#17 - take my breath, can you take me there (conja)

Elle avait raison, Freja, parce qu’elle l’avait vécu elle aussi. Poser mon regard dans celui d’Alizée avait tout effacé. Pour Pippa, aussi. On s’était juste regardés, elle et moi, pleins d’espoir et de bonheur, avant de regarder de nouveau notre fille. Nous étions tout d’un coup enveloppés dans cette petite bulle dans laquelle personne d’autre ne pouvait rentrer. Ça avait duré plusieurs minutes, et même à notre sortie de l’hôpital plusieurs heures après, nous avions encore l’impression de nager dedans, inatteignables, même alors qu’on interagissait avec le monde extérieur. Ça avait duré plusieurs jours. Jusqu’à ce que la réalité nous frappe et qu’on réalise que le mode de vie que nous avions actuellement ne concordait pas forcément avec notre nouvelle situation familiale. Pour faciliter l’allaitement il fallait qu’Alizée soit avec elle la nuit, mais comme je voulais également être là pour aider en tout temps, je dormais chez elle ou Pippa venait au #17. Mais tant qu’à en être à ce point, il aurait été plus logique qu’on emménage ensemble. Je le savais. Je le savais fort bien. Je n’y étais pas prêt pour autant. Pourtant, j’avais eu près de neuf mois pour y penser. J’appuyai ma tête sur celle de Freja alors qu’elle la posait sur mon épaule. Enfin, j’entendis les paroles que je voulais entendre, inconsciemment. Elle ne voulait pas que je m’en aille. Je ne répondis rien, la laissant continuer. J’hochai la tête alors qu’elle mettait les mots sur ce que Pippa ressentait sans doute. Et à ses questions, je soupirai. « Je sais bien. Si je continue à repousser le moment, c’est l’ultimatum qui m’attend. Et je ne pourrais pas lui en vouloir de vouloir une réponse. » Pourtant c’est ce que j’avais envie de faire, repousser le moment. C’était con, ça ne réglerait rien et ce serait un choix tout aussi douloureux à faire dans six mois que maintenant. En décidant tout de suite de partir, je risquais au moins de faire moins de peine à Pippa. « Je veux au moins passer les fêtes de fin d’année avec vous, en me disant que c’est peut-être la dernière fois. Et après … je déciderai. » Mais ça venait vite, la nouvelle année. C’était dans un mois, pile.

Il n'y a rien de plus vrai que la parentalité à tes yeux. Il n'existe aucune relation aussi sincère et sans intérêt comme celle-là. Sans parler de la connexion spirituelle et physique qui lie un enfant à sa mère. Mais ça, c'est un tout autre sujet. Là, l'important, c'est que Conchobáhr puisse s'épanouir dans sa relation amoureuse mais également dans son rôle de père. Lier les deux n'est pas facile mais s'il le veut, tu sais qu'il en est capable. Ton colocataire est capable de tout. C'est une qualité que tu apprécies énormément chez lui. « En effet, je pense qu'elle est déjà assez compréhensive, là. » Soulignes-tu avec un léger sourire aux lèvres. S'il y a bien une qualité qu'on peut reconnaitre à Pippa, c'est celle-là. Bien qu'elle en ait beaucoup d'autres. « Waw... ça me fait quelque chose que tu dises ça. Cela rend les choses davantage concrètes. » Réponds-tu alors que l'émotion gagne doucement ton visage. Tu ne vois pas le #17 sans Conchobáhr mais c'est ton ami et tu veux ce qu'il y a de mieux pour lui. « Et si vous emménagiez dans l'appart' d'à côté ? » Demandes-tu à moitié amusée, à moitié sérieuse. « A la Friends. Tu pourrais être régulièrement chez nous et ça te donnerait l'impression d'être encore un peu à la maison tout en ayant ton chez-toi avec Pippa et Alizée. Perry n'avait pas racheté le #18 ? » Tu n'es plus sûre de tes dires mais ça pourrait être une bonne alternative à tes yeux. Du moins, si l'appartement d'à côté peut se libérer. « Au moins j'pourrai toujours t'appeler si je me retrouve dans une situation similaire à celle d'aujourd'hui. » Ajoutes-tu en riant.

