and i want days of pain to pay off this shame (ramsay)

Alexis & Ramsay

Dimanche soir, 23h40 Je laissai ma tête retomber contre le plancher durement, j'fixais le plafond qui semblait tourner un peu tout seul depuis un petit moment quand même. J'm'étais faufilée au studio après les dernières répets, ressentant le besoin de venir dans cet environnement qui m'était si familier, qui avait accueilli toutes mes émotions ces dernières années. J'étais complètement déchirée. J'avais une bouteille de vodka à la main, le niveau étant un peu en haut de la moitié. J'me sentais planer, comme sur une autre planète. J'avais doublé ma dose d'oxy parce qu'un cachet, ça semblait plus rien faire. En même temps, j'avais étiré les doses dernièrement parce que j'en avais presque plus, mais là j'avais trouvé un mec un peu louche pour m'en vendre. J'avais plus peur d'en manquer, j'me sentais juste bien. La douleur physique et la douleur mentale était comme figée, chose du passée. Comme si j'avançais un peu au neutre, mais sans savoir que j'avançais. Ça et la vodka, j'étais bien, dans mon propre monde où rien n'existait. Pourquoi j'étais venue ici si je ressentais rien? J'sais pas, bonne question. Je pense que j'étais arrivée avant que les antalgiques fassent bien effet. Seulement sous l'effet de la vodka, je m'étais sentie nostalgique. Ça avait probablement avoir avec le fait que ma première séance de physio s'était déroulée aujourd'hui. Ça ne s'était pas trop bien passé et j'étais en colère. En colère contre moi-même  de pas être plus forte, plus résistante face à cette épreuve, en colère contre moi d'avoir causé cet accident. D'avoir littéralement ruiné ma carrière moi-même, ruiné mon momentum, ruiné la vie de Livio. Ouais, j'ressentais beaucoup de colère. J'avais l'impression d'me noyer constamment, de chercher mon air et d'pas être en mesure de retrouver la surface pour enfin respirer librement. Au moins, quand j'étais high, tout ça s'atténuait. Ça ne disparaissait pas, mais c'était bien moins pire. Pendant que je ruminais tout ça dans ma tête, c'était facile d'oublier que j'étais pas sensée être ici. J'entendis une porte claquer au loin, la porte d'entrée je pense et ça me fit sursauter. Je retrouvai une position assise bien rapidement, ''cachant'' la bouteille derrière mon dos. Bon, c'était une pièce pleine de miroirs quand même. J'sais pas à qui je m'attendais, mais c'est Ramsay qui ouvrit la porte du studio, le regard paniqué. Il pensait probablement qu'il y avait des vandales ou un truc du genre. Et non, c'était que moi. J'le regardai entrer, ne disant rien. J'savais pas, avant de le voir ce soir, comment je me sentais vis à vis Ramsay. Mine de rien, c'était lui que j'essayais de contacter pendant mon accident. C'était parce qu'il me mettait la pression de pas être en retard, parce qu'il avait menacé de me virer. La Alexis sobre et réaliste savait très bien que ce n'était pas de sa faute, c'était entièrement la mienne. Mais la Alexis high et plus que cocktail elle, elle avait d'la rancune mal placée. Surtout que je l'avais pas revu depuis. « Ramsay. » dis-je simplement, froidement. En tout cas, je pense que ça sonnait froid, mais ça devait sonner un peu plus lent avec les lettres qui trainent vu l'influence du mix de substance que j'avais ingéré. Je me relevai en titubant un peu, et non ce n'était pas à cause de l'attelle. « T'es enfin venu prendre de mes nouvelles? » demandai-je avec un ton un peu provoquant. Okay très provoquant. Et oui, j'demandais ça alors que c'était moi qui était dans son studio. Un peu culottée la Alexis.

