i remember when all those shadows almost killed your light (abigail)

leyla & abigail 

Je trahissais un peu mon travail ce matin, mais le matcha au Starbucks n'était pas très bon. J'avais donc décidé de prendre mon ordinateur portable et d'aller taper ma dissert au bar à chat. C'était un endroit très apaisant et ça aidait beaucoup mon anxiété, surtout dans des périodes chargées à la fac. Je l'avais découvert y'a peu de temps, mais j'adorais y venir. Surtout que le matcha y était délicieux. Disons que c'était un gros plus. Je m'étais installée à une banquette, pas trop loin du comptoir, mais assez loin de l'entrée. L'air était légèrement climatisée, juste assez confortable. Normalement, j'amenais mes écouteurs, mais je les avais oublié chez Selma alors j'allais devoir faire sans. À peine installée, un petit chat vint se coller contre mes cuisses sur la banquette. Je le pris dans mes bras quelques secondes, lui collant quelques bisous sur le nez, puis le déposai sur mes cuisses en espérant qu'il y reste. Déjà, même sans ma musique, je me sentais apaisée avec l'ambiance générale. Du moins, durant l'espace de quelques minutes. Un client en colère avait décidé de troubler la paix du café. Il semblait mécontent d'une certaine situation, je n'avais pas porté attention, mais il avait choisi de régler ça dans la plus grande impolitesse. L'employé était une jeune fille, peut-être un peu plus vieille que moi? C'était difficile à dire. Elle ne semblait pas en état de lui répondre sur le même ton, ni même de se défendre. Je n'étais pas du genre à sauter dans toutes les altercations, mais j'avais un profond dédain pour ceux qui abusaient de leurs privilèges ou de leur position. Monsieur semblait penser que le client pouvait se permettre n'importe quoi et ça, ça ne cadrait pas bien avec moi. J'étais pas du genre à entrer dans la confrontation ni  à provoquer, mais je n'allais certainement pas rester une simple témoin. Je tassai délicatement le chat de sur mes cuisses et me levai pour aller vers le comptoir. ''Excusez-moi, vous n'avez pas honte de lui parler comme ça? '' demandai-je en tapant doucement sur l'épaule de l'homme. ''Je suis presque certaine que votre problème se réglerait mieux si vous étiez poli. '' lui fis-je remarquer. Je me tournai vers la jeune femme. ''Est-ce que ça va? '' lui demandai-je un peu inquiète en voyant son état.  

@Abigail Meers

@Leyla Alvarez & Abigail 

« Vous pensez que je paie ce prix pour un café froid? Et sans sucre ! » Il criait, depuis plusieurs minutes, et plus sa voix portait plus les regards autour de nous étaient insistants. Je tentais d’éviter tout les yeux qui se baladaient pour nous regarder sans nous voir, oeillades indiscrètes qui pourtant étaient en train de me rendre muette… Nerveuse. Le regard de l’homme cherchait le mien, je pouvais le sentir brûler sur ma peau, il devait se sentir tellement puissant à cet instant et moi,… Moi qui détestait les conflits, ce genre de situation où nous étions le centre d’interet, je tentais d’un petite voix un peu trop tremblante à mon goût de lui expliquer. « Vous… Vous avez demandé… » « Je sais ce que j’ai demandé, mais toi par contre… » Il n’a pas le temps de finir sa tirade que nous sommes interrompu. Mon regard bien que fuyant se pose sur la brune qui vient de lui faire face. Courageuse guerrière prête à donner de sa personne qui rêvèle à l’homme une vérité qu’il ne semblait pas connaitre. Elle se tourne vers moi et l’homme râle en s’éloignant vers un de mes collègues pour lui demandé un nouveau café. Il était en tord, il avait passé la mauvaise commande, mais il préférait passer ses nerfs sur moi … Qu’importe, j’étais soulagée que ce cirque soit enfin terminé… Il avait un peu trop brûlé ma bulle de sécurité, et je me sentais envahie émotionnellement, totalement chamboulée. Hochement de tête. Mais je ne croisais pas son regard. « Ca va merci.. Merci d’être intervenue. » Mes mains tremblant légèrement après cette altercation . «  Je vais avoir besoin d’une pause. » Je me surprends à penser à voix haute.

