le pire dans la vie, c'est pas qu'il t'arrive quelque chose, c'est qu'il t'arrive rien. - judith

tw : évocation de drogue

13h. Wo. Alors là, ça va vraiment pas fort pour moi. Enfin, j'suis vivant, c'est déjà pas mal me direz vous. Mais là, le matin, c'est dur. Très dur. Comme depuis beaucoup trop longtemps déjà, j'ai abusé hier soir, jusqu'au lever du soleil. Et là, j'dors plus. J'y arrive plus. Mon corps est un peu à bout et j'crois qu'il va falloir que j'reprenne un peu ma vie en main. Rien qu'à cette idée là, j'suis doublement épuisé. Alors j'me retourne dans mon lit, j'tente de trouver le sommeil avant de conclure que non, là, il faut que je me lève, que je boive 10 litres d'eau et que j'fasse quelque chose de ma journée. J'ai un mal de crâne immense, et mes souvenirs de la vielle sont bien flous. J'navigue un peu à l'aveugle depuis quelques temps, mais c'est très bien ainsi, de brouiller les pistes et de plus penser à la catastrophe qu'est ma vie sentimental en ce moment. La technique de l'autruche dans toute sa splendeur, d'la cocaïne dans l'équation en plus. J'me traîne jusqu'à la douche et j'dois dire que ça fait un bien fou, ça me galvanise juste ce qu'il faut pour que je me motive à sortir chercher un truc à manger. On entre dans le printemps et aux premiers rayons de soleil, j'me sens attiré à l'extérieur. C'est p'tete ça qui va me sauver, le retour de l'été. Ca s'rait bien que ça soit aussi simple. Dans les rues ensoleillées, j'passe devant la librairie de Judith. J'l'aperçois en train de ranger des livres. Judith, c'est .. bah c'est pas facile d'la définir, parce que j'aurais tendance à dire que c'est une amie, genre une personne vraiment chouette vous voyez, mais j'pourrais aussi dire qu'on a déjà passé du bon temps ensemble, il y a de ça très longtemps. Genre, entre elle et moi, c'est assez simple, assez clair. A un moment, on avait arrêté d'se fréquenter au creux de la nuit et avec le temps, elle était juste devenue une vraie amie. Quelqu'un en qui j'ai confiance et avec qui il n'y a plus de sous-entendu. Et bordel, que ça me fait du bien d'avoir ce genre de personnes autour de moi, ça m'change de Maxine et Arielle qui compliquent absolument tout. J'décide alors de pousser la porte de la boutique. J'aurais voulu être bien rayonnant, mais faut pas oublier que j'suis en lendemain de soirée et que c'est bien dur. "Hé Juuud', est-ce que ça t'dis si j'reste un peu traîner par ici? J'ai bien besoin du silence des bouquins là." En fait, j'lui demande pas tellement son accord et j'me pose sur un p'tit fauteuil qui traînait par là. J'me cale au fond de l'assise et je bascule ma tête en arrière, fixant le plafond. "Quel eeeenfer." que je gémis. Moi? Faire de la comédie pour qu'on s'occupe de moi? Non pas du tout, j'vois pas de quoi vous parlez. Mais ouais, râler, me plaindre tout ça, ça fait partie de mes nombreuses qualités.

@Judith Gonzalez

le pire dans la vie, c'est pas qu'il t'arrive quelque chose, c'est qu'il t'arrive rien.
w/ ✰ orso & judith

