable. Une façon de ne pas prendre de risque, en gardant le contact visuel, il aurait été capable de se trahir. La réaction d’Alexis l’intrigua tout de même au point de relever un regard curieux dans sa direction. Il ne pensait pas l’énerver autant avec cette phrase. Il en attendait quoi au fond ? Qu’elle le provoque pour lui prouver le contraire ? Peut-être. Il a bien longtemps maintenant qu’il n’avait plus d’explication logique à son comportement en présence de la jolie brune. Cette dernière capta une nouvelle fois son regard, mais cette fois-ci parce qu’elle venait de faire tomber la brique de lait au sol. Kay fronça légèrement les sourcils, pas certain de ce qui venait de se passer. Son premier instinct fut de s’approcher, après avoir jeté sa cigarette et ranger son portable. Il était prêt à venir l’aider, mais elle le coupa net dans ce projet. Une pointe d’agacement monta automatiquement chez le Britannique. “Woaw doucement !”Elle allait réussir à l’énerver à son tour en un claquement de doigts. “Pour ton information, je voulais juste t’aider, mais fais toi plaisir” Tout dans sa voix trahissait son agacement. Pour une fois, qu’il allait proposer son aide sincèrement, se faire refouler n’avait rien d’agréable. Il se recula de quelques pas, croisant les bras contre son torse, jugeant la brunette du regard. Il arrivait à se sentir coupable rien qu’en repensant à la jambe blessée d’Alexis. Il finit donc par soupirer assez fort pour se calmer, avant de se rapprocher à nouveau. Kay n’allait pas accepter de se faire stopper cette fois, d’ailleurs, il attrapait assez vite les épaules d’Alexis pour l’inciter à se relever. “Ravale ta fierté l’infirme et laisse moi faire” Sa voix était étonnamment douce et calme pour équilibrer avec le brin de moquerie qu’il avait glissé dans sa phrase.

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Parfois j'me demandais il attendait quoi Kay. Il attendait quoi de tout ça? De moi?  On jouait l'un avec l'autre depuis un bon moment déjà, mais c'était jamais suffisant. Comme si on devait faire un pas de plus à chaque fois.  Un pas de plus vers le danger, vers la chute de la falaise, vers le point de non-retour. Ce serait quoi ce point? Qu'est-ce qu'on devrait s'avouer pour ne plus pouvoir revenir en arrière? Est-ce que ça gâcherait ce lien, cette tension qu'on avait là parce qu'on n'y trouverait plus leur compte, ou bien au contraire, ça l'intensifierait encore plus? J'en avais des questions, beaucoup trop alors que ça aurait dû être simple. Mais je n'allais pas les poser, hors de question de me mouiller de la sorte. Surtout qu'aujourd'hui, j'avais déjà bien donné niveau confidences. En plus, pour poser des questions, faudrait que moi-même j'aie les réponses et c'était pas le cas. Je savais même pas ce que je souhaitais retirer de tout ça. Kay mentionna savoir ce qui était bon pour lui, mais aussi ce qui était mauvais. J'la compris bien rapidement son allusion au fait que j'étais dans la deuxième catégorie. En même temps, on qualifie rarement quelqu'un de dangereuse si on pense qu'elle est bien pour nous. Ça ne me dérangeait pas, j'avais jamais prétendu être bonne pour lui. J'lui rendais ce qu'il me donnait : un truc toxique. Sauf que j'savais ce que je valais, j'savais que c'était plus. Je me contentai de soutenir ce regard, je trouvais que ça parlait plus qu'une réponse verbale. Parfois, c'était bien de garder le silence. Surtout que dans mon cas, c'était quelque chose qui me donnait du fil à retordre. Il me donnait envie de lui répondre la moindre