Il aurait été difficile pour Freja d’être moins subtile que ça dans sa prise de défense de Pippa. En même temps, je ne lui en voulais pas. Je pense que tout le monde s’entendrait pour dire que c’était moi le “problème”. C’est pour cela que je concédai qu’après les fêtes, il faudrait sérieusement que je me pose les bonnes questions et que j’en arrive à une décision. Je voulais au moins avoir mes possiblement dernières fêtes de fin d’année avec mes colocataires de longue date. De toute façon, préparer un départ avant ça, c’était inconcevable. Il me faudrait bien plus que trois-quatre semaines pour quitter le #17. Peut-être même qu’il me faudrait le faire graduellement, question de ne pas avoir les blues. « M’en parle pas … Faudrait pas que Pippa m’entende, là, elle crierait victoire. » Alors que je n’étais pas encore certain à 100% que c’était ce que je voulais. La proposition de Freja n’était pas si bête. Je tournai la tête vers elle. « Le 18 fait maintenant un peu partie du 17, je peux te l’assurer, c’est moi qui ai défoncé le mur entre les deux pour l’agrandir. » J’émis un léger rire. « Mais p’t’être que Perry pourrait trouver le moyen d’faire partir la personne qui occupe le 19. En échange d’une p’tite enveloppe brune. » C’était pas super gentil ce que j’avançais mais bon, ce serait un peu pour la famille, qu’il ferait ça, non ? « Il reste que … ce serait le meilleur compromis que je pourrais trouver. » Quand Freja mentionna qu’elle pourrait ainsi continuer à m’appeler à l’aide pour des situations comme ce soir, je ris. « Pas trop souvent quand même, Pippa se poserait des questions. » Elle n’aurait pas de raison de le faire, mais quand même, ça pourrait paraître louche.

Si tu prends un peu le parti de Pippa, dans cette histoire, c'est parce que tu sais qu'elle rend heureuse Conchobáhr et puis aussi parce que tu n'as pas envie qu'il laisse passer sa chance. Tu n'as pas envie qu'il finisse comme toi, à enchainer les échecs. Ton colocataire a connu une route avec quelques embuches lui aussi. Aujourd'hui, c'en est assez. Du moins tu l'espères, car tu n'es pas dans son couple. Toi, tu ne peux que le conseiller, du mieux que tu peux et avec ton coeur. « Ah, oui. J'avais oublié ce détail. » Dis-tu en riant alors que les souvenirs reviennent, à propos du #18. Qui plus est, tu es celle qui a fait les plans ainsi que la décoration de l'intérieur de l'appartement. « Je peux peut-être m'en charger. Il suffira peut-être d'user de mes charmes, de mon beau sourire, avant d'utiliser mon argent. » Réponds-tu en souriant, amusée. Tu ne vas pas te prostituer pour faire déménager le locataire, tu n'en es pas là quand même. Mais parfois, en charmant un peu et en étant simplement gentille, les choses peuvent se régler à l'amiable. « Après, à voir si ce deal convient à Pippa ou non. » Elle pourrait refuser cette proximité, voulant commencer leur vie à deux, vraiment à deux. Sans tout un paquet de colocataires qui gravite autour. Car au-delà de Tahlia, Perry et toi, il y a tous les enfants qui vont avec qui réclameraient sans doute "tonton Concho". Ou "tonton Cochon" pour les plus petits qui ont encore du mal avec son prénom des plus imprononçables. En plus, cochon comme il est, ça lui va plutôt bien. « Non mais, t'inquiète, je n'ai pas l'intention de rester calée dans ma lingerie toutes les semaines. » Dis-tu en riant à ton tour. « Sauf si j'finis par trouver un preux chevalier et que ça peut me servir d'excuse pour le faire venir. » Ajoutes-tu, machiavélique.