Spoiler:

leyla & abigail 

On m'avait déjà dit que de rester silencieuse face à un problème, c'était aussi pire que d'être la personne qui était responsable. Ma mère m'avait toujours dit ça pour me forcer à prendre ma place, à contrer les injustices, à ne jamais me laisser faire. Ça n'avait pas toujours fonctionné, évidemment, ma personnalité venait jouer beaucoup dans ce genre de situation. J'étais du genre discrète, je n'aimais pas trop être le centre d'attention, mais je savais tout de même que parfois ça allait trop loin et là, j'intervenais. Comme aujourd'hui avec l'homme et l'employé au café. Elle semblait perturbée par l'altercation et personne d'autre ne lui venait en aide. Je décidai donc d'arrêter le grand homme dans ses insultes, lui proposant une voie meilleure : la politesse. C'est à peine s'il me calcula, préférant régler son problème avec l'autre employé présent. La pauvre semblait déboussolée, à bout de souffle même. Je m'adressai à elle, voulant savoir son état. Elle évitait mon regard, mais je ne cherchai pas à la prendre au passage, c'était normal d'être bouleversée après un tel événement. On ne réagissait pas tous de la même manière face aux cris et aux insultes. « Oh, c'est rien. N'importe qui aurait fait la même chose. » dis-je gentiment. C'était faux puisque de toute évidence, personne d'autre n'avait rien fait, mais ce n'était quand même pas si extraordinaire de ma part. Je jetai un coup d'oeil à la file qui se créait et eus un regard d'échangé avec l'autre employé. Je lui pointai l'employé, faisant des signes pour dire qu'elle ne semblait pas aller bien et qu'elle prendrait une pause. « Euh... Tu peux venir t'asseoir. Je pense? » dis-je en lui pointant la banquette où j'étais. L'autre employé fini par approuver, prenant en charge la file. « Veux-tu un verre d'eau? » lui demandai-je en la regardant prendre place.


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Les cris et les effusions de gestes, de voix, ou d’émotions étaient souvent une chose que je n’arrivais pas à contrôler, déjà chez moi,… Alors chez les autres… Impossible, surtout quand là, cela c’était abattu sur moi. L’homme était mécontent, je pouvais comprendre, mais m’accuser à tord. En temps normalement j’aurais passé mon chemin si on avait été dans la rue ou le métro… J’aurais ignoré les remarques et serais rentré chez moi. Mais là, j’étais au travail. C’était le bruits de ses dents qui claquaient, grinçaient entre elles, ses intonations de voix... Et le regard de autres alors que le spectacle était à rideau levé..
Heureusement rapidement une brune se leva , fit face à l’homme et me délivra de ce poids. Sauf que mon énergie était déjà mangé, que ma bulle avait explosé… « Techniquement.. Non. Personne n’intervient dans ce genre de situation. Ou alors c’est très rare. Alors vraiment merci… » Théoriquement, quelqu’un aurait dû agir dès le départ si on parlait d’humanité, mais de nos jours , les gens étaient plus tourné vers eux.. Et il était rare de voir quelqu’un s’interposer pour une tiers personne. Je savais d’avance que le contact avec les autres seraient difficiles après ça. « Oui.. Je veux bien. » Je la remerciais et pris place sur la banquette en face d’elle, parfois arrivant à crocher son regard quelques micro secondes. « Je.. je vais aller en chercher un. » Mon patron allait pas me louper, surtout si jamais le client allait se plaindre…

