Whisper - Neven Monroe

Malgré le danger environnant, j'arrivais à apprécier la beauté de la jungle luxuriante qui nous entourait. Je ne pensais pas à tout ce qui pouvaient nous tomber dessus, elle si, et après quelques minutes elle me fit remonter en voiture pour continuer notre route. Ce fut tout un périple pour arriver à l'endroit qu'elle avait choisi pour passer la nuit, mais elle finit par s'arrêter enfin dans un endroit isolé et calme. C'était là que nous allions passer la nuit... Au milieu de nul part.

Depuis que le soleil s'était couché, il faisait beaucoup plus frais. J'avais mis toutes les couvertures que nous avions en préparant le lit à l'arrière de la voiture, mais je craignais que ce ne soit pas suffisant. Mes mains étaient froides et je tremblais alors même que j'étais à côté du feu qu'elle avait allumé à partir de quelques branches et d'un briquet. La nuit allait être longue... Très longue. Surtout que Lullaby était peu bavarde depuis que nous avions quitté l'hacienda de sa Nona, elle ne me laissait pas entrer dans sa bulle. Are you ok ? Lui demandais-je en ouvrant un fruit de la passion au couteau. Je n'avais pas très faim, je mangeais juste par gourmandise. Les fruits étaient ici vraiment délicieux. Reposant mes yeux sur la belle blonde, je l'encourageait à me parler, ou au moins à venir vers moi, mais Lullaby continuait d'évoluer autour de notre campement comme un chat sauvage. Nous n'étions pas pareil, nos parcours de vie avaient fait de nous deux personnes aux caractères diamétralement opposés... Et pour je ne sais quelle raison, nous étions incapable de rester loin de l'autre. C'était bien plus que la danse à présent

Avant qu'on ne quitte Bowen, tu m'as dit que tu te sentais seule, mais tu ne me laisses pas t'approcher. Dis-je en me levant avant de mettre mes mains dans mes poches pour me réchauffer. J'ai envie de pouvoir être là pour toi. Pour les bonnes choses, et les moins bonnes aussi. Je voulais savoir ce qui lui était arrivée dans ce bureau avec sa mère pour qu'elle prenne autant de distance. Un pas en avant, deux en arrière. Avançant vers elle, et utilisant le fait que j'étais un peu plus grand, je la bloqua contre la voiture. I know that I need to be less clingy, but you need to open up more if you want us to have a chance. I want us to have a chance Lully.

Ce n'était jamais facile de la faire parler. Lullaby s'était forgée une carapace épaisse et parfois j'avais l'impression qu'elle ne savais plus se montrer vulnérable. Même devant les personnes qui l'aimaient. Il y avait toujours une "bonne" excuse pour rester secrète, garder tout pour elle, mais je refusais à présent de la laisser filer aussi facilement qu'avant. Alors même si ce qu'elle pouvait m'avouer me dépassait et était hors de ma portée de compréhension, je la forçais à ouvrir les portes de ses problèmes. Et ce qu'elle m'avoua me fit tiquer, car elle ne s'inquiétait pas que pour elle, il y avait un peu de nous... Et Alors que je sentais ses mains se balader sur mon corps - car oui, le sexe était pour elle le moyen de gérer son stress -, je pris sur moi pour lui répondre. On aura peur ensemble et on affrontera tout ce que ta famille enverra dans notre direction ensemble. J'ai pas l'air comme ça, mais... Elle réussit à m'enlever les mots de la bouche en me léchant les lèvres. Not fair. I'm talking. En me forçant à rester concentré, je réussis à reprendre le fil de ma pensée pour lui expliquer que je ne la lâcherais pas, famille diabolique derrière ou non, les obstacles étaient fais pour être surmontés. La conversation avait été abrégé par le comportement de Lullaby. Comment une petite femme à l'allure aussi douce pouvait être aussi piquante ? Elle m'allumait, sachant pertinemment que ses mains avaient le pouvoir de me faire arrêter de parler. La soulevant du sol, je la portais jusqu'au "lit" qui occupait l'arrière de la voiture, le seul coin de confort au milieu de la jungle. Son jean se retrouva par terre et prédateur je pris tout mon temps pour remonter sur elle en embrassant l'intérieur de sa cuisse, son ventre, sa poitrine généreuse, son cou offert et enfin ses lèvres. Sa peau frissonnait, de froid ou d'envie, je ne savais pas trop. Elle était offerte, à moitié nue, le tee shirt relevé pour exposer le maximum de peau. What do you want ? Mon érection était calée entre son bas ventre et moi, elle ne pouvait pas louper le fait que j'avais terriblement envie d'elle. J'avais juste envie de la titiller, de la priver jusqu'à ce qu'elle craque et me grimpe comme si c'était notre dernier jour sur terre...

