what a shame to leave me all alone (maïleen)

Sa main s’était pourtant accrochée à celle de son amie de manière si ferme, comme si sa vie en dépendait. Son amie aurait dû en comprendre que c’était un peu le cas. Les endroits clos, le sentiment d’être coincée, Nova détestait ça. Elle avait le sentiment d’étouffer, de se noyer debout. Alors quand la main de son amie avait glissé pour s’échapper de l’emprise de la rousse, pour courir plus vite et rire plus fort dans ce labyrinthe de miroirs, Nova s’était retrouvée complètement seule, n’entendant que l’écho des rires de ses copines qui auraient pu être dans n’importe quelle direction. « Merci de m’attendre, vraiment ! » Râla-t-elle. La jeune femme posa une main devant elle, pour avancer sans se prendre un miroir en pleine face. À un moment, réalisant qu’elle tournait en rond, elle s’arrêta. Son cœur battait la chamade. Elle posa d’ailleurs une main contre sa poitrine, comme si sa paume avait le pouvoir de calmer le jeu. De faire disparaître le jeu. Ce stupide de jeu de se retrouver emprisonnée, entourée de centaine de reflets d’elle-même. Comme si Nova avait réellement besoin de se voir encore et encore, son portrait se décuplant de droite à gauche, en représentations saccadées de celle qu’elle n’était pas. Rendu là, elle n’aurait même pas été étonnée de voir ses clones bouger tous différemment, dans une danse schizophrénique pour mieux lui rappeler qu’elle avait porté trop de masques dans sa vie, à tel point que le véritable visage lui était inconnu. Vous souvenez-vous de ce mini-jeu, dans Mario Party, dans lequel on doit repérer le véritable adversaire, celui qui mène le groupe alors que ses répliques imitent ses moindres gestes avec un quart de seconde d’écart ? L’écart entre Nova et ses facettes s’était à ce point rétrécit qu’on ne pouvait gagner que par un coup de chance. C’est l’analyse qu’elle fit d’elle-même, du moins, alors qu’elle contemplait avec dégoût ses innombrables reflets qui resserraient l’étau. Était-ce le labyrinthe de miroirs qui se refermait contre elle, ou était l’espace dans ses poumons qui n’accueillaient plus autant d’air ? Sa tête se tourna vivement vers la droite alors qu’elle entendit des pas. « Clary ? » Demanda-t-elle nerveusement, espérant que son amie ressurgisse pour la sauver. Elle était toujours la demoiselle en détresse, Nova.

Aujourd'hui tu avais décidé de faire un tour à la fête foraine. Tu n'avais encore jamais été faire un tour depuis que tu étais à Bowen. Nous étions samedi et tu n'avais pas cours. Tu avais décidé d'y aller seule. C'est pas grave t'allais t'amuser quand même. Tu décidas d'y aller après manger, en début d'après midi. Une fois ton repas pris, un rapide fast food, tu sortis de l'argent pour pouvoir payer les manèges et de quoi manger au goûter et tu te mis en route. Qu'est ce que tu allais bien pouvoir faire comme attraction pour commencer...peut être pas une trop grande attraction pour commencer tu venais tout juste de terminer de manger. Peut être un train fantôme. En arrivant à la fête foraine tu regardas le plan. Il n'y avait pas non plus une tonne d'attractions comme dans les parc d'attractions. Nous n'étions pas aux Etats Unis. Tu te demandai s'il y avait un parc d'attraction en Australie. Sûrement oui mais tu n'en avais pas encore entendu parler. T'aimais bien les fête foraines c'était beaucoup moins grand et en une journée on avait fait le tour voir même en quelques heures dépendant de ce que l'on souhaitait faire comme attractions. Au contraire des parc d'attractions où on devait prendre une journée ou deux pour bien profiter, acheter des goodies et faire toutes les attractions voir même si on s’intéressaient aux mascottes. Toi t'avais jamais vraiment aimé les mascottes dans les parcs d'attractions. Elles te faisaient plus peur qu'autre chose. En regardant sur le plan tu décidas de faire le train fantôme. On va voir s'il faisait vraiment peur. Tu payas l'attraction et fit la queue. Tu devais attendre bien une trentaine de minutes. Bon c'était peu comparé aux attractions dans les grands parcs où on pouvait attendre bien une heure minimum pour certaines attractions. Tu décidas de faire un tour sur les réseaux sociaux en attendant. Tu vis que tu avais eu quelques abonnés sur ton compte instagram passant à 100 abonnés. Tu t'en foutais un peu du nombre d'abonnés, certains, étaient à la recherche aux likes. Beaucoup même. Mais pas toi. Tu aimais bien parler de ta vie de tous les jours à des inconnus. Après tu ne mettais pas de photos trop personnelles on ne savait jamais si tu pouvais tomber sur des pervers. Une fois les portes passées tu t'asseyais dans le wagon. Quelques secondes d'attentes et le train partit.