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Le café était plutôt calme, comme à son habitude. C'était l'une des raisons de pourquoi j'appréciais autant l'endroit. Les petits chats pouvaient se balader librement et tout le monde était très doux avec eux. L'événement du client énervé était une première pour moi ici. J'étais dans l'impression que la clientèle était bien plus respectueuse dans ce genre d'endroit que dans des chaînes comme au Starbucks où je bossais. Là-bas, y'avait pas toujours des échanges respectueux, mais tout allait tellement vite qu'il n'y avait pas le temps de causer un scène comme ce matin. Je m'étais sentie obligé d'intervenir parce que j'aimerais que quelqu'un le fasse pour moi si ça devait arriver. C'était un truc terrifiant, vraiment intimidant qu'un homme adulte parle comme ça à une jeune femme. Heureusement, un autre employé l'avait vite pris en charge, mais elle resta là toute seule avec ses émotions et ça non plus, ça ne fonctionnait pas bien avec moi. '' Ça me fait plaisir alors. '' lui dis-je sincèrement, sourire aux lèvres. Je trouvais que c'était la moindre des choses et encore, j'aurais sûrement faire plus ou faire plus vite. Je l'invitai à s'asseoir, histoire de reprendre son souffle un peu et de revenir au calme. Bon, je n'avais aucune idée si elle avait le droit de prendre une pause, mais c'était juste humain à mon avis. Elle prit donc place sur la banquette en face de moi et je lui proposai un verre d'eau. '' Non non c'est bon, j'y vais. '' lui dis-je, toujours un souriant. Je m'approchai du comptoir et demandai un verre d'eau à un employé. Je n'allais pas franchir le comptoir pour me servir moi-même, quoi que j'y avais pensé légèrement. Je lui ramenai donc et le déposai devant elle sur la table. '' Je m'appelle Leyla, au fait. Et toi? '' lui demandai-je, voyant qu'elle commençait à me jeter des petits regards. Je ne sais pas si c'était lié à l'anxiété ou autre chose, mais j'avais de l'empathie pour elle et trouvais important d'aller à son rythme.


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C’était insencé de parler comme ça alors que l’erreur venait de lui. J’avais beau avoir fait des recherches sur les émotions humaines pour enrichir mon livre, je savais que les hommes pouvaient être dénudé de sentiments, vouloir avoir toujours raison, l’altruisme étant souvent pas une qualité première chez certain, mais là…
Heureusement la brune était intervenue, guerrière rebelle, elle avait pris ma défense. Ce n’était pas courant. Tout le monde ne l’aurait pas fait, c’était certain. Même si elle se plaisait à le croire surement parce qu’elle était humble, et douce.

Le regard un peu fuyant car je n’aimais pas spécialement être le centre de l’attention et qu’en plus elle était encore une inconnue, je m’installais en face d’elle. Elle se leva pour le verre d’eau. Elle était gentille… Une vraie gentille pas celle qui le faisait par dépit ou avec une intention particulière derrière… Je la suivais du regard. Mon collègue lui donna le verre et ne dit rien. Il savait qu’un peu de temps me ferait du bien.
Un petit chat roux s’installa sur mes genoux, mes doigts dans son pelage. Rocky était le plus heureux d’avoir des caresses, et moi je pouvais me concentrer ailleurs alors que la brune revenait. Détendue par les ronronnements du chat, j’étais un peu plus avenante… Moins paniquée et fuyante. « Merci… » Je bus une gorgée. « Enchantée. Abi… Abigail mais je préfère Abi. » Un ordinateur sur la table. Sujet pour se changer un peu les idées, je lui demandais. « Tu es étudiante? »

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Même si je n'en étais pas à ma première visite ici, c'était la première fois que je tombais sur la blonde. Pourtant, elle ne me semblait pas être nouvelle. C'était elle qui m'avait servit quelques minutes auparavant et elle m'avait paru plutôt solide, plus sûre d'elle que ce qu'elle dégageait maintenant ou avec l'homme y'a quelques secondes de cela. Ça l'avait bouleversé, c'était normal. Pas seulement l'interaction avec l'homme, je sentais que même notre interaction la rendait un peu nerveuse ou fuyante. Je ne voulais pas la presser ni lui imposer ma présence, mais je ne me voyais pas lui dire merci, bonne journée et retourner m'asseoir comme si de rien était. J'allais voir selon ses signaux. J'allai lui chercher un verre d'eau, son collègue semblait avoir compris le message qu'il ne serait qu'à deux pour un petit moment, puis je le ramenai à ma table. Un petit chat s'était joint à nous sur les jambes de la blonde et ça semblait l'apaiser. La zoothérapie, c'était vraiment un truc qui fonctionnait alors c'était logique tout ça. Elle me remercia et je lui fis un sourire rassurant avant de m'asseoir devant elle. '' Abi ce sera alors. Enchantée. '' lui dis-je en souriant. Je vis son regard dévier sur mon ordinateur et forcément, elle fit le lien. '' Ouais, j'étudie en sciences politiques à la fac de Bowen. Je suis en première année. '' dis-je avec un petit sourire. '' Toi aussi t'es étudiante? Ou tu bosses ici temps plein? '' demandai-je, curieuse. On semblait avoir le même âge finalement.  