@Ramsay Lockwood

Je hais les dimanches soirs. Généralement, j'me remets péniblement d'une soirée d'la veille, j'me sens toujours un peu à côtés d'mes pompes. La flemme de démarrer une nouvelle semaine, l'envie de retourner au vendredi soir. J'suis jamais dans un très bon mood, les dimanches soirs. J'suis ronchon, et il y a rien qui m'fait vraiment plaisir. J'me suis pris un petit joint, sur le balcon, histoire d'essayer d'me détendre un peu. Skye est dans sa chambre. On a mangé ensemble, on a regardé la télévision sans vraiment y porter attention et là, j'm'apprête à aller dormir, un peu embrumé par la weed. J'reçois une notification sur mon téléphone. C'est le système de sécurité qui m'envoie un message pour me dire que le verrouillage de l'école a sauté et qu'il y a des portes d'ouverte. Putain, la flemme. J'ai vraiment pas envie d'aller jusque là bas pour me rendre compte que c'est les danseurs pro qui ont oublié de tout fermer. Ils me font le coup régulièrement. J'manquerais pas d'leur passer un savon la prochaine fois que j'les vois. Parce que moi, à chaque fois, ça m'fait bouger tard le soir. Mais de toute façon, j'ai pas le choix. J'pourrais pas dormir sereinement tant que je n'aurais pas régler ce problème. Alors je soupire, bien lourdement en écrasant mon joint dans le cendrier. J'passe la tête par l'encadrement d'la chambre de Skye, elle dort pas.  "Skye, j'fais un saut à l'école et je reviens." Elle acquiesce, sans un mot. Ca se voit sur ma tête que j'ai la flemme. J'enfile ma veste et j'trace à travers la ville. L'école est pas très loin de notre appartement. Une bonne dizaine de minutes à pied. Quand j'arrive, tout semble plongé dans le noir. J'ouvre la porte, qui n'est pas verrouillée. J'entre un peu, histoire de faire un tour pour m'assurer que personne est entré par effraction. J'passe dans un couloir et je remarque que la lumière du studio est allumée. J'attends rien à l'intérieur mais j'me méfie quand même. J'ouvre la porte, lentement, et j'tombe sur .. Alexis. Alors ça, j'm'y attendais pas. Elle est assise, par terre, elle semble ailleurs. Aussitôt, je fronce des sourcils. Qu'est ce qu'elle fout là? Qui plus est .. accompagnée par une bouteille de vodka. Le reflet dans le miroir .. j'vois qu'elle a essayé maladroitement d'me la cacher cette bouteille. Elle prononce mon prénom avec froideur. J'garde le silence, posant un regard très jugeant sur elle à ce moment là. Elle se relève, clairement, elle est déchirée. J'avais déjà pas beaucoup de doute mais là, sa voix, son ton, son air ailleurs, elle est pas dans son état normal. Elle finit par reprendre la parole. Je fronce à nouveaux des sourcils, putain, son petit air provocateur là, il va pas m'aider à garder mon calme. "Pourquoi je prendrais de tes nouvelles ? T'as l'air de te porter à merveille, non?" Je reste planté à bonnes distances d'elle. Mon ton était ironique, provocateur lui aussi. "Qu'est ce que tu fous là, Alexis ?" Moi qui pensait rentrer rapidement chez moi après ce petit saut à l'école, j'devais me rendre à l'évidence, il allait très certainement falloir que je gère les exploits de la Silveira. Elle foutait définitivement un gros bordel dans cette école. "T'aggraves ton cas tu sais, en venant avec cette bouteille, ici." J'avais pas vraiment envie de plaisanter là. Elle m'avait dérangé. Et j'avais pas envie de laisser passer quoi que ce soit. J'étais clairement pas d'humeur.

Alexis & Ramsay

J'avais pas voulu mal faire en débarquant au studio, j'avais juste pas réfléchis. J'voulais retrouver ce sentiment de bien-être qui m'habitait chaque fois que j'y mettais les pieds. C'était tout c'que j'demandais moi, être bien à nouveau. J'avais pris la danse pour acquise et là, le karma se chargeait de moi. Pourtant, quand je m'étais étalée dans le studio où je répétais habituellement, cette vague de bien être, elle était pas venue. Comme si elle avait disparu à tout jamais. J'avais attendu. Longtemps, mais non, rien. Ça avait plutôt été remplacé par d'la colère, d'la nostalgie, d'la tristesse, du regret, d'la culpabilité, mais surtout... D'la colère. J'en avais beaucoup accumulé depuis les dernières semaines des émotions négatives, j'les avais pas géré d'ailleurs. J'me cachais derrière mes pilules d'oxy, derrière n'importe quoi qui masquerait cette douleur. Plutôt qu'une vague de bien-être, c'est plutôt une vague de Ramsay qui débarqua dans le studio et à ce moment là, c'était comme si j'venais d'me faire happer par un tsunami d'émotions négatives. J'me sentais déjà gagnée par la rancune rien qu'à le voir, mais sa première réponse me jeta au sol. Un petit rire jaune s'échappa de ma bouche alors que j'le regardais. « C'est ce qu'on appelle se soucier de ses danseurs. Normalement un bon directeur fait ça. » lui répliquai-je toujours sur le même ton. Je croisai mes bras et plantai mon regard dans le sien. Regard qui n'avait rien à voir avec la façon que j'lavais regardé la dernière fois que je l'avais vu. « J'ai plus le droit de mettre les pieds ici? » demandai-je en fronçant les sourcils. J'imagine que c'était préférable le jour, mais ça c'était un détail. Ma bouteille me glissa des mains et un peu de vodka alla se renverser sur le sol. Je l'attrapai à nouveau alors que Ramsay semblait bouillir de l'intérieur. « J'aggrave mon cas? » répétai-je en relevant la tête vers lui. « Et qu'est-ce que tu peux bien vouloir dire par là? Oh, peut-être que tu veux dire que j'risque de plus pouvoir danser ici? » demandai-je en haussant un peu le ton. « T'es au courant que j'peux DÉJÀ PAS danser? Tu comptes me foutre dehors en plus? » réitérai-je en m'approchant un peu de lui. J'sais même pas par quel miracle j'arrivais à tenir debout. J'savais juste que je bouillais de rage. Ramsay, il avait réveillé le p'tit démon en moi et j'étais pas certaine qu'il était prêt à lui faire face. Je m'approchai jusqu'à pouvoir bien voir ses yeux, jusqu'à ce que je sois à une courte distance de lui. « Vas-y, refais moi ta menace, de toute façon c'est à cause de ça qu'on en est là, non? » lui lançai-je froidement, presque agressivement en le regardant directement dans les yeux. Si Alexis sobre pouvait voir ça, elle aurait serré de la mâchoire à entendre mes mots, mais moi j'en avais rien à battre. Si Ramsay il m'avait pas menacé au départ, j'me serais pas stressée sur la route, si j'avais pas eu à l'appeler ce soir là pour le convaincre de pas me faire perdre ma place, j'aurais jamais eu ce fichu accident.    