J’arquai un sourcil en entendant les méthodes de Freja pour faire partir les locataires actuels du #19. « Mmh. Je préfère encore que Perry ouvre son portefeuille. » De toute façon on aurait dit qu’il se regénérait automatiquement, le compte en banque de mon meilleur ami. Ça sortait de tous bords tous côtés mais il en restait toujours. Tout le monde savait qu’il était riche mais à quel point, ça, tout le monde l’ignorait. Je préférais donc cette solution à celle de Freja parce que mon côté protecteur ressortait. Peut-être mon côté jaloux, aussi, pour une petite partie de moi. « Non, c’est clair, j’m’emballerai pas trop vite avec ton idée. Ça se peut que ce ne soit pas non plus ce qu’elle avait en tête. » En même temps, ce que moi j’avais en tête, ça comptait aussi. Déjà que quitter le #17 ne me convenait pas, pas pour le moment, il faudrait qu’on se rencontre à mi-chemin. Rien que de m’imaginer devoir m’occuper d’une maison, ça m’horrifiait. Ce n’était peut-être pas le plan, mais c’était certainement une option. « J’pense pas que t’aies besoin de lingerie ou d’une excuse tout court pour faire venir qui que ce soit. » Dis-je avec un sourire, en la regardant. En tout cas moi, je n’en avais jamais eu besoin, à l’époque où on était ensemble. Je me redressai finalement sur le lit, toujours assis au bord de celui-ci. « Tu faisais quoi ce soir, toi ? » Demandais-je en tournant la tête vers la norvégienne.

Tu prends un air faussement choqué lorsque Conchobáhr affirme qu’il préfère que Perry ouvre son portefeuille plutôt que tu ailles user de tes charmes auprès des locataires voisins. Tu n’as pas dit que t’allais ouvrir les cuisses pour ça, non plus. Mais tu sais qu’avec un sourire on peut obtenir beaucoup puis tu es du genre persuasive – ou insistante, selon l’angle sous lequel on regarde. « Laisse passer les fêtes puis tu lui soumettras l’idée. Ou alors, t’essaies d’amener le truc pour qu’elle ait l’impression que l’idée vient d’elle. Ça marche à tous les coups sur les femmes. » Réponds-tu en lui faisant un clin d’œil amusé. Tu ne connais pas assez Pippa pour être certaine que ça fonctionne sur elle mais sur toi, ça a déjà fait ses preuves. « Oh j’n’en serais pas si sûr si j’étais toi. Une femme qui a deux enfants, ça attire bien moins les autres qu’une femme célibataire et sans enfant. » Tu l’as remarqué plus d’une fois lorsque tu te retrouves à un date. Souvent, lorsque la question des enfants est abordée, si l’interlocuteur.trice en face n’est pas parent, c’est assez mal perçu. Tu ne vas pas faire une généralité mais la plupart des gens ne sont pas prêts à être beau-père ou belle-mère. Honnêtement, tu peux le comprendre, si la situation était inversée, tu aurais peut-être du mal à t’y faire, toi aussi. Dde toute façon, tu ne cours pas après les rencards et ils se font plutôt rares ces derniers temps. « Je voulais profiter que Will soit chez Milo pour aller au cinéma. Y’a le nouveau Hunger Games qui est sorti et même si j’peux plus mater Peeta, je suis curieuse de voir ce que ça donne, ce nouveau volet. » Mais finalement, après toute cette mésaventure, tu n’es plus sûre d’avoir envie de bouger. « Je t’aurais bien proposé une soirée film, à la place, mais j’imagine que si Pippa rentre, vous aurez envie de passer la soirée en amoureux. » Supposes-tu avec un sourire aux lèvres. Du coup, tu n'as plus qu’à te trouver un plan de « secours » pour rentabiliser cette soirée où tu n’as pas les enfants.