chose qui me passait par la tête juste pour avoir le dernier mot et parfois, c'était pas intelligent, ça lui donnait la victoire. J'étais une fille impulsive moi, je laissais souvent mes émotions mener et ça pouvait me causer des ennuis, surtout avec Kay. Quand je m'emportais, ça venait du coeur. Comme là, c'était bien senti quand je déposai bruyamment ma tasse, quand je renversai le carton de lait. Bon, ce dernier n'était pas volontaire, j'avais juste pas eu de contrôle sur mes mouvements et je l'avais accroché au passage. J'essayai de me retenir pour pas tout casser parce que c'était le pire moment pour une gaffe, j'étais déjà de mauvais poil. Kay s'approcha plutôt rapidement, moi qui le pensait désintéressé le monsieur. Mais je le stoppai net, j'avais pas besoin de son aide, j'avais surtout pas besoin qu'il soit encore près de moi. J'étais dans un état fragile là, vulnérable et plus loin il était, le mieux c'était. '' J'ai pas besoin de ton aide. '' lui répondis-je sèchement. Et pourtant, il restait là. Je le sentais agacé, ça s'entendait aussi dans sa phrase précédente. J'avais du mal à rester penchée, mon genou bloquait et faisait mal, mais j'insistai parce que j'avais un peu trop de fierté pour accepter son aide. Je n'eus pas trop le choix en sentant ses mains sur mes épaules. Son simple contact me fit frissonner de tout mon être, mais je tentai de ne pas focaliser là-dessus. '' L'infirme?'' répétai-je en relevant les yeux vers lui, peut-être avec un léger léger sourire sur mon visage. Sa voix était douce, son regard calme. Et juste comme ça, j'étais de retour exactement où j'étais tout à l'heure. Hypnotisée par ses beaux yeux. Bordel. '' Sache que j'me serais bien débrouillée toute seule, mais si t'as besoin de m'aider pour apaiser ta confiance, j'te laisse faire. '' lui dis-je doucement avec un sourire aux lèvres, soutenant toujours son regard. En l'espace d'un seul instant, j'oubliai même pourquoi j'étais en colère juste avant. J'avais repris mon air joueur, prête pour le round 3. '' Bon à savoir que l'état de ton sol est plus important que ton téléphone. '' remarquai-je d'un petit ton moqueur. '' Ou c'est peut-être ton envie de jouer les héros qui est plus forte que tout? '' lui demandai-je, faisant référence à son comportement lors de notre dernière soirée alors qu'il voulait me ramener. Je laissai trainer mon index sur sa joue, le long de sa mâchoire pour le provoquer un peu. '' Ou c'est peut-être juste parce que t'as envie d'être mon héro. '' dis-je doucement avec un regard amusé. Oui bon, j'avais eu mon moment, maintenant je pouvais revenir à mon naturel et le provoquer un peu. Il avait baissé sa garde Kay, j'allais pas rater cette occasion.

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Non, clairement, Alexis n’était pas bonne pour lui. Cette dynamique entre eux avait déjà des effets sur lui qu’il ne contrôlait pas, ça ne risquait pas d’aller en s’arrangeant. Il avait toujours été honnête avec lui-même sur ses addictions Kay. Il savait très bien que rien de ce qu’il faisait n’était bon pour lui, mis à part la musique et la nage. Dans sa longue liste de dépendance, il n’en avait que deux non-nocives, un ratio bien trop mince. C’est comme si chez lui existait une part d’autodestruction, il avait conscience des méfaits de chaque addiction, mais il ne luttait clairement pas contre. Au final, ce n’était pas bien différent avec Alexis, bien qu’il prétende le contraire. L’addiction, elle était bien là. Ancré en lui bien plus profond qu’il ne voudrait bien l’admettre. La