@Ramsay Lockwood

J'étais tombé sur Alexis en arrivant dans le studio. Elle est bien la dernière personne que je m'attendais à voir ici. Depuis qu'elle avait eu son accident, elle ne pouvait malheureusement plus danser. Ca avait foutu un sacré coup à la troupe et on avait du gérer ça, comme on avait pu. J'm'étais pas tellement soucier de savoir comment elle allait. Après tout, on était pas tellement pote. On avait cet espèce de relation un peu spéciale, basée sur un truc un peu bancal : la subordination d'mon rôle de directeur sur le sien, de danseuse professionnelle. On en avait joué de ça, la dernière fois et depuis on ne s'était pas revu. Alexis, elle semblait bien bourrée, ou défoncée, je ne saurais pas trop dire. Mais j'le voyais bien qu'elle était pas dans son état normal. Mais, j'avais clairement autre chose à gérer que ça. Mais Alexis, elle avait attaqué, directement, avec son air provoquant, et j'pouvais pas laisser passer ça. Elle me défiait du regard, et sa réponse m'arracha un rire ironique. "C'est vrai, j'oubliais le besoin viscéral que t'as à ce qu'on s'occupe bien de toi." Ca faisait écho à ce qu'on s'était dit la dernière fois. Ca l'arrangeait bien là, que j'sois son directeur. Mais quand ça l'arrangeait aussi, dans l'autre sens, elle s'privait pas pour dire que j'avais aucun pouvoir sur elle. Le paradoxe de notre relation. Je levais les yeux ciel à sa question. "Tu viens quand tu veux au studio Alexis, mais t'évite les dimanches à minuit. Ca tombe sous le sens, j'crois." J'savais même pas pourquoi j'avais du préciser ça. Alexis, là, elle semblait bien implantée dans la mauvaise foi. Et j'avais pas du tout envie de jouer. Elle fit tomber sa bouteille au sol, avant d'la ramasser péniblement. Elle était totalement déchirée. J'l'écoutais et elle montait d'un ton. Se rapprochant de moi. Je haussais les épaules, la mâchoire serrée. Elle était clairement en train d'me faire sortir de mes gonds. Il manquait plus grand chose. "Tu fais n'importe quoi Alexis. T'es tout le temps à bourre, c'est qu'un jeu pour toi tout ça. J'ai pas de temps à perdre à gérer ton égo surdimensionner. Tu pourras t'en prendre qu'à toi même si tu te fais virer. Si tu veux garder ta place, faudra la mériter, c'est tout." Ma voix, elle avait claquée dans le silence du studio. Alexis elle s'était rapprochée, bien près de moi. J'plantais mon regard sombre dans le sien. Très clairement, on était à deux doigts que ça explose. J'savais pas trop ce qu'elle voulait dire par "c'est à cause de ça qu'on en est arrivé là." J'avais froncé les sourcils. Moi, j'avais aucun problème avec tout ce que j'avais fais. Alors, j'm'approchais d'un pas, réduisant encore notre distance. Mon ton était bien plus sévère que les dernières phrases prononcées. "T'es censée être une danseuse pro, si tu sais pas gérer la pression, c'est pas mon problème, Silveira." J'considérais pas que je l'avais menacé, jamais. J'faisais juste mon travail de directeur. A savoir faire en sorte que les choses se déroulent correctement, travaillant avec des adultes responsables. Et là, ce qu'elle me montrait d'elle ce soir, Alexis, ça ressemblait à rien de bien responsable. Au contraire. Et même si dans l'idée, ça ne me plaisait pas d'la voir comme ça, j'étais pas un baby-sitter. "Rentre chez toi Alexis, remets toi sur pied, et prends tes responsabilités, pour une fois." J'avais pas envie d'être gentil ou bienveillant. Pas ce soir.