Un rire se fit entendre entre nous quand Freja affirma qu’avec les femmes, ça marchait à tout coup d’emmener une idée pour qu’elle ait l’impression que c’était la sienne. « Je sais pas si je suis assez subtil pour ça. Il va falloir que je me pratique. » Mais pas ce soir. Je n’avais plus vraiment envie d’y songer. Les fêtes arriveraient déjà bien assez vite, nous étions déjà au mois de décembre alors je savais que je me réveillerais demain et que ce serait déjà Noël, puis le Jour de l’an, puis le moment de m’asseoir avec Pippa et de décider de nos gros moves pour l’année 2024. Ma copine, elle allait s’attendre à ce qu’on emménage ensemble, c’était une évidence. Les souhaits pour l’année à venir ce serait l’occasion parfaite pour elle d’en parler, et pour moi aussi. « Non, t’as raison. » Je fus forcé d’admettre qu’une maman de deux enfants, ça avait généralement moins la cote auprès des hommes célibataires. « En même temps, ça dépend de ce que tu cherches. Pour une histoire d’une nuit les gens sont pas mal moins regardants, je te dirais … Qu’est-ce que tu veux, toi ? Tu serais prête à t’engager dans quelque chose de plus sérieux ? » Après toutes les péripéties amoureuses de Freja, dont je faisais partie même si ça commençait à remonter, là, j’ignorais où elle se situait par rapport à son cœur. Je demandai finalement à mon amie ce qu’elle avait de prévu pour la soirée et j’hochai la tête. « Non, non, vas-y, au ciné. Je veux pas changer tes plans. Je t’aurais bien accompagnée d’ailleurs, mais avec Alizée c’est pas trop possible. Tu pourras venir me faire ta critique quand tu reviendras. » Dis-je avec un sourire.

« Fais quelques tests avec des trucs anodins style le choix d'un film ou de ce que vous allez manger le soir. » Dis-tu pour plaisanter. C'est une technique qui a déjà fait ses preuves mais pour un sujet aussi important qu'un emménagement à deux, tu ne sais pas si cela peut réellement fonctionner. Ni si c'est le bon conseil à donner. Mais en matière de relation amoureuse qui fonctionne, tu es plutôt larguée. « Là, j'en suis arrivée à un stade où je n'attends plus rien du tout. » Dis-tu en soupirant et en haussant légèrement les épaules. « Je crois que j'ai besoin de me laisser porter. Alors, ouais, un coup d'un soir, ça fait toujours du bien. On se sent désirable, on se laisse aller et on prend son pied - si on a de la chance. » Plaisantes-tu avant de reprendre, assez rapidement : « Mais avoir quelqu'un avec qui parler de sa journée, sur qui se reposer lorsque ça ne va pas ou simplement pour chiller ensemble, c'est quand même agréable. » Néanmoins, tu n'es pas certaine d'être faite pour ce genre de relations, vu tous les échecs que tu as déjà essuyés jusqu'ici. Alors que tu expliques à ton colocataire ton plan initial, celui d'aller au cinéma, il t'invite à ne pas changer ton programme pour lui. Tu secoues la tête négativement, pas vraiment d'accord avec ses mots. « Je ne sais pas, je suis contente qu'on puisse discuter tous les deux, on n'a pas souvent le temps de le faire avec nos vies respectives. » Lui, avec un nouveau-né et une relation à entretenir. Toi avec deux enfants et un business qui tourne à mille à l'heure. « J'peux aller à la séance d'après, un peu plus tard dans la soirée. » Finis-tu par dire, voulant encore passer un peu de temps avec ton ami.

« C’est noté. » Dis-je à propos des recommandations de Freja sur les tests à faire auprès de Pippa pour lui mettre des idées dans la tête. Ce n’était pas très fair mais bon, c’était Freja qui le proposait, je pourrais toujours lui mettre tout ça sur le dos - haha. De son côté, la norvégienne n’attendait plus rien de l’amour. Je trouvais triste qu’elle pense que sa maternité changeait tout à ses chances de rencontrer quelqu’un. Certes, la porte de certains hommes se refermerait, mais pas toutes. Je grimaçai, déçu pour elle. Il est vrai que j’avais été chanceux que Pippa ne soit pas freinée par le fait que j’aie déjà deux enfants. Elle avait d’ailleurs rapidement été une belle-mère formidable, même si elle avait probablement eu ses doutes et ses craintes au tout début. « Tu sais, je suis là pour que tu me parles de ta journée, tu peux te reposer sur moi, tu peux chiller avec moi … Je vais toujours être là pour toi, Frej’. » Certes, ce n’était pas ce qu’elle voulait dire et je comprenais. Elle parlait d’un réel partenaire de vie, avec qui il y avait tout ça oui, mais avec qu’il y avait l’amour, la tendresse, le sexe, aussi. En plus, si je quittais réellement le #17, ce que je venais de lui affirmer perdrait de sa valeur. Je ne serais pas toujours là pour elle, pas comme c’était le cas présentement. J’aurais donc dû profiter de chaque moment que nous pouvions encore passer ensemble pendant qu’il était encore temps, comme accepter sa proposition de soirée télé, mais je ne voulais pas changer ses plans pour le cinéma. Elle insista quand même. « C’est vrai, on ne prend plus assez le temps. Va pour une soirée film, ici. Je prépare le popcorn pendant que tu choisis le film ? » Proposais-je.