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Habituellement j’étais discrète, derrière le comptoir, dans la réserve, en salle, le plus invisible possible, souriant mécaniquement aux clients, mais ne faisant pas de vague, pas comme là .Et derrière ce comptoir, j’avais une barrière, visuelle qui m’aidait à me raccrocher à quelque chose. Autre que là… Encore une fois. Fuyant le regard de la brune, je tente d’être le plus polie et agréable, ne pas passer pour étrange… Et ce chat sur les genoux m’aide grandement à retrouver un calme, une sérénité. Un merci pour la brune et elle se présente. Leyla. C’est un joli prénom. Elle était jeune, étudiante, j’en eu la confirmation. « Ça ne doit pas être une filière facile. Tu as beaucoup d'heures de cours ? » Et je comprenais un peu son sens de la justice.. Même si c’était encore trop peu le cas. Secouant la tête, je lui réponds. « Je suis ici tout le temps, enfin, à quatre vingt pour cent, sinon j’écris. » Ne pas avoir pu étudier, ne pas en avoir eu l’envie, … Je ne voulais pas être un poids pour mon frère, je n’avais pas envie non plus d’étudier… Je voulais écrire. « Tu voudrais faire quoi plus tard? » Des questions basiques, qui pourraient paraitre enfantines mais d’un autre côté je regardais la jeune femme , de temps en temps quand mon regard pouvait se poser assez longtemps sans être gênée, et elle avait de l’audace, du charisme, je voulais en savoir plus. Curiosité, vilain défaut ou qualité pour se faire une amie ?

leyla & abigail 

Je ne pensais pas rencontrer et sympathiser avec quelqu'un aujourd'hui. Ça me prenait par surprise, mais c'était pas désagréable. J'étais du genre à avoir un petit cercle d'amis et je n'en sortais pas souvent, l'inconnu me rendait un peu anxieuse et donc, rencontrer/apprendre à connaitre de nouvelles personnes, c'était toujours un genre de challenge. Une fois que j'étais lancée, par contre, ça allait. Comme là. Faut dire, on avait eu une bonne façon de casser la glace avec ce client malpoli. Ça allait juste de soi de continuer à discuter par la suite. Abi fit le lien entre mon ordinateur et mon statut d'étudiante. Je confirmai par un hochement de tête et en lui dévoilant ce que j'étudiais. '' Ça a son lot de défis, mais pour l'instant ça se passe bien. J'ai 15 heures de cours par semaine. '' déclarai-je avec un sourire. Ça me semblait être la norme 15h, certains avaient probablement bien plus, genre Lewis dans le domaine médical. Je n'étais pas certaine que je pourrais gérer plus personnellement. Je lui renvoyai la question, comme je ne l'avais jamais croisé. '' Oh, super. Tu dois aimé ça bosser ici. Enfin, mis à part certains clients, mais l'ambiance semble bien. C'est apaisant avec les chats. '' dis-je en regardant autour avec un sourire. '' Moi, je travaille au Starbucks plus loin. Disons que c'est pas la même histoire. '' rajoutai-je en riant légèrement. Elle me questionna ensuite sur le futur. C'était une question simple, mais énorme en même temps. Je m'étais lancée dans les études en arrivant ici pour me permettre de me changer les idées surtout. J'avais une petite idée, mais je n'y avais pas spécialement réfléchi. '' Hum, bonne question. J'suis pas certaine, un truc en rapport avec l'immigration. '' dis-je simplement en haussant les épaules. C'était probablement bien évident que j'étais immigrante moi-même vu mon accent hyper prononcé. Les mots qu'elle avait dit plus tôt me revinrent en tête. '' Hey tu as dit que tu écrivais? Tu écris quoi? Un livre? '' demandai-je curieuse.