Alexis & Ramsay

J'sais pas trop pourquoi j'étais directe entrée en mode attaque avec Ramsay. J'avais ressenti un besoin profond d'le provoquer, mais pas comme à l'habitude. Nan cette provocation, elle venait d'un endroit un peu plus profond, un peu plus caché. Elle était motivée par la rancune, par mon besoin de blâmer quelqu'un. Parce que si j'trouvais pas quelqu'un d'autre à blâmer, j'me blâmerais moi. Mon échec, la fin de tout, la merde entière qui avait pris contrôle de ma vie. Et j'pouvais pas me blâmer moi pour tout ça, du moins pas entièrement. J'le supporterais pas. Les p'tites pensées noires elles deviendraient grandes et je perdrais le peu de contrôle qu'il me restait. Alors ouais, la personne la plus évidente à blâmer pour moi, c'était Ramsay. Cette rage elle avait comme pris contrôle de mon corps dès qu'il était entré dans le studio avec son air de jugement. Alors j'lavais défié du regard, j'lavais attaqué un peu, j'avais pas été douce. Mais Ramsay, il savait m'le rendre. Un peu trop d'ailleurs. Je captais pas TOUT ce qu'il disait j'avoue, quelques mots se perdaient dans ma tête, mais quand il se mit à m'dire que je faisais n'importe quoi et à parler de mon égo, là j'me retrouvai bien piquée au vif. Je l'écoutai, les bras croisés parce que j'étais bien fermée à ses mots. « C'est à se demander pourquoi tu m'vires pas maintenant, pendant que j'vaux rien si j'suis autant un boulet que ça pour toi Lockwood. » lui lançai-je, le mettant un peu au défi d'le faire du coup. J'le voyais là avec sa mâchoire serrée, il était sur le point de péter un câble Ramsay et pour être franche, j'l'avais peut-être cherché. J'avais pas fini d'ailleurs. J'me rapprochai un peu de lui et lui lançai une autre phrase pour le mettre au défi, tant qu'à y être. J'voulais qu'il sache que j'le blâmais. « Va te faire foutre Ramsay. » lui dis-je en approchant un peu mon visage pour bien le regarder dans les yeux. « La pression que tu mets à tes danseuses est pas sensée les foutre à l'hôpital. » répliquai-je ensuite sèchement. Si c'était pas clair que j'le blâmais avant, bah ce l'était maintenant. J'voyais la colère monter dans son visage et allez savoir pourquoi, ça me plaisait presque. Si j'pouvais le mettre dans le même état que moi, j'me sentirais bien moins mal au réveil de l'avoir provoqué de la sorte. « T'sais quoi Ramsay? J'vais te soulager, ouais j'vais prendre mes responsabilités et t'enlever un ÉNORME poids de sur les épaules. » dis-je en haussant le ton, faisant des gestes avec mes bras pour aller avec mes paroles. Je plantai mon regard dans le sien. « J'ai pas besoin d'toi, j'ai pas besoin de tout ça, j'en ai RIEN À BATTRE. T'iras faire chier quelqu'un d'autre. » lui criai-je en lançant ma bouteille au sol. La vodka s'écoula au sol, mais j'avais pas lancé assez fort pour que la bouteille éclate, encore heureux sinon j'donnais pas cher de ma peau. J'm'avançais vers lui pour marcher vers la sortie, m'arrêtant au passage devant Ramsay. « Non, en fait t'iras faire foirer la vie de quelqu'un d'autre. » lui dis-je avec un sourire provocant.


