Remembering all the times you fought with me I'm surprised it got so far | Becklia

Finir à l’hôpital ne faisait pas partie de mes plans de la journée, ni avoir cette douleur au poignet. J’aurais été heureux de finir avec quelques égratignures, mais un poignet cassé, c’est plus que ce que le client en demandait. Dans la voiture, nous sommes encore silencieux, comme s’il y avait un gouffre entre nous et ça me tue, elle est passé où notre complicité ? Nos rires et notre facilité à parler ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi il faut que ce soit aussi lourd et difficile à porter ? Pourquoi les sentiments s’y sont mêlés aussi ? Pourquoi mon coeur souffre comme ça, j’ai envie de voir l’étincelle dans ses yeux… Non, je ne devrais pas vouloir ça, parce que je ne veux pas qu’elle s’éteigne, je ne veux pas qu’elle perde sa joie de vivre. D’un sens, c’est mieux si elle ne m’aime pas au final, c’est mieux parce que je n’aurais pas besoin de lui dire que c’est impossible. Nous finissons le trajet dans un silence lourd, lourd de sens. La petite salle, la radio, nos gestes sont robotisés, on se parle à peine, se regardant à peine aussi. Les mots sont coincés quelque part dans ma gorge et je n’arrive pas à être aussi insouciant que normalement. Dans cette salle où elle m’annonce que j’allais devoir porter ce plâtre encore un mois, je sens qu’il se passera quelque chose, mais je ne sais pas quoi, ni comment, mais j’ai un pressentiment. Je l’interpelle et dans son regard, j’ai l’impression de lire l’espoir, mais je n’en suis pas certain. Elle répond, les yeux baissés de nouveau et elle continue de sortir ce dont elle a besoin avant de revenir face à moi pour commencer sa tâche. Je lui rend mon poignet gauche. Toujours silencieuse, elle commence son ouvrage jusqu’à ce qu’elle dise mon nom et je fixe mon regard au sien. Sentant mon coeur rater un battement, je l’écoute, hochant la tête doucement, je me doutais qu’elle avait été jalouse. Je ne dis rien, mon coeur s'emballe de plus belle, je sais maintenant ce qu’elle va dire et je ne sais pas quoi faire, comment réagir, je n’ai pas été préparer à tout ça. Je n’ai pas voulu tout ça, pourquoi ses yeux brillent de larmes maintenant ? C’est le choc quand elle lâche la bombe, je ne l’ai pas interrompu, la laissant dire tout ce qu’elle avait à dire, malgré cette larme qui roulait contre sa joue. De ma main valide, j’essuie la larme contre sa joue, l’écrasant de la pulpe de mon doigt. “Je ne sais pas qu’est-ce que tu as pu me faire, mais… ” J’inspire un bon coup, ne sachant pas comment formuler tout ce qui s’en vient, tout ce qui bouscule dans ma tête en même temps. “Je t’aime aussi Emi… ” Mais… le fameux mais qui n’a pas été dit, mais qu’on peut sentir dans le ton de ma voix, toujours ce fameux mais qui déchire le coeur. Je sens mon coeur qui se tord de douleur, la gorge qui se serre, les entrailles se transformer en plombs. “It’s not gonna work… ” J’ai envie de la tenir contre moi, de la serrer dans mes bras, mais j’en ai un qui ne peut pas bouger. “J’aurais voulu que ça se passe autrement… j’aurais voulu être cette personne que tu veux, celle dont tu as besoin, mais je ne le suis pas, je ne suis pas cette personne.Tu mérites d’être la première, la seule, tu mérites d’avoir tout et je ne peux pas te le donner. Parce que…” Je n’ai pas le choix de lui dire la vérité, je ne peux pas lui mentir, parce que je l’aime et que je la respecte trop malgré tout, malgré cette situation. Je baisse les yeux, laissant sa joue doucement. “Je me suis rendu compte que j’étais aussi amoureux de Stacy… Je ne peux pas te jouer dans le dos ou profiter de toi… Je suis sincèrement désolé Emilia…” Je sens que l’émotion monte, que les larmes montent aussi, mais je tente de les garder pour moi. Je me sens terriblement mal en ce moment, je crois que j’aimerais qu’on m’arrache le coeur pour ne plus rien ressentir du tout.