@Abigail Meers

Quinze heures de cours, je savais que parfois il y avait aussi derrière des heures et des heures à la maison, Charlie l’avait fait et je voyais bien certaines personnes le faire… Je ne sais pas si j’aurais pu. Etudier oui. Je le faisais pour mes personnages, parfois pour m’approcher au mieux de leur métier, parfois pour des traits psychologiques, mais avoir les contraintes des devoirs à rendre, des impératifs posés par d’autres personnes… Je sais pas … Je la trouve courageuse. Je restais silencieuse à sa réponse, mais lui souris.

« Oui… J’aime bien. Tout le monde ne peut pas être sympathique, sinon le monde serait une pure utopie. » Et bien trop étrange dit en passant je serais surement plus dans mon univers pour le coup. « Je n’ai pas eu l’occasion d’avoir un animal à la maison… C’est un moyen d’en avoir un … Pleins toute la journée. » Dis-je en caressant toujours le pelage de ce petit qui ronronne sur mes genoux. Le starbucks. Je grimace un peu. « Bien plus fréquenté. » Pour ne pas dire « usine » c’était à la chaîne. L’idée du prénom sur le gobelet faisait un peu intimiste, mais c’était bien loin de la vérité.

Ce que la belle brune ferait après : dans le domaine de l’immigration. Elle n’était pas du coin, son accent ne pouvait pas le cacher, mais c’était vivifiant la diversité. « Tu t’es lancé sans vraiment savoir? » Je la question sans aucune gène, ignorant que ma réplique pourrait être mal vu. Moi… Mince j’aurais peut-être pas du parler d’écriture. « Je.. Oui enfin j’essaye. J’ai écris des nouvelles que j’ai posté sur le net. Mais j’arrive pas à terminer mon roman. » Le syndrome de la perfection, l’envie que tout soit le plus juste possible, et ce sera jamais le cas… Soyons réaliste.




@Leyla Alvarez

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Parler avec Abi, ça me faisait un peu réfléchir, elle avait une vision du monde un peu différente de la mienne. Je ne m'étais jamais dit que d'avoir que des personnes gentilles, ça troublerait l'équilibre. Je trouvais juste important d'être sympathique, maudissant ceux qui ne l'étaient pas. Je réfléchissais toujours à ça lorsqu'on changea de sujet pour les animaux, alors à sa phrase j'me contentai d'hocher la tête. « Oui c'est un bon moyen sans les responsabilités en plus. » ajoutai-je avec un sourire. J'avais jamais eu la chance d'en avoir un non plus. J'aurais bien aimé un chien, mais la je me voyais pas trop en ramener un chez tante Selma. Déjà que ma présence était imprévu, j'allais pas en plus lui ramener un chien. C'était du boulot en plus, comme s'occuper d'un bébé. J'étais pas certaine d'être prête pour ça.  Je la regardai flatter le chat avec un sourire tandis que je parlais de mon emploi. Je vis sa grimace et je ne pouvais qu'approuver. « Ouais, c'est différent disons. J'avais besoin d'un emploi rapide qui me garantissait un certain nombre d'heures et donc... Voilà. Ça fait le travail pour l'instant, les collègues sont sympas. » dis-je en haussant les épaules. Je partais de zéro ici et j'avais eu cruellement besoin d'argent au départ. Je parlai aussi de mes études, Abi semblait curieuse du domaine, mais moi j'avais pas réfléchis plus qu'il le fallait au futur. « Ouais... J'avais besoin de me changer les idées quand je suis arrivée au pays et ça m'a semblé être une bonne idée. J'ai pas vraiment cherché plus loin. » dis-je avec un petit sourire gêné. J'aurais peut-être dû, histoire de ne pas faire des études pour rien. Abi elle, elle ne faisait pas d'études, mais elle écrivait. Je trouvais ça fascinant et intriguant. J'avais envie d'en savoir plus, mais je sentais une petite réticence. « Oh, mais c'est super ça. J'irai lire, enfin si ça ne te met pas mal à l'aise. » dis-je avec un sourire. Peut-être qu'elle préférait ne pas donner le nom du site et laisser des gens qui ne la connaissait pas tomber dessus par hasard. Mais à ce stade, j'étais encore une inconnue, ou presque. « Ça doit pas être facile d'écrire un roman, il faut bien s'organiser, avoir le soucis du détail et tout. Qu'est-ce qui te bloque? » lui demandai-je en toute bienveillance. Je ne prétendais pas pouvoir l'aider, mais parfois de formuler le problème à voix haute, on pensait à des solutions.