@Ramsay Lockwood

Elle me cherchait Alexis là. Vraiment. Mais c'était pas d'la provocation un peu malicieuse qu'on avait pu s'envoyer la dernière fois. Non, là c'était malsain. C'était d'la rancoeur qu'elle me crachait à la tête. En tant normal, j'aurais peut-être temporisé. Avec quelqu'un d'autre ou peut-être à un autre moment d'la journée. Mais là, Alexis, elle arrivait encore à me faire chier un dimanche soir, faisant des siennes. Et je sentais que mon sang s'mettait à bouillir au fond de moi. Il m'en fallait pas beaucoup généralement, j'partais assez vite, surtout quand j'devais dealer avec des personnes d'une mauvaise foi aussi formidable que celle qu'Alexis me servait là. Sa réponse là, elle me crispa davantage. J'me retrouvais à sentir mes poings se serrer. Histoire de canaliser encore un peu la colère. "Mais bordel, arrête de tout ramener à ça. T'es pas un boulet, t'es juste une petite prétentieuse qui pense que danser, et devenir pro, c'est facile. C'est du boulot. Et j'peux pas le faire à ta place." Les mots, j'les contrôlais encore un peu. J'arrivais à garder le tout petit peu de calme qu'il y avait encore en moi. Mais, la suite, elle me faisait vriller. Alexis, elle lâcha les mots de trop. Je fronçais encore un peu plus des sourcils, mon regard là, il était même plus sombre, il était obscur. J'commençais à comprendre où elle voulait m'emmener. "J'espère que t'es pas sérieuse là Silveira." J'marquais une pause. Et j'la regardais presque avec dégout. Sa petite manigance là, pour me tenir responsable de son accident, c'était sale. "T'es même pas capable d'assumer par toi même cet accident. C'EST QUOI? Tu me tiens pour responsable, c'est ça?" Je secouais la tête, la jaugeant d'un regard toujours aussi noir. Elle dépassait les bornes de m'accuser d'un truc pareil. Alexis, elle ne se laissait pas démonter. J'pouvais voir toute la colère dans ses gestes et dans ses gestes. Elle était sortie de ses gonds, et j'prenais clairement le même chemin. Je hochais la tête presque ironiquement quand elle me disait qu'elle allait prendre ses responsabilités et me libérer d'un poids. "C'est ça, TRES BONNE IDÉE ALEXIS! VOILÀ UN PEU DE BON SENS." Elle continuait de parler, on s'mettait chacun à vraiment hausser le ton, c'était tout sauf amical. C'était à celui qui faisait le plus de mal à l'autre avec ses mots. C'était pas beau. Elle laissa tomber sa bouteille au sol, la vodka se déversait lentement sur le parquet. J'sentais mon sang qui bouillait en moi, toujours un peu plus. Elle s'approcha, et là, ces derniers mots, j'les supportais pas. Elle prenait la sortie et moi, dans un élan de rage, je donnais un coup de pied violent dans la bouteille de vodka qui percuta intensément un coin du mur. Elle ne se brisa pas mais l'impact avec claqué dans le studio. J'arrivais plus à rester en contrôle de quoi que ce soit. J'me retournais donc précipitamment vers Alexis, qui prenait déjà la sortie. J'lui attrapais le poignet, pour l'interdir de franchir cette porte, pour qu'elle ose me regarder encore un peu dans les yeux après ce qu'elle venait de dire. On s'trouvait à une distance réduite, j'la surplombais d'ma carrure, j'avais envie d'être menaçant, qu'elle comprenne qu'elle avait dépassé les bornes. "Putain, je t'interdis de dire encore une fois ça. TU M'ENTENDS? Ok, t'es malheureuse j'ai bien compris ça, par contre, tu me laisses en dehors de ça. C'EST CLAIR?" J'plantais mes yeux dans les siens, et j'relâchais l'emprise que j'avais sur son poignet. J'étais bien décidé à lui remettre les pendules à l'heure. J'étais plus en mesure de supporter quoi que ce soit d'elle, défoncée ou pas, ça ne changeait rien. Ma mâchoire toujours serrée, j'sentais mon coeur battre à tout rompre contre mes côtes. Fallait que j'me calme, mais j'y arrivais pas. Pas devant elle, pas devant son air accusateur. C'était trop pour moi.

Alexis & Ramsay

J'sais pas pourquoi j'étais comme ça. Incapable d'assumer pleinement mes erreurs. C'était plus facile je pense. Personne aimait vraiment dire qu'il était dans le tort ou bien qu'il avait mal agi. Parce que c'était ça en ce moment, j'étais complètement dans le tort, j'étais vile avec Ramsay. Méprisante, provocante. Je méritais tous les mots qu'il m'envoyait à la figure, tous les regards sombres qu'il me lançait. C'était peut-être ça que je cherchais au fond? Une raison de plus de m'enfoncer? Couper d'ma vie tous les trucs qui pourraient m'aider à me relever éventuellement? Ça s'appelait du sabotage ça, Alexis. J'en avais jamais été adepte, en tout cas pas volontairement, mais là j'sentais que j'étais en train de devenir pro. Pas certaine que complètement sobre j'aurais osé prononcé 10% de ce que j'envoyais là à la figure de Ramsay par contre. Ça n'avait rien de brave tout ça. Heureusement, j'avais jamais prétendu l'être. J'lavais accusé d'avoir provoqué mon accident. Pour moi c'était logique non? Il avait fait une menace, j'essayais d'le contacter au moment de l'impact, c'était juste normal que ce soit de sa faute. Le fait que j'sois en retard ce soir là, que j'aie décidé de dépasser la limite de vitesse et que j'aie décidé de ne pas m'arrêter pour le contacter, ça n'avait rien à voir. C'était pas moi l'problème. C'était Ramsay. Sauf qu'il n'était pas réellement la source de ma colère, il se trouvait à être au mauvais moment, au mauvais endroit alors que j'avais besoin de quelqu'un sur qui me défouler. J'étais juste pas consciente de ça et j'étais déjà bien trop loin dans mes paroles pour reculer. Restait plus qu'à continuer de m'enflammer jusqu'à ce que je brûle en entier. « OUI J'TE TIENS POUR RESPONSABLE RAMSAY! » lui gueulai-je, confirmant bien ce qu'il pensait que j'étais en train de dire.  J'savais pas trop ce que j'allais regretter le plus, l'accuser de la sorte? J'pouvais même pas dire que c'était pas mon intention, mes mots étaient assez clairs. Ou bien envoyer balader la troupe? Parce que c'est ce que j'étais en train de faire là, j'étais en train de tout lâcher. Encore une fois, parce que c'était plus facile que de bosser en réadaptation pour me remettre sur pieds et pouvoir danser à nouveau. Ça me semblait impossible alors ouais, j'trouvais ça évident de tout plaquer comme j'le faisais là. J'avais p'tête lancé ma bouteille par terre, mais Ramsay lui donna un violent coup de pied en la faisant voler à travers la pièce. J'étais bien trop défoncée pour sursauter alors j'continuai simplement mon chemin, m'assurant de lui lancer une réplique bien cinglante au passage. J'm'attendais pas à ce qu'il agrippe mon poignet de la sorte et me regarde avec ces yeux là. Il me tira vers lui et je ne pus faire autrement que de soutenir son regard. Il était grand Ramsay, ça m'sautait aux yeux là alors qu'il était aussi près, mais j'comptais pas me laisser intimider. « Lâche moi. » lui dis-je bien sèchement. J'le laissai péter un peu son câble, puis il se décida à relâcher son emprise sur mon poignet. « Sinon quoi? Tu vas m'attraper l'autre poignet? » lui demandai-je en ne le lâchant pas du regard. Je posai mes deux mains sur ses épaules pour le faire reculer d'une petite poussée, j'le trouvais un peu trop près et comme il tentait de m'intimider avec sa carrure, j'voulais lui montrer que ça fonctionnait pas . « Fuck you Ramsay. » lui envoyai-je en même temps que la poussée, c'était bien senti.