J'y avais peut être été un peu fort, notre lit ne ressemblait plus à rien et il y avait quelques traces de mon passage sur le corps de Lully. J'avais du mal à redescendre après tout ce que je lui avais fait, mon cœur battait fort et mon corps était tout transpirant. Je m'étais montré sous un nouveau jour, plus dominant et vu comme elle me regardait à cet instant, j'avais du la surprendre. Ça va ? Finis-je par lui demander après un long silence.
La fraicheur de la nuit s'infiltrait déjà dans la voiture, alors je fermais tout avant de remonter une couverture sur nos corps nus. Viens là. Tu vas me tenir chaud. J'étais plus une bouillotte qu'elle, mais je n'étais pas contre un moment où elle se laissait à dormir contre moi. Je restais un mec doux, malgré ce que je venais de lui faire. D'ailleurs, si elle ne m'avait pas fait comprendre qu'elle avait aimé ce moment un peu plus brutal qu'à l'accoutumé, je crois que je me serais excusé pour tous les petits bleus que j'avais laissé sur mon chemin.

Une fois allongés l'un contre l'autre, les cheveux en pagaille, le lit de fortune en foutoir, je gardais le silence, j'avais aimé, j'aimais être là, et j'étais soulagée, plus légère et pleinement sereine. Je m'en foutais pas mal des bleus, des quelques traces de morsures, de fessée sur mon postérieur, j'avais adoré, c'était nouveau, et ça m'avait plu.

- Buenas noche papi. Lui dis-je en espagnol.

Fermant les yeux, enfermés dans notre cocon, je m'endormis sans problème, et rien ne se passa le matin. Rien de dramatique, pas de mecs armés aux fenêtres à attendre, rien que la jungle qui se réveillait, l'aube qui se levait, et nous qui nous nous habillions tranquillement, en buvant un café chaud grâce à une gourde spéciale.

Assise sur le rebord du coffre, je le regardais s'étirer, son dos parfaitement sculpté.

- Où tu vis maintenant ? Lui demandais-je.

Me rendant compte que je ne savais pas où il vivait depuis quelques mois, ni s'il avait encore ses faucons au final.

- Qui garde tes faucons ?

J'espérais qu'il ne me réponde pas : une ex, et je pensais à cette Ruby, qui tournait autour de lui, venant voir chaque show comme une droguée en manque, et qui touchait très souvent son bras en rigolant à tout ce qu'il disait. J'avais déjà vu son manège.

- Tu crois que je pourrais retravailler avec toi ?

La nuit, bien que courte, avait été très agréable. Je m'étais réveillé avec pleins de courbatures, mais avec Lullaby dans les bras et ça avait suffi pour me mettre de bonne humeur. C'était simple. Elle se leva pour faire le café et je sortis de quoi manger. Tout était posé sur le capot de la voiture, mais avant quoi que se soit, je devais m'étirer. Toutes mes articulations craquèrent une à une avant que je ne revienne me poser contre la voiture. Elle me questionnait et ça me fit sourire, parce que pour une fois c'était elle qui était curieuse.

J'ai fait construire un genre de loft à la volière. Je lui donnais quelques détails sur l'endroit où je vivais à présent, parce que j'avais pas mal bouger ces derniers mois et je ne m'étais installé là qu'il y a très peu de temps. Il y a tout juste assez de place pour Swiftie et moi. Plaisantais-je, même si ça n'était pas très loin de la vérité.

La question suivante, même si elle semblait désintéressée, ne l'était pas du tout. J'ai pris un jeune venu en PVT. Il reste pour quelques mois avant de repartir visiter le pays. Est ce que j'avais fait exprès d'accentuer le "il" ? Peut être un peu. Je voulais la rassurer qu'aucune autre femme n'avait réussi à trouver le chemin de ma volière. Parce qu'entre Jenny, Ruby, mais également Lily et Poppy... Il y avait eu beaucoup de femmes autour de moi. Tu le sais bien que tu auras toujours ta place à la volière.

Tu ne veux pas que je prenne un peu le volant, ça fait des heures que tu roules. Nous avions passé la frontière du Panama depuis un long moment, mais même si la route était meilleure, Lullaby ne me laissait toujours pas conduire. J'avais essayé de la convaincre plusieurs fois, mais elle avait refusé, sauf que maintenant je la voyais piquer du nez depuis quelques kilomètres. Arrête toi et je prends le relais. Je te réveillerais à la frontière avec le Costa Rica. Autant l'avion m'angoissait énormément, autant j'adorais les road trip. Celui ci était un peu particulier, mais je l'appréciais quand même.
J'attendis qu'elle éteigne le moteur et quand elle fit le tour de la voiture, je l'aida à bien s'installer avant de reprendre le volant et rejoindre la route. Après quelques kilomètres à peine, je vis qu'elle dormait et je posais ma main sur sa cuisse. La voiture avalait les kilomètres, je marmonnais les paroles des chansons qui passaient à la radio... Et au final la frontière apparut devant moi alors que le soleil s'était couché depuis plusieurs heures. J'étais HS et je réveilla Lully, parce qu'elle était la seule à gérer la langue locale. Ça te dérange si on fait un break avant de passer la frontière ?