seule chose capable de le maintenir à flot : s’empêcher de dépasser les quelques barrières physiques qu’il y avait encore entre eux. Un mélange de fierté et d’attachement à ce petit jeu actuel l’empêchait pour le moment de faire lui-même le faux pas. Il ne pouvait imaginer que deux scénarios si ça venait à arriver cela dit. Il pouvait la sortir de son système pour de bon ou développer une nouvelle forme d’addiction qu’il n’était clairement pas prêt mentalement à accueillir. Cette deuxième possibilité, elle le terrifiait légèrement alors il ne préférait pas y penser, tachant de jouer les indifférents à la place. Cette technique marcha plutôt bien pendant quelques instants avant qu’Alexis ne démontre de l’énervement. Encore une fois, elle piquait sa curiosité avec cette réaction et surtout, elle réveillait chez lui un côté plus doux. Clairement, avec elle, il passait de tout à rien en une fraction de seconde. Prêt à l’aider pendant une seconde, énervé la seconde suivante. Ces montagnes russes interminables provoquaient chez lui une certaine adrénaline autant qu’elles l’épuisaient. “Fais comme tu veux” Lâcha-t-il sur un ton froid alors qu’elle proclamait ne pas avoir besoin de son aide. À son tour, à lui, d’être un peu bougon. Blessé dans son ego alors qu’il essayait simplement d’être gentil. Décidé, pendant l’espace d’une seconde qu’on ne l’y reprendrait plus, cette nouvelle résolution ne dura pas longtemps alors qu’il était déjà en train de l’aider à se relever. Le nom qu’il avait utilisé pour la décrire semblait l'amuser alors il se laissait lui aussi aller à un léger sourire tout en acquiesçant de la tête. “Si c’est pour t’entendre te plaindre demain que t’as mal à cause de moi, je préfère encore assurer mes arrières” Il mentait légèrement sur ses intentions, il se fichait bien qu’elle l’accuse de quoi que ce soit. C’était bien pour soulager sa conscience qu’il proposait son aide. Parce qu’il se serait senti bien trop coupable de la laisser au sol comme ça. Il leva les yeux au ciel quand elle évoqua son téléphone cela dit. Il regretta instantanément de ne pas avoir répondu du tac au tac puisque ça laissait à Alexis le temps de l’attaquer de nouveau. Une étrange sensation d’être tombé dans un piège s’emparait de lui. Le regard plongé dans celui d’Alexis, il serait la mâchoire au contact de son doigt. L’agacement devait pouvoir se lire sur son visage, il n’avait plus la force de le cacher. C’est fou comme l’ascendant pouvait passer de l’un à l’autre en quelques secondes dans leurs échanges. Le brun leva le visage vers le plafond, profitant de ce geste pour repousser le dos d’Alexis. Il avait clairement besoin de se calmer. Elle jouait avec ses nerfs, gagnant clairement cette bataille. Alors pour se redonner une certaine contenance, il expira longuement, le visage toujours face au plafond, mais les yeux fermés. Il prit un certain temps avant de rebaisser le regard sur elle. “Et si c’était le cas ?”D’une voix calme, il insinuait qu’elle pouvait avoir mis le doigt sur une de ses motivations. Il était assez à l’aise avec le fait qu’il ne serait jamais un héros pour prendre le risque d’aller dans cette direction. Il ne lui donnerait pas la satisfaction d’essayer de se défendre de quelque manière que ce soit. “Tu m’as démasqué Alexis, bravo“ Sa voix était teintée d’ironie alors qu’il venait croiser les bras contre son torse, comme pour créer une barrière physique entre eux. En pilote automatique, il ne contrôlait plus vraiment ses faits et gestes, répondant simplement aux appels de son corps.