Tu n’as pas arrêté une seule minute ce matin. Levée aux aurores, tu as rejoint presque tout aussi tôt ta librairie. Il faut dire que tu as du pain sur la planche. Tu accueilles un petit groupe d’enfants alors il faut que tout soit prêt. C’est une des associations de la ville qui est venue te voir avec cette idée. Une préparation aux couleurs d’Halloween avec découvertes d’histoires effrayantes, lectures en tout genre et bonbons à volonté. Tu n’as pas pu refuser. Tu prépares, met tout en œuvre pour que tout soit parfait. C’est ton côté perfectionniste et légèrement obsédé du détail. Halloween est une fête importante pour les enfants (pour les plus grands aussi), alors tu te dois d’être à la hauteur du thème du jour. Lorsque tu ouvres ta boutique, le soleil vient doucement chatouiller ton visage et cela te fait immédiatement sourire. La journée va être bonne, tu le sais. Les gens vont et viennent dans ta librairie, à dix heures, l’événement commence enfin. Le petit groupe passe la porte, l’excitation se lit sur les visages et tu sais déjà que tu es gagnante. Tu laisses le petit groupe partir à l’aventure des rayons, découvrir les aventures horrifiques des héros en tout genre. L’espace d’un instant, tu t’arrêtes, contemplant le travail accompli. Depuis trois ans que tu as ouvert ta librairie, tu es si fière du chemin parcouru. La matinée se déroule vraiment bien, les enfants sont ravis, les animations se passent à merveille, les clients vont et viennent. En début d’après-midi, le petit groupe finit par quitter les lieux et tu commences doucement à remettre de l’ordre, tout en continuant de conseiller et servir les autres clients. La cloche retentit à nouveau, comme à ton habitude, tu lèves tes yeux vers la porte tout sourire. « Bonjour », lances-tu avant de reconnaître Orso qui ne semble pas vraiment au mieux de sa forme. Ça fait déjà quelques années que tu le connais et tu sais voir quand quelque chose cloche. Même si vu sa dégaine, tout le monde peut s’en apercevoir. Tu fronces légèrement les sourcils à sa demande avant de le voir s’affaler sur un fauteuil libre. Posant les livres que tu es en train de ranger, tu t’avances vers lui. « T’as une sale tronche. », dis-tu avant de t’asseoir sur le fauteuil à côté. « Allez, raconte qui te martyrise, qui te fait des malheurs mon pauvre petit Orso. », tu lui adresses un sourire amusé en l’entendant gémir. Drama king, dans l’genre. « Tu veux un café ? », demandes-tu en remarquant ses yeux cernés par la fatigue. Cela t’inquiète un peu (beaucoup), mais tu ne dis rien pour l’instant. Tu attends qu’il se décide à te confier ce qui ne va pas. 

tw : évocation de drogue

J'pourrais passer ma vie à râler, et pourtant, objectivement, j'suis pas si mal. J'suis bien entourée, j'ai des amis, mon frère et ma soeur. Mais ça, c'est pas c'que je retiens. Quand ça va pas, quand tout ne tourne pas exactement comme je voudrais, je perds pied et j'me noie. C'est la spirale infernale dans laquelle j'suis plongé depuis cette histoire avec Maxine et Arielle. Et j'en ai parlé à personne. Enfin si, à Detlev, puisqu'il a plongé avec moi dans la consommation de poudre blanche. Mais là j'crois que j'vais vers du mieux. Enfin, j'suis arrivé à un stade où je sens que mon corps dit stop, et j'sais pas pourquoi, ce matin, quand j'étais passé devant la boutique de Judith, j'avais comme ressenti le besoin d'y entrer, pour faire mon drama king déjà, pour avoir un peu d'attention ensuite et puis aussi parce que j'm'étais fais une belle frayeur la veille, en re-croisant Kurt et que j'crois que j'avais besoin d'extérioriser. Et Judith, elle avait ma confiance, elle était suffisamment mature et protectrice pour que j'me sente bien avec elle. On avait eu une histoire par le passé ensemble, mais ça n'avait jamais rien donné. Juste du bon temps qu'on avait transformé en amitié, en un truc bien sain. Alors que je m'affale sur un fauteuil dans un coin de sa librairie, j'me mets à geindre. Elle s'installe à côté de moi et commence par me faire un joli compliment sur mon apparence. J'relève la tête et j'la regarde, mi amusé mi vexé. "Toi t'as le chic pour m'donner confiance en moi." que j'dis avant de remettre ma tête contre le fauteuil, fixant le plafond. Judith s'installe à côté de moi et j'la regarde en coin. "Jusqu'à présent, j'étais tout seul à me martyriser. J'ai toujours eu une belle capacité à faire d'la merde tu vois." J'retourne le visage vers Judith. "Un café, ouais, un ristretto bien serré là." On m'enlèvera pas mes origines italiennes, mon accent quand je parle au quotidien, ma façon d'utiliser les mains quand j'me laisse emporté, j'suis presque un cliché à moi tout seul. Mais j'm'en fiche. Alors je reprends ce que je disais avant. "mais là, y a ce type qui vient s'mettre dans l'équation, et ça m'plait pas. Il sait trop d'truc sur moi." Dans le genre bien mystérieux, j'suis au top là. J'suis pas certain que Judith comprenne un traître mot de ce que je suis en train de dire. Faut dire qu'il y a probablement encore un peu d'alcool et de cocaïne qui traînent dans mes veines. "Tu vois c'que j'veux dire?" J'étais confus, clairement. Mais j'souris naïvement Judith, pas sûr que ça la rassure.