@Abigail Meers

J’hoche la tête. Oui, c’était une bonne idée, et puis j’étais pas sûre de pouvoir m’occuper du chat à la maison si je passais mes journées au travail, Collin aussi, et la maison était bien trop vide en journée. Même si parfois l’idée d’en « emprunter » un pour avoir un peu de compagnie le soir était une idée plus que tentante. « Tu as des animaux? » Pour savoir si elle elle avait déjà ce genre de responsabilité, et du coup elle parlait en experte ou alors si c’était pour elle aussi un rêve, une envie.

Caresses et discussion, pour le moment tout se passait pas trop mal, je ne regardais jamais trop longtemps la jeune femme qui ne semblait pas me penser bizarre, elle était là, et simple, gentille… Différent oui, bien plus actif, elle ne devait pas avoir le temps de se poser comme là je le faisais avec elle. Mais c’était aussi stimulant pour certaines personnes d’être toujours dans l’action. « Tu as pu adapter l’emploi du temps à tes horaires? » Les collègues… Je regardais à la dérobé mon seul collègue pour le moment. Il était cool, peu loquace, c’était une bonne équipe qu’on formait. « Si jamais un jour tu veux postuler ici, je peux donner ton cv au patron. »

Alors elle savait , même si elle était hésitante, elle savait dans quoi elle pourrait atterrir, cette branche n’était pas inconnue pour elle. « Tu viens d’où? » Je devine un pays chaud, latin surement… Mais la curiosité l’emporte. J’ai toujours aimé entendre les histoires des gens, même si très peu souvent je suis en contact avec du monde assez longtemps pour les entendre parler d’eux.

Rouge sur les joues, je ne sais pas si j’étais gênée qu’on lise mes histoires, je crois que je préférais pas le savoir. Vouloir faire rêver les gens tout en restant dans mon monde, les faire voyager, découvrir des personnages, les tenir en haleine, mais… Ne pas avoir les retombées… « Tu peux.. Beaucoup de monde les ont lu. » Et elles ont un succès dingue, les créateurs du site m’en demandaient plus, et parfois trop souvent mais j’avais un rythme et un roman surtout à finir… Je lui indiquait le nom du site sur une serviette avec mon stylo de service coincé dans ma poche, avant de lui tendre avec un sourire timide. « Je sais pas si c’est ton style de lecture, mais y a quelques petites choses…  d’autres auteurs qui pourraient aussi te plaire. »
La fin, l’idée de le donner à des éditeurs, la peur qu’il ne plaise pas, que personne ne l’achète, que cette histoire, qui était un morceau de la mienne romancé soit nulle… Tellement de chose qui mettait des doutes sur mes épaules, bien trop fragile. « Je.. Je n’arrive pas à me décider, à savoir si c’est … Bon. Si … Ca fonctionne.. Mais il me faut juste encore un peu de temps. »