Tu le savais qu'aujourd'hui allait être une des dernières que tu verrais Beck, une des dernières journées que tu peux passer avec lui et tu aurais aimé qu'elle se passe autrement plutôt que sous ce silence pesant, un peu comme ci l'un comme l'autre avait conscience de ce qui allait devenir de vous deux. D'ailleurs il n'y a jamais vraiment eu de vous deux, vous étiez amis c'est tout rien de plus, même si tu as fini par développer des sentiments que tu n'aurais jamais voulu avoir pour ne pas te retrouver dans cette souffrance intérieure. Tout ça a cause d'un garçon qui ne veut pas de l'amour. Lui faisant donc son plâtre tu réfléchis à comment lui parler, lui dire les choses parce que même si tu aurais voulu faire taire tes émotions, il était impossible pour toi de lui mentir. Alors tu t'arrêtes en plein milieu du plâtre que tu étais entrain de lui faire pour lui parler, a coeur ouvert, te mettre a nue sur tes sentiments. Tu sens une larme coulée sur ta joue, une larme que tu aurais préféré retenir, tu continues de le fixer alors que tu vois son regard changé tandis qu'il vient essuyer cette larme sur ta joue. Il ne se doute pas a quel point il te faisait du bien rien qu'avec ce geste. Encore plus lorsque tu l'entends te dire qu'il t'aime aussi, mais en même temps tu sais qu'il y a un mais et tu sens ton coeur se serrer en l'attente de son mais. Et il prononce les mots terrible, les mots qui te brisent le coeur. Tu tentes de retenir, tu ne voulais pas qu'il te voit pleurer, pas pour lui en sachant très bien qu'il venait de te dire qu'il t'aimait pourtant. Muter dans le silence tu n'oses plus croiser son regard alors tu baisses les yeux, laissant malgré tout échapper des larmes silencieusement. Tu finis par comprendre que tu n'étais pas seule, et que l'autre n'est autre que cette meilleure amie que tu avais croisé un jour chez lui. Elle qui t'avait certifié qu'il n'y avait rien entre eux, tu comprends qu'on t'a menti et tu secoues la tête en riant jaune a travers les larmes qui coulent. Tu ne sais pas comment réagir d'autre. Tu ressens a la fois de la colère et de la tristesse. "J'y crois pas ..." Tu secoues la tête et tu t'écartes de Beckham, le coeur brisé et meurtri face a ce qu'il venait de t'annoncer. Les larmes roulant toujours le long de tes joues tu le regardes enfin. "Tu sais quoi? Ça m'étonne même pas dans le fond... Je suis juste trop conne pour avoir été aveugle..." Ton côté italien ressort, énervée, anéanti tu laisses tes bras agir par eux même. "Je veux même pas savoir quoi quand comment mais ... Je vous souhaite une excellente vie tous les deux!" Ton ton était assez sec, froid et distant. Tu as le regard noir derrière ce torrent de larme qui sort. "Je..." Tu secoues la tête, au final il n'en valait pas la peine que tu dépenses autant d'énergie pour lui là maintenant. Tu te mets dos a lui et quitte ce box le laissant là en plan envoyant simplement une collègue que tu croises finir le plâtre.

Cette salle d’hôpital allait être la fin, je ne le savais pas en y mettant les pieds, mais maintenant je le savais. Je ne pensais pas au départ que j’aurais eu droit à une déclaration de sa part, je ne pensais pas qu’elle m’ouvrirait son coeur. Dans un sens, je savais maintenant que mes sentiments n’étaient pas à sens unique, mais de l’autre, ça aurait peut-être été préférable, pour éviter les larmes et la déchirure. Je ne voulais pas la blesser, je ne voulais pas qu’elle pleure. Ses mots avaient fait battre mon coeur, rapidement, j’avais ressenti une chaleur envahir mon être avant d’avoir droit à une douche froide, le stress qui s’empare de moi alors que j’essuie la larme qui coule le long de sa joue. Puis c’est ma voix qui résonne, sans que je ne puisse vraiment comprendre les mots que je dis, ils me font un mal de chien, chaque paroles que je prononce me semble encore plus dur que l’autre, je l’aime pourtant, je l’aime tellement et je suis aussi détruit à la repousser. Elle baisse la tête, mais je sais qu’il y a des larmes qui coulent sur son visage, mais je ne suis plus celui qui pourra la consoler, la tenir dans mes bras pour réconforter son coeur, recoller les pièces que je viens de faire éclater. Je lui dis la vérité, sachant que c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Elle dit ne pas être surprise, mais je ne comprends pas, j’ai été le premier surpris à ressentir des sentiments pour ma meilleure amie, j’ignore si elle m’aime, je ne sais rien. Il n’y a rien qui est fait encore… “C’est pas… ” Elle me coupe la parole et se relève, puis commence une phrase avant de se couper dans son élan et quitter la salle. “Emilia…. Attends… ” Mon plâtre n’étant pas fini je ne peux sortir de la salle et c’est même sans me rendre vraiment compte de ce qui se passe que des larmes roulent sur mes joues. Pleurant pour la première fois depuis vraiment longtemps. Mon coeur meurtri, laissant filer Emilia, cette rencontre qui je ne savais pas allait changer ma vie, ma vision de l’amour… Elle m’a appris à aimer et moi je l’ai brisé. Une collègue arrive, me lançant un regard noir et ignorant mes larmes, elle s’installe et termine mon plâtre, je suis incapable de parler ou de réfléchir, la conversation ne cesse de tourner en boucle dans ma tête. On me dit que je peux quitter une fois que mon plâtre est terminé et revenir dans un mois pour que l’on puisse évaluer. Je me lève, quittant la salle après avoir essuyer mes yeux encore rouges.


Fin de Becklia