@Ramsay Lockwood

Alexis, elle dépassait les limites, à chacune de ses phrases, elle franchissait un point de non retour et j'pouvais pas m'empêcher de plonger avec elle. Elle m'avait fait monter les nerfs, j'avais contracté chaque muscle de mon corps, les poings étaient serrés, la mâchoire contractée. J'sais pas ce qu'elle cherchait au juste. J'arrivais pas vraiment à la suivre. Jusqu'à ce que je comprenne qu'elle me tenait responsable de son accident. C'était clairement la goutte d'eau en trop. Elle était arrivée à tel stade de déni qu'elle rejetais lâchement la faute sur moi. Et ça, j'pouvais pas laisser passer. L'injustice, les fausses accusations, ça me faisait vriller. Elle hurla dans le studio et j'tardais pas à répliquer. Presque dans la seconde. "T'ES ENCORE PLUS TIMBRÉE QUE J'LE PENSAIS ALEXIS. T'AS QUOI DANS LE CRÂNE POUR M'ACCUSER D'UN TRUC PAREIL?" J'marquais une pause, enfonçant mon poing serré dans ma propre paume, comme pour tenter de canaliser la colère. "PUTAIN MAIS J'ÉTAIS DANS TA VOITURE CE SOIR LÀ? C'EST MOI QUI CONDUISAIS? ARRÊTE DE RACONTER DES CONNERIES BORDEL! OUVRE LES YEUX. TU T'ES PLANTÉE, TOUTE SEULE, COMME UNE GRANDE." J'avais absolument plus rien contrôlé et comme pour extériorisé ma colère, j'avais shooté violemment dans la bouteille de vodka tombée au sol un peu plus tôt. Il y avait d'l'alcool partout sur le parquet. Chacun de nos mots claquaient dans le silence. Alexis avait finit par prendre le chemin d'la sortie, lâchant encore des mots qui m'avait fait vriller. J'l'avais attrapé par le poignet, pour le retenir et qu'elle me fasse face. J'ignorais sa demande d'la lâcher. C'est moi qui déciderais quand j'la libérerais. J'me voulais menaçant. J'voulais m'imposer physiquement, la surplomber d'mes épaules pour qu'elle arrête de s'enfoncer. Mais elle lâchait pas. Et là, le problème, c'est que j'allais pas lâcher non plus. C'était une escalade de violence. Verbal avant tout. Elle me défiait encore. J'secouais la tête, toujours un air de rage sur le visage. "Joue pas à ça avec moi Silveira. J'te promets, joue pas." Je détestais celui ce que j'étais à ce moment là. Mais Alexis m'y avait conduit, et j'pouvais plus reculer. Alexis, elle posa deux mains sur mes clavicules et me repoussa. Me disant au passage d'aller me faire foutre. OH. PUTAIN. Elle jouait avec mes nerfs là. J'allais pas la frapper, incapable de lever la main sur qui que ce soit. Mais j'me avançais à nouveau vers elle. J'saisissais son épaule, plantant mon regard dans le sien. "M'oblige pas pas à ça Alexis. T'es pas sur le bon terrain là." A mon tour, j'la repoussais, et je m'éloignais. Fallait briser cette proximité malsaine entre nous. Mes yeux se posaient sur la bouteille de vodka et j'la saisissais pour la balancer de toutes mes forces contre un des miroirs de ce studio qui n'avait plus rien d'un studio de danse. "PUTAIN" que j'hurlais. Le miroir se brisa. J'me retournais vers Alexis. "Putain, tu me rends fou avec tes accusations là." Fallait que j'arrive à me ressaisir. Alexis ne semblait pas capable de se calmer. Il fallait que ça s'arrête. "Casse toi, Alexis, casse toi, j'veux plus jamais te voir." Ma voix, elle était redevenue étrangement calme. C'était même plus des menaces là, c'était un cri de désespoir. Avant que tout sombre.

