got your head in the clouds (milo)

Cette notion de chaos, tu la connaissais bien toi aussi. Alors c’est pour ça que tu voulais aider Kay à traverser cette période et surtout à l’épauler dans cette situation. « Oh oui » dis-tu avec un léger rire, joignant le tien au sien. Toi aussi tu mérites mieux que tout ce chaos, tout comme ton ami anglais. Mais c’était pas facile à gérer, pas facile à comprendre et encore moins à surmonter. Il te disait que si tu faisais de ton mieux, tu ne pouvais pas faire plus que ça. « J’pourrai faire mieux… Parce que j’suis pas super présent, j’ai trop peur de… de mess up le gamin quoi… » dis-tu en haussant les épaules. T’étais tellement un mec brisé, avec le temps rien n’arrangeait les choses. Tes addictions revenaient, tu avais des envies en ce moment qui dépassaient toutes celles que tu avais eu précédemment mais c’est parce que tu te sentais impuissant face à la situation. « Mon père est exceptionnel, il m’a élevé tout seul après le décès de ma maman et j’aurai jamais pu avoir mieux que lui » dis-tu avec un sourire en pensant à ton père. « Mon fils s’appelle comme lui » ajoutas-tu en regardant ton ami, une lueur de fierté dans le regard. Mon fils c’était fort comme mots, mais pourtant, t’avais réussi à les dire sans te sentir coupable d’être son père. « T’as raison » dis-tu en hochant la tête positivement. Tant que ça ne t’arrives pas, tu ne peux pas savoir ce qu’il va t’arriver ou comment tu vas gérer la chose. Être père, c’est vraiment un step en plus dans la vie, c’est quelque chose de concret et t’as pas le droit à l’erreur…

Milo semblait en plein doute et malgré le fait que ce soit le Britannique qui l’avait appelé à l’aide, il sentait aussi le besoin d’être là pour lui et de l’accompagner au mieux. Pourtant, ce n’était pas le meilleur, Kay, pour tenter d’aider Milo dans sa paternité. Tout comme lui, il avait eu un bon père, du moins un père présent. Le seul truc qui pouvait l’aider là-dedans, c’était peut-être le fait d’être né dans une famille déjà éclatée. “Au moins, t’as eu un bon exemple, tout ce que tu peux essayer de faire, c’est de te rapprocher au mieux de ça.” Dit-il en haussant les épaules. Il essayait de voir le positif avec l’espoir que Milo fasse de même. Il ne pourrait jamais se mettre à sa place, ou du moins, il espérait ne jamais avoir à être à sa place, alors forcément ses mots étaient bien plus facile à dire qu’à faire. La pratique de tout ça, le combat mental et les incertitudes, ça devait bien faire partie du quotidien des jeunes parents. ”Les questionnements, c’est déjà une bonne chose, j’imagine. Ça montre que tu fais des efforts pour lui.” Il affichait un petit sourire compatissant avant de tapoter dans le dos de son ami pour lui donner du courage. “J’espère que ça va bien se passer en tout cas. Et si t’as besoin, tu sais où me trouver.” Ajouta-t-il en guise de conclusion. Offrir son aide, même sans trop savoir quelle forme pourrait prendre celle-ci, ça lui paraissait nécessaire.

Il essayait de comprendre comment tu te sentais, Kay. Mais à vrai dire, toi-même tu savais pas trop comment tu te sentais. C’était hyper délicat. Tu savais pas comment être un bon père alors que tu avais eu un super exemple pour ça. « Ouais j’sais, c’est ce que j’essaye de faire » soufflas-tu en baissant les yeux. Tu voulais faire au mieux pour ton fils, tu voulais être là, tu voulais être le père qu’il mérite mais sans savoir pourquoi, tu n’y arrivais pas. La preuve, t’étais encore entrain de deal avec tes émotions et tes addictions comme un enfant. « Oui, j’ai envie d’être le meilleur père pour lui c’est pour ça que j’me pose quarante milles questions » dis-tu en tapotant ta tête et en faisant une légère grimace. Il est gentil, l’anglais, et heureusement qu’il était là. Même si à la base, t’étais venu pour lui, il avait aussi été là pour toi et t’aider et te consoler. Ça c’est de l’amitié. « Merci, dude » dis-tu avec un sourire en coin. « Et c’est pareil pour toi, même si c’est pas une question de paternité » dis-tu avec un léger rire en tapotant son épaule.

FIN DU SUJET.