alexis & kay 

J'sais pas ce qui me prenait en sa présence. À croire que c'était la première fois que j'étais confronté à quelqu'un qui m'faisait ressentir plus que du plaisir le temps d'un soir. Parce qu'avec Kay c'était même pas ça, y'avait pas eu de plaisir le temps d'un soir, ni même jamais. Enfin, pas à proprement parlé. Y'avait jamais rien eu de physique, je ne pouvais donc même pas utiliser cette excuse pour expliquer mon comportement en sa présence. J'avais toujours évité de revoir les mecs qui me faisaient ressentir quoi que ce soit. J'étais en mode préservation, je protégeais mon coeur. Ça n'arrivait presque jamais en plus que j'devais arrêter de voir quelqu'un parce que je me laissais jamais aller jusque là. Je me laissais jamais me rendre au point où je ne pouvais plus me passer de quelqu'un. So what the fuck happened? Parce que c'était ça, à ce stade. Kay, j'pouvais pas le laisser partir ni même le laisser poser les yeux sur quelqu'un d'autre. J'avais besoin de son attention sur moi, de son regard sur mon corps, j'avais même besoin de ses répliques cinglantes bien plus que j'avais eue besoin d'autre chose. J'arrivais presque à comparer ce besoin à mon besoin de danser. Presque vital. J'étais plutôt indisciplinée dans la danse, mais j'avais toujours l'option de me rendre au studio quand j'en avais besoin. Comme là, j'étais plutôt contradictoire avec Kay entre les moments où je lui démontrais de l'affection quand j'étais bourrée et les moments où je le repoussais quand j'étais sobre. Sauf que je sentais que j'avais toujours l'option de retourner vers lui et qu'il serait là. Enfin, jusqu'à ce qu'il en ait marre, comme il semblait me dire à l'instant. Ça ne saurait tarder. Je ne m'attendais pas à ce que cette pensée me provoque autant, c'était venu me chercher. Probablement parce que j'arrivais pas à me l'imaginer. Juste d'y penser, ça créait un vide en moi, une sensation hyper déplaisante. Et pourtant, c'était probablement bound to happen à un moment ou un autre. Sauf que je me connaissais et je savais qu'il y avait plus de risques que ça vienne de lui que de moi. C'était pas pour rien que j'évitais de m'attacher. Quand c'était le cas, j'étais done. Et oui mine de rien, j'étais attachée à Kay. Voilà, c'était dit.
Quoi que là maintenant, je revoyais un peu ma position après sa fichu phrase dite pour me heurter. Il m'avait mise en colère et par sa faute, oui par sa faute, j'avais renversé le carton de lait partout. Kay arriva pour m'aider, mais je rejetai aussitôt son aide. Je ne le voulais pas près de moi, je le voulais loin loin pour ne plus penser à toutes les émotions que j'avais ressenties depuis que j'étais debout. Autant les négatives que celles plus perturbatrices. Ça me jouait trop dans la tête et j'avais besoin de voir clair. Ma réaction semblait créer le même genre de frustration chez lui. Je m'en fichais un peu, j'allais pas m'adoucir pour lui faire plaisir. Il l'avait bien cherché après tout. À ma plus grande surprise, c'est plutôt lui qui revint à une humeur plus douce et plus calme en me relevant du sol. Oh qu'il était doué. Ce simple ton suffisait à me ramener moi aussi. « En plus, cette fois on risque vraiment de se voir demain. » dis-je avec un petit sourire en faisant allusion encore une fois à notre soirée. J'étais là pour quelques jours. À moins qu'il ne fuit chez quelqu'un d'autre, on risquait de se croiser plus souvent. Ça n'avait pas pris trop de temps pour qu'une nouvelle proximité s'installe entre nous et comme elle ne venait pas de moi, je me sentais d'attaque pour reprendre cette petite guerre. C'était presque un moment de faiblesse de la part de Kay et je comptais bien en profiter. Sa réaction créa une onde de satisfaction en moi. Je le sentais s'énerver, à croire que j'aimais ça quand il perdait un peu le contrôle de lui-même. C'était quand même la première fois que moi j'initiais un contact sans une seule goutte d'alcool dans le corps. Finalement, après avoir dégagé ma main et bien respiré, il reposa son regard sur moi. « Hum? » lui répondis-je, pas certaine d'avoir bien compris ce qu'il voulait dire par là. Même si j'avais voulu y croire une seconde, chose qui n'est pas le cas, son sarcasme vint vite remplacer son air sincère et calme. Je laissai échapper un petit rire. « Probablement plus que tu ne le voudrais Armstrong. » lui répondis-je avec un petit clin d'oeil. C'était pas un héros, mais y'avait un certain côté de lui qui souhaitait... J'sais pas, être là pour moi si j'avais besoin. Il avait croisé ses bras comme pour instaurer une distance entre nous. J'avais envie de lui faire payer un peu tout ce qu'il m'avait infligé depuis qu'il m'avait réveillé tout à l'heure alors je me rapprochais encore un peu, brisant cet écart. « J'te sens agacé. Y'a une raison? » lui demandai-je doucement avec un léger sourire et une intention derrière les yeux. Je levai ma main droite en parlant, faisant glisser doucement ma main sur son avant-bras pour la déposer sur son poignet et ainsi, lui faire décroiser les bras. Juste un petit contact comme ça, bien léger, juste assez pour l'énerver ou lui faire perdre la tête.