Evidemment que tu sais qu'il est là, Conchobáhr. Tu sais que tu peux compter sur sa présence, son soutien, sa bienveillance et sa gentillesse. Tout cela à la fois. Comme tu sais que tu peux compter sur Perry et Tahlia, au besoin. Mais ce n'est pas ce que tu veux dire quand tu parles d'une présence et d'un quelqu'un. « Je sais. J'serai toujours là pour toi aussi. » Dis-tu avec un sourire sincère aux lèvres. C'est beau, cette amitié que vous avez bâtie après tant d'années. Et après une relation amoureuse qui aurait tout pu faire capoter. Ce n'était pas gagné, au début, lorsque tu as demandé à revenir au #17 mais, rapidement, les choses ont repris leur place. « Mais tu sais comme moi que ce n'est pas de ça dont je parle. Ce n'est pas la même chose lorsque tu retrouves Pippa ou que tu nous retrouves, au #17. » Ajoutes-tu en prenant conscience que, finalement, si ce n'est pas la même chose, c'est peut-être une raison supplémentaire pour Concho d'emménager avec Pippa. Peut-être, est-ce le bon moment pour eux. Mais ça, tu ne peux pas le décider à sa place et tu n'as pas réellement envie de le pousser dehors. Toi, égoïstement, tu garderais votre quatuor pour toute la vie. Par chance, ce n'est pas encore ce soir que ton colocataire doit prendre sa décision ou s'en aller. Vous pouvez encore passer de bons moments ensemble et, justement, profiter de ce temps qu'il vous reste. « ça me va. » Dis-tu en souriant plus largement alors que Conchobáhr prend la direction de la cuisine pour préparer le pop corn. Tu attrapes la télécommande sur la table basse puis allumes Netflix. « Comédie romantique ? » Cries-tu au jeune homme en te dirigeant vers cette catégorie. Tu te doutes bien de sa réponse. Vous avez toujours aimé commenter les films romantiques que vous regardiez et imaginer la fin. Ou imaginer des fins totalement différentes, d'ailleurs. Car, souvent, dans ce genre de films, on se doute assez rapidement de qui va finir avec qui. C'est bien plus amusant d'imaginer une fin alternative auquel personne n'aurait pensé.

Je savais aussi que Freja serait toujours là pour moi. Si notre rupture aurait pu tout faire basculer, le maintien de notre amitié était bien la preuve que notre duo pourrait traverser n’importe quelle tempête à partir de maintenant. Ce lien fort passait devant tout le reste, même devant notre peine, nos regrets, nos désaccords. « Je sais, oui, je sais bien que ce n’est pas de ça dont tu parles … » J’esquissai un faible sourire. « Je te le souhaite. Vraiment. » Qu’elle trouve quelqu’un, comme moi j’avais Pippa. Même si cela signifiait qu’un jour la colocation s’effriterait encore un peu plus. C’était dans l’ordre des choses, sans doute. Je me demandais ce qu’il resterait de cet endroit, lorsque nous le quitterions tous. Y aurait-il de nouvelles personnes qui y feraient leur entrée, y aurait-il un nouveau quatuor presque indélogeable qui vivrait entre ses murs ? J’espérais, oui, que la magie du #17 continuerait à opérer. Même sans nous. Je me levai finalement, une fois le plan de la soirée un peu mieux défini. Je me dirigeai vers la cuisine afin de préparer un grand bol de popcorn. Quand j’entendis Freja me proposer une comédie romantique, je souris, et depuis la cuisine je répondis : « Toujours ! » Quelques minutes plus tard, je revins avec le popcorn et de l’eau, que je posai sur la table basse, avant de venir m’asseoir près de Freja, prêt à lancer la comédie romantique, prêt à lancer aussi nos théories débiles sur le dénouement de l’histoire. Toujours.

(FIN ? )