@Leyla Alvarez

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'' Non, je n'ai pas d'animaux. Pas encore en tout cas. '' dis-je simplement. C'était dans mes plans éventuellement, j'avais hâte. C'était un peu ce qui m'avait fait craqué quant au fait de venir étudier ici, dans ce café. Y travailler, ça devait être tout aussi bien. Le Starbucks, c'était pas mal, j'étais pas à plaindre, mais ce n'était pas du tout le même rythme. '' Ouais c'est plutôt flexible. '' dis-je en souriant. C'était au moins ça. Abi devait sentir que mon intérêt pour le café était fort puisqu'elle m'offrit de remettre mon cv au patron si jamais je le souhaitais. « Oh, wow. Merci c'est sympa! J'y penserai. » déclarai-je en souriant. Restait à voir si la possibilité d'horaire et d'heures restait la même comme c'était plus tranquille que mon emploi actuel. Je ne voulais pas devoir voler des heures à quelqu'un non plus, ce serait pas sympa. Le sujet divergea sur mes études et mon pays natal. Ça semblait surprendre Abi que je n'ai pas réfléchis plus que ça à mon choix de programme, mais une fois la raison expliquée, sa curiosité se porta sur mon pays. Clairement, on pouvait deviner que mon accent n'était pas australien et que mon teint ne venait pas de la Suède ou quelconque endroit nordique. « Du Chili. » dis-je simplement avec un petit sourire. Je ne voulais pas donner d'explications supplémentaires sur la raison de ma venue, ça me replongerait dans de mauvais souvenirs et surtout, c'était pas quelque chose que j'aimais dire à tous. Le fait que j'étais réfugiée, que mes parents avaient été assassinés, etc. Ça plombait une ambiance, mais surtout, c'était très personnel. Je relançai donc la discussion sur elle, j'étais une fille plutôt curieuse en plus. « Tu viens d'ici, toi? » lui demandai-je d'abord. On parle aussi de ce qu'elle faisait de ses temps libres. Abi, elle écrivait et ça, je trouvais ça impressionnant. Je pris la serviette qu'elle me tendit. « Merci, je ne suis pas une grande lectrice en général, mais je suis partante pour les découvertes. » mentionnai-je avec un sourire sincère. Je cherchais toujours quoi faire pour combler mes soirées plus tranquilles et plus solitaires chez ma tante Selma. Mais Abi, elle n'écrivait pas que pour le site, elle écrivait un roman. Elle semblait hésitante quant à savoir ce qui la bloquait, c'était plus qu'une chose. « Tu es peut-être trop dedans. Faudrait faire lire à quelqu'un d'objectif pour t'aider. » lui proposai-je. Je ne prétendais pas être cette personne, j'y connaissais rien, mais elle avait peut-être quelqu'un en tête. « Mais sinon, le temps c'est bien. » dis-je en haussant les épaules. « Je ne suis pas très douée en littérature, surtout pas en anglais, mais si jamais t'as besoin d'un avis neutre, tu sais où me trouver. » dis-je finalement avec un sourire. J'étais tout de même capable de savoir si quelque chose était bien ou pas, non?


@Abigail Meers

La jeune femme venait ici pour les chats, mais pas que , étudier dans ce calme, bien moins fourmilier que le starbucks qui ne s’arrêtait jamais, toujours plein d’aller et venu sans arrêt. Ici parfois le monde était sur pause, le temps d’un câlin avec un chat, le temps d’un sourire quand un vieil homme caressait le petit rouquin qui trainait toujours près de la porte… Ou alors le temps d’un rire d’une petite fille qui venait chercher son gouter et repartait avec un miaulement qui la suivait. C’était ça qui me plaisait ici, observer les gens qui le temps d’un court instant, laissaient dehors leur soucis pour juste profiter du calme d’un félidé. Après les horaires étaient un peu moins arrangeant qu’un starbucks, enfin… Je pourrais voir avec le patron, il serait surement ok, même si on était moins nombreux donc moins évidemment je pense qu’on pouvait trouver une solution, d’où ma proposition. Une collègue pour Leyla, ce serait agréable. Elle était courageuse et franche, deux qualités que j’appréciais, malgré le peu de personne que je fréquentais.

Un signe de tête pour un de rien silencieux et je continue de caresser ce petit matou, en reprenant mes esprits et discutant avec la jeune femme. Chilienne. Evidemment je n’étais pas aveugle ni sourde, elle ne venait pas d’ici et elle me l’avait confirmée. Les ethnies différentes, et les traditions qui s’accompagnaient étaient souvent source de nouveauté, et j’adorais ça. Découvrir… Apprendre sur différents endroit du globe. Je sentis à sa voix ceci dit qu’elle ne voulait rien ajouter, malgré son petit sourire… Je n’allais pas insister, la vie privé était une chose de précieux. « Oui.. Je suis d’ici. » Et j’avais jamais trop quitter l’endroit d’ailleurs. Et je ne m’imaginais pas partir en y pensant.