Alexis & Ramsay

J'allais trop loin. J'le savais, j'étais pas complètement conne non plus, mais j'étais incapable de m'arrêter. Incapable de contrôler les mots qui sortaient de ma bouche, de contrôler mes gestes qui indiquaient ma colère. Comme si quelqu'un d'autre avait pris possession d'mon corps. J'pouvais blâmer l'alcool, la drogue, le désespoir. La vérité, c'est que cette colère elle dormait au fond de moi depuis un moment et c'était qu'une question de temps avant qu'elle n'éclate. Ramsay, il était juste un dommage collatéral sur ma pente de destruction. Je gueulais malgré moi, mais ça me libérait d'le faire. C'qui me libérait pas par contre, c'était le poid de mes actions qui s'accumulait déjà sur mes épaules. Le réveil, il serait horrible. J'étais même pas certaine que j'avais envie d'm'y rendre d'ailleurs. Ramsay il me qualifia de timbrée, mais pas comme si c'était une information nouvelle, plutôt comme s'il l'avait toujours pensé. Je mis mes deux mains sur mes tempes en relevant un peu la tête, faisant quelques pas à gauche, puis à droite. Bordel, il me rendait folle à crier comme ça, mais j'criais moi aussi. '' Oui c'est ça j'suis COMPLÈTEMENT TIMBRÉE LOCKWOOD. UNE VRAIE FOLLE. '' lui criai-je en lâchant un rire ironique en même temps. J'avais probablement l'air en ce moment, mais j'en avais rien à foutre. Les deux on avait pas l'air biens à se hurler dessus comme ça. On s'renvoyait la balle sans cesse, allant toujours un peu plus loin. J'le blâmais, j'lui avais bien dit. Ramsay, il gueulait encore, me disant que je m'étais plantée toute seule comme une grande. J'lendurais plus et je voulais juste me casser de là, mais pas sans lui passer des derniers commentaires. Ça semblait faire son effet parce que Ramsay, il me pris par le poignet. Ça m'pris par surprise, j'vais pas mentir. Je ne m'attendais pas à ce que ça devienne physique. Il était imposant le Lockwood, il était grand et costaud et avec son petit jeu là, il tentait de m'impressionner, de me faire peur de me faire regretter mes paroles. J'voulais pas me laisser faire. J'le poussais à bout, mais il avait fait le premier pas en m'empoignant d'la sorte. '' J'te trouve pas menaçant Lockwood, arrête ton jeu et recule. '' lui dis-je en mettant bien l'accent sur le mot recule. Juste avant de lui donner une petite poussée. Parce que ouais, j'le trouvais trop près et même si j'allais pas l'admettre à voix haute, il était plutôt menaçant Ramsay en fait. Il revint bien vite à la charge en s'approchant à nouveau et en me saisissant par l'épaule. Mes yeux à moitié ouverts se plantèrent dans les siens, même pas consciente que je tremblais. J'tremblais pas de peur, j'crois, plutôt d'adrénaline. Comme si mon corps s'était pris une bonne décharge dès que ça avait commencé à être plus physique. '' J't'oblige à rien, tu fais ça tout seul. Comme un grand. '' lui répliquai-je en reprenant ses mots sur un ton calme, mais rempli de rage. J'étais fière là. En guise de réponse, Ramsay il me poussa à son tour et il péta un cable.  J'vais pas mentir, vu comme il hurla, ça me fit sursauter. Ça et la bouteille qui éclata le miroir. '' ET C'EST MOI QUE TU TRAITES DE FOLLE?'' ressentis-je le besoin d'ajouter. J'sentais mes yeux s'embuer alors qu'il m'disait de me casser, mais c'était pas le moment de craquer, Ramsay il allait pas gagner. Encore juste un p'tit peu. '' J'avais pas l'intention d'remettre les pieds ici. '' lui lâchai-je avec un doigt d'honneur. Je m'arrêtai dans le cadre de porte pour le regarder, pas d'un regard doux non, d'un regard rempli d'amertume. '' Tu m'crois timbrée Ramsay? T'as aucune idée à quel point. '' lui dis-je simplement en m'éloignant. Bah ouais il veut m'insulter? On va lui donner raison à ce con! T'façon tant qu'à être au fond du baril, autant y rester. Je marchai dans le couloir qui menait à la sortie, mais aussi au bureau de Ramsay. Son joli bureau vitré. J'attrapai le premier truc qui me tomba sous la main, un p'tit trophé posé juste là. J'pris un élan et toute ma rage qui dormait encore en moi et fit traverser le trophée - et ma main du même coup - directement à travers la vitre qui éclata en morceaux. J'le lâchai par terre parmi la vitre cassée, laissant des traces de sang sur le plancher blanc. J'sentais rien, j'étais trop prise dans mes émotions là. J'vis Ramsay au bout du couloir bouillir encore plus. J'lui fis un petit signe avec mon index et mon majeur au niveau de mon front (en mode oui capitaine) et j'me cassai comme il me l'avait si gentiment demandé. On avait fait un sacré grabuge, mais comme ça, c'était moi qui avait le dernier mot, pas lui. Pas que ça m'aide à me sentir mieux. À peine sortie du studio, j'sentais déjà la culpabilité m'envahir et l'adrénaline redescendre. Bordel, qu'est-ce que j'avais foutu?