alexis & kay 

Avec Alexis, Kay était toujours à la recherche de la petite phrase pour la faire vriller. Leur jeu était fait ainsi après tout. L’un lance un commentaire, l’autre réplique et c’est à celui qui lâchera le dernier après ça. Alexis, elle avait toujours eu du répondant, une façon bien à elle de lui tenir tête. Il mentirait en disant qu’il n’aime pas ça. Ça l'amuse autant que ça l'attire. Pour combien de temps seraient-ils capables de garder ce rythme ? Combien de temps lui faudrait-il pour tout foutre en l’air avec un commentaire plus vache que les autres ? Kay, il a toujours eu cette fâcheuse tendance à foutre tout en l’air dans sa vie, à aller trop loin, incapable de savoir à quel moment s’arrêter. Il aurait beau essayer de faire attention avec Alexis, il restait peu sûr de lui. La preuve, elle semblait plus énervée que d’habitude face à une de ses remarques. Elle avait réussi en l’espace de quelques secondes à l’adoucir, l’énerver tout ça pour le culpabiliser juste derrière. C’était presque épuisant ces montagnes russes émotionnelles qu’elle provoquait en lui. Clairement, il n’aurait pas la force pour tenir ce rythme toute une matinée complète. Encore moins plusieurs jours. Et c’était bien ça le plan, il allait la croiser tous les matins pendant un temps, voire peut-être le soir parfois.“On verra bien qui en aura marre le premier” Une lueur de défis traversait le regard du Britannique. Conscient que toute son énergie serait dévorée par ces petites querelles, il ne pourrait pas faire autrement que de se lancer dedans, tête la première. Il allait en redemander, encore et encore, jusqu’au point de non-retour de l’un ou l’autre. Tout comme il touchait sa limite pour la journée. Se sentant comme pris au piège, le brun avait perdu la main. S’il était le seul à le savoir, il aurait pu se remettre dans la course, reprendre le dessus d’une manière ou d’une autre. Le problème, c’est que tout dans le regard d’Alexis indiquait qu’elle avait conscience elle aussi d’avoir pris le dessus dans leur échange. Elle en profitait pour jouer avec ses nerfs, créant le premier contact physique d'elle-même. Plus la confiance montait chez Alexis, plus Kay sentait l’agacement en lui. Il s’était jeté dans la gueule du loup après un élan de culpabilité. Il aimerait croire qu’on ne l’y reprendra plus, mais si ces interactions avec la jolie brune lui avaient appris quelque chose, c’est bien qu’en sa présence toute once de logique quittait son corps. Avec le sarcasme comme dernière barrière de protection, il n’en menait pas large. “Ne nous leurrons pas Alexis, tu n’en sais pas plus sur moi que j’en sais sûr toi” Il avait réussi l’espace d’une seconde à reprendre un minimum de constance pour ne pas laisser trop d’agacement transparaître dans ses paroles. Son ton était neutre, fruit d’une constatation pure et simple. Ils n’avaient effleuré que la surface de l’autre, sans jamais réellement apprendre à se connaître. Kay, ça lui allait très bien comme façon de faire. Un peu de mystère n’avait jamais fait de mal à personne. Tout le jeu se trouvait dans l'analyse de l’autre et de ses faiblesses. Clairement, la proximité en était une pour tous les deux, mais Alexis savait très bien comment l’utiliser pertinemment. Alors qu’il avait croisé les bras contre son torse, voulant créer une barrière quasiment inutile entre eux, elle trouvait encore le moyen de l’utiliser à son avantage. Kay ne lâchait pas le regard de la brunette tandis que son corps frissonnait légèrement au contact de sa main. “Je suis agacé parce que j’ai une cuisine à nettoyer par ta faute avant d’aller me préparer pour aller bosser” Le premier client qu’il allait avoir aurait sûrement le droit au fruit de sa frustration. Il aurait intérêt d’avoir des bons goûts où il allait ressortir très bien de la boutique. Sur ses mots, Kay se reculait d’un pas pour pouvoir respirer un peu. “D’ailleurs, si tu permets, j’aimerais mieux ne pas être en retard par ta faute” Il lui montrait la direction de la sortie en soupirant. Clairement, il n’allait pas nettoyer le sol avec Alexis dans la même pièce, ce serait bien trop humiliant. Il n’hésiterait pas à abandonner l’idée de nettoyer si cette dernière refuse de quitter la pièce d’ailleurs.