Tendant la serviette avec le site dessus, celui où j’écrivais mes nouvelles, celui qui me permettait aussi de découvrir des auteurs, j’haussais un peu les épaules. « C’est ce qui donne envie de plonger dans un tas de lecture, une ! Une seule qui plaît et parfois on peut en lire des tas d’un coup.. » Je n’avais jamais eu la panne de la lecture, ce moment off où plus aucun livre ne passe, … Mais je savais que ça pouvait arriver. Lire encore et encore et d’un coup plus du tout.. Comme l’écriture… La page blanche, ma hantise.

Comme pour ce livre, qui était encore et encore en réécriture car je n’étais pas prête. Dévoiler à la jeune femme qu’il était très personnel et que je n’étais pas certaine que ça donne envie à quelqu’un. Que mon histoire, enfin cette héroïne qui aurait beaucoup de similitude dans son passé avec le mien, donne envie de la suivre jusqu’au bout de ses aventures… Mais en tout cas j’avais cette proposition en tête. « Merci, je .. penserais à toi. » Si jamais je voulais le faire lire à quelqu’un. Elle était le lecteur lambda idéal en plus si elle ne lisait pas tant que ça. « Tu as appris la langue ici en arrivant? » Pour l’anglais, pas simple si dans son pays c’était un tout autre langage…

leyla & abigail 

J'appréciais beaucoup d'Abigail qu'elle respecte ma vie privée. Je n'avais pas spécialement envie de parler de mon passé et de mon parcours pour me rendre jusqu'en Australie et j'aimais beaucoup qu'elle ne pose pas de questions supplémentaires. Pas par manque d'intérêt, mais j'avais vu dans son visage qu'elle avait compris. Elle me semblait être une personne assez empathique Abigail, elle semble avoir une certaine compréhension de comment les autres pouvaient se sentir. Peut-être que je me trompais, que je sur-interprétais ses gestes à l'australienne, mais c'était ce qu'elle dégageait pour l'instant. On continua donc de discuter sur un autre sujet, sujet qui semblait plus personnel pour la jeune femme puisqu'il s'agissait de son occupation principale en dehors du café. J'étais pas une très grande lectrice. Je me contentais surtout de lire pour l'université, le genre de trucs qu'on exigeait pour les cours et pour passer les examens. Dans mes temps libres, j'en profitais pour faire autre chose. Par contre, Abigail en parlait de façon tellement passionnée, que ça donnait envie. « Tu donnes envie quand tu en parles comme ça. » dis-je avec un sourire. Elle en parlait comme si on plongeait dans un autre monde et ça, j'avoue que parfois j'en avais envie. Peut-être que j'y trouverais bien plus mon compte que je le croyais. En tout cas, ça me ferait bien plaisir de lire quelque chose écrit par quelqu'un que je connaissais. Enfin... ''connaissait'' c'est vite dit, mais quelqu'un avec qui j'avais parlé disons le plutôt comme ça. Je ne savais pas Abigail écrivait à quel sujet, j'imaginais que c'était quelque chose de plutôt personnel puisqu'elle semblait réticente à le partager, mais semblait aussi éprouver des petites difficultés à se détacher de ses écrits, à prendre un regard plus neutre ou objectif. Je n'étais pas calée en lecture, je ne la connaissais pas, mais je me portai volontaire pour l'aider si elle avait besoin. Je lui répondis avec un petit sourire, ne voulant pas qu'elle se sente obligée. J'avais mentionnée ne pas être experte en anglais, pas assez pour être la meilleure personne pour l'aider et évidemment, ça suscitait des questions de sa part. « Non, non. J'ai appris l'anglais dans mon pays, à l'école. » mentionnai-je avec un sourire. « C'était obligatoire. Mais je l'ai perfectionné avec les touristes, mes parents avaient un restaurant. » expliquai-je. « Puis.. Les séries en anglais, les chansons.. Ça aide. » complétai-je en haussant les épaules. Ça aidait, mais ce n'était pas parfait, évidemment. « T'es déjà sortie de l'Australie? Pour un voyage... Des vacances? » demandai-je curieuse. Avant de venir ici au printemps passé, je n'étais jamais sortie du Chili, je ne savais pas si c'était pratique courante ici.



@Abigail Meers