@Ramsay Lockwood

La rage était montée. Beaucoup trop haut. Ni Alexis ni moi ne pouvions la rattraper. C'était impossible à ce stade. J'étais parti trop loin, et j'avais absolument aucune résistance pour me calmer. Ses accusations là, à me dire que j'étais le responsable de son accident de voiture, ça m'avait flingué. C'était pas possible d'accepter un tel truc. Même venant d'Alexis, même si elle était défoncée. J'lui pardonnerais jamais d'avoir pu penser un truc pareil. Parce que dans ses yeux là, à ce moment là, elle semblait tellement convaincue de ce qu'elle avançait. Elle m'accusait d'avoir fait foirer sa vie. C'était juste pas possible. Pas entendable. Et j'avais rien pu réfréner. Je m'étais mis à hurler, au même titre qu'Alexis et on était instoppable. On en était arrivé à se faire face, le regard bien planté dans celui de l'autre. On allait pas en venir au main. C'était pas dans mon tempérament. Jamais j'voudrais lever la main sur qui que ce soit. C'était pas noble. Mais on s'était poussé. Bousculé. Et c'était déjà trop. Tout ce qu'on faisait, c'était que d'la provocation, pour pousser l'autre dans ses retranchements. C'était à celui qui irait le plus loin. Après l'avoir moi même prise par l'épaule pour la faire reculer, en écoutant ses mots. "Comme un grand." C'était encore d'la pure provocation. Elle était terrible Alexis dans ces moments là. Elle allait toujours un peu plus loin. Alors j'avais reculé, mettant d'la distance. Et cette bouteille que j'balançais contre un miroir, en hurlant, c'était pour faire extérioriser toute la rage que j'avais. La rage d'être dans un état de colère telle que j'contrôlais plus rien. La rage aussi d'voir que j'pouvais être capable de pousser Alexis. La rage d'avoir franchit cette barrière du physique. La rage d'me reconnaître là, à cet instant, dans les traits de mon père. J'avais envie que tout s'arrête. Alexis, elle hurla encore une fois. J'me retournais, répliquant à cette provocation. "C'EST ENTIÈREMENT D'TA FAUTE SI J'SUIS COMME ÇA PUTAIN." Et puis, j'avais plus supporté. J'en voulais pas une seconde de plus de ce déversement de violence verbale et partiellement physique. C'était pas possible. J'lui avais simplement dit d'se barrer. J'remarquais même pas que ses yeux étaient embués. J'la regardais pas. J'voulais plus la regarder. "Parfait. Bon débarras. Ici, c'est pour les vraies danseuses." C'était simplement pour la provoquer encore plus, piqué à vif par son doigt d'honneur. J'tenais pas en place, mes poings serrés, j'commençais à faire les cents pas, pour tenter de retrouver une petite once de calme. J'répondais pas à ses mots, la laissant quitter le studio. Je tentais de respirer, calmement, mais c'était impossible. Mon coeur il battait tellement fort que j'l'entendais cogner contre mes tympans. La mâchoire serrée, toujours en mouvement, j'attendais d'entendre la porte de bâtiment claqué. Mais au lieu de ça, c'est le son d'un éclat de verre, de millions d'éclats de verre qui me parvenait. J'levais la tête, fronçant des sourcils. J'me mettais dans l'encadrement d'la porte pour assister à la scène. Alexis, la main ensanglantée, le trophée en bronze qui gisait au sol parmi les restes de la vitre de mon bureau. J'secouais la tête, lentement, très lentement, pour tenter de contenir ma rage. Son p'tit geste là, de son index et d'son majeur contre sa tempe, il était à l'image de tout ce qu'on avait vécu jusqu'à présent : d'la putain de provocation. Alors j'me mettais à l'applaudir. Lentement, faisant frapper bien fort mes deux paumes l'une contre l'autre. C'était des applaudissements qui disaient : bien jouer ma grande, tu viens vraiment de tout faire foirer et jamais il n'y aura de retour en arrière. Alexis quitta l'école de danse. Me laissant entouré de ce chaos. Putain. Quelle soirée de merde. J'avais juste pas envie de rester là. Mais j'pouvais pas laisser ça comme ça. Demain, comme tous les lundis, des élèves de l'école seraient là. Et ce qui venait d'se passer au creux de la nuit, ça devait pas se savoir. Alors j'm'essayais contre l'un des murs du studio, portant ma main à mon front. Tentant de descendre en pression avant d'attaquer le camouflage de cette soirée violente. A chaque fois qu'Alexis était dans mon cercle vital, c'était explosif. Et j'me faisais une promesse: de ne plus jamais la revoir. J'en avais assez vu d'la Silveira.

fin.