alexis & kay 

Passer les prochains jours chez Haley, c'était cool. C'était ma meilleure amie, j'étais impatiente de la retrouver à chaque soir pour discuter, comme un sleepover sans fin comme lorsqu'on était un peu plus jeunes. Par contre, j'avoue que je n'avais pas pensé à Kay dans l'équation. J'allais le voir chaque matin, chaque soir. L'endurer plutôt. Ou peut-être que ça me faisait plaisir? Est-ce que je me voilais la face à ce point-là? Sauf que ça me fasse plaisir ou pas à l'instant, ça n'avait pas d'importance parce que ça allait finir par m'énerver c'était clair. C'était son petit pouvoir magique qu'il utilisait constamment contre moi. '' Ouaip, on verra bien. '' lui lançai-je telle une enfant. Je pense que même si ça utiliserait toute notre énergie, on allait simplement en redemander sans vraiment en avoir marre. C'était comme ça depuis un moment déjà. En tout cas, je me rendais bien compte que plus je le côtoyais, moins je voulais qu'il ne s'écoule du temps avant notre prochaine rencontre. Cette cohabitation pour quelques jours, c'était comme un cadeau empoisonné. Ce serait de la tentation au maximum, mais également un vaste terrain pour tenter de le pousser à bout. Comme je le faisais maintenant. Je prenais confiance, mon épisode de colère n'était que chose du passé et je sentais que j'avais l'avantage. Kay il était agacé. J'pouvais le voir dans son regard, dans sa mâchoire crispée, mais ça se ressentait aussi dans tout son être. Il était à bout et ça me rendait bien fière. Pour une fois que les rôles étaient répartis comme ça. Sauf que je lui laissai une toute petite porte ouverte et il mis le pied dedans. Il avait raison Kay, on n'en connaissait que très peu l'un sur l'autre. On savait ce que l'on voulait bien montrer et même là, on ne se voyait jamais en grand groupe. On était toujours seuls les deux alors.. Est-ce que l'autre était un personnage? À quel point c'était authentique? J'savais pas. Je savais que je l'étais. Évidemment, il provoquait certains côtés de ma personnalité que personne d'autre n'arrivait à provoquer, mais en soi j'étais moi-même je pense. Parfois j'arrivais même plus à savoir tellement il me jouait dans la tête. Je me contentais de lui répondre avec une petite moue un peu déçue. J'allais lui laisser la petite satisfaction de n'avoir rien à lui répondre. Par contre, je n'en restai pas là, profitant de ce moment pour lui décroiser les bras et ainsi, créer un autre contact. Rien qu'au regard qu'on s'échangeait, n'importe qui aurait pu ressentir cette tension. C'était presque insoutenable pour être bien franche, mais ce qui me permettait de tenir c'était de le sentir à deux doigts d'éclater. Justement, il passa sa frustration sur le dos de ma gaffe. Je fis un petit sourire en coin, le regardant toujours. '' C'est toi qui a offert. '' lui fis-je remarquer doucement. Il se dégagea rapidement de mon contact en reculant et je sentis que c'était fini pour aujourd'hui. Je l'avais poussé à bout et bien franchement, il avait fait la même chose avec moi. C'est donc avec plaisir que je suivis son invitation à quitter la pièce. Je fis deux pas vers la gauche afin de m'éloigner du dégât de lait et le regardai. '' Merci de t'occuper de ça. '' lui dis-je sincèrement avec un petit sourire. '' Bonne journée, Kay. '' lui lançai-je avec un dernier regard, quittant la pièce ensuite afin de regagner la chambre d'Haley.

rp clos.