La première attraction ne faisait vraiment pas peur. C'était vraiment une attraction pour enfants. C'était de la rigolade comparé à ce que tu devais faire comme vidéos pour les cours. Même si dans vos films il n'y avait pas de fantômes, de vampires ou de squelettes. C'était plus un mélange d'horreur et de policier. Il y avait plutôt du gore dans vos vidéos. Et tu n'aimais pas vraiment quand il y avait trop de sang. Pourquoi tu jouais tout le temps le rôle de la victime ! T'aimerais bien pour une fois jouer le rôle de l'assassin. Mais bon pas pour le moment apparemment. Une fois sortie de l'attraction tu décidas d'aller dans le labyrinthe aux miroirs. Allais-tu sortir rapidement ? Peut être peut être pas. Du moment que tu ne restais pas une heure dans l'attraction à un moment tu allais t'énerver. Tu entres dans l'attraction après avoir fait une petite queue et marche pendant cinq minute. Au bout d'un moment tu entendis une voix féminine appelant une Clary. Tu ne connaissais pas de Clary. Tu t'approchas de la voix et manqua de te cogner à une jeune femme. "Bonjour vous cherchez quelqu'un ? Une amie à vous je pense."

Si elle avait su que ce labyrinthe aux miroirs la piégerait de cette manière, si elle avait su qu’elle se sentirait autant coincée avec elle-même, Nova aurait passé son tour. Quitte à se retrouver complètement seule, aussi bien être seule avec des fantômes – c’est-à-dire que ce train fantôme, dans lequel la femme qu’elle rencontrerait dans quelques minutes s’était trouvée un peu plus tôt, l’aurait bien plus tentée. Malheureusement, Nova avait suivi ses copines plutôt que de suivre son cœur. Elle ne suivait que très rarement son cœur, Nova, raison pour laquelle elle finissait la plupart de ses soirées dans les bras d’hommes qui ne lui procuraient aucun plaisir, qu’ils le veuillent ou non. Également la raison pour laquelle elle terminait ces mêmes nuits à pleurer cette vie qu’elle menait sans trop de conviction. Les pas se rapprochèrent de plus en plus et la rouquine se permit d’appeler le nom de son amie Clary à voix haute. Elle était persuadée que c’était elle qui tentait vainement de revenir sur ses pas pour la chercher, pour la sauver. Ce ne fut toutefois pas Clary qui apparut dans quelques miroirs jusqu’à ce que Nova pose ses yeux sur la véritable silhouette, et pas que ses nombreux reflets. Elle se trouva face à face avec une jeune femme au style bien différent du sien, mais qui l’hypnotisa d’une certaine façon. Ou alors était-ce le fait qu’elle pouvait enfin regarder quelqu’un d’autre que sa propre personne, à travers tous ces miroirs. La jeune femme lui demanda si elle cherchait quelqu’un, supposant que cette Clary était une amie à elle. Nova soupira, râla presque, en lâchant : « Non, je m’en fous d’elle. » Et on aurait pu ajouter un s à elle, parce que Nova allait se montrer rancunière envers chacune de ses copines l’ayant traînée jusqu’ici pour ensuite la laisser derrière. Certes, elles étaient probablement à l’extérieur en train de l’attendre, ne se doutant pas que Nova était perdue et terrifiée. Pour le moment ça ne pesait rien dans la balance. La rousse tenta de garder sa contenance, en vain, quand elle ajouta : « Je veux juste sortir d’ici … » Elle jeta un coup d’œil aux miroirs qui les entouraient toutes les deux. « Tu connais bien le chemin, peut-être ? » Demanda-t-elle, s’accrochant déjà à l’aide de cette demoiselle qui ne saurait peut-être même pas lui montrer la voie.

La jeune femme qui se trouvait devant toi soupira lorsque tu lui demanda si elle cherchait une amie à elle. Elle te répondit par la négative en te disant qu'elle s'en fichait de cette Clary. Oh. La jeune femme avait du venir avec des amies, pas toute seule si elle avait prononcé un prénom. Il ne devait pas s'agir d'une inconnue pour elle. Peut-être qu'elle s'était disputée avec son amie. Mais tu ne voulais pas entrer dans l'embrouille après tout tu ne connaissais pas la personne qui se trouvait devant toi. Tu observais la couleur de cheveux de la jeune femme. Tu trouvais ses cheveux magnifiques. Tu pensais alors à Juliette. Tu adorais vraiment cette couleur de cheveux, le roux. Tu n'avais jamais pensé à tester cette couleur sur toi. Tu ne penses pas du tout que cette couleur t'irais. Tu étais plutôt couleurs assez flashy ou étranges comme le violet ou le rose, qui était ta couleur préférée. Tu avais déjà testé le blond clair mais tu n'étais pas resté avec cette couleur bien longtemps. Pauvres cheveux ils devaient être bien abîmés. Tu te demandai si la couleur de cheveux de la jeune femme était naturelle ou s'il s'agissait d'une coloration. Tu ne reparlais plus de cette Clary. Tu voyais bien que la jeune femme était en colère après elle. On ne parlait pas comme ça d'une amie normalement. A moins d'avoir eu une dispute il y a peu. L'inconnue se trouvant devant toi souhaitait sortir d'ici. Tu voyais bien qu'elle n'était pas du tout à l'aise. Elle était peut être claustrophobe. Si c'était le cas elle devait donc sortir rapidement avant qu'elle ne fasse une crise d'angoisse. Tu n'avais jamais vu de personne faisant de crise d'angoisse. Tu ne savais pas trop réagir à part dire à la personne de bien respirer. Tu sais que la respiration était importante. Penser à autre chose par exemple. La jeune femme regardait les miroirs tout autour. Elle te demandait si tu connaissais bien le chemin. Pas du tout il faut dire que tu as marché un peu au hasard et tu t'étais retrouvée devant la jeune femme. Mais tu n'osais pas trop lui avouer. "Oui bien sur" répondis-tu avec un grand sourire. Bon allez en arrière non vu que pour sortir c'était derrière toi. Alors que tu étais en train d'avancer de quelques pas, tu te pris un miroir au visage, te cognant le nez. "Aie". Tu t'étais trompée. Bon l'endroit ne doit pas être très grand de toute façon. "Je pense qu'il faudrait utiliser nos mains pour nous aider. Je ne pense pas que la vue nous aidera. Imagine si un aveugle se retrouverai ici il n'aurait que le toucher pour s'aider". Tu espères vraiment que ça marchera. Tu commences à toucher les miroirs autour de toi. La jeune femme faisait-elle la même chose que toi ? Tu arrivais à avancer de quelques pas. C'était déjà ça. Tout en avançant tu questionnas la jeune femme. "Pas très sympa cette Clary de t'avoir laissée toute seule dans ce labyrinthe ! Tu as un problème avec ce genre d'endroit ? Si oui c'est vraiment salaud de t'avoir emmené ici. Au fait je m'appelle Maileen et toi ?" termines-tu en te tournant vers elle. Tu lui souris. "Ne t'inquiètes pas on arrivera à sortir d'ici rapidement."

Le regard de la jeune femme détaillait discrètement Nova, mais cette dernière remarqua tout de même les yeux allant de son visage à ses cheveux. Elle ne s’en formalisa pas, elle avait l’habitude que sa crinière de feu attire l’attention. Il ne faudrait pas que cet examen visuel s’allonge trop toutefois, car alors Nova deviendrait trop consciente de sa propre personne et elle se demanderait alors si elle était assez jolie, assez bien maquillée, assez bien coiffée pour être scrutée de la sorte. Il n’y avait rien de pire que de devenir autant self-conscious quand on est une personne qui a du mal à se regarder dans le miroir. Parlant de miroirs, ceux-là aussi étaient angoissants. Bien plus angoissants encore que le regard de la jeune femme aux cheveux roses. Elle était trop belle, trop douce, pour que Nova se sente menacée d’une quelconque façon. La thanatologue ajouta finalement que tout ce qu’elle désirait, c’était de sortir de ce fichu labyrinthe qui n’était finalement générateur d’aucun plaisir. Pas pour elle, du moins. Il faut dire, elle trouvait rarement le plaisir aux mêmes endroits que les autres. Qui d’autre qu’elle ressentirait une satisfaction à l’idée de passer deux heures à maquiller un mort ? Nova demanda à son interlocutrice si elle connaissait le chemin de la sortie, et lorsqu’elle lui répondit à l’affirmative, la rouquine poussa un soupir de soulagement très évocateur. Elle afficha un grand sourire, ce qui changeait enfin de son air renfrogné. « Thank God. » Même si Dieu n’avait rien à voir là-dedans, et que Nova ne voulait plus rien savoir de Dieu, à force de se faire répéter par sa mère que cet être suprême n’aurait jamais fait d’erreur en la créant. L’erreur de lui faire aimer les femmes. « Ça ne te dérange pas si je te suis, alors ? Autrement je sens que je resterai coincée ici jusqu’à ce qu’un employé fasse sa tournée avant la fermeture. Et j’veux même pas songer à l’éventualité qu’ils ne fassent même pas tout le chemin du labyrinthe, pour vérifier s’il reste des gens à l’intérieur … » Lorsqu’elle était nerveuse, Nova vomissait des mots. Peu importe lesquels. Encore heureux que ceux-là avaient du sens dans les circonstances. La rousse suivit donc sa sauveuse qui, contrairement aux attentes élevées, se cogna le nez contre un miroir plus près qu’anticipé. Nova fronça les sourcils en l’entendant lui dire qu’elles allaient devoir utiliser leurs mains pour s’aider, sans se fier à leur vue. « Tu ne disais pas connaître le chemin par cœur ? » Demanda Nova dans une surprise mêlée au reproche. Puis, quand elle lui donna l’exemple des aveugles, la rouquine hocha la tête, prit une grande inspiration, et ferma les yeux. Au moins comme ça, elle n’aurait pas besoin de croiser son regard à répétition dans les miroirs. Elle n’aurait pas besoin de se regarder pour retrouver son chemin – ce qui n’aurait jamais fonctionné, dans un labyrinthe de miroirs comme dans la vie réelle. Alors que Nova marchait à tâtons, ses mains devant elle évitant les obstacles vitrés, la jeune femme parla de Clary. Elle avait enregistré le prénom. « Elle devait me tenir la main jusqu’à la sortie. Elle ne l’a pas fait. Et ici c’est droite, gauche, gauche, droite, j’me suis encore plus enfoncée en voulant les rattraper … » Expliqua-t-elle d’une petite voix. « Nova. » Répondit-elle à la question renvoyée par son interlocutrice, qui tenta alors de la rassurer. « Merci, Maïleen. Toi t’es sympa. »

Lorsque la jeune femme t'avais demandé si tu connaissais la sortie du labyrinthe de miroir, tu avais répondu par l'affirmative. Alors que tu ne connaissais pas du tout le chemin pour sortir. Il faut dire que tu allais un peu au hasard et puis au bout d'un moment tu arrivais à sortir sur un coup de chance. La plupart du temps tu ne restais pas bien longtemps dans ce genre d'endroit. Il fallait dire que ce n'était pas vraiment un lieu amusant, où on pouvait se cogner un peu partout à des miroirs. Tu t'en voulais d'avoir mentis à la jeune femme. En plus tu voyais bien qu'elle était rassurée en affichant un beau sourire sur son visage. Tu allais la décevoir...Tu n'aimais pas mentir aux autres aussi bien à des inconnus qu'a tes proches. Elle t'avais demandé si cela ne te dérangeai pas si elle te suivais. Tu secouas la tête. Pas du tout elle ne te dérangeai pas du tout. Tu n'allais pas la laisser toute seule dans cet endroit alors que tu voyais bien qu'elle n'était pas du tout à l'aise, pas comme ses soit disant "amies". "Non on évitera d'attendre un employé à la fin de la journée, je te rassure que moi non plus je n'aimerai pas voir tous ces miroirs autour de moi.". Tu savais très bien qu'ils allaient faire le tour du labyrinthe au pire des cas. Même si tu avais déjà entendu des personnes se faisant enfermer dans des parcs. Tu n'aimerai vraiment pas rester enfermer dans un labyrinthe de miroirs, c'était assez flippant. Alors que tu avançais, un peu au hasard, tu te cognas a un moment à un des miroirs. Tu lui proposa de faire comme les aveugles et d'avancer à l'aide des mains. La jeune femme remarquas que tu avais mentis. "Je suis vraiment désolé en fait je ne le connais pas...a vrai dire quand je vais dans ce genre d'endroit, je fais un peu au pif pour sortir...mais ne t'inquiète pas je sais qu'on arrivera à sortir bientôt". Tu commenças alors à fermer les yeux. Tout comme la jeune femme, tu l'espérais. Elle ne paraissait pas aimer se voir dans les nombreux miroirs apparemment. Tu lui parlas ensuite de Clary, sa soit disant amie. La rouquine te dit que celle-ci devait lui tenir la main jusqu'à la sortie. Elle continua qu'en essayant de les rattraper, elle s'était perdue dans le labyrinthe. C'était vraiment facile de se perdre quand on n'était pas habitué à ce genre d'endroit. Tu appris alors son prénom. Nova. Ce n'était pas du tout un prénom courant. "J'aime bien c'est sympa. C'est la première fois que j'entend ce prénom, il n'est pas très courant." Il était même plus court que le tien. Nova te remercia alors, en te disant que tu étais sympathique. Tu rougis légèrement. "Hum oh heu merci...il faut dire que j'ai pas trop de mal à être proche des gens, je suis assez sociable. Elles sont vraiment pas sympa tes copines. Si elles seront dehors et qu'il s'agit d'une mauvaise blague, on leur bottera les fesses.". Tu arrivais à avancer, sans te cogner. Allez allez, tu entendais des voix venant de l'extérieur, vous étiez bientôt proches.

Elle te disait qu’elle non plus, n’aimerait pas voir tous ces miroirs autour d’elle. Avait-elle remarqué le trouble de Nova à chaque fois qu’elle croisait son propre regard dans les nombreux reflets de celui-ci ? Avait-elle remarqué que si elle paniquait autant, c’était à la fois parce qu’elle perdue, à la fois parce qu’elle savait bien trop où elle était, c’est-à-dire dans le mensonge de l’image qu’elle renvoyait partout autour d’elle ? Et surtout, pourquoi Maïleen partageait-elle ce malaise d’avoir ces miroirs autour d’elle ? Elle semblait si affirmée, dans son style un peu décalé qui plaisait étrangement à Nova. Nova qui n’avait que sa longue crinière de feu pour se distinguer et encore, elle n’était pas la seule rouquine de la ville. « Ah bon ? Pourquoi tu n’aimes pas ça, toi non plus ? » Demanda-t-elle, réellement intriguée. Toutes ses amies, un peu plus tôt, ne semblaient pas avoir le moindre problème à l’idée d’être entourée d’un tas de versions identiques d’elles-mêmes. Il faut dire qu’elles avaient plutôt confiances en elle, aussi. Et avec raison. Elles étaient de magnifiques femmes. Et elles ne se mentaient pas à elles-mêmes en prétendant être quelqu’un d’autre. Du moins, de ce qu’en savait Nova. Finalement, l’idée de Maïleen d’agir comme des personnes aveugles sembla inspirer la thanatologue, puisque cette dernière ferma les yeux afin de continuer à avancer dans ce labyrinthe maudit. Ça lui semblait la seule chose à faire à présent, puisque la demoiselle admettait avoir menti à propos de sa connaissance de l’endroit. Elle revenait au point de départ de son problème mais, au moins, elle n’était plus seule. Dans un sens, ça la réconfortait. « Parfois mon esprit part un peu en vrille et là en ce moment, j’m’imagine que je me trouve dans un labyrinthe qui au fond n’a aucune issue, que c’est un piège, qu’on sortira jamais ici et que … » Elle s’arrêta. Elle s’emportait, elle déraillait complètement. Elle prit une grande inspiration, puis expira. « Nevermind. J’deviens cray-cray. » Ça lui arrivait, souvent. C’était moins plaisant quand ça se passait devant des inconnus qui n’avaient jamais eu à faire à elle. Nova se concentra plutôt sur le racontage du récit de comment son amie en était venue à la laisser derrière, seule. Puis, elle se présenta à Maïleen à son tour. Elle esquissa un sourire, les paupières toujours closes, face au compliment. « Merci. J’aime bien aussi. Mes parents ont fait un bon coup là-dessus. » Son sourire s’élargit juste un peu plus, même si son interlocutrice ne pouvait pas le voir. Ce fut au tour de la rouquine de complimenter sa sauveuse, quant à sa gentillesse. Elle rit à ses paroles. « Je me venge généralement plus sournoisement que ça. » Avoua-t-elle-même si ce n’était peut-être pas une bonne chose à admettre. Nova entendit alors des voix qui émanaient de l’extérieur. « Ça sent le popcorn au caramel. J’ai jamais autant voulu du popcorn au caramel que maintenant. » Parce que ça signifierait qu’